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[Quête] Les troubles de Hope's Edge

Quelques jours plus tôt,
QG de la marine, West Blue.



On pourrait considérer que la vie d’un matelot dans une base de la marine sur les blues est une aubaine. Il y a certes des standards de discipline parfois stricts, mais en général les gradés doivent faire preuve de beaucoup de créativité pour trouver des tâches plus ou moins utiles pour occuper les troupes. Du coup, la vie est paisible et tout le comprend globalement qu’un matelot va tout faire pour accomplir ses tâches en déployant le moins d’effort possible.

Toutefois, ce rythme de vie paisible ne fonctionne pas quand on a un peu trop de jugeote.  Alors pour une hyperactive notoire comme Eïna, le QG est une véritable prison et chaque corvée une sentence terrible qui doit être exécutée au plus vite pour faire quelque chose de plus amusant. Les sergents passent leur journée à lui courir après pour lui confier les tâches les plus chiantes possibles. Mais depuis qu’Eïna a commencé à faire ses preuves avec la marine, notamment après avoir capturé un géant, elle se sent plus confiante et commence à titiller petit à petit ses supérieurs directs. Il y a moins de chances qu’elle se fasse renvoyer s'il n’y a pas de bonne raison derrière.

Au fond, Eïna n’a aucun respect pour la hiérarchie. C’est une fille des rues qui a été élevée par un cirque tout à fait normal qui n’a absolument AUCUN lien avec le monde de la piraterie. Quand elle a rejoint la marine, elle a appris rapidement que sa seule solution était de se plier aux règles de l’institution pour éviter de se faire chasser. Mais elle rêve du moment où elle sera suffisamment gradée pour pouvoir se comporter comme elle le veut vraiment : ça lui manque de faire des provocations gratuites et des bêtises qui causent parfois des accidents plus terribles que prévu. Eïna a beau être une gamine avec des principes et un bon fond, elle peut aussi se transformer en une petite catastrophe ambulante s’il n’y a pas d’adulte responsable pour la contrôler.

Mais il y a une partie de sa vie dont elle ne parle jamais, elle évite même d’y penser. Avant d’être adopté par le cirque de Raln, Eïna a vécu sur le navire de ses parents, d’ailleurs Eïna n’est même pas son vrai nom. Mais cela fait quatre ans maintenant qu’elle n’a plus rencontré sa famille, ce qu’il c’est passé ce jour-là est un traumatisme bien enfoui dont l’existence est dissimulée par le côté très souriant d’Eïna.

Eïna a passé des années à fuir son passé. Mais ce jour-là, c’est lui qui va venir vers elle.


Dernière édition par Eïna Nesterii le Jeu 19 Aoû 2021 - 12:54, édité 1 fois
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Eïna aime beaucoup fréquenter les cellules du QG. Elle cherche toujours à écouter ce que les autres ont à dire, peu importe qui ils sont. Elle aime comprendre le point de vue et la perspective de chacun. En plus, elle a un certain respect pour la piraterie et elle comprend que l’existence des pirates est une conséquence naturelle de la situation actuelle. Du coup, elle a passé des heures et des heures à discuter avec les prisonniers se lançant parfois dans de grands débats avec eux. Certains sont plus bavards ou plus hostiles que d'autres. Souvent, plusieurs essayent de lui faire croire qu’ils sont innocents ou de la manipuler pour s’évader, mais Eïna n’est pas là pour les juger ou décider de s'ils sont en tort ou pas, elle cherche juste à les comprendre.

Initialement, l’adjudant qui encadre l’unité d’Eïna l’a puni sévèrement pour son comportement. Ce n’est pas son boulot de discuter avec les prisonniers. Mais il s'est rendu compte qu’Eïna est motivée pour s’occuper d’eux là ou les autres détestent le faire, et surtout elle est moins innocente qu’il le pensait. Donc il a fini par la laisser faire le sale boulot, un peu à contre-coeur. Faut aussi dire que la gamine est très bruyante. Quand elle est dans le sous-sol, tout le QG devient soudainement plus paisible.

Ce jour-là, Eïna est venue dans le sous-sol avec un gros panier de pains qu’elle distribue aux prisonniers. Il y a un nouvel arrivant qui occupe la dernière cellule. Quand elle s'en approche, Eïna place du pain entre les barreaux et essaye de faire connaissance avec le monsieur. Ça a l’air d’être quelqu’un de très jeune,  peut-être 3-4 ans de plus qu’elle. Avec l’obscurité elle ne voit pas trop à quoi il ressemble, mais il a pas l’air bien dangereux.

“Yo !  Bienvenue dans le QG de West blue. Ici le service livraison de la base, si y a des problème avec la bouffe je te rassure, la bouffe de notre cantine n'est pas mieux. C’est pas qu’on vous traite comme des merdes, c’est qu’on nous traite comme des merdes aussi. ”

Et là … Rien. Eïna s’arrête et attend la réponse du prisonnier, mais juste rien. La gamine s’est habituée à une grande variété de réaction de la part des prisonniers, certains se moquent d’elle d’autre l’insulte. Mais c’est bien la première fois que quelqu’un l’ignore complètement, d’habitude sa présence cause au moins une réaction.

“Bah alors ? Tu t’es fait manger la langue ? Je peux reprendre le pain si tu préfères.”

Eïna attrape le pain et l’enlève de la cellule avant que le prisonnier ne l’attrape. Bien sûr, elle ne le laisserait pas mourir de faim, elle serait obligée de lui redonner le pain tout de suite après. Mais c’est juste pour voir sa réaction.

“... Eynaelle ? ”

“ … ”

Pendant un long moment de terreur, Eïna reste immobile dans l’allée à regarder le prisonnier avec de gros yeux. Une seule idée lui traverse l’esprit, comment cet inconnu connaît son nom, son vrai nom ? Ça n’a aucun sens, ça fait des années qu’elle ne l’a plus utilisée, personne ne le connaît elle en est sûr. Sauf … Ceux qui l’ont connu avant. Avant que sa vie ne soit bouleversée, bien avant qu’elle ne devienne acrobate et une éternité avant qu’elle ne devienne marine.

Petit à petit, quand elle reprend le contrôle de ses émotions, elle se rend compte que le silence qu’elle a pris pour de l'indifférence était de l’incrédulité. Une incrédulité profonde face à une situation très improbable. Eïna attrape une lampe accrochée contre le mur et l’approche de la cellule pour voir le visage du prisonnier. C’est définitivement un jeune homme, quelqu’un qui n’a même pas atteint la majorité. Il a des cheveux bruns bouclés et sales, une veste en cuir et une tenue qui lui fait penser à celle d’un bandit, son nez est long et cassé. Mais petit à petit, Eïna se rend compte qu’elle reconnaît ce visage, cela fait juste extrêmement longtemps qu’elle ne l’a pas vu.

“Elliot ? Qu’est-ce que tu fous là?”

Le jeune homme, Elliot, reste incrédule pendant un bon moment et se lève pour s’approcher des barreaux.

“Quoi?! C’est toi qui me demande ça? Attends attends, qu’est-ce que TOI tu fous chez la marine?”

“Euh...Longue histoire.”

Elliot hausse un sourcil et passe sa main autour de lui.

“Comme tu peux le voir, je suis un homme très occupé, mais je suis sûr que je peux t'accorder quelques minutes de mon emploi du temps chargé."

Oui bon, c’est vrai que c’est pas comme-ci il a grand chose à faire dans la prison. Eïna réfléchit, mais elle bloque.

"J’sais même pas par où commencer...”

“Commence déjà par me dire ce qui c’est passé quand le gouvernement a rappliqué, je croyais que ta famille s'était fait attraper.”

Long moment de silence. Eïna se rappelle de ce jour-là, le cri de son père lorsqu’il lui a hurlé de fuir. La fuite effrénée dans le port pour monter dans un bateau. Les chasseurs de primes qui l'ont rattrapés à l’arrivée dans l’autre île. L’incertitude, la terreur. Ce n’est pas pour rien que ce souvenir est profondément enfoui et que les détails sont devenus flous dans sa mémoire. Elle a du mal à réaliser qu’elle s’en est sortie.

“ Eynaelle ? Toujours là?”

“Je réfléchissais. Mais appelle moi Eïna, c’est mieux. Non, ma famille ne s'en est pas sortie. On a...essayé de fuir, je crois. Mais ils nous ont rattrapés."

“Quoi? Alexandre et Ophélia n'ont pas réussi à fuir ?”

“Je...Je crois que maman a survécu, mais papa … Je pense pas qu’il s’en soit sorti.”

Elliot hoche gravement la tête. En soit, l'histoire d'Eïna est similaire à celle de bien d'autres. Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'elle fait plaisir à entendre.

“C’est dommage, je n’ai jamais compris pourquoi une toubib comme madame Ophélia devait se cacher avec nous, elle a toujours fait tache. Mais si la marine a aidé à arrêter tes parents, pourquoi les rejoindre? ”

C'est une bien grande question, et Eïna se demande la même chose. Dieu sait que ce n'est pas l'amour de l'uniforme, du gouvernement, de l'ordre ou même de l'autorité qui l'ont fait rejoindre. C'est quelque chose de beaucoup plus vague et difficile à définir. C'est juste ce qui lui a semblé être la meilleure décision, de toutes ses options c'est elle qui était la plus cohérente pour ce qu'elle veut, la plus risquée aussi.
Et de toute manière, elle sait toujours dit qu'elle partirait le jour où la marine ne serait pas à la hauteur de ses standards. Mais jusqu'à présent, elle a surtout rencontrée des criminels particulièrement mauvais qui méritait d'être arrêtés. Comment résumer tout ça ?

"C'est ce que maman voudrait. Elle ne voudrait pas que j'ai de la haine pour un groupe d'inconnus sans prendre énormément d'efforts pour les comprendre."

"Admettons, mais tu as vraiment besoin de les rejoindre pour les comprendre?"

"C'est pas la seule raison, ça me permet aussi de me rendre utile" Elliot la regarde avec un air sceptique "Et oh, je vois le doute dans tes yeux ! Je suis gentille moi, j'ai même déjà arrêté pleins de méchants."

Elliot se dit surtout qu'Eïna a bien changé, elle ressemble à la gamine intenable qui avait été son amie d'enfance, mais elle est différente sur les points qui comptent. De toute manière, lui aussi il a beaucoup changé.

"Ok ok je retiens. Je retiens aussi que tu as pas l'air très bavarde sur ton passée"

Eïna tire la langue.

"Rien à foutre. C'est ton tour maintenant, qu'est-ce qui t'a amené derrière les barreaux. Tu es plus avec grand-mère Lucia ? j'aurais espéré qu'elle pourrait fuir de Hope's Edge vu qu'elle est tellement vieille que personne ne se souvient de ce qu'elle a fait de mal."

Eïna et Elliot ont grandi ensemble. Là où Eïna vivait sur le bateau familial à faire des trajets entre les villages d'exilés le long de red line, Eliott a grandi sur le plus grand village d'exilés : Hope's Edge. Le nom du village est un jeu de mot qui a fait grincer les dents de plus d'un. Elliot n'a pas été aussi chanceux qu'Eïna, il n'a jamais connu ses parents, il sait juste que c'était des criminels. Il a été élevé par grand-mère Lucia, une vieille dame qui s'occupe des enfants de Hope's Edge sans jamais attendre quoi que ce soit en retour. Quand les parents d'Eïna ne pouvaient pas trop s'occuper d'elle, ils la laissaient avec Lucia le temps d'un voyage. C'est comme ça qu'Elliot et Eïna se sont rencontrés, dans leur enfance ils ont fait partie du même gang de gamins fauteur de trouble.

"OK, j'imagine que tu as pas trop d'infos sur ce qu'il c'est passé quand le gouvernement nous a trouvés ?" Eïna fait non de la tête. "Y'a eu une grosse descente, tout le monde était concerné par l'arrestation parce qu'apparemment on a pas le droit de s'installer sur Redline. On a plus jamais revu une grande partie de ceux qui ont étés chopés. C'était pire dans les autres villages, ils ne s'en sont jamais remis. Mais bon avec les grottes et ravins de Hope’s Edge, c’était pas facile de nous poursuivre. Moi j'étais avec grand-mère Lucia. Tu vois la grotte qu'elle utilisait pour cacher ses affaires ? Il y a un passage secret à l'intérieur, on s'est cachés là bas pendant quelques jours."

“Pas mal, ça me rassure d’apprendre que mamie Lucia et les autres orphelins s’en sont sorties. Par contre, ça m’dit toujours pas qu’est-ce que tu fous là.”

Elliot hausse les épaules.

“Tu m’connais, j’aime les trucs brillants, ça n'a pas changé.”

“Oui non ça je sais. Je te demande comment est-ce que tu t’es fait choper."

“Ah ! Et bien...J’ai glissé.”

“T’as glissé?”

“Oui bon, j’avais réussi à voler un eternal pose de la marine des poches d’un gradé qui avait trop bu. J’ai été trop enthousiaste et en partant, j’ai glissé. Le gars ne m'avait pas vu, mais il m’a définitivement vu m’écrouler au sol en cassant son eternal pose au passage.”

Eïna hausse les yeux au ciel et regarde Eliott pendant un long moment.

“Tu me déçois...J’aurais cru que tu serais un meilleur voleur que ça.”

“T’es pas censé être une marine ?”

“Je suis une marine, à ma manière”

“Du coup vu que tu es une marine, à ta manière. Tu peux me sortir de là? J’ai entendu dire qu’il y a des ennuis à Hope’s edge, faut que j’aille aider.”

“Bof, si j’avais le pouvoir de te faire sortir je serais pas là à te ramener de la bouffe. C’est quoi cette histoire d’ennuis ?”

Eliott fronce les sourcils.

“Je sais pas si je devrais dire ça à la marine...Pas trop envie qu’ils viennent fouiner chez nous.”

“Arrête de dire de la merde, si y a des problème à Hope’s edge tu peux être sûr que je vais tout faire pour aider. Si je devais amener la marine avec moi je le ferais, mais ça serait pas pour arrêter ceux qu’on connaît. Encore moins grand-mère.  Et c’est pas comme s'ils ne savaient pas où Hope's Edge se trouve.”

Eliott hausse les épaules.

“T’as pas intérêt à ce qu’il y ait des arrestations alors, sinon je me vengerais.” Même si Eïna a beaucoup changé, il y a quand même un certain niveau de confiance entre eux. Ne serait-ce que parce qu’Eliott est sûr qu’Eïna sera toujours de son camp, marine ou pas. “ 'Paraît qu’il y a un nouveau caïd qui s’est installé dans le coin. Des contrebandiers qui utilisent le village comme cache pour leur matos. Rien qui sorte de l’ordinaire, mais le truc c’est qu’ils sont violents.

Eïna réfléchit un instant, c’est pas comme-ci y a jamais eu de contrebandiers chez eux. Hope’s Edge est même un endroit idéal pour stocker des objets illégaux en toute discrétion. Mais s'ils se mettent à attaquer les locaux, alors c’est un problème.

"S'ils sont violents, ils auraient dû se faire jeter dehors par les pionniers non ? Qu’est-ce qu’ils cachent dans leur réserve ?”

“C’est ça le truc, de ce qu’on m’a dit personne arrive à les battre, ils sont particulièrement dangereux. Et j’ai aucune idée de ce qu’ils cachent, mais ça a probablement beaucoup de valeur vu l’effort qu’ils sont prêt à déployer pour la sécurité.”

Eïna hoche la tête, pensive.

“Merci pour l’info, je pense que y'a moyen que je parle de ça à mes supérieurs.” Eïna sent tout de suite la méfiance du jeune homme. “Doucement, je pense que si je leur dis ça on pourra te donner une remise de peine si la mission est réussie. J’ai déjà vu des trucs comme ça arriver, si tu donnes des infos à la marine alors la marine est tolérante. Je pourrais leur dire aussi que t’es juste un gamin un peu con qui mérite une petite raclée mais pas de croupir en prison.”

“Hey ! Je te permet pas Eynaelle !”

“C’est Eïna. Et chut, j’essaye de te sortir de là.”

Eïna s'assoit au sol et elle continue d’échanger des souvenirs avec Eliott. Ça lui faisait bizarre d’avoir une conversation normale avec le garçon. C’est quelqu’un qui sort de son passé lointain, une partie de sa vie qu’elle a enfouie tellement profondément qu’elle ressemble plus à un rêve qu’à une réalité. Mais elle se rend compte que cette partie de sa vie ne se limite pas au jour où tout à basculer. Avant ça, il y a eu de bons moments, des amis, des rires. Peut-être qu’elle devrait vraiment retourner chez-elle, sauver ceux qui ont étés gentils avec elle quand elle était petite, et en profiter pour se reconnecter avec son passé.
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Le jour du retour,
Face à Red Line,
Hope’s Edge, West Blue.



Eïna se tenait sur la proue de la caravelle, elle observait l'horizon qui se remplit de rouge alors qu’ils arrivaient en vue de Red Line. Elle avait réussi à convaincre la marine que ça vaudrait le coup d’enquêter sur la situation à Hope’s Edge, mais elle n’a réussi à le faire qu’en cachant son lien avec cet endroit. Le seul gradé qui s’est porté volontaire pour prendre en charge cette mission est un lieutenant qu’Eïna a appris à connaître sur le trajet, il s’appelle Almeric et c’est un lieutenant d’à peine 18 ans qui vient tout juste d’être promu au poste. Pour lui, c’est l’occasion de faire ses preuves en menant une vraie mission sur le terrain.

De ce qu’Eïna a pu voir, Almeric n’est pas un mauvais leader. Il a pris la peine de récupérer toutes les informations à la disposition de la marine pour préparer cette mission. Il a vite compris que s’approcher avec une caravelle de la marine de Hope’s Edge causerait juste une panique générale. Et sachant qu’ils ont besoin de trouver la réserve de contrebande dont l’emplacement exact est inconnu, ça ne serait pas idéal. Du coup il a préparé un plan : Ils vont accoster à plusieurs kilomètres de Hope’s Edge puis faire le reste de trajet à pied en escaladant les falaises. Une fois là-bas, ils se dissimuleront sous de grosses vestes pour se faire passer pour des bandits, et ils devront fouiller les lieux susceptibles d'abriter le repaire des contrebandiers.

Eïna avait écouté le plan avec un air perplexe, elle ne s'est pas tout de suite rendue compte d’une chose : La marine n’a pas autant d’informations qu’elle sur Hope’s Edge. Ils ne comprennent pas la mentalité des habitants et les rapports ne se sont pas attardés sur la géographie. Pourtant, certaines de ses informations auraient été essentielles au plan d’Almeric. Déjà, Eïna voit que le jeune lieutenant accorde trop d’importance à ces informations incomplètes, le trajet jusqu’à Hope’s Edge sera plus long qu’il ne le pense, il sous-estime beaucoup trop l’hostilité des habitants envers les inconnues, et il ne se rend pas compte de la taille et du nombre de cachettes possible dans le large périmètre couvert par le village. Eïna ne peut pas donner toutes ces infos, mais elle va faire la mission à sa manière, quitte à devoir désobéir à un ordre ou deux.

Le navire s'amarre et ils débarquent sur la côte avec des barques. Face à eux, Red Line n’est rien de plus qu’un gigantesque mur rouge qui semble s’étendre vers l’infini. De loin on pourrait croire que ce n’est qu’un mur homogène, mais c’est juste une illusion dû à sa taille. De près, Red Line forme des falaises escarpées sur lesquelles il est possible de se déplacer à condition de faire très attention. Cette partie du continent est un peu plus plate, ce n’est pas pour rien qu’il a été possible de s’installer ici.

Le trajet se fait sous un silence pesant, tout le monde se sent écrasé par l’énormité du décor. Eïna a été attribuée à une petite escouade sous les ordres d’un caporal particulièrement optimiste. Le pauvre, il n’a aucune idée à quoi s’attendre avec Eïna. Alors qu’ils commençaient à approcher de Hope’s Edge, le lieutenant Almeric prend la parole pour récapituler ce qu’ils doivent faire.

“Bon, écoutez ! À partir de maintenant on va se séparer pour couvrir plus de terrain. Éviter les interactions avec les locaux, beaucoup sont des criminels en fuite, mais notre objectif c’est de trouver la cache et la réquisitionner, on a aucune envie de se battre avec tous les criminels d’ici. Donc je compte sur votre discrétion.” Le lieutenant distribue au chef de chaque section un mini den den Mushi “On reste en contact permanent, toutes les 5 minutes, je veux un message codé pour indiquer que tout se passe bien. Dès que quelqu’un trouve le repaire des contrebandiers, on le rejoint tous.”

Eïna est pas du tout confiante avec leur plan. Va falloir qu’elle fasse sa propre vie et qu’elle espère que personne n’attire trop l’attention des habitants. Elle aurait bien levé la main pour proposer quelques changements, mais en tant que matelot, elle n’a pas le droit. Le lieutenant Almeric a l’air d’être quelqu’un de très ouvert d’esprit, pas du tout comme certains gradés qui ont un balai enfoncé dans l’arrière-train. Mais Eïna imagine qu’il doit quand même appliquer l’ordre hiérarchique strict. Du coup, faudrait qu’Eïna passe par son caporal, qui passe par son sergent, qui passe par son adjudant, qui demande au lieutenant. Ouais, dans les faits ça prendrait la journée donc pas le temps pour ça.

Ils attendent un peu pour arriver tour par tour au village, la section d’Eïna fait partie des premiers à être envoyés sur place.

On peut difficilement considérer que le village de Hope’s Edge est beau. Les habitations ont été construites sans la moindre organisation par des criminelles n’ayant aucune connaissance en maçonnerie, et encore moi en architecture. Les maisons sont faites avec un peu de bois et de la pierre minée sur place, beaucoup ont l’air d’avoir du mal à résister aux éléments. Le village est construit sur plusieurs chemins serpentant le long de plusieurs falaises, il y a un chemin principal qui commence au bord de l’eau dans un ponton en bois qui sert de “port” et qui monte petit à petit jusqu’à arriver très haut dans le ciel, si quelqu’un venait à s’essayer à la longue randonnée pour arriver jusqu’au bout de ce chemin naturel, il finirait par arriver à une impasse, et il se rendrait compte que malgré les heures de trajet qu’il lui a fallu pour arriver aussi haut, il est toujours très loin d’arriver au sommet de Red Line.

Le village a beau être sale, mal construit, pas du tout organisé ou entretenu. Rien ne peut entacher la beauté des falaises. Il y a un sérieux manque de variété de couleur, mais ici Red Line n’est pas juste un gigantesque mur rouge. La géographie est beaucoup plus variée. Il y a des grottes et ouvertures dans la roche un peu partout, à tel point qu’on peut facilement tomber sans faire exprès. Il y a un ensemble canyon un peu plus sur lequel certains villageois essayent de faire pousser des plantes, avec un succès très mitigé. Et surtout, il y a plusieurs niveaux de hauteur et une gigantesque chute d’eau qui vient alimenter le village en haut potable. Eïna n’aurait jamais cru qu’un jour, elle se sentirait émue en voyant ce paysage. C’est une terre aride et rocheuse qui a amené à elle un peuple rude et sale. Mais quand elle admire ce décor, le doute n’est plus possible, c’est chez elle.

“Matelot ? Ce n’est pas le moment de pleurer.”

Visiblement, le caporal a donné un ordre. Mais Eïna n'a rien écouté.

“Désolé caporal, je vais bien je vous suis.”

Eïna essuie ses larmes avec le revers de sa manche et ne fait pas attention au regard suspicieux de son supérieur. Celui-ci finit par se retourner et parler aux autres troupes de la marine sans regarder derrière lui.

“Vous avez entendu les ordres les gars, ce village est rempli de crapule alors faut qu’on reste groupé” l’unité du caporal entre de le village, les maisons sont fortement séparées et ils commencent à peine à apercevoir des habitants qui les observent avec suspicion. “Ils ont l’air normaux, mais faut pas s’y fier, il y a probablement des révolutionnaires et des tueurs parmi eux. On va essayer de se concentrer sur les grottes, ça me semble être le meilleur endroit pour cacher un butin. Matelot Nesterii, t’es petite donc on va t’envoyer chercher les brèches…”

Un autre matelot vient tapoter l’épaule du caporal

“Euh caporal, elle est plus là.”

“Qui ça ?”

“La matelot Nesterii, elle est plus là.”

L’escouade se retourne et commence à regarder autour, mais rien à faire. Pendant que le caporal faisait ses explications, Eïna en a profité pour se barrer. Elle n'a jamais vraiment eu l’intention de suivre les ordres sur cette mission.

“Ohlalala, comment je vais expliquer ça au lieutenant ?”


Dernière édition par Eïna Nesterii le Mer 11 Aoû 2021 - 14:49, édité 1 fois
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Eïna saute dans les airs pour attraper un bout de la falaise et escalader la roche jusqu’à arriver au niveau supérieur. Elle commence à courir le long de la “rue” en observant comment le village a changé depuis 4 ans. Sur son chemin, elle croise un homme d’une trentaine d'années qui est en train de la regarder avec méfiance, il a une arme derrière lui. Eïna sourit, elle connaît ce monsieur, c’est le seul vrai charpentier du coin et il a souvent aidé ses parents à entretenir leur navire. Il a aussi été un crocheteur d’exception, mais c’était avant qu’il change de vie.

“Oncle Jonathan bonjour !”

Le charpentier fronce les sourcils et pointe un fusil de chasse vers Eïna.

“Tu m'parle d'une manière bien familière pour une gamine que j’ai jamais vue dans le coin.”

Eïna lève les mains au ciel.

“Doucement m’sieur ! C’est moi, Eyanelle.” Aucune réaction, du coup Eïna ajoute “La fille aînée d’Alexandre Nélèstia ?”

Il garde son arme levée pendant longtemps avant de la baisser très longtemps. Il s’approche pour observer le visage d’Eïna de plus prêt.

“T’étais pas morte toi ?”

“Si si, je suis venu vous hanter c’est tout!”

“Va hanter autre chose alors, j’ai pas que ça à foutre.”

Il repart, mais Eïna approche pour attraper sa main.

"Attendez oncle Jonathan ! J’ai entendu dire qu’il y avait des problèmes à Hope’s Edge donc je suis venu aider.”

Jonathan essaye de libérer sa main, mais bizarrement la petite beaucoup plus forte qu’on pourrait le croire. Il n’arrive pas à se sortir de sa poigne. Il vient même frapper la main de la petite avec son autre main, mais rien à faire.

“Bon sang qu’est-ce que t’as bouffé ces dernières années ?”

“Beaucoup de pancakes !”

“Je… J’en ai rien à foutre Eynaelle. Et toi tu ne devrais pas rester ici, tu vas te faire tuer.”

Eïna incline la tête sur le côté.

“Vous voudriez pas me dire ce que vous savez au moins ?”

Jonathan éclate de rire.

“Tu crois que j’te connais pas gamine ? Tu as peut-être poussé de dix centimètres, mais je sais que si je te donne la moindre info tu vas courir te foutre dans la merde. Sauf que je vois pas Alexandre dans le coin pour t’en sortir. Alors crois-moi, évite.”

Eïna continue d’essayer d'insister avec Jonathan, mais rien à faire le monsieur est têtu. Du coup, elle continue de faire le tour des maisons en cherchant les habitants qu’elle connaît. Quand elle était petite elle ne connaissait pas tout le monde non plus, c’est un petit village, mais les habitants ne sont pas vraiment amicaux.

Elle finit par trouver plusieurs connaissances. Une dame qui discutait souvent avec sa mère, le groupe d'ex-adolescents qui leur couraient après quand ils étaient petits, le vieux monsieur qui s’occupe d’entretenir le “port”, le seul épicier du coin avec qui sa famille marchandait souvent avant. À chaque fois, elle a une courte conversation avec eux, elle leur parle du passé et essaye de guider la conversation vers le sujet des ennuis du village. Mais à chaque fois, tout le monde évite le sujet, elle apprend juste qu’ils sont trop dangereux, mais qu’ils laissent les gens tranquilles tant qu’ils restent extrêmement loin de leur chemin.

En tout cas, comme elle le pensait, les marines ne sont pas passés inaperçus. Plusieurs villageois lui ont parlé d'individus étranges qui viennent d’arriver en ville, ceux qui ont essayé de les attaquer se sont retrouvés face à des hommes armés. Visiblement, les marines ont déjà commencé à se battre contre les locaux donc elle a tout intérêt à trouver la cache des contrebandiers avant que ça ne dégénère. Il lui reste un seul endroit à visiter pour avoir des infos.

Il n’y a qu’un seul bar dans le village, et il sert généralement un alcool artisanal au goût plus que douteux. Ce n'est même pas un bâtiment, c’est une grotte obscure dans laquelle le vieux Don a installé un bar et des tables pour vendre ce qu’il a. Eïna s’éloigne un peu du village, fait un gros saut pour arriver un étage en dessous et entre dans la grotte en essayant de se faire discrète.

À cette heure de la journée le bar est presque vide, non pas qu’il y ait beaucoup de luminosité dans la grotte avec le peu de lumière offerte par le soleil et la lampe. Sauf que bon, une gamine dans un bar, c’est suspect. Elle regarde autour, mais elle ne voit pas le vieux Don, donc elle s’installe sur un gros tabouret devant le bar et attend qu’il revienne. Pendant qu’elle attendait et qu’elle jouait à rester en équilibre sur le tabouret, une voix glaciale vient l'interpeller.

“Tu es au mauvais endroit, petite.”

Eïna a failli tomber, mais elle se rattrape en se tenant sur le bar. Elle regarde celui qui vient de parler. C’est un vieil homme avec des cheveux grisonnants et plusieurs cicatrices au visage. Il est assis devant une table face au mur pas loin d’elle, mais étrangement Eïna ne l’a pas du tout remarquer. Le vieil homme est habillé avec un costume noir qui couvre une chemise blanche impeccable, il fume une cigarette et il sirote un vers tout en gardant son dos contre la paroi de la grotte.

Il ne lui faut qu’un seul coup d'œil pour réaliser qu’il y a quelque chose qui cloche avec le vieux monsieur. Il est beaucoup trop propre et bien habillé pour cet endroit, elle n'a jamais vu quelqu’un avec autant de classe dans un lieu aussi délabré que Hope’s Edge. En général, quand t’as des moyens tu viens pas te cacher dans ce trop paumé. Et en plus, il y a quelque chose d’autre, pas la moindre trace d’émotion sur son visage. Elle reste silencieuse un long moment avant de prendre la parole.

“Ah, z’inquiétez pas, je suis pas là pour boire. Je veux juste parler avec le vieux Don.”

“Tu bouges trop.”

“Bah non, c’est vous qui ne bougez pas assez.”

“Tu connais le barman. Mais je ne t’ai jamais vu.”

“Je suis discrète c’pour ça ! Et vous, ça fait longtemps que vous êtes dans le village ?”

“Qu’est-ce que tu cherches petite ?”

Ah... Visiblement le vieux monsieur a complètement snobé sa question.

“La paix dans le monde ? Un chocolatier à Hope’s Edge ? Une livraison gratuite de glace ?”

“Qu’est-ce que tu cherches ici, petite.”

“Je cherche à parler avec le barman.”

“Ma patience a des limites.”


Oula. Soudainement le vieux monsieur lui fait un peu peur. Son visage n’a pas changé, aucune colère ou quelconque émotion ne peut se sentir dans sa manière de parler. Mais bon sang, ça ne le rend que plus menaçant. 'Faut qu’elle trouve quelque chose, et vite.

“Le vieux Don me donne parfois du travail, et j’ai b’soin d’argent.”

Le vieil homme rallume une nouvelle cigarette, prend tout son temps pour fumer et observe Eïna silencieusement. Son mensonge a de la crédibilité vu qu’elle a l’air d’une gamine des rues et que son uniforme est caché sous une vieille veste en cuir en mauvais état.

“Je vois. Et à tout hasard, tu ne saurais rien sur les individus suspects qui sont arrivés dans le village aujourd’hui.”

“Nop, pas plus que ce que tout le monde en dit en tout cas.”

Le vieux monsieur termine son verre en une seule gorgée. Puis, sans rien ajouter, il se lève et s’approche du bar. Eïna et l’inconnu échangent un long regard. Par réflexe, elle approche sa main de son couteau et elle voit que le monsieur garde ses distances. Il sort quelques pièces de sa poche et les place sur le bar sans quitter la gamine du regard, puis il finit par partir. Et ce n’est qu’à ce moment-là qu’Eïna reprend son souffle. La gamine reste silencieuse et immobile pendant un long moment.
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“Eynaelle ? C’est toi ma petite ?”

Eïna se retourne et sourit en direction du nouvel arrivant. Le vieux Don avoir prêt de 80 ans, mais avec son allure de montagne noire et chauve peu de personnes ont envie d’essayer de foutre la merde chez lui. Sauf Eïna, surtout parce qu'elle n'a eu droit qu’à quelques rares corrections.

“Yup c’est comme ça qu’on m’appelle. B’jour papy Don, comment ça se passe le bar ?”

“Attends petite. Toi et ta famille vous disparaissez comme ça pendant 4 ans et tu reviens juste comme une fleur ? Je veux déjà savoir ce qu’il c’est passé. ”


Eïna soupire, elle ne va pas y échapper. Du coup, elle se remet à parler de l’histoire de sa vie en version abrégée, elle voit le visage de Don s’assombrir petit à petit, surtout lorsqu’elle lui dit qu’elle a rejoint la marine maintenant.

“Bordel, Alex...” Il reste silencieux un long moment. “J’imagine que c’est un peu tard pour te souhaiter mes condoléances. Mais on a plus urgent, si tu es avec la marine et que tu es arrivé aujourd’hui, j’imagine que les inconnus pas très discrets qui se sont pointés sont de la marine aussi ?”

La gamine hausse les yeux au ciel pendant un instant avant de hocher la tête. Elle n'aurait pas donné cette information à n’importe qui, mais elle sait qu’elle peut faire confiance au vieux Don.

“Alors faut que vous vous cassiez de là au plus vite. Qu’on soit bien claire, vous allez vous faire écraser. Si les contrebandiers étaient juste des criminels normaux, je les aurais déjà écrasés.”

Don fait partie des pionniers du village, le groupe de criminels qui ont fondés le village et qui continuent de maintenir le en vie en chassant ceux qui causent trop d’ennuis.

“Oui je me doute, mais est-ce qu’on ne devrait pas l'aider au moins ? Avec les habitants et les marines on devrait pouvoir gagner non ?”

Le vieil homme croise les bras et fronce les sourcils.

“Hors de question de bosser avec ces enfoirés, j’ai passé ma vie à lutter contre eux et tu viens de me dire qu’ils ont arrêté tes parents. Qu’est-ce qui t’es passé par la tête pour que tu les rejoignes.”

“C’est compliqué, mais j’ai de bonnes raisons je te promets ! J’suis plus la même gamine, ça fait 4 ans que je me débrouille toute seule.”

“Je veux bien te croire, mais je fais pas confiance à la marine. Ils vont nous causer plus d'emmerdes qu’autre chose.”


Bon. Eïna aurait voulu avoir l’aide des anciens, ça aurait été beaucoup plus facile de régler la situation. Mais ça ne l’étonne pas, ils sont tous très têtus et la marine n'a pas vraiment une bonne relation dans le coin.

“Alors est-ce que tu peux m’dire ou est-ce qu’ils cachent leur stock ? Tu vas pas me faire croire que tout le village n'est pas au courant à ce stade ?”

Don réfléchi sérieusement à la proposition pendant un instant avant de refuser.

“Non pas que ce n'est pas tentant de vous envoyer tous crever. Mais que tu sois Marine ou pas, t’es la fille d’Alex. Jamais je t’enverrais vers la mort, surtout que t’es toujours une putain de gosse.”

Eïna se lève sur son tabouret et fait face à Don.

“Je veux bien que tu me traites comme une gamine papy, mais je suis une marine maintenant et je sais me défendre.”

Malheureusement, là ou Eïna voulait se montrer forte et tenir tête comme une grande à Don. Le vieil homme, lui, ne voyait que le caprice d’une adolescente et ça le fait doucement rigoler.

“Tu as quoi, 14 ans maintenant ? Je vois que les marines t'ont appris à avoir la grosse tête.”

“Non non, c’est ici que j’ai appris à être têtu, tu as même bien aidé. Je peux prouver que j’suis plus forte.”


Don fronce les sourcils, et tend la paume de la main en direction de la fillette.

“Frappe.”

Eïna hoche la tête et frappe de toutes ses forces. La force brute, c’est pas son truc, mais elle prend le vieux par surprise. Son poing est tellement rapide qu’elle propulse le vieux en arrière. Il arrive à garder l’équilibre grâce à des réflexes acquis après bien des combats, mais ce n’est pas passé loin. Don est manifestement surpris, il attrape des couteaux de cuisine et les jette dans la direction d’Eïna. Pas directement sur, elle, il n’est pas fou, il veut juste voir sa réaction. Eïna le voit venir, elle attrape deux couteaux en plein vol par le bout de leur la lame. Puis, elle s'assoit sur le bar et commence à jongler avec les deux couteaux. Il y a un long moment de silence. Les quelques clients du bar se sont retournés pour voir ce spectacle inattendu. Eïna n'est peut-être pas très mature, grande ou intelligente. Mais elle a bien fait comprendre à Don qu’elle n’est plus faible et qu’elle n’a aucune intention de reculer.

“Bon. J’ai compris, arrête de jouer avec ça maintenant.”

Eïna attrape les couteaux et les tends vers Don.

“T’es sûr de vouloir faire ça ? Je sais pas comment la marine a fait pour t’apprendre à faire ça, mais c’est quand même extrêmement dangereux.”

“Tu m’as demandé pourquoi j’ai rejoint la marine, et j’ai pas vraiment envie de raconter ça maintenant. Mais je peux te dire que je le fais pour aider les autres et pour me battre contre des méchants, pas pour reculer au moindre signe d’adversité.”

“Je ne sais pas comment ils t’ont manipulé, mais tu parles exactement comme eux en tout cas.”

“Hey ! C’pas gentil papy.”

“Tu es sûr de vouloir risquer ta vie avec la marine?”

“Boarf. Croit moi, papy, c’est tout sauf la première fois que je fais ça.”



Don l’observe pendant un moment avant de laisser échapper un grand sourire. Le vieil homme est une véritable montagne, mais dans cette conversation Eïna lui a semblé beaucoup plus imposante que sa petite taille laisserait sous-entendre. Donc, il suppose que c’est ok de la laisser faire ce qui lui passe par la tête.

“L’ancienne cabane d’Eric, il avait l’accès à une grotte dans son sous-sol. On les a vus rentrer là-bas avec des coffres donc ça n’a pas été difficile à deviner.”

Eïna saute par-dessus le comptoir pour arriver au niveau de l’épaule du vieux Don et lui faire câlin.

“Merci papy ! Promis je vais éviter de faire tomber ta vache dans la mer cette fois”

Don éclate de rire et la prend dans ses bras pendant un instant.

“Hahaha ! Maintenant que tu es une grande fille, il serait temps que tu me rembourses tous les trucs que tu as cassés. Franchement, n'hésite pas à te ramener avec l’argent que la marine te donne, je prends avec grand plaisir.”

“Ah...Ouais merci papy j’y penserais.”

Et pouf, avant que Don ne puisse finir ce qu’il avait à dire, Eïna s'est déjà barré pour rejoindre la marine.
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Pendant qu’Eïna était occupé à taper la discut’ avec les adultes qui ont été gentils avec elle durant son enfance, il y a eu un petit moment de panique côté marine. Non seulement ils ont perdu contact avec une matelot, mais il y a eu des petits affrontements avec les locaux qui sont manifestement beaucoup plus hostiles que prévu. En plus de ça, le village n’a pas beaucoup de maisons, mais il s’étend sur une partie immense de la falaise. C’est pas la place qui manque par ici, alors pas de raison de rester coller aux voisins, surtout que lesdits voisins pourraient très bien être des tueurs en série. Tout se passe extrêmement mal alors que la mission vient à peine de commencer, le lieutenant Almeric est à deux doigts d’ordonner l’abandon de la mission pour éviter la catastrophe.

Enfin, ça, c’était avant qu’Eïna ne tombe sur le lieutenant, littéralement et figurativement. Almeric sort son sabre et vient faire face à cette silhouette presque bestiale qui vient de sauter de 10 m plus haut pour atterrir juste en face de sa troupe. Enfin ça, c’était avant de reconnaître la matelot perdu.

“Yo les gars ! Euh je veux dire… Matelot Nesterii, au rapport mon lieutenant !”

Il y a un gros blanc. Le lieutenant Almeric dévisage la matelot en silence. Un de ses soldats finit par demander ce que tout le monde avait en tête.

“Matelot Nesterii? Tu… n’étais pas perdu ?”

“Hein? Non, c’est mon unité qui était perdue, moi je savais exactement où aller."

Le lieutenant finit par prendre la parole, interrompant Eïna.

“Votre caporal a dit que votre unité vous a perdu de vue. J’ai entendu dire que vous avez un bon talent quand il s’agit d’aller vite, peut-être trop même. Mais ce n’est pas une raison de laisser derrière vos alliés en pleine mission en territoire hostile.”

Eïna fronce les sourcils.

“C’est pas trop un territoire hostile… Mais oui vous avez raison mon lieutenant, je reconnais mon erreur et je promets d’en payer le prix une fois rentrer à la base.”

Almeric résiste très fort à son envie de se frapper le visage. Qui lui a donné des subordonnés aussi irrespectueux ?

“Rappelez-moi de lui trouver une punition particulièrement sévère. On a pas le temps avec ces conneries...Si on a pas trouvé cette cache très bientôt on annule, c’est décidé.”

“Ah, mais c’est bon je l’ai trouvé.”


Le lieutenant continue sans faire gaffe à ce qu’Eïna raconte.

“Prévenez l’adjudant, il doit retourner au navire en premier pour préparer le départ... ”

“Alo ? J’ai trouvé la cache j’ai dit !”

Toute l’unité se retourne et dévisage Eïna.

“Tu l’as... Trouvé ?” Commença le lieutenant.

“Ouais, elle est pas tout à fait dans le village. Y a une cabane à l’ouest à environ 400m de hauteur pas loin d’un champ improvisé et d’une espèce de haut plateau remplit de gros caillou. Dans le sous-sol, il y a une cave avec le matos des contrebandiers."

“Comment... Comment tu as trouvé ça toute seule, et aussi vite ?”

Oh. Eïna aurait peut-être dû réfléchir à sa version de l’histoire avant de leur sauter dessus. Elle ne peut pas trop leur dire “Bah j’ai demandé, on m’a dit où c'était". Donc faut qu’elle improvise un petit mensonge, mais c’est pour la bonne cause, la bonne cause du fait qu’elle a la flem de répondre à une longue série de questions inutiles.

“Bah...Hum. Comment dire.” Elle galère un moment, mais finalement elle a une idée “Je me suis dit ‘Si j’étais un méchant contrebandier, ou est-ce que je cacherais mon trésor ?’ et du coup je me suis dit que ça serait pas dans le village rempli d’anciens criminels, mais plutôt juste à côté, de préférence dans un endroit suspect. Et bah j’ai regardé à côté et j’ai vu une cabane suspecte. J’ai jeté à un coup d'œil à l’intérieur, et boom, trésor en vue.”

Comme souvent avec Eïna, les pauvres personnes qui lui font face sont juste laissées bouche-bées, sans savoir exactement comment réagir face au débit de connerie à la seconde qu’elle arrive à sortir. Ils ont du mal à croire à son histoire. Surtout le lieutenant.

“Bon sang si c’est une blague je vous promets que je vais faire en sorte de vous renvoyer de la marine...”

“C’pas une blague ! Venez voir je l’ai trouvé j’vous jure ! ”


Le lieutenant se dit que soit la gamine est un génie incompris capable de lire dans les pensées de criminels... Soit, plus probablement, elle se fout de sa gueule. Mais dans le doute, il soupire et sort son den den mushi de poche.

“À toutes les unités, on a retrouvé la matelot perdue. Elle prétend avoir trouvé la cache des contrebandiers dans une cabane à l’ouest du village. Dirigez-vous là-bas, on va confirmer cette piste.”


*


La cabane est située en hauteur sur une élévation dans la roche, il y a une espèce de ferme autour, mais elle est abandonnée et ne fait plus pousser que des herbes rampantes qui menacent d’envahir la cabane. Il y a de gros rochers tout autour de la cabane qui forment des piliers de 3 m de haut à la manière de menhirs, c’est assez impressionnant et ça a l’air d’être complètement naturel.

Les troupes du lieutenant Almeric avancent avec précaution, ils risquent de croiser les contrebandiers maintenant non ? Pourtant, pas un chat à l’horizon. Tout le monde est méfiant, les armes sont chargées et prêtes à être utilisées. C’est le lieutenant qui ouvre la marche, il arrive jusqu’à la porte et essaye de l’ouvrir. Bizarrement, elle est fermée à clé, il fronce les sourcils et jette un coup d'œil vers Eïna, qui fait semblant de ne pas l’avoir remarqué. Sa version des faits commence déjà à perdre en crédibilité. Le pire, c’est que si elle a tout inventé, c’est sa crédibilité en tant que lieuteenant qui est mise en doute. Almeric hésite un instant, mais il finit par soupirer et enfoncer la porte d’un gros coup de pied.

“Marine ! Que personne ne bouge !”

Le lieutenant accompagné de ses meilleurs hommes entre en force dans la cabane, mais elle est entièrement vide. La première chose qu’ils remarquent, c’est que tout est impeccablement propre, il n’y a pas une trace de poussière ici. Pourtant, on ne dirait pas que cette cabane est utilisée régulièrement. Ils regardent autour, mais aucune contrebande en vu. Les marines entrent par petit groupe dans la cabane pendant que le lieutenant et son équipe descendent dans le sous-sol pour chercher la dite cave.

Il fallut une petite inspection, mais ils ne tardent pas à remarquer un vide derrière une armoire, ils n’ont eu qu’à la déplacer pour trouver un trou dans le mur qui mène vers une grotte plus longue. Le lieutenant est le premier étonné, mais il n’y a aucun doute possible désormais : Ils ont trouvé le repaire des contrebandiers.

À l’intérieur, il y a tout un arsenal d'armes de bonnes qualités entreposées avec soin et une organisation méticuleuse. Alors que la marine commence à inspecter les lieux, ils trouvent plusieurs caisses classées et catégorisées. Certaines contiennent des Den den mushi de surveillance non réglementée, d’autres ce qui s’apparente à de la drogue, et d'autres en cas des cornes animal appartenant à des espèces rares. Certains des objets sont plus banals que d’autres, mais dans tous les cas leur provenance est plus que douteuse. C’est une sacrée prise pour la marine.

Pendant que les soldats fouillent méticuleusement la pièce, Eïna profite de leur distraction pour regarder avec curiosité tous les trucs interdits qu’il y a ici. C’est dommage, y a tout ses supérieurs à côté. Sans ça elle aurait prit le temps de jouer avec les objets interdits. Il y a quelque chose qui attire son attention, au fond de la pièce, il y a un coffre placé sur une table. Le coffre attire tout de suite son attention parce qu’il a l’air bizarrement solide. Il n’est pas bien gros, juste un petit truc qu’elle pourrait porter à bout de bras sans problème, mais il est intégralement fait en acier sans aucun signe d’imperfection. Elle essaye de l’ouvrir, ah zut, verrouiller, Duh. Elle sort son couteau et essaye de casser la serrure, nop, trop solide, elle l’érafle à peine. Elle allait signaler ce coffre qui est manifestement important, mais un matelot entre dans la salle en hurlant :

“Lieutenant ! Ennemis en vue, venez vite !”
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Il y a eu une certaine frénésie alors que les troupes de la marine se dépêchent de sortir de la grotte pour faire face à leurs assaillants. Pourtant, il n’y a pas encore de combats. Quand Eïna sort, elle amène avec elle le coffre des contrebandiers, ça serait dommage de laisser derrière quelque chose qui a été protégé avec autant de précaution. Les troupes de la marine se sont mises à couvert derrière les rochers autour de la cabane, et face à eux, des silhouettes toutes habillées en costume noirs encercle leur position. À leur tête, un vieil homme avance très lentement vers eux. Oh. C’est le vieux monsieur qu’Eïna a croisé dans le bar. La gamine comprend soudainement pourquoi l’inconnu lui a semblé aussi menaçant.

Voyant que le leader ennemi approche, le lieutenant Almeric cache son sabre et quitte les rangs pour s’approcher.

“Halte ! Ceci est une mission officielle de la marine. Des biens illégaux ont été trouvés ici, et nous sommes dans l’obligation de les saisir. Si vous vous mettez sur le chemin de la justice, nous serons obligés de déployer la force.”

Le vieil homme s’arrête également, mais Eïna sent qu’il y a une sacrée différence de présence entre Almeric, le lieutenant jeune et optimiste qui a une longue carrière devant lui. Et cet inconnu au tempérament glacial.

“J’ai peu de temps à perdre en faux semblant, lieutenant.” Commença le tueur à gage. “Votre saisit est à moi. Je vous laisse dix minutes pour laisser derrière tout ce que vous avez trouvé à l’intérieur, sans quoi je serais dans l’obligation de vous décapiter.”

Ses paroles sont froides et dépourvues de toute forme d’émotion. Les marines sont sur son chemin, donc il va les tuer. Tout simplement.

“Alors j’imagine qu’il n’est pas possible d’éviter le combat, ce n’est pas grave on est plus nombreux que vous et on a pas peur de se battre contre des criminels de votre sorte.”

“Petit, tu sais qui je suis ?”

“Pourquoi est-ce que je saurais qui vous...Oh.”

Le lieutenant n’avait pas réalisé au début, il était trop concentré à analyser la situation et préparer sa stratégie. Mais les paroles de l’inconnu l’ont fait tilter. Il ne peut pas le cacher, il a déjà vu le visage de cet homme à de nombreuses reprises sur des affiches. La plupart des gens n’auraient pas entendu parler de celui qu’on appelle l’ancien. Après tout, ses crimes ne sont pas le genre à apparaître dans les journaux. Mais pour quelqu’un qui travaille dans la marine et qui est sérieux dans son boulot, difficile de ne pas le connaître. C’est l’un des criminels les plus dangereux de West Blue, les primes de 30 millions de Berry, ça ne courre pas les rues dans une mer aussi tranquille. La réaction du lieutenant arrache un rire aux larbins de l’ancien, mais leur chef lui reste indifférent.

“Bien, je vois que nous sommes sur la même longueur d’onde. Dernière chance de partir et de me laisser tranquille.”

“Je dois dire que je ne m’attendais pas à vous trouver ici, l’ancien. Mais je suis dans l’obligation de refuser cette offre, la marine ne négocie pas avec les tueurs.”

“J’espère que vous ne le regretterez pas dans ce cas.” L’ancien se retourne en direction de ses hommes et commence à marcher lentement dans leur direction. “Feu à volonté.”

C’est tout ce qu’il a fallu pour que l’enfer s’abatte sur eux. Les pirates se sont rapidement mis à couvert et ont commencé à tirer. Les armes ennemis sont toutes d’excellente qualité, rien à voir avec les vieux fusils que la plupart des marines utilisent. Ils ont l’avantage de nombre, mais pour une fois c’est eux qui sont moins bien armés. Le lieutenant ainsi qu’une bonne partie des soldats essayent de tirer sur l’ancien qui s’éloignent d’eux, mais à chaque fois, l’ennemi arrive à éviter les balles avec des déplacements si rapides qu’ils sont à peine visibles.

Eïna sort son fusil et essaye de tirer aussi, mais ouais non, pas trop son truc. Elle a beau essayer de viser et de se concentrer, à chaque fois elle manque sa cible et de loin. Autour elle n'arrive même pas à suivre la situation. Tout avance vite, les marines et les criminels s’approchent petit à petit les uns des autres alors qu’ils se disputent chaque rocher pouvant servir de protection. La tranquillité de Hope’s Edge est gâchée par une cacophonie d'explosions qui viennent harceler continuellement les tympans d’Eïna. Alors qu’elle essaye de viser, un adjudant l’attrape par le col et la traîne jusqu’à l’unité du lieutenant, visiblement, elle est affectée à une nouvelle mission.

Le lieutenant Almeric voit bien qu’ils sont en désavantage, il a réuni quelques-uns de ses soldats qui ont lui semble être le plus fort en combat rapproché...Et Eïna. Parce que bon, il a vu dans son dossier qu’elle a arrêté un géant. Aussi absurde que ça puisse paraitre.

“Vous allez venir avec nous, en contrebas de notre position l’élévation va empêcher les ennemis de nous canarder, on va exploiter ça pour contourner leur position et les attaquer en revers.”

Ooooh, Eïna vient tout juste de comprendre ce que le lieutenant voulait faire, c’pas bête. Il a remarqué qu’avec l’angle de l’élévation, les pirates ne peuvent pas voir ce qu’il se passe dans une partie de la descente, donc s'ils arrivent à avancer et à contourner les positions ennemis … Eïna se demande comment le lieutenant arrive à penser à ce genre de trucs dans cette situation malgré les hommes qui meurent et les balles qui sifflent au-dessus de leurs têtes.

“Et surtout faites attention au leader ennemi. Il s’agit de l’ancien, un tueur avec une prime à 30 millions.”

L’escouade du lieutenant profite de la confusion générale pour se dégager du combat et commencer à faire leur tour des forces ennemies, ils y arrivent sans difficulté. L’ennemi ne les a pas remarqués. Eïna a gardé le coffre à bout de bras mais elle décide de le jeter dans un buisson juste avant que le lieutenant n’ordonne de passer à l’attaque. Pas d’arme à feu cette fois, ils sortent tous leurs armes de corps à corps et chargent les lignes ennemis.

Les criminels étaient concentrés sur leurs tirs, ils mettent du temps à réagir. L’escouade de dix arrive tout de suite à isoler 3 des brigands et le lieutenant mène le combat...Sauf qu’il y a quelque chose de bizarre, même à trois contre dix les criminels arrivent à tenir. Les marines attaquent avec leur sabre inlassablement, mais les criminels parre leur attaques et recule petit à petit sans paniquer malgré la différence de nombres. Ce ne sont que des larbins, mais ils sont forts. Eïna essaye de participer à la fête, mais les autres marines se sont mis sur son chemin et elle n'arrive pas à passer. Il a fallu une intervention du lieutenant pour achever les trois ennemis.

Suite à ça, les criminels remarquent leur présence et envoient une troupe pour les combattre. Cette fois, Eïna passe à l’attaque et arrive en première face aux ennemis. Elle est allée tellement vite qu’elle se fait encercler. Les brigands l'attaquent de tous les côtés en utilisant des couteaux, des rapières et des pistolets quand ils le peuvent. Eïna danse au milieu de leur rang en évitant chaque attaque avec une aisance incroyable. Toutefois, elle n’arrive pas à attaquer, les criminels sont efficace et bien organisés, ils ne lui laissent aucune ouverture et elle n’a pas de moyen de les attaquer en groupe comme ça,

Pendant ce temps, le reste de l’escouade arrive à avancer vu que l'ennemi est concentré sur Eïna. Toutefois, les autres marines sont en difficulté, les criminels ont réussi à obtenir les positions les plus avantageuses et les marines sont coincés et n’arrivent pas à riposter aux tirs ennemis, le sort de l’escarmouche va dépendre de l’attaque du lieutenant. Sauf qu’à ce moment-là, l’un des marines se met à hurler. Eïna suit la direction du bruit, et elle voit un soldat se tenir le bras, celui-ci avait l’air...Gelé. Face au soldat, le chef ennemi, celui qu’on appelle l'ancien, la regardait droit dans les yeux.

“La fille du bar hein. Je me doutais qu’il y avait quelque chose de bizarre avec toi, mais une marine … Vraiment ?”

Et merde.
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Eïna se lance dans les airs en sentant le danger arriver, la terre tremble sous les pas des criminels qui s’éloignent de l’assaut de leur chef. Il a raté sa première attaque, mais il la poursuit dans les airs et Eïna se retrouve à faire danser ses couteaux pour dévier des coups d’estocs qui menacent de la transpercer de part en part. Leur atterrissage se transforme en un bain de sang alors que l’ancien transperce les marines qui essayent de se mettre sur le chemin et qu’Eïna se jette au sol et coupe les tendons des jambes de ceux qui cherchent à l’attraper. Ce n’est qu’à ce moment-là que la gamine sent que quelque chose ne va pas, elle regarde ses mains et se rends compte soudainement qu’elles sont gelées, même ses couteaux sont recouvert d’une fine couche de glace, comme faisait-il cela ?

Eïna s’éloigne, le lieutenant Almeric s’interpose et ralentit la progression de l’ancien, il coupe l’air avec son sabre. Il aurait voulu toucher l’adversaire mais les mouvements de l’ancien font penser à une anguille. Là où Eïna esquive avec de grands mouvements qui l’éloigne largement de l’attaque, l’ancien mesure beaucoup plus ses efforts et fait des mouvements courts mais quasi-instantanés qui l’éloigne juste assez pour éviter l’attaque. Cela donne l’impression que le combat entre l’ancien et le lieutenant est serré, mais il a fallu une seule attaque pour démentir cette idée, en une fraction de seconde le couteau de l’ancien s’est retrouvé dans le ventre du lieutenant et le tueur revient à la charge pour attraper Eïna.

Eïna a utilisé le temps que lui a accordé le lieutenant du mieux que possible, il y a trop d’ennemis autour et ils sont tous putain de forts. Seul son avantage considérable en vitesse lui permet de les blesser et de les forcer à reculer. Elle a compris que la bataille n’est pas à leur avantage mais elle danse entre les lignes ennemies et alliées pour ouvrir la voie. Quelques instants de plus et elle pourrait changer la donne … Non, l’ancien revient déjà vers elle.

Elle n’a pas le temps de sauver ses alliées, elle n’a vu qu’une silhouette s'approcher d’elle par derrière, le sifflement d’une lame menace de lui faire perdre la tête, littéralement. Eïna est rapide et efficace dans ses mouvements, mais l’ancien n’avait pas besoin de son énergie pour l’égaler en vitesse et la surpasser de très loin en discrétion. Pas le choix, la gamine choisit de se jeter au sol, imperturbable l’ancien sort un flingue et tire encore et encore pendant qu’Eïna se roule au sol et galère à se relever.

Eïna recule une nouvelle fois, elle n’a évité les blessures que par miracle, elle s’attendait à une nouvelle série d’assaut. Mais l’ancien se tient face à elle, tel un mur de pierre imperturbable. Il sort une cigarette de sa poche et la fume sans quitter Eïna du regard. Puis, il pointe du doigt le champ de bataille derrière lui.

“Je reconnais que tu n’es pas mauvaise. Mais regarde autour de toi, ose nier le sort qui t’attend.”

Elle a pas envie pas quitter son ennemi du regard plus de quelques secondes, il serait tout à fait capable de l’attaquer pendant qu’elle a les yeux tournée, mais quelques secondes lui suffisent pour analyser la situation. Les marines sont en train de reculer, ils s'apprêtent à perdre la cabane, l’escouade du lieutenant est quasiment décimée, le lieutenant lui-même est blessé et fait face à deux adversaires. Eïna commence à paniquer, il n’y a rien qu’elle peut faire pour inverser cette situation. Même si elle arrive à éliminer l’ancien tout de suite et sans être blessée, est-ce qu’elle pourrait vraiment battre tous les criminels à elle seule ?

Elle ne voit franchement pas ce qu’elle pourrait faire. Mais peut-être que le lieutenant aura plus d’idées… Pour rejoindre le lieutenant, il faut déjà qu’elle se débarrasse du chef.

Elle ne peut plus rester sur la défensive et reculer pour protéger sa vie, elle frappe le sol de toutes ses forces et se propulse en avant pour inverser la direction du combat. Cette fois, c’est elle qui attaque.

Eïna profite du fait que son adversaire n’a qu’un seul couteau là elle en utilise deux pour attaquer à différents endroits, forçant l’ancien à faire plus de mouvements. Son adversaire recule légèrement, chaque coup est paré. Du coup, elle est obligée d’attaquer tout en avançant. À plusieurs reprises, l’ancien essaye de lui donner un croche-pied mais elle l’a vu venir. Sa lame vient érafler la joue de son adversaire et elle lève son couteau pour l’abattre sur l’ennemie comme elle le ferait avec un marteau.

Merde elle a trop avancée, son adversaire en a profité pour érafler son ventre avec le tranchant de sa lame. Elle elle est désespérée, reculer n’est pas possible maintenant qu’elle entends des ennemis s'approcher d'eux, ses attaques sont animées par le desespoire et ses mouvements ne sont plus guidées que par l'expérience et son instinct de survie. Des flash de douleur interrompant ses pensées occasionnellement lorsque que l’ancien arrive à caser une contre-attaque au bon moment, mais elle arrive à le faire saigner aussi. Le problème … C’est cette froideur qui imprègne chaque coup de son adversaire.

Boom. Un coup de pied avec la force d’un boulet de canon heurte le ventre d’Eïna et elle s’écroule au sol en tenant son ventre. Une main vient la relever en attrapant son cou, puis la soulève au-dessus du sol. L’ancien n’a aucun mal à la soulever d’une seule main.

“La marine ne t’a rien appris ? La passion est l’ennemie de l’efficacité.”

Entre deux respiration haletante, Eïna arrive à répondre :

“La passion...C’est...Ce qui me pousse...à...me battre!”

Elle essaye d’arracher le bras de l’ancien, puis de le griffer. Puis, dans son désespoir, elle revient à une stratégie plus basique, et elle crache au visage de l’ancien. Bizarrement, le poids contre son cou s’allège et elle en profite pour donner un gros coup de pied à l’épaule de l’ancien pour le faire reculer. Elle profite de ces quelques secondes pour courir jusqu’à atteindre le lieutenant, il était entouré par deux pirates mais elle attaque le premier par derrière en enfonçant son couteau dans son dos avant qu’il ne réagisse, l’autre essaye de lui tirer dessus mais préfère reculer plutôt que d'affronter Eïna seul.

Le lieutenant est dans un sale état, Eïna passe le bras d’Almeric autour de son épaule pour le soutenir, et fixe à nouveau son regard vers l’ancien. Il n'est pas grièvement blessé, mais pour la première fois elle voit une émotion sur son visage : Du dégoût. L’ancien a sorti un mouchoir en papier finement brodé et frotte vigoureusement sa joue comme pour effacer l’affront que lui a fait Eïna. Ça lui laisse un peu de temps.

“Vite, lieutenant, c’est la merde. Vous avez un plan ?”

Silence… Puis, le lieutenant finit par se décider.

“Matelot, il y a un den den mushi connecté en permanence au QG sur le navire, utilise le.”

“Quoi?! Mais il faudrait des jours pour que la marine arrive et le navire est à 2 heures de marche d’ici !”

“Ils doivent savoir ce qu’il c’est passé.”

“Mais… Et les autres ?”

“Tu ne comprends pas matelot. On a perdu, on ne pourra pas fuir, même moi avec mes blessures je n’arriverais jamais jusqu’au navire. Mais toi, tu es rapide. Court, fuit, et rapporte notre échec au QG.”

“Je peux pas vous laisser !”

Le lieutenant lui indique l’ancien d’un geste de la tête. Celui-ci est en train de regarder Eïna avec un regard meurtrier.

“Quelle autre option tu as ? Mourir avec nous pour rien ? Tu es la seule qui peut réalistiquement fuir, alors fait le.”

Eïna n’a que quelques secondes pour réfléchir, pas assez pour établir un plan. Mais suffisamment pour réaliser qu’elle a peut être une option, une option à laquelle le lieutenant ou l’ancien ne peuvent pas penser parce qu’ils ignorent sa relation avec ce village...Mais il faudrait réussir à convaincre les pionniers.

“Lieutenant. Je crois qu’il me reste une option, mais je dois fuir avant ça. S’il vous plaît, essayez de garder tout le monde en vie, j’essayerais de vous sauver.”

Le lieutenant ne sait pas de quoi elle parle, mais il hoche la tête.

“Je commence à croire que tu caches vraiment quelque chose, matelot. Mais si ça peut nous sortir de là...Alors fait le.”

Eïna hoche la tête, et sans plus attendre elle bondit en avant pour foncer en direction d’un buisson, celui qu’elle a utilisé pour cacher le coffre. C’est manifestement l’objet le plus important dans la cache de contrebande, et si il est suffisamment cher alors peut être qu’elle pourra l’utiliser comme outil de négociation. L’ancien est surpris pendant un instant, il ne sait pas pourquoi elle part dans cette direction au lieu de fuir directement ou de l’attaquer, il allait la poursuivre, mais il se fait intercepter par le lieutenant qui a décidé d’ouvrir la voie à Eïna. Elle en profite pour sortir le coffret et courir dans la direction opposée : Droit vers la falaise.

Plusieurs criminels la voient arriver, les impacts de balles créent de petits trous dans le sol, mais difficile de toucher la gamine. Un des ennemis se met sur son chemin, par pur réflexe Eïna fait une glissade au sol, esquivant un coup de rapière et passant entre les jambes du méchant tout en lui entaillant le talon sur son passage. Il hurle de douleur, le hurlement qui attire l’attention générale.

“Merde ! Chef, elle a volé le masatsu no mi ! ”

L’ancien et Eïna se croisent du regard, elle jette un coup d'œil au lieutenant qui se vide de son sang au sol pendant que l’ancien n’a d’yeux que pour le coffre qu’elle a volé.

“Finissez les marines tout de suite et poursuivez la gamine !”

Eïna a un peu d’avance, sauf que bientôt c’est la plupart des criminels qui se mettent à la poursuivre, elle saute de rocher en rocher pour éviter la pluie de balles qui s'abat sur elle. Surtout elle doit rester en mouvement parce que l’ancien est sur ses trousses, et il va vite le bougre. Avant qu’il ne la rattrape, elle arrive jusqu’à la falaise et commence à escalader, l’ancien essaye aussi d’escalader mais sur ce point il n’est pas aussi rapide qu’elle. Une chose qu’Eïna n’avait pas prévu, c’est que pendant qu’elle escalade elle une cible facile. Une balle, puis une deuxième s’enfonce profondément dans son dos et manque de la faire tomber. Mais elle continue, gardant le coffre sous son bras. Une fois arrivée en sommet, elle part immédiatement se cacher. Elle se fait toujours poursuivre, mais elle a un peu d'avance pour se cacher.
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Quelques heures plus tard…



Eïna entend des bruits de pas juste au-dessus d’elle, même sa respiration lui semble trop bruyante, surtout qu’elle a du mal à respirer avec ses blessures et la falaise étroite qui lui sert de seule cachette. Cela fait tellement longtemps qu’elle fuit ses ennemis qu’elle a perdu toute notion du temps. Elle aurait pu se douter que l’ancien était tenace, mais elle l’a sous-estimée. Il ne l’a jamais lâché d’une semelle et il était prêt à pousser ses hommes de main jusqu’à l’épuisement pour la poursuivre.

Elle a fini par comprendre comment les distancer, ils ne sont pas capables de monter aux falaises aussi rapidement qu’elle, et ils ne connaissent pas le réseau de grottes donc quand elle se cache à l’intérieur, ils sont un peu perdus. Mais ça n’a jamais été suffisant à chaque fois qu’elle pensait avoir trouvé une cachette sécurisée, l’ancien fini par la rattraper. Durant l’après-midi, ils ont croisé le fer une demi-douzaine de fois, avec Eïna qui reste sur la défensive et fuit autant que possible. Il a tout de même réussi à l’entailler à plusieurs endroits, elle commence à sentir les effets de la perte de sang : Sa vision se fait flou, elle a du mal à garder l’équilibre et sa force l’abandonne petit à petit.

“Vous l’avez trouvé ?”

Une voix masculine, pas celle de l’ancien, mais pas rassurante pour autant.

“Rien à signaler … Je crois qu’elle est descendue au bord de l’eau, c’est ce que j’aurais fait moi.”

“Vérifier quand même les environs ! On est jamais trop prudents. ”

Ils sont là ! Et ils s’approchent...Eïna se sent toujours capable de repousser quelques hommes de mains, mais ils sont beaucoup trop bien organisés, ils évitent de se battre en solo et appellent l’ancien aussi rapidement que possible. Pendant un moment, elle a essayé de les traquer et d’attaquer des criminels isolés, elle a eu un peu de succès en les attaquant par derrière. Mais après ça, ils ont commencé à se balader par groupe de 4 et c’est devenu difficile.

Il n’a rien qu’elle puisse faire de plus, elle passe sa main sur sa bouche, se recroqueville en boule au fond de la brèche et attends… Pour en arriver là, elle s'était jetée du haut d’une falaise pour se réceptionner sur un gros caillou. Quand elle était petite, elle était tombée accidentellement à cet endroit et elle s'était cassé la jambe, mais depuis le temps à force de tomber elle a appris à se réceptionner et elle a juste failli briser son dos au lieu de sa jambe, progrès !







Eïna reste immobile pendant un long moment, elle attend avec impatience d’entendre un cri ou le sifflement d’une lame lorsqu’elle se fera découvrir. Mais rien. Au bout d’une longue course poursuite, elle a réussi à se cacher et à perdre de vue les méchants. Elle soupire de soulagement, mais ça ne veut pas dire qu’elle a gagné, loin de là. Elle est dans un sale état et nul doute que les pirates ne vont pas s’arrêter juste parce que la nuit s’apprête à tomber.

Dans le doute, elle reste dans son trou pendant une trentaine de minute encore, jusqu’à ce que les dernières lueurs du soleil disparaissent. Elle sort du trou qui lui a sauvé la vie et regarde autour d’elle, personne en vu... Elle court et longe la falaise, elle ne tarde pas à grimper pour s’éloigner encore plus. Après avoir pris un peu de hauteur, elle jette un coup d'œil au village. Il y a des lumières qui se déplacent dans les rues, ça veut probablement dire que les méchants la cherchent encore … Elle a besoin de se soigner, et très vite. Sinon, elle ne pourra pas libérer les marines. Et accessoirement, elle pourrait en mourir. Si elle avait pu entrer dans le village, elle aurait pu demander de l’aide rapidement, mais il y a quand même une personne qui peut l’aider à l’extérieur du village.

Eïna continue de grimper Red Line, elle a passée tellement de temps à grimper que ses doigts commencent à gonfler et sont recouverts de poussières de roche. La dernière personne qui peut l’aider habite beaucoup plus haut. Habituellement, pour rejoindre cette personne, elle suivait juste le sentier principal et faisait un détour via une grotte. Mais nul doute que le passage principal sera gardé par l’ennemi, du coup elle est obligée de gravir la falaise. Lorsqu’elle arrive enfin au sommet, elle se rend compte que ses doigts ont commencé à saigner et sa vision est très limitée, elle a l’impression que tout est devenu flou, elle ne porte plus le coffret, elle le traîne derrière elle. Mais il faut qu’elle avance... Lentement, titubant, rampant... Elle suit un chemin qui lui était extrêmement familier par le passé, descends plus bas en utilisant une corde, arrive dans une grotte, suit l’eau…

Puis, elle s’écroule au sol.
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Quand elle se réveille, elle ne sait pas exactement où elle est. Elle est sur un lit, un toit obscur au-dessus d’elle...Oh. Une grotte. Elle a un moment de panique, mais elle bouge ses mains et ses jambes et se rend compte qu’elle n’est pas attachée. Qu’est-ce qui c’était passé hier ? Le retour à la maison...L’attaque, ou plutôt la défaite. Puis...La fuite ? Elle se souvient de la faille ou elle est restée cachée pendant un long moment. Ah oui !  Après, elle a escaladée. Mais est-ce qu’elle est arrivée où elle voulait ? Elle ne se souvient pas de ce qu’il s’est passé entre l’escalade et son réveil…Elle ferme les yeux, et se rendort rapidement.

Lorsqu’elle se réveille, elle voit un visage familier. Elle fronce les sourcils pendant un moment, mais elle finit par relier les bouts manquant de sa mémoire, elle a bien réussi à arriver à sa destination.

“Grand-mère Lucia !”

Lucia n’est pas la vraie grand-mère d’Eïna, c’est juste le nom que tout le monde lui donne. La dame est une très vieille femme énigmatique qui prend soin des enfants de Hope’s Edge. Eliott, le garçon qu’Eïna a rencontré il y a quelques jours dans la cellule, a été élevé par Lucia. La pauvre dame a eu énormément de patience pour supporter les bêtises d’Eïna et de son petit gang.

Eïna se rend compte qu’elle se sent beaucoup mieux, Lucia a dû la soigner. Il y a longtemps, la vieille femme avait implorée Ophélia, la mère d’Eïna, de lui enseigner la médecine. Lucia avait été une élève particulièrement enthousiaste, et visiblement elle a fait du beau travail avec les blessures d’Eïna. Elle est toujours fatiguée, mais elle n’a plus qu’une seule envie : Se remettre au combat.

“Bonjour Eynaelle, bien dormi ? ”

“Grave ! Mais attend grand-mère c’est pas le moment de dire ça. Qu’est-ce qui c’est passé hier soir ? Les marines...L’ancien...Le combat !”

“Bof. J’ai fait des pancakes si tu veux.”

“Oh ouiiii”

Eïna se réveille petit à petit et se dirige vers la table de la cuisine. Là-bas, elle voit toute une colonie d’enfants qui la regardent avec de gros yeux, certains sont trop jeunes, mais plusieurs d’entre eux se lèvent et hurlent en la voyant entrer.

“Eyanelle ! ”

“Alors c’est elle?”

“Quoi?! Mais depuis quand elle est là ?”

“Je croyais qu’elle allait mourir y avait plein de sang…”

“Hey Eynaelle ! C’est toi qui a tapé les bandits?”

“Mais c’est qui Eynaelle?!”

Ah. Ouais sa présence cause un sacré bordel dans l’orphelinat/garderie du village. Elle regarde les enfants et adolescents qui l'entourent, elle est surprise d’arriver à mettre des noms sur des visages qui ont énormément changés depuis le temps. Elle allait s’essayer à répondre, mais Lucia intervient.

“Doucement les enfants, Eynaelle est fatiguée, laissez la manger. Et c’est une marine maintenant donc attention elle pourrait vous envoyer en prison si vous faites trop de bêtises !”

La réponse de Lucia est saluée par un grand “quooooi?!” mais tout le monde s’éloigne et laisse manger Eïna en silence... Toutefois, ça perturbe un peu Eïna de manger pendant qu’il y a une vingtaine de regards qui l'espionnes en permanence. Mais bon, les pancakes de grand-mère Lucia sont légendaire alors elle va pas se retenir pour si peu. Quand elle finit, elle lève la tête et voit que toute la pièce attend avec impatience. Alors elle se met à parler.

Elle leur raconte qu’elle vivait ici avant, comme eux. Que ses parents ont eu des ennuis quand le gouvernement a trouvé le village, qu’elle était dans un cirque, qu’elle a rejoint la marine, et que maintenant elle est là pour leur débarrasser des méchants. On lui fait remarquer que ça a pas l’air d’avoir marché, mais elle hausse juste les épaules.

“Ils auront gagné quand moi j’aurais abandonné, et c’est loin d’être arrivé.”

Il y a un nouveau “Oooh” général dans la pièce alors que ceux qui l’ont bien connu avant ont l’air particulièrement surpris. Mais Lucia vient lui parler.

“Ah tu as mangé, les autres pionniers voulaient te voir. Mais je crois pas que tu es en état de discuter ...”

“Non c’est bon ! Je voulais les voir justement. Vous avez trouvé le coffre que j’avais sur moi ?”

“Oui je l’ai caché.”

“Alors il va falloir que je le montre aux pionniers, et à oncle Jonathan aussi.”
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Eïna est assise au bout d’une table, autour d’elle il y a les 6 vieux qu’on lui avait appris à respecter : C’est les pionniers, ceux qui ont fondé le village et qui continuent d’assurer sa sécurité. le vieux Don, le propriétaire du bar et mamie Lucia font partie des pionniers. Mais une autre personne participe également. Oncle Jonathan est debout dos au mur, visiblement agacé d’avoir été ramené ici suite à la demande d’Eïna. C’est papy Don qui commence la conversation.

“Sans surprise, tu noteras quand tout c’est passé comme je l'avais prévu.”

Eïna aussi les yeux au ciel.

“Oui bon, je le reconnais. Mais ça se serait mieux passé si on avait eu votre aide. On est là pour vous quand même.”

C’est un autre pionnier qui prend la parole cette fois.

“Hmpf, combattre aux côtés de la Marine ? Hors de question. Qu’on soit bien claire, si on t’écoute c’est seulement parce qu’on a toujours de l’affection pour la petite Eynaelle qu’on a connu et pour la famille Nélèstia en général.”

Le vieux Don enchaine.

“Ce que tu ne comprends pas, c’est que personne ne peut tenir tête à leur chef, on a essayé. Tu as juste réussi à attirer plus de problèmes sur nous. Le gouvernement mondial ne va pas ignorer la capture de toute une section de leurs laquets.”

Eïna soupire longuement.

“Si vous vous voulez pas combattre dans le camp de la marine je comprends, mais l’ennemi de votre ennemi votre mon ami. On est venu, on va capturer les contrebandiers, et après on va se barrer. Et vous, vous aurez plus de problème avec eux et tout le monde est contente. Sauf les méchants. Et pour l’ancien … Y a peut être quelque chose qui peut changer la donne.”

Jonathan éclate de rire entendant les paroles d’Eïna.

“À t’entendre on pourrait presque croire que tu as gagné, pourtant vous vous êtes fait massacrer non?”

“J’ai pas eu de problème à tenir tête à l’ancien, il est pas invincible. Justement, c’est pour ça que je vous ai appelé tonton, j’ai besoin que vous ouvriez ce coffre. Je suis prête à payer 200000 berries pour.”

Eïna place le coffre sur la table, et soudainement les pionniers se taisent et se regardent entre eux. Elle ne comprend pas pourquoi. La somme qu’elle propose est certes colossale pour un village où tout le monde est pauvre, mais en même temps Jonathan est le seul à savoir déverrouiller un coffre comme ça dans le coin donc bien le payer c’est la moindre des choses. Mais on dirait qu’il y a quelque chose qu'ils ne lui ont pas dit. Lucia prend la parole.

“Si vous ne voulez pas lui en parler, messieurs, alors je vais le faire moi.” La grand-mère regarde Eïna avec un petit sourire triste. “Ce matin, les contrebandiers hurlent partout dans le village qu’ils ont une offre pour toi : Le coffre contre la libération des marines. Ça gâche ton plan non? On pense que tu devrais accepter leur offre et fuir, même s'il y a un risque qu’ils ne vous laissent pas revenir à votre bateau.”

Eïna réfléchit un instant avant de dire.

“Je vais prendre leur offre alors. Mais je préfère quand même ouvrir le coffre dans le doute. Tonton, le prix te plait ?”

Jonathan s’approche et prend le coffre, il inspecte la serrure. Bien sûr que le prix lui plait, c’est pas tout les jours qu’il se fait autant d’argent pour quelques minutes de travail.

“Huuum...Solide. Beaucoup d’efforts pour empêcher quelqu’un de forcer la serrure. Mais pas particulièrement subtile, j’ai déjà vu ce type de serrure avant...Laissez-moi dix minutes.”

Le charpentier sort toute un attirail d’outils aux formes très précises et commence à jouer avec la serrure, les pionniers observent avec dignité pendant qu’Eïna s’est levé et attends avec une impatience manifeste. Soudainement, un clic est entendu. Jonathan se retourne vers Eïna, et il lui tend la paume de sa main. La gamine lève les yeux au ciel, récupère son argent de sa poche et place plusieurs billets dans la main de Jonathan. Il s’éloigne tout de suite après et Eïna s’approche pour ouvrir lentement le coffre.



À l’intérieur, il n’y a qu’une seule chose : un fruit. Visiblement, le coffre a été fabriqué spécifiquement pour s’adapter à la forme du fruit. Et pour cause, ce fruit ne ressemble à aucun autre qu’Eïna a vu par le passé. Il est parfaitement circulaire, d’une couleur bleu tacheté par endroit de vert et de rouge. Les taches semblent former un pattern spécifique, mais Eïna ne voit pas ce que ça pourrait représenter. Quand elle tend la main pour l’attraper, le fruit lui glisse entre les doigts comme si elle essayait d’attraper de la glace, elle galère pendant un moment, mais elle finit par trouver une partie du fruit qui, à l’inverse, est extrêmement facile à attraper. Elle en serait presque collante.

Il y a un silence pesant qui s’est abattu sur la salle, pas besoin d’échanger le moindre mot parce que tout le monde a compris à quoi ils ont affaire : Un fruit du démon.



Eïna sourit, puis se tourne vers les pionniers.

“Vous seriez prêt à vous battre avec moi ? Les marines seront là, mais vous n'avez qu’à dire aux villageois que vous vous battez en l’honneur de ma mère.”

Il y a un silence dans la salle, puis la sentence retentit.

“Non.” Quatre fois. Papy Don est contre elle.

“Oui”. Deux fois. Grand mère Lucia est de son côté

Eïna réfléchit. Il lui faut juste deux voies pour faire tourner la donne. Si les pionniers sont d’accord, d’autres villageois se joindront à elle, et elle aura suffisamment de renforts pour tenir tête aux criminels.

“Papy, qu’est-ce qui t’empêche de me rejoindre ?”

“Il y a plusieurs choses, je ne pense pas que tu pourrais battre l’ancien. Je ne pense pas que tu sois suffisamment gradée pour nous protéger des représailles de la marine. Je pense qu’une défaite signerait notre mort à tous. Et pour finir, je vois pas ce qu’on pourrait faire de plus, une cinquantaine de marine n’ont pas suffit à les battre et toi tu aurais pas survécu si Lucia ne t’avais pas soignée. Prend pas ça trop personnellement Eynaelle, je fais ce qui est nécessaire c’est tout.”

Les autres pionniers qui sont en désaccord approuvent les paroles de Don, elle doit donc réussir à prouver trois choses : 1- La marine ne leur veut pas de mal. 2- Elle peut gagner contre l’ancien 3- Ils ont une vraie chance de gagner la bataille. Il y a du boulot quoi.

“Je crois que je ne vous ai pas bien expliqué pourquoi j’ai décidé de rejoindre la marine.”

Jonathan qui regarde le fruit du démon avec une avidité non dissimulée éclate de rire.

“C’est le moins qu’on puisse dire gamine.”

“Vous vous êtes jamais dit que les marines ne sont pas capables de comprendre notre point de vue ? La plupart d’entre eux viennent de familles normales, des gens qui n’ont pas rencontré les mêmes difficultés que nous. Comment est-ce que tu peux comprendre notre monde si tu n’as jamais vécu dedans. Au début, je voulais rejoindre la marine pour cette raison. Parce que j’ai quelque chose à leur apporter que peu d’autres peuvent : Je peux sympathiser avec les criminels, je peux comprendre les défavorisés. J’apporte un point d’vue que les autres n’ont pas, là où je vais j’essaye de réconcilier les autres. ”

Elle reprend son souffle, ils essayent de l’interrompre, elle fronce les sourcils et continue plus fort.

“J’ai pas fini ! Quand j’ai rejoint la marine j’avais pas une opinion d’eux meilleure que la vôtre. Ils ont enlevé mes parents, détruit ma famille. Je les haïssais. Mais vous connaissez maman, jamais elle aurait voulu ça. Elle m’aurait dit de les comprendre mieux qu’ils ne se comprennent eux-même avant d’oser les détester, alors c’est ce que j’ai essayée de faire. Et en cours de route je me suis rendu compte que je ne pouvais plus les détester. Il y a de tout chez la marine, des hommes violents, des pervers, des idiots mais ils sont encerclés par des hommes de courage et de devoir qui ont réellement envie de faire la différence. Vous pensez qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans la marine, mais en fait, il y a quelque chose qui ne va pas avec notre monde. La marine fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a et bon sang parfois c’est difficile.”

Eïna regarde les pionniers un à un, il y a encore un doute dans leur regard, elle le sent. Mais grand-mère Lucia sourit et hoche la tête.

“Et en ce qui concerne les marines qui sont venus ici, vous devez savoir qu'ils n'ont jamais eu l’intention de faire quoi que ce soit sur Hope’s Edge. Vous pensez peut-être qu’ils vont vous agresser ou enquêter sur ce que vous avez fait avant. Mais le truc, c’est qu’ils ont pas que ça à foutre. Il y a de vrais problèmes partout dans les mers, ce village ne fait de mal à personne. Je ne sais même pas pourquoi le gouvernement a déployé tant d’efforts il y a quatre ans, avec les infos que j'ai, ça me semble être du beau gâchis. Cette fois, les marines n'ont qu’un seul but : Récupérer la contrebande. Notre lieutenant nous a clairement dit qu’on est là pour ça, et il nous a prévenu qu’on devait tout faire pour éviter d’attirer l'attention des locaux. On préfère tous éviter les effusions de sang inutiles, la marine n’aime pas tuer pour rien. Et tant que j'en suis à parler du lieutenant, je vais conclure en disant qu’il n’a eu aucun mal à m’ordonner de fuir, à faire face à l’ancien pour protéger mes arrières, à se sacrifier juste pour qu’un de ses soldats puisse fuir. Une personne avec de mauvaises intentions ‘ferait jamais ça.”

Il y a un long silence suite à son discours, pas d’applaudissement ou toute autre éclat de joie. Mais ça, la gamine s’y attendait. Au moins, ils ont l'air d’y réfléchir honnêtement. Papy Don reprend la parole.

“Ça n’empêche que nous avons toujours un autre problème : L’ancien. On a personne qui peut le battre et il peut facilement massacrer nos rangs et causer des dégâts considérables à lui tout seul.”

Eïna sourit, et place le fruit du démon sur la table.

“Comme je l’ai dit, le combat entre moi et l’ancien était serré. Si ce fruit du démon est utile, alors il pourrait être suffisant pour me donner l’avantage.”

Don a pas l’air convaincu.

“Admettons que le pouvoir du fruit du démon ne soit pas complètement inutile en combat. Si tu manges le fruit alors là ils vont juste utiliser les marines comme boucliers humains. Donc même si on arrivait à gagner, on serait tenu responsable de la mort des marines.”

Eïna affiche juste un grand, très grand sourire.

“J’ai jamais dit que j’allais refuser leur offre.”

“Alors comment vas-tu faire ?”

"J’vais vous expliquer ...”
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Deux heures plus tard,
Village de Hope’s Edge,
Point de vue de l’ancien.



Dans son métier, la patience est une qualité primordiale. Il y a toujours beaucoup d'opportunités pour tuer une cible. Mais si on se précipite, on pourrait prendre des risques alors qu’une meilleure opportunité attendait juste 5 minutes plus loin. Pourtant, il y a des moments où la patience ne le met pas à l’aise, et c’est une de ces fois.

Ils auraient dû réussir à attraper la fillette de la marine, elle était rapide certes, mais ses hommes sont très bien entrainés. Il le savait. Après tout, c’est lui qui s’en était chargé. Alors comment expliquer cet échec ? Il y avait quelque chose qui clochait. Leurs ennemis avaient trouvé leur base en un éclair, et quand la fillette fuyait elle arrivait toujours à trouver une grotte opportune, ou elle sautait dans les airs et se rattrapait sur un bord dont elle ne pouvait connaître la présence avant de sauter.

Il voyait deux options pour expliquer ces anormalités : La fillette était dotée d’un talent naturel pour le haki de l’observation, ce qui expliquerait ses mouvements surnaturels. Ou alors, elle connaissait mieux le terrain qu’eux. Il ne savait pas laquelle des deux options serait plus mauvaise. Il n’était plus un amateur, il avait pris le temps d’étudier le terrain continuellement depuis qu’il s'était installé dans cette déchèterie qui souille la beauté des falaises.

Dans tous les cas, pour l’instant, il semblerait que la fillette n’est pas daignée pointer le bout de son nez. Il avait l’intention d’attendre jusqu’à la tombée de la nuit. Il avait placé des éclaireurs sur la sortie du village, il doutait que la fillette puisse revenir au bateau sans qu’il en soit informé.

L’ancien posa son regard sur leur prisonnier. Le lieutenant avait continué à se battre jusqu’au bout, chose que l’ancien pouvait respecter. Mais il y avait toujours un certain optimisme naïf avec les troupes de la marine, ils les trouvaient beaucoup moins intéressant que ceux du Cipher Pol, qui ont toujours eu comme mérite d’avoir une philosophie qu’il pouvait comprendre : Le gouvernement mondial ont toujours été les grands gagnants, pourquoi ne pas se ranger de leur côté et profiter de la vie ?

“Il semblerait que votre matelot vous ait abandonnée, lieutenant.”

Le lieutenant était dans un sale état, mais ils avaient fait en sorte de le soigner.

“C’est une bonne chose, elle a fait ce qu’elle avait à faire.”

“Vous n’avez donc pas peur de mourir ?”

“Oh si, mais j’aurais plus peur de ne pas être à la hauteur des responsabilités qui m’ont été confiées."

Sottises. Il pouvait sentir la terreur du lieutenant. Il ne comprenait décidément pas cette passion, ce feu brûlant qu’on pouvait trouver chez certains pirates et marines. Il avait soudainement très envie de fumer, mais ce n’était pas le bon moment pour. Il lève les yeux au ciel et aperçoit du mouvement en hauteur. Puis, une silhouette qui saute et atterrit sur un toit plus loin.

“Ma foi, je reconnais avoir parlé trop vite.”

La gamine s’approchait en sautant de maison en maison avec une agilité semblable à celle d’un minks. Ah non. Une nouvelle fois, la fillette l’a fait parler trop vite. Il semblerait qu’elle ait...Glissée ? En tout cas, elle avait failli tomber d’un toit. Mais elle s'était rapidement relevée. L’ancien trouvait cela étrange, durant leur combat et durant son évasion, la fillette avait démontré des mouvements qui l’avaient impressionné, est-ce quelqu’un d’aussi agile pouvait faire une erreur aussi banale ?

En tout cas, la voici qui se place en hauteur face à ses hommes. Les marines avaient étés attachés entre eux et placés au milieu d’un cercle défendu par une douzaine de ses hommes avec lui à leur tête. La gamine prend la parole.

“Yo ! ‘Parrait que vous m’avez appelé. J’peux vous aider le vieux ?”

Provocation. Pas particulièrement efficace qui plus est. Que cherchait-elle à accomplir ? Qu’aurait-il fait à sa place...Hum. À sa place, s'il avait été en position de faiblesse il serait venu avec plus de confiance que ce qu’il avait réellement, c’était peut-être de cette manière que la fillette voulait lui faire croire qu'elle est position de force.

“Je ne suis pas intéressé par ton jeu ma fille. Donne-moi le coffre.”

“Libère les soldats !”

“Je libère le lieutenant, tu poses le coffre au sol, je libère les soldats, tu recules doucement en laissant le coffre derrière, je laisse tout le monde partir puis je récupère le coffre.”

Il aurait pu essayer d’arnaquer la fillette, mais ce n’était pas dans ses intérêts. Le masatsu no mi était un fruit particulièrement utile pour certains types de combattants, et celui qui les a engagés ne tolérerait jamais sa perte. Tout le reste de leur cargaison avait une importance plus qu'accessoire, seul le fruit comptait.

L’échange se déroula sans encombre. Bientôt, le lieutenant partait rejoindre la fillette. L’ancien remarqua que la fillette s’est précipitée pour chuchoter quelque chose à l’oreille du lieutenant, il avait l’air surpris. Peu importe, après avoir libéré les derniers prisonniers, l’ancien remis enfin la main sur le coffre. Derrière lui il pouvait sentir le soulagement de ses hommes, ils ne se feraient pas exécuter par le supernova cette fois. Et si il devait être honnête avec lui-même, l’ancien était soulagé aussi.

Toutefois, l’ancien ne pouvait pas soulager un instinct qui lui disait que quelque chose n’allait pas avec cette situation. Il y avait de petites irrégularités qui commençaient à lui faire se poser des questions. Intrigué, il inspecta le coffre, rien n’indiquait qu’il avait été forcé...Il sortit la seule clé et l’ouvrit pour voir le fruit à l’intérieur, intact. Il hocha la tête en direction de ses hommes et ils commencèrent à se diriger vers la cabane pour récupérer le reste de leur matériel. Maintenant qu’ils avaient sauvé le fruit, plus de raison de s'attarder dans les environs. Les marines appelleront très certainement des renforts. Mais sur le trajet, il y avait toujours quelque chose qui l’inquiétait. Un petit doute qui refusait de se plier à la rationalité. Une nouvelle fois, il ouvrit le coffre pour l’inspecter. Rien, le fruit est intact. Il attrapa le fruit par le côté ou la friction était plus élevée, et le souleva. Pas de piège à ce niveau-là, impossible de contrefaire l’effet qu’avait le fruit sur la friction, ce pouvoir était unique. Mais alors qu’est-ce qui le déran…

Puis soudainement l’ancien réalisa ce qui venait de se produire.

Il n’y a jamais eu besoin de manger tout un fruit du démon pour avoir ses pouvoirs, même si la plupart le faisaient par acquit de conscience.

Après avoir retourné le fruit, l’ancien s'était rendu compte qu’un petit morceau manquait, à peine quelques centimètres, mais c’était suffisant. La fillette... Elle avait glissé sans la moindre raison sur le toit. L’air surpris du lieutenant, la confiance de la fillette pendant leur interaction... C’était si évident, il a été trop pressé d’en finir avec cette histoire qu’il pensait déjà finie, et ça lui a coûté extrêmement cher.

“Lieutenant ?”

“Chef ?”

“Prévenez tous les hommes, ils nous ont bernés. La fillette a mangé le fruit, je la veux morte.”
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Pendant ce temps-là,
Du côté d’Eïna.



Le plan a fonctionné comme sur des roulettes ! Ou comme sur un sol glissant visiblement. Ouais, va falloir qu’elle s'habitue à ça.

“Et donc... Ta peau est glissante maintenant ?” Lui demanda le lieutenant Almeric.

“Nop. J’aurais voulu, mais je crois pas. Pendant que j’essayais j’ai parfois rendu le sol collant et d’autres fois glissant. C’est grave chiant, je sais pas comment contrôler ça. Genre ça arrive juste.”

Eïna n’a eu qu’une heure pour tester son nouveau pouvoir. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça a été un sacré moment de panique. Honnêtement, la gamine aurait préféré un pouvoir comme celui de la reine céleste, ça aurait réglé leur problème d’ancien sans casse tête. Mais là ils ont failli tout annuler quand ils ont vu qu’Eïna arrivait même pas à se tenir debout lorsque son pouvoir se manifeste, et encore moins le manifester comme le souhaite. Toutefois, pour tester le vieux Don a proposé aux pionniers d’essayer d'attraper la gamine. Quand ils l’ont fait, Eïna a inconsciemment activé ce nouveau pouvoir et ils se sont tous rétamés au sol. Héhéhé, elle pourrait s’y habituer à ça.

“Je vois, mais ils vont finir par remarquer ce que tu as fait. Tu as un plan ?”

“Ouep, on va les attendre en hauteur. Il y a des grottes qu’on connaît bien, un terrain difficile à pratiquer et de petites falaises à escalader. Les habitants du village vont se battre avec nous.”

“Attends... Comment as-tu réussi à convaincre les villageois de participer au combat ? Je croyais qu’ils étaient très hostiles à la marine.”

“Oooh que oui, ils le sont. Mais j’ai pas été très honnête avec vous, désolé. En fait, si j’ai réussi à trouver la cabane, c’est parce que l’un des chefs du village m’a donné son emplacement. Ce village, c’est pas n’importe quel village pour moi, c’est là où j’ai grandi. Je connais du monde ici. C’pas un truc dont je parle souvent parce que bon, vous vous doutez qu'il y en a qui me reprocheraient d’avoir grandi parmi des criminels. Mais du coup, ils me font plus confiance qu’à vous.”

Le lieutenant sourit, tout devenait plus clair maintenant.

“Je comprends, tu as bien raison. Ce n’est pas le genre d’informations qu’il faut donner à n’importe qui. Merci de nous avoir sauvé matelot, on va faire de notre mieux pour garder les villageois en vie.”

Eïna et Almeric échangèrent un sourire. Puis, ils continuèrent de courir. Actuellement, ils sont en train de suivre le sentier principal de village suivi par le reste des marines. Plusieurs d’entre eux sont blessés et ont du mal à monter, ils ont aussi perdu des hommes durant la bataille. Mais ils sont encore prêts à résister. Et plus haut,  Eïna voit les hommes du village qui les attendaient avec quelques armes à distribuer aux ex-prisonniers. Le vieux Don les attendait en haut.

“Grouillez-vous putain ! Ils sont en train de revenir vers nous.”

Le lieutenant ignora l’insolence du vieil homme et commença à organiser ses troupes.

“Soldats ! Que les plus grièvement blessées continuent et se réfugient dans des grottes. Les autres, prenez n’importe quelle arme et préparez-vous au combat. Nous allons rester en première ligne et laisser l’utilisation des armes à feu aux civils. Certains des civils risquent d’être hostiles à notre présence, n’y faites pas attention, nous avons tous les mêmes objectifs."

Initialement les pionniers voulaient rester sur la défensive en haut des falaises, mais après avoir analysé les effectifs, le lieutenant leur a fait remarquer que l’ennemi à l’avantage en matière d’arme à distance. Le mieux qu’ils puissent faire, c’est utiliser le nouveau pouvoir d’Eïna pour créer le chaos et forcer un combat au corps à corps, là où ils peuvent profiter pleinement de leur avantage en nombre.

Le champ de bataille peut être approximativement divisé en trois parties, une grande montée interposées de rochers semblable à des menhirs qui mènent à un ensemble de petites falaises pouvant être escaladées sans grandes difficultés. Et enfin, en haut des falaises, on trouve l’accès à un long réseau de grotte qui va être le dernier lieu de combat possible, celui où les armes à feu ne serviront plus à grand-chose. Mais aussi celui où ils n’auront plus la possibilité de fuir.


Tout était prêt. Il leur reste plus qu’à attendre l’arrivée des ennemis.
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Pendant la fin des préparations, Eïna restée cachée derrière un rocher, guettant l’arrivée des ennemis. Elle est bien obligée de reconnaître qu’elle est fébrile, le bon déroulement de la bataille va dépendre entièrement d’elle, et de ses nouveaux pouvoirs. Sauf que non seulement elle ne comprend pas les pouvoirs qu’elle a obtenu, mais en plus elle va devoir utiliser ce fruit tout en occupant l’ancien qui risquerait de causer un massacre dans les lignes alliées si elle ne l'arrête pas.

L'attente fut insoutenable pour elle, mais enfin, les ennemis s'approchèrent. Elle doit reconnaître qu’ils ont une certaine classe à avancer en ligne avec leur uniforme de mafieux. Ils ont pris tout leur temps, et c’est pas pour rien, Eïna reconnaît certaines des armes venant de la cache de contrebande. C’est pas juste des fusils, il y a des armes lourdes dans le tas.

Plus loin, derrière des rochers, les villageois avancent et commencent à tirer sur l'ennemi, ils se font rapidement bombarder par un barrage continue de tirs. Mais l’ancien n’intervient pas, donc Eïna reste en retrait aussi. Elle attend le signal. L’ennemi avance lentement, luttant ardemment pour prendre chaque point sécurisé. Ce n’est que lorsque les criminels menacent de s’approcher à une distance dangereuse des troupes alliées que le lieutenant leva un drapeau pour ordonner à Eïna de passer à l’action.

La jeune fille retire immédiatement ses chaussures, elle ne sait pas si c’est vrai ou juste une impression mais on dirait que c’est plus facile d’utiliser son pouvoir quand elle a un contact direct avec le sol. Elle s'assoit et essaye de rendre le sol glissant, ça lui prend un bon moment, mais soudainement elle se retrouve à glisser le long de la montagne droit vers les lignes ennemies. La gamine est plutôt choquée, ça va beaucoup plus vite qu’elle ne pensait. Il y a deux secondes elle était en sécurité, et là elle est en train de se faire tirer dessus. Pas le temps de réfléchir, elle s’approche plus agressivement, se positionne derrière en rocher, touche le sol de la paume de sa main et essaye de rendre tout ce qu’il a autour d’elle glissant.

Sauf que tout ne c’est passé comme prévu, au lieu de tout rendre glissant, elle rend tout collant à la place. Eïna sent également un vertige soudain et brutal, peut être qu’elle a été trop ambitieuse avec son pouvoir, elle se retient de vomir. De l’autre côté, il y a un moment de confusion côté des criminels lorsque leurs pieds refusent de quitter le sol. Mais ils continuent de tirer sur les positions alliées, pas le choix, va falloir revenir à une méthode plus traditionnelle.

La gamine retire sa main du sol pour faire disparaître son pouvoir, pour l’instant elle n’a pas trouvé d’autres manières de le désactiver. Puis, elle saute au-dessus du rocher qui la protège et l’utilise comme support pour sauter sur un autre  rocher, les criminels essaient de l'abbatre, et c’est exactement ce qu’elle voulait, elle les fait tourner en rond pour gagner du temps.

L’ancien finit par comprendre ce qu’elle cherche à faire, il ordonne à ses troupes de continuer d'avancer pendant qu’il se tient entre Eïna et le reste des troupes ennemis, pas le bon endroit pour commencer un combat contre l’ancien. La gamine a quand même gagné un peu de temps, ils ont déjà commencé à perdre des soldats, mais il y a aussi des dégâts côté méchants.


Exploitant sa meilleure vitesse, Eïna dépasse les troupes ennemies et part rejoindre les alliées lorsqu’ils arrivent au pied de la falaise, les criminels s'apprêtaient à tirer sur eux mais surprise ! D’autres troupes apparaissent au-dessus des falaises et commencent à tirer sur les contrebandiers. Juste assez pour ouvrir la voie à ceux qui sont en bas. Eïna s’approche de la falaise et se concentre dessus. Au bout d'un moment, elle finit par réussir à rendre le mur de la falaise “collant” permettant à tout le monde d’escalader beaucoup plus facilement. Pendant que les troupes se repositionnent rapidement, les criminels sont toujours coincés sous les tirs en bas.

L’ancien voit que cette position n’est pas à leur avantage, alors il prend les devants et se prépare à escalader la falaise à son tour. Eïna le voit venir, et elle a soudainement une idée, elle se place au sommet de la falaise et attrape le bord du bout de sa main. Puis, elle rend le mur glissant. Elle a eu l’immense satisfaction de voir l’ancien juste...Glisser puis s’écraser en bas. Il se relève immédiatement bien sûr, mais c’était marrant.

Leur ennemi n’est pas bête, ils comprennent vite que les pouvoirs d’Eïna sont leur principal problème. Ils se mettent à tirer sur elle pour ouvrir la voie à l’ancien. Eïna a pas trop de moyens pour l’arrêter, du coup, elle le voit arriver derrière les forces alliées et faire un carnage en à peine quelques secondes. Lorsqu’elle rejoint les alliées, elle arrête le couteau ennemi en plein vol.

“Courrez jusqu’à la grotte ! Je le retiens ici.”

Leur duel qui avait commencé hier reprend d’une manière très similaire, l’ancien essaye d’avancer et de chercher une ouverture dans les défenses de la gamine, pendant qu’elle reste sur la défensive et recule pour gagner du temps. Mais cette fois elle a quelques nouvelles cartes à jouer. De temps à autre, elle essaye son pouvoir dans la confusion sans même s’en rendre compte. Les chorégraphies belles et travaillées des deux combattants perdent de leur grâce lorsque le sol sous leur pied devient soudainement aussi glissant que de la glace.

L’ancien est beaucoup plus agressif, son couteau ne rêve que de trancher la gorge d’Eïna. Chaque coup de poignard qui arrive à faire jaillir le sang est une étape en plus vers ce rêve, en plus de la faire saignée ces petites blessures gêles une partie de la peau de la gamine. Le combat exigea toute la concentration d’Eïna, chaque erreur est punie par une nouvelle plaie, chaque plaie l'amène un peu plus proche de la défaite. Comme hier, elle résiste mais elle se fait petit à petit saignée jusqu’à la mort.

*Boom.*

Pendant qu’elle était concentrée sur le combat, un ennemi a réussi à s’approcher suffisamment tirer sur la gamine, la balle s'enfonce dans son dos. L’ancien ne va pas manquer d’en profiter, il enfonce son couteau profondément dans le ventre d’Eïna. Elle hurle de douleur, et dans la panique, elle recule et active son nouveau pouvoir inconsciemment. Le sol sous leur pied est privé de toute friction devenant pire que de la glace. Sauf que cette fois, elle se met à genoux et garde ainsi sa stabilité. Ce qui n’est pas le cas de l’ancien qui s’écrase misérablement au sol. Eïna donna un gros coup de pied au ventre de l’ancien et eut le plaisir de le voir glisser à une vitesse impressionnante jusqu’à retomber du haut de la falaise.

Pendant qu’elle était concentrée sur son combat avec l’ancien, il y a eu une sacrée confrontation. Elle voit des cadavres appartenant aux deux camps au sommet des falaises, l’avancée a été sanglante, mais les criminels sont redoutables. Les alliées ont étés repoussés, ils sont en train de entrés dans la grotte. Avant que l’ancien ne remonte, Eïna active son pouvoir et l’utilise pour glisser jusqu’à la grotte tout en restant assise sur ses genoux, c’est plus simple pour l’équilibre.



Devant l’entrée des grottes, Eïna voit les pionniers accompagnés du lieutenant Almeric. Visiblement, ça va être à eux de protéger l’accès. Eïna a à peine le temps d’arrêter le saignement à son épaule que déjà, les ennemis se sont réorganisés et chargent tous en une seule force massive vers l'intérieur de la grotte.

Mais cette fois, les pionniers interviennent. Ils sont restés derrière et ils se battent désormais face à des ennemis fatigués. Le lieutenant organise les derniers marines encore capable de se battre pour leur venir en soutien, sabre contre rapière, le dernier combat a commencé. le vieux Don ne participe pas directement à la mêlée, il préfère largement prendre de gros rochers et les envoyer voler comme si c’était de simple petit cailloux. Ça a son petit effet sur le moral de voir de gros blocs de roche se briser à l’impact. À la surprise générale, la grand-mère Lucia est également présente pour le combat, elle a une espèce de sarbacane qui passe de temps à autre et fait tomber un ennemi, sa présence est à peine remarquée par ceux qui ne la connaissent pas. Les autres pionniers se démarquent également en faisant tomber plusieurs ennemis. À eux six, ils ont assurés la sécurité du village pendant plusieurs décenies, et ce n'est pas pour rien.

Mais le problème...C’est l’ancien.  Son avancée n’est pas du tout perturbée par ses adversaires. Le lieutenant ainsi que deux des pionniers essaient de s’interposer sur son chemin pour laisser du temps à Eïna. Mais ce n’est que maintenant que le pouvoir de l’ancien refait son apparition, ce pouvoir l’épuise facilement donc il l’utilise avec parcimonie. Son couteau était déjà un danger majeur, mais soudainement c’est toute la température de la grotte qui baisse alors que les attaques de l’ancien viennent geler les membres de ses victimes juste après les avoir fait saignés.

Eïna retire la friction devant elle, là ou elle peut éviter de toucher ses alliées...Même si elle en fait tomber quelques-uns sur le passage. Soudainement, c’était beaucoup plus facile de se glisser entre tous le monde. Personne ne peut vraiment l’arrêter, elle glisse beaucoup trop vite. Sur son chemin, elle donne des coups de couteaux là où elle le peut, et elle se retrouve facilement face à l’ancien.

Il sort son pistolet, tire, la balle coupe quelques cheveux d’Eïna sur le passage. Elle se relève et lui assène à coup d’estoc. Il attrape sa main et la gèle jusqu’à retirer toute la chaleur du bras d’Eïna. Quasi-instantanément, les doigts d'Eîna prennent une teinte bleu et elle fait tomber un de ses couteaux. Elle se libère en entaillant son ennemi dans la panique. Elle le voit préparer sa lame pour le coup final, mais elle se met à utiliser son pouvoir de manière aléatoire. La friction au sol perd toute logique, parfois extrêmement collante, parfois glissante au point qu’il est impossible de garder l’équilibre. Certains tombent et risquent d’avoir du mal à se relever avec tout ce bordel, les autres décident de s’éloigner du combat pour éviter les dégâts collatérales.

L’ancien saute en arrière.

“Tu m’as forcé la main ! Je n’avais aucun intérêt à tuer une fillette. Mais maintenant que  tu as mangé le fruit, la seule que je peux faire c’est amener ta tête pour espérer garder la mienne.”

Juste après avoir dit ça, il saute à nouveau et rebondit contre le plafond de la grotte pour revenir vers Eïna. Mais elle l’attendait au tournant, elle saute à son tour et l’intercepte en plein air. Le choc entre leur deux armes envoie un bruit strident qui résonne dans la grotte, mais à ce moment-là, Eïna arrive à faire glisser sa lame le long du couteau adverse. Puis, elle profite de la force de l’impact pour laisser le couteau suivre son chemin sanglant le long du bras de l’ancien pour finir par s’enfoncer dans son biceps. Dans la confusion, les deux se heurtent en plein air et retombent plus loin.

Partout autour d’eux le combat continue, les marines et les villageois sont en train d’encercler les ennemis maintenant que la dernière surprise des pionniers est arrivée : de petites galeries reliées à la grotte principal ont permis aux villageois de faire le tour et d’arriver dans le dos des ennemis. L’ancien n’a plus le choix, il n’a que quelques coups pour achever Eïna.

En voyant l’attaque désespérée de l’ancien, Eïna ne peut penser qu’à sa mort prochaine. Elle retire entièrement la friction du sol. Ce qui fait tomber les deux combattants. C’est à celui qui se relèvera le premier...À ce moment-là, Eïna annule instantanément son pouvoir. Elle ne sait pas comment, elle a juste voulu l’annuler et il avait disparu. Et c'est à ce moment-là qu’elle a bondit de toutes ses forces et attaqué l’ancien pendant qu’il était encore au sol.

L’heure du combat élégant, de la danse de couteaux, des esquives larges et des mouvements réfléchis est plus que finie. Leur dernier affrontement est une mêlée frénétique au sol. Eïna prend l’avantage au début en enfonçant son couteau à plusieurs reprises, mais il résiste, il baisse brutalement la température autour de lui et gèle le corps d’Eïna en à peine quelques secondes, tous ses déplacements sont devenus difficiles...Mais elle continue à abattre sa lame. Souvent elle se fait arrêter, parfois elle arrive à la planter. Dans un dernier sursaut de résistance, l’ancien donne un dernier coup d’estoc qui vient percer la hanche d’Eïna. Mais la petite n’est pas encore immobilisée, maintenant qu’il ne se défend plus, elle plante sa lame encore et encore, jusqu’à ce qu’elle sent la température revenir à la normale.

La gamine se relève lentement. Elle se tient dans une mare de sang, le sien mais aussi celui de son adversaire. Elle sent déjà qu’elle perd toutes ses forces. Mais il lui reste une dernière chose à faire. Elle lève les yeux et elle voit les derniers hommes de main de l’ancien, une dizaine d'hommes blessés la regardent, prêt à se battre. Ils sont encerclés par une vingtaine de villageois, les pionniers et une dizaine de marines.

“J’reconnais que vous êtes tenaces. Mais regardez autour de vous, osez nier le sort qui vous attend.”

Le combat s’est arrêté, la plupart viennent tout juste de voir le corps ensanglanté de l’ancien au sol. Eïna ne l’a pas tuée, en tout cas elle ne croit pas l'avoir tuée. Mais ça a été un combat sanglant dont elle ne réchappe que par miracle.

“La marine ne tue pas inutilement. Abandonnez le combat, et on vous fera pas de mal. C’est votre dernière chance, vous êtes fort mais j’ai gagné contre votre chef. Alors ne croyez pas que vous pourriez me battre.”


Il y  a un long moment de silence... Puis, les derniers contrebandiers jettent leurs armes. Certains essayent de fuir, mais ils se font intercepter. Le lieutenant Almeric intervient et organise ses soldats pour menotter les derniers ennemis encore debout. Ça la rassure, sa tentative d'intimidation avait été du bluff pur, elle n'aurait pas pu continuer à se battre. Elle essaie de trouver un mur pour éviter de tomber, mais elle se fait attraper par grand-mère Lucia.

“Bravo Eynaelle, c’est fini. Tu peux dormir maintenant.”

Eïna hoche la tête et ferme les yeux, elle ne tarda pas à perdre connaissance.
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Deux jours plus tard,
Sommet du village de Hope’s Edge.



Eïna était assise au sol face à une douzaine de tombes qui viennent d’être ajoutées au cimetière du village. C’était assez étrange de se dire que c’est en partie de sa faute si ces personnes ont perdues la vie. Les tombes appartiennent soit à des villageois qui ont participé au combat, soit aux criminels qui n’ont pas survécu à leurs blessures. Les marines qui ont perdu la vie vont être ramenés à bord du navire. Quand elle s'est rendu compte du nombre de morts durant ce combat, ça lui a retiré toute satisfaction. Cette victoire lui semble bien vide. Qu’a-t-elle accompli ? Elle a obtenu un Fruit du démon qu’elle n’a jamais voulu, perdu la capacité de nager et causé la mort de plusieurs personnes. Cette mission n’aurait jamais eu lieu si elle n’avait pas décidé de venir aider le village…

Une main vient lui ébouriffer les cheveux et interrompre ses pensées, grand-mère Lucia vient s’asseoir à côté d’elle.

“Tu ne descends pas Eynaelle ? Les marines te cherchent.”

Elle hausse les épaules sans rien ajouter.

“J’entends les pensées qui te traversent l’esprit d’ici. Mais maintenant notre village a une meilleure relation avec la marine. La prochaine fois que quelqu’un du gouvernement décidera de s'informer sur nous, il verra qu’on a combattu aux côtés des marines pour capturer un criminel dangereux. Et ça, c’est bon pour l’avenir de notre village.”

Le lieutenant Almeric avait insisté sur le fait qu’il parlerait en bien de Hope’s Edge dans son rapport. Ça n’avait pas suffi à convaincre les villageois les plus têtus, mais c’était suffisant pour la plupart.

“Je sais pas...J’aime pas voir tous ces morts.”

“Quelle heureuse coïncidence, personne n’aime voir des gens mourir. Tu sais ce que dirait Ophélia dans cette situation ?”


Eïna réfléchit un instant.

“Qu’un médecin doit sauver des vies avant tout et que tuer est toujours la mauvaise solution ?”

“Non, qu’un médecin sait faire ses choix difficiles quand c'est nécessaire. Et que parfois, il faut faire des choix difficiles en se basant sur des informations limitées. Dans ce genre de cas, il faut juste suivre son cœur et prier pour le mieux.”

Eïna hausse un sourcil, elle ne l’avait jamais entendue celle-là.

“Je ne connais même pas si bien que ça mes parents...Je ne sais pas d'où ils viennent, pourquoi ils étaient recherchés, et encore moins où maman est maintenant.”

Lucia sourit.

“Moi j’en sais un peu plus. Alexandre était un révolutionnaire, je ne connais pas les détails, mais c’était plutôt évident. Il n’a jamais caché son soutien envers leur mouvement. Pour lui, le gouvernement mondial était la source de la plupart des problèmes de ce monde.”

Eïna est surprise sur le coup, mais à réfléchir ça ne l’étonne pas tant que ça. Son père était plus fort que la norme. Ça explique pourquoi ils se sont fait poursuivre : Le gouvernement n’aime pas trop les révolutionnaires, même les anciens révolutionnaires.

“Et quant à ta mère... Elle m’a dit une fois qu’elle était originaire d’une île de Grand Line, une île appelée Astérion. Je pense qu’elle était originaire d’une famille riche, c’était évident grâce à son comportement. Pour le reste, je ne pense pas qu’Ophélia est commis de crime grave, ce n’est pas son genre. Elle a consacré une grande partie de sa vie à la chirurgie.”

C’était... étonnant. Eïna n'aurait jamais pensé que sa mère était née sur Grand Line, d’ailleurs ça veut probablement dire que ses parents se sont rencontrés sur la mer de tous les dangers. Peut-être que c’est là-bas qu’elle doit chercher des informations sur eux, et non pas dans les blues. Eïna réfléchit à l’idée, si elle rejoint la marine d’élite...Elle pourrait probablement demander à être affectée à Grand Line. Mais il y a toujours quelque chose qui la dérange.

“Tu crois qu’ils seraient d’accord ? Avec ce que je fais, je veux dire. Est-ce que mon père n’exigerait pas que je rejoigne la révolution ? Est-ce que ma mère ne me reprocherait pas de causer des morts partout où je vais ?”

Lucia sourit et fait non de la tête.

“Un parent est un archer, ses enfants sont des flèches qu’il envoie vers le monde en visant là où il souhaite. Toutefois, il ne pourra jamais décider de là où la flèche va tomber en l'accompagnant le long du chemin, ni prédire comment elle va être guidée par le vent. Si Alexandre voulait que tu sois révolutionnaire, il te l’aurait dit. Si Ophélia voulait que tu sois médecin, elle aurait exigé que tu apprennes la médecine. Mais moi je me souviens comment tes parents t’ont élevé, ils t’ont toujours laissé faire ce que tu voulais et ils n’ont été exigeant avec toi qu’au sujet de ta moralité. Je pense qu’ils n’ont jamais eu l’intention de prendre les décisions à ta place, et que s'ils te voyaient aujourd’hui, ils seraient juste heureux de voir que tu continues à garder avec toi ce qu’ils t’ont enseignés.”

Eïna ne sait pas trop quoi répondre, elle reste silencieuse et immobile. Elle a une larme à l'œil. Mais ça, elle le cache bien. Lucia finit par lui tapoter le dos et partir, la laissant seule avec ses pensées. Quand Eïna partira à son tour, c’est avec une idée beaucoup plus précise de ce qu’elle fera à l’avenir.


Ce qu’elle ignorait en revanche, c’est que ce n’était pas tout à fait la fin de l’histoire pour elle. Car sur Grand Line, un homme particulièrement dangereux attend toujours l’arrivée de son fruit du démon. Et nul doute qu'il entendra bientôt parler d'une fillette possédant le pouvoir qu'il convoitait.
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