Trough darkness, behind blue eyes.

Cheveux blancs, yeux nébuleux d'un bleu océan. Voilà les deux signes distinctifs de Lex. Adulte à l'allure d'adolescent, il reste un homme musclé malgré tout, finement et assez sèchement pour être efficace contre les péquins moyens. Il s'entraîne régulièrement, chaque jour ou presque, toujours la même routine. Malgré cela il reste plus fluet que la plupart des figures iconique de notre monde. Visage angélique, il est d'une beauté quasi-androgyne, de cette grâce qui se promène sur ses pommettes, son sourire désarmant ou encore ses sourcils bien dessinés.

Il porte souvent des vêtements sortant de la norme des Marines habituels, étant de l'élite cela n'est pas un manquement au protocole. Dans les tons bleu nuit, ou bien même noirs, assortis à la paire de bottes cloutées qu'il porte au pied. Adepte des cols roulés.

Rigueur de l'armée, il est toujours tiré à quatre épingles. Malgré son air laxiste, et ses atours de poseur, Lex reste un membre émérite de la marine mondiale, il le porte sur lui par son maintient et une hygiène irréprochable. Autrement, il pourrait être votre voisin, ou bien votre commerçant du coin, hormis cette dague à son flanc, cadeau du paternel, il n'y a aucun moyen de savoir que le petit gars est de la marine. Souriant et chaleureux, il reste un être sympathique à fréquenter, sa voix est fluette, son odeur est boisée.  

Parfois l'on se demande s'il est vraiment un militaire de carrière, ou plutôt un simple bouffon avec un long poil dans le creux de la main. Malgré tout, il est un excellent stratège lorsqu'il s'agit d'en faire le moins possible. Tenez, pour l'examen d'entrée à la Marine, il n'a pas donné plus de cinquante pour cent de ce qu'il avait en réserve, et n'a fait que le strict minimum afin de d'avoir son sésame. Il faut dire que dans la famille, on a le gouvernement dans le sang, maman est un agent bureaucrate de l'état major, tandis que le père est l'un de forgeron attitré d'un haut gradé de la marine. Ses plus grands frères font aussi carrière dans différent pôles, toujours au bénéfice et pour la plus grande gloire de l'EMM. Moins embrigadé, le petit dernier est avant tout pétris de justice, et d'idéaux pas encore massacrés par la réalité du terrain. Il s'est enrôlé presque à contre cœur à l'âge de dix huit ans, pour "faire comme les grands".

Gros mangeur, il peut engloutir de nombreux plats avant de tomber de fatigue, et d'opter pour une sieste digestive. Il est très honnête, et ne sait pas trop mentir, même si ça pourrait lui sauver le coup. Ou bien lui obtenir des prérogatives en plus. Pas carriériste, ni ambitieux, il travaille pour assumer sa vie, et gagner sa croûte. Rien de plus, rien de moins. Il traite ça de la même façon qu'un poissonnier passionné voit son métier ; Comme une occasion de briller en faisant montre de son talent naturel pour les arrestations, les bastons et tout ce genre de choses.

Habitué depuis l'enfance à connaître la violence, il l'exerce néanmoins avec parcimonie, et opte toujours pour un précepte simpliste : Oeil pour oeil, dent pour dent. Tu le frappes, il te frappe, tu l'ignores, il y'a de fortes chances qu'il te laisse tranquille, sauf contre ordre... Car après tout "Je suis que la vigie les gars, vous vous attendiez à quoi ? "  

Odeur de cigarette. Bruit de couloirs. On entends les bottes frapper contre le sol comme une lente mélopée, un rythme qui endiable ses journées. La caserne. Il vit ici, avec presque du soulagement, depuis quelques mois déjà. Il a sa chambre et son compagnon de "cellule" -c'est comme ça qu'ils appellent les chambres ici, est plutôt sympathique, donc il n'a pas à se plaindre. Il fait du sport toute la journée, ce qui ne le change pas de son quotidien passé. Pourtant, quelque chose à changé depuis quelques temps, il s'est mit à penser par lui même, et à vouloir que les chances soit égales entre les plus faibles et leur oppresseurs. Comme si, une sorte de conscience s'était tissés à la sortie de son immaturité. Odeur de fumée. La caserne est attaquée par des révolutionnaires, il doit prendre les armes.

Une alarme sonne, déjà une brigade sur place et déjà sur le carreau. Il doit sortir les grands moyens, et impressionner la galerie par ses compétences martiales. Il use de ses compétences les plus secrètes, les plus occultes, les moins glorieuses aussi. Lui, il pense que le vrai guerrier arrive à vaincre sans se battre, juste par son aura, son charisme, sa réputation, bref, peu importe sa façon de faire. Mais déjà devoir prendre les armes est une défaite pour lui.

Habitué à l'échec dans l'élite, la seule unité qui lui laisse suffisamment de liberté pour ne pas regretter de s'être enchainé à une institution systématiquement plus forte que n'importe quels autres arguments, qu'il soit plausible ou non. Il n'aime pas l'idée d'être dans la majorité, d'être au service de certains qui se fichent des autres, des faibles et des innocents. Qui voit tout les soldats comme des numéros, ou les populations comme des contribuables et des chiffres sur un papier. Des dommages collatéraux bien dommageable pour leur portefeuille.

Ce n'est pas l'idée qu'il se fait de la justice, et de son métier. Lui est capable de penser par lui même, et comme il ne suit pas toujours la norme, n'a jamais évolué malgré sa puissance musculaire, par manque d'ambition, ou bien encore de jugeotte, lui dit toujours son compagnon de chambrée. Ce jours là, l'attaque enleva son sifflet à Hendrikson, et Lex est à présent seul dans sa "cellule".

Il a l'habitude de la solitude, petit dernier d'une famille résolument militarisée, avec un père Maître forgeron pour le compte de la marine traditionnelle, une mère dans la bureaucratie de l'Etat Major, et deux frères, qui ne peuvent jamais parler de leur mission, secret de polichinelle, au seins du Cipher Pol. A côté d'eux, il fait pâle figure, simple vigie, bleubite qui ne peut se targuer que de peu de choses, et d'encore moins de faits d'armes.

Pour autant, elle le poussera à prendre la mer, avec un équipage, un capitaine et des Nakamas, pour ne jamais plus se sentir seul. Des missions plus difficiles encore que ses classes l'attendent, mais jamais plus il ne verrait l'être humain sous le même jour, les exercices et la réalité du terrain l'ayant rendu extrêmement conscient de leur méchanceté.

Il reste animé par l'espoir qu'un changement est possible, et qu'une prise de conscience est nécessaire, il pourra toujours porter le message par sa propre voix. Par son propre comportement. Irréprochable, il vit justice, dors justice, mange justice. Il ne supporte pas les inégalités, et ne cautionne pas le système dont il fait partie.

La machine bien huilée du gouvernement ne fonctionnerait-elle pas mieux sans quelques graines de discorde dans ses rouages ? Le chaos commence en soi, la guerre la plus terrible se passe dans les cœurs, et que s'il doit changer quelque chose, c'est d'abords les habitudes....

"Tellement de violence, qu'on a plus les mêmes valeurs, c'est tout. "