Sur une ile parmi tant d’autres.
Dans la ville plus grande que les autres. Suffisamment pour avoir de nombreux bars, un port de tailles respectable et une garnison de marines.
Il existe quelques bâtiments qui leur sont réservés. Ce n’est pas grandiose, mais c’est suffisant pour la centaine d’hommes qui y vivent.
Ce jour-là, parmi ceux qui ne patrouillaient pas en ville, il y avait un jeune soldat de première classe qui n’avait pas beaucoup de chance. Celui-ci se dirigeait vers une chambre bien particulière ; celle qui se trouvait au fond du couloir des dortoirs. Personne n’aimait passer devant. La crainte de passer une mauvaise journée était suffisante pour faire fuir le moindre être vivant. Hélas, pour notre jeune bleusaille, il ne pouvait rien y faire. On lui avait ordonné d’y aller. Enfin, le commandant de la base avait ordonné et les hommes avaient tiré à la courte paille. La courte paille, il l’avait toujours dans la main gauche. Le pauvre homme, il n’avait jamais eu de chance à ce jeu. Il aurait dû s’en douter que ça finirait ainsi.
Arrivé devant la porte maudite, il respira un bon coup, puis il frappa discrètement. Aucune réponse. Il ressaya un peu plus fort, espérant désespérément que son occupant allait lui ouvrir, mais rien n’y fit. La porte resta immobile sur ses gonds et aucune parole ne fut prononcée.
Le soldat soupira, puis posa la main sur la poignée. La suite n’allait pas être de tout repos. Alors qu’il ouvrait la porte, une odeur âcre vint lui chatouiller les narines, l’avertissant de ce qu’il craignait le plus. Dans la petite chambre faiblement éclairée par une fenêtre obstruée par un large volet, tout semblait en bon ordre, sauf lorsqu’on s’approchait du lit. Sur ce dernier gisait un vieil homme au pantalon trempé, dormant fermement, la couverture jetée par terre et l’oreiller enserré par ses bras faméliques.
Pludbus n’avait pas failli à sa réputation. Il s’était encore fait dessus.
Le marine réprima l’envie de fuir la chambre de l’ancien, mais il se retint plus par peur des représailles que par respect des ordres. Il s’approcha lentement de Pludbus, l’appelant par son nom. Il ne bougea point. Arrivé à côté de lui, le soldat n’eut pas le choix. Il dit d’une voix forte et autoritaire.
Chef Pludbus ! Le Commandant vous demande !
L’effet fut immédiat. Pludbus se redressa aussi sec, se tourna vers le marine et se mit à brailler.
Quoi ?! Tout le monde sur l’pont ! Bande de limaces ! Sortez les Booms Booms ! On va couler c’chiens de pirates ! Hein ? J’suis mouillé ! Réparez moi c’te voix d’eau ! On va couler, Bittlejuice !
Pludbus, s’agitant dans tout les sens, finit par tomber de son lit. Le marine eut le réflexe de faire un saut en arrière, évitant la chute à son tour ; les copains se seraient foutus de sa gueule pendant une semaine si ça avait été le cas.
Chef Pludbus ! Vous êtes à la base ! Tout va bien !
Hein ? J’ai été blessé ? Où est parti ce rookie ?!
Pludbus mettait beaucoup de temps à revenir à la raison quand on le réveillait. Chaque nuit, il rêvait de ses durs combats du passé et la passation entre rêve et réalité était souvent difficile. Le marine, habitué à cette comédie, l’aida à se relever en le tenant par les dessous de bras ; il allait devoir se relaver après cela. Une fois debout, Pludbus perdit en entrain, revenant un peu à la raison.
Houla ! ça tangue, moussaillon ! C’qui l’manche à la barre ?! J’vais l’mettre à la cale !
Vous n’êtes pas sur un bateau. Le commandant vous appelle. Il a une mission pour vous. Il a… besoin de vous.
Les mots magiques venaient d’être prononcés. Entendant « mission » et « besoin, l’égo de Pludbus prit le dessus sur ses rêves. Des semaines qu’il attendait d’être utile à la marine ! Ce n’était pas un secret, il s’emmerdait sévère dans cette petite base. Les rares navires de passage faisaient tout pour éviter qu’il embarque, c’était rageant pour ce vieux Pludbus ! Il avait déjà tellement aidé les bleusailles de la base, il avait besoin de changer d’élèves et ce n’aurait pas été pour déplaire aux élèves en question.
Fallait l’dire plus tôt, bleusaille ! J’y accours ! Faut juste que j’me change … J’ai encore fait l’vidange sur le pieu, si c’pas malheureux.
Pludbus se dirigea vers l’armoire et en sortit des vêtements. Avec l’aide du marine, il s’habilla, laissant son pyjama à fleurs souillé sur le lit. Il se revêtit de sa cape d’officier de la marine, il attrapa sa canne adorée, puis il sortit de sa chambre.
Toi ! L’bleusaille ! Tu m’laveras ma chambre ! Et que mon pyjama soit propre à mon r’tour.
Le marine ferma les yeux, résignés. Sa journée était fichue. Sans une once de compassion, Pludbus partit en direction du bureau du Commandant. De son pas lent et régulier, il traversa les couloirs qui semblaient déserts. En réalité, au son de sa canne, les marines s’esquivaient rapidement, ne souhaitant pour rien au monde croiser la route du vieux loup de mer. Pludbus ne s’aperçut même pas des ombres qui trahissaient les moins futés des bleus. La joie de se montrer enfin utile à la Marine suffisait à lui obnubilé l’esprit.
Après de nombreux pas, Pludbus arriva devant la porte verni du commandant de la base. Sans prendre la peine de frapper, il tourna la poignée et entra.
La pièce était spacieuse. Un large bureau était placé en son centre, juste devant la baie vitrée légèrement entrouverte, laissant passer une brise rafraichissante. Des meubles et des tableaux posés contre et sur les meubles complétaient le décor. Pludbus s’avança sur le tapis et fit un signe de la main au Commandant Bimba, homme moustachu d’une quarantaine d’années. Il aimait la pêche et la tranquillité. Cette affectation lui plaisait et il était apprécié sur l’ile. Le genre de type sans envergure qui faisait pas long feu sur le champ de bataille ; Pludbus l’aimait peu.
Salut Commandant ! Z’avez besoin de moi ?
Le Commandant aimait qu’on lui montre du respect, mais il était difficile de réprimander Pludbus. Cette légende vivante…, il avait été Amiral en chef quand même ! On ne le réprimandait pas comme on réprimande un bleu. De toute façon, il était suffisamment unique pour qu’on en oublie ses manières. Le commandant lui retourna son salut d’un signe de la tête, puis il l’invita à s’asseoir, ce que Pludbus avait fait sans qu’on le lui autorise. De même, il commença à piquer dans les gâteaux du commandant sans avoir demandé la permission.
Ah… Pludbus. Vous venez de vous réveiller ? C’est vrai qu’il est déjà midi, j’avais oublié… Vous n’avez pas pris de petit déjeuné aussi ? Mangez… Je ne vais pas vous déranger.
Pludbus engloutit une dizaine de gâteau avant de retourner son attention vers le Commandant.
Z’avez b’soin de mon expérience ? J’suis surement fait pour vot’e mission.
Le Commandant Bimba avait maintenant la pleine attention de l’ancêtre, il put commencer son exposé. Il vint se placer face à la baie vitrée, les mains derrière le dos. Ça ne servait à rien, mais ça lui donnait un genre qu’il aimait beaucoup. Ça faisait rire ses hommes, surtout quand il ordonnait de cette façon les taches ménagères quotidiennes.
Pludbus. J’ai besoin de vous. Vous savez que le vaisseau du Capitaine Pito va bientôt partir. Il est dans le port. Vous savez ? Pitot, mon vieil ami.
Pludbus s’en souvenait très bien. Il l’aimait bien, lui. Un homme qui allait au casse-pipe sans sourciller. Ce n’était pas un grand capitaine de renom, mais suffisamment pour accomplir son boulot sur West Blue. C’est avec des hommes comme ça que les marines d’élites pouvaient s’occuper des gros poissons, assurés que les basses besognes seraient bien faites.
Voilà. Il a oublié un cadeau que je lui ai donné l’autre soir. C’est idiot… il a pris la boite contenant mes espadrilles plutôt que son cadeau. Enfin, il serait dommage qu’il parte sans. Il ne sait même pas ce que c’est, c’est… une surprise. Vous voyez ? Quelque chose qui pourra l’aider dans sa tâche. Il faudrait lui apporter, mais personne ne doit le savoir. Ça peut être… dangereux, vous voyez ? S’il tombait dans de mauvaises mains, le chaos s’abattrait sur cette paisible ile. Pire, c’est peut-être tout West Blue qui en pâtirait.
C’est une mission de la plus haute importance et j’ai confiance en vous. L’acceptez-vous ?
Quelle question ! Le Commandant en avait rajouté une sacrée couche et n’importe qui aurait flairé le bobard dans le discours du Commandant. Le chaos ? Genre, c’était possible qu’un Commandant d’une petite base ait en sa possession quelque chose d’aussi terrible. Pludbus, lui, y croyait dur comme fer et c’était le but rechercher. Se voir mener une mission vitale pour la marine, le destin l’avait écouté ! Lui qui voulait remontrer ses effroyables qualités, il ne pouvait espérer mieux.
Pludbus se leva brusquement.
Bien sûr, Commandant ! Parêt à affronter l’enn’mi ! J’vous décevrai pas, foi(e) de Pludbus !
C’était ce que Bimba espérait entendre. Il ouvrit un tiroir à l’aide d’une petite clé doré, puis il en sortit une petite boite cartonnée. Il l’a remis à Pludbus avec la plus grande des précautions.
Surtout, prenez-en soin ! Le colis est fragile ! Il ne faut pas l’abimer, sinon, ça sera très mauvais.
Pludbus hocha frénétiquement de la tête, complètement excitée.
Bien sûr ! Bien sûr ! J’en prendrais soin comme mon dentier !
Le Commandant Bimba ne savait pas comment il s’occupait de ce dentier et il ne voulait pas le savoir. Il fit le tour de son bureau, puis il posa une main paternelle sur l’épaule du vieux et il le raccompagna à la porte.
Je compte sur vous. Traversez la ville. Allez au port. Ne vous faites pas remarquer et livrez le colis au Capitaine Pito.
Pludbus hocha une nouvelle fois du chef avant d’être mis à la porte. Le colis sous le bras, la canne dans l’autre main, Pludbus affichait un air réjoui.
Dans la ville plus grande que les autres. Suffisamment pour avoir de nombreux bars, un port de tailles respectable et une garnison de marines.
Il existe quelques bâtiments qui leur sont réservés. Ce n’est pas grandiose, mais c’est suffisant pour la centaine d’hommes qui y vivent.
Ce jour-là, parmi ceux qui ne patrouillaient pas en ville, il y avait un jeune soldat de première classe qui n’avait pas beaucoup de chance. Celui-ci se dirigeait vers une chambre bien particulière ; celle qui se trouvait au fond du couloir des dortoirs. Personne n’aimait passer devant. La crainte de passer une mauvaise journée était suffisante pour faire fuir le moindre être vivant. Hélas, pour notre jeune bleusaille, il ne pouvait rien y faire. On lui avait ordonné d’y aller. Enfin, le commandant de la base avait ordonné et les hommes avaient tiré à la courte paille. La courte paille, il l’avait toujours dans la main gauche. Le pauvre homme, il n’avait jamais eu de chance à ce jeu. Il aurait dû s’en douter que ça finirait ainsi.
Arrivé devant la porte maudite, il respira un bon coup, puis il frappa discrètement. Aucune réponse. Il ressaya un peu plus fort, espérant désespérément que son occupant allait lui ouvrir, mais rien n’y fit. La porte resta immobile sur ses gonds et aucune parole ne fut prononcée.
Le soldat soupira, puis posa la main sur la poignée. La suite n’allait pas être de tout repos. Alors qu’il ouvrait la porte, une odeur âcre vint lui chatouiller les narines, l’avertissant de ce qu’il craignait le plus. Dans la petite chambre faiblement éclairée par une fenêtre obstruée par un large volet, tout semblait en bon ordre, sauf lorsqu’on s’approchait du lit. Sur ce dernier gisait un vieil homme au pantalon trempé, dormant fermement, la couverture jetée par terre et l’oreiller enserré par ses bras faméliques.
Pludbus n’avait pas failli à sa réputation. Il s’était encore fait dessus.
Le marine réprima l’envie de fuir la chambre de l’ancien, mais il se retint plus par peur des représailles que par respect des ordres. Il s’approcha lentement de Pludbus, l’appelant par son nom. Il ne bougea point. Arrivé à côté de lui, le soldat n’eut pas le choix. Il dit d’une voix forte et autoritaire.
Chef Pludbus ! Le Commandant vous demande !
L’effet fut immédiat. Pludbus se redressa aussi sec, se tourna vers le marine et se mit à brailler.
Quoi ?! Tout le monde sur l’pont ! Bande de limaces ! Sortez les Booms Booms ! On va couler c’chiens de pirates ! Hein ? J’suis mouillé ! Réparez moi c’te voix d’eau ! On va couler, Bittlejuice !
Pludbus, s’agitant dans tout les sens, finit par tomber de son lit. Le marine eut le réflexe de faire un saut en arrière, évitant la chute à son tour ; les copains se seraient foutus de sa gueule pendant une semaine si ça avait été le cas.
Chef Pludbus ! Vous êtes à la base ! Tout va bien !
Hein ? J’ai été blessé ? Où est parti ce rookie ?!
Pludbus mettait beaucoup de temps à revenir à la raison quand on le réveillait. Chaque nuit, il rêvait de ses durs combats du passé et la passation entre rêve et réalité était souvent difficile. Le marine, habitué à cette comédie, l’aida à se relever en le tenant par les dessous de bras ; il allait devoir se relaver après cela. Une fois debout, Pludbus perdit en entrain, revenant un peu à la raison.
Houla ! ça tangue, moussaillon ! C’qui l’manche à la barre ?! J’vais l’mettre à la cale !
Vous n’êtes pas sur un bateau. Le commandant vous appelle. Il a une mission pour vous. Il a… besoin de vous.
Les mots magiques venaient d’être prononcés. Entendant « mission » et « besoin, l’égo de Pludbus prit le dessus sur ses rêves. Des semaines qu’il attendait d’être utile à la marine ! Ce n’était pas un secret, il s’emmerdait sévère dans cette petite base. Les rares navires de passage faisaient tout pour éviter qu’il embarque, c’était rageant pour ce vieux Pludbus ! Il avait déjà tellement aidé les bleusailles de la base, il avait besoin de changer d’élèves et ce n’aurait pas été pour déplaire aux élèves en question.
Fallait l’dire plus tôt, bleusaille ! J’y accours ! Faut juste que j’me change … J’ai encore fait l’vidange sur le pieu, si c’pas malheureux.
Pludbus se dirigea vers l’armoire et en sortit des vêtements. Avec l’aide du marine, il s’habilla, laissant son pyjama à fleurs souillé sur le lit. Il se revêtit de sa cape d’officier de la marine, il attrapa sa canne adorée, puis il sortit de sa chambre.
Toi ! L’bleusaille ! Tu m’laveras ma chambre ! Et que mon pyjama soit propre à mon r’tour.
Le marine ferma les yeux, résignés. Sa journée était fichue. Sans une once de compassion, Pludbus partit en direction du bureau du Commandant. De son pas lent et régulier, il traversa les couloirs qui semblaient déserts. En réalité, au son de sa canne, les marines s’esquivaient rapidement, ne souhaitant pour rien au monde croiser la route du vieux loup de mer. Pludbus ne s’aperçut même pas des ombres qui trahissaient les moins futés des bleus. La joie de se montrer enfin utile à la Marine suffisait à lui obnubilé l’esprit.
Après de nombreux pas, Pludbus arriva devant la porte verni du commandant de la base. Sans prendre la peine de frapper, il tourna la poignée et entra.
La pièce était spacieuse. Un large bureau était placé en son centre, juste devant la baie vitrée légèrement entrouverte, laissant passer une brise rafraichissante. Des meubles et des tableaux posés contre et sur les meubles complétaient le décor. Pludbus s’avança sur le tapis et fit un signe de la main au Commandant Bimba, homme moustachu d’une quarantaine d’années. Il aimait la pêche et la tranquillité. Cette affectation lui plaisait et il était apprécié sur l’ile. Le genre de type sans envergure qui faisait pas long feu sur le champ de bataille ; Pludbus l’aimait peu.
Salut Commandant ! Z’avez besoin de moi ?
Le Commandant aimait qu’on lui montre du respect, mais il était difficile de réprimander Pludbus. Cette légende vivante…, il avait été Amiral en chef quand même ! On ne le réprimandait pas comme on réprimande un bleu. De toute façon, il était suffisamment unique pour qu’on en oublie ses manières. Le commandant lui retourna son salut d’un signe de la tête, puis il l’invita à s’asseoir, ce que Pludbus avait fait sans qu’on le lui autorise. De même, il commença à piquer dans les gâteaux du commandant sans avoir demandé la permission.
Ah… Pludbus. Vous venez de vous réveiller ? C’est vrai qu’il est déjà midi, j’avais oublié… Vous n’avez pas pris de petit déjeuné aussi ? Mangez… Je ne vais pas vous déranger.
Pludbus engloutit une dizaine de gâteau avant de retourner son attention vers le Commandant.
Z’avez b’soin de mon expérience ? J’suis surement fait pour vot’e mission.
Le Commandant Bimba avait maintenant la pleine attention de l’ancêtre, il put commencer son exposé. Il vint se placer face à la baie vitrée, les mains derrière le dos. Ça ne servait à rien, mais ça lui donnait un genre qu’il aimait beaucoup. Ça faisait rire ses hommes, surtout quand il ordonnait de cette façon les taches ménagères quotidiennes.
Pludbus. J’ai besoin de vous. Vous savez que le vaisseau du Capitaine Pito va bientôt partir. Il est dans le port. Vous savez ? Pitot, mon vieil ami.
Pludbus s’en souvenait très bien. Il l’aimait bien, lui. Un homme qui allait au casse-pipe sans sourciller. Ce n’était pas un grand capitaine de renom, mais suffisamment pour accomplir son boulot sur West Blue. C’est avec des hommes comme ça que les marines d’élites pouvaient s’occuper des gros poissons, assurés que les basses besognes seraient bien faites.
Voilà. Il a oublié un cadeau que je lui ai donné l’autre soir. C’est idiot… il a pris la boite contenant mes espadrilles plutôt que son cadeau. Enfin, il serait dommage qu’il parte sans. Il ne sait même pas ce que c’est, c’est… une surprise. Vous voyez ? Quelque chose qui pourra l’aider dans sa tâche. Il faudrait lui apporter, mais personne ne doit le savoir. Ça peut être… dangereux, vous voyez ? S’il tombait dans de mauvaises mains, le chaos s’abattrait sur cette paisible ile. Pire, c’est peut-être tout West Blue qui en pâtirait.
C’est une mission de la plus haute importance et j’ai confiance en vous. L’acceptez-vous ?
Quelle question ! Le Commandant en avait rajouté une sacrée couche et n’importe qui aurait flairé le bobard dans le discours du Commandant. Le chaos ? Genre, c’était possible qu’un Commandant d’une petite base ait en sa possession quelque chose d’aussi terrible. Pludbus, lui, y croyait dur comme fer et c’était le but rechercher. Se voir mener une mission vitale pour la marine, le destin l’avait écouté ! Lui qui voulait remontrer ses effroyables qualités, il ne pouvait espérer mieux.
Pludbus se leva brusquement.
Bien sûr, Commandant ! Parêt à affronter l’enn’mi ! J’vous décevrai pas, foi(e) de Pludbus !
C’était ce que Bimba espérait entendre. Il ouvrit un tiroir à l’aide d’une petite clé doré, puis il en sortit une petite boite cartonnée. Il l’a remis à Pludbus avec la plus grande des précautions.
Surtout, prenez-en soin ! Le colis est fragile ! Il ne faut pas l’abimer, sinon, ça sera très mauvais.
Pludbus hocha frénétiquement de la tête, complètement excitée.
Bien sûr ! Bien sûr ! J’en prendrais soin comme mon dentier !
Le Commandant Bimba ne savait pas comment il s’occupait de ce dentier et il ne voulait pas le savoir. Il fit le tour de son bureau, puis il posa une main paternelle sur l’épaule du vieux et il le raccompagna à la porte.
Je compte sur vous. Traversez la ville. Allez au port. Ne vous faites pas remarquer et livrez le colis au Capitaine Pito.
Pludbus hocha une nouvelle fois du chef avant d’être mis à la porte. Le colis sous le bras, la canne dans l’autre main, Pludbus affichait un air réjoui.