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Le salaire de la peur

Sur une ile parmi tant d’autres.
Dans la ville plus grande que les autres. Suffisamment pour avoir de nombreux bars, un port de tailles respectable et une garnison de marines.
Il existe quelques bâtiments qui leur sont réservés. Ce n’est pas grandiose, mais c’est suffisant pour la centaine d’hommes qui y vivent.
Ce jour-là, parmi ceux qui ne patrouillaient pas en ville, il y avait un jeune soldat de première classe qui n’avait pas beaucoup de chance. Celui-ci se dirigeait vers une chambre bien particulière ; celle qui se trouvait au fond du couloir des dortoirs. Personne n’aimait passer devant. La crainte de passer une mauvaise journée était suffisante pour faire fuir le moindre être vivant. Hélas, pour notre jeune bleusaille, il ne pouvait rien y faire. On lui avait ordonné d’y aller. Enfin, le commandant de la base avait ordonné et les hommes avaient tiré à la courte paille. La courte paille, il l’avait toujours dans la main gauche. Le pauvre homme, il n’avait jamais eu de chance à ce jeu. Il aurait dû s’en douter que ça finirait ainsi.

Arrivé devant la porte maudite, il respira un bon coup, puis il frappa discrètement. Aucune réponse. Il ressaya un peu plus fort, espérant désespérément que son occupant allait lui ouvrir, mais rien n’y fit. La porte resta immobile sur ses gonds et aucune parole ne fut prononcée.
Le soldat soupira, puis posa la main sur la poignée. La suite n’allait pas être de tout repos. Alors qu’il ouvrait la porte, une odeur âcre vint lui chatouiller les narines, l’avertissant de ce qu’il craignait le plus. Dans la petite chambre faiblement éclairée par une fenêtre obstruée par un large volet, tout semblait en bon ordre, sauf lorsqu’on s’approchait du lit. Sur ce dernier gisait un vieil homme au pantalon trempé, dormant fermement, la couverture jetée par terre et l’oreiller enserré par ses bras faméliques.

Pludbus n’avait pas failli à sa réputation. Il s’était encore fait dessus.


Le marine réprima l’envie de fuir la chambre de l’ancien, mais il se retint plus par peur des représailles que par respect des ordres. Il s’approcha lentement de Pludbus, l’appelant par son nom. Il ne bougea point. Arrivé à côté de lui, le soldat n’eut pas le choix. Il dit d’une voix forte et autoritaire.


Chef Pludbus ! Le Commandant vous demande !

L’effet fut immédiat. Pludbus se redressa aussi sec, se tourna vers le marine et se mit à brailler.

Quoi ?! Tout le monde sur l’pont ! Bande de limaces ! Sortez les Booms Booms ! On va couler c’chiens de pirates ! Hein ? J’suis mouillé ! Réparez moi c’te voix d’eau ! On va couler, Bittlejuice !

Pludbus, s’agitant dans tout les sens, finit par tomber de son lit. Le marine eut le réflexe de faire un saut en arrière, évitant la chute à son tour ; les copains se seraient foutus de sa gueule pendant une semaine si ça avait été le cas.

Chef Pludbus ! Vous êtes à la base ! Tout va bien !

Hein ? J’ai été blessé ? Où est parti ce rookie ?!


Pludbus mettait beaucoup de temps à revenir à la raison quand on le réveillait. Chaque nuit, il rêvait de ses durs combats du passé et la passation entre rêve et réalité était souvent difficile. Le marine, habitué à cette comédie, l’aida à se relever en le tenant par les dessous de bras ; il allait devoir se relaver après cela. Une fois debout, Pludbus perdit en entrain, revenant un peu à la raison.

Houla ! ça tangue, moussaillon ! C’qui l’manche à la barre ?! J’vais l’mettre à la cale !

Vous n’êtes pas sur un bateau. Le commandant vous appelle. Il a une mission pour vous. Il a… besoin de vous.

Les mots magiques venaient d’être prononcés. Entendant « mission » et « besoin, l’égo de Pludbus prit le dessus sur ses rêves. Des semaines qu’il attendait d’être utile à la marine ! Ce n’était pas un secret, il s’emmerdait sévère dans cette petite base. Les rares navires de passage faisaient tout pour éviter qu’il embarque, c’était rageant pour ce vieux Pludbus ! Il avait déjà tellement aidé les bleusailles de la base, il avait besoin de changer d’élèves et ce n’aurait pas été pour déplaire aux élèves en question.

Fallait l’dire plus tôt, bleusaille ! J’y accours ! Faut juste que j’me change … J’ai encore fait l’vidange sur le pieu, si c’pas malheureux.


Pludbus se dirigea vers l’armoire et en sortit des vêtements. Avec l’aide du marine, il s’habilla, laissant son pyjama à fleurs souillé sur le lit. Il se revêtit de sa cape d’officier de la marine, il attrapa sa canne adorée, puis il sortit de sa chambre.

Toi ! L’bleusaille ! Tu m’laveras ma chambre ! Et que mon pyjama soit propre à mon r’tour.

Le marine ferma les yeux, résignés. Sa journée était fichue. Sans une once de compassion, Pludbus partit en direction du bureau du Commandant. De son pas lent et régulier, il traversa les couloirs qui semblaient déserts. En réalité, au son de sa canne, les marines s’esquivaient rapidement, ne souhaitant pour rien au monde croiser la route du vieux loup de mer. Pludbus ne s’aperçut même pas des ombres qui trahissaient les moins futés des bleus. La joie de se montrer enfin utile à la Marine suffisait à lui obnubilé l’esprit.

Après de nombreux pas, Pludbus arriva devant la porte verni du commandant de la base. Sans prendre la peine de frapper, il tourna la poignée et entra.
La pièce était spacieuse. Un large bureau était placé en son centre, juste devant la baie vitrée légèrement entrouverte, laissant passer une brise rafraichissante. Des meubles et des tableaux posés contre et sur les meubles complétaient le décor. Pludbus s’avança sur le tapis et fit un signe de la main au Commandant Bimba, homme moustachu d’une quarantaine d’années. Il aimait la pêche et la tranquillité. Cette affectation lui plaisait et il était apprécié sur l’ile. Le genre de type sans envergure qui faisait pas long feu sur le champ de bataille ; Pludbus l’aimait peu.


Salut Commandant ! Z’avez besoin de moi ?

Le Commandant aimait qu’on lui montre du respect, mais il était difficile de réprimander Pludbus. Cette légende vivante…, il avait été Amiral en chef quand même ! On ne le réprimandait pas comme on réprimande un bleu. De toute façon, il était suffisamment unique pour qu’on en oublie ses manières. Le commandant lui retourna son salut d’un signe de la tête, puis il l’invita à s’asseoir, ce que Pludbus avait fait sans qu’on le lui autorise. De même, il commença à piquer dans les gâteaux du commandant sans avoir demandé la permission.

Ah… Pludbus. Vous venez de vous réveiller ? C’est vrai qu’il est déjà midi, j’avais oublié… Vous n’avez pas pris de petit déjeuné aussi ? Mangez… Je ne vais pas vous déranger.

Pludbus engloutit une dizaine de gâteau avant de retourner son attention vers le Commandant.

Z’avez b’soin de mon expérience ? J’suis surement fait pour vot’e mission.

Le Commandant Bimba avait maintenant la pleine attention de l’ancêtre, il put commencer son exposé. Il vint se placer face à la baie vitrée, les mains derrière le dos. Ça ne servait à rien, mais ça lui donnait un genre qu’il aimait beaucoup. Ça faisait rire ses hommes, surtout quand il ordonnait de cette façon les taches ménagères quotidiennes.

Pludbus. J’ai besoin de vous. Vous savez que le vaisseau du Capitaine Pito va bientôt partir. Il est dans le port. Vous savez ? Pitot, mon vieil ami.

Pludbus s’en souvenait très bien. Il l’aimait bien, lui. Un homme qui allait au casse-pipe sans sourciller. Ce n’était pas un grand capitaine de renom, mais suffisamment pour accomplir son boulot sur West Blue. C’est avec des hommes comme ça que les marines d’élites pouvaient s’occuper des gros poissons, assurés que les basses besognes seraient bien faites.

Voilà. Il a oublié un cadeau que je lui ai donné l’autre soir. C’est idiot… il a pris la boite contenant mes espadrilles plutôt que son cadeau. Enfin, il serait dommage qu’il parte sans. Il ne sait même pas ce que c’est, c’est… une surprise. Vous voyez ? Quelque chose qui pourra l’aider dans sa tâche. Il faudrait lui apporter, mais personne ne doit le savoir. Ça peut être… dangereux, vous voyez ? S’il tombait dans de mauvaises mains, le chaos s’abattrait sur cette paisible ile. Pire, c’est peut-être tout West Blue qui en pâtirait.

C’est une mission de la plus haute importance et j’ai confiance en vous. L’acceptez-vous ?


Quelle question ! Le Commandant en avait rajouté une sacrée couche et n’importe qui aurait flairé le bobard dans le discours du Commandant. Le chaos ? Genre, c’était possible qu’un Commandant d’une petite base ait en sa possession quelque chose d’aussi terrible. Pludbus, lui, y croyait dur comme fer et c’était le but rechercher. Se voir mener une mission vitale pour la marine, le destin l’avait écouté ! Lui qui voulait remontrer ses effroyables qualités, il ne pouvait espérer mieux.
Pludbus se leva brusquement.


Bien sûr, Commandant ! Parêt à affronter l’enn’mi ! J’vous décevrai pas, foi(e) de Pludbus !

C’était ce que Bimba espérait entendre. Il ouvrit un tiroir à l’aide d’une petite clé doré, puis il en sortit une petite boite cartonnée. Il l’a remis à Pludbus avec la plus grande des précautions.


Surtout, prenez-en soin ! Le colis est fragile ! Il ne faut pas l’abimer, sinon, ça sera très mauvais.

Pludbus hocha frénétiquement de la tête, complètement excitée.

Bien sûr ! Bien sûr ! J’en prendrais soin comme mon dentier !

Le Commandant Bimba ne savait pas comment il s’occupait de ce dentier et il ne voulait pas le savoir. Il fit le tour de son bureau, puis il posa une main paternelle sur l’épaule du vieux et il le raccompagna à la porte.

Je compte sur vous. Traversez la ville. Allez au port. Ne vous faites pas remarquer et livrez le colis au Capitaine Pito.

Pludbus hocha une nouvelle fois du chef avant d’être mis à la porte. Le colis sous le bras, la canne dans l’autre main, Pludbus affichait un air réjoui.

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Après un court passage au réfectoire, afin de s'enfiler le gueuleton des braves qui partent en mission secrète, Pludbus revint à sa chambre qui avait été proprement nettoyée par un marine déprimé. Il inspecta les lieux afin de vérifier que le jeunot avait bien fait son boulot. Une dizaine de minutes d'inspection suffirent à Pludbus pour trouver deux tâches sur le sol qui n'avait pas été correctement nettoyé. Il houspilla copieusement le marine, rappelant sans cesse que, de son temps, ça ne se passait pas comme ça, ne faisant guère attention au marine qui s'en foutait royalement. Enfin, il quitta les lieux en critiquant l'hygiène du jeune homme dont l'odeur corporelle cachait avec difficultés des relents d'urines qui n'étaient pas de lui.

Mais Pludbus s'en moquait, ce comportement n'était pas bon pour la discipline des marines.

Le paquet sous son bras, l'ancien Amiral sortit des bâtiments de la marine, disposé à accomplir sa mission d'une main de maitre.
La base de la marine était située à l'intérieur des terres sur une place de ville assez fréquentée ; pour la taille de l'ile tout du moins. Sur la gauche en sortant par l'entrée principale se trouvait un bar que les marines appréciaient beaucoup. Il leur permettait de boire un coup sans être trop loin, ils pouvaient même surveiller la place de cet endroit. De plus, le patron leur faisait des réductions plutôt intéressantes. Il faut dire, les marines étaient une clientèle fidèles et nombreuses. Le barman connaissait à peu près tout le monde de la base, les appelant par leur sobriquet. Seul le commandant ne faisait pas partie de ses clients ; ce dernier préférait boire de bons crus dans des bars réservés à un public plus distingué que ce bar qui accueillait une faune malodorante.

Ainsi, Pludbus était l'un de ses marines à fréquenter le bar en question. Le patron, alors qu'il essuyait quelques une de ces tables avec un torchon sale, l'aperçut à sa sortie du bâtiment. Pludbus se baladait rarement. Quand il sortait, c'était pour boire un verre. C'est donc sur le ton le plus naturel du monde qu'il apostropha le marine sur un ton jovial qui allait bien avec son embonpoint naissant.


Hey ! Pludbus ! Toujours la même chose ?! Avec les p'tits gâteaux ?


L'intéressé sursauta à ces mots ; il était déjà dans sa mission de la plus haute importance qui nécessitait du doigté et de la discrétion. Surpris, il posa sa main sur le paquet comme si l'imprudent voulait lui voler. Son comportement étrange fit froncer les sourcils velus de l'homme.

Bah… qu'est ce que t'as ? C'est quoi, ce paquet que t'as là ?


Pludbus jeta un coup d'oeil dans toutes les directions tandis qu'il s'approchait lentement de l'homme ; l'attitude avait tout pour rendre suspect. Il rapprocha sa bouche de l'oreille de l'homme qui s'était courbé afin de faciliter l'opération, puis il mit la main entre-deux afin de cacher ses lèvres, ce qui le rendit encore plus suspect.

Fais comme si t'm'avais pô vu. J'suis en mission s'crète ! Si on t'voit avec moi, ils vont vouloir te tuer !

Il insista beaucoup sur « ils » sans qu'il ne sache vraiment de qui il pouvait parler. Toutefois, il fit un clin d'oeil complice afin d'appuyer un peu plus ses propos.
L'homme cligna des yeux plusieurs fois, tentant de voir le lien entre « mission secrète » et « Pludbus ». Ayant échoué dans sa tentative, il se contenta de hocher de la tête d'un air de rire que Pludbus avait pris un sacré coup de soleil sur la tête.

Oui… ouiiii ! Bien sûr ! Ou avais-je la tête ? C'est évident ! Eh bien… à plus tard !

Ils se firent au revoir de la main comme deux bons vieux amis qui venaient de refaire le monde. Ce n'est que lorsque Pludbus lui tourna le dos que l'homme abandonna son sourire faux et fit un geste éloquent remettant en doute la stabilité intellectuel du vieil homme qu'il adressa discrètement à sa femme qui s'apprêtait à sortir avec la consommation habituelle de Pludbus.

Pendant ce temps là, Pludbus descendait la rue principale en direction du port, longeant les murs discrètement, les mains posées sur son précieux paquet. Des passants rirent de ce comportement surprenant, mais ne s'arrêtèrent pas. Pludbus surveillait les alentours, prêt à recevoir l'ennemi qui s'apprêtait, surement, à lui sauter dessus.

Il ne regardait pas derrière lui ; c'était là que se trouvait sa principale menace, mais ces adversaires ne voulaient pas l'affronter en pleine rue, ils décidèrent donc d'un plan machiavélique.

Au bout de quelques centaines de mètres de marche que le vieux avait parcourue en vingt minutes du fait de sa lenteur, mais aussi des précautions drastiques qu'il prenait pour tout surveiller. Son attention avait cependant baissé. Il se mit à regarder un peu trop fixement les damoiselles qui faisaient leur shopping. C'est alors qu'il fut dépassé rapidement par une personne qui le frôla presque. Elle s'arrêta à quelques mètres devant Pludbus, puis se retourna dans sa direction.

C'était une jeune fille qui ne devait plus être loin de l'âge adulte. Très mignonne, elle était habillée parfaitement pour le temps qu'il faisait : chaud et ensoleiller. Elle était vêtue d'un T-shirt mettant en valeur ses courbes naissantes et d'une jupe ni trop longue, ni trop courte, allant à merveille avec le corps de sa propriétaire.

Pludbus le fixait du regard ; le corps, pas la fille. Cette dernière souleva d'un centimètre son haut, révélant une petite bande blanche qui dépassait du haut de sa jupe. Elle passa un doigt dessus tandis qu'elle lança un regard provocateur à Pludbus. Puis, subitement, elle se mit à courir droit devant elle, partant dans une ruelle transversale. Il n'y avait pas à le préciser ; Pludbus était subjugué. Ces yeux se seraient transformés en coeur si cela avait été possible. En un instant, il oublia sa mission hyper secrète et il se précipita dans la ruelle.
La fille était déjà une dizaine de mètres plus loin. Elle cala son pas afin qu'elle ne distance pas le vieux Pludbus, qui était pris d'une frénésie surprenante, fixant quelques choses au loin en bavant légèrement. Quand il finit par se trouver au milieu de la ruelle, des ombres apparurent devant et derrière lui, masquant l'éden qui s'en allait au loin.

Ce fut la fin du rêve pour Pludbus. Les ombres, qui étaient des adolescents boutonneux, s'étaient cachées à attendre le vieux pervers. Avec leur sourire goguenard, ils n'étaient pas là pour vendre des cases. En les détaillant, il reconnut les gamins qu'il avait piégés en faisant semblant de s'être fait tirer dessus.

C'était mauvais.

Le plus grand se mit à parler, l'accusant de les avoir piégés, ce qui était vrai, et de les avoir fait beaucoup souffrir, ce qu'il ne savait pas. En bref, il voulait se venger et le paquet qu'il portait les intéressait. Part parce qu'ils savaient ce que c'était, mais parce qu'il voulait nuire à Pludbus.

Alors que les mains se tendaient vers le paquet, Pludbus n'eut d'autres choix que d'utiliser les grands moyens.

Il sortit son pistolet.
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Tenu d'une main tremblante qui n'augurait rien de bon, le pistolet fut braqué en direction des gamins ; ces derniers ne réagirent pas. Il fallait les comprendre, la dernière fois que Pludbus leur avait sorti son flingue, il avait joué une comédie de tous les diables. Rien de très dangereux. Le seul souci, à leurs yeux, était qu'il pouvait avertir des gens avec le bruit de son pétoire. L'un des gamins se mit à rire après quelques secondes de silence. Le genre de rire proche de ricanement qui se voulait moqueur, comme si la situation était prompte à la franche rigolade. Manque de bol, Pludbus ne riait pas. Il affichait même sa tête de vieil Amiral en chef qui est prêt à sacrifier des pions pour mener sa tâche à bien.

Fort heureusement, dans les faits, il ne l'avait pas souvent utilisé quand il était au poste suprême.

Dans la tête de Pludbus, les détails de l'affaire étaient clairs. C'était une mission vitale. On lui voulait son paquet. Les gosses étaient ces ennemis et les ennemis de la marine, il les tuait !
Il pointa donc le canon de son pistolet en direction du chef. Son bras tremblait tellement qu'on avait des doutes sur la précision du vieillard, mais il ne pouvait utiliser son autre main pour assurer son tir ; son autre bras devait maintenir le paquet près de lui non sans plus le tenir trop fort, de peur de casser son mystérieux contenu.
Son doigt se posa sur la gâchette. Les gamins s'immobilisèrent. La tension était palpable. Pludbus ne fut pas pris de pitié. Il n'avait jamais de pitié quand on comptait sur lui.

Il tira. À cause du coup, son bras se souleva dans les airs l'espace de quelques secondes avant de revenir à sa position initiale, toujours aussi tremblotant, tenant toujours l'arme d'une poigne ferme relative à son âge. La belle s'était figée dans un mur. Elle était passée à vingt centimètres de la tête du chef de la bande qui avait blêmi lors du tir. Ils avaient appris deux choses. L'arme marchait et Pludbus voulait s'en servir. Sa précision n'était pas fameuse, mais les fluctuations du hasard pouvaient faire en sorte de coller une balle dans le cortex préfrontal de l'un des présents. Pludbus, qui avait pourtant bien visé son adversaire, n'était pas trop mécontentant de son tir qui avait l'avantage d'être un message assez clair à ses agresseurs. Il en rajouta plus pour la forme.


Alors, l'gosses ?! 'voulez t'jours vous battre ?! Faites pas l'poids contre Pludbus le chef !


Un gamin profita de son moment d'inattention pour le bousculer. L'arme vola dans les airs et atterrit dans les mains du chef par un geste de réflexe. Pludbus s'écroula par terre, se cognant les genoux sur le sol de pierre. Un grognement fut la seule réaction après ce coup en traitre. Un grand gaillard attrapa le paquet que la marine avait malencontreusement lâche. Il passa derrière son chef pas sans avoir donné un bon coup de pieds dans les côtes du vieillard. Le chef, lui, pointait déjà son pistolet en direction de Pludbus qui levait les yeux vers lui, apercevant le canon de son propre pistolet. Il était tout de suite plus effrayant.
L'heure n'était plus aux discussions, il devait agir, et vite.


Au secours !

Son cri porta loin. Un moment surpris, les gamins se mirent à rire tandis que le manieur de flingue s'accroupissait, approchant le canon de la tempe de Pludbus qui était en train de se faire dessus. Non pas par peur ! C'était juste son problème de vessie.
S'il allait appuyer sur la détente ou pas, nul n'aurait pu le savoir, car quelque chose de miraculeux se produit.
Une voix se fit entendre tel celle d'un superhéros apparaissant au moment opportun


Sako ! Qu'est ce que tu fais avec un … un pistolet à la main ?! Si ta mère l'apprenait, elle serait folle de rage !

De là où il était, Pludbus ne voyait pas grand-chose, mais les gamins semblaient soudainement apeurés. Le grand qui devait répondre au nom de Sako regarda successivement l'apparition et le pistolet. Il finit par le lâcher comme si c'était une sangsue et partit en courant dans la direction opposée, suivie par le reste de la bande dont l'un porter toujours le paquet.

Pludbus aurait bien voulu les arrêter, mais il avait déjà bien du mal à se relever. Quelqu'un vint l'aider à se remettre sur pied. Il s'agissait d'une vieille dame ; pas aussi vieille que lui, mais suffisante pour qu'il s'en désintéresse d'un point de vue physique. Elle aperçut les insignes de la marine sur sa cape et son regard se fit angoissé.


Ils ne vous ont pas fait trop de mal ? Je les connais ! Il ne ferait pas de mal à une mouche ! Ils ne vont pas aller en prison.


Pludbus aurait bien répondu un truc du genre « oh, non ! Ils vont aller à la fosse commune ces p'tits merdeux », mais ce n'était pas digne d'un marine. Il se contenta d'un sourire lourd de mauvais présages.

Ça ira, ma p'tite dame. C'juste qu'ils m'ont pris … un truc important … c'est très dangereux … c'pourrait les tuer !

La dame prit une mine terroriser. Elle devait bien les connaître pour être si inquiète. Ce détail n'échappa pas à Pludbus. De plus, elle connaissait le nom de l'un d'entre eux. Pludbus se mit à souffler en se lamentant, parlant d'une catastrophe qui allait venir. La vieille dame ne bougea pas, semblant réfléchir, puis lui dit d'une petite voix.

Si je connais leur cachette, vous pourrez faire quelque chose sans qu'ils soient trop puni?


Pludbus lui sourit de ses quelques dents. Voilà une réponse intéressante.
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Sortez d'là ! Le quartier est bouclé ! Vous pouvez pas fuir ! Z'êtes fini !

Les mots résonnèrent en ces lieux vides de monde. Pludbus s'était exprimé de la façon la plus audible possible, fièrement camper sur ses jambes, faisant face au repère supposé de ses voleurs. C'était une maison assez ordinaire avec un étage. Les murs étaient blancs comme de la craie et les fenêtres, légèrement à l'intérieur, étaient grandes avec les supports en bois. Au travers des vitres, on pouvait apercevoir les indices d'un habitacle normal pour une famille normale sur cette île perdue de West Blue. Devant la façade, un petit jardin égayait l'ensemble avec quelques massifs de roses et de lilas. Un chemin en dalle reliait la porte au portail de bois. Il y avait une maison mitoyenne sur la gauche avec la même architecture. À droite, il y avait un espace de quatre mètres de long avant le début d'une autre maison. Les habitants de la maison visée ont alors installé un escalier en pierre menant directement au premier étage. Ce n'était pas l'escalier en soi qui intéressait Pludbus, c'était ce qu'il y avait en dessous. Une cabane en bois y avait été aménagée. Les planches étaient assez bien ajustées et une porte avec une petite fenêtre avait été installée. L'endroit devait servir en premier lieu de cabane de jardin. En effet, ce dernier était beaucoup plus fourni derrière la maison permettant aux habitants de ladite maison de s'adonner aux plaisirs du jardinage en toute tranquillité.

D'après son indic' du jour, la cabane était le repère d'une bande de garnements horriblement appelé « les garnements du quartier ». Il était aux nombres de neuf, mais ils étaient rarement tous ensemble. De toute façon, la cabane ne semblait pas assez grande pour contenir neuf gosses. La porte était bien fermée et Pludbus avait remarqué des mouvements au travers de la vitre légèrement crasse. Il ne doutait pas de la présence de ses cibles. Une poignée de seconde après sa sommation, il aperçut un visage boutonneux passer devant la vitre, cherchant à savoir qui était l'auteur de la déclaration intimidante. Pludbus lui sourit, mais l'autre ne semblait pas très heureux de le voir. Plus précisément, il tira une de ces gueules en le voyant.

À son rythme, c'est-à-dire lentement, Pludbus s'avança vers la cabane. Des fracas se firent entendre, signent d'une forte agitation parmi les assiégés. Il sortit son pétoire au cas où la situation dégénérerait tristement. Une fois devant la porte du repère, il toqua poliment à la porte. Il n'eut aucune réaction à part un cri hystérique provenant d'un garnement un peu plus froussard que les autres. Pludbus ouvrit alors la porte et découvrit l'intérieur.

Sur sa gauche, là où le toit n'était pas droit du fait de l'escalier, il vit des pots de fleurs ainsi que des ustensiles de jardins, ce qui confirma son hypothèse de base. Sur sa droite, un espace avait été fait, contenant une table ronde assez abimée et quelques tabourets poussiéreux déposés tout autour. Un meuble posé contre le mur à droite avait les placards ouverts. Il contenait nombre d'objets que l'on pourrait jugé de « trésor » pour les garnements. Le sol était de terre et de petites flaques d'eau étaient alimentées par des trous dans le plafond. Il faisait assez chaud dans la pièce. L'aération n'était pas très bonne et Pludbus eut l'impression d'avoir des difficultés à respirer, malgré sa présence sur le pas de la porte.
Les gosses étaient autour de la table, debout, campés sur leurs jambes, portant divers instruments de jardinage comme arme de fortune. Pludbus en reconnut un qui l'avait agressé, mais il ne le vit pas leur chef du nom de Sako le morveux. Les visages étaient apeurés, quoique fermes. Le plus proche fit un pas vers Pludbus, brandissant sa fourche. Le Marine fit un pas un arrière en pointant son pistolet vers lui.


Du calme, mon gars. J'veux pas vous tuer. J'veux récupérer mon colis et j'vous laisse en paix. Pas de plombs, pas de mort. C'est réglo, non ? Parole de Pludbus !

L'autre abaissa son arme après un temps, mais ne semblait pas décider à lui céder ce qu'il voulait. Celui du fond bougea sur lui même, cachant visiblement quelque chose dans son dos. Un gosse capta le regard de Pludbus et compris qu'il avait compris.

On ne te le donnera pas ! Sako n’est pas là, mais il nous a interdit d'y toucher !


Mmmh. Ils avaient l'air plutôt fidèles comme garçons. La peur de se prendre une rouste était difficile à combattre, mais Pludbus avait d'autres pouvoirs de persuasion que la propre peur qu'il inspirait. Il sortit plusieurs billets de son portefeuille et les tendit vers eux en souriant.


J'vous donne cinq milles berrys. Mille chacun, et vous me filez le truc. J'vous fou quelques beignes pour que votre chef doute pas de vous et tout le monde est content ? Ça vous dit ?

Il passa l'argent sous leur nez ; ils ne cessèrent de fixer la liasse de billets. Un à un, les armes se baissèrent et des sourires apparurent sur les visages de bambins.
Une dizaine de minutes plus tard, Pludbus avait négocié, ou, plutôt, il s'était fait escroquer vingt milles berrys qu'ils planquèrent dans leur poche rapidement. Pludbus put se soulager en leur foutant chacun deux pains dans la figure. Il ne faisait pas très mal, mais les marques étaient là. Pludbus tira un coup dans l'armoire pour faire bonne figure tandis que les gosses adoptèrent des positions de grands blessés mourants. Le Marine s'apprêtait à reprendre en main le colis quand un des gosses cria, effrayé.


V'là Sako ! Avec des adultes !

Pludbus pesta. Il se précipita sur le colis qui était ouvert et qui dévoilait une espèce d'ananas couleur brique. Sans se soucier de ce truc bizarre, il l'enveloppa dans son papier d'origine, puis il le mit sous son bras. Les gosses étaient tous en position. En deux bonds, il était de retour à la porte. Il vit en face le dénommé Sako accompagné par six adultes ressemblant soit à des pirates, soit à des bandits. Dans les deux cas, il n'inspirait pas confiance.
Pludbus choisit la fuite à l'affrontement alors que le groupe le vit et s'arrêta, surpris. Il partit dans la direction inverse, celle du jardin, écrasant les salades au passage. Il prit quelques centaines de mètres d'avance, le temps que le groupe ait rejoint la cabane et se soit aperçu du vol. Ils se mirent à alors à le poursuivre, prudemment, car ils cherchaient les marines qui devaient bouclé le quartier.

En fait, Pludbus avait menti. Aucun homme ne bouclait le quartier. Il les avait bien roulés, mais, maintenant, il était bien dans la mouise.

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Pludbus sprinta à la vitesse d'un canard boiteux jusqu'au fond du jardin en écrasant sans vergogne les salades et les carottes qui ne demandaient rien d'autre que de pousser sans être dérangé. Au fond dudit jardin, il y avait une clôture faite d'un grillage de fer haut de deux mètres. Pludbus repéra une porte légèrement dissimulée par des ronces un peu sur sa droite et il s'y dirigea après avoir remarqué que ses poursuivants gagner du terrain. Y arrivant, il s'acharna quelques secondes sur la clé de la serrure afin de l'ouvrir ; les cris de ceux qui suivaient s'amplifièrent. Soucieux de garder une distance respectable entre lui et les méchants qui ne lui voulait surement pas du bien, Pludbus reprit son pétoire qu'il avait précédemment remis dans sa ceinture et tira deux coups dans la direction des moches. Ces derniers sautèrent à plat ventre afin d'éviter les balles. Pludbus eut alors le temps de passer de l'autre côté et de ferme avant que ces poursuivants se relèvent. Le vieux marine fit un pas pour s'enfuir, puis, pris d'une idée lumineuse, revint sur ses pas et prit la clé sous les regards haineux de six adultes et d'un prépubère. Pludbus leur fit un doigt d'honneur avant de mettre les voiles.

Il se trouvait à nouveau dans une ruelle qui descendait vers la côte. Sur sa droite se trouvaient les jardins des maisons de la rue parallèle. Sur sa gauche, il y avait d'autres maisons, plus petites et toutes resserrer sur elle-même. Pludbus avait eu l'opportunité de faire un tour dans ce quartier. C'était un vrai labyrinthe, mais c'était un coin assez tranquille avec une population importante de vieille. Pludbus n'avait donc pas aimé l'endroit. Il partit néanmoins s'engouffrer dans ce quartier, persuader de pouvoir échapper à ses poursuivants. Il parcourut deux cents mètres quasi en ligne droite, mais il commençait déjà à souffrir de l'effort. Derrière lui, les guignols, après s'être acharnés sur la porte, avaient décidé de passer par dessus la clôture. Ils couraient maintenant dans sa direction. Pludbus bifurqua à droite, puis enchaina sur sa gauche. Il continua comme ça une dizaine de fois avant de s'écrouler, crevé, contre un mur d'une ruelle humide.
Il était momentanément sauvé. Les crapules s'étaient, à l'oreille, dispersées afin de mieux chercher le marine. Pludbus s'était débrouillé pour s'approcher de la mer afin de trouver son destinataire au plus vite ainsi que la sécurité d'un navire. Les affreux, eux, étaient partagés entre le port et la base de la marine. Ils s'étaient partagés équitablement de chaque côté et ils pouvaient se regrouper rapidement à la moindre trouvaille. Le vioc, alors qu'il avait repris son souffle, entendit un des types s'approcher du coin où il était. Pludbus détala dans la direction opposée. Bientôt, il sut qu'il était coursé. Le type cria pour avertir ses potes qu'il avait trouvé le vieux Pludbus. Il était vraiment dans la mouise. Son poursuivant était à cinq secondes derrière lui, il allait le rattraper. Le marine bifurqua alors dans une rue sur sa gauche, puis se retourna, son flingue braqué devant lui. Le pigeon passa au coin juste après, il fit les gros yeux en apercevant le canon, puis il se prit une balle dans le torse ; il s'effondra en criant de douleur. Pludbus lui sourit juste au dessus de lui, il rangea son pistolet et prit sa canne à deux mains qu'il leva bien haut au dessus de la tête du type. Pludbus lui cracha une glaire en pleine poire.

Une demi-minute plus tard, Pludbus repartait en courant en laissant le type à terre, le visage complètement explosé à coup de canne. C'était mal, mais Pludbus s'était fait du bien. C'était bon pour le cœur de se déstresser de temps en temps. De toute façon, c'était de la légitime défense, on n’allait pas le faire chier pour si peu. Pendant ce temps, les traqueurs s'étaient resserrés autour de leur cible grâce à l'appel de leur camarade, mais aussi au son du pistolet qui avait rendu plusieurs plus prudent. Puisque les armes étaient de sorties, certains n'hésitèrent pas à brandir leur propre pistolet, prêt à s'en servir au moindre mouvement. Pludbus le remarqua à ses dépens : il avait débouché en dehors d'une ruelle alors que plusieurs des types cherchaient sur une petite place à quelques centaines de mètres sur sa gauche. Les balles avaient fusé vers l'ex-Amiral en chef sans le toucher grâce, surement, à sa chance légendaire.
Repartant une nouvelle fois dans la direction opposée à ses adversaires, Pludbus s'approcha de plus en plus de la rue principale. En vérité, c'était devenu celle qui était parallèle à la sienne. En rejoignant cette rue, le marine pouvait compter sur les passants pour couvrir ses fesses, mais le risque d'une balle perdue prise par une jolie fille était bien trop grand pour que Pludbus tente le diable.
Une balle vint ricocher juste à côté de son pied droit.
Finalement, il allait tenter le diable. Il avisa une bifurcation et il y tourna aussitôt en direction de la rue principale. Les ploucs de derrière le suivirent. Manque de bol, c'était un cul de sac. Le bout de chemin finissait dans un arrière court où s'entasser un paquet d'ordures bien frais qui empester ; l'arrière-cour d'un restaurant à l'odeur. Une porte sur sa droite aurait pu être son salut, mais il ne put l'ouvrir après s'être acharné dessus. Sentant les regards lourds de menaces sur son dos, Pludbus se retourna et brandit son flingue, l'objet recherché sous l'autre bras et la canne dans la main. Il put alors mieux voir les pourris qui en voulaient à son précieux.

Il était cinq adultes ; le dernier était crevé dans une ruelle grâce au bon soin de Pludbus. Ils avaient tous des mines de types pas très honnêtes, limite crapules, prêt à vendre leur mère pour récupérer de la thune. Pas beaucoup de cicatrices. Si crime ils avaient commis, ça devait se limiter à racketter des mémés entre le marché et leur baraque. Derrière eux, le dénommé Sako reprenait son souffle. Légèrement pâlot, il ne devait pas être familier des armes à feu et des gueules défoncées par une canne de vieux. Le plus moche de la bande s'avança.


File-nous le fruit et on ne te découpera pas en morceau. Mais j'te jure que tu vas morfler avec ce que t'as fait à Zif' !

Les quatre autres brandirent leur flingue en direction de Pludbus le pu. Avec son unique pétoire, les pronostics étaient en sa défaveur. Plus qu'une seule solution, la remise de sa vie d'honnête homme dans les mains de son créateur.


Au secours ! Mon Dieu !

Un cliquetis se fit entendre sur sa gauche, il fit un pas rapide sur le côté tandis que la porte s'ouvrait, laissant la place à un type portant une poubelle. C'était le genre de gars qui devaient rougir quand il entendait un gros mot. Une espèce d'endive avec une coupe d'aristocrates. Il écarquilla les yeux en voyant les flingueurs qui, selon son point de vue, le visaient, lui.

Mais… mais enfin ?! Messieurs ?!

Pludbus poussa monsieur poubelle en direction des branquignols, puis il passa la porte et ferma à clé derrière lui. Il entendit quelqu'un assommer le blanc-bec tandis que les autres voulurent forcer la porte. Quelqu'un tenta même un coup d'épaule, mais la porte gagna le duel dans un craquement d'os.
Pludbus savait où il se trouvait. Il devait être dans les cuisines du plus gros hôtel de l'ile. Le genre de droit haut de gamme avec bouffe gastronomique et majordome à l'entrée. Les types n'allaient pas tarder à passer par l'entrée et il ne pouvait revenir sur ses pas, certains qu'une des enflures s'était planquée de l'autre côté de la porte. En réfléchissant sur la marche à suivre, il arriva dans la cuisine. Un gros cuistot faisait rissoler des patates dans une poêle quand Pludbus lui apparut devant les yeux. Sur le coup, il se demanda comment son apprenti avait fait pour devenir si vieux et si moche.

Le marine l'ignora et s'arrêta près d'un plan de travail. Il y posa sa canne, son flingue et son colis. À force de course poursuite, il ne restait de ce dernier que son contenu, l'espèce d'ananas tout moche. Il savait évidemment ce que c'était, la question était de savoir comment le cacher aux yeux de ses agresseurs. Il le voulait, c'était certain. Ils n’avaient pas l'air d'être des tendres, ce qu'il comptait faire avec, ce ne devait pas être pour faire une kermesse. Pludbus imagina les horreurs qu'il pourrait commettre avec. Si c'était un logia, ils pourraient tuer tellement de gens ! Tellement de belles filles qui pourraient rendre heureux le Pludbus. Non, il ne pouvait se résoudre à leur laisser. Il devait se décider, surtout qu'à ce rythme, les gougnafiers allaient débarquer dans la cuisine d'une minute à l'autre. Il en pouvait plus de courir, son coeur battait la chamade et ses jambes ne le tenaient plus.

C'est à ce moment-là que le cuistot s'approcha de lui.


Tiens, c'est quoi ce truc ? C'est bon ?


Pludbus le dévisagea, puis un sourire éclaira son visage ridé.


Bien sûr ! Toi ! File-moi du sel, du poivre et du paprika ! Et au troc si tu ne veux pas un deuxième trou de balle !

Sako et les moches moins un déboulèrent dans la cuisine une minute neuf secondes plus tard dans la cuisine. Ils avaient semé le chaos sur le passage en agitant leurs armes au nez et à la barbe des clients de l'hôtel qui avaient hurlé de terreur. C'était la panique autour du bâtiment et les marines n'allaient pas tarder à débouler dans l'hôtel dont le directeur n'aurait pas voulu de cette pub légèrement décalé par rapport à l'image de respectabilité et de sécurité qu'il voulait faire croire aux gusses de passage. Les affreux semblaient excéder et assez crever de la course-poursuite. Certains semblaient inquiets de tout le tapage qu'ils avaient fait. Si la marine arrivait, il serait pris au piège. Le glandu en chef fouilla la cuisine du regard à la recherche du fruit dont le gosse lui avait parlé tantôt. Il vit le cuistot recroqueviller dans un coin, l'air apeuré, se cachant la tête avec ses mains. À l'opposé, il y avait Pludbus. Il était assis sur une chaise, une main posée sur son bide et mâchouillant quelque chose. Devant lui, sur une planche en bois se trouvaient les restes d'un fruit au goût rehausser des condiments de la cuisine, ce qui n'avait pas empêché Pludbus de détestait le goût qu'avait le truc.
Le big-boss vira au rouge en comprenant ce qu'il s'était passé. Le marine avait une mine réjouie malgré le poids dans son bide.

C'est fini ! Vous l'aurez jamais ! Vous pouvez me crever, vous allez vous faire coffrer en beauté les pourris ! Pas la peine de fuir par derrière, j'ai enfoncé la clé dans l'cul de l'autre, vous allez avoir du mal à l'trouver !

Le tuer, ce fut l'idée qui traversa l'esprit de celui qui s'était bien fait avoir. Sans préavis, il tira trois balles vers Pludbus. Ce dernier vit les balles lui arriver dans la face, il pensait qu'il allait mourir, mais un évènement étrange eut lieu.
Les balles devinrent toutes petites. Un genre de poussière rikiki qui continua son chemin, certes, mais qui rebondit contre Pludbus sans causer de dégât. Les balles touchèrent le sol en redevenant de taille normale juste avant. Le silence se fit. Tout le monde avait la bouche à s'en décrocher la mâchoire. Pludbus était le plus surpris de tous.


Eh ?! Mais c'est cool, ça !


Son vis-à-vis n'était pas franchement content de l'affaire. Il s'était fait avoir, mais il ne pouvait pas le tuer pour se venger. Si les balles ne faisaient rien, les muscles feraient quelque chose, c'était ce qu'il pensait. Des muscles, ça, il en avait. Pludbus aurait bien voulu avoir les mêmes pour impressionner de la minette. Enfin, l'autre chargea sans que Pludbus ait pu bouger d'un pouce. De peur, Pludbus cria de surprise. Il se passa un nouveau truc bizarre assez néfaste pour l'agresseur. Celui-ci devint très petit, pas plus grand qu'une main d'un bébé. Pludbus cria à nouveau de surprise et sursauta sur sa chaise. Privé de canne (elle était sur le meuble), il tomba en avant, emportant minimoche avec lui. Il poussa un petit piaillement juste avant que le corps n'entre en contact avec le sol. Le silence se fit alors que Pludbus se releva et découvrit une tache rougeâtre sur son uniforme poussiéreux. Les autres types le fixèrent à cet endroit là, puis se regardèrent avant de fuir sans demander leur reste. Pludbus se demandait encore ce qui c'était passé quand les marines débarquèrent dans la cuisine avec en tête le commandant Bimba qui se demandait encore comment il pouvait avoir eu des coups de feu sur ce bout d'ile pourtant si tranquille. Ses craintes empirèrent en voyant Pludbus. Quelques échanges de bons mots lui apprirent que Pludbus avait fait un gueuleton du cadeau qu'il voulait faire à son ami le Capitaine Pito. Ce dernier était parti depuis une heure et Bimba pensait que le vieux sénile avait réussi dans sa tâche. Non seulement il n'avait pas filé l'objet, mais, en plus, il se l'était pris pour lui. Bimba s'effondra sur une chaise à la suite des révélations. Pludbus s'approcha de lui, inquiet.

Z'êtes pas content ? Le chaos va pas s'abattre sur c't'ile ! C'est une bonne chose, non ? Vous croyez que j'vais pouvoir retourner sur grande line avec c'pouvoir ? Il a l'air drôle !

Bimba lui fit signe de partir.


Pludbus ! Dégagé ! J'veux plus vous voir ! Qu'est-ce que j'ai fait pour vous avoir ! J'vais vous muter en première ligne si je peux ! J'ai gaspillé des millions pour le trouver et vous me le boulotez ! Bouhouhou.

Bimba se mit à pleurer dans un coin, soutenu par ses hommes visiblement désemparé. D'abord surpris, Pludbus se contenta de l'abandonner là et de sortir en plein air. La perspective de repartir sur les mers faisait son bonhomme de chemin dans sa caboche, ça lui donnait une pêche du tonnerre. Pour la peine, il voulait fêter ça. Justement, l'occasion se présenta.

Et ? Toi ! Ma mignonne ! J'vais te montrer les nouveaux talents de Pludbus le marine ! Ainsi qu'les anciens !
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