Le ciel est bleu... d'un bleu sans fin dépourvu du moindre nuage... et à ses yeux plongés dans l'horizon, le bleu de l'océan, lui aussi, s'étend à l'infini. Et Rowan répond à tout ceci en y plongeant ses yeux, quand à eux, encore désespérément bleux. Ainsi, tout en lui, jusqu'à son coeur qui bat au rythme des marées caressés par les vents, parait avoir cette sérénité des étendues bleux à pertes de vues. Son coeur bat et palpite, aussi lourd et réguliers que les tonnes d'eaux qui viennent s'écraser sur les récifs sans discontinuer. Avec calme.
La seule chose qui saurait le faire sortir de sa torpeur, c'est le vent salé qui vient gifler sa plaie bandée.
La brûlure de la blessure que lui a infligé Barbe Rousse... une bien belle diagonale sanguinolente en plein torse, quelque chose de saisissant qui pique, qui brûle et qui l'empêche de sombrer dans la torpeur complète. Ca en valait la peine... et comment pourrait-il savoir si tôt que ça laissera une cicatrice ? Il le sait car il le sent, lorsqu'il contemple l'océan depuis les côtes d'Orange. Ce à quoi il a activement participer ici... ça n'avait rien pas très noble... et il en aurait volontiers rien à faire, sinon à cause d'Eïna.
Elle veut faire le bien... cette phrase si simple et innocente, si bête aussi, lui reste en tête. L'idée, sans trop savoir pourquoi, le hante et l'entête.
Puis, il suffit d'un cri d'une mouette pour le rappeller au souvenir d'une rencontre en forêt... et avec cela, il savoure la mélancolie des routes croisés, se dit que c'est bien dommage de tuer. Mourir doit bien arriver un jour -et c'est le pire- mais ça parait si... dommage... de se priver de l'occasion de se recroiser. En bien ou en mal, c'est un odieux gâchis... un océan d'opportunité qui s'éteint quand cesse la vie de quelqu'un.
D'un soupir, il balaye quelques remords plutôt vivaces... bien fugaces pour qu'on considère que Rowan en ait réellement quelque chose à faire de tout ça. Puisqu'ici, sa prioritée c'est de retrouver l'émissaire pour ensuite récupérer sa fichue récompense. Trente millions... c'était beaucoup mais... le pari, risqué, a été de décliner cette offre pour une autre proposition ; quelque chose qui vaut bien plus que ça !
Ca a beau sentir l'arnaque tant l'émissaire était... douteux et évasif sur la question... Rowan était trop curieux pour ne pas céder à la tentation.
" Maintenant, faut que je le rejoigne... " Et pour ça, il faut un navire. Peu importe qui le navigue ou le commande, du moment que celui-ci va sur la bonne île. D'un soupir déçu, Rowan détourne ses yeux de l'océan pour les reporter en direction du port d'Orange, non loin. D'un côté, quitte à avoir fait ce qu'il a fait... autant que ce soit pour quelque chose ? C'est encore ce qui le différencie de Barbe Rouge.
Vraiment ? Ils ne veulent pas la même chose mais... les deux font passer leurs envies avant tout le reste.
Au pas de promenade, Rowan s'avance lentement comme pour repousser un peu plus l'heure fatidique... la véritée c'est... qu'il veut un bateau pour s'en allez d'ici. De la même façon qu'il en voulait un pour quitter son île natale. Son pas n'accélère pas, il prend le temps de réfléchir en avançant lentement. En contrebas, les falaises s'abaissent pour laisser place à un petit coin portuaire saigné à blanc.
Brûlé à vif, récemment, couvert des ruines noirâtres effondrés... malgré un temps de carte postale, les gens y sont mornes.
Le contraste est saisissant... s'ils ne sont pas en uniformes, ils sont habillés à la va-vite, sale et tous à la tâche. Sous les chocs, les gens s'acharnent à la reconstruction pareille à des spectres, les sourires sont faibles et fragiles... un si beau temps semble alors narguer le drame qu'ont vécu les habitants d'Orange. Bien soucieux, le navigateur ne sourit pas non plus... le regard un peu triste mais sans conviction.
Ca le touche juste assez pour l'embêter... mais trop peu pour vraiment l'ennuyer, ce qu'il laisse songeur quand à sa nature profonde. Sur les quais, Rowan se dit qu'il n'a ni son pistolet, ni son sabre... peut-être perdu dans le court des évènements, confisqués par ses soins mais peu importe, le résultat est là. Tristement, les marines sont ici présents en quantité raisonnable à cause des évènements récents. Tout autour, ce sont des ruines... des ruines que l'on s'acharnent à habiter et restaurer... on y arrivera un jour, peut-être, ou pas.
Encore une fois... ca lui importe peu... et il réfléchit, l'air soucieux mais sans plis sur ses sourcils levés de curiosités.
L'infatigable va-et-vient des marées, l'apaise encore, l'appelle presque lorsqu'une barque à voile se révèle à ses yeux... ça ne fera pas le tour du monde mais ça ira d'une île à l'autre si c'est bien dirigé. Rowan sifflote un air si peu innocent ! Rien de convainquant dans sa prétendue nonchalance ! Mains dans les poches de son ample pantalon de flibustier, il s'approche à pas mollasson de la barque à voile en la fuyant du regard. L'homme dessus s'affaire à des noeuds, penché en offrant son dos à ceux qui marche sur le petit ponton de bois sur pilori. Sous le regard éteint des palmiers calcinés par des incendies, le navigateur s'élance d'un bond sur la barque ! Ca va faire mal, très mal... puisqu'il saute à pieds joints, plus que ça, pieds collés pour un coup de pied sauté comme au catch !
Ca sort de nulle part et l'impact est lourd, est sourd ! Le vieux marin tombe à l'eau mais aussi sec, en ressort pour s'agripper à la coque de sa barque.
Péniblement, le vieillard se hisse lentement pendant que Rowan, sur le flanc, se tient le torse dont la blessure fraichement rafistolé suinte le sang. Dans un élan de panique, il attrape une rame pour tenter de faire partir le bateau avant de pouvoir mettre les voiles. Littéralement, pour l'instant, il veut juste partir ! Sauf que... il n'a pas décroché le bateau, toujours forcé à quai par une corde qui le retient au niveau de l'extrémité du ponton.
" Sardine puante ! " Pied sur le bois, le vieux pêcheur retrousse ses manches inexistantes -en marcel malgré ses bras rachitiques- avant de renifler furieux à en faire frissonner ses pâles toisons nasales touffues. Ni une ni deux, Rowan attaque à coup de rame en bois sur le petit vieux ! Ca suffit à le sonner quelques instants... le temps de se rendre compte qu'il n'a rien à portée de main pour couper cette fichue corde.
Faute de mieux, le navigateur mord la corde à pleine dent et fait de son mieux pour la ronger jusqu'à la faire céder.
Du coin de l'oeil, ça s'agite mais lui, fier et fort, mord sa corde avec rage en tenant sa longue rame en bois par-dessus sa tête à deux mains.
La seule chose qui saurait le faire sortir de sa torpeur, c'est le vent salé qui vient gifler sa plaie bandée.
La brûlure de la blessure que lui a infligé Barbe Rousse... une bien belle diagonale sanguinolente en plein torse, quelque chose de saisissant qui pique, qui brûle et qui l'empêche de sombrer dans la torpeur complète. Ca en valait la peine... et comment pourrait-il savoir si tôt que ça laissera une cicatrice ? Il le sait car il le sent, lorsqu'il contemple l'océan depuis les côtes d'Orange. Ce à quoi il a activement participer ici... ça n'avait rien pas très noble... et il en aurait volontiers rien à faire, sinon à cause d'Eïna.
Elle veut faire le bien... cette phrase si simple et innocente, si bête aussi, lui reste en tête. L'idée, sans trop savoir pourquoi, le hante et l'entête.
Puis, il suffit d'un cri d'une mouette pour le rappeller au souvenir d'une rencontre en forêt... et avec cela, il savoure la mélancolie des routes croisés, se dit que c'est bien dommage de tuer. Mourir doit bien arriver un jour -et c'est le pire- mais ça parait si... dommage... de se priver de l'occasion de se recroiser. En bien ou en mal, c'est un odieux gâchis... un océan d'opportunité qui s'éteint quand cesse la vie de quelqu'un.
D'un soupir, il balaye quelques remords plutôt vivaces... bien fugaces pour qu'on considère que Rowan en ait réellement quelque chose à faire de tout ça. Puisqu'ici, sa prioritée c'est de retrouver l'émissaire pour ensuite récupérer sa fichue récompense. Trente millions... c'était beaucoup mais... le pari, risqué, a été de décliner cette offre pour une autre proposition ; quelque chose qui vaut bien plus que ça !
Ca a beau sentir l'arnaque tant l'émissaire était... douteux et évasif sur la question... Rowan était trop curieux pour ne pas céder à la tentation.
" Maintenant, faut que je le rejoigne... " Et pour ça, il faut un navire. Peu importe qui le navigue ou le commande, du moment que celui-ci va sur la bonne île. D'un soupir déçu, Rowan détourne ses yeux de l'océan pour les reporter en direction du port d'Orange, non loin. D'un côté, quitte à avoir fait ce qu'il a fait... autant que ce soit pour quelque chose ? C'est encore ce qui le différencie de Barbe Rouge.
Vraiment ? Ils ne veulent pas la même chose mais... les deux font passer leurs envies avant tout le reste.
Au pas de promenade, Rowan s'avance lentement comme pour repousser un peu plus l'heure fatidique... la véritée c'est... qu'il veut un bateau pour s'en allez d'ici. De la même façon qu'il en voulait un pour quitter son île natale. Son pas n'accélère pas, il prend le temps de réfléchir en avançant lentement. En contrebas, les falaises s'abaissent pour laisser place à un petit coin portuaire saigné à blanc.
Brûlé à vif, récemment, couvert des ruines noirâtres effondrés... malgré un temps de carte postale, les gens y sont mornes.
Le contraste est saisissant... s'ils ne sont pas en uniformes, ils sont habillés à la va-vite, sale et tous à la tâche. Sous les chocs, les gens s'acharnent à la reconstruction pareille à des spectres, les sourires sont faibles et fragiles... un si beau temps semble alors narguer le drame qu'ont vécu les habitants d'Orange. Bien soucieux, le navigateur ne sourit pas non plus... le regard un peu triste mais sans conviction.
Ca le touche juste assez pour l'embêter... mais trop peu pour vraiment l'ennuyer, ce qu'il laisse songeur quand à sa nature profonde. Sur les quais, Rowan se dit qu'il n'a ni son pistolet, ni son sabre... peut-être perdu dans le court des évènements, confisqués par ses soins mais peu importe, le résultat est là. Tristement, les marines sont ici présents en quantité raisonnable à cause des évènements récents. Tout autour, ce sont des ruines... des ruines que l'on s'acharnent à habiter et restaurer... on y arrivera un jour, peut-être, ou pas.
Encore une fois... ca lui importe peu... et il réfléchit, l'air soucieux mais sans plis sur ses sourcils levés de curiosités.
L'infatigable va-et-vient des marées, l'apaise encore, l'appelle presque lorsqu'une barque à voile se révèle à ses yeux... ça ne fera pas le tour du monde mais ça ira d'une île à l'autre si c'est bien dirigé. Rowan sifflote un air si peu innocent ! Rien de convainquant dans sa prétendue nonchalance ! Mains dans les poches de son ample pantalon de flibustier, il s'approche à pas mollasson de la barque à voile en la fuyant du regard. L'homme dessus s'affaire à des noeuds, penché en offrant son dos à ceux qui marche sur le petit ponton de bois sur pilori. Sous le regard éteint des palmiers calcinés par des incendies, le navigateur s'élance d'un bond sur la barque ! Ca va faire mal, très mal... puisqu'il saute à pieds joints, plus que ça, pieds collés pour un coup de pied sauté comme au catch !
Ca sort de nulle part et l'impact est lourd, est sourd ! Le vieux marin tombe à l'eau mais aussi sec, en ressort pour s'agripper à la coque de sa barque.
Péniblement, le vieillard se hisse lentement pendant que Rowan, sur le flanc, se tient le torse dont la blessure fraichement rafistolé suinte le sang. Dans un élan de panique, il attrape une rame pour tenter de faire partir le bateau avant de pouvoir mettre les voiles. Littéralement, pour l'instant, il veut juste partir ! Sauf que... il n'a pas décroché le bateau, toujours forcé à quai par une corde qui le retient au niveau de l'extrémité du ponton.
" Sardine puante ! " Pied sur le bois, le vieux pêcheur retrousse ses manches inexistantes -en marcel malgré ses bras rachitiques- avant de renifler furieux à en faire frissonner ses pâles toisons nasales touffues. Ni une ni deux, Rowan attaque à coup de rame en bois sur le petit vieux ! Ca suffit à le sonner quelques instants... le temps de se rendre compte qu'il n'a rien à portée de main pour couper cette fichue corde.
Faute de mieux, le navigateur mord la corde à pleine dent et fait de son mieux pour la ronger jusqu'à la faire céder.
Du coin de l'oeil, ça s'agite mais lui, fier et fort, mord sa corde avec rage en tenant sa longue rame en bois par-dessus sa tête à deux mains.