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Le début de la fin [FB:Blacrow L. Rachel]

Une rencontre, un visage, une jeune femme puis une faux. Voilà les dernières choses que se rappelait le pirate avant de se réveiller dans une cellule.

Shoma ne savait pas depuis combien de temps il avait été placée ici, dans ce qui semblait être sa nouvelle chambre de malade. Contrairement à son autre chambre, celle-ci n'était guère plus luxueuse qu'une grotte d'ours.

C'était dans les moments pareils qu'il se disait à lui-même pourquoi il avait encore ouvert sa bouche pour rien. Avec beaucoup, voir même énormément de chance, il aurait très bien pu recevoir ses soins dans son ancien lit, qui, comparé à celui-ci était un lit cinq étoiles, tout en étant considéré comme prisonnier.

Les malades, quelques sois leur groupe, affectation où crime avaient quand même droit à des soins. Non ? Dans ce cas, dans qu'elle royaume s'était-il encore fourrer. Dans bien de royaume, un criminel, reste un homme et tout homme a le droit au soin et gratuit de surcroit.

Bien qu'enfermer dans un trou à rat, Shoma gardait espoir. Il n'était pas du genre à se laisser abattre. Il venait de perdre la première manche, mais qu'importe, il remporterait le match retour.

Maintenant il n'avait plus besoin de se cacher, un bon nombre de personnes avaient sans doute déjà vu son visage, à moins qu'il ne les embroches à leur tour afin de faire disparaître tous les témoins. Cette solution était la meilleure et correspondait très bien à ce qu'il savait faire de mieux.

Allongé sur un tas de paille, le pirate ferma les yeux afin de laisser son corps se reposer.

Alors qu'il dormait paisiblement sur un lit de fortune, deux hommes lui jetèrent de l'eau froide en pleine tête. Le pirate se leva d'un coup et malgré son envie de battre à mort les deux hommes, restait impuissant.

Les soldats se moquèrent du pirate qui ne pouvait rien faire mise à afficher un visage rouge de colère. D'un ton assez menaçant pour une personne invalide, Shoma menaça les deux hommes de mort, ce qui entraîna de leur part fou rire et ricanement.


Soldat -> On va voir ça!

En réaction à la menace du pirate, l'un des soldats pointa son fusil dans la direction du prisonnier et approcha son doigt de la détente. De l'autre côté, le pirate observait l'homme qui se sentait prêt à braver tous les interdits afin de lui montrer qu'il en avait une plus grosse dans le pantalon. Finalement, après quelques secondes à pointer le prisonnier avec son arme, le soldat le dévisagea du regard avant de lui lancer son repas.

Les deux hommes avaient reçus des ordres très précis quant à la surveillance du prisonnier et ne pouvaient en aucun cas agir de leur propre chef.

Tel était la vie d'un soldat de bas étages. Incapable de désobéir aux ordres sous peine de passer devant la cour martiale. Vraiment, la vie de soldat était pathétique.

Les deux hommes quittèrent le pirate en empruntant la seule porte de la pièce.

Seul à présent, Shoma regarda le repas que venait de lui apporter les deux enflures, avant de fermer les yeux afin de poursuivre sa nuit. Même derrière les barreaux, il gardait sa dignité. La nourriture de prisonnier qui ressemble plus à de la bouffe pour chien, très peu pour lui. Il préférait mourir de faim, plutôt que de céder à la tentation.

Une bonne nuit de sommeil, ce n'était pas grand-chose, mais pour un prisonnier, suspecter d'avoir causé la destruction d'un navire de la marine, c'était un luxe. Luxe que le pirate ne pouvait pas profiter, car à tous les quatre heures, les deux soldats trouvaient le moyen de venir perturber son sommeil. Les deux hommes prenaient un malin plaisir à empêcher le pirate de dormir, à un tel point qu'il pouvait les entendre rigoler de l'autre côté de la porte.

Prisonnier, il était, mais dindon de la farce, ça jamais. Rira bien qui rira le dernier.

Quand il sortira de là, il ne manquerait pas de leur rendre l'appareil. Avec la paille qui constituait son lit, le pirate essuyait l'eau qui glissait le long de son visage.

Sans même s'en rendre compte, il n'avait plus cette sensation de douleur qui le parcourait quand il bougeait les bras. Il le savait, il n'en avait jamais douté, il allait sans doute être sur pied et bien plutôt qu'il ne l'aurait imaginé.


"Plus de douleur. Hum hum"

Après le constat de ses bras, Shoma se palpa le bassin ainsi que le torse afin de se faire un nouveau diagnostic et visiblement il avait des raisons d'être optimiste. Son état n'était plus aussi critique que le jour où il s'était réveillé dans la maison du couple. Malgré la douleur au niveau de son torse et de ses jambes, le reste de son corps répondait plutôt bien. Il restait aussi une bosse inexpliquée qui était apparue au niveau de sa tête, mais sans doute qu'il devait être entré en contact avec un objet qui lui a provoqué cela lors de son transit ici.

Il ne l'avait pas encore remarqué, mais lors de son second jour de captivité, Shoma comprit qu'il ne se trouvait pas sur terre, mais bien sûr un navire.

Cette situation devait sans doute être provisoire, sans doute qu'il allait bientôt faire l'objet d'un transfert vers une prison de la marine. Il ne savait pas de combien de temps il avait devant lui, mais le temps jouait contre lui. Il devait retrouver l'usage de ses jambes avant que son transfert n'ait lieux, car après, il serait sans doute trop tard.





Dernière édition par Mantle Shoma le Mer 18 Jan 2012 - 23:26, édité 1 fois
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Un jour de plus en captivité, un jour de plus en enfer.

Voilà comment le jeune capitaine pirate voyait sa nouvelle vie. Pour couronner le tout, il avait hérité de deux gardiens très énervant qui avaient le don de le mettre en rogne à chacune de leur apparition.

Allongé tel une bête sur de la paille et traité comme un moins que rien, Shoma ressentait la rage au fond de lui à l'encontre de ces deux-là, mais aussi vis-à-vis de cette femme qui l'avait retrouvé.

Elle était la pièce maîtresse de ce jeu et dans ce game, il en serait le seul gagnant. Pour chacune des personnes qui connaissait son identité il creuserait une belle tombe.

Pour ne pas changer leur habitude, la journée avait commencé doucement par un jeu que les gardiens appréciaient beaucoup, le lancer d'eau sur prisonnier.

La règle du jeu était simple, prendre deux sceaux d'eau, remplir le premier avec l'eau qui a été utilisée afin de nettoyer le navire, quant au second le remplir avec de l'eau propre. Une fois les deux récipient plein, jeter le premier sceau sur le pirate afin de le réveiller et le mettre de mauvaise humeur, puis une fois qu'il montre sa tête en colère, jeter le second sceau sur lui pour le rincer.

Marrant comme jeu, enfin pas pour Shoma qui devait serrer les poings afin de ne pas péter un câble quand il était victime de ce stupide jeu. Les vainqueurs, ils y en avaient deux et à chaque fin de partie, ils se claquaient les mains avant de repartir en rigolant.

Cette situation était inacceptable pour lui et dans un excès de colère, il frappa le sol de ses mains. D'un coup, sorti du sol, l'ombre du jeune homme se manifesta.

Depuis l'histoire avec le navire de la marine, il avait perdu l'utilisation de son ombre, mais avec son rétablissement, Shoma retrouvait peu à peu ses capacités de maudit des flots.

Un sourire malsain se dessina sur le visage du pirate. L'heure de la revanche venait de sonner.

L'ombre de nouveau utilisable, Shoma pouvait facilement punir ces soldats sans même bouger de sa place, pour cela il n'avait besoin que d'une seule et unique chose, qu'ils entrent dans la pièce.

De la discrétion, voilà ce dont il avait besoin. Il allait agir sans que les autres en dehors des invités ne l'apprennent.

Hé les ptis merdeux venez!!

Venez que je vous bottes les fesses!!



La tactique du pirate était simple, mais efficace. Les deux hommes débarquèrent aussitôt arme de bâton en bois. Leur visage exprimaient la joie.

Shoma venait de les insulter ouvertement, plus rien ne les empêchaient de lui donner une bonne correction afin de lui faire passer son envie d'insulter des agents de la justice et puis dans son étant, il n'était pas bien dangereux l'animal.

L'un des deux soldats, ferma la porte a clé, quant à l'autre, il sortit de sa poche la clé de la porte.

"On va te faire passer l'envie de nous insulter l'handicapé"

Confiant, les deux hommes ne savaient pas qu'ils venaient de tomber directement dans un piège. Mais maintenant qu'ils avaient fermé la porte à clé pour ne pas être dérangé, il leur était impossible de faire demi-tour.

Au-dessus de leur tête, sur le plafond, l'ombre du pirate était disposé de manière à former une toile d'araignée. Tel l'insecte, l'ombre attendait le moment idéal pour frapper. Avec patience et envie, elle attendait que le second soldat avance à son tour dans la direction de la cellule.

Posé sur la paille, Shoma continuait ses provocations, mais ne pouvait s'empêcher de sourire. Agacer par ce qu'il entendait le soldat avança dans la direction de son camarade ce qui déclencha le piège mortel.

L'ombre tomba sur les deux hommes reliant ainsi le petit groupe au pirate sur le sol. Les deux soldats incapable de bouger, regardaient avec beaucoup d'effroi le responsable de ce qui venait de leur arrivée.

Dans un premier temps, Shoma arracha l'ombre de l'un des soldats entrainant par la même occasion la perte de conscience de celui-ci. Shoma avala l'ombre qu'il venait de prendre. Un bon repas qui avait un gout de revanche.

Après son repas, les pieds du pirate bougeait sans lui faire mal, comme il le pensait, en absorbant des ombres extérieures, il arrivait à atténuer sa douleur et regagner temporairement ses pleines capacités.

Pour le moment, une seule ombre était suffisante, mais s'il voulait partir loin, il allait avoir besoin d'une belle collection.

"agfgee" *effroi*

"Tu as peur? Pourtant, c toi qui dois, comment dire déjà, oui voila me faire passer l'envie de vous insulter, non ?"

La machine était maintenant en marche. Le pirate s'avança avec du mal au début, mais très vite il reprit le contrôle de son corps. Il ne ressentait pas de douleur, mais cette guérison n'était qu'éphémère.

Sortant lentement de sa cage avant de s'avancer en direction du soldat paralyser. Shoma claqua ses doigts. Il allait prendre un malin plaisir à torturer chacun de ces deux hommes. Il n'allait pas les tuer, car il avait besoin d'eux en vie.

Si jamais il les tuaient, alors, il ne pourrait pas utiliser leur ombre comme carburant. Incapable de faire le moindre pas, le soldat avait tenté à de nombreuses reprises de crier, mais en vain. Il était complètement entraver.

La peur se lisait sur son visage. Maintenant que son prisonnier était libre et arrivait à marcher, il pouvait lui arriver les pires bricoles.

Shoma décrocha un direct du gauche à son geôlier en pleine mâchoire. Un filet de sang quitta la bouche de ce dernier et tomba directement sur le visage de son camarade sur le sol.

Shoma allait prendre son temps avec ses nouveaux jouet. Après le premier coup, il lui en donna un second, celui-ci au niveau de son nez. La violence du coup lui éclata complètement les narines.

On pouvait ressentir chez le pirate une haine importante.

Agrippant le bâton dans les mains du gardien, Shoma l'utilisa afin de le frapper encore et encore au niveau des jambes jusqu'à qu'il ne puisse plus tenir debout. Le soldat avait les yeux lever vers le ciel, il n'arrivait plus à supporter cette torture. Il se fessait frapper encore et encore. Son visage était rouge sang, son corps entier tremblait quand Shoma termina avec lui. Avant de passer au second, Shoma lui vola à son tour son ombre.

Le second soldat sur le sol était inconscient, il n'allait pas ressentir la même douleur que son compagnon, mais à son réveil, il comprendra sans doute que des deux, il était le moins chanceux.

Shoma se posa près de lui et lui brisa les doigts les uns après les autres. Il utilisa le bâton afin de lui casser l'ensemble de sa dentition, laissant sa bouche dans un bain de sang.

La rage en lui était encore grande et il aurait pu continuer encore longtemps ce petit jeu, mais il perdait lentement l'envie de jouer avec des hommes aussi faibles.

Il voulait retrouver cette femme. Avec elle, il aurait sans doute une plus grande satisfaction. Récupérant la clé de la porte, il quitta la cale du navire et tomba nez à nez sur un soldat posé derrière une table qui lisait le journal.

"Alors les gas! Vous avez bien pris votre pied avec ce minable ?"

"Hé oé, il en on eu pour leur plaisir!"


Le soldat baissa son journal afin de voir qui venait de lui répondre, mais avant qu'il ne comprenne qui était son interlocuteur, il était trop tard.

Un poing d'ombre l'écrasa son sa table, détruisant le meuble et le neutralisant.

Un de moins et une ombre de plus.

Voilà comment il allait faire le plein, il allait s'occuper de tous les soldats sur son chemin en prenant bien soin de ne pas les tuer afin de se servir de leur ombre. En tout, il neutralisa une bonne douzaine d'hommes.

Le navire n'était plus qu'un navire fantôme où des hommes blessés étaient couchés sur le sol. Shoma laissa derrière lui un seul homme. Il ne devait pas dépasser la vingtaine, mais trop lâche pour combattre, il s'était jeté sur le sol et le suppliait de ne pas lui faire de mal.

Shoma qui avait justement besoin d'un messager ne leva pas la main sur lui et lui donna pour mission d'aller chercher cette femme qui l'avait arrêté. Pendant ce temps, il allait se rendre en ville afin de continuer sa collecte.

Elle avait deux heures pour le retrouver.







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    La vie était belle. Le soleil se couchait tous les soirs sur les quais et quelques planches de bois, piètres souvenirs d'une déjà oubliée catastrophe. Tous les matins, il éclairait les branches des arbres réjouis et les nids de quelques oisillons qui s'en donnaient à cœur joie. Tous les jours, des nuées de touristes vrombissaient sur les plages, dans les rues, dans les boutiques et les parcs d'attraction. Tout était beau. Beaucoup souriaient, un grand nombre riaient, et si certains travailleurs faisaient la tête, la plupart des gens étaient heureux. En vacances, il valait mieux. Une bonne atmosphère, détendue, chaude et conviviale. Suna Land était le genre d'endroit où toutes les villes se ressemblent, où toutes les rues sont identiques et les parcs d'attractions construits à la chaîne. Une île dont on avait fait le tour en ne visitant qu'une seule ville. Une île où l'on s'ennuie, en famille ou entre amis, au bout d'une semaine, même en vacances.

    Rachel, elle, n'était pas en vacances...

    Et ça faisait un mois qu'elle y tournait en rond !

    Bloquée comme un fauve en cage, elle bouillait de rage à l'attente de ce fichu vaisseau qui devait la rapatrier sur North Blue, là où elle se sentait un peu plus à sa place ! Elle aurait dû faire comme son compère qui était parti en barque, en solitaire et sans escales, quitte à y laisser sa peau. Elle aurait au moins été en paix avec elle-même. Il n'y avait même pas un navire de marines qui levait l'ancre à bord duquel elle aurait pu monter, même en temps qu’éplucheuse de patates. Elle pensa même cent fois à quitter la ville avec un navire marchand... À quitter l'île avec un bateau de touristes. Pourquoi ne l'avait-elle pas fait !?! La poupée de porcelaine passait son temps à se morfondre, à brûler au soleil, à manger et à errer dans les rues. C'était pas une vie ! Elle se maudissait de son manque de jugeote. Qu'importe qu'on venait pour elle, si ça trouve, ils ne feraient plus le déplacement pour deux-trois marins. Quelque fois, notre Lieutenant pensa même fuir cette île à la nage.

    Et puis ce soleil qui lui brûlait la peau. Elle était faite pour l'ombre des cachots d'Impel Down, à des mètres de profondeurs sous la surface de l'océan, pas à languir au soleil, tel un lézard mal réveillé, à écouter en stéréo des vacanciers hurler leurs joie de vivre et leur bonheur. La douche quotidienne de bonne humeur extérieure avait l'effet inverse. Tout l'irritait. Elle n'en montrait rien, restant impassible face à la foule. Mais elle était recouverte d'une imperméable qui commençait à s'effriter comme le temps passait. Tel le lion en cage, un moment viendrait où, lasse de tourner en rond, elle s'attaquera aux barreaux qui la retiennent. Et ça ne risque pas de faire des pets arc-en-ciel ou des paillettes multicolores cette affaire. Mieux valait alors rester bien loin de l'ombre menaçante de la faucheuse.

    Une nouvelle journée se passa sans encombres. Heureusement qu'il y avait au moins un cambriolage tous les deux jours, sinon, elle aurait dépéri, la Lieutenant. « Sans encombres » fut donc associé à un petit groupe de jeunes casseurs interpellés et un tout petit peu roués de coups par l'officier. Juste pour se détendre. Ça marche pas des masses contre des petites frappes du genre, mais ça lui évitait d'imploser. Je crois même qu'elle avait tranché l'oreille de l'un des trois voyous. Donc, Rachel finissait la journée, culminant un score total de une oreille coupée, une arcade ouverte, un genou enfoncé, un portrait refait, quatre doigts brisés, dix côtes fêlées, trois dents tombées, deux yeux au beurre noir, trente-six coupures en tout genre et un petit orteil tordu, tout ça avec trois jeunes garnements. Highest Score ! Same Player Shoot Again. Ainsi donc, la journée se termina, vers le milieu de l'après-midi, avec une Rachel arborant presque un sourire sur son visage angélique.

    Pourtant, comme Rachel allait très vite le constater, le soleil déclinant et les jeunes garçons chez les autorités locales n'étaient que le calme avant la tempête. Car dans les couleurs chaudes du ciel, un homme paniqué courait dans sa direction. Voici l'ondée qui annonce l'orage...

    Sans plus de parcimonie ni de suspense, je vous annonce que le jeune cité juste un peu au dessus vient d'apprendre à Rachel que Mantle Shoma s'était fait commander un Menu évasion, avec en salade du jour une cage ouverte et air libre, suivi de son plat principal avenue vers la liberté, assaisonné de sa sauce de violence avec supplément de morts et de cadavres (il était apeuré le gosse). Le pirate s'était juste fait plaisir pour le dessert. Il la voulait elle. Le Faucheuse glacée sur lit de sang aromatisé groseilles. Bon appétit gamin. Oui toi qui vient de t'écrouler. Chochotte !

    Bon, c'est pas tout ça, mais notre Rachel, elle le prend pas tant à la légère que ça. Non, elle le prendrait même avec l'air de celle qui va tuer quelqu'un. Un certain pirate masqué. Sans une parole, sans un mot, elle laissa au sol le pauvre survivant, malgré l'attroupement autour de l'officier à la faux.. La mâchoire serrée, elle descendit les quais à contre courant, se frayant un passage jusqu'au navire qui faisait officie de prison au forban. Elle n'arrivait pas encore à se faire un idée de ce que cette nouvelle représentait pour elle. Elle ne savait plus quoi penser de cet homme. Les gens la frôlaient en lui lançant des regards en biais. Elle ne savait pas vraiment ce que signifiaient ces regards, mais elle s'y était habituée. On ne faisait plus un écart face à elle comme deux semaines auparavant, mais elle ne passait toujours pas inaperçu. Comment aurait-elle pu ? Avec une arme de cette taille... Pourtant, elle se mouvait dans cette foule dont elle faisait, au final, partie. Elle la protégeait. Voilà son rôle de Lieutenant. Et si cet homme au masque représentait une quelconque menace pour ces gens, alors elle le mettrait derrière les barreaux, à nouveau, avec quelques membres supplémentaire brisés. Et s'il fallait le tuer pour mettre toute la population d'un ville à l'abri, alors elle le ferait.

    C'est donc sur ces réjouissantes décisions que Rachel, arrivée au niveau de navire, grimpa à bord en un bond. Sur le pont, rien ne bougeait. Sur les quais, certains passant s'étaient arrêtés et discutaient, mi-affolés, mi-intrigués. Beaucoup ne savaient pas ce qu'il se passaient, mais d'autres avaient peut-être vu quelque chose.


-Ne bougez pas de là, ceux qui ont vu quelque chose ! Je reviens !

    Et sans plus d'explication, elle plongea dans les entrailles du navire. Il ne lui fallut qu'un couloir plus loin pour trouver les premiers corps, inconscients. Prise d'une sorte de malaise face aux trois hommes étendus dans des positions invraisemblable, elle se jeta à genoux pour s'en rapprocher. Elle tâta le pouls, vérifia la respiration puis soupira de soulagement. Au moins, tous n'étaient pas morts. A première vue, aucun d'eux n'étaient blessés, ou du moins, pas par une arme blanche. Un rapide examen ne lui révéla aucune coupure, aucune contusion. Mais elle n'était pas médecin. Laissant là les trois hommes, elle se faufila dans les couloirs comme elle le pouvait avec sa faux. Elle inspecta avec beaucoup de précautions mais très succinctement le bâtiment. Personne ne semblait mortellement blessés, sauf peut-être certains avec une grosse bosse que le Lieutenant Blacrow repéra facilement à cause de la taille phénoménale de l’œuf. Mais elle arriva bien vite là où le pirate Shoma avait été enfermé.

    La vue des corps, enchevêtrés l'un dans l'autre, sanguinolents comme un steak de chez un excellent boucher, ouverts, entaillés, blessés de toutes parts, fit bondir le cœur de Rachel. Premier réflexe. Rien de mal. Ça va passer. À nouveau, elle vérifia leurs états de santé. Vivants, comme tous les autres. Seulement torturés. Avec un évident plaisir, signé comme une malsaine vengeance. Il s'agissait des deux geôliers. C'étaient eux qui risquaient le plus de lui claquer entre les doigts. Puisqu'elle ne pourrait pas porter les deux hommes sur son dos en plus de sa faux, elle se fabriqua une porte de sortie à travers la coque du navire. Aux grands maux, les grands remèdes. Tout ça aurait été tellement facile avec le fruit du portier. Mais notre faucheuse en ignorait jusqu'à l'existence, alors on va dire que cette pensée n'était que de moi. Et puis pas besoin de fruits du démon pour être un véritable Barbara Gould.

    Brandissant sa faux, elle trancha bêtement et simplement dans le tas de planches qui formaient la coque du navire. Bon, faut avouer que sa faux de 60 kilos n'était pas dans la découpe de précision. Ainsi, l'ouverture ressemblait plus à celle qu'aurait fait Garp qu'à celles de Zorro. Qu'importe. Sous elle, le port, avec quelques gens effrayés par la violence du coup, certains même à terre. Mais notre faucheuse ne s'en préoccupa pas. Elle arracha à la main les quelques échardes qui auraient pu l'ennuyer puis s'en alla rejoindre les pauvres gars, après avoir préalablement planté sa faux dans la coque, à l’extérieur, histoire de pouvoir la récupérer plus facilement depuis les quais. Les gus sur les épaules, Rachel tituba. Elle n'avait jamais bu à s'en faire frémir les mirettes, mais un court instant, elle crut tomber sous le poids. Pres de 180 kilos de bonne chair sur les épaules, ça fait pas que du bien. Et malheureusement, le saut qu'elle avait prévu pour sortir de ce rafiot se transforma bien vite en une chute qui ne fut en rien amortie par les pavés.

    Dans l'ombre du navire, Rachel put observer la flaque de sang qui s'élargissait sous eux. Ça n'avait pas été la meilleure idée qu'elle ait eue. Le soleil allait disparaître. Pas tout de suite, mais bientôt. La nuit allait mieux à Rachel. Mais elle avait besoin de voir les corps avant l'arrivée du médecin tout du moins. Attrapant l'un de deux sous les aisselles, elle le tira un peu plus loin, vers un stand de glace. L'officier avait eu la volonté de demander un peu de glace pillée pour certaines blessures (excusez-là, elle n'est pas infirmière, juste réactive), mais se pans furent compromis par un sorte de fumée grise.

    Baissant le regard sur ses mains vides, la faucheuse eut l'horreur de constater que le corps qu'elle portait la seconde précédente venait de perdre son tronc, retourné à la poussière initiale. Voyant ça, elle se recula précipitamment, regardant fixement le demi-corps à ses pieds. Comment aurait-elle du réagir ?


*Merde !!! *

    Quelle était cette sorcellerie ? Elle l'avait à peine traîné sur deux mètres ! Tour de passe-passe ? Poison virulent ? Le soleil ? Même si cette dernière option lui semblait bien plus absurde que les précédentes, la partie du corps toujours intacte se trouvait isolée par l'ombre du navire. Tsss ! La mâchoire de Rachel se crispa de frustration, de colère et d'incompréhension. Que pouvait-elle face à de la poussière ? Une chose, poursuivre le responsable. Se relevant d'un bond, elle arracha sa faux du bois du navire déjà bien amoché -encore un autre- puis se dirigea vers les gens regroupés devant le spectacle. Un homme qui part en poussière au soleil, ça ameute les loups avides de croustillant.


-Si quelqu'un a des information ou a vu quelque chose, il est temps d'en faire part à la marine !
-Le gars avec un masque est parti vers la ville !


    Eh bien voilà, suffisait de demander. Un gamin innocent qui répond quand on lui pose une question. C'est beau la jeunesse.


-Dîtes bien au médecin d'ausculter tout le monde sans les sortir du navire ! Je vais tirer ça au clair !

    Sans plus de précisions, le Lieutenant Blacrow fondit à travers la foule encore massée sur les quais pour s'engouffrer une nouvelle fois dans la ville. Elle lui courait de nouveau après, certes avec une rage un peu plus attisée, mais elle espérait qu'il ne la ferait pas tourner en bourrique comme la dernière fois. Car, ce coup-ci, elle allait le défaire, sans une once de remords pour le petit Robin des bois qui l'avait déstabilisée la fois précédente...
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Tout ce passait pour le mieux pour le pirate. Enfin façon de parler. Il était encore blessé, mais avec sa ration d'ombre fraiche, il allait et venait dans les rues comme bon lui, semblait.

Shoma avait réussi à fausser compagnie à la marine et bien que le bon sens voudrait qu'il tente de se terrer loin des yeux et du regard des autres afin de se faire oublier, lui allait tout faire pour que sa cible puisse le retrouver.

L'assassin revient toujours sur le lieu du crime. Cette expression aurait été vrai si Shoma voulait terminer sa vie derrière les barreaux, mais il était quand même plus malin que ça. Revenir en arrière, aurait permis aux troupes de la marine de mettre en place une embuscade, où un piège d'où il ne pourait se soustraire.

Pour attirer un gibier dans un piège, il fallait lui donner ce qu'il avait envie de voir. Lui donner une raison de se mettre en danger. Pour un soldat de la marine, protéger la veuve et l'orphelin est une raison bien plus que capitale. Il s'agit de leur raison d'être.

Pour cela, Shoma se rendit loin, très loin du port. Il devait faire en sorte de revenir plus fort. Plus fort que maintenant. Il avait besoin de force, besoin de plus d'ombre.

Afin de refaire le plein, il se dirigea vers le quartier populaire la ville. Dans ces quartiers sombres et infectes, peu de personnes avisées ne viendraient le déranger dans ses préparatifs. De plus les ruelles étroites et sombres lui offraient un terrain de combat idéal. Deux personnes ne pouvaient pas circuler en même temps, alors si jamais la marine devait sortir de nulle part, alors il aurait l'avantage sur eux.

Le quartier populaire abritait plus d'une centaine de familles qui vivaient tous en dessous du seuil de pauvreté de l'île. Certains doivent même vivre avec moins de trois Berry par jour.

Pas étonnant de voir de jour en jour des gangs de casseur, de pillard et autres malfaiteurs. Quand on à pas d'argent ici, on est forcé de faire avec les moyens du bord.

Les autorités locales sont bien trop occupées avec les problèmes des riches pour faire des pauvres une de leur priorité.

C'est donc dans ce contexte que Shoma entra dans ce qui ressemblait plus à une favelas qu'à un quartier. La misère était reine. Même lui qui était vêtu comme un prisonnier semblait être habillé par un roi de la mode si l'on devait le comparer aux trois premières personnes qu'il croisa.

Il avait déjà entendu parler de ce genre de ville. Où seul les personnes fortunés arrivaient à vivre et où les pauvres crevaient de faim dans l'ombre, mais c'était la première fois qu'il en était réellement témoin.

Plus il s'enfonçait et plus il attirait les regards sur lui. Très peu de nouvelles têtes entraient dans la favelas, voilà pourquoi il était pointé du doigt et qu'il se sentait épié de toute part. La population était à la fois très curieuse de sa venue, mais aussi intrigué.

La peur, ici dans les bas fond, très peu de personnes ne la connaissait. Du moins, il ne la connaissait pas encore.

Alors qu'il continuait son ascension à la recherche d'une cabane isolée, Shoma se fit encerclé par un groupe de personnes. Il venait de se faire cerner à une intersection en quatre chemins. Au milieu de ses agresseurs, il ne pouvait plus avancer, ni même reculer.

Il s'agissait de quatre hommes. Dans leurs mains, des barres de fer, des morceaux de verres, des morceaux de poutres en bois. Des armes rudimentaires, des armes inutiles contre une personne qui avait pour seul et unique arme, un fruit du démon.

Au-dessus de sa position, derrière des fenêtres à moitié brisé, deux femmes observaient la scène. En contre-bas prêt à ce ruer sur le jeune homme qui n'avait encore rien fait devait se trouver leur homme, leur père où même leur frère.

Shoma ne bougeait pas. Il se contentait d'observer les trois hommes qui se trouvaient à porter de son champ de vision.

L'homme situé derrière lança les hostilités par un cri assez lourd qui semblait sortir de la bouche d'un homme des cavernes plutôt que d'un homme moderne.

Les deux femmes se tenaient fermement en espérant que leur proche ne tuent pas le pauvre homme uniquement pour une paire de chaussure et un morceau de tissu qui lui servait de pantalon et tee-shirt.

Pathétique. Voilà un adjectif qui qualifiait parfaitement ce qui venait de se passer. S'en prendre à un inconnu en l'entourant et penser le dépouiller simplement parce qu'il était un nouvel arrivant dans la favelas. Quel cruel manque de discernement.

L'homme qui avait pris les devant en attaquant le pirate de dos frappa dans le vent. Même si la ruelle était étroite et que deux personnes ne pouvaient pas circuler, elle était assez large pour permettre au pirate d'effectuer une simple esquive.

L'agresseur se retrouvait maintenant le corps en avant et en déséquilibre. Manque de pot, Shoma savait se battre et il se battait bien. D'un simple coup de main, il envoya son adversaire au tapis. Un bon coup derrière la nuque était toujours une solution efficace contre des adversaires à faible niveau.

Une victime de plus, une ombre de plus pour sa collection. Les trois autres adversaires ne bougeaient plus. Ils ne pouvaient laisser leur camarade à terre, alors ils se jetèrent en même temps sur le pirate. Visiblement, la rage qui les animaient leur avaient complètement fait oublier la physionomie du terrain.

L'un d'entre eux, le plus rapide arriva au niveau du pirate, mais trébucha sur son ami, l'assommant une fois de plus avec son morceau de poutre. Les deux autres se coincèrent mutuellement. Deux gros qui tentent de passer en même temps dans une allée étroite, du jamais vu.

Visiblement il avait à faire à une bande de rigolo qui ne savait pas se battre, mais pas du tout. La faim justifie les moyens, mais les moyens employés ici était bien plus que médiocre.

Pour ne pas trop perdre de temps avec eux, Shoma les neutralisa. Rien de bien grave, rien de bien méchant. Il leur retira simplement leur ombre.

Exercice facile pour celui qui était et est le roi des ombres. Les hommes allongés sur le sol allaient rester ainsi un bon bout de temps. Une fois réveillée, ils comprendront l'effrois de vivre une vie de maudit à jamais.

Alors qu'il aller passer à table, Shoma eu un rejet. Une ombre qu'il avait déjà ingurgité, quitta son corps avec beaucoup de violence.

Chose qui ne s'était jamais encore passé. L'ombre s'éleva dans le ciel et retourna directement en direction du port. Dans sa tête une seule question circulait en boucle. Pourquoi, alors qu'il contrôle les ombres, celle-ci a réussi à quitter son corps.

Le pirate resta quelques minutes assis sur les corps inconscient de ses victimes. Il s'agissait C'était un cas à étudier plus tard. Il devait trouver d'une manière où d'une autre ce qui venait de se passer.

Une ombre en moins, ce n'était pas bien grave, il venait de s'en procurer quatre bien fraiches. Il venait de trouver le lieu, maintenant il devait faire en sorte d'attirer vers lui sa proie. Shoma fit rapidement le tour de la favela.

Trente minutes à marcher en rond, à prendre les intersections, à monter, à descendre, à repérer les points forts et les points faibles des rues et des taudis qui servaient de maison aux habitants. Il était fin prêt pour la bataille. Il ne pouvait pas dire qu'il connaissait à présent ce lieu comme sa poche, mais il le connaissait mieux que son adversaire.

Quatre ombre frais, ce n'était pas assez pour lui. Il avait besoin de renouveler assez rapidement son garde-manger, alors il rebroussa chemin et se servit, un peu à la manière d'un libre service. Il agressait tous les habitants qui se trouvaient au bord de leur maison.

Quand il arrivait à voir des personnes aux fenêtres, il défonçait la porte d'entrer et ne fessait pas de quartier. Quand il récupéra une vingtaine de précieux, il se stoppa. Il n'en pouvait plus. Il était à son maximum. Ce n'était pas des ombres grands luxes, mais cela ferait l'affaire.

Voyant les actes du nouvel arrivant, plusieurs habitants quittèrent la favelas en panique. Ils ne voulaient pas finir sur le sol inconscient comme bon nombre de leur compatriote. El Diablo, voilà comment une vieille femme appela Shoma quand celui-ci mangea l'ombre de son jeune fils.

Le nom d'El Diablo se rependit comme une traîné de poudre et même les habitants du centre-ville commençait à en entendre parler. Un soit-disant El Diablo rôde dans la favelas. Un bon coup de publicité pour lui, qui n'avait plus qu'à attendre sagement le début de la fête.

Le soleil se couchait lentement sur la ville, mais loin du regard des personnes ordinaires, dans un coin reculé de la ville. Une favelas sombre et lugubre fessait peser sur la ville tout entière des aires d'effroi et d'angoisse.



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    Elle avait une sérieuse impression de déjà vu. Et cette impression là lui aurait presque donné la nausée rien qu'en souvenir de ce qui était survenu la dernière fois qu'elle avait ainsi fendue la foule de Suna, sa faux à la main. Son estomac s'était noué, une désagréable impression de sentir la fumée noire du navire lui piquer les yeux, lui irriter la gorge, persistante. Elle ne distinguait pas la foule. Elle s'ouvrait sur elle. Comme devant un homme gigantesque. Presque comme le Colonel Kimura. Mais ça, Rachel ne le vit pas. Elle courait, ses cheveux bouclés en anglaises volant dans son sillage par dessus ses épaules, son regard vert brûlant de rage. Dans sa tête, une seule image tournait et retournait, oblitérant le décor qui filait autour d'elle. Le visage fin, presque angélique de la raclure qu'elle poursuivait et qu'elle poursuivrait jusqu'en enfer s'il le fallait. On n'échappe pas à la faucheuse!

    Évidemment, le bougre avait une longueur d'avance et avait déjà commencé sa moisson. Moisson de quoi? Elle n'allait pas tarder à la découvrir, car en moins de cinq minutes, elle repéra les quelques pauvres qui sortirent de rues perpendiculaires avec un air aussi affolé que ahuri. La vision d'un fantôme n'aurait pas vraiment eu d'autres effets. Une femme tenant un enfant dans les bras s'évanouit même en apercevant le faucheuse courir dans sa direction. Les démons débarquaient sur terre ou quoi? Dommage. Le Lieutenant Blacrow reporta son attention sur une autre femme, un poil plus âgée qui, avec une simple question, lui servit un flot de paroles plus ou moins incompréhensibles -déjà à cause d'un accent d'un pays inconnu- mais surtout à cause des termes aussi inaudibles qu'incohérents. Mais autant l'état d'esprit de Rachel qui aurait pu voir l'œuvre du pirate derrière un pot de fleur renversé que la panique massive de cet ensemble de population poussèrent la faucheuse en porcelaine à s'engouffrer dans la ruelle d'où sortait un flot personnes, visiblement de classe défavorisée.

    Les personnes que croiserait « El Diablo » tomberaient comme des mouches sous son regard, comme s'il aspirait leurs âmes en un coup d'œil? Eh bien elle ne le laisserait pas la voir. Elle avait vu le marin partir en fumée, en poussière. Et sorcellerie ou pas, le fait était là. Et elle ne pouvait décemment pas se laisser avoir de la sorte. Elle l'approcherait sans qu'il ne la voie. Comme un corbeau. Elle fondrait sur lui et la dernière chose qu'il verra c'est le manteau noir de la faucheuse.

    Les toits ne furent pas compliqués d'accès. S'y déplacer fut une promenade de santé pour Rachel. Mais repérer les gens en contre-bas relevait un peu plus du défi. Ça n'aurait pas du être très difficile, mais visiblement, elle devait avoir un peu, mais un tout petit peu, hein, le vertige. Un bateau qui tangue est tellement plus sécurisant que des maisons surélevées. Ils n'auraient pas pu faire ces toits plus proche du pont des navires qui campent au port? Bon, quelque part, heureusement, car sinon elle aurait été remarquée en quelques secondes. Et puis, pas besoin de se pencher par dessus le bord pour savoir où aller. Il suffisait de suivre le mouvement de foule, mais dans le sens contraire. D'ailleurs il faudrait qu'elle utilise plus souvent cette technique. Ne pas être ennuyée par la foule, quel nouveau souffle. Une foule compacte, noire, bruyante et encombrante. Tiens? En voilà un qui ne bouge pas beaucoup pour un effrayé.

    S'arrêtant pour se pencher -non sans quelques précautions- au bord du toit, elle repéra la touffe de cheveux d'un type qui semblait très décontracté, mais surtout, habillé comme un prisonnier. Quel imbécile au final. Se balader dans toute la ville, tuant plus ou moins à foison âme qu'il rencontre, avec un habit de prisonnier évadé. Ça c'était de la discrétion. Très illogique, mais qu'importe. Dans une minute à peine, il serait à terre. Et s'il a semé le trouble dans la ville, la seule différence notable serait le nombre d'années de prison supplémentaires. Très bien. Se redressant, avec bien plus de précautions, elle étudia les mouvements de sa cible et tenta de prévoir sa trajectoire. Silencieuse, elle le suivait du regard, restant sur son sillon, mais depuis les hauteurs. Puis, sans autres assurance que la position de sa cible, elle sauta, d'un pas plus alerte que sa faux n'aurait pu laisser présager, se laissant tomber, faux brandie, au-dessus du forban. Discrétion, Précision, Efficacité. Un coup et s'en était réglé. La Mort n'attend pas.

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Shoma attendait avec beaucoup d'impatience la venue de la jeune femme. Elle était la seule raison qui le forçait à rester dans les parages. Il ne pouvait partir sur une défaite. Enfin fuir sans même combattre n'était pas dans ses habitudes. De plus lors de son arrestation, la jeune femme lui jeta un regard qui semblait ressembler à de la pitié, ce que n'acceptait pas le pirate.

Debout, le regard perdu en direction de la ville haute en couleur, le jeune homme attendait sa proie. La jeune femme ne le savait sans doute pas, mais il savait déjà qu'elle était présente. Où était-elle dans la favela, il ne le savait pas, mais un parfum qui sortait de l'ordinaire était parvenu à son nez. Ce n'était pas un parfum très fort, mais ce n'était pas une essence de rat où de moisissure. Un parfum de propreté, un parfum très rare dans un monde de crasse et de moisissure.

De plus contrairement aux mouvements de foule qui s'éloignait de sa position, une personne remontait la favela. Un peu comme un saumon qui remonte le flot rapide d'une rivière afin de trouver le lieu idéal pour mettre bas.

Le coucher du soleil peignait la favela d'une couleur exotique qui rendait le jeune homme encore plus excité. Alors qu'il contemplait le soleil qui allait bientôt rejoindre son lit à l'horizon, une ombre fine bloqua une partie de la lumière que dégageait le soleil.

Shoma effectua un simple mouvement sur le côté et s'engouffra dans une maison en taule. Avec beaucoup de chance, il avait réussi à trouver un moyen d'éviter un coup qui semblait être un coup de grâce. Son agresseur venait de frapper avec l'intention de lui prendre la vie. Le ton du combat venait d'être donné.

Les deux adversaires allaient se battre dans un combat à mort. Cette ville était visiblement trop petite pour abriter deux forte têtes. L'un d'entre eux ne verra sans doute plus le lever du soleil.

Accroupie, une jambe devant l'autre, les deux mains sur le sol et son sabre derrière sa tête, Shoma leva la tête afin de regarder celle qui venait de frapper la première. Pas de doute possible, il s'agissait bien de la jeune femme qu'il attendait.

Armée d'une faux, la jeune femme venait de fondre sur lui. Ses mouvements étaient sans aucun doute parfait, si elle aurait attaqué de dos, elle aurait pu en finir avec lui avec cette même attaque, mais en attaquant en hauteur, elle s'était elle-même trahis.

Shoma pensait avoir éviter complètement le coup de son adversaire, mais ce n'était pas totalement le cas. En esquivant, il avait manqué de trébucher et l'une de ses mains fut touchée par un bout de lame. Heureusement pour lui, ce n'était pas bien grave, une entaille peu profonde.

Du sang coulait de sa main, mais pas assez pour le neutraliser. Une simple coupure, mais qui représentait quand même un avantage psychologique pour la jeune femme qui dès son premier coup venait de faire mouche.

Sabre contre faux, Pirate vs marine. Un combat des plus intéressant venait de débuter.

Dans une ruelle aussi étroite, la jeune femme était désavantagée. Bouger une arme d'une telle envergure ne serait pas une chose facile. Shoma lui se battait avec un sabre, ce qui lui accordait une plus grande mobilité, mais il le savait, il ne devait surtout pas sous-estimé son adversaire. Il allait devoir forcer la jeune femme à commettre des erreurs afin de percer sa défense.

Déchirant une partie de son vêtement de détenu, Shoma banda sa main entaillé avant de sortir son arme. Sur le sol, son ombre intangible se leva et forma un gros poing de la taille de son maître. Avec beaucoup de violence, il attrapa une plaque de taule qui pendouillait au-dessus de lui et le jeta sur la jeune femme.

Sans même attendre la réaction de la jeune femme, Shoma sauta au-dessus de la maison par la brèche que son ombre venait de créer. Il allait prendre la jeune femme en tenaille. Il fallait tout faire pour obliger la jeune femme à se rabattre dans ses derniers retranchements.

Avec force et précision, Shoma lança son sabre tel une torpille sur son adversaire. Chose étrange, un bout d'ombre qui prenait sa source sur le corps de Shoma était attaché à l'extrémité de la garde du projectile.


Meurt maintenant !

Avec des attaques aussi simples et basique, Shoma n'avait que peu de chance de battre un adversaire de ce niveau, voilà pourquoi il avait préparé un coup à la hauteur de son adversaire.

En reliant son ombre à son sabre, il venait d'étendre son champ d'action afin de lancer un Kage Kage Nui. Une attaque qui consistait à subdivisé son ombre afin de former d'innombrables piques dans toutes les directions afin d'empaler la jeune femme en cas d'esquive.


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    La poussière formait un mur éphémère entre la faucheuse et sa proie. Un voile opaque qui la dissimulait à peine, laissant deviner sa silhouette et celle de Black Crow, sa grande faux. Cette poussière plutôt mal odorante monta lorsqu'elle heurta avec violence le sol délabré de la ruelle mal famée. Elle releva son visage vers la forme qu'elle distinguait de l'autre côté de cette barrière. Elle n'était en rien un obstacle, ni pour l'un ni pour l'autre, mais il constituait la seule séparation entre les deux combattants. Un obstacle que même la lumière ne perçait pas. Et pourtant, depuis l'autre côté de ce tourbillon miniature, on pouvait apercevoir une lueur malsaine, d'une agressivité et d'une violence à en faire frémir le commun des mortels. Un éclat émeraude qui brillait tel un feu de colère, un brasier de fureur et de ressentiment. C'était un regard assassin comme seul le renommé Blood aurait pu les faire, un regard qui incendiait son adversaire de l'esprit combatif de la faucheuse, et ce malgré cette limite qui déjà retombait en panache de fumée. Et la goutte de sang qui glissait le long de la lame incurvée du Lieutenant ne pouvait qu'augurer la suite des événements.

    Il avait évité l'attaque aérienne comme s'il avait su qu'elle viendrait. Avait-elle trahi sa position ? Elle n'en avait pas eu conscience. Et puis, ce n'était peut-être pas si mal. Trancher le mal à la racine en un seul coup aurait été trop simple et ennuyeux. Elle se battrait. Elle LE battrait. Mais avant ça, il devait se montrer. Car il se terrait, ce sale rat. Il ne devait plus avoir son masque et, par cette occasion, chercher à se dissimuler. Comme si elle s'en formalisait. Elle savait déjà à quoi il ressemblait. A une gueule d'amour. Un gamin pré-pubère qui pensait que jouer au héros masqué, s'attirant les foudres de la marine, ferait classe auprès de ses petits camarades de cour de récré. Sinon, pourquoi le masque ? Le Lieutenant se redressa complètement, le regard posé sur le bâtiment dans lequel Shoma s'était engouffré. Si elle avait pu faire fondre la taule d'un regard... Mais non, elle devait se contenter d'observer, de voir d'où viendrait l'attaque. Il ne fuirait pas. Il l'avait attendue ici. C'était pour se venger, sûrement. Alors il allait attaquer. Il suffisait d'attendre. Notre poupée de porcelaine raffermit sa prise sur le manche de sa faux. Une silhouette venait de bouger.

    Dans un déchirement métallique, une forme que Rachel ne put identifier arracha un pan entier de l'une des taudis qui bordaient la rue du favelas. La forme était sombre et vraiment gigantesque par rapport à une taille humaine. La faucheuse était sur ses gardes, mais elle craignait bien moins la plaque de taule qui la prenait pour cible que l'ombre qu'elle avait vu et dont les contours auraient pu ressembler aux poings de géants, bien qu'elle n'ait aucun moyen de comparaison. Bon, du combat à distance. Il semblerait que ce type compte se terrer un moment jusqu'à ce que Rachel s'épuise. Eh bien elle trouverait la faille sans perte d'énergie. Elle se prépara alors à l'impact, cherchant à dégager cet élément assez encombrant et qui ne risquait pas de l'ennuyer des masses. Il l'empêchait juste d'y voir. Tilt ! Éclair de compréhension ! Rachel comprit qu'il ne cherchait qu'à bloquer son champ de vision pour frapper dans ce même axe que l'attaque créait dans son sillage. Donc, selon toute logique, il se trouvait derrière cette plaque, du moins, lui ou sa prochaine attaque.

    Dans un réflexe aux mouvements très félins et aériens, la faucheuse en porcelaine se jeta au sol, se glissant entre la taule froissée et la terre crasseuse. Shaïness aurait évité cette poussière, mais Rachel n'en avait cure. Shoma était son seul objectif et la boue ne l'empêcherait pas d'atteindre son objectif. Ce fut sans souci qu'elle évita le métal quelque peu rouillé et se redressa de l'autre côté de ce projectile dans une demie-roulade à moitié dérapée, prête à frapper l'homme qui devait se dresser devant elle. Ou du moins, dans l'idée qu'elle s'était faite de sa tactique. Mais elle ne fit face qu'à une maison à moitié éventrée par la précédente attaque du forban, attaque qui l'avait d'ailleurs assez laissée sur sa faim. D'ailleurs, où était la frappe qui succédait d'ordinaire la feinte ? Mais à peine avait-elle eu la présence d'esprit d'imaginer cette pensée, un bruit mat, comme un couteau que l'on planterait dans une planche en bois résonna aux oreilles de la faucheuse, venant de son dos. Elle fit volte-face en un dixième de seconde. Ce fut juste assez rapide pour apercevoir la nuée de javelots noirs qui fondaient sur elle d'à peu près toutes les directions, et ce avec des courbes et des trajectoires totalement invraisemblables. La plus inquiétante étant la pointe qui allait se ficher entre ses deux yeux dans l'image suivante, du moins si elle ne faisait rien.

    Mais ne rien faire n'était pas ans les habitudes de Rachel. Et si le nombre de ces pointes relevait de l'exploit rien que pour les compter, le Lieutenant Blacrow ne put qu'éviter la plus dangereuse, celle qui la tuerait l'instant suivant. Profitant de sa rotation, elle l'accentua pour vriller sur son axe vertical, décollant par la même du sol. La pique sombre ne perça pas son crâne ni même le cerveau qu'il protégeait, mais les dizaines qu'autres qui suivirent touchèrent presque immanquablement la poupée de porcelaine au teint si blafard. La précision de ces attaques étaient chirurgicales. Elle se fit trouer à plusieurs endroits, mais la finesse de pointe était telle pouvait toujours bouger ses membres endoloris. Ça elle le remarqua en se réceptionnant après le magnifique
    Cork exécuté à la perfection. Une cuisse percée, un bras zébré de taillades, une épaule ébréchée... heureusement que sa rotation avait dévié un minimum les vecteurs mortels. Elle aurait pu y passer sinon. Faux à la main, elle en redemandait. Et elle jeta un regard qui voulait tout dire à son adversaire. Il était visiblement sorti de sa cachette comme il avait lancé sur elle le morceau de taule. Il voulait donc bien bloquer la vision de la faucheuse. Combien de coups avait-il bien pu préparer comme ça ? Un sabre à la finesse d'une aiguille était même fiché là où elle s'était tenue avant la première diversion du forban. A l'endroit même où elle avait mené sa première attaque. Enfoiré !

    Bon. A part encaisser, elle faisait quoi, notre faucheuse ? Elle frappait. Il voulait de la longue portée ? Frapper à distance ? Eh bien il fallait qu'elle l'accule au corps à corps. Héhé. Contre attaque time. Et c'était pas ces saletés de piques noires qui partait d'on ne sait où qui allaient stopper sa violence et sa force caractéristiques. Avec un sourire narquois qui se fondait harmonieusement avec son regard émeraude en fusion, elle défit le câble dissimulé dans le manche de sa faux et commença à tournoyer sur elle-même, emportant la faux dans un mouvement circulaire des plus dévastateurs. L'air sifflait aux oreilles de la faucheuse, sa vision se borna à quelques lignes de couleurs régulières tandis que l'arme gigantesque qu'elle maniait avec tant d'aisance prenait de la vitesse. Mais cette vitesse de rotation et cette force de destruction ne fut pas utilisée contre le pirate au premiers abords. Contre toute attente, sa course dévia, telle une tornade soumise aux vents contradictoires, vers l'amas de taule qui formaient une habitation pour cinq familles au bas mot. Étape numéro une : détruire la maison pour qu'elle s'écroule directement sur Shoma, juste à sa base. Seconde étape, frapper chaque débris comme un batteur ferait un Home-Run pour mitrailler le forban avec des myriades de projectiles, histoire de reprendre sa revanche. Dernière étape, raccourcir le câble qu'elle tenait entre ses mains afin de récupérer le manche de son arme et enfin utiliser cette force centrifuge pour frapper Shoma d'un coup certes prévisible mais dont la puissance aurait suffi à faire voler une maison de taule en entière. Accordons-nous pour dire également que la taule, ben, c'est de la daube. Et puis prévisible, mais il fallait qu'il évite la maison qui allait lui arriver sur le coin de la figure à la vitesse du cheval au galop ainsi que les échardes qui risquaient bien d'avoir le même impact de les lances noires du pirate un peu plus tôt.

    Alors, qu'en dis-tu, Shoma ? Tu regrettes d'avoir provoqué la fureur de le faucheuse ? Non ? Ca ne saurait tarder.
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Shoma venait de lancer une attaque digne des plus grands films d'action. Une attaque, une victime, voilà comment il envisageait les choses et voilà comment ce combat ce passait. Ce combat, non, voilà comment il en avait terminé avec son adversaire et avait mis fin à la vie de son adversaire. Vrai reconnaisse vrai et dans cette optique, Shoma savait qui l'était de qui ne l'était pas et pour cette jeune femme, elle appartenait au second groupe.

Maintenant qu'elle n'était plus, la sombre semaine qu'avait passer le pirate semblait être paradisiaque. Plus rien ne le retenait ici. S'il ne se trompait pas, alors un bateau touristique partait dans moins d'une heure en direction d'une île de South Blue très loin d'ici. Ce n'était pas plus mal. Après une semaine en enfer, rejoindre une île sans tranquille loin de la présence de la marine n'était pas de refus.

Debout sur les débrits de sa propre attaque, Shoma commençait à marcher afin de rejoindre la rue principale qui se trouvait à quelques intersections de sa position. Il ne s'était vraiment pas ménager sur cette attaque. C'était le résultat de toute la colère qu'il avait accumulée. La jeune femme l'avait poussé à bout, elle n'avait eu que le retour des choses. Une punition bien mérité.

Un pas, puis un autre. Pas même le temps de faire une enjambée, que l'oreille du pirate le titilla. Quelques choses prenaient de la vitesse près, tout près de sa position. Non il n'était pas encore fou au point d'entendre des bruits qui n'existaient pas. La jeune femme avait-elle lancer une attaque secrète au pirate ? Non, il en était certain.

Il ne fallait jamais compter sur la chance dans une fin de combat, si la jeune femme était encore en vie, si elle n'avait qu'un seul souffle de vie, alors il valait mieux lui donner le coup de grave. Trop nombreuses son les fois où des personnes censé morte sont revenues à la vie.

D'un signe de la main, le pirate transforma ses pics d'ombre en ombre ordinaire et se pencha afin de ramasser son sabre qui se trouvait planter dans un bout de taule.

Sans même crier gare, un lame explosa le taudis qui devait servir de cercueil à la jeune femme. Elle était donc vraiment en vie, alors ?

La première attaque de la jeune femme était très, très comment dire, ce n'était même pas qualifiable d'attaque, car elle trouva comme cible, une partie du bâtiment. Son attaque était horizontale et d'un simple mouvement, Shoma avait réussi à l'éviter. Si elle comptait le tuer avec cette attaque surprise, alors elle se mettait complètement les doigts dans le nez. Pour le vaincre, elle allait devoir en faire plus, bien plus. Shoma avait manqué sa cible la première fois, mais cette fois-ci, il n'allait pas faire la même erreur. D'un simple mouvement, très basique, il retira son arme du bout de métal déjà bien abimé et allait faire un remake de sa première attaque, quand des bouts de maison très petits commençaient à lui tomber sur la tête.

D'un coup Shoma se rappela un bref instant l'attaque qu'il venait d'éviter. Cette femme avait volontairement fait une attaque qui ne visait pas le pirate, mais bien les maisons qui se trouvaient près de sa position. En détruisant la maison près du pirate, elle le privait de toute tentative de fuite et l'obligeait à se défendre. Qu'elle pouvait bien être son objectif ? Si elle comptait simplement lui rendre la monnaie de sa pièce, alors elle était complètement à côté de la plaque.

Afin d'éviter de se faire écraser par les murs qui commençaient à se décrocher, Shoma usa de son ombre afin de faire un Kekkai. Il forma une boule d'ombre compacte dans laquelle il se trouvait. Avec les ombres qu'il avait collectées, ce n'était qu'une formalité d'éviter de se faire écraser par les restes de la bâtisse. Le premier bout de mur écrasa la protection du pirate, mais ce n'était pas assez pour passer en travers et l'atteindre.

Maintenant qu'il avait réussi à éviter l'attaque de son adversaire, le jeune capitaine était plutôt confiant. Son adversaire semblait être à court d'idée, c'était de nouveau à lui de frapper si on respectait l'ordre de passage.

Afin de se retirer de sous les débris, Shoma n'avait pas deux solutions, il était forcé de diminuer la force défensive de son bouclier afin de compenser en force offensive. En diminuant son bouclier, il pourrait plus facilement se dégager de sous les décombres. Théoriquement ce plan était parfait, mais alors qu'il s'apprêtait à pousser sur les muscles de ses jambes afin de former une figure géométrique encore jamais vu et ainsi revenir à la surface, des projectiles s'écrasèrent sur les parois de sa défense.

Elle avait vraiment une dent contre lui. Elle était finalement pleine de ressource cette graine de femme. Shoma augmenta la puissance de son bouclier en le réduisant. Ainsi plus compacte, le bouclier empêcherait tous les projectiles de l'atteindre et ce quelques sois la vitesse avec laquelle son adversaire l'enverrait. Dans son cocon, Shoma se sentait à l'abri, mais une étrange sensation le dérangeait.

Un projectile avait réussi à passer sa défense et à s'implanter près d'une de ses côtes. Ce n'était pas bien grave, mais s'il ne soignait pas au plus vite cette blessure, alors il prenait de gros risques. Cette partie de la ville devait abriter de nombreuses maladies et sans doute bien pire.

Une légère opération à main nues semblait s'imposer.

Elle venait de franchir la limite du tolérable. Shoma se releva avec rage, diminuant la résistance du bouclier afin de s'occuper du cas Rachel, mais il trébucha. Le bout de métal lui fessait mal.

Au même moment, alors qu'il avait la tête et le corps sur le sol, son bouclier se retrouva trancher en deux. Cette fois-ci, la jeune femme était déterminée à en finir avec lui, mais ce qu'elle ne savait pas était que son adversaire avait avec lui une puissante étoile qui le protégeait de tous les coups destinés à le tuer.

Avec beaucoup d'énergie, Shoma se releva malgré sa blessure et se mit à narguer la jeune femme qui venait de manquer son coup.


Je suis imbattable ! Tu ne pour....
Heuu


Sortit de nulle part, un bout de taule fin comme le morceau qu'il avait lancé sur la jeune femme au départ coupa le champ de vision du jeune homme et au passage lui coupa le bassin. Le morceau de métal était le dernier morceau de la bâtisse qui n'avait pas encore touché le sol. En baissant sa garde, Shoma n'avait pas pu voir le morceau de métal tomber.

La blessure créer par le morceau de métal était assez large. Cette fois-ci sa chance avait tourné. La femme venait de marquer un point et un point qui lui couterait sans doute la victoire. Une goutte, deux, trois, puis une flopée de sang. Shoma en perdait en grande quantité. Il n'allait pas tomber et mourir maintenant, mais il se devait de faire au plus vite. Au vu de l'écoulement, il ne lui restait qu'une bonne vingtaine de minute. Passer ce délai, il ne serait plus capable de bouger.

Tenant avec fermeté sa blessure, Shoma regardait avec beaucoup de rage la jeune femme. Elle commençait à lui monter sur le système. Jamais personne ne l'avait autant contrarier. Il en avait connu des soldats de la marine, mais jamais au grand jamais une personne, qui plus est une femme s'obstinait à vouloir le tuer.

Une main sur sa blessure, l'autre sur son arme, Shoma se rua à l'attaque, cette fois-ci pas de feinte, pas d'attaque surprise, il allait régler ça à la régulière, comme au bon vieux temps. Enfin à la régulière selon le code de la piraterie. Non loin de lui, à quelques pas seulement de Shoma, son ombre avait pris une forme humaine pour être la copie parfaite du jeune homme et le suivait. Parfaitement aligné sur sa position, l'ombre était complètement cachée.

Dans sa position, la jeune femme ne pouvait pas la voir. De toute manière avec Shoma en face d'elle et fonçant à toute vitesse dans sa direction, elle n'avait pas le temps de se poser des questions. Alors qu'il ne se trouvait plus qu'à quelques pas seulement de la jeune femme, Shoma feinta de donner un coup, avant d'inter-changer de place. Sans même crier gare, l'ombre se retrouva devant la jeune femme.

Derrière, à l'abris de tous les coups à courtes porté, Shoma referma son poing, comme un signe pour son partenaire qui se trouvait devant la cible. Kage Kage Nui Il s'agissait d'un coup-bas, mais dans un combat à mort, tous les coups sont permis.


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    Lorsqu'on est sur un tourniquet, on ne voit pas vraiment les formes autour de soi et on ne localise les sons que très difficilement. On repère juste des tâches de couleurs qui passent à intervalles réguliers devant son champ de vision. Eh bien en ce moment, Rachel à la peau de porcelaine se revit sur l'un de ces jeux pour enfants, gamine, entourée d'autres bambins plus ou moins grands. Car elle avait la notable impression de revivre ces moments de joie innocents. Ainsi charriée par les tourments de la force centrifuge,et le poids de sa faux qui tournoyait autour d'elle, elle se serait presque crue dans un souvenir. Si elle n'avait pas cette horrible sensation que chaque seconde pouvait être la dernière. Ce n'était pas une simple égratignure sur le genou qu'elle risquait en cas de chute, mais bien sa vie. Un faux pas et elle ne tenait qu'à un fil entre les dents d'un ciseau lui-même entre les mains du forban qu'elle affrontait. Mais en plus des couleurs, elle avait aussi sa faux pour la diriger. Elle sentait tout ce qu'elle tranchait, même si ce n'était pas une nette coupure mais plus une déchirure. Sauf lorsqu'elle sentit une résistance assez spéciale. Fut-ce la peau du pirate qu'elle venait de trancher ? Ça aurait été trop beau.

    Bon, étape suivante, stopper cette fichue rotation. La prochaine fois, elle y penserait avait de lancer son attaque dans un espace si exiguë. Parce que le temps qu'elle réfléchisse à comment arrêter sa rotation, elle avait fait dix tours supplémentaire et déviée vers l'arrière. Paix aux âmes des trois maisons en taules qui se trouvaient sur son chemin. Mais ne soyons pas si mélodramatiques, elles se sont tout de même bien vengées en s'écrasant sur le coin de la figure de Rachel. C'était pas comme si quatre malheureux bouts de taule ondulés qui allaient arrêter la faucheuse, même si elle avait un trou ou deux sur le corps. Elle n'aurait même pas été capable de trouver les blessures infligées par Mantle. Bon point. Mauvais point : il revenait à la charge. Elle avait à peine émergée du tas de « gravats » qu'il fondait sur elle, arme en main. Enfin... c'était une arme ça ? Si fine ? Et il comptait l'affronter elle et sa faux de deux mètres avec cette aiguille à tricoter ? Haha. Non, ne jamais sous-estimer un adversaire.

    D'un bond, le Lieutenant en porcelaine s'extirpa des ruines du bidonville et s'élança à la rencontre du forban, comme lui-même le faisait. Elle eut même le temps de sourire en pensant à son allonge. Elle l'aurait coupé en deux avant qu'il n'aie été à cinquante centimètres de l'effleurer. Vite. On efface cette trace d'arrogance de son visage et on saute par dessus du vil personnage. Par les hauteurs, elle devrait plus facilement atteindre une partie vitale sans pour autant porter un coup mortel. Il y avait tout de même des mauvais côtés à manier une si lourde arme.

    Mais alors qu'elle s'élevait dans les airs, deux imprévus choisirent ce moment pour entrer en action. D'une, le coin de la vision de Rachel capta un mouvement juste derrière sa cible. Une forme humaine se dressait dans le dos de son adversaire.

    L'instant se figea.

    Analyse en route. Il y avait un souci dans les informations que recevaient le cerveau. Elle ne rêvait pas ? Ses yeux lui envoyaient bien l'image de deux pirates rigoureusement identiques ! L'un avait juste perdu ses couleurs. Comment un être normal tel que Rachel aurait pu traiter efficacement ces images sans en perdre son but premier, celui de frapper ? C'est là que commence l'action du deuxième imprévu. La forme noire qui se dressait derrière Shoma reprit en un éclair ses couleurs d'origines. Mais sous elle, en contrebas, le Shoma qu'elle avait pris pour cible avait perdu ses couleurs. Un instant suspendu dans le temps. Incompréhension totale. Prise de court. Perdu même. Et pourtant dans cet instant hors du temps, elle sur qu'elle devait tout de même frapper celui qu'elle avait prise pour cible. La faux s’abattit sur l'ombre matérialisée du forban.

    Eh bien elle frappa le vide. Ou presque. La forme à présent totalement non identifiée se dématérialisa sous ses yeux. Elle se transforma en une multitude de pointes noires et tranchantes. C'est à peu près là, je crois que le cerveau de Rachel a cessé de traiter les informations efficacement. Comprenez-la, sa cible, un homme tout ce qu'il y a de plus normal, venait de se changer en un bon millier de javelots tranchants qui la prirent pour cible. Et vous voulez faire quoi contre ça à cette distance ? En l'air surtout ? Vous dégustez. Et c'est ce qu'a fait le Lieutenant Blacrow. Elle en perdit même sa faux. Et sa vision. Elle sentit chaque écharde d'ombre la percer de cent pointes affûtées et analysa le choc sur son crâne comme le signe qu'elle avait touché terre. Elle resta allongée, dans le noir, dans le vague, se vidant comme une passoire par ses nombreuses blessures, incapable de bouger un muscle. Il avait dû se passer quelque chose... sa vue trouble revint. Lentement. Bien trop lentement pour la menace qui pesait sur elle. Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Même à demi aveugle. Elle ne pouvait tout simplement pas se laisser tuer par un type qui a honte de son visage. Ah, elle fait dans le cynique maintenant ? Elle ne le voit pas. Elle le sent. Il n'est pas loin. Puis elle vit à nouveau. Combien de temps s'était-il écoulé ? Combien de temps lui restait-il ? Trop et trop peu. Tous ses membres la font souffrir, tous ses muscles la brûlent. Elle avisa sa faux. Il lui restait trop peu de temps . Dans une seconde peut-être, elle serait morte. Dans une demi-seconde si elle ne faisait rien. Elle n'avait pas peur. Elle était juste consciente qu'elle n'avait qu'une petite chance de s'en sortir. Serait-elle mieux accueillie auprès de la Grande Faucheuse en cas d'attaque suicide ? Pourquoi pas... c'était à tenter. Dans un bond aussi inattendu que douloureux, elle attrapa le manche de sa faux et se redressa.

    Une Seconde.

    D'un geste expert, elle ouvrit la tête de sa faux. Qui aurait pu croire qu'il y avait un compartiment ici ? Elle seule. Seule la faucheuse savait. Sans un regard pour le pirate qui devait vouloir l'achever dans la seconde, elle sortit un morceau de Sodium de l'un des compartiments et le plongea dans l'eau d'un deuxième qu'elle sortit de la faux. Le morceau faisait la taille se son poing. Merci les études de l'unité scientifique de la marine.

    Une demi Seconde.

    Elle jeta sa faux derrière elle en jetant un regard mauvais au pirate. Un regard de défi habité de flammes vertes tandis que le morceau de sodium commençait à brûler littéralement de flammes rouges et jaunes. Et ce malgré l'eau dans lequel il était plongé. Sans plus de sommations que ce regard et ce sourire sadique, elle s'élança à sa rencontre une nouvelle fois. Heureusement qu'elle avait une arme de destruction massive entre ses mains, sinon elle n'aurait pas tenu cinq mètres comme ça.

    La boule de Sodium commença à fumer un court instant avant que Rachel ne rentre en contact avec le pirate.

-Tu me voulais... ? Me voilà !

    Et c'est dans un torrent de flammes et une incroyable déferlante de fumée blanche que l'eau explosa dans une détonation qui n'épargna ni Rachel ni Shoma.

    Timuthé, prends-en de la graine...

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Cette fois-ci c'était bel et bien la fin de ce combat. La jeune femme s'était bien défendu, mais devant la force de Shoma, elle ne fessait pas le poids.

L'attaque qui devait clôturer le combat, se révéla être une attaque de plus sur une longue série d'attaque provenant du pirate. En effet, la jeune femme à réussi une fois de plus à montrer qu'elle était tout aussi puissante et rusé que lui. Elle n'était pas le genre de femme à se laisser abattre, non, c'est plutôt le genre de personne qui met tout en oeuvre pour vous mettre des bâtons dans les roues. D'ailleurs elle commençait sérieusement à agacer Shoma qui n'en pouvait plus de la voir. Son sourire narquois et son visage avait le don de le mettre hors de lui, il sortait de ses gons rien qu'en sachant qu'elle lui tenait toujours tête. C'était intolérable, mais surtout impardonnable.

Avant même de lancer son attaque, Shoma n'avait même pas prit en compte la possibilité que la jeune femme pouvait répondre à son attaque. Si elle était restée sur place et qu'elle se serait contentée de se défendre, alors là, oui, elle en serait morte, mais avec sa contre-attaque, elle avait essayé de le prendre à revers.

La capacité d'analyse ajoutée à sa vivacité de réaction rendait la jeune femme extrêmement dangereuse. Elle représentait un adversaire à sa taille. S'il n'avait pas mangé un fruit du démon, ses chances de l'emporter sur la jeune femme aurait été quasi nul. Il devait bien le reconnaitre malgré la haine qu'il ressentait, elle rayonne tel un diamant en ce qui concerne la stratégie et l'art du combat.

Bien que toujours en vie malgré l'attaque qu'elle venait de recevoir presque de pleins fouets et à bout portant, son esprit de guerrier n'était pas brisé. Au contraire, elle était encore capable de tenir son arme en main bien qu'elle devait être lourde.

Devant une telle combativité, bon nombre d'adversaire auraient déjà perdu leur moyen et aurait déjà qualifié cette femme de monstre.

Shoma avait réussi à la toucher, son attaque avait fonctionné, mais il était devenu trop impulsif et cela lui jouait des tours. S'il n'arrivait pas à reprendre le contrôle de ses émotions, alors il pourrait laisser la victoire s’échapper alors qu'elle se trouve à sa portée.

Depuis le début du combat, les deux adversaires s'étaient rendus coups pour coups, oubliant la défense. Tous deux voulaient en finir rapidement et passer à autre chose.

Une fois la jeune femme morte, Shoma se serait diriger vers le quai et se serait glisser abord d'un navire. N'importe, tant que ce navire mettait les voiles loin, très loin de cette île de fou. De son côté, si elle était l'heureuse gagnante de ce combat, sans doute avait-elle déjà prévu les inombrables choses qu'elle pourait faire une fois le pirate en route pour le royaume des morts.

L'air était de plus lourd. Shoma commençait à recevoir de moins en moins d'oxygène. Alors que la jeune femme était à la frontière des deux mondes, lui suffoquait. La poussière, l'humidité, mais aussi tous les efforts qu'il avait effectués l'avait littéralement épuisé au point où il ne pouvait même plus bouger pour porter le coup de grâce à son adversaire qui reculait doucement avec beaucoup de mal.

Plantant son sabre dans le sol, Shoma se tenait afin de ne pas flancher. Avant de reprendre l'offensive, il devait avant tout rassembler des forces. Pendant que la jeune femme se rétablissait, il allait faire de même. C'était une sorte de trêve commune.

Après quelques bricoles sur son arme, la jeune femme jeta un objet dans une flaque d'eau. Encore faible, Shoma préféra rester à sa place plutôt que de se précipiter dans un piège.

Une réaction se fit sentir.

Il ne savait pas exactement ce qu'elle avait jeté, ni pourquoi, mais ça ne sentait pas bon. Si elle comptait lui tendre un piège, alors elle pouvait se mettre un doigt dans l’œil. Il voulait sa mort, mais pas au point de perdre également la vie.

La suite ? Il ne s'en rappela plus trop, Dans les décombres de sa mémoire, il se rappella de la jeune femme, de lui, de leur combat et oui, ce n'était pas tout, il y avait aussi une explosion. Oui, c'est bien ça. Une explosion provoquée par la jeune femme.

C'était de sa faute. La chose qu'elle avait jetée était à l'origine de son état. Une explosion avait presque complètement détruit tout ce qui se passait dans le ghetto. Une grande partie des maisons qui se trouvaient près des deux protagonistes n'étaient plus.

**Mini FB**
Rachel s'élança sur Shoma, celui-ci tenta un mouvement afin de se retrouver sur son flan gauche et lui assener un coup direct, mais quand il réussi son mouvement, une explosion provenant de la flaque d'eau se crée. Une déferlante de feu, puis une flash blanc. Un souffle d'explosion, des tôles, du sang, un désordre à en faire exploser les tympans.
**Fin Mini FB**

Shoma se releva avec beaucoup de mal. Si elle voulait le tuer, alors elle venait de foirer, mais pas pour longtemps. Le souffle de l'explosion avait projeté le pirate sur deux tiges. L'une en métal et l'autre en bois. La tige de bois avait transpercer sa jambe.

Privé de ses mouvements, il avait dû coupé une partie du morceau de bois à l'aide de ses mains et tirer avec le reste de ses forces afin de le retirer sans aggraver sa situation. Il se mit ensuite sur ses appuis afin de vérifier s'il avait toujours l'usage de ses membres. Visiblement, rien n'était perdu, mais la douleur et le sang le rendait extrêmement fragile.

La tige de métal elle avait manqué de peu de le tuer. Elle se logea au niveau de ses côtes. Entre la seconde et la troisième. Contrairement à la tige de bois, celle-ci ne pouvait être retiré ainsi. Il pourrait se l'ôter, mais pour cela il lui faudrait du matériel médical et des désinfectant, énormément de désinfectant. Personne ne sait qu'elle genre de maladie et bactéries traine dans ce genre de quartier populaire.

La chance qui le suivait partout avait fait en sorte que la tige qui ne pouvait être enlevé n'était pas assez profonde pour le tuer sur le coup, mais il devait faire en sorte de l'enlever au plus vite. Son corps bougeait, mais mécaniquement, ce n'était plus que sa volonté de combattant qui le maintenait en vie. Sa fierté et son orgueil étaient le moteur de sa survie. Tout n'était plus qu'une question de mental. Il devait puiser en lui la force et la volonté de survivre.

La jeune femme n'était pas visible. Il y avait trois hypothèses possibles. Soit elle avait eu moins de chance que lui et était morte sous les décombres, soit elle était elle aussi blessé tout comme lui, mais coincé sous les décombres où finalement, sa propre attaque avait complètement désintégré son cadavre. Quelques sois sa situation, Shoma n'était plus en mesure de combattre. Persister et chercher son corps ne serait qu'une perte de temps.

Tournant le dos au tas de décombres, Shoma se déplaçait tan bien que mal en direction, enfin il ne savait même pas où aller, mais son corps bougeait en direction du nord. Là où la favéla se terminait et donnait accès à un côté de la ville qu'il n'avait pas encore visité.

Plus il marchait et plus des blessures qu'il croyait bénigne s'ouvraient. Elle n'y était pas allée de main morte avec son explosion.

Au bout de cinq minutes de marche, son corps n'en pouvait plus et même avec son esprit combattif, il ne réussi pas à poursuivre sa route. Shoma tomba inconscient sur une plaque d'égout. La plaque en question n'était pas solide et emporta le corps du jeune homme dans les bas fonds de la ville.


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    Ce n'est pas dans un lit qu'elle reprit ses esprits. Ce n'est pas le chant d'un oiseau qui la réveilla. Ce n'est pas un bercement maternel qui la réconforte ni non plus une voix aimante qui lui chante une chanson qu'elle entend. Non, mais c'est ce qu'elle croit, l'espace de quelques minutes entre le rêve et le réveil. Oh oui elle est bercée, oui on lui parle bien. Mais toutes ses sensations et ses repères sont inversés. La berceuse qu'elle entend n'est que la voix d'un médecin qui lui hurle de tenir bon. Comme si elle allait mal. Vraiment pas de quoi en faire tout un plat. Elle sentait même le balancement du hamac dans lequel elle était couchée. Elle voyait même le ciel brillant et sans nuages au dessus d'elle. Alors pourquoi est-ce qu'il criait ce petit bonhomme ? Elle ne voulait rien d'autre que se reposer. Elle en avait besoin, elle sentait ses paupières se fermer. Mais elle ne le pouvait pas. Ce sale petit bonhomme n'arrête pas de la gifler pour ne pas qu'elle dorme. Quel mufle. Pourquoi s'énerver, elle entendait même les oiseaux aux voix humains chanter leur peur, leurs frustration, pleurer leurs maisons détruites. Sa tête tourne d'elle-même sur le côté, basculant vers un petit enfant qui la regarde avec un œil inexpressif. Qu'avait-il ce petit ? Elle cilla avant de tourner sa tête de l'autre côté et de voir tout un quartier quasiment rasé. Elle reste immobile un instant supplémentaire, le temps que ses yeux fassent le point sur ce qu'elle voyait et fasse le lien avec les images, les émotions, sensations et souvenirs qu'elle essayait de rattraper comme on tente de se souvenir d'un rêve. Et c'est en se rendant compte que ce n'est que le brancard qui la transporte qui la fait osciller de droite à gauche qu'elle se redresse d'un bond sous le regard ahuri du médecin qui ne cesse de la gifler depuis quelques minutes déjà. Mais ce fut trop rapide pour elle. Elle est saisie d'un malaise, un étourdissement, un haut le cœur puis elle se penche pour vomir.

    Elle se laisse tomber de nouveau sur le brancard alors que le médecin se penche sur elle pour s'enquérir de son état. Écoute gars, elle vient de se vider de son sang ou presque, d’échapper à la mort bien que son sort ne soit pas encore scellé, a du faire un vol plané sur un dizaine de mètres avec en prime une bonne grosse brûlure sur le ventre à lui en faire bouillir les entrailles, sûrement la cause de son renvoie, alors on pense tous ses fort que tu peux tirer tes conclusions toi-même. Elle regarde les nuages qu'elle trouve un peu trop flous à son goût. Elle porte une main à son front, comme pour se calmer. Calmer la douleur, la brûlure, les souvenir. Elle se trouvait sur un brancard, vivante. Il y avait des gens pour s'occuper d'elle. Même si elle avait maintenant une drôle de réputation dans le coin. Mais lui. Où était-il ? Si elle était vivante, il avait du survivre. Sinon, les marins qui l'entouraient auraient dû retrouver son corps et l'avoir rapatrié. Du moins s'il avait été inconscient. Mais visiblement, soit il était enterré sous des tonnes de décombres, soit il avait prit la poudre d'escampette. Mais peut-être allait-elle un peu vite. Elle demanda avec une voix faible et sans pouvoir faire vibrer ses cordes vocales si un homme n'avait pas été retrouvé dans les décombres, mais le médecin lui répondit que non. Bien. Alors maintenant elle pouvait en conclure qu'il avait fui. Bien qu'elle n'était pas en état de faire des conjonctions.

    On l'emmena dans le centre de soins rapide de la marine sur place, près du port. On ouvrit à elle une tente où on l'y fit pénétrer avec visiblement la ferme intention de la faire souffrir. Elle n'avait pas eu la force de se relever au point de faire un check up de son état. Elle était en si mauvais état qu'elle ne pourrait pas rester éveillée durant ses traitements ? On l'installa un peu plus confortablement sur une sorte de lit de camp et elle put observer son manteau d'officier en charpie ainsi que, en dessous, sa peau aussi rouge et cloquée que si elle avait dormi sur une plaque du four. Elle gémit en voyant ça mais remarque également qu'elle a un nombre de coupure et égratignures si importantes qu'elle s’arrêta de compter après cent cinquante trois. Et pour cause, elle n'avait accès qu'à ses bras et son ventre. Pour le reste on l'interdisait de bouger. Elle eut une pensée cynique pour les médecins qui allaient s'amuser à retirer toutes les échardes qu'elle pouvait voir. Son état n'était pas critique, mais il risquait de le devenir rapidement si on n'arrêtait pas bientôt l'hémorragie. Et finalement, mourir à cause de sa propre attaque, ça la foutrait mal. Mais elle n'eut pas le temps, ni même l'envie, de se plaindre de son état. Le médecin vint lui dire qu'ils allaient l'endormir pour réduire la triple fracture de sa jambe. Elle a à peine le temps de réaliser qu'un homme lui envoie dans le nez par un masque bizarre du chloroforme. Une fin digne d'une héroïne.
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C'est entre les déjections et les ordures que le corps de Shoma s'était retrouvé. Coincé contre une grosse plaque de métal qui filtrait les gros déchets des petits, le pirate s'en allait vers un monde meilleur.

Une fin digne d'un héros ? Certainement pas, mais son esprit inconscient se trouvait bien loin de cette scène critique.

De là où il était il ne voyait qu'une imposante lumière blanche qui l'attirait. Cette sensation était douce et chaude. Jamais il n'avait connu pareil état de bonheur. Des flash de son dernier combat martela sa tête. Maintenant, il s'en souvenait, il venait de sortir d'un combat contre un officier de la marine. La jeune femme ne l'avait pas tué. Il n'en n'était pas certain, mais de la dernière image qu'il avait eu, il se voyait quitter un tas de décombres avant de s'éloigner au plus vite de la favela.

Le monde blanc où il se trouvait commençait à être instable, comme s'il se trouvait à l'intérieur d'un bâtiment victime d'un tremblement de terre. Sa tête lui fessait de plus en plus mal. La douleur était atroce.

Ses jambes qui le tenaient jusque jeta son corps sur le sol tel un sac de pomme de terre. Du rouge sang remplaça le blanc de la pièce. S'en suivi une longue décente en enfer. Des douleurs, des cris, des hallucinations et bien d'autre. Des sueurs froides, des engourdissements, puis plus rien. Le rouge n'était plus. Le noir total. Le silence.

Il se retrouvait seul, seul devant une table. Sur cette table, un livre et une lampe de chevet. Méfiant, Il regarda tout autour de lui avant d'avancer avec prudence. Il n'y avait personne d'embusquer. Le livre n'était pas non plus piégé. En lisant quelques lignes du bouquin, Shoma s’aperçut qu'il s'agissait d'un recueil concernant sa famille.

Il tourna les pages énergiquement afin d'en atteindre la fin. Son nom était marqué en fin de page, mais contrairement aux autres, il n'y avait pas sa date de mort. Au-dessus de lui, le nom de sa mère apparaissait.

Devant le livre, Shoma s'effondra. Ses yeux était en larme. Jamais il n'avait oublié cette date. Le jour de la mort de sa mère était gravé en lui. Son regard de pirate avait disparu et un Shoma inconnu le remplaça. Devant le souvenir de sa mère, il n'était plus le même. Avant sa mort, tout son monde tournait autour d'elle.

Alors qu'il se trouvait sur le sol, en pleine déprime, un phénomène inexpliqué se produisit. Jamais il n'aurait cru un tel miracle possible. Une personne lui tapota la tête. D'un revers de la tête, Shoma ouvrit grand les yeux, stoppa net ses larmes et ne pouvait plus faire le moindre mouvement. Il était bouche bée.

Sa mère se trouvait près de lui. Elle était magnifique. Comme avant sa mort. Il n'en revenait pas, cette femme était identique à la dernière image qu'il avait de sa mère. La jeune femme le pris dans ses bras et lui murmura quelques mots dans l'oreille avant de lui faire un gros bisou sur la joue.


"Mon ange, ta place n'est pas encore ici. Il est trop tôt pour toi. Ton heure n'est pas encore venue. "

"De quoi tu parles maman ? Nous sommes enfin réunis après tant d'année. "

"Non, mon enfant ! Je suis morte, mais toi ce n'est pas le cas. Tu dois vivre."

"Je m'en fiche, je veux rester avec toi ! Je t'aime maman."

"Moi aussi mon bébé, mais ta place n'est pas dans ce monde. Tu dois retourner d'où tu viens."

"Attend, reste encore un peu. "

"Je ne peux pas, je suis désolé. Sache que je t'aimerais toujours Mon Shomignon."

"Ma..Mamannn......"


Sur ces dernières paroles Shoma se fut éloigner de sa mère à toute vitesse avant de se voir projeter dans son corps.

Durant son état inconscient, il avait été pêché par les habitants des bas fonds. Ils transportèrent le corps du pirate à moitié mort jusqu'à un ancien docteur. Avec les moyens du bord et des heures de travail, il réussi à sauver la vie de son patient. Il n'en revenait pas, c'était un miracle. Shoma était encore inconscient, mais il respirait. Ses jours n'était plus en danger, mais sans doute qu'il lui faudrait plus d'un mois pour s'en remettre. Avec un corps aussi faible, il avait réussi à revenir de là où peu de personnes auraient réussi.


Quelques part dans cette ville, un enfant innocent avait reçu une balle et malgré tous les soins des médecins ils n'avaient pas réussi à le sauver, mais un homme comme lui, un pirate résiste à la mort. Tel est le monde actuel, où seul les plus fort ont le droit de vivre.


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