Nous revoilà en mer, après un délicieux séjour au QG d'East Blue. Séjour qui aurait soit disant pu être meilleur si ces fameuses rations de boulettes de viande leur était parvenu. C'est le seconde classe Matthew qui l'a dit et il avait l'air d'y croire alors... Bref, nous revoici partis pour une mission de la plus haute importance, à savoir retrouver la trace du navire qui transportait les fameuses boulettes... J'aime à penser que j'étais surement le seul commandant disponible dans les parages, parce que si ce n'est pas le cas, l'état major se fout clairement et ouvertement de ma gueule. Mais on va le prendre avec le sourire hein, on va éviter d'exploser. En quoi consiste la mission ? Retrouver la trace du navire transportant les fameuses denrées et les ramener au bercail si toutefois elles sont encore mangeable. Rien de plus simple, il suffira de trouver une épave au large et de les déclarer perdues pour de bon, qu'on puisse passer rapidement à autre chose.
J'étais là, assit à la proue du Couperet, perdu dans mes pensées et en route vers l'aventure. Quand j'y pense faudrait peut être que j'officialise le petit sobriquet de mon croiseur... Non ça n'a foutrement aucune importance. Nous dirigions vers la dernière localisation connue du convoi, on a eu un signalement, un petit navire pirate. Faut dire que dans les environs c,'est plutôt calme donc un jolly rodger noir ça se remarque. Enfin bref, j'étais peinard, quand ce gars là vint troubler ma quiétude.
Commandant Macallan ! Je viens vous informer qu'un navire est en vue, à tribord.
Un navire hein ? Quel genre le navire ?
Tout porte à croire qu'il s'agit d'un pavillon noir.
Et alors ?
Je m'excuse mon commandant mais... Je... Je...
Je.. Je.. Je ! Et alors qu'est ce qu'on attend ?! Allons le cueillir ! Tous les hommes à leur poste !
Ou.. Oui mon commandant !
Le gars titube et manque de se casser la gueule sur le bois luisant du croiseur, bon dieu mais qu'est ce qu'on va bien pouvoir faire d'une troupe de bras cassés comme eux... Je me lève, observe les hommes s'activer ici et là, toutes voiles dehors. Ni une ni deux je m'approche du bastingage, je saisit une longue vue au passage et direction tribord je scrute le paysage. Effectivement, à quelques miles de notre position, vogue un navire ridiculement petit, arborant un pavillon noir. Enfin un peu d'action, je m'étire, fais craquer mes articulations vieillissantes une à une puis je me dirige vers la barre.
Il ne nous faut pas plus de sept minutes pour arriver à hauteur du fameux navire de forbans et j'aperçois déjà deux ou trois mecs motivés sur leur pont, sabres dehors. Mais qu'est ce que c'est que ce rafiot ? Pas de canons, pas de harpons, rien de visible qui pourrait éventuellement les aider à l'abordage. A y regarder de plus près d'ailleurs, les gaillards présents sur le pont ont plus une allure de boulangers que de malfrats... Tant pis pour eux, on arbore pas un pavillon noir impunément et c'est à moi qu'incombe de donner les somations. Jetant un bref regard à mes hommes, les canons ont l'air prêts à faire pleuvoir les enfers, je saisis donc le megaescargophone pour entamer les pourparlers.
Bien bien bien. Il est strictement interdit de voguer sous pavillon noir messieurs. Jetez l'ancre et levez moi..
Crevez !
Pas le temps de finir ma phrase que l'un de ces gus se met à nous tirer dessus, on dirait d'ailleurs que je suis en veine puisque l'une des balles m'écorche la joue, quelques millimètres de plus et j'étais bon pour nourrir les poissons. Réflexe à la con, je me jette au sol, quelle image est-ce que je renvoie à mes hommes sans déconner, faut que j'me ressaisisse. Ni une ni deux je me relève et j'ordonne à mes gars de faire parler les canons et pas de quartier. Les canons se mettent à tirer, perçant le navire de toutes parts, à bonne distance je me permets d'ailleurs d'accoster nos adversaires, me retrouvant sur leur pont. Un tantinet énervé, je dégaine mon pied de biche et offre une première tournée de mon cru. Deux coups bien placés suffisent pour envoyer les deux premiers gars direct dans les bras de Morphée. Mes hommes continuent a répliquer et bientôt les quelques pirates encore debout jettent les armes et mettent leurs mains en évidence.
Une bonne demie heure plus tard, le navire "pirate" réduit à l'état d'épave et baignant au fond de l'eau, les blessés sont pris en charge et les quelques forbans solidement ligotés. Une belle petite prise matinale, on m'apporte d'ailleurs une petite tasse de thé que je savoure bien entendu, et je demande à l'un de mes gars d'aller me chercher quelque chose de tout particulier en cuisine. Une fois ma boisson terminée, il était temps de tailler la bavette avec ces types, voir si ils avaient quelque chose à voir avec la disparition des boulettes.
Alors les gars ? On est pas bien là tous ensemble, à profiter de la fraicheur matinale ?
Je devine à leur silence et leurs sourcils froncés qu'ils ne sont pas aussi à l'aise que moi, mais passons donc à la partie intéressante. Je me lève, marche parmi les prisonniers, les regardant les uns après les autres à la recherche du plus craintif. Difficile à dire, ils font tous les fiers, les yeux baissés, l'air presque impassible, de braves gars à n'en point douter. Je finis par jeter mon dévolu sur un jeune mousse, à peine plus jeune que le reste de la troupe, m'accroupissant face à lui avec un sourire.
Alors matelot, on joue aux pirates ? On se met à piquer des rations de nourriture ? Et ces boulettes elles étaient comment ?!
Je... Je..
Je je je... Tu quoi ? Tu es désolé d'avoir agit comme un con ? Tu es dégouté à l'idée de finir ta vie derrière les barreaux ?
Je ne veux pas mourir...
Oh rassures-toi, la potence pour si peu... Je ne pense pas que vous y aurez droit. En revanche, je pourrais peut être faire en sorte de choisir votre futur lieu de résidence. Vois-tu, certaines prisons sont moins terribles que d'autres... Si vous me filez des infos sur ces boulettes de viande.
Je ne sais rien... Rien du tout à propos de ces boulettes...
Je vois. Qui sait quelque chose à propos de ces boulettes de viande ? Personne ?
Aucun de ces gars ne semble disposer à cracher le morceau. Peut être ne savent ils réellement rien au sujet de ce cargo de nourriture. Ou peut être que si. Qu'une seule façon de le savoir, je saisit l'un des pirates par le col et l'amène à l'intérieur en prenant soin de bien laisser la porte ouverte. Entre temps, mon gars m'a rapporté ce que je voulais. Je bâillonne le pirate, me met à frapper avec mon pied de biche, encore et encore, un bruit sourd s'échappe à chaque impact, au début quelques hurlements de douleur, mais plus je frappe, plus les cris s'estompent jusqu’à disparaitre complétement. Je sors alors, mon pied de biche teinté de rouge avec un sourire dément en fixant le jeunot que j'ai interrogé plus tôt. Je peux lire la terreur sur son visage, je marche tout doucement, balançant mon arme contondante à droite, à gauche, en sifflotant. Puis je le pointe du doigt avec un sourire sadique.
Amenez moi le gamin ! C'est le suivant !
Le petit se débat mais c'est peine perdu, mes hommes l'attrapent et le soulèvent alors qu'il se met à hurler, ils me l'amène.
Arrêtez ! Je vous en supplie ! Nous sommes désarmés... Prisonniers.. Vous ne pouvez pas faire ça !
Oh que si je peux, et je vais le faire !
Nooon ! Non ! NON ! Je vous en prie !
J'espère que ton petit crane tiendra plus longtemps que celui de ton pote...
Arrêtez ! ARRÊTEZ ! Je sais qui a vos boulettes ! J'ai un nom !
Je fais signe à mes hommes de stopper, ils gardent le mioche a quelques centimètres du sol. Ce dernier me déballe tout, absolument tout, c'est une bande de pirates de South Blue qui a fait le coup, ils ont semble-t-il détourné le navire mais le petit ne sait pas ou précisément. J'apprends également que c'est cette bande de South Blue, les "Couteaux de Koh" qui ont prit cet équipage d'amateurs à l'essai. On ne pouvait pas mieux tomber, tout se dégoupillait parfaitement bien, manquait plus qu'à les localiser pour en finir avec cette mission merdique. Après avoir vomi tout ce qu'il savait au sujet des boulettes, le petit se met à chialer à grosses larmes, je m'approche alors de lui doucement puis j’abats mon pied de biche sur sa joue, le stoppant à quelques millimètres seulement. J'essuie cette bouillie rougeâtre sur lui et il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour réaliser qu'il s'agit de concentré de tomates, ni plus ni moins. Je me marre alors, tandis que derrière moi mes hommes ramènent le prisonnier bâillonné que j'ai emmené plus tôt, sain et sauf pour le ramener auprès des autres prisonniers. C'est quand même fou que ce genre de ruse puisse encore fonctionner de nos jours, du concentré de tomates sans déconner... Les pirates solidement attachés et sous bonne garde, je demande à mes gars de remettre le croiseur en route, nous avons des boulettes de viande à retrouver.