Posté Ven 10 Déc 2021, 17:34 par Oboro Ashikaga
-WOOOOH WOOOOH WOOOH ON S’ARRÊTE TOUT DE SUITE LA, C’EST QUOI CETTE PUTAIN D’ARNAQUE ? Bordel tu m’étonnes que les révos aient une réputation d’être des manches incapables de savoir se servir de leurs bites si vos gros évènements sont aussi nul à chier. Bah ouais quoi, vous pouvez pas faire signer les gens pour un entraînement chapeautée par un As, la crème de l’armée de Freeman, et vous barrer comme un gros fils de pute en nous lâchant comme des pékins sur une île à la con ! C’est plus un entraînement du coup, c’est juste une putain d’épreuve. Et ça on en…
-LA PETITE PUPUCE ELLE A DES QUESTIONS C’EST CA ?
Othar.
Il venait de gueuler tellement fort qu’Oboro fut littéralement balayée par son souffle. Frappée de plein fouet par la déflagration, elle s’écrasa sept mètres en arrière, emportée avec une nuée de terre, de sable et de la végétation. Pas juste elle, plus des deux tiers des personnes réunies ici-bas subirent le fracas du souffle du guerrier. Et les rares à ne pas avoir flanché d’une quelconque manière se comptaient sur les doigts d’une main passée entre les crocs d’un tigre.
Les initiés suspectèrent un haki royal, mais ça n’était même ça. C’était juste ses cordes vocales, une aura de puissance, des pulsions férales qui pulsaient dans ses veines et… le fait que cet homme était un pur monstre, tout simplement. Ses veines gonflées de rage lui donnaient un air encore plus fou et sanguinaire qu’à l’accoutumée, ses muscles prodigieux semblaient encore plus gonflés qu’il y a un instant.
Mais ça, Oboro n’était même plus en mesure de le percevoir.
Il lui fallut vingt secondes pour reprendre ses esprits. Vingt de plus pour parvenir à entrouvrir ses paupières : l’impact et la pression relâchés par Othar l’avaient giflé comme un boulet de canon, sa chute avait été terriblement douloureuse. Elle avait de la terre dans la bouche, des larmes aux yeux, et la terrible sensation de s’être fait pulvériser les dents – ses incisives en particulier fourmillaient de picots lacérant de douleur. Elle ne pouvait même pas penser, elle était terrasée.
Lentement, elle tendit la main pour se palper les joues. Et la retira aussi vivement que si elle venait de se brûler le visage. Elle frissonna violemment en écho à ce qu’elle venait de voir : la couleur de sa peau là où elle avait été exposée au coup de fouet lui faisait encore plus peur que quoi que ce soit d’autre.
Trois personnes étaient penchées sur elle, trop floues pour ses sens atrophiés par la douleur. Elle peina à faire autre chose que de chasser leurs mains approchantes, mais on ne pouvait pas dire que c’était par la force qu’elle les avait repoussés. Hors de question que qui que ce soit la touche. Et parmi elles, Othar, qu’elle discerna vaguement en discernant sa carrure.
La Kanokunienne rampa en arrière en balançant de grands coups de pieds maladroits dans sa direction. Sans crier ou faire le moindre bruit, ses poumons étant encore bien trop secoués par sa chute pour se permettre ce genre de fantaisies.
Il n’insista pas auprès d’elle. Au lieu de cela, il retourna vers les barques comme il avait initialement prévu de le faire, mais s’arrêta à mi-chemin pour interroger l’assemblée avec son intensité habituelle :
-Alors, est-ce que quelqu’un d’autre a envie de me dire qu’il est pas content ou bien vous partez tous pour ça ?
Personne ne répondit. Evidemment : personne n’allait répondre avec l’exemple qu’il venait d’établir. Mais ça, Othar mit une bonne vingtaines de secondes à observer le silence et les traits de la majorité des trente révolutionnaires qui lui faisaient face.
-Euh, non mais vraiment je veux dire, demanda-t-il en ayant soudainement l’air moins à l’aise que jusque-là. Si vous avez des remarques ou des demandes spéciales, ça m’intéresserait de les entendre. C’est vrai que je connais pas le niveau de qui que ce soit ici, et que vous pourriez plus facilement vous démerder si je vous mets le pied à l’étrier plutôt que si je vous laisse vous démerder tous seuls comme des grands. Vous êtes peut-être pas des grands après tout, et c’est mon job de vous transformer en bons gaillards.
Parce que bon, Othar était – indéniablement – une grosse brute. Contrairement au stéréotype, il savait parfaitement utiliser son cerveau, mais ne le faisait que quand l’adversité tapait plus fort que lui, ce qui n’arrivait pas souvent. Alors, sa ruse et son ingéniosité restaient placidement logées dans leur fauteuil, à laisser la fureur et l’impétuosité du barbare prendre les commandes neuf fois sur dix.
Une façon de procéder qui n’avait pas vraiment changé depuis que l’as avait pris un peu de distance vis-à-vis du terrain pour se consacrer à la formation de la nouvelle élite que les révolutionnaires souhaitaient mettre en place.
Il avait spontanément signé pour, mais débutait encore dans l’enseignement malgré son expérience sur Jaya et partait de très loin quand il s’agissait d’entretenir des relations saines et constructives avec quiconque se frottait à son enseignement. Dans la majorité des cas pourtant, les mêmes élèves qui le redoutaient et le détestaient, voire le haissaient au départ, finissaient par véritablement l’apprécier au terme de leur formation. Et pour ceux qui étaient déployés sur le terrain en sa compagnie, eux constataient qu’Othar s’attachait vraiment à ses apprentis. Au point de pouvoir donner sa vie pour eux, même s’il avait toujours eu le cuir trop épais pour en arriver à là.
Ce qui ne l’empêchait pas de leur donner des coups de pieds dans l’arrière train cinq minutes plus tôt pour qu’ils se bougent au même rythme que lui. Mais ça aussi faisait partie de sa façon toute particulière et maladroite de démontrer sa bienveillance.
-Du coup, reprit-il, tous ceux qui ont l’impression qu’ils vont juste avoir des occasions supplémentaires de se faire trucider juste pour faire les fiers devant moi, je suis à votre écoute. Je crois que la miss pupuce en fera partie, mais je vais attendre qu’elle se remette un peu pour voir ça. D’autres ?