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C’que t’as sous le manteau


Kutcham
Azerios
Vasco



Le plus grand Royaume
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Voilà qu’après plusieurs jours d’une navigation plus qu’hasardeuse, Azerios avait finalement atteint le Royaume de Luvneel en compagnie de Kutcham. Plusieurs jours et à vrai dire, sûrement trop pour les compter, il fallait vraiment retrouver Reyshu pour bénéficier enfin de l’expérience d’un navigateur. La coque de noix amarrée, le jeune sabreur Mink fut le premier à mettre pied à terre, ce fut comme une délivrance pour lui.


Jai bien cru quon arriverait jamais Jespère que notre gars est bien là

Moi qui pensais être de bonne compagnie.

La compagnie est toujours meilleure sur la terre ferme. Quest ce quAyala a dit au sujet de notre gus ?


Ayala était la gérante du tripot que le jeune pirate avait fraîchement acquis, une charmante jeune femme qui avait quelques contacts dans le milieu de la pègre sur West Blue et qui leur avait plus ou moins arrangé une entrevue avec un homme susceptible de leur procurer un Gyro Pose. Acquérir cet objet leur permettrait non seulement de gagner Grand Line mais en plus de naviguer en ayant les moyens de retomber sur les Intrépides Libres.


Les seules infos que j’ai c’est que notre gars se fait appeler le Marchand de Sable… À part ça… Elle m’a dit qu’il pouvait être contacté via un petit bar, le Discus Ambré.

Le Discus Ambré hein Parfait, allons nous en jeter un ou deux !


Le duo s’enfonça alors dans les rues pavées et très animées de Luvneelgrad. Une multitude de commerces colorés en tous genre bordait la voie de part et d’autre et à leur grande surprise, ils ne mirent pas bien longtemps avant de trouver le bar en question. Difficile de le rater tant l’enseigne était imposante, un grand poisson orangeâtre coiffé d’un haut de forme. Après un échange moqueur les deux pirates entrèrent dans le débit de boisson.

C’était une grande pièce, bondée de gens qui se restauraient ou buvaient simplement. Une grande pièce lumineuse avec une mezzanine sur laquelle un groupe de musiciens jouait, un mélange de couleurs et de saveurs olfactives dans un rythme musical endiablé. A première vue, difficile de croire qu’un tel endroit abritait un receleur, puis en y pensant le choix n’était pas mauvais dans la mesure où les autorités ne penseraient pas nécessairement à fouiller un tel endroit.

Le duo s’accouda au bar et commanda deux bières locales. Fraîche et mousseuse, cette dernière était délicieuse, une vraie bénédiction après ces quelques jours de déboires en mer. Le rookie de South Blue se décida à poser quelques questions au gaillard qui tenait le bar, un homme trapus et costaud. À la mention du Marchand de Sable, il ne sourcilla pas et haussa les épaules, feignant l’ignorance. Peut être était-il sincère.

Les minutes s’écoulait et l’homme ne leur étant d’aucune aide, les deux compagnons se tournèrent pour observer l’intérieur du bar à la recherche d’éventuels indices. Il y avait beaucoup trop de monde pour partir dans un interrogatoire, d’autant qu’il fallait tout de même rester discret pour ne pas attirer l’attention des autorités. Un homme d’âge mûr finit par les rejoindre, d’apparence tout à fait inoffensive, il leur paya une seconde tournée.

Bien le bonjour chers messieurs. J’ai cru entendre que vous cherchiez quelque chose ?

C’est possible, vous êtes ?

Arnold Steiner, je suis le gérant de ce modeste bistrot. Je vous ai entendu faire mention d’un « Marchand de Sable » ?

Cest exact. Cest Ayala qui nous envoie, dHinu Town.

Veuillez me suivre messieurs, c’est un peu bruyant aujourd’hui, allons discuter au calme.


Le propriétaire des lieux leur sourit puis les invita a le suivre. Les deux hommes, méfiants, échangèrent un bref regard et lui emboîtèrent le pas. Tous trois se dirigèrent vers le fond de la pièce passèrent une porte afin d’emprunter un large escalier pour gagner une pièce à l’étage.

Arnold les fit entrer et referma la porte derrière eux. Changement d’ambiance, c’était une petite pièce, avec un petit bar, quelques banquettes et canapés et en son centre une grande table. Autour de cette table, plusieurs hommes en train de jouer aux cartes, certains accompagnés de jolies filles, d’autres de grands gaillards armés, on était déjà plus proche de ce qu’avait décrit Ayala.


Ayala m’a prévenu de votre venue… Comment va-t-elle ?


De toute évidence, ils venaient de trouver celui qu’on appelle le Marchand de Sable.


Dernière édition par Azerios le Jeu 24 Juin 2021, 11:32, édité 1 fois
    Un silence austère s’installa dans la pièce, quelques regards interrogateurs se tournèrent en direction des deux arrivants. L’homme qui venait de parler posa calmement une carte sur la table, et les autres joueurs poussèrent un assortiment de bruyants soupirs et de jurons avant de tout poser à leur tour. Il se leva et se tourna doucement vers le duo de pirate. C’était un jeune homme propre sur lui, rasé de près, cheveux noirs gominés vers l’arrière, une cigarette en bouche, l’aspect un tantinet hautain. Chemise blanche, costume sur mesure noir et gants en cuir, un imposant tatouage fleuri dans les tons de bleu s’étendait jusqu’à ses joues et était visible sur ses avant bras.


    Un verre ?

    Ayala va bien, whisky sans glace pour moi.

    Ça ira Merci.


    L’homme fit un signe de tête au barman et invita les pirates à s’asseoir dans un somptueux sofa en cuir. Les autres joueurs vidèrent les lieux en silence, accompagnés de leurs hommes de mains et de leurs pouliches. Il ne restait plus que quatre hommes de main et le barman qui apporta les boissons avant de prendre congés.


    Merci Linus. Appelez-moi Vasco, ainsi vous êtes venus me trouver parce que vous cherchez quelque chose de … Particulier ?

    C’est exact Vasco, moi c’est Aze et voici Kutcham. On nous a dit que vous pouviez vous procurer un grand nombre de choses si les Berrys…

    Je vous arrête tout de suite. On m’a déjà murmuré la raison de votre venue. Je pense effectivement être capable de dégoter presque n’importe quoi en ce bas monde. Mais ce n’est pas aussi simple.

    J’imagine que tout à un prix oui…

    En effet… Voyez-vous, je suis un homme d’affaire. Moyennant de coquettes sommes je suis bel et bien disposé à trouver pour vous mondes et merveilles.

    Mais ?

    Mais, vous conviendrez que la confiance est un pilier essentiel à toute amitié naissante…

    Le Marchand de Sable se leva, un verre de whisky dans une main, sa cigarette dans l’autre, puis fit quelques pas s’éloignant lentement du sofa.

    Et pour mériter votre généreuse amitié, vous attendez certainement un signe de bonne volonté notre part ?

    Ça se pourrait bien oui.

    Ne tournons pas autour du pot

    Quelle impatience… Il me plaît le matou.

    L’impatience de Kutcham énervait leur hôte, son capitaine lui lança un regard désapprobateur mais il était déjà trop tard. Vasco revint s’asseoir, termina son verre et le posa sur la table basse. Il regarda le Mink un instant avec un sourire narquois puis s’adresse à son compère.

    Ça tombe bien, j’ai justement besoin qu’on me rende un petit service.

    Vous avez notre attention. Quel genre de service ?

    J’ai besoin d’un coursier tout simplement. J’ai un colis important à récupérer à l’autre bout de Luvneelgrad.

    Un colis ? Quel genre de colis ?

    Non Aze ! Tout commençait si bien entre nous… Pour cette amitié naissante, la confiance doit être réciproque ! J’estime que je n’ai pas besoin de m’étendre sur le sujet. Récupérez le colis et ramenez le ici, c’est pourtant très simple.


    Azerios jeta un regard à son homme de main, qui haussa les épaules. Récupérer un colis et le ramener, sur le papier rien de bien compliqué en l’absence de plus de détails. Aucune idée d’où se trouvait ce colis, ni de la nature réelle de ce dernier, ce qui en soit constituait un potentiel risque. Cet homme, sous ses airs charmants, semblait tremper dans certaines affaires louches. Rien qu’à voir les types patibulaire avec qui il jouait aux cartes plus tôt, ça n’avait pas l’air d’être le genre de mec qu’on contrarie. Malgré une inquiétude florissante, il ne laissa rien transparaître pour autant, se contentant d’afficher un petit sourire avant de terminer son verre.


    On marche.

    « On » ? Cher ami, au vu de l’importance de mon colis, vous vous doutez bien que je vais garder une… Garantie n’est ce pas ?

    Une garantie ?

    Bien sur, mais soyez serein, nous prendrons soin de Kutcham.


    Le Mink resta stoïque, mais une lueur apparu dans ses yeux jaunes. Une lueur que le rookie connaissait désormais, il lui suffirait d’un geste d’approbation pour que Kutcham dégaine ses lames et s’attaque à Vasco. Mais ce n’était pas dans leur intérêt, ils ne savaient rien de cet homme et de ses capacités, sans parler des hommes de main présents dans la pièce. Pas de geste irréfléchi, les deux pirates se regardèrent en silence et le charpentier finit par hocher la tête.


    J’en suis persuadé… Dans l’intérêt de notre amitié nouvelle.

    Merveilleux ! Menez à bien cette petite course et nous pourrons parler de ce qui vous amène.

    J’aurai quand même besoin de quelques infos…

    Pas d’inquiétude, Dario va vous donner tous les détails. Je compte évidement sur votre discrétion.


    Vasco appela l’un de ses gros bras d’un claquement de doigt et Azerios sortit de la pièce en sa compagnie, afin d’obtenir des informations sur sa quête à venir.
      Le rookie emprunta la rue commerçante, toujours bondée, se faufilant dans la foule. Il n’était pas inquiet pour son compagnon, ce dernier savait se défendre et une fois en possession du fameux colis, il aurait certainement un atout de choix dans sa manche. Malgré les maigres informations qu’il avait eu, il avait au moins une destination, le Sang D’Ancre. Il s’agissait d’une petite papeterie tenue par un certain Ringo, qui lui donnerait le fameux paquet.

      Se guidant grâce aux indications des différents Luvneelois interrogés le jeune homme finit par atteindre sa destination. Il entra dans la boutique, au design raffiné, et par chance il se trouvait seul, en tête à tête avec un homme, qui se tenait derrière le comptoir de vente. Azerios marcha lentement jusqu’à l’homme pour engager la conversation. Il s’agissait d’un jeune homme, au physique élancé, maigrichon.


      Bonjour, bienvenue au Sang D’Ancre. Que puis-je pour vous ?

      Bonjour, vous allez peut être pouvoir m’aider. Je cherche un certain Ringo.

      Qui le demande ?

      Je vais pas tergiverser, je suis là pour récupérer un paquet.


      A ces mots, l’homme réagit de manière inattendue, il saisit un livre épais à la couverture robuste et le lança de toutes ses forces sur le rookie. Ne s’attendant pas à ça, il se prit le livre en pleine figure et eut à peine le temps de voir son assaillant disparaître par une porte derrière le comptoir. Se prendre un bouquin digne des plus belles encyclopédies dans la tronche était pour lui une expérience inédite.

      Il s’élança à sa poursuite en courant, au vu de ses agissements, il venait très certainement de trouver le dénommé Ringo. S’engouffrant à son tour dans le petit couloir, il avala rapidement les marches d’escalier en colimaçon pour finir sa course sur le toit du bâtiment. De prime abord, aucune de trace du fuyard, mais ce dernier apparu soudain, balais en main pour donner un nouveau coup au pirate.

      En pleine poire ! Ce dernier, le nez désormais endolori ou voir son assaillant partir en courant à l’autre bout du toit. Il stoppa sa course, ne pouvant décemment  pas sauter dans le vide. Non sans une once d’agacement, Azerios se dirigea vers lui et une fois arrivé à sa hauteur, le fuyard fit volte-face pour porter un nouveau coup de balais. Mais cette fois ci, il esquiva l’attaque et saisit le balais en vol. Tirant son adversaire vers lui avec force, il le saisit par le col. L’homme tenta d’attaquer mais fut bien vite neutralisé, en quelques instants le rookie se retrouva dans son dos, le bras autour du coup afin de le priver d’air et de toute volonté de repartir à l’attaque. Ringo tenta de résister quelques instants avant de lâcher prise.


      Lâchez-moi bon sang de bois… Laaachez moi !

      On se calme bordel je ne te veux aucun mal, je suis là pour le paquet.

      Non… J’ai rien pour vous… J’ai rien pour vous !

      Écoute, je suis là uniquement pour ce foutu colis. Donne-le moi et je ne serai plus qu’un lointain souvenir pour toi..

      C’est tout ce que j’ai… Tout ce que j’ai… Je vous en prie… C’est ma seule chance de la revoir…


      N’ayant toujours aucune idée du contenu de ce colis, et voyant que le jeune Ringo ne se débattait plus du tout, Azerios finit par lâcher un jeune homme au bord des larmes. Difficile de comprendre pour quelle raison Le Marchand de Sable n’avait pas envoyé l’un de ses gros bras directement, l’affaire aurait sans doute été pliée comme un mouchoir de poche en un rien de temps. Sans doute une manière de tester la fiabilité du pirate.


      Je peux très bien revenir bredouille. Mais crois moi, en comparaison des mecs qui pourraient être envoyés, je suis une vraie crème. Donc soit tu me donne ce que je suis venu chercher, soit tu risques de morfler…


      Quelques larmes perlèrent et tous deux redescendirent dans la boutique. Le jeune homme sortit un petit paquet de sous le comptoir et le tendit, non sans mal, au percepteur. C’est tout ? C’est aussi simple que ça ? Le rookie n’en revenait pas. Ne souhaitant pas s’encombrer d’éventuels remords, il estima que l’homme avait agit judicieusement, puis tournant là talons il quitta les lieux. Le paquet n’était pas très volumineux, pas très lourd, son côté curieux insistait pour l’ouvrir mais sa raison le lui interdisait.

      Après une petite demie heure de marche, le jeune homme arriva au Discus Ambré, toujours autant de monde. Sur le trajet il s’était questionné sur les éventuelles répercussions possibles et sur le contenu du paquet. Mais après tout, ce n’était en rien ses affaires, la seule chose qui l’intéressait ici, c’était le Gyro Posé et il était bien déterminé à faire ce qu’il faut pour l’obtenir.
        Une fois à l’étage, il retrouva avec soulagement son compagnon Mink sain et sauf, attablé avec deux hommes de main, jouant aux cartes. Vasco quant à lui, était assit dans un fauteuil à l’aspect confortable, une clope au bec, il afficha un large sourire en voyant le rookie entrer, le paquet tant convoité en main.


        Aze, tu as fait vite ! Est ce que tu as ce que je voulais ?

        J’ai votre paquet oui et c’était étrangement simple… Le pauvre gars n’avait pas l’air de vouloir le lâcher.

        Il déposa le colis sur la table basse devant le Marchand de Sable, qui n’y prêta aucune attention.

        Hum je n’ai pas dit que ce serait difficile. Pauvre garçon, pas facile de laisser filer les économies d’une vie… Voila ce qui arrive quand on honore pas ses dettes. Il s’en remettra va.

        Vous ne vérifiez pas le contenu ?

        Je devrais le faire ?

        Les deux hommes se fixèrent silencieusement, se livrant un duel de regard pendant quelques secondes, et Vasco brisa ce silence, un large sourire aux lèvres.

        Je te fais confiance, je suis certain que tout est là. Un marché est un marché, que puis-je pour vous, on m’a parlé d’un Gyro Pose ?

        Nous avons effectivement besoin d’un Gyro Pose et Ayala nous a dit que vous sauriez sûrement nous en procurer un. Nous sommes disposés à en payer le prix.

        Le jeune homme eut un autre sourire narquois, il claqua des doigts et l’un de ses hommes de main approcha pour lui donner un stylo. Vasco se mit à écrire sur un dessous de verre et le fit glisser sur la table basse jusqu’à son invité. Cinquante millions de Berrys, voilà ce qui était écrit. Malheureusement ils n’avaient pas une telle somme et au vu du silence, l’hôte reprit le dessous de verre en soupirant. Il barra l’inscription et écrit autre chose avant de faire glisser une nouvelle fois le morceau de carton.


        Oh allé, t’as été bon, disons que j’en demande ce prix. C’est à prendre ou à laisser.

        C’est le prix qu’on nous avait annoncé. C’est d’accord, marché conclus.

        L’homme en costume expira alors la fumée de cigarette et fit glisser le paquet vers le rookie et hocha la tête. Ce dernier se demandant alors ce que ça signifiait, prit le paquet et l’ouvrît après quelques secondes d’hésitation.

        La surprise fut grande, lorsqu’il découvrit avec stupéfaction que la petite boîte contenait un Gyro Pose. Pendant tout ce temps il avait eu objet tant convoité entre les mains sans le savoir.

        Qu’est ce que…

        Tu as mérité ma considération, tu as su rester pro, en récupérant le colis sans poser de question. C’est rare d’avoir des gars comme ça de nos jours…

        L’objet récupéré, le premier pas vers la route de tous les périls était franchit. Il hocha la tête avec un sourire et se leva en même temps que son compagnon. L’affaire entendue, tous deux se dirigèrent vers la sortie en silence.

        Vous aurez votre paiement d’ici ce soir.

        Je l’ai déjà. Arnold a été le récupérer dans votre embarcation quand vous êtes arrivés tout à l’heure. Toujours avoir un coup d’avance, c’est important dans les affaires. D’ailleurs il se pourrait que j’ai encore besoin de toi… Je te recontacterai.

        Ce type avait tout prévu du début à la fin et savait exactement comment les choses allaient se dérouler. On était loin du niveau d’un vulgaire marchand de tapis, ils avaient affaire cette fois-ci à une pointure.

        Au revoir Vasco.

        On sera amené à se revoir Azerios… Ça ne fait aucun doute.

        Après des remerciements réciproques, ils quittèrent la pièce en silence laissant derrière eux cette collaboration douteuse, afin de regagner leur navire, la prochaine étape étant Boréa, pour retrouver Reyshu et s’occuper du navire. Bien dommage qu’ils n’aient pas plus de temps, mais le rookie se promit de revenir un jour, visiter le plus grand royaume des quatre Blues.