NATALYA VODKALEWYK
• Pseudonyme : Nat', l'autre pouf, et tout un tas d'autres sobriquets.
• Age : 29 ans
• Sexe : Femme
• Race : Humaine
• Métier : Ingénieur, chercheuse, exploratrice
• Groupe : Civile
• Age : 29 ans
• Sexe : Femme
• Race : Humaine
• Métier : Ingénieur, chercheuse, exploratrice
• Groupe : Civile
• But : Récupérer ce qui lui revient de droit, à savoir une baronnie et le titre de Gardienne de Cybérie.
• Équipement : Un bras mécanique tout simple, un peu rouillé.
• Parrain : Thomas Lewis
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? TC de Klara Eilhart
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Autorisé par Jeska
Codes du règlement :
• Équipement : Un bras mécanique tout simple, un peu rouillé.
• Parrain : Thomas Lewis
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? TC de Klara Eilhart
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Autorisé par Jeska
Codes du règlement :
Description Physique
Classieuse, trait inhérent à son supposé rang social, elle prend soin d’elle et ce n’est certainement pas le fait de passer ses jours dans un vieil atelier en ruine qui l’en empêchera. Sans être coquette pour autant, elle abhorre la saleté et le manque d’entretien, et son corps étant un outil au même titre qu’un bras mécanique, elle considère qu’il nécessite le même niveau d’attention que n’importe quelles autres de ses créations. Crèmes, huiles, soins, savons importés, c’est une part relativement importante de son budget qui y passe. Lavée, parfumée, ses cheveux d’un roux pétillant impeccablement soignés et coiffés, optant pour un maquillage discret mais relevant ou effaçant, selon, certains de ses traits, elle pourrait, dans ses grands jours, aisément se pavaner dans les couloirs d’un palais sans faire tâche, et en plus de sa clef de douze, elle traîne quelque part sur elle toujours de quoi se refaire une beauté, en se regardant par exemple dans un grand miroir de toilettes très classes d’un restaurant très cher.
Tout ça en restant sobre, et elle y tient. D’abord dans ses tenues, et bien qu’elle ai à sa disposition une garde-robe triée sur le volet selon divers critères esthétiques, elle garde toujours à l’esprit le confort et l’utilité plutôt que juste le resplendissant. On retrouve des vestes amples pleines de poches, des tabliers repassés, protégés et couverts de motifs, des robes plus simples qui stagnent entre élégance et amplitude de mouvement, et bien évidemment des tenues de voyages plus discrètes.
Et puis dans son attitude. Pas un sourire, rarement un regard lorsqu’elle vous adresse la parole, il est parfois bien difficile de discerner autre chose que l’antipathie sur son visage.
Élancée, elle se pavane d’une démarche travaillée, haute, certaine, en toute circonstance, car elle obéit à une règle très simple auto-imposée : qu’on soit au sixième sous-sol ou non, il est hors de question de laisser quoi que ce soit transparaître, si ce n’est de la certitude. Même quand elle se retrouve dans un endroit qui ne veut pas d’elle, son attitude assurée laisse parfois douter même ceux qui étaient prêts, cinq secondes auparavant, à la jeter dehors.
Vous êtes bien sûr que je n’ai pas le droit d’être là? Dirait-elle d’un ton monocorde, sans une once de doute dans la voix.
En somme, quand elle veut en jeter, elle en jette, et c’est pas son petit mètre soixante-dix ou sa fine constitution qui l’en empêcheront.
Tout ça en restant sobre, et elle y tient. D’abord dans ses tenues, et bien qu’elle ai à sa disposition une garde-robe triée sur le volet selon divers critères esthétiques, elle garde toujours à l’esprit le confort et l’utilité plutôt que juste le resplendissant. On retrouve des vestes amples pleines de poches, des tabliers repassés, protégés et couverts de motifs, des robes plus simples qui stagnent entre élégance et amplitude de mouvement, et bien évidemment des tenues de voyages plus discrètes.
Et puis dans son attitude. Pas un sourire, rarement un regard lorsqu’elle vous adresse la parole, il est parfois bien difficile de discerner autre chose que l’antipathie sur son visage.
Élancée, elle se pavane d’une démarche travaillée, haute, certaine, en toute circonstance, car elle obéit à une règle très simple auto-imposée : qu’on soit au sixième sous-sol ou non, il est hors de question de laisser quoi que ce soit transparaître, si ce n’est de la certitude. Même quand elle se retrouve dans un endroit qui ne veut pas d’elle, son attitude assurée laisse parfois douter même ceux qui étaient prêts, cinq secondes auparavant, à la jeter dehors.
Vous êtes bien sûr que je n’ai pas le droit d’être là? Dirait-elle d’un ton monocorde, sans une once de doute dans la voix.
En somme, quand elle veut en jeter, elle en jette, et c’est pas son petit mètre soixante-dix ou sa fine constitution qui l’en empêcheront.
Description Psychologique
Elle n’est pas une compagnie très agréable. D’ailleurs, d’une manière générale, les gens ne l’apprécient pas tant que ça. Voir pas du tout, en fait. Hautaine et hautement antipathique, elle et ses bricolages sont au centre de son monde, le reste ne fait que graviter péniblement autour d’elle. Considérant la plupart des choses qui l’entourent comme n’étant que des mouches qu’il convient de chasser d’un mouvement de main, ces choses le lui rendent bien. Pourtant polie, car ayant évoluée une bonne partie de sa vie au sein d’une cour stricte, cette politesse ne constitue au final rien de plus qu’un reste de son éducation. Le vivant ne la passionne que très peu, et ce qui l’intéresse réside plus dans l’inanimée, l’Histoire, le Savoir, voir parfois l’Art sous certaines de ses formes. Pas besoin de s’embêter à nouer de profondes relations quand on peut plutôt se plonger dans un livre ou étudier des plans au demeurant indéchiffrables. Voilà ce qui la rend vivante, et qui éveille chez elle un éclat d’humanité : comprendre, essayer, rater, apprendre, réussir, inventer, s’inspirer, adapter. Et puis, il y a aussi chez elle une certaine fascination pour l’immense, les créations improbables de la civilisation, les connaissances enfouis, en bref, tout ce qui respire soit la grandiloquence, soit le mystère, ce qui lui vient très probablement de ses lointains souvenir de Pantagonum.
Elle ne comprend pas vraiment l’humour, pas plus qu’elle ne l’apprécie, et les rares sarcasmes dont elle peut faire preuve sont la seule trace de plaisanterie chez elle, et son côté parfois senti comme pince-sans-rire n’est bien souvent pas volontaire. En fait, tout ce qui s’approche de près ou de loin aux rapports sociaux autre que les rapports de rangs lui échappent totalement. Ou alors, elle s’en moque totalement. Ce qui peut être vu comme étant de la malice ou de la cruauté ne sont en fait souvent rien d’autre qu’un profond désintérêt pour la vie d’autrui. Difficile de s’en étonner quand on voit qu’elle a grandit avec un père plus fourbe qu’un bandit de Las Camp et qu’elle a passé le plus clair de son temps dans une tour ayant servie de résidence à l’un des pires tyrans de ces dernières décennies.
Elle ne s’en prendra à personne qui ne constitue pas un danger immédiat, mais ne bougera probablement pas le petit doigt face à l’injustice.
Ailleurs pour certains, complètement morte à l’intérieur pour d’autres, elle n’est cependant pas avare en émotion, bien qu’elle n’en connaisse que deux; quand ce n’est pas l’émerveillement, c’est la colère, et ses voisins se plaignent parfois de fracas nocturnes, qui ne sont en fait qu’elle détruisant son dernier prototype à coup de clefs à molettes. Avant bien sûr de tout ranger et de tout nettoyer, car s’efforcer d’être propre sur soi et entretenir les locaux, ça la détend après ces crises de colère.
Électron libre, son apathie s’étend également aux questions politiques et morales ; son seul souhait, c’est de vivre convenablement dans un environnement qui ne l’enchaîne aucunement. Faire ce qu’elle veut, découvrir ce qu’elle veut, construire ce qu’elle veut, voilà à peu près sa formule d’une vie intéressante. Si sa dernière lubie consiste à découvrir ce qui se cache au cœur de cette île sauvage, elle n’aura que peu de remord à en virer les autochtones. Si c’est un gouvernement local qui l’empêche d’accéder à son centre savoir, qu’à cela ne tienne, il suffira de passer par derrière et d’assommer un ou deux gardes, et si un règne tyrannique lui assure toutes les ressources nécessaires à son épanouissement intellectuel, alors elle serrera la main de ce despote sans trop d’hésitation.
En revanche, il existe une exception à ce total désintérêt pour la politique : elle considère que tout ce qui tient de près ou de loin du savoir et de l’éducation devrait être diffusé le plus largement possible et être accessible au monde entier, mais il est fort probable qu’elle tienne un tel discours uniquement car elle en fait partie, de ce monde, et que celui qui arrivera à l’empêcher de faire la moindre découverte n’est probablement pas encore né, ou alors est sacrément fortiche. D’une manière générale, la seule manière d’obtenir quelques maigres points auprès d’elle consiste à s’intéresser à son boulot ou à toute autre forme de science. Ça, ou alors être une pointure dans votre domaine, ce qui ne vous attire pas forcément sa sympathie, mais vous assure au moins son respect.
Elle ne comprend pas vraiment l’humour, pas plus qu’elle ne l’apprécie, et les rares sarcasmes dont elle peut faire preuve sont la seule trace de plaisanterie chez elle, et son côté parfois senti comme pince-sans-rire n’est bien souvent pas volontaire. En fait, tout ce qui s’approche de près ou de loin aux rapports sociaux autre que les rapports de rangs lui échappent totalement. Ou alors, elle s’en moque totalement. Ce qui peut être vu comme étant de la malice ou de la cruauté ne sont en fait souvent rien d’autre qu’un profond désintérêt pour la vie d’autrui. Difficile de s’en étonner quand on voit qu’elle a grandit avec un père plus fourbe qu’un bandit de Las Camp et qu’elle a passé le plus clair de son temps dans une tour ayant servie de résidence à l’un des pires tyrans de ces dernières décennies.
Elle ne s’en prendra à personne qui ne constitue pas un danger immédiat, mais ne bougera probablement pas le petit doigt face à l’injustice.
Ailleurs pour certains, complètement morte à l’intérieur pour d’autres, elle n’est cependant pas avare en émotion, bien qu’elle n’en connaisse que deux; quand ce n’est pas l’émerveillement, c’est la colère, et ses voisins se plaignent parfois de fracas nocturnes, qui ne sont en fait qu’elle détruisant son dernier prototype à coup de clefs à molettes. Avant bien sûr de tout ranger et de tout nettoyer, car s’efforcer d’être propre sur soi et entretenir les locaux, ça la détend après ces crises de colère.
Électron libre, son apathie s’étend également aux questions politiques et morales ; son seul souhait, c’est de vivre convenablement dans un environnement qui ne l’enchaîne aucunement. Faire ce qu’elle veut, découvrir ce qu’elle veut, construire ce qu’elle veut, voilà à peu près sa formule d’une vie intéressante. Si sa dernière lubie consiste à découvrir ce qui se cache au cœur de cette île sauvage, elle n’aura que peu de remord à en virer les autochtones. Si c’est un gouvernement local qui l’empêche d’accéder à son centre savoir, qu’à cela ne tienne, il suffira de passer par derrière et d’assommer un ou deux gardes, et si un règne tyrannique lui assure toutes les ressources nécessaires à son épanouissement intellectuel, alors elle serrera la main de ce despote sans trop d’hésitation.
En revanche, il existe une exception à ce total désintérêt pour la politique : elle considère que tout ce qui tient de près ou de loin du savoir et de l’éducation devrait être diffusé le plus largement possible et être accessible au monde entier, mais il est fort probable qu’elle tienne un tel discours uniquement car elle en fait partie, de ce monde, et que celui qui arrivera à l’empêcher de faire la moindre découverte n’est probablement pas encore né, ou alors est sacrément fortiche. D’une manière générale, la seule manière d’obtenir quelques maigres points auprès d’elle consiste à s’intéresser à son boulot ou à toute autre forme de science. Ça, ou alors être une pointure dans votre domaine, ce qui ne vous attire pas forcément sa sympathie, mais vous assure au moins son respect.
Biographie
Pour comprendre quelqu’un, il faut parfois simplement regarder ses ancêtres. Et pour elle, il ne faut pas remonter bien loin. En fait, il serait tout à fait possible de remonter sa généalogie jusqu’à l’origine du nom Vodkalewyk, mais le même schéma ne ferait que se répéter et se retaper la décadence familiale depuis ses débuts n’aurait finalement que peu d’intérêt.
Il est simplement important de savoir que dans la famille, une tradition fait loi depuis les tout premiers ancêtres : il faut systématiquement rater tout ce que l’on entreprend. Voyez plutôt : en remontant pas plus tôt que son grand-père paternel, on remarque deux choses : déjà, une vie pas bien reluisante, et puis, à un moment donné, un soudain rebond : l’achat de terres en plein cœur du Royaume de Luvneel, ce qui éleva le père de famille au noble rang de Baron. A peine dix ans plus tard, des terres maudites et une fortune familiale envolée, et voilà que Baron Fils se retrouve avec pour seul héritage un paternel mort de désespoir et pas un seul sou en poche, mais le regard plein de défi et une ambition teintée de rage. C’est le parcours classique, vol à l’arraché, filoutages qui devinrent bien vite du véritable banditisme, mercenariat et puis, finalement, grande piraterie. Personne ne sait vraiment comment un tel type a pu se retrouver dans le Nouveau Monde, très probablement grâce à énorme concours de circonstance qu’il était bien décidé à ne pas raconter à sa fille. Sa fille, c’est sur ces mers agitées qu’elle vit le jour. Sur l’archipel de Pantagonum, plus exactement. Arrivé là-bas en tant que pillard sanguinaire, il vit le reste de son équipage se faire massacrer, lui-même fait prisonnier, avant d’être gracié. La condition était simple, se repentir, étudier, et participer activement à la défense de ce temple dédié au savoir. Il finit par se passionner pour la mécanique et la technologie, et outre l’immense bibliothèque du palais, c’est sur l’île de Cybérie qu’il passait le plus clair de son temps, fasciné par ses habitants et leurs artifices. Il en vint même à épouser l’une des leurs, au bout de quelques années. Fier habitant à part entière de l’Archipel de Pantagonum, rien ne semblait pouvoir perturber cette étrange mais véritable vie de paix qu’il menait.
Si ce n’est, bien sûr, le sang qui coule dans ses veines et ses vieilles habitudes de fouille-merde retord. C’est ainsi qu’il finit par vendre certains des biens les plus précieux du palais, livres, codex, artefacts, aux plus offrants qui passaient par là. Le résultat fut simple et brutal : l’exil, pour lui comme pour sa jeune descendance qui, pour les habitants du coin, avait déjà certainement un pied dans le monde de la filouterie et de la trahison. Idée tout à fait saugrenu quand on sait que la petite Natalya passait son temps sur les rives de Cybérie à observer, l’œil rêveur, l’énorme palais qu’elle voyait aussi grand qu’une montagne, se demandant comment des hommes avaient bien pu bâtir une chose pareille, et toutes les histoires que sa bibliothèque pouvait bien contenir. Finalement, ces visions devinrent de vagues souvenirs qui continueront de la hanter pendant de longues années, arrachée à sa terre natale par la force des choses.
C’est sur mer que ses premiers véritables souvenirs durables prennent forme : des souvenirs de tempêtes, de batailles, de vols, de larcins, et puis, finalement, cette tour, au loin, entourée d’immense murailles, sur une île où le soleil ne semblait jamais se lever. Citadelle.
Une île où il fait mauvais vivre, où les libertés sont restreintes et où l’ordre règne en maître. Un endroit tout bonnement déraisonnable pour une gamine, mais un puits à opportunité pour un ingénieur passé maître comme son irresponsable paternel. Ce combo mélangeant savoir mécanique et connardise totale lui valu d’être repéré, après quelques années laborieuses à fabriquer de quoi à peine vivre à partir de matériel recyclé et retrouvé dans les poubelles, par la tête même du pays, l’Archityran, qui n’avait même pas une décennie de pouvoir absolu derrière lui. Le savoir et l’ingéniosité du Père Vodkalewyk lui valu une place de choix à la cour du despote, qui n’hésitait pas à lui offrir toit et ressources pour qu’il laisse libre court à son imagination, à condition que le résultat serve les desseins de son patron et mécène. Pour Natalya, ce fut une bouffée d’air frais. Bien loin des dérives du régime et de la pauvreté et tyrannie ambiante, elle vécu d’abord comme dans ce qui s’apparentait à une sorte de cocon. Bien à l’abri dans les hauteurs de la Tour du Tyran, elle passait ses journées à étudier sous le regard de son père qui, entre deux inventions, commençait sérieusement à s’inquiéter de son héritage, lui qui avait su contrecarrer la malédiction familiale en s’élevant ainsi. Elle ne voyait que très peu les servants, rencontrait parfois quelques hommes de la milice, mais elle et son père vécurent la majorité de cette période en autarcie. Elle lisait, écoutait les histoires que son paternel lui racontait, sur ses ancêtres, sur les terres familiales qu’il comptait bien récupérer, sur Pantagonum. Il lui transmit du mieux qu’il put son savoir, et durant ces quelques années, il commença même à passer pour un père un minimum digne de ce nom. Et puis, tandis que l’avenir s’éclaircissait pour les Vodkalewyk au même rythme qu’il s’assombrissait pour tout les autres habitants de l’île, le paternel mit au point sa plus grande invention : un automate aux allures de colosse, aussi puissant que résistant, qui allait bientôt devenir l’icône du régime totalitaire en place. Une arme massive, construite dans l’unique but de réduire en cendre le moindre mouvement contestataire, qui ancra encore plus le despote sur son trône. Beaucoup trop fier et satisfait de son ingénieur en chef, l’Archityran Franklin fit ce que tout bon dictateur digne de ce nom aurait fait à sa place : il fit enfermer le père de Natalya dans l’une des pièces les plus sécurisées de la Tour. Il continua à lui faire parvenir tout le matériel nécessaire, mais sans lumière ni liberté, l’ingénieur perdit la santé aussi vite qu’il perdit son pourtant éternel air de défi.
Pour Natalya, ce soudain revirement se traduisit par la fin du rêve. L’Archityran n’ayant aucunement besoin d’une gamine dans les pattes, elle ne profita soudainement plus de la position d’ingénieur de cour de son père. Pour elle, ce fut la rue. La vraie, la débrouille, la pauvreté, le couvre-feu, et dans un tel endroit, porter le même nom que l’inventeur derrière l’arme de répression la plus utilisée de la ville, ça faisait mauvais genre. Vivant comme son père quelques années auparavant, elle retrouva l’ancien atelier dans lequel ils avaient vécu en débarquant sur Citadelle, et le retapa du mieux qu’elle pût, vivant à son tour de malheureux boulots de réparation aux quatre coins de la ville. Une chance que le pays ne soit constitué que d’une immense ville entièrement moderne : un tuyau qui fuit, un circuit qui brûle, une lampe qui explose, les incidents ne manquaient pas et si la paye était minable, Natalya pouvait au moins se vanter de ne pas avoir à sauter trop de repas. Les rares nouvelles qu’elle obtenait de son père lui parvenaient sous formes d’armes ou d’inventions qu’elle retrouvait ici et là et qui portaient, d’une manière ou d’une autre, sa signature. Elle se surprenait, parfois, à observer de loin l’immense Tour qui surplombait la ville, comme elle avait jadis observé l’énorme palais de Pantagonum.
Quelques années plus tard, cette vision explosa. Littéralement, sous ses yeux. Ce vent de révolution, elle l’avait bien senti venir. On l’avait tenu à l’écart au début, parce qu’une Vodkalewyk, ça se tenait naturellement loin de tout. Et puis on avait fini par venir la voir, histoire de faire réparer ce truc là, qui ressemblait à s’y méprendre avec un canon. Que ce soit par instinct de survie ou tout simplement par vengeance, Natalya avait fini par participer, à son niveau, à la longue nuit de combat qui avait précédé le renversement du régime en place, en 1627. En fait, sa raison était on ne peut plus simple. Parmi les quelques enseignements de vie que son père lui avait légué, il y avait cette règle qu’elle n’hésitait pas à appliquer si nécessaire. On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se retrouver du côté du camp qui gagne. Et force était de constater que le mouvement révolutionnaire se positionnait plutôt du côté gagnant.
Elle se retrouva alors au beau milieu de la pagaille, là, bien au pied de l’immense Tour qui avait été, quelques années plus tôt, sa forteresse. Et dont les plus hautes strates explosèrent sous ses yeux. Là, à l’étage qui brûla le premier, il y avait quelque part sa chambre. Au dessus se trouvait l’atelier de son paternel. Et puis, loin au dessus encore se trouvait ce qui lui servait de cellule. Avec probablement, s’il était encore vivant à ce moment là, ce qu’il restait de lui. Une vision relativement poétique si on y réfléchit bien, que Natalya n’eût malheureusement pas le loisir de savourer, car les deux tiers de la Tour qui venaient de sauter choisirent spécifiquement la direction de la jeune femme pour s’écrouler.
Blessée mais pas mortellement, elle se retrouva parmi les trop nombreux blessés, plongée dans un long sommeil aux allures de coma. Elle rêva du palais de Pantagonum, du sommet de la Tour du Tyran, des terres de son grand-père qu’elle n’avait pourtant jamais connu, et elle se vit, l’espace d’un instant, à la tête d’une immense baronnie, puis assise sur un trône, puis à la tête de la plus grande brigade scientifique du monde, puis au sommet de Cybérie. Mais elle ne rêva pas un seul instant de son réveil, ni du moment où elle se rendrait compte que pour la sortir des débris, on avait dû lui amputer le bras droit, ni du fait qu’elle venait d’être tirée au sort, comme le voulait la nouvelle tradition à Citadelle, pour devenir membre du Quorum pour le mois, et des problèmes qu’impliquaient le fait de nommer la fille d’un des alliés de l’ancien Tyran à un tel poste.
Ce qui rend la piste du rêve prémonitoire relativement caduque.
Il est simplement important de savoir que dans la famille, une tradition fait loi depuis les tout premiers ancêtres : il faut systématiquement rater tout ce que l’on entreprend. Voyez plutôt : en remontant pas plus tôt que son grand-père paternel, on remarque deux choses : déjà, une vie pas bien reluisante, et puis, à un moment donné, un soudain rebond : l’achat de terres en plein cœur du Royaume de Luvneel, ce qui éleva le père de famille au noble rang de Baron. A peine dix ans plus tard, des terres maudites et une fortune familiale envolée, et voilà que Baron Fils se retrouve avec pour seul héritage un paternel mort de désespoir et pas un seul sou en poche, mais le regard plein de défi et une ambition teintée de rage. C’est le parcours classique, vol à l’arraché, filoutages qui devinrent bien vite du véritable banditisme, mercenariat et puis, finalement, grande piraterie. Personne ne sait vraiment comment un tel type a pu se retrouver dans le Nouveau Monde, très probablement grâce à énorme concours de circonstance qu’il était bien décidé à ne pas raconter à sa fille. Sa fille, c’est sur ces mers agitées qu’elle vit le jour. Sur l’archipel de Pantagonum, plus exactement. Arrivé là-bas en tant que pillard sanguinaire, il vit le reste de son équipage se faire massacrer, lui-même fait prisonnier, avant d’être gracié. La condition était simple, se repentir, étudier, et participer activement à la défense de ce temple dédié au savoir. Il finit par se passionner pour la mécanique et la technologie, et outre l’immense bibliothèque du palais, c’est sur l’île de Cybérie qu’il passait le plus clair de son temps, fasciné par ses habitants et leurs artifices. Il en vint même à épouser l’une des leurs, au bout de quelques années. Fier habitant à part entière de l’Archipel de Pantagonum, rien ne semblait pouvoir perturber cette étrange mais véritable vie de paix qu’il menait.
Si ce n’est, bien sûr, le sang qui coule dans ses veines et ses vieilles habitudes de fouille-merde retord. C’est ainsi qu’il finit par vendre certains des biens les plus précieux du palais, livres, codex, artefacts, aux plus offrants qui passaient par là. Le résultat fut simple et brutal : l’exil, pour lui comme pour sa jeune descendance qui, pour les habitants du coin, avait déjà certainement un pied dans le monde de la filouterie et de la trahison. Idée tout à fait saugrenu quand on sait que la petite Natalya passait son temps sur les rives de Cybérie à observer, l’œil rêveur, l’énorme palais qu’elle voyait aussi grand qu’une montagne, se demandant comment des hommes avaient bien pu bâtir une chose pareille, et toutes les histoires que sa bibliothèque pouvait bien contenir. Finalement, ces visions devinrent de vagues souvenirs qui continueront de la hanter pendant de longues années, arrachée à sa terre natale par la force des choses.
C’est sur mer que ses premiers véritables souvenirs durables prennent forme : des souvenirs de tempêtes, de batailles, de vols, de larcins, et puis, finalement, cette tour, au loin, entourée d’immense murailles, sur une île où le soleil ne semblait jamais se lever. Citadelle.
Une île où il fait mauvais vivre, où les libertés sont restreintes et où l’ordre règne en maître. Un endroit tout bonnement déraisonnable pour une gamine, mais un puits à opportunité pour un ingénieur passé maître comme son irresponsable paternel. Ce combo mélangeant savoir mécanique et connardise totale lui valu d’être repéré, après quelques années laborieuses à fabriquer de quoi à peine vivre à partir de matériel recyclé et retrouvé dans les poubelles, par la tête même du pays, l’Archityran, qui n’avait même pas une décennie de pouvoir absolu derrière lui. Le savoir et l’ingéniosité du Père Vodkalewyk lui valu une place de choix à la cour du despote, qui n’hésitait pas à lui offrir toit et ressources pour qu’il laisse libre court à son imagination, à condition que le résultat serve les desseins de son patron et mécène. Pour Natalya, ce fut une bouffée d’air frais. Bien loin des dérives du régime et de la pauvreté et tyrannie ambiante, elle vécu d’abord comme dans ce qui s’apparentait à une sorte de cocon. Bien à l’abri dans les hauteurs de la Tour du Tyran, elle passait ses journées à étudier sous le regard de son père qui, entre deux inventions, commençait sérieusement à s’inquiéter de son héritage, lui qui avait su contrecarrer la malédiction familiale en s’élevant ainsi. Elle ne voyait que très peu les servants, rencontrait parfois quelques hommes de la milice, mais elle et son père vécurent la majorité de cette période en autarcie. Elle lisait, écoutait les histoires que son paternel lui racontait, sur ses ancêtres, sur les terres familiales qu’il comptait bien récupérer, sur Pantagonum. Il lui transmit du mieux qu’il put son savoir, et durant ces quelques années, il commença même à passer pour un père un minimum digne de ce nom. Et puis, tandis que l’avenir s’éclaircissait pour les Vodkalewyk au même rythme qu’il s’assombrissait pour tout les autres habitants de l’île, le paternel mit au point sa plus grande invention : un automate aux allures de colosse, aussi puissant que résistant, qui allait bientôt devenir l’icône du régime totalitaire en place. Une arme massive, construite dans l’unique but de réduire en cendre le moindre mouvement contestataire, qui ancra encore plus le despote sur son trône. Beaucoup trop fier et satisfait de son ingénieur en chef, l’Archityran Franklin fit ce que tout bon dictateur digne de ce nom aurait fait à sa place : il fit enfermer le père de Natalya dans l’une des pièces les plus sécurisées de la Tour. Il continua à lui faire parvenir tout le matériel nécessaire, mais sans lumière ni liberté, l’ingénieur perdit la santé aussi vite qu’il perdit son pourtant éternel air de défi.
Pour Natalya, ce soudain revirement se traduisit par la fin du rêve. L’Archityran n’ayant aucunement besoin d’une gamine dans les pattes, elle ne profita soudainement plus de la position d’ingénieur de cour de son père. Pour elle, ce fut la rue. La vraie, la débrouille, la pauvreté, le couvre-feu, et dans un tel endroit, porter le même nom que l’inventeur derrière l’arme de répression la plus utilisée de la ville, ça faisait mauvais genre. Vivant comme son père quelques années auparavant, elle retrouva l’ancien atelier dans lequel ils avaient vécu en débarquant sur Citadelle, et le retapa du mieux qu’elle pût, vivant à son tour de malheureux boulots de réparation aux quatre coins de la ville. Une chance que le pays ne soit constitué que d’une immense ville entièrement moderne : un tuyau qui fuit, un circuit qui brûle, une lampe qui explose, les incidents ne manquaient pas et si la paye était minable, Natalya pouvait au moins se vanter de ne pas avoir à sauter trop de repas. Les rares nouvelles qu’elle obtenait de son père lui parvenaient sous formes d’armes ou d’inventions qu’elle retrouvait ici et là et qui portaient, d’une manière ou d’une autre, sa signature. Elle se surprenait, parfois, à observer de loin l’immense Tour qui surplombait la ville, comme elle avait jadis observé l’énorme palais de Pantagonum.
Quelques années plus tard, cette vision explosa. Littéralement, sous ses yeux. Ce vent de révolution, elle l’avait bien senti venir. On l’avait tenu à l’écart au début, parce qu’une Vodkalewyk, ça se tenait naturellement loin de tout. Et puis on avait fini par venir la voir, histoire de faire réparer ce truc là, qui ressemblait à s’y méprendre avec un canon. Que ce soit par instinct de survie ou tout simplement par vengeance, Natalya avait fini par participer, à son niveau, à la longue nuit de combat qui avait précédé le renversement du régime en place, en 1627. En fait, sa raison était on ne peut plus simple. Parmi les quelques enseignements de vie que son père lui avait légué, il y avait cette règle qu’elle n’hésitait pas à appliquer si nécessaire. On peut douter de tout, sauf de la nécessité de se retrouver du côté du camp qui gagne. Et force était de constater que le mouvement révolutionnaire se positionnait plutôt du côté gagnant.
Elle se retrouva alors au beau milieu de la pagaille, là, bien au pied de l’immense Tour qui avait été, quelques années plus tôt, sa forteresse. Et dont les plus hautes strates explosèrent sous ses yeux. Là, à l’étage qui brûla le premier, il y avait quelque part sa chambre. Au dessus se trouvait l’atelier de son paternel. Et puis, loin au dessus encore se trouvait ce qui lui servait de cellule. Avec probablement, s’il était encore vivant à ce moment là, ce qu’il restait de lui. Une vision relativement poétique si on y réfléchit bien, que Natalya n’eût malheureusement pas le loisir de savourer, car les deux tiers de la Tour qui venaient de sauter choisirent spécifiquement la direction de la jeune femme pour s’écrouler.
Blessée mais pas mortellement, elle se retrouva parmi les trop nombreux blessés, plongée dans un long sommeil aux allures de coma. Elle rêva du palais de Pantagonum, du sommet de la Tour du Tyran, des terres de son grand-père qu’elle n’avait pourtant jamais connu, et elle se vit, l’espace d’un instant, à la tête d’une immense baronnie, puis assise sur un trône, puis à la tête de la plus grande brigade scientifique du monde, puis au sommet de Cybérie. Mais elle ne rêva pas un seul instant de son réveil, ni du moment où elle se rendrait compte que pour la sortir des débris, on avait dû lui amputer le bras droit, ni du fait qu’elle venait d’être tirée au sort, comme le voulait la nouvelle tradition à Citadelle, pour devenir membre du Quorum pour le mois, et des problèmes qu’impliquaient le fait de nommer la fille d’un des alliés de l’ancien Tyran à un tel poste.
Ce qui rend la piste du rêve prémonitoire relativement caduque.
ONE PIECE REQUIEM
Dernière édition par Natalya Vodkalewyk le Sam 28 Aoû 2021 - 0:42, édité 1 fois