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Montrer Patte Blanche


"Logue Town, ville à la grise robe
Dans l'enfer de ton histoire
À mon regard tu parais sobre
Tu es vraiment la plus notoire"

Voilà les quelques mots écrits par un certain J.Sinister, écrivain à la renommée montante. Pas que ça me touche, je n'ai jamais eu la fibre artistique, mais l'image renvoyée par ces quelques lignes est limpide. Simplicité et efficacité, deux notions qui font, ensemble, des merveilles. J'espère en faire autant.

Cela fait plusieurs jours que je trimballe ma pomme blonde dans ces rues animées et bondées. J'ai beau le savoir mais j'en suis toujours impressionné. Chaque île, une atmosphère particulière. Chaque île, une entité distincte. Chaque île, un nouveau décor et de nouvelles règles.

Le trognon aux aguets, je flâne à la recherche de l'opportunité. J'écoute les conversations en sirotant une blonde houblonnée, j'observe les démarches et les habits.
La Transiléenne, bien connu du monde, n'a pas encore répondu à ma demande de rencontre. J'ai peu d'espoir mais "qui ne tente rien..." comme on dit.

Un soleil couchant sur le visage, le bruit de pas, sur les pavés omniprésents, et le ronronnement de la ville me bercent. On est bien loin du remous et des mouettes d'Alba. Les paupières lourdes, les bras croisés et les jambes tendues, je laisse mon esprit divaguer entre les étals de mes pensées.


- ??? : Alors ton prêt ?
- ??? : Ils me l’ont refusés ces salauds de la banque !
- ??? : Quoi ? Pourtant t’avais un projet béton.
- ??? : Ca oui, mais ils ont fait des recherches sur moi.
- ??? : Quel genre ?
- ??? : Du genre problème avec la loi.
- ??? : Ah merde.
- ??? : Bah ouais merde. Putain, j’ai fait mon temps, j’fais tout pour me ranger et v’là comment je suis remercié… A croire qu’ils préfèrent qu’on soit des hors-la-loi…
- ??? : J’suis dégouté pour toi. Tu vas faire quoi ensuite ?
- ??? : J’sais pas, tenter une autre banque sans doute.

Mes oreilles agrippent la discussion tandis que mes envies de croissance me secouent le cerveau. Soulevant une paupière, j’observe les deux gus : balafre sur le visage, crâne tondu, tatouage dans le cou… Vrai qu’ils n’ont pas la tête du bon samaritain. Un demi-sourire apparaît tandis que laisse quelques pièces sur la table : j’ai une idée. Une entreprise libre de toute situation. Une idée pour les rassembler tous, qu’ils soient pirates, marines ou de quelconque horizon. Tout le monde a le droit de tenter sa chance à la roue de la fortune…

- Tout d’abord, une carte de visite.



Dernière édition par William White le Dim 26 Sep 2021, 11:35, édité 1 fois
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La boutique est située dans une petite allée parallèle à la rue principale. Une enseigne, représentant une carte vierge, balance dans un grincement léger au-dessus d'une porte de bois tandis que les vitrines filtrent une lumière blafarde provenant de l'intérieur.
Une clochette éternue un brin de poussière tandis que mes pas m'entrainent vers le comptoir.
Personne.
Autre sonnette, deuxième toux obstruée. D'une porte entrouverte me parvient un faible ronchonnement suivi d'un "j'arrive j'arrive" grommelant.
Un vieillard, courbé, son peu de cheveux ébouriffés tient front face à une calvitie hargneuse, s'approche. Son regard accentué par deux culs de bouteilles sur monture m'observe de haut en bas. Raclement de gorge sèche, ridée, la pomme d'Adam proéminente jouant au yo-yo.


- Vieillard : Bon. Vous faut quoi ?
- Bonjour. Je suis ici pour une carte de visite.
- Vieillard : Quoi sur la carte ?
- Je n'y ai pas encore bien réfléchi...
- Vieillard : Ronf. Réfléchissez y jeune homme et r'venez quand vous saurez...

Décontenancé, je le regarde refermer un cahier et repartir d'où il est venu, mains liés dans le dos, à petits pas de Loguetownaises (chausson d'ici).

- Bah merde... HEY ! JE SAIS!
...
- MONSIEUR ?!
- Vieillard : [size=09]la sonnette ![/size]
- Quoi ?... ... ... MONSIEUR ?!
- Vieillard : Ronf, la sonnette !
- QUOI ?
- Vieillard : LA SONNETTE !
...
- La sonnette ?... Vraiment ?...

TOUSSE TOUSSE

Le vieillard en Loguetownaises, courbé, son peu de cheveux ébouriffés tenant toujours front, s'approche de nouveau. Son regard accentué par deux culs de bouteilles sur monture ne me lâche pas. Raclement de gorge sèche, ridée, la pomme d'Adam toujours en yo-yo.


- Vieillard : Bon. Vous faut quoi ?
- Une carte de visite.
- Vieillard : Quoi sur la carte ?
- "La Patte Blanche : fond d'investissement et audit financier".
- Vieillard : Bien. Couleurs ?
- Du noir et du blanc.
- Vieillard : Un logo ?
- Une tête de lapin stylisée.
- Vieillard : Des mentions ?
- Hum...
- Vieillard : Vous repasserez...
- Non non non... Je sais. "DenDen : 555-0042".
- Vieillard : Autre chose ?
- Le copyright et mentions légales et "W.W compagnie".
- Vieillard : Autre chose ?
- On est bon.
- Vieillard : Si on est bon... Attendez une vingtaine de minutes.

À la fois surpris par ses méthodes, quelque peu brusqué et pris de court, je le regarde refermer son cahier et retourner dans son antre, mains liés dans le dos, en limant le parquet de sa démarche.

...

Une quarantaine de minutes plus tard, le voilà qui réapparaît. Ai-je besoin de vous compter mon impression de déjà-vu ?
Il tourne un calepin où se superpose et s'entrecroise une multitude de dessins tous plus précis les uns que les autres. Cet homme acariâtre a un sacré coup de crayon. Un dessinateur ayant loupé le coche de la gloire et rongé par des années d'amertumes.
J'observe, il guette mes expressions.
J'hésite, il devine mes impressions.


- Celui-ci ! Dis-je en posant un index sur le carnet. -Très beau. J'adore le coup de main.
- Vieillard : Combien ?
- Hum... Disons une centaine pour commencer.
- Vieillard : Alors. La carte de visite, 5.000B. Doublé du total 500.000. On y ajoute les différents frais, encre, papier, travail, salaire, entretien de la presse et autres broutilles... Total 1 millions.
- UN Million !?
- Vieillard : Vous pouvez toujours aller dans une autre enseigne...
- Ce n'est pas commercial ça.
- Vieillard : Si tu savais comme je m'en tamponne du commercial.
- Ah ! On se tutoie maintenant ?
- Vieillard : À prendre ou à laisser.
- Je prends.
- Vieillard : Repasses dans trois jours.
- Parfait... Moi c'est White, William White.
- Vieillard : Appel moi Hopp' p'tit.
- Très bien Hopp'. À bientôt.

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Toujours du pavé, encore du pavé. J'ai même entendu un lambda crier "Hey mon pavé !". Le risque de se tordre la cheville est omniprésent, guettant l'étourdi et le distrait.
Ça a de la gueule, je ne cesserais pas de le répéter mais qu'est-ce que c'est casse gueule. Quand j'y pense c'est une drôle de répétition qui me fait presque perdre une cheville. Putain d'inattention. Au moins je suis arrivé.

L'immeuble "Abyss and Co". Immense, majestueux presque monstrueux. Des colonnes en veux-tu en voilà, idem pour les statues de marbre blanc ornant le pourtour et les contours de chaque angle.
Des portes tournantes ne cessent d'ingurgiter et recracher des hommes et des femmes sur mesure, presque sorti d'un même moule. Quand faut y aller... L'intérieur est aussi maîtrisé que l'extérieur. Du bois, du marbre, du velours de qualité, de l'argent dépensé pour le bien être et le m'as-tu-vu aux clients... J'aime ce luxe. Un poil trop démonstratif à mon goût mais appréciable.


- Bonjour. J'ai rendez-vous.
- Bonjour monsieur. Vôtre nom et votre prénom s'il vous plaît ?
Le maître d'accueil, guindé jusqu'au poil de ..., tient un sourire presque forcé.
- White, William White.
- Bien.
Il pianote sur son agenda avant d'arrêter son index.
- William White, en effet. Vous avez rendez-vous salle 042. Première visite ?
- Tout à fait.
- Alors, pour la salle 042, le plus court et de prendre à droite des escaliers, passez la porte. Une fois cela fait, il faudra prendre le quatrième couloir sur votre droite et vous trouverez la salle. Avez-vous besoin d'autre chose ? Que l'on garde votre mallette, votre manteau ou quoi que ce soit ?
- Non merci, tout est parfait.
- Au plaisir monsieur et bon rendez-vous.
- Merci.

Je m'engage sur le trajet précédemment indiqué. Passe une porte massive, le couloir apparaît et, sous mes pieds, découle un tapis rouge de première qualité tenu aux plaintes par de légères fixations dorées. Un régal des yeux et des pieds, je jette un coup d'oeil pour vérifier que je ne laisse aucune trace de pas. Parfait. Les couloirs latéraux se ressemblent comme deux gouttes d'eau bien huilées. Je passe les intersections et me m'engage dans l'allée des 04. Organisation classique rez-de-chaussée, 4eme couloir, 2eme porte : 042. Aussi efficace que leur travail d'après ce qui se dit. On va vérifier ça.

TOC-TOC

J'entre. Un homme, en habits noirs aussi cintrés que sa position sur sa chaise, relève la tête et arbore un sourire de circonstance.

- Asseyez-vous asseyez-vous monsieur... Monsieur White ! Enchanté de faire votre connaissance.
- Enchanté de même
Il me tend une main que je reçois avec fermeté d'un mouvement sec.
- Que puis-je faire pour vous ? Conseils ? Avocats ? Comptabilité ?
- Partons sur les trois.
- Bien bien, alors, dîtes moi tout.
- Voilà. Je cherche à monter une société de fonds d'investissements et audit financier.
- Je vois, je vois.
- N'ayant pas encore de locaux, j'aurais donc besoin de votre aide pour entreposer mes différents documents, gérer la comptabilité ainsi que les malencontreux problèmes juridiques si nécessaire.
- Je vois, je vois.
- Est-ce possible ?
- Mais tout à fait monsieur White. Ici, nous nous engageons à donner le meilleur pour le bien être et la facilité de gestion de nos clients. J'ai, cependant, quelques conditions auxquelles vous devez correspondre pour accéder à nos dossiers.
- J'écoute.
- Bien. Êtes-vous en déboire avec la justice actuellement ?
- Non.
- Pensez-vous que votre future société pourra l'être.
- Oui.
- Dans quelle mesure ?
- Un fond d'investissement ne se soucie pas des possibles traffics mis en place du moment que la société est enregistré dans la conformité des règles mondiales et insulaires.
- Bien, bien. Quels sont vos fonds et assurance en cas de problème monétaire ?
- Je possède déjà une entreprise piscicole en expansion et suis marié à une famille importe d'Alba.
- Bien, bien. Dernière question, pensez-vous être amené à engager des personnes et/ou des locaux pour cette susdite entreprise ?
- Pour le moment non, si les demandes grimpes, oui. Donc, je crois discerner le fond de votre demande, engager plus de monde, frais de gestion, chez vous.
Dans un rictus carnivore, il me répond :
- Tout est parfait monsieur White. Voici notre devis, vous pouvez signer en bas après avoir lu et remplis les différentes parties adéquates.
...
...
- Tenez.
- C'est parfait pour nous.
- Si c'est parfait... Bonne journée ?
- Exactement. Avez-vous besoin d'aide pour retrouver la sortie ?
- Je ne pense pas.
- Dans ce cas, une excellente journée à vous et à bientôt chez "Abyss and Co".
- De même, de même.

La main sur la poignée de la porte calfeutrée, il m'interpelle une dernière fois pour me demander si l'entreprise a déjà une existence tangible. Je me retourne dans un sourire carnassier et dépose sur la table une carte.

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