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L'âme détournée

REVMA NEREUS NEROU
"L'âme détournée Nerou214">Pseudonyme : "Le connard tacheté là" et autres variantes plus ou moins semblables
Age : 27
Sexe : Homme
Race : Homme-Poisson, Naucrates ductor (poisson-pilote)

Métier : En cavale
Groupe : Pirate

But : Que les gens arrêtent de l'emmerder.

Équipement : Plusieurs toges-kimonos noires, violettes, rouge foncé et bleu marine volées par-ci par-là.

Parrain :

Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Reroll d'Uzi
Si oui, quel @ l'a autorisé ? Le Robina!

Codes du règlement :


Description Physique
L'océan.

L'océan voit l'héritier déserteur. Il ne l'observe pas, ou ne cherche pas à le trouver parmi la surface infinie de ses flots, mais finit toujours par le croiser du regard. Il voit sa silhouette affalée, cachée sous une tunique dont la teinte et la matière dépend des cycles de l'astre céleste gris. Silhouette initialement élancée et forte, au dos rabougri et tassé par la vie d'égarement dans laquelle il est enfermé, et qui cache également ses abdominaux par une couche de tissus graisseux nés de l'oubli de soi. L'océan devine ces biceps las, déviés de leur fonction première et en début de perdition, tout comme les autres muscles supposés accompagner l'héritier déserteur dans sa quête de maîtrise des arts ancestraux.
L'océan tente de deviner son visage, visage qu'il connaît depuis bien avant sa naissance mais qu'il ne cesse de chercher à décrypter et à comprendre. L'héritier déserteur, les yeux et le nez dissimulés sous une capuche légère mais dense, ne laissera pas à l'océan distinguer le moindre fragment de regard de sa part tant qu'il ne l'aura pas décidé. Seules ses chevilles et ses pieds, chaussés de getas rudimentaires d'un bois foncé comme la nuit, permettent de reconnaître son appartenance au peuple des profondeurs : une peau pâle comme l'écume décorée de tâches bleu marine qui, bien qu'irrégulières, manifestent la volonté de représenter des rayures. Pris d'une bouffée de chaleur, l'héritier déserteur retrousse ses manches : il n'est pas un poisson car il a des jambes pour fouler le sol, mais il n'est pas un homme car il a des nageoires pour visiter les abysses.

Comme l'annonce le ciel grisonnant, les perles d'eau célestes approchent. En guise de confirmation, l'oiseau pâle porteur de nouvelles vient s'installer sur le bord des planches de bois sur lesquelles l'héritier déserteur traverse les flots. L'être des cieux dépose le papier encré synonyme de changements dans le monde de la surface mais, semblant attendre autre chose, ne s'en va pas ; retenu par ses instincts, il produit une série de sons sourds de sa gorge, puis toise l'héritier déserteur comme celui qui vient de trouver son mets du jour. Fort des vertus qui lui ont été inculquées depuis des générations, l'héritier déserteur se redresse et, d'une voix élégante et apaisante, quoiqu'ayant un grain légèrement grésillant et rocailleux, prononce les mots sages suivants :

"Ta gueule."


Après avoir réussi à chasser l'oiseau d'un geste brusque et véhément contrastant avec sa démarche résignée usuelle, l'héritier déserteur lève oisivement la tête et constate, tout comme l'océan avant lui, l'arrivée imminente des eaux du ciel. Contrairement au peuple de la surface, il se couvre lorsque le ciel est sec et se découvre lorsque le ciel larmoie. Il choisit donc ce moment pour révéler à nouveau son visage : des traits étonnamment fins et sveltes, initialement empreints de la fraîcheur de la jeunesse et de la beauté mais artificiellement vieillis et déformés par des sourcils fréquemment froncés et une bouche dont les deux coins semblent perpétuellement tirés vers le bas. L'océan peut de nouveau discerner ses pupilles d'un doré éclatant, lueur transmise par ceux qui l'ont précédé et qui ont suivi la voie pour destiner sa naissance. Il réobserve également ses cheveux décoiffés, désintéressés d'un quelconque traitement hormis celui des perles d'eau qui les pousse à tomber en direction de la mer ; ceux-ci apparaissent d'un bleu pur et intense, plus intense encore que le bleu que l'océan se reconnaît lui-même.
L'héritier déserteur se lève avec effort, s'aidant de l'appui des palmes de sa main droite sur le bois, et déshabille son torse, laissant sa peau être entièrement exposée aux eaux du ciel. Les appendices de navigation sous-marine que les êtres de l'océan ont conférés à ses ancêtres se présentent désormais sans honte : comme chacun de ses quatre membres, son ventre en affuble un, et son dos un autre, le plus imposant de tous. Sur chacune de ses clavicules, trois stries assez profondes apparaissent, permettant à l'héritier déserteur de filtrer le gaz vital des profondeurs lorsqu'il renoue, ne serait-ce que pendant un court instant, le contact avec l'océan. Après un étirement lascif, l'héritier se recroqueville et regarde autour de lui d'un œil morose, comme celui qui sort d'un long sommeil et qui souhaiterait y retourner.

L'océan guidera de nouveau l'héritier déserteur, et l'aidera à réadopter la posture qui lui incombe.


Description Psychologique
L'héritier déserteur est perdu. Il n'est pas perdu dans l'espace, puisque la surface ne lui procure pas de sentiment de peur, pas plus que les profondeurs ne lui procurent un sentiment d'attache. N'est pas perdu, par ailleurs, celui qui n'a pas de destination en premier lieu. Non, il est perdu quant à son jugement, et l'océan sent ce doute derrière cette aigreur qui grandit en lui comme une tare maligne. Il a oublié qui était bon et qui était mauvais, et se demande de jour en jour s'il l'a déjà su un jour.
Pour se protéger de cette incertitude, son âme se couvre d'un voile divinement efficace, mais le condamnant à renoncer plus encore à l'altérité à chaque cycle de l'astre céleste gris : l'âme de l'héritier déserteur s'est verrouillée, et s'est préparée à ne s'ouvrir à personne. Les peuples, des rives comme des profondeurs, ne sont plus marqueurs de son manichéisme : celui-ci n'existe plus, puisque tout être pensant, et donc susceptible de trahir sa confiance et ses principes, est à rejeter. Tel se damne celui qui, enclos par les siens dans les principes nécessaires et absolus d'une lignée qu'il fait l'erreur de ne pas reconnaître, puis par les êtres pensants terrestres dans une condition de servitude, n'a plus souhaité se plier à quoi que ce soit. Mais l'héritier déserteur, tel un roseau qui se croît chêne, fait exactement ce qu'attendent de lui ceux dont l'âme est noyée dans la haine et la peur de l'inconnu. Il fonce donc, en pleine inconscience, dans les filets que le monde de la surface lui tend.

L'océan n'ignore pourtant pas que, malgré son inclinaison pour l'abnégation et le conflit d'intérêt, l'héritier déserteur est capable d'omettre pour le bien ses sentiments les plus envahissants lorsqu'il est question de ne pas aggraver une situation déjà délicate. Contrairement aux apparences, il n'est pas le moins du monde attiré par les complications et les dangers, qu'il aura même au contraire tendance à fuir ou à éviter au possible. L'héritier déserteur est habilité à être un combattant puissant et respecté, mais ne comprend pas encore ce qu'il y gagnerait, aussi la fugue des problèmes et conséquences de sa malchance représente son quotidien.

Ceci dit, le sang-froid dont il peut faire preuve n'est pas à l'ordre du jour. Une embarcation bien plus vaste et organisée que la sienne ralentit bientôt juste devant les planches de bois sur lesquelles il est installé, l'aspergeant au passage. Du bord du véhicule caressant les flots, un flibustier à l'allure vigoureuse, probablement dans un jour d'altruisme, lui adresse la parole d'un ton guilleret.

"T'as l'air complètement perdu, l'ami. On t'envoie un bout de barbaque ? On vient de choper des sacs remplis, y en a presque trop pour nous !"

L'océan voit que cette interaction non souhaitée ne plaît pas à l'héritier déserteur. Lui qui pourrait bénéficier de la gratuité d'un acte généreux, il lève les yeux sans mouvoir une once de son corps et réplique d'un ton sec et d'une voix acariâtre, à volume assez fort pour ne pas avoir à se répéter.

"J'me souviens pas vous avoir sonnés. Tirez-vous."


L'homme bienveillant est un pillard, mais l'héritier déserteur n'a pas la volonté de s'arrêter à ce genre de détails. Il ne souhaite déjà pas distinguer les peuples de la surface de ceux des profondeurs, alors les fonctions et objectifs des uns et des autres lui importent encore bien moins. Une partie de lui, cependant, est soulagée de n'avoir pas affaire aux garants terrestres de l'ordre, car il ne souhaite pas regagner le statut d'objet animé que les descendants des Dieux terrestres lui ont imposé pendant plusieurs cycles de l'astre céleste lumineux. Son organe de la faim réclame qu'il récupère son du, mais son âme perdue et aveuglée par la méfiance et par une indifférence fictive ne lui permettra pas d'accepter un tel présent.
Le flibustier de la surface semble blessé par ce refus, et rétorque à son tour, cette fois-ci avec plus de ressentiment.

"Putain, c'est incroyable ça ! On arrête pas de se dire qu'il faudrait vous considérer, mieux vous traiter, machin, bidule, mais faut dire aussi que vous y mettez pas du vôtre ! On va se barrer puisque c'est ce que tu veux, vieille morue, va !"

L'héritier déserteur ne daigne pas réagir ce commentaire sur son ethnie. Il lui est déjà arrivé de perdre patience quant à des remarques du même acabit, mais il semble qu'une fois à la surface, il ne sert finalement à rien d'en tenir compte. L'habitude du regard des autres, bien qu'irritante pour son esprit acerbe, est une chose dont il s'est accoutumé.

L'océan est navré de voir le chemin de discorde que prend l'héritier déserteur. Mais il faut reconnaître une chose : ce déni aveugle de confiance en l'autre dont il fait preuve a une propension particulièrement efficace à garantir sa survie.


Biographie

αʹ - NAISSANCE


Montblanc Norland a écrit:Le poisson-pilote est des plus curieuses et intéressantes des bestioles marines. Contrairement à ses camarades, il ne va pas fuir les prédateurs les plus redoutables et les plus puissants, mais au contraire s'allier à eux. Grâce aux ondes marines créées par leurs mouvements plus denses, ils permettent au poisson-pilote de se déplacer en toute tranquillité, et à l'abri de dangers extérieurs. En échange, celui-ci débarrassera son bienfaiteur des zooplanctons et autres parasites qui pourraient le gêner.

J'ai croisé un type dans une taverne avec lequel j'avais bien rigolé, et il se trouvait que c'était justement un homme-poisson de cette espèce. Il m'a raconté que chez eux le principe restait le même, mais que c'était légèrement différent : ils viendraient en fait tous d'une vieille lignée, dont l'origine remonterait à un Dieu nommé Pontos, plus ancien encore que l'ancêtre du roi Pluton ! Ce Pontos, me disait-il, n'avait pas la fibre du leader : il était à la recherche désespérée d'un être marin plus fort que lui duquel devenir l'élève et le second, mais tous les adversaires qu'il croisait s'avéraient trop faibles. Alors, bien qu'il était triste d'en arriver là, lui et une autre divinité firent un fils, qu'il affronta en duel pour enfin connaître la sensation de la défaite. Mais il n'en fut rien : ils étaient à force égale. Le père finit par disparaître, noyé dans son chagrin, et le garçon reprit la quête d'un être supérieur, toujours en vain.
Selon le bonhomme de la taverne, c'est seulement avec l'arrivée de la lignée de Pluton qu'ils eurent leur eurêka. Les hommes-poissons pilotes se mirent alors au service de ce qui allait devenir la famille royale, ne jurant que par elle et préparés à donner leur vie pour elle à n'importe quel moment ! Aujourd'hui-même, ils compteraient parmi eux la plupart des utilisateurs les plus puissants de Karaté des hommes-poissons, un art dont ils connaîtraient sur le bout des doigts une déclinaison bien particulière dont seuls eux auraient le secret...
Je lui ai bien demandé de me faire une petite démo, mais je crois que le gaillard avait trop bu. Il a fini par tomber sur la tête ! Ha ha ha, on a passé un super moment, en tout cas !


Vathi. Aigeus. Kyma. Steno. Ptosi. Revma. Limni.

Tels sont les noms des sept survivants de cette portée, dont l'océan peut attentivement observer l'éclosion. Là où toutes les générations précédentes, sans exception, avaient vu périr quatre-vingt-dix-sept fœtus sur cent, le nombre d'enfants héritiers restants est cette fois anormalement élevé. L'océan l'avait prédit, car le monde commence déjà à changer à pleine vitesse.
Stupéfaits, l'homme et la femme poissons-pilotes se penchent pour observer leurs nourrissons, qui se débattent déjà pour craqueler ce qui reste de leur coquille d'œuf. Sans perdre de temps sur les superflus qui ont éclos en dernier et qui, selon leurs dires, rendront l'âme un peu plus tard, les deux époux préfèrent se concentrer sur le nouveau-né qui a émergé bien avant les autres.

Vathi, fille de Thaumas et d'Elektra, est ce jour-ci proclamée future héritière légitime au commandement de la famille Nereus Nerou, et future digne représentante de la mémoire de Pontos. La légende est en marche. Et l'océan est là pour le voir.


βʹ - CROISSANCE

"Revma, Limni ! Cessez cette mauvaise volonté et suivez l'entraînement
comme les autres !"


L'océan entend ces paroles tranchantes et autoritaires, sorties de la bouche de l'héritier en fin de vie. Dans un coin sauvage loin de son île et accompagné de son épouse, il enseigne aux sept êtres nés de sa chair et de son sang les arts ancestraux dont l'inconsolable Pontos fut à l'origine. Ne laissant rien au hasard et soucieuse d'honorer le présent qui a accompagné son éclosion, la future héritière suit à la perfection, à tel point que les quatre adeptes suivants tentent davantage d'imiter ses mouvements que ceux de leurs géniteurs et maîtres.
En retrait derrière leurs cinq aînés, les deux dernières progénitures ont décousu leur esprit et ont laissé fuir les vertus de l'application et de la concentration pour s'évader avec les chimères de la rêverie. Surpris par la missive sévère de l'héritier en fin de vie, leur vue se reprécise et ils reprennent mécaniquement la posture qu'il leur incombe de maîtriser. Cela ne lui suffit pas, constate l'océan, aussi reprend-il de plus belle une série de sermons à l'encontre des deux frères cadets de l'héritière légitime. Celle-ci, impatiente de reprendre les étapes d'apprentissage nécessaires au bon accomplissement de sa destinée, se retourne et toise les deux traînards d'un regard perçant, les invitant à ne pas gaspiller le temps de ses géniteurs et d'elle-même. Les quatre adeptes suivants, plus passifs et empathiques que la future héritière, se contentent de les regarder d'un air désolé et de baisser la tête.

Sentant l'appel de l'océan qui lui indique qu'il s'égare du véritable rôle qu'il doit jouer dans la volonté de Pontos, l'héritier en fin de vie fait un signe de tête à sa compagne et l'invite à faire demi-tour. De dos, les deux reprennent leur enseignement du Karaté aquatique des poissons-pilotes, suivis par leurs disciples. Alors qu'ils arrivent à la fin du mouvement, un son sourd d'écume attire leur attention, les forçant à s'interrompre et à identifier la source du bruit.
L'océan l'avait remarqué avant eux : les deux dernières progénitures viennent subitement de fuguer.

__________

"Qu'est-ce que tu fous, Limni ? On peut pas disparaître comme ça ! Ils vont
s'inquiéter pour nous !"


La dernière progéniture mène la course, suivie avec peine par l'avant-dernière qui tente de la ramener à la raison. Mais il n'en est rien.


"S'inquiéter, tu penses ? Tu dis n'importe quoi ! On a jamais fait partie du plan !
Tant que les cinq autres sont pas morts, on sert à rien, t'as toujours pas
compris ? On est juste les derniers d'une liste d'attente de merde !"


L'avant-dernière progéniture, confuse, tente de se déplacer plus vite encore pour rattraper son petit-frère.

"Tu délires ou quoi ? On est leurs enfants ! C'est suffisant, non ?"


L'océan comprend que la dernière progéniture est heurtée par cette remarque. Elle se retourne subitement, forçant l'avant-dernière à interrompre sa course. L'océan voit ses lèvres trembler, et sa bouche se déformer.

"Bah oui, j'imagine que c'est suffisant ! Mais alors, pourquoi ils ont attendu
deux cycles de l'astre céleste lumineux pour revenir ? On a passé deux
cycles de nos vies élevés par des sirènes parce que nos parents nous ont pas
considérés tant qu'on était pas à même de suivre leurs entraînements à la noix !
Et même là, on est traités comme des déchets ! On se fait tout le temps
engueuler, et toi t'es même le plus nul de nous sept en Karaté aquatique des
poissons-pilotes, au cas où t'aurais oublié !"


L'avant-dernière progéniture détourne le regard et soupire, compréhensive, omettant même la remarque désagréable qui vient d'être proférée à son égard. Elle redirige ses pupilles dorées vers celles de la dernière, et s'enquit d'elle.

"Et tu comptes faire quoi ? C'est comme ça, ça l'a toujours été."


La dernière progéniture déglutit, faisant un effort colossal pour ne pas laisser l'amertume et la rancœur qui envahit son âme être relâchée injustement sur son frère. Ses rayures de poisson-pilote, d'un bleu plus clair que la normale, scintillent de plus belle. Il fixe intensément l'avant-dernière progéniture des yeux et lève le bras du plus haut qu'il le peut, pointant du doigt le littoral de l'océan.

"J'me taille à la surface. On peut raconter ce qu'on veut dessus, mais ce sera
jamais pire que l'enfer qu'on vit en bas. Toi, tu me suis tant qu'il est encore
temps."


L'avant-dernière progéniture écarquille les yeux, impressionnée par cet objectif des plus inconsidérés. La confiance aveugle que les deux parias ressentent l'un pour l'autre a raison de beaucoup de choses, et le doute en fait partie. Après un signe de tête assurant sa détermination, il suit son cadet pour un long périple non sans dangers vers les terres du peuple des rives.


γʹ - MATURITÉ


"Psst... Le tacheté. Hé."

La minuscule cave servant de chambre aux deux captifs des descendants des Dieux terrestres résonne, aussi bien l'autre malheureux originaire des profondeurs s'efforce de murmurer du plus discrètement qu'il le peut. Mais, s'il arrive à tromper l'oreille des esclavagistes, l'océan l'entend.
L'avant-dernière progéniture, installée avec inconfort dans le sens inverse à celui de son camarade, observe fixement un point inexistant. Il se refuse à croiser le regard de son compagnon d'infortune, mais finit par accepter de lui consacrer quelques mots.

"Ferme-la. Tes jambes touchent peut-être mes épaules, mais j'ai pas envie
de te parler pour autant."


L'autre malheureux des profondeurs, dont l'épuisement du corps et de l'esprit est trop puissant pour qu'il puisse encore se sentir offensé, insiste vivement. Si son estomac est affamé de ressources, lui semble affamé d'informations.

"C'est vrai ce que racontent les maîtres ? T'es vraiment remonté jusqu'à la surface avec ton frère, sans bateau ?"

L'avant-dernière progéniture plisse les yeux et souffle. L'océan a peiné à suivre son évolution depuis le jour où les descendants des Dieux célestes se sont réappropriés son existence, mais il a compris une chose : son cœur est désormais plus solide et impénétrable encore que le granit des profondeurs qui neutralise les fruits maudits. Après un étirement contraint par l'espace dont il dispose, il s'adresse à son camarade.

"Les maîtres racontent ce qu'ils veulent. M'en tape."


L'autre malheureux des profondeurs baisse la tête, les yeux humides et l'âme remplie de mélancolie. Il aimerait, à défaut d'une vie libre, avoir un ami avec qui échanger ses doutes et craintes. Il décide alors de s'obstiner.

"Allez mec, dis-moi... Ça va bientôt faire douze ans qu'on est ensemble dans ce merdier. J'veux juste savoir si vous avez vraiment fait tout ce chemin sans caner ! Si c'est vrai, ça force le respect."

L'avant-dernière progéniture s'étire, continuant à fixer le vide. Après une longue pause, il se résigne finalement à répondre à son camarade, cherchant également à chasser ce souvenir de son esprit.

"Ça force rien du tout. Parce qu'on a peut-être bien fait tout ce que t'as dit, réussi à
éviter les deux-trois monstres marins qu'on a croisés, atteint la surface, et caetera.
Mais mon frère a clamsé cinq minutes après, sous la balle d'un des copains en uniforme
blanc de nos maîtres. Et moi, j'me suis retrouvé ici à faire le larbin, avec en bonus toi
qui me bassine avec tes faux airs et tes compliments gerbants. Donc boucle-la."


L'autre malheureux des profondeurs se prend la tête entre les deux mains, comme écrasé par l'atmosphère qui vient de devenir plus pesante encore. Soudain, lui et l'océan entendent la même chose : les environs de la Terre Sainte terrestre sont en proie à un tumulte inhabituel.
Le malheureux lève la tête d'un air intrigué et tente d'avertir l'avant-dernière progéniture d'un coup de nageoire, avant de faire violemment écarter par celui-ci. Alors qu'il s'apprête à risquer de lever la voix pour signaler à son camarade que quelque chose se trame à l'extérieur, un bruit de crochet retentit à côté de leurs corps imbriqués, et la cave se déverrouille d'un coup sec.

Le garçon terrestre au sourire mesquin apparait lentement devant le cadre de la porte, fier de pouvoir enfin observer de ses propres yeux la lueur d'espoir dans l'âme de ceux qu'il vient de secourir. Il pose sa main sur sa poitrine, s'éclaircit la voix et prend la parole de l'air le plus solennel qu'il peut.

"Hommes de la mer, peuple des océans. Trop longtemps vous avez été traités comme de vulgaires animaux ! Aujourd'hui, je vous rends la liberté qui vous revient de dr-une seconde, vous deviez pas être deux dans cette cave ?"

L'autre malheureux des profondeurs se passe la main derrière la nuque et sourit d'un air gêné, pointant la sortie du doigt.

"Euh, si. L'autre a foncé dés l'instant ou vous avez ouvert la porte..."

Le garçon terrestre au sourire mesquin fronce les sourcils et soupire, semblant se reprocher ce qui n'est pourtant pas de son fait.

"Zut. J'ai bien fait en sorte de préparer un radeau pour tout le monde. J'espère qu'il va pas en prendre deux."


__________


L'avant-dernière progéniture est réveillée de manière étrange, comme si une sorte de flux liquide parcourait son corps entier. Cette sensation qui lui est inconnue devrait l'inquiéter ou du moins le questionner, mais il n'en est rien : il s'affale de nouveau sur son embarcation.
Voilà trois jours qu'il a saisi sans hésiter l'occasion de fuir ses maîtres et son camarade de misère, et qu'il caresse les flots à la recherche d'un endroit où personne ne perturbera la nouvelle tranquillité misanthrope de son âme en dérive. Le radeau qui lui a été fourni par le garçon terrestre au sourire mesquin n'est pour lui que l'un des quelques radeaux trouvés par hasard non loin d'un détour de la Terre Sainte terrestre.

Quelques milliers de mètres plus bas, dans les profondeurs, ses semblables pleurent la mort au combat de Vathi Nereus Nerou, digne héritière des guerriers hommes-poissons pilotes. Commandante de la famille depuis le décès de ses géniteurs neuf ans plus tôt, celle-ci se sera battue contre l'un des malfaiteurs les plus féroces des profondeurs pendant trois jours complets, sans relâche, entourée des corps inanimés de ses quatre petits frères vaincus bien avant elle.
L'héritier déserteur ignore lui-même qu'il est, depuis ce jour, le dernier à avoir le potentiel de perpétuer la volonté de l'inconsolable Pontos.

Mais l'océan le sait.



   

Informations IRL


• Prénom : Pablo
• Age : 19
• Aime : La musique
• N'aime pas : Le classisme
• Personnage préféré de One Piece : Kuzan, pas bougé
• Caractère : Particulier mais s'efforce d'être sympa
• Fait du RP depuis : (je sais même plus)
• Disponibilité approximative : Rarement, donc on part sur un perso plus léger !
• Comment avez-vous connu le forum ? Recherche spontanée de forums RP One Piece


ONE PIECE REQUIEM ©

  • https://www.onepiece-requiem.net/t23241-poisson-des-hommes-karat
  • https://www.onepiece-requiem.net/t23234-l-ame-detournee
Salut,

je t'épargne la laïus pour les nouveaux. Essaye de nous prévenir sur le discord, ou sur le forum, quand la présentation est terminée.

Bye.
    Comme je vous l'ai dit sur Discord, la fiche est bien achevée!
    Bonne lecture les loulous
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    Coucou Revma,

    Oui c'est moi qui vient faire la notation de ta présentation L'âme détournée 2983686574

    Je ne ferais pas de point forme, tout simplement parce que je n'ai pas vu de fautes qui m'a sauté aux yeux et qui m'ont fait revenir su ce que tu avais écris. Don on oublie ça rapidement et on passe au point fond L'âme détournée 3538577670

    Pour le point fond :

    Je l'avoue tout de suite, je n'aime pas cette façon d'écrire avec ce personnage, je trouve ça terriblement sans émotion, sans vie. C'est triste presque comme texte.
    Attention, je ne dis pas que tu écris mal, juste que tes textes sont tristes.

    En plus ce détachement entre la narration et le personnage, tu ne nommes jamais ton personnage, tu ne parles jamais véritablement de lui, ça pourrait être un autre homme-poisson. Je ne sais pas si j'arrive à me faire comprendre, mais ce dégagement entre le sujet du rp et ce que tu écris, ça crée un décalage, j'ai du mal.

    Et tu fais la même chose pour tout ce qui touche à ton personnage, la faim, la description physique et psychologique. C'est bien écrit, mais j'ai trouvé ça indigeste, je l'avoue L'âme détournée 2983686574

    Vois si tu peux rendre ça plus digeste pour tes futurs partenaires rp ;)

    Et sinon oui tu es validé avec 800 D, je te garde cependant civil, tu n'as fait aucun acte malvaillant contre la marine ou le gouvernement mondial, tu le fuis c'est tout.
    Certes, tu te battras surement contre eux un jour si tu veux vraiment devenir pirate, mais dans les faits ton personnage est plus une personne du peuple qu'un hors-la-loi.

    L'âme détournée 466668754
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