Partie I :
Se concentrer. C’est ce qu’il y a de plus difficile. La jeune femme avait posé la capuche de son long manteau sur sa tête. Elle observait l’ombre menaçante se rapprocher. L’équipage du bateau marchand se baladait, parlait, criait pour manœuvrer dans le dédale de pics noirs.
Rokade est une île difficile d’accès, et c’était à cet instant qu’elle pouvait en apercevoir toute la complexité. La première fois, elle avait été enfermée dans une cale, et lors de son évasion, c’était dans un tonneau de farine qui lui avait collé des éternuements encore une semaine après sa sortie. On pourrait décemment se demander pour quelle raison obscure elle revenait sur ce rocher de malheur. La première fois qu’elle s’était enfuie, elle n’avait pas eu le temps d’emporter quoi que ce soit. Ou qui que ce soit. Il fallait qu’elle se concentre pour ne pas penser à ce qu’elle pourrait découvrir sur place.
Le risque qu’elle prenait était d’autant plus immense qu’elle n’avait aucune indication qui pourrait la rassurer. Lucky pouvait être mort depuis un an qu’elle n’en aurait aucune putain d’idée. Son plan pour le sortir des griffes de Barcos ? Quel plan ? Elle n’en n’avait aucun. Comment aurait-elle pu avoir un plan ? Cela faisait plus d’un an qu’elle était partie, il avait très bien pu changer le fonctionnement de son manoir. Renforcer les défenses pour empêcher qui que ce soit de s’enfuir à nouveau.
Arya avait préféré, que ce soit une bonne ou une mauvaise situation, ne pas faire de plan. Parce qu’il n’y avait rien de plus frustrant que d’en fomenter un et devoir le mettre à la poubelle. Elle était plus forte, moins naïve, mais elle n’était pas une combattante née. Elle n’avait qu’un Katana de mauvaise qualité et quelques couteaux sur elle. Et plus inquiétant encore, elle était seule. Alors qu’est-ce qu’il la poussait vers une telle folie ? C’était simple, simple comme bonjour. Elle ne pouvait pas aller demander de l’aide. Que penserait sa famille ? On devait toujours sauver les fesses de la Cadette. Elle avait repoussé son arrivée sur Rokade, mais croiser son aînée l’avait décidé. Son regard inquiet quand elle n’avait pas vu Lucky… Elle ne pouvait plus faire marche arrière, et personne ne viendrait l’aider à sauver son loup, parce que sa famille l’enfermerait à double tour dans une jolie cage dorée en apprenant ce qui lui était arrivé.
Elle n’était pas tellement à plaindre finalement, elle n’avait passé que trois mois dans cet enfer. Mais qu’allait-elle trouver ? La dernière fois qu’elle avait vu Lucky, elle n’était plus sûre qu’il la reconnaissait. Après un an, en comptant sur le fait qu’il était toujours vivant, quelles étaient les chances qu’il la reconnaisse ? Infinies décimales. Mais elle devait essayer. Parce que s’il était dans cet enfer, c’était uniquement parce qu’elle avait été trop naïve. Mais ça… Oh, on ne l’y reprendrait plus.
Elle poserait le pied sur Rokade en sachant à quoi s’attendre. Elle avait compris que le monde n’était pas fait de Guimauves et ça, c’était un pas de géant.
Alors que le bateau s’arrimait elle sentait déjà l’odeur putride de l’endroit sans y avoir posé le pied. Parfois, ses capacités étaient un vrai fardeau. Elle entendant de là où elle était les rires gras, les gens qui criaient pour diverses raisons. Elle sentait l’odeur âcre de la fumée de cigarette du matelot à plus d’une dizaine de mètres d’elle et elle voyait le pavé ruisselant. Alors elle remercia l’équipage et se mit en quête d’un endroit où dormir. Caché sous sa cape, elle n’était pas plus reconnaissable que n’importe quel brigand sur place. Elle marchait d’un pas souffle en guettant les pancartes, et plus que tout, pour écouter ce qu’il se passait dans chacun des établissements. Elle n’avait aucune envie d’entrer par mégarde dans une maison de joie. Mais il était vrai qu’elles ne se trouvaient pas dans ce coin, elles étaient pour la plupart, de ce dont elle se souvenait, plus enfoncées dans la ville.
Sa préférence se fit et elle alla prendre une chambre miteuse dans une auberge miteuse. Elle n’avait pas les moyens de faire plus. On ne lui posa aucune question, pas comme à Suna Land quand elle y était allée. On lui avait presque déroulé le tapis rouge. Mais heureusement pour elle, elle ne s’était pas vraiment fait d’illusion quant à sa chance de tomber sur un accueil pareil dans le coin.
Une fois installée, elle décida que la première partie du plan était d’aller observer, écouter chez Barcos. Si rien n’avait changé, c’était dans la nuit que les cages étaient laissée à leur sort. En journée, les esclaves s’occupaient de nettoyer autour des cages, le soir les chiens se battaient pour vivre, et la nuit… C’était bien le seul moment où on les laissait tranquilles. Donc, vérifier si la situation était toujours la même lui semblait être en tout logique, la plus adaptée.
La voilà qui se préparait à aller espionner son ancien maître et les habitudes de ses gardes pour entrer par effraction voler quelques choses qu’il considérait comme lui appartenant. La jeune femme pouvait se montrer brave, elle sentait son cœur s’emballer, et jouer la samba dans sa cage thoracique. Elle noua ses cheveux dans une longue tresse qu’elle dissimula son le long vêtement noir.
Elle devait attendre la nuit. Et elle avait peut-être menti en pensant que se concentrer était l’étape la plus difficile, c’était sûrement l’attente qui finirait par avoir sa peau.
Se concentrer. C’est ce qu’il y a de plus difficile. La jeune femme avait posé la capuche de son long manteau sur sa tête. Elle observait l’ombre menaçante se rapprocher. L’équipage du bateau marchand se baladait, parlait, criait pour manœuvrer dans le dédale de pics noirs.
Rokade est une île difficile d’accès, et c’était à cet instant qu’elle pouvait en apercevoir toute la complexité. La première fois, elle avait été enfermée dans une cale, et lors de son évasion, c’était dans un tonneau de farine qui lui avait collé des éternuements encore une semaine après sa sortie. On pourrait décemment se demander pour quelle raison obscure elle revenait sur ce rocher de malheur. La première fois qu’elle s’était enfuie, elle n’avait pas eu le temps d’emporter quoi que ce soit. Ou qui que ce soit. Il fallait qu’elle se concentre pour ne pas penser à ce qu’elle pourrait découvrir sur place.
Le risque qu’elle prenait était d’autant plus immense qu’elle n’avait aucune indication qui pourrait la rassurer. Lucky pouvait être mort depuis un an qu’elle n’en aurait aucune putain d’idée. Son plan pour le sortir des griffes de Barcos ? Quel plan ? Elle n’en n’avait aucun. Comment aurait-elle pu avoir un plan ? Cela faisait plus d’un an qu’elle était partie, il avait très bien pu changer le fonctionnement de son manoir. Renforcer les défenses pour empêcher qui que ce soit de s’enfuir à nouveau.
Arya avait préféré, que ce soit une bonne ou une mauvaise situation, ne pas faire de plan. Parce qu’il n’y avait rien de plus frustrant que d’en fomenter un et devoir le mettre à la poubelle. Elle était plus forte, moins naïve, mais elle n’était pas une combattante née. Elle n’avait qu’un Katana de mauvaise qualité et quelques couteaux sur elle. Et plus inquiétant encore, elle était seule. Alors qu’est-ce qu’il la poussait vers une telle folie ? C’était simple, simple comme bonjour. Elle ne pouvait pas aller demander de l’aide. Que penserait sa famille ? On devait toujours sauver les fesses de la Cadette. Elle avait repoussé son arrivée sur Rokade, mais croiser son aînée l’avait décidé. Son regard inquiet quand elle n’avait pas vu Lucky… Elle ne pouvait plus faire marche arrière, et personne ne viendrait l’aider à sauver son loup, parce que sa famille l’enfermerait à double tour dans une jolie cage dorée en apprenant ce qui lui était arrivé.
Elle n’était pas tellement à plaindre finalement, elle n’avait passé que trois mois dans cet enfer. Mais qu’allait-elle trouver ? La dernière fois qu’elle avait vu Lucky, elle n’était plus sûre qu’il la reconnaissait. Après un an, en comptant sur le fait qu’il était toujours vivant, quelles étaient les chances qu’il la reconnaisse ? Infinies décimales. Mais elle devait essayer. Parce que s’il était dans cet enfer, c’était uniquement parce qu’elle avait été trop naïve. Mais ça… Oh, on ne l’y reprendrait plus.
Elle poserait le pied sur Rokade en sachant à quoi s’attendre. Elle avait compris que le monde n’était pas fait de Guimauves et ça, c’était un pas de géant.
Alors que le bateau s’arrimait elle sentait déjà l’odeur putride de l’endroit sans y avoir posé le pied. Parfois, ses capacités étaient un vrai fardeau. Elle entendant de là où elle était les rires gras, les gens qui criaient pour diverses raisons. Elle sentait l’odeur âcre de la fumée de cigarette du matelot à plus d’une dizaine de mètres d’elle et elle voyait le pavé ruisselant. Alors elle remercia l’équipage et se mit en quête d’un endroit où dormir. Caché sous sa cape, elle n’était pas plus reconnaissable que n’importe quel brigand sur place. Elle marchait d’un pas souffle en guettant les pancartes, et plus que tout, pour écouter ce qu’il se passait dans chacun des établissements. Elle n’avait aucune envie d’entrer par mégarde dans une maison de joie. Mais il était vrai qu’elles ne se trouvaient pas dans ce coin, elles étaient pour la plupart, de ce dont elle se souvenait, plus enfoncées dans la ville.
Sa préférence se fit et elle alla prendre une chambre miteuse dans une auberge miteuse. Elle n’avait pas les moyens de faire plus. On ne lui posa aucune question, pas comme à Suna Land quand elle y était allée. On lui avait presque déroulé le tapis rouge. Mais heureusement pour elle, elle ne s’était pas vraiment fait d’illusion quant à sa chance de tomber sur un accueil pareil dans le coin.
Une fois installée, elle décida que la première partie du plan était d’aller observer, écouter chez Barcos. Si rien n’avait changé, c’était dans la nuit que les cages étaient laissée à leur sort. En journée, les esclaves s’occupaient de nettoyer autour des cages, le soir les chiens se battaient pour vivre, et la nuit… C’était bien le seul moment où on les laissait tranquilles. Donc, vérifier si la situation était toujours la même lui semblait être en tout logique, la plus adaptée.
La voilà qui se préparait à aller espionner son ancien maître et les habitudes de ses gardes pour entrer par effraction voler quelques choses qu’il considérait comme lui appartenant. La jeune femme pouvait se montrer brave, elle sentait son cœur s’emballer, et jouer la samba dans sa cage thoracique. Elle noua ses cheveux dans une longue tresse qu’elle dissimula son le long vêtement noir.
Elle devait attendre la nuit. Et elle avait peut-être menti en pensant que se concentrer était l’étape la plus difficile, c’était sûrement l’attente qui finirait par avoir sa peau.
Dernière édition par Arya Browneye le Sam 21 Aoû 2021 - 12:31, édité 1 fois