Rachel Syracuse

La première chose qui saute aux yeux lorsqu’on aperçoit Rachel, c’est qu’elle est grande. Et même massive, plus précisément. D’une taille allant chercher autour des deux mètres, tignasse non-incluse, elle dépasse habituellement tout le monde d’une tête. De larges épaules donnant du fil à retordre aux coutures de l’uniforme des Marines, des bras comme vos cuisses et des cuisses comme… Ouais, non, enchaînons… Rachel en impose et ne passe jamais inaperçue dans la foule.

Au second regard, lorsqu’on a assimilé son gabarit, on remarque que la jeune femme est albinos. Une peau beaucoup trop claire pour être normale, des cheveux blancs et des yeux rouges. Ouais, une albinos, une vraie. Souffrant facilement d’horribles coups de soleil (notamment… en pleine mer), Rachel essaye autant que possible de se balader avec un ombrelle dans les zones exposées. Et au diable le règlement.

Ensuite, il suffit d’observer la jeune femme plus de quelques secondes pour se rendre compte de l’immense douceur qui l’habite. Tout d’abord, son sourire, franc, sincère, chaleureux et quasiment à demeure sur son visage, un sourire sans arrière-pensée, un sourire qui se lit jusque dans ses yeux. Une voix grave, mélodieuse, apaisante, sans éclat discordant, presque en chuchotement et qu’on entend pourtant sans peine. Et surtout, une gestuelle, tout en délicatesse et en puissance contenue, maîtrisée, sous contrôle, sans le moindre geste brusque. Avec son gabarit, Rachel pourrait être une brute, mais au contraire, elle prend visiblement grand soin à se couler dans son environnement et à l’accompagner plutôt qu’à s’y imposer et s’y tailler un chemin par sa masse ou sa puissance physique.
« La feuille qui suit le courant plutôt que le rocher qui fend les flots ». Ouais. Ou un proverbe dans le genre.

Enfin, lorsqu’on côtoie la jeune femme quelques temps, on se rend rapidement compte qu’elle porte beaucoup d’attention à ce qui l’entoure et plus particulièrement aux gens. Elle observe, écoute, regarde autour d’elle, échange des regards, sourit à chacun et semble prendre grand soin à ne jamais ignorer personne dans son environnement immédiat. Rachel est quelqu’un d’empathique et cela se ressent très rapidement.

En situation de crise, le comportement de Rachel s’adapte instantanément : En tant que membre de la Marine, elle se doit d’incarner un roc inexpugnable, sur lequelle le mal se brisera et derrière qui les innocents trouveront refuge. Ses gestes deviennent alors plus ample, sa voix se fait plus forte et grondante et elle bascule volontiers sur des registres plus théâtraux ou dramatiques, mieux à même de rasséréner les siens, de rassurer les foules et d’intimider l’ennemi.

De temps en temps, il arrive néanmoins que la jeune femme craque, notamment lorsque les choses vont vraiment mal ou l’affectent trop émotionnellement. En effet, Rachel n’a pas toujours été la jeune femme douce et chaleureuse à laquelle les gens se sont habitués : tout cela résulte de gros efforts de sa part pour le devenir. Et lorsque le verni cède… Rachel explose, trépigne, tempête et vitupère, jurant alors comme un charretier en des termes aussi fleuris qu’imagés, le tout bien souvent accompagné d’une explosion de violence inouïe à l’encontre des pauvres énergumènes ayant eu le malheur de la plonger dans cette état.

Concernant l’aspect vestimentaire, Rachel est bien contente d’avoir rejoint la Marine car cela lui évite de se planter lamentablement : elle porte donc religieusement son uniforme réglementaire, sans jamais en dévier par de quelconques fioritures personnelles. Exit le maquillage ; quant à sa chevelure, elle la laisse visiblement vivre sa propre vie toute seul comme une grande. Rachel n’est ni élégante, ni distinguée et s’en fiche visiblement pas mal.
Paradoxalement, pour la plupart des gens, cette absence de préoccupation quant au regard des autres ne fait que rendre plus « authentique » la sollicitude et l’attention dont elle fait preuve à l’égard d’autrui et les incite à lui faire confiance plus facilement.

Pour terminer, si, côté face, Rachel est un exemple d’empathie et de sollicitude, côté pile, elle n’en demeure pas moins une solide guerrière : lors des combats – qu’elle initie immanquablement en beuglant « COMMANDO ! » pour filer les chocottes à l’ennemi – toute la puissance brute que la jeune femme prend habituellement grand soin de limiter se déchaîne alors dans un crescendo de violence aussi tape-à-l’œil qu’assourdissant. En théorie, Rachel se bat à mains nues, mais dans la pratique, cela signifie bien souvent qu’elle improvise plus ou moins subtilement avec à peu près tout ce qui peut lui tomber sous la main (de la canne de billard aux morceaux de maçonnerie, en passant par tout le mobilier non-fixé à terre. Et même celui fixé aussi, en fait…)

Rachel est une idéaliste guidée par l’altruisme. Elle met un point d’honneur à promouvoir la solidarité, l’entraide et la fraternité. Rachel fait toujours preuve de sollicitude envers ceux qu’elle rencontre et ne refuse jamais son aide aux gens dans le besoin. Et c’est bien parce que le monde semble visiblement rétif à ce genre de philosophie qu’elle a finalement décidé de rejoindre la Marine : pour remettre un peu d’ordre dans tout ça.
Fidèle à sa doctrine, Rachel fait toujours passer en priorité la protection des innocents avant la neutralisation des méchants. Selon elle, il vaut mieux prendre le risque d’un drame futur que de laisser un drame se produire immédiatement.

Pour la plupart des gens, Rachel est d’un naturel optimiste, enjouée et d’un caractère facile à vivre. Dotée d’une forte empathie, la jeune femme est soucieuse de ceux qui l’entourent et est davantage portée sur la diplomatie, la compréhension mutuelle et la recherche de consensus et de compromis. Et la plupart des gens a raison.
Sauf que ce n’est pas « naturel ».
D’un tempérament nativement tempétueux, Rachel a beaucoup travaillé pour devenir quelqu’un de meilleur et cherche constamment à faire de son mieux. Cela dit, il lui arrive encore parfois de trébucher lorsque sa patience commence à se tarir ou qu’elle commence à être à cran. Cela se manifeste généralement par des bougonnements ou des remarques acides qu’elle laisse échapper par inadvertance. C’est d’ailleurs en raison de ce naturel tumultueux que Rachel cherche à éviter les prises de bec frontales, notamment parce qu’elle sait qu’elle a méchamment tendance à s’emporter et à aller trop loin ou à dire des trucs qu’elle va regretter ensuite
S’il lui arrive parfois de trébucher dans l’application de ce qu’elle considère être un comportement idéale, il arrive aussi – heureusement, bien plus rarement – qu’elle craque.  Ce qui peut arriver lorsque le sujet lui tient particulièrement à cœur, lorsqu’elle est trop impliquée émotionnellement ou bien lorsqu’elle est extrêmement fatiguée ou stressée. Dans ces cas de figure, il existe une probabilité non nulle qu’elle envoie péter son verni civilisationnel pour régler le bouzin façon berserk avec ses arguments les plus percutants. Oui, oui, au sens littéral.

Bien que Rachel soit très sensible à son sens du devoir, elle refuse d’abdiquer ses valeurs en faveur d’une obéissance aveugle et est prête à assumer les sanctions plutôt que de renier ce qu’elle croit juste.
En tant que supérieure, la jeune femme est appréciée et respectée par ses subordonnés. Elle n’est pas très pointilleuse sur le règlement tant que ses hommes respectent ses valeurs. Quoiqu’il arrive, elle les soutiendra mordicus et fera consciencieusement office de paratonnerre s’ils devaient s’attirer les foudres de la hiérarchie.
N’étant pas à l’aise à l’idée de s’engueuler avec ses subalternes, Rachel est fermement décidée à se dégotter un bras droit à grande gueule pour gérer les aspects les plus désagréables du commandement.

En tant que Marine, Rachel se considère toujours comme étant en représentation. Elle est l’incarnation vivante du bouclier de la Marine, la première et dernière ligne de défense des civils et, en situation de crise, se doit donc de frapper les esprits. Elle est ainsi très portée sur la mise en scène, partant du principe que plus c’est spectaculaire et mieux c’est. La Marine est la protectrice des innocents et la Némésis des pirates, il faut donc que ça se ressente et que ça s’ébruite, nom de nom !

Pour terminer, bien que son physique pourrait laisser penser le contraire, Rachel n’est pas une va-t’en-guerre sans cervelle. Au contraire, elle privilégie la réflexion et préfère atteindre ses objectifs intelligemment plutôt que par la force brute et favorise généralement un désamorçage en douceur des situations de conflits si possible.  Cela dit, lorsque la castagne est inévitable, la jeune femme ne se défile pas et ira distribuer résolument des mandales sur tout ce qui menace des innocents ou fait obstacle à la paix.

Enfin, il serait difficile de conclure sur la psychologie de Rachel sans évoquer Victor. L’amour de sa vie avec un grand A. Sa moitié, son âme-sœur, l’élu de son cœur. Un amour pur, tout-puissant, réciproque et partagé. Le seul problème, c’est qu’elle est, tout comme lui, absolument incapable de garder la tête froide quand il s’agit de l’autre. Ce qui engendre, entre autre, de gros, gros problèmes de communication. Bref, c’est compliqué, mais elle garde espoir qu’un jour, ça marchera mieux. Après tout, c’est pour ça qu’elle fait tous ces efforts.

Rachel Syracuse est née en 1606, dans le petit Royaume d'XXXX. Elle est la fille d’Herbert Syracuse, négociant en tissus, et Jody Syracuse, ex-experte-comptable et gestionnaire financière de ladite affaire de négoce en tissus. Elle a ainsi rejoint une fratrie de deux frères, Nicolas et Guillaume, âgés respectivement de 2 et 5 ans.

Dès la naissance, Rachel était déjà un bon gros bébé. La suite n’a malheureusement pas été facile, la petite restant grosse une bonne partie de son enfance. Ne maîtrisant pas du tout sa force, elle est rapidement identifiée comme la maladroite de service par les autres élèves de sa classe et, la cruauté des gosses étant ce qu’elle est, devient rapidement la souffre-douleur favorite du groupe. Rachel se réfugie dans les histoires de contes de fées, où les gentils l’emportent à la fin et les méchants justement punis. Dans les années qui suivent, elle commence à se demander pourquoi la vie n’est pas comme dans les contes de fées.

La tendance s’inverse progressivement alors que Rachel entame sa croissance et devient nettement plus costaude que ses petits camarades. Vers ses douze ans, ayant finalement fait le constat que, dans la vraie vie, ce sont les méchants qui s’en sortent et vivent heureux, elle n’a aucun complexe à devenir un véritable petit tyran et à malmener tous ses petits camarades qui auraient la mauvaise idée de ne pas lui simplifier la vie. Son souffre-douleur préféré est un petit garçon, prénommé Victor : une tête à claque malingre et maladroite comme tout, qui persiste à clamer haut et fort qu’elle a pas le droit, qu’elle est méchante et qu’il lui arrivera des bricoles (ce qui est effectivement régulièrement le cas, mais ne semble pas mettre de plomb dans la cervelle de la petite pour autant).

Tout ceci aurait pu très mal se finir, n’eût été l’intervention de Papy Coriace, le grand-père de Rachel, appelé à la rescousse par sa fille ne sachant plus par quel bout prendre sa petite dernière. Armé d’une patience infinie, Papy Coriace, héroïque officier retraité de la marine d’XXXX, parvient à repousser la mauvaise influence de la fillette et à lui partager sa propre philosophie, au premier rang de laquelle figure la maxime : « Le mal ne prospère pas parce qu’il y a des gens mauvais, il prospère parce que les gens bons laissent faire les gens mauvais ». Petit à petit, la petite Rachel revient dans le droit chemin, en commençant par s’amender auprès de tous ses camarades et à finalement nouer des relations basées sur une véritable amitié plutôt que sur la peur et les menaces.
À 16 ans, Rachel s’est parfaitement intégrée dans son groupe, elle s’improvise régulièrement redresseuse de tort et est considérée comme la justicière officieuse du village et des alentours avec cet idéaliste de Victor, devenu son meilleur ami. À lui la morale, à elle les poings et l’implacable duo de choc veille au grain.

Dès ses 18 ans, Rachel poursuit sa voie et s’engage donc illico dans les commandos d’assaut de la Marine d’XXXX pour défendre la veuve et l’orphelin. Enfin, ça, c’est ce qu’elle a affirmé lors des entretiens : en vrai, elle, elle veut surtout casser la gueule aux pirates. Quant à Victor, fidèle à son sens de la justice, il entreprend des études de droit. Les deux jeunes gens étant devenus plus que des amis proches, ils officialisent leur relation. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…

Mais patatras, en 1625, à l’aube de ses 20 ans, Rachel est remerciée car la Marine d’XXXX est démantelée au profit d’une garnison permanente de la Marine. Victor et elle rompent suite à une dispute stupide sur  la philosophie de la Justice (l’éternel dilemme entre protéger les innocents en laissant filer les méchants ou neutraliser les méchants en sacrifiant les innocents, Rachel défendant la seconde solution, contrairement à Victor qui soutient la première). C’est la Bérézina…
Réduite moralement à l’état de loque à ramasser à la petite cuillère, Rachel envisage sérieusement de noyer frénétiquement son chagrin dans l’alcool. Recherchant une petite source de revenue régulier et sans prise de tête pour pouvoir mettre son plan à exécution, elle s’engage comme mineur pour forer dans la montagne. Contre toute attente, défoncer sa gueule à la caillasse lui apporte une certaine plénitude et l’aide à remonter la pente. Finalement, plutôt que dilapider son argent dans l’alcool, elle décide de prendre un psy. Comprenant que tout ce fiasco avec Victor aurait pu être évité si elle était un peu plus à l’écoute des gens, elle entreprend un gros travail sur elle-même afin de se montrer plus compréhensive et plus ouverte aux autres.

Deux ans plus tard, Victor réapparaît et chacun s’excuse en pleurs auprès de l’autre en s’incriminant soi-même de tous les maux. Les deux tourtereaux se rabibochent, c’est la paix… jusqu’à ce que Victor lui annonce qu’il laisse tomber les études de droit pour monter un groupe de chasseurs de prime et lui propose de s’y joindre. En effet, dégoûté de voir des pirates échapper à leurs peines à cause de failles juridiques débiles, Victor est revenu sur sa position : il faut éliminer définitivement les méchants, quitte à sacrifier les innocents. Ce qui n’est plus du tout de l’opinion de Rachel, qui est maintenant de l’avis opposé. Car, depuis qu’elle prend le temps de connaître et comprendre les gens, elle estime que chacun d’eux est primordial et donc que la priorité, c’est de protéger les innocents, qu’importe si les méchants fuient. Le ton monte, les décibels prennent le dessus sur la raison, c’est la guerre. Finalement, la jeune femme rejette vertement la proposition de son compagnon, qui clame à qui veut l’entendre que jamais, au grand jamais, il n’aurait voulu d’une folle comme elle dans son groupe de toute façon.
Victor repart de son côté et Rachel retourne chez le psy. Nouveau gros travail sur soi-même pour apprendre à faire et accepter des compromis et, surtout, à arrêter de monter dans les tours chaque fois que ça la touche personnellement.

L’année suivante, en 1628, Papy Coriace invite Rachel à passer le nouvel an chez lui, soucieux du devenir de sa petite protégée. Or, en patriote invétéré, Papy Coriace se fait un devoir d’écouter la retransmission en directe de Genji Nakamura. C’est là que Rachel a un déclic. Le message du « tonton Genji » n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde : il faut se battre parce que personne ne réglera les problèmes pour nous ! La jeune femme décide qu’il est temps pour elle de redonner un sens à sa vie et de se remettre à défendre la veuve et l’orphelin. Elle se rend donc sur le champ au poste de recrutement de la Marine le plus proche. Avec un peu de chance, ses années de service dans la Marine du Royaume d’XXXX lui permettront d’être déployée plus rapidement sur le terrain.
Victor n’a qu’à bien se tenir, elle va lui prouver par l’exemple qu’il fait fausse route !