Il y a 6 mois, sur une île quelconque d'East Blue...
« Lâchez-moi ! »
Le cri retentit dans une sombre ruelle. Aigu, apeuré, la jeune femme qui s’est fait coincer par un officier de la marine se débat. En vain. Ses mains coincées au-dessus de sa tête, elle s’agite, cherche à se dégager. Le soldat sourit et lui souffle de se calmer, qu’ils vont passer du bon temps ensembles. Son haleine pue l’alcool, mais sa prise est ferme. Sa victime crie plus fort, remue de plus bel. Dans son regard dépareillé, l’homme aviné voit de la peur. Son sourire s’élargissant, il entreprend de passer sa main sous la robe de la jeune femme.
***
« Vous êtes sûr ? »
« Absolument certain. »
« Bien. »
Un sourire peu rassurant s’étendit sur le visage de Louise. Elle laissa glisser quelques berrys dans la main de l’homme défroqué qui l’avait renseignée et quitta la ruelle sombre. Elle avait bien fait de venir jusqu’à East Blue. Depuis les semaines où elle les traquait, elle obtenait enfin une vraie piste sur les révolutionnaires. Avec un peu de chance, elle pourrait les débusquer le soir même. Ses sources lui avaient affirmée que ceux qu’elle cherchait se trouvait en ville. Si c’était vraiment le cas, ce serait un vrai jeu d’enfant. Mais avant tout, un peu de shopping !
Par chance, la blonde avait récupéré un peu d’argent en livrant aux autorités un bandit de bas étage. Un voleur qui ne valait même pas ce qu’il dérobait, mais l’argent était toujours bon à prendre. Surtout avec ce que la jeune femme présageait. Pour ce soir, ses habituels vêtements ne conviendraient pas. Elle aurait besoin d’être une autre, d’endosser un rôle. Ce ne serait pas la première fois, ni la dernière, mais cela nécessitait toujours une certaine préparation. Une préparation qui demandait quelques menues dépenses. Des dépenses qui ne lui ressemblaient pas. Aussi, quand la chasseuse de prime entra dans une boutique de vêtements, elle ne put contenir un soupir affligé. Affliction qui s’accentua lorsqu’une vendeuse s’avança vers elle avec un sourire commercial et une démarche ridicule.
« Bonjour Mademoiselle, puis-je vous aider ? »
« Je… »
« Non ! Ne dites rien. Je vois bien que vous avez besoin de refaire votre garde robe. Vous semblez sortie d’un bordel, ce n’est guère adapté pour sortir. Laissez-moi faire, je me charge de tout ! »
Louise la contempla, l’air interdit. C’était quoi ça ? Si elle traitait ainsi tous ses clients, les affaires ne devaient pas être spécialement fructueuses. Mais bon, la blonde était convaincue qu’elle reviendrait avec ce dont elle aurait besoin. Ou tout du moins, elle l’espérait.
Quelques minutes plus tard, la vendeuse revint avec une pile de vêtements dans les bras. Sans les avoir encore vu, Louise savait qu’ils défiaient le mauvais goût et que jamais elle ne porterait ça si elle n’y était pas contrainte. Ce fut donc en réprimant des grimaces de dégoût qu’elle observa la vendeuse lui proposer robes à froufrous, jupes bariolées et autres ensembles à paillettes. Plus kitsch, tu meurs. Louise sentait venir la crise d’épilepsie lorsque – enfin ! – on lui montra une robe courte et blanche, simple et mignonne. Elle était tout ce qu’il y a de plus décent, les quelques nœuds et autres dentelles étaient placés avec goût et elle semblait taillée pour une jeune fille modèle. Exactement ce qu’il lui fallait !
« Je la prends. Et celle-là uniquement. »
Le ton employé par la blonde avait suffit à convaincre la commerçante de ne pas insister et ce fut avec un sourire forcé qu’elle observa sa cliente partir, un seul et unique sac à la main. Ladite cliente, elle, se dirigea vers un hôtel pas cher où elle se paya une chambre. Là, elle déposa ses affaires et commença à se préparer. Une fois n’est pas coutume, elle se natta les cheveux soigneusement et se maquilla de manière naturelle. Lorsqu’elle sortit de l’hôtel, elle n’était plus la salope de base, elle était devenue une jeune femme élégante et douce. Une bonne blague pour qui la connaissait.
Pendant une heure ou deux encore, Louise se balada en ville. La soirée n’était pas encore avancée pour se rendre là où se trouvaient potentiellement les révolutionnaires. Pendant une ou deux heures encore, elle se fit à son rôle, s’obligeant à ne pas se montrer aussi hautaine et provocante qu’habituellement. Finalement, lorsque la lune fut haute dans le ciel, la blonde se dirigea vers les bas-fonds de la ville. Les quartiers étaient plus sordides, moins entretenus. Les tavernes mal famées faisaient également légion. Louise ne leur prêta d’abord pas attention puis décida finalement de s’arrêter vers l’une d’elle dont l’enseigne était « Le Paladin ». Pour la suite, elle n’avait plus qu’à patienter. Prenant un mine mal à l’aise, comme si elle ne savait pas ce qu’elle faisait ici, la jeune femme reluquait la porte, ayant l’air d’hésiter à entrer. Régulièrement, des hommes ivres en sortaient et la regardaient comme si elle était une attardée. Puis, après quelques minutes, son attente fut récompensée.
Un marine encore vêtu de son uniforme sortit du Paladin. Il la repéra presque immédiatement et, tout alcoolisé qu’il était, s’approcha d’elle. Le vin aidant, il se montra très vite provoquant, la coinçant contre un mur, essayant de lui porter les derniers outrages.
« Lâchez-moi ! »
Si l’homme n’avait pas été aussi saoul, il aurait peut-être remarqué que la blonde n’était pas sincère. Il aurait peut-être vu le demi-sourire qui, pendant une seconde, avait pris la place de la peur. Evidemment, rien de tout cela n’arriva. Fier de lui et de la pauvre jouvencelle en détresse qu’il venait de trouver, il se contenta de passer sa main sous sa jupe, ignorant les larmes que la belle parvenait à faire couler sur commande.
« S’il vous plait… »
Ultime supplique. Ultime espoir que la scène éveille l’esprit chevaleresque de ceux qu’elle cherche.
Le cri retentit dans une sombre ruelle. Aigu, apeuré, la jeune femme qui s’est fait coincer par un officier de la marine se débat. En vain. Ses mains coincées au-dessus de sa tête, elle s’agite, cherche à se dégager. Le soldat sourit et lui souffle de se calmer, qu’ils vont passer du bon temps ensembles. Son haleine pue l’alcool, mais sa prise est ferme. Sa victime crie plus fort, remue de plus bel. Dans son regard dépareillé, l’homme aviné voit de la peur. Son sourire s’élargissant, il entreprend de passer sa main sous la robe de la jeune femme.
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« Vous êtes sûr ? »
« Absolument certain. »
« Bien. »
Un sourire peu rassurant s’étendit sur le visage de Louise. Elle laissa glisser quelques berrys dans la main de l’homme défroqué qui l’avait renseignée et quitta la ruelle sombre. Elle avait bien fait de venir jusqu’à East Blue. Depuis les semaines où elle les traquait, elle obtenait enfin une vraie piste sur les révolutionnaires. Avec un peu de chance, elle pourrait les débusquer le soir même. Ses sources lui avaient affirmée que ceux qu’elle cherchait se trouvait en ville. Si c’était vraiment le cas, ce serait un vrai jeu d’enfant. Mais avant tout, un peu de shopping !
Par chance, la blonde avait récupéré un peu d’argent en livrant aux autorités un bandit de bas étage. Un voleur qui ne valait même pas ce qu’il dérobait, mais l’argent était toujours bon à prendre. Surtout avec ce que la jeune femme présageait. Pour ce soir, ses habituels vêtements ne conviendraient pas. Elle aurait besoin d’être une autre, d’endosser un rôle. Ce ne serait pas la première fois, ni la dernière, mais cela nécessitait toujours une certaine préparation. Une préparation qui demandait quelques menues dépenses. Des dépenses qui ne lui ressemblaient pas. Aussi, quand la chasseuse de prime entra dans une boutique de vêtements, elle ne put contenir un soupir affligé. Affliction qui s’accentua lorsqu’une vendeuse s’avança vers elle avec un sourire commercial et une démarche ridicule.
« Bonjour Mademoiselle, puis-je vous aider ? »
« Je… »
« Non ! Ne dites rien. Je vois bien que vous avez besoin de refaire votre garde robe. Vous semblez sortie d’un bordel, ce n’est guère adapté pour sortir. Laissez-moi faire, je me charge de tout ! »
Louise la contempla, l’air interdit. C’était quoi ça ? Si elle traitait ainsi tous ses clients, les affaires ne devaient pas être spécialement fructueuses. Mais bon, la blonde était convaincue qu’elle reviendrait avec ce dont elle aurait besoin. Ou tout du moins, elle l’espérait.
Quelques minutes plus tard, la vendeuse revint avec une pile de vêtements dans les bras. Sans les avoir encore vu, Louise savait qu’ils défiaient le mauvais goût et que jamais elle ne porterait ça si elle n’y était pas contrainte. Ce fut donc en réprimant des grimaces de dégoût qu’elle observa la vendeuse lui proposer robes à froufrous, jupes bariolées et autres ensembles à paillettes. Plus kitsch, tu meurs. Louise sentait venir la crise d’épilepsie lorsque – enfin ! – on lui montra une robe courte et blanche, simple et mignonne. Elle était tout ce qu’il y a de plus décent, les quelques nœuds et autres dentelles étaient placés avec goût et elle semblait taillée pour une jeune fille modèle. Exactement ce qu’il lui fallait !
« Je la prends. Et celle-là uniquement. »
Le ton employé par la blonde avait suffit à convaincre la commerçante de ne pas insister et ce fut avec un sourire forcé qu’elle observa sa cliente partir, un seul et unique sac à la main. Ladite cliente, elle, se dirigea vers un hôtel pas cher où elle se paya une chambre. Là, elle déposa ses affaires et commença à se préparer. Une fois n’est pas coutume, elle se natta les cheveux soigneusement et se maquilla de manière naturelle. Lorsqu’elle sortit de l’hôtel, elle n’était plus la salope de base, elle était devenue une jeune femme élégante et douce. Une bonne blague pour qui la connaissait.
Pendant une heure ou deux encore, Louise se balada en ville. La soirée n’était pas encore avancée pour se rendre là où se trouvaient potentiellement les révolutionnaires. Pendant une ou deux heures encore, elle se fit à son rôle, s’obligeant à ne pas se montrer aussi hautaine et provocante qu’habituellement. Finalement, lorsque la lune fut haute dans le ciel, la blonde se dirigea vers les bas-fonds de la ville. Les quartiers étaient plus sordides, moins entretenus. Les tavernes mal famées faisaient également légion. Louise ne leur prêta d’abord pas attention puis décida finalement de s’arrêter vers l’une d’elle dont l’enseigne était « Le Paladin ». Pour la suite, elle n’avait plus qu’à patienter. Prenant un mine mal à l’aise, comme si elle ne savait pas ce qu’elle faisait ici, la jeune femme reluquait la porte, ayant l’air d’hésiter à entrer. Régulièrement, des hommes ivres en sortaient et la regardaient comme si elle était une attardée. Puis, après quelques minutes, son attente fut récompensée.
Un marine encore vêtu de son uniforme sortit du Paladin. Il la repéra presque immédiatement et, tout alcoolisé qu’il était, s’approcha d’elle. Le vin aidant, il se montra très vite provoquant, la coinçant contre un mur, essayant de lui porter les derniers outrages.
« Lâchez-moi ! »
Si l’homme n’avait pas été aussi saoul, il aurait peut-être remarqué que la blonde n’était pas sincère. Il aurait peut-être vu le demi-sourire qui, pendant une seconde, avait pris la place de la peur. Evidemment, rien de tout cela n’arriva. Fier de lui et de la pauvre jouvencelle en détresse qu’il venait de trouver, il se contenta de passer sa main sous sa jupe, ignorant les larmes que la belle parvenait à faire couler sur commande.
« S’il vous plait… »
Ultime supplique. Ultime espoir que la scène éveille l’esprit chevaleresque de ceux qu’elle cherche.