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The wicked squad [Pv Macallan].

Il y'a des jours ou il aurait dû rester couché, se dit-il en se cramponnant au mât principale tandis que le navire passait par des zones de turbulences, quittant la flaque pour se diriger toutes voiles dehors vers la première voie de Grand Line, les vagues recommençant leur boulot, et les courants reprenant leur densité habituelle, comme  par enchantement. Il connaissait suffisamment le procédé pour l'avoir entendu vanté des milliers de fois par sa famille, surtout son père qui aimait particulièrement raconter sa maîtrise de la pierre en granit marin.

Les bateaux de la marine comme ceux là, étaient équipés d'une coque en granit, qui leur permettait de passer inaperçu sur les radars des rois des mers, et des infames créatures habitant la flaque. Après tout, il fallait bien avoir un avantage à travailler pour le plus grand pourvoyeur de mains d'œuvre, et la plus grande puissance mondiale. Chacun ses prérogatives, et lui s'était longuement endormis tandis qu'ils traversaient le no man's land aquatique, grignotant des chocobonkos, des chocolats dans un sachet, semblables à des chips pour Blue.

Tout ça avait commencé par un appel de son ancien professeur, un sacré lascar du BAN, qui se retrouvait bien embêté. Il avait envoyé toute une unité de bleusaille à Jaya avec un sergent-recruteur. Depuis, plus de nouvelles du Sergent d'Elite, ni de ses hommes. Pour couronner le tout, il semblerait qu'à Jaya, le climat tendu ne permette pas d'envoyer n'importe qui, même en sous marin. Pas la peine de compter sur la discrétion du Cipher, qui se ferait automatiquement repéré sur l'île, comme la plupart des hommes qui avaient tenté le coup dernièrement.

Cela ne voulait dire qu'une chose, qu'une nouvelle organisation tirait les ficelles dans l'ombre de l'opprobre qu'avait laissé plané les Rhino Storms sur l'île, quelques années plus tôt. Il avait naturellement pensé à tout ses élèves et connaissances pour le sortir du pétrin, avant même de contacter le QG. Après tout, qui en avait quelque chose à faire des bleus ? Si ce n'était ceux qui savaient ce que c'étaient d'être sur le terrain en temps que néophyte ? Et qui avaient sué sangs et eaux pendant des mois, pour obtenir leur sésame ?

Lex avait répondu présent, au même titre que l'équipage qui voguait à présent vers l'île maudite des Pirates grégaires.

- JAYA EN VUE MESSIEURS ! Cria-t-il de toute ses forces en apercevant au loin un morceau de terre, décadi jusque dans sa forme désinvolte. Il descendit le long du mât, bien plus sérieux que dans n'importe quelle autre mission. Ce qui arrivait aux jeunes pousses de Tiger, l'instructeur en chef qui lui avait demandé d'intervenir avec les autres, sous le commandement d'un commandant de la règulière, et de Daniel, le tigre du BAN, lui même, venu pour s'assurer du désastre, ou bien de la fameuse coopération qui se déroulerait durant cette mission, moins officielle que la plupart, plus clandestine que beaucoup d'autres.

Il se prépara au combat, faisant glisser sa lame dans son étuis. Bien que la principale condition de réussite soit leur discrétion, et leur rapidité.

Malgré qu'il ne soit qu'une vigie pour l'instant, il avait également une solide formation en survie en milieu hostile, mais aussi des compétences poussée dans l'infiltration de lignes ennemis. En soit, il était tout autant un éclaireur, ou un scout comme lui disait Daniel durant sa formation, qu'une vigie. Sur mer, il était les yeux, sur terre, il était le pourvoyeur d'informations numéro 1 dans l'avancée de la garnison, ou de l'unité qu'il intégrait.

- Messieurs, je vous rappel qu'ici, c'est un territoire "miné", ennemis, et hostile. On passe en formation Alpha, j'espère que vous vous souvenez tous de votre formation sur le bout des doigts ! Escargophone en mode silence, pas d'appel si ce n'est pas nécessaire, et le premier que je vois s'allumer une clope, je lui plombe le derrière !  On va débarquer sur une crique non loin de celle ou aurait dû s'amarrer le Sergent, il nous restera quelques miles avant d'arriver sur place, profitez en pour vous conditionner ! Sa risque de pas être de la tarte, cette extraction d'urgence !

Il se tourna vers ses hommes, ses yeux durs et froids, rencontrant la résolution de chacun.

- Si vous avez tous compris, on suit le commandant, et on ferme son claque-merde jusqu'à destination ! Fit-il avec sa voix usée par les années de services, et néanmoins roide et métallique comme celle d'un soldat de métier.
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Les Viandards:

Retour sur Grand Line, la route de tous les périls, les choses sérieuses allaient enfin pouvoir commencer. Fini les missions au rabais à enquêter sur une disparition de boulettes de viande, les injonctions à venir encadrer les bleu-bite dans je n’sais quel trou des Blues, on va enfin pouvoir passer à la vitesse supérieure. Bien sûr que je compte m’occuper du tuyau de ce brave Rowan Deleau, parce qu’il est clair qu’après Orange, ça sent le bon gros poisson. Mais pour l’heure, mon unité a encore été réquisitionné pour faire parti d’un truc. Une sorte de patchwork bien bleu composé de mes gars et des gars de la Marine d’Elite, une question d’extraction sur cette charmante île qu’est Jaya. M’est d’avis que si t’es assez con ou négligeant pour tomber dans un piège, c’est que le job est pas fait pour toi, ou alors que t’as foutrement rien à faire sur la route de tous les périls. Je vois le tableau d’ici, une belle brochette d’abrutis, en train de geindre et de couiner pour que les autorités compétentes vienne les chercher. Pfff ça m’dégouterait presque.

La vigie s’met alors à beugler et me sort de mes sombres pensées. Jaya est en vu, on va enfin pouvoir accoster et boucler tout ce merdier. Mais on va pas s’pointer par la grande porte, le plan c’est d’accoster en retrait pour éviter d’être repéré, ce qui veut dire qu’on va devoir marcher. J’aime pas marcher. C’est chiant de marcher. Oh j’ai oublié de préciser que notre navire est grimé en navire marchand et que tous les signes d’appartenance à la marine sont désormais planqués. Une putain de mission commando, je me sens comme un foutu contrebandier, en train d’aller récupérer sa cam’ en toute discrétion et j’dois avouer que pour ce genre de mission, l’Elite me botterait bien. Mais trêve de blabla, le bon vieux Daniel Redford en personne nous fait l’honneur de sa présence, en quelques mots il pose les bases. En quelques mots il impose le respect ce gars là, vous pouvez me croire, moi même quand il s’exprime j’suis comme un gosse qui écoute son grand père. Un beau discours en somme, et c’est moi qui suis aux commandes sur le coup, je décide donc de m’adresser à mes hommes pour faire écho au légendaire Tiger.


Vous avez entendu le patron les gars ? Ça va secouer et j’veux pas de pleurnichard ou de retardataires ! On suit le mouvement, on récupère ces types et on sera rentré pour le dîner ! C’est pigé ?!

Oui commandant !

A la manœuvre ! Aux chaloupes ! On se met en route mauvaise troupe !



Les gars s’activent, première fois que je vois la Reg’ et l’Elite se mélanger et s’accorder de manière si harmonieuse. En un claquement de doigt, le navire appareille non loin d’une crique sauvage, les chaloupes sont mises à l’eau et nous voilà en route vers ces terres hostiles. Je suis en tête, et j’ai constitué ma barque avec un casting de rêve. On a bien entendu Redford, silencieux, impérieux, les yeux rivés sur leur destination, derrière lui James et Kyara, le premier d’un calme profond, son acolyte fredonne un air gaiement. Puis il y a les quatre soldats, deux d’mes gars, on sent qu’ils sont terrorisés, deux de l’élite, un type patibulaire et un petit jeune qui était au poste de vigie. C’est ce dernier qui m’intéresse, il a pour consigne de scruter la pampa qui borde la plage, à la recherche d’un éventuel éclaireur. Un rôle vraiment vital dans ce type d’opération, je me tourne alors vers lui.


Tu vois quelque chose ?

Non toujours rien…

Garde l’œil bien ouvert, faudrait pas qu’on se fasse repérer trop vite.



Par chance, personne en vue, et en quelques minutes tout le monde a mit pied à terre. Nous voilà sur une belle petite plage de sable blanc, bordée tout du long par une épaisse forêt. Très vite, on se repère à la boussole et une fois le cap établi, et quelques hommes laissés aux chaloupes, il est temps d’entrer dans le vif du sujet. Végétation luxuriante, va falloir jouer de la machette, ce sont donc Jack et James qui passe devant pour nous frayer un chemin à grand coups tranchants. On s’enfonce, le climat chaud et ensoleillé de la plage laisse peu à peu place à un climat humide et sombre, quelques bruits ici et là, des piafs en pagaille, la vigilance est toujours de mise. Nous voilà embarqués pour une traversée, la plus silencieuse possible, vers la dernière position connue du Sergent d’Elite.
    Dire qu'il avait cru que Vigie était un poste tranquille, peinard, ou on le solliciterait peu. Et voilà que le commandant l'embarque en éclaireur vers des horizons plus verdoyants, mais surtout plus dangereux que le confort cahotant de l'embarcation qui les avaient emmené jusque là. Le commandant, on en parle ? Il dégageait un certain charisme, ses hommes ont l'air de le craindre autant que de l'aimer, et surtout, il inspirait un respect et semblait patibulaire au possible. A côté de lui, n'importe qui aurait l'air d'un blanc bec, surtout Lex avec son petit mètre soixante dix et sa carrure enfantine. Enfin, tout le monde à l'air chétif, sauf le vieux Tiger, qui lui, est encore plus impressionnant que le fameux Macallan. Dans la barque, silence de plomb, presque tendu. Il faut dire qu'ils marchaient sur des œufs, et qu'il était possible que certains ne reviennent jamais de cette expédition.

    Silence brisé par Wayne Macallan, qui lui demanda s'il n'avait rien repéré. Malgré une très bonne acuité visuelle, habituée à surmonter nombres d'épreuves, rien de probant ne semblait s'agiter sur la plage, si ce n'était quelques crabes, et un Bernard Lhermitte échoué. Il répondit donc par la négative. On accosta rapidement, et un signal est donné au restant des troupes, qui use des derniers canots pour rejoindre les éclaireurs.

    - On se sépare en trois groupes, ça sera plus simple, toi, tu viens avec moi, que lui fait Macallan après sa diatribe bien ficelée, condensée, et concise. Lex, qui voulait tirer au flanc et rester en tant que base arrière avec les deux trois rigolos qui faisaient la dernière ligne de la petite troupe, s'en trouva fort désappointé. Il souffla presque, mais se retint, conscient et surtout très consciencieux quand le vieux Redfort était dans les parages, de paraître le plus courageux et volontaire possible.

    Son image de marque, il y tenait. Tout le monde le prenait pour un monsieur tout le monde, et il ne voulait pas que ça change. Il voulait tout simplement qu'on le laisse tranquille, sans lui demander de donner le maximum à chaque mission. Mais pour une fois, il était déterminé. Les jeunes pousses étaient l'avenir de la marine, et il avait à cœur de préserver la jeunesse, malgré son âge qui ne prêtait pas à ce genre de constations.

    Après tout, il avait vaincu des révolutionnaires, il avait connu une attaque sur le QG qu'il occupait, ce qui lui avait donné l'envie de quitter la sédentarité, pour devenir un agent plus nomade, qui se déplacerait là ou on avait besoin de lui. Il n'était plus un enfant, ni un bleubite à proprement parler -bien qu'on lui faisait encore ressentir partout ou il allait du fait de son âge.

    - A vos ordres m'sieur, je vous suis... Il se doutait qu'ils allaient encore servir d'éclaireur, tandis que les deux autres groupes avancerait déployé en formation derrière eux, l'un à droite, l'autre à gauche. C'était la formation alpha de base, un triangle qui pouvait ratisser une île et vaincre tout ce qui se dresserait sur leur route.

    Il se mirent en route, tandis qu'ils jouaient de la machette, et que Macallan étudiait l'itinéraires avec soin. Il donnait la direction à prendre, tandis que Lex coupait des branches aussi épaisses que ses cuisses, des lianes aussi avide qu'une belle fille vénale de vous asticoter le cuisseau, ou encore des insectes plus gros que certaines pièces de monnaie les plus faibles. Il détestait la jungle, la fôret et la nature en règle générale.

    Et bien il était servi.

    Bientôt arriverait le moment ou ils tomberaient sur des autochtones énervés, et tout cela n'aurait plus le même sens, et ils n'auraient plus les mêmes priorité. En attendant, il pestait intérieurement contre le vieux Redfort, resté en arrière pour servir de renfort au cas ou une pointure se pointa, et déciderait de leur jouer un mauvais tour. Ou peut être parce que le Tigre, lui, était malin. Et qu'il ne voulait pas se fatiguer à crapahuter dans la jungle comme les autres gougnafiers qu'ils étaient ?

    Qui aurait pu dire, si ce n'est l'éternel et grand Amiral en chef ? Dont les voies impénétrables, faisaient la pluie et le beau temps sur tout les hommes de la marine mondiale.
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    Et vas-y qu’on se fraye un chemin parmi les lianes et les hautes herbes. Et vas-y qu’on continue à jouer de la machette et à crapahuter dans la gadoue. Bah, j’trouverai bien un petit mousse ambitieux motivé pour nettoyer mes pompes remarque, ça pourrait être pire. On s’enfonce encore et toujours dans cette jungle inhospitalière, remplie d’insectes tous plus gros et plus degeulasses les uns que les autres. Quand on y pense, j’en viendrais presque à me languir de sortir de là, on pourrait bien tomber sur un repaire de crevures armées jusqu’aux dents et être obligé de se battre, que ce serait préférable au bourbier merdique actuel. James s’écarte alors, seul, sans un mot, sans un bruit. Il disparaît dans les broussailles, et si il fait ça c’est qu’il a flairé un truc. Faut le reconnaître, ce foutu Doscarien est un fin pisteur, et il a su le prouver plus d’une fois. Nous ? Bah on continue à avancer, à désherber et à ruminer en silence.


    Oon.. On bouge plus !!


    Les gars se figent, en fait tout le monde se fige. Difficile de déterminer d’où peuvent bien provenir ces mots. Difficile de déterminer si ils nous sont adressés, je décide donc de faire signe aux soldats de se tenir prêts, les deux plus proches de moi ont d’ailleurs instinctivement brandit leur fusil, prêts à défendre le peloton. J’ai cet espèce de mélange de sueur et de saletés dans les yeux, mais j’arrive malgré tout plutôt bien à distinguer les choses. Et pourtant ! Pas moyen de voir le pauvre diable qui semble nous avoir mit en garde à l’instant. J’hoche alors la tête en direction de notre vigie d’Elite, le jeune homme comprend et s’exécute sans que j’ai besoin de lui en dire plus, sacrée formation au BAN. Il récupère sa longue vue, scrute les environ et rapidement le fait un geste pour m’indiquer une présence face à nous à trois heures. Et effectivement, notre joyeux luron est bien la, beau travail Vigie d’Elite. Il m’en faudrait un comme lui dans l’équipage parce que bon sang… Il a l’œil ! Je m’avance encore un petit peu pour le voir davantage. Un type, seul, du moins au premier abord, les planches pourries vont souvent de paire. Détail qui aura son importance, le gus a l’air frêle, tremblotant… À seulement quelques mètres, niché sur une butte parmi les arbres, je parviens à m’approcher calmement, quand je la vois, la sueur perler sur son front et c’est sûrement pas dû au climat de la pampa. Qu’est ce que t’as mon brave ? Pourquoi t’es si nerveux ? Je me décide alors à engager la discussion de manière calme et pacifique… Sisi je t’assure…


    Salut… On va se calmer, on s’est égaré… Donc mes potes vont baisser leurs fusils et on va discut..

    LA FEERME ! VOUS ÊTES QUI ?! COMMENT ÊTES VOUS ARRIVÉS ICI ?!

    Comme je disais, on s’est perdu… Descends, qu’on puisse discuter…

    VOUS M’PRENEZ POUR UN CON ?! JETTEZ TOUS VOS ARMES OU JE FAIS TOUT SAUTER !!



    C’est là que je le remarque, dans sa main, petit détonateur, relié par des câbles à quelque chose quelque part. Un frisson parcourt alors mon corps, mélange de crainte et d’excitation. On est tombé dans un foutu piège, et c’est ce type en pleine tachycardie qui va mener le danse désormais. D’un geste délicat j’indique à mes hommes de baisser leur fusil, on va éviter de transformer cette clairière en charnier. Les gars s’exécutent, et j’adresse mon plus beau sourire à notre hôte, qui ne semble malheureusement pas plus rassuré… C’est la merde, ce type sait potentiellement quelque chose au sujet du Sergent d’Elite qu’on doit extraire… Et voilà qu’on est à sa merci… Il va falloir réfléchir et vite, pour trouver de quoi l’attraper pour l’interroger, mais d’abord inversons la tendance…

    J’ai à peine le temps de retrouver mes pensées et de me lancer à l’assaut du casse tête de la journée que la tête de notre gus vole. Une coupe puissante, nette et précise, son corps s’écroule et on peut apercevoir James, debout, sa machette en main. Il fait pas dans le détail notre Doscarien, même si cet homme aurait pu nous indiquer quelque chose d’utile, voilà qu’il nous sauve la vie à grand coup de machette. La tête du pauvre diable touche à peine le sol qu’un hurlement sonore retentit à côté de moi. Quelqu’un se débat dans les hautes herbes, quelqu’un qui jusqu’à présent avait réussit à passer totalement inaperçu. Et c’est là que j’aperçois un second type, un jeune homme qui se carapate, qui court comme si les fouets de son maître étaient à ses trousses. Le type s’enfuit, il faut agir et James le sait, je le vois dégainer son fusil, attendant mon signal. Mais j’en décide autrement et je décide de le prendre en chasse. Il nous le faut vivant. Si il peut nous donner des infos sur notre cible, et surtout si il peut éviter de rameuter ses potes ou de nous tendre un autre piège…


    Je l’ai !


    Quelques mètres et j’ai déjà plus de souffle. Faut vraiment que je me remette à l’exercice. J’imagine d’ici Kyara me dire « j’te l’avais bien dit » si jamais le gosse parvient à me semer. Non. Ça n’arrivera pas ! Je finis par réduire la distance, est ce là ma volonté de fer ? Non, le gamin s’est embourbé et c’est ma chance. Je l’attrape par le col et le ramène en arrière, un peu trop violemment je te l’accorde. Stoppé net, le gamin s’écrase dans la glaise, il m’envoie un chassé dans le bide. J’ai mal. Je décide de lui servir une salade de phalange sauce Macallan, en plein dans le pif. Ça m’a calmé. James arrive alors avec son fusil et le met en joue pour qu’il se tienne tranquille. Le reste du peloton sécurise les alentours et il est temps d’interroger notre petit gars. Plutôt loquace, on le fait parler sans trop forcer. On sait désormais qu’il se pourrait bien que notre Sergent et ses hommes soient retenus dans un petit campement au nord de notre position.


    On s’arrête pas les gars, en avant toute. Restez sur vos gardes !


    Ligoté, en tête de cortège comme une putain de figure de proue, le gamin nous dirige, le canon de James pointé derrière la tête prêt à lui faire sauter le caisson si nécessaire. On continue à s’enfoncer dans cette jungle humide, se frayant prudemment un chemin parmi les végétaux et je sens que la journée va être longue.
      La foret se transforme en enfer quand il repéra un kamikaze un peu plus loin, un enfer de bombe réglé par un  coup de machette, bien placé et définitif, d'un des ranger de Macallan. Lex poussait un petit soupir de soulagement tandis qu'un enfant poussa un cri de surprise lui, et tenta de s'échapper en zig zagant entre les bottes cloutées de nos troupes. Chacun porta une main tendue à son arme en sachant ce que promettait l'individu précédent. Même Lex, qui ne dégainait presque jamais sa lame, fit de même en sachant que les explosifs ne feraient pas de cadeau, si jamais le petit gars savait comment activer le mécanisme et partageait les mêmes idéaux suicidaires que son partenaire.

      Macallan se mit à sa poursuite rapidement, calmant les troupes par ses paroles pleine d'assurance, et se portant à la hauteur du jeune homme, l'arrêta au triple gallot.

      Lex s'occupa de désactiver les explosifs avec les autres de l'élite qui avaient quelques connaissances dans cet art pour le moins détonants. En attendant, une autre équipe de la régulière interrogeait le plus jeune des deux, qui semblait presque soulagé de parler. Lex ne connaissait pas le contenu de la conversation dans son intégralité, mais avait comprit que le  Sergent et sans doute la bleusaille avec lui, se trouvait détenue dans un baraquement plus loin au Nord, juste avant d'être arrivé dans une des villes anarchistes de l'île de Jaya, juste à la limite du territoire des derniers résistants, datant d'une époque révolue sur l'île des pirates, redevenue sage sur le papier.

      Personne n'était dupe cependant dans l'équipe, ni dans le gouvernement. Jaya restait une zone de non droit tant qu'on aurait pas instauré un buster call, et reconstruit sur les cendres brûlantes de la catin des mers, une nouvelle île, à l'instar du Don des Saints. Bref, certains situations méritaient des solutions, radicales.

      Lex pour sa part, vivait l'instant présent et ne pensait guère à ce genre d'implications politiques, et ce genre d'aspiration qu'il serait lui aussi obligés d'avoir, pour régler les problèmes d'un pays. Ce genre d'aspiration auquel réfléchissaient souvent ses frères, au contraire. Accroupie, Lex attendait au détour d'un chemin le restant de la troupe, une routine qu'il connaissait sur le bout des doigts : Avancer en solitaire sur quelques mètres plus en avant de la troupe la plus avancée, pour servir d'éclaireur.

      Un doigt sur la bouche il attendait les autres. Plus loin se dessinaient les contours d'un campement dont il vérifiait l'activité avec sa longue vue. Le petit gars avait sans doute informé Macallan de l'arrivée imminente de la procession sur le campement, mais troquant mauvaise fortune contre bon  coeur, et prudent comme un chat échaudé, le vieux baroudeur aurait besoin qu'on recoupe les informations avant de prendre toutes décisions il en était sûr.

      Prenant un ton étonnement sérieux, même pour Blue lui même, il confirma ce que disait leur source :

      -  On arrive sur un campement, probablement pirate. Y'a un mirador avec deux vigies, et l'espace semble dégagé avant d'arriver sur le campement en lui même. J'ai repéré un roulement de deux gardes qui font le tour des baraquements, le reste doit se planquer à l'intérieur, sans nul doute.

      La question qui se posait après ce rapport, et que tout le monde avait sur les lèvres était : Que faire ? Attaquer de front avec la force du nombre au risque de découvrir qu'ils étaient plus nombreux que prévu ? Ou bien usé d'un stratagème ? Lex était après tout que la vigie, alors il se tut, suspendu aux lèvres du vieux Wayne Macallan.



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      On progresse, le camp est en vu. Voilà qu’on touche enfin au but. Enfin je l’espère. On m’informe que le camp est gardé, c’est encore notre vigie de l’Elite qui prend son rôle très au sérieux. Deux miradors, et un roulement de gardes aux abords des baraquements. Deux possibilités s’offrent alors à nous, la première, qui d’ordinaire aurait eu ma préférence, serait d’attaquer de front, en nombre et de ne pas faire de quartier. Mais je dois me résoudre à agir dans la finesse… C’est pas tellement mon truc, mais dans ce cas précis, si je veux préserver un maximum d’hommes c’est ce qu’il faut faire. Puis faut l’avouer, j’me vois franchement pas devenir responsable d’une bavure de ce genre… Toute la paperasse que j’devrais me paluche derrière, rien que d’y penser je me sens mal. Ils me regardent alors, attendant les ordres, la priorité est de neutraliser défenses et lanceurs d’alerte. Une fois ces premières menaces éliminées, il nous faudra encercler le camp et prendre position pour que nos ennemis puissent bien avoir conscience qu’ils l’ont dans le cul quoiqu’il arrive et qu’ils doivent se rendre.


      Très bien. Bâillonnez moi le gosse, va falloir s’occuper des miradors et de la patrouille en simultané. Une fois ces menaces écartées, on se déploie, on prend position pour les encercler, on les force à se rendre et on rentre au bercail.

      Et tu penses à quoi pour les miradors ?
      me demande alors James.

      Murphy ! Walsh ! C’est un job pour vous ça.


      Les deux gringalets sortent alors du rang. Ces deux petits enfoirés sont les hommes de la situation. Demander à James de s’occuper des miradors aurait été trop… Bruyant. Mais ces deux là par contre… Et ils ont pigé pourquoi j’fais appel à eux, sans attendre ils sortent leur fronde. De bons gars Murphy et Walsh, toujours à se la raconter, toujours en dualité « ouais moi j’peux le toucher d’ici », « moi je parie que j’peux le taper depuis le pont »… De quoi coucher ces enfoirés en toute discrétion. Reste maintenant la question des patrouilles. C’est un job de commando ça, c’est un boulot pour l’élite, et notre vigie va devoir mettre la main à la patte.


      "Blue" c’est ça ? Va me falloir deux volontaire pour aller avec lui. Les plus adroits d’entre vous au couteau… Faites pas les timides.


      Deux mecs s’approchent alors, deux belles gueules de barjots. On est prêts, on a nos deux groupes, prêts à casser d’la raclure. On se met en position, planqués dans les broussailles, plus personne ne mouft, pas même une respiration. Les deux miradors sont en vue à une quinzaine de mètres. Le groupe de Blue contourne le camp par les fourrés, j’espère que ça va l’faire. Je donne donc le signal, pas de temps à perdre. Deux petits sifflements raisonnent. Paf. En pleine gueule. Les surveillants s’effondrent presque en même temps, je lance alors l’offensive. On avance vite, le plus silencieusement possible pour investir le petit camp, les gars prennent position autour des baraquements. Je me baisse soudainement, j’ai la patrouille en visuel, les deux gars arrivent, discutent sans vraiment avoir l’air de comprendre ce qui se passe. Les types de l’élite apparaissent à leur tour derrière eux, s’approchent pour les neutraliser. Et ça foire. Bordel l’un des patrouilleurs jette un coup d’œil derrière lui. Si son collègue se fait avoir, lui arrive à esquiver et s’apprête probablement à beugler comme un veau pour rameuter ses petits copains. James pointe alors son fusil en sa direction, mais tout se passe bien trop vite, Blue surgit de nul part et lui assène un coup de couteau à la jambe, le faisant tomber, ce qui permet à son équipier de l’Elite de neutraliser l’homme avant qu’il ait pu avertir le campement. Putain ça c’est bien joué petit gars…
        - Puis que je te dis qu'il vaut beaucoup d'argent au marché noir, c'est sur ... fait une voix tandis qu'ils approchaient de plus en plus de la position des deux gardes  à l'extérieur.
        - Ca va nous apporter plus de problèmes qu'autre chose, crois moi, lui répondit son collègue, qui semblait un peu plus sur le qui vive.

        La scène va vite, très vite. Lex approchait d'un côté, et son collègue, de l'autre. Son équipier fit craquer une branche à ses pieds, qui attira l'attention du plus vif des deux. Fonçant d'une charge rapide, Blue élimina le premier homme en feignant d'attaquer de la droite, mais envoyant son arme dans la gauche au dernier moment, plongea dans l'abdomen de son adversaire une lame acéré, et létale. Dans un gargouillis, il dégagea son arme. Sur son visage, toute trace d'innocence avait disparu, toute trace de bonté aussi. Attention, il s'échappe ! Fit son camarade à son attention, tandis que son opposant arrivait à se dégager, et à s'enfuir en direction du campement. Heureusement, il était encore à sa portée, et d'un bond il sortit des fourrées devant l'adversaire, le mordant d'un croque en jambe métallisé et foutrement impitoyable. Depuis qu'il connaissait la raison du kidnapping du Sergent, une boule de colère noire s'était propagée depuis son ventre jusqu'à sa gorge, et déversait une rage dans ses veines, qu'il ne se connaissait pas.

        On ne monnayait pas la vie humaine, surtout la vie d'autrui, surtout pas quand on voulait s'attirer les bonnes grâces de  Blue. On ne pouvait qu'attirer ses foudres en étant un salaud de cet espèce, même dans son propres camps. Cela ne changeait rien, lui, respectait la vie plus qu'aucun des ordres qu'on pourrait jamais donner.

        Mais certains hommes ne méritaient tout simplement pas de vivre. Ceux là, étaient passé de simple adversaire, à nuisibles de la pire espèces, en dévoilant leur vraie nature. Dans l'esprit de Lex, ce n'était plus que des insectes à punir, à écraser de sa bottes, comme on le faisait en croisant une araignée dans son grenier. Pour un type qui respectait la vie, Lex se dit qu'il était souvent confronté à la mort, quand même ... Parfois, il est difficile d'avoir des convictions, et encore plus de les respecter soi même. C'est ainsi, la nature humaine est lunatique, changeante, presque mobile.

        Il leva un pouce en l'air, et le signal fut vue par Macallan qui avait toujours la longue vue de Lex dans les mains, et attendait patiemment qu'on lui dise que tout était ok, pour lancer l'offensive. Il dirigea vers le ciel un pistolet chargé d'une fusée de détresse.

        Quand le temps impartis fut atteint, et qu'il vit tout ses hommes en place, le commandant appuya sur la gâchette, et tout le monde put entendre et voir le pétard exploser dans le ciel en une lueur rouge. Les Pirates prirent les armes devant les baraquements, mais un tir de sniper en cloua un au mur. Le deuxième tenta de s'enfuir par l'échelle, mais cette fois-ci il tomba sur des marines à l'aspect patibulaires qui l'attendaient en bas. Il sortit une lame et leur fonça dessus, préférant la mort à la prison. On lui régla son compte, tandis que plusieurs hommes commençaient à sortir des baraquements, attirés par le bruit et l'odeur de poudre et de sang dans l'air. Des requins des bas fonds pour la plupart, le genre de petite pointure qu'un sergent aurait du réussir à battre.

        Lex se mit en retrait de la bataille rangée qui commençait, et se mit à chercher le Sergent dans les baraquements, son glaive à la main, abattant tout ceux qui se dresseraient face à lui.

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        Quel bordel. Ça tire dans tous les sens, des raclures sortent de tous côtés comme si on venait de foutre un bon gros coup d’pied dans une fourmilière. Mes gars sont en position, encerclant le camp, empêchant quiconque de se faire la malle. Les gars de l’Elite sortent un peu de la formation, font ce qu’ils savent faire de mieux, il déciment les rangs adverses et sans aucune demie mesure. Quel bordel…
        Mais on est pas là uniquement à titre punitif, faut qu’on retrouve notre lascar, probablement ligoté là, quelque part dans un coin. Je décide de m’aventurer au cœur des baraquements, suivi de près par James, je compte une dizaine de petites cahutes, maintenant y’a plus qu’à. J’aperçois alors Blue un peu plus loin qui s’engouffre dans l’un des baraquements. Plein d’initiatives ce jeune, j’indique alors à mon acolyte Doscarien l’une des cabanes les plus proches.


        Prends ce côté-là, je m’occupe de l’autre.

        Reçu.
        me répond il en entrant aussitôt d’un coup de pied dans la porte.


        J’entre alors dans la cabane qui se trouve face à moi, et me retrouve entouré de caisses de bois en tous genres. Ma curiosité l’emporte, je saisi mon pied de biche pour en ouvrir une et en découvrir le contenu. Des armes, fusils et munitions, rien d’extraordinaire. Je suis un p’tit peu déçu mais passons on est pas là pour ça. Je sors par la porte arrière pour passer au suivant, un cabanon de plus grande envergure, dans lequel j’entre après avoir enfoncé la porte. Là je me prends un coup de je n’sais quoi dans la tronche, surpris je perds l’équilibre et me retrouve au sol. Pas le temps de me relever ni de trop comprendre ce qui se passe, qu’un type me saisit, me soulève et me projette dans une armoire en bois. Je dérouille putain. Je me relève tant bien que mal, me retrouve face à un type, d’au moins deux mètres cinquante et d’environ trois fois mon poids. Je vais dérouiller putain.


        Je suppose que tu ne vas pas te rendre gentiment…


        Petit instant de doute, va-t-il se rendre ? Pas du tout. Voilà qu’il m’envoie une baigne que je peine à éviter. Son poing énorme me donne l’impression qu’on vient de me balancer un boulet de canon. Je roule sur le côté pour tenter de me dégager mais en plus d’être costaud, ce type-là est étrangement rapide. Il me saisit par la godasse et me traine sur le sol avant de me projet à nouveau à l’autre bout de la pièce. Corps endoloris, y’a des jours comme ça où on ferait mieux de rester couché… Je rampe, péniblement, lentement, mon adversaire se marre, marche vers moi. Sans doute pour le cogner, sans doute pour me terminer. J’attrape la flasque de whisky dans ma poche et prend une bonne lampée. Le type m’attrape par la manche, me relève pour me donner le coup de grâce.

        D’un geste j’attrape alors mon briquet, lui crache le délicieux nectar que j’ai gardé dans la bouche. Une étincelle et voilà que je déchaîne les enfers de mon souffle alcoolisé sur ce pauvre diable. Brûlé, enragé, surpris et déstabilisé, le type me lâche. C’est ma chance, j’attrape mon pied de biche et lui offre deux coups bien placés si tu vois ce que je veux dire. Ben quoi ? On est pas là pour faire dans la sensiblerie… Le type plaque alors aussitôt ses mains dans son entre-jambe en hurlant, c’est le moment d’en finir, je lui offre donc un troisième coup, salvateur, tout droit sur son crâne à demi calciné. Je souffle deux secondes, en profite pour scruter l’intérieur, rien de bien spécial, des tables, des caisses en bois, encore des caisses en bois, mais aucune trace du Sergent, ni d’un éventuel subordonné. Alors on continue, je sors par une fenêtre et me retrouve devant la case suivante, les coups de feu se font de plus en plus rares, se pourrait il que la situation soit déjà stabilisée ? C’est trop simple, beaucoup trop simple…


        R.A.S Wayne.


        James vient de me rejoindre, rien de son côté et il ne reste que peu de cabanes. J’ai ce mauvais pressentiment, qui comme à chaque fois ne présage rien de bon. On continue à progresser et on finit par tomber sur Blue qui a réussit à se faufiler pour chercher le Sergent.


        Quelque chose de ton côté ?

        Négatif… Il ne reste que ce baraquement là…

        Allons-y, ne traînons pas.



        Plus qu’un baraquement, celui en bout d’course. Plus grand que tous les autres, il y a même un étage. Ce qui est étrange c’est de ne pas avoir croisé trop de résistance jusqu’ici. A croire que le gros des occupants de ce camp sont quelque part en vadrouille, je ne peux pas croire que ça puisse être si simple. Le gosse qu’on a interrogé tout à l’heure dans la forêt à pourtant affirmé que le Sergent était retenu ici avec deux de ses hommes. Plus qu’à espérer qu’on le trouve dans ce dernier cabanon, qu’on puisse se tirer en vitesse pour éviter d’éventuels renforts.
          L'examen des différents baraquements demeurait un échec. Cette mission puait de plus en plus le guet apens, ou bien l'histoire plus complexe qu'il n'y paraissait. Lex restait positif malgré tout, vu qu'un dernier bâtiment restait encore inexploré. Il enfonça la porte d'un coup de pied rageur, faisant sauter la parois de métal sur ses gonds, et la laissant glisser jusqu'au milieu de la pièce principale. Son regard bleu océan étincelait dans l'obscurité naissante de la pièce, toujours couvert par Macallan et son bras droit, il avança dans la pièce, quand une lame rasa de près sa barbe inexistante, et qu'il se glissa dans le milieu de la pièce, entouré de mains armées, qui de pique, qui d'épées, qui de poignards. Le dernier baraquement semblait marqué le glas pour Macallan et Lex, les deux hommes se retrouvant seuls face à une horde de pirates assoiffés de sang, de peur et de violence.

          Séparé par une ronde d'homme, rond de fer et rond de flanc devant la résistance des deux marines, dos à dos, rendant coup pour coup. Qu'on les blesse, et deux hommes allaient au tapis instantanément, Lex dansait, virevoltait, léger, rapide et se replaçant toujours dans l'angle mort de son camarade commandant, pour qu'il n'ait jamais à faire attention outre mesure à ce point faible quand on se faisait encercler.

          - Je vous couvre commandant ... Faites moi confiance, dit-il en parant un coup de batte, l'instrument éclatant en échardes tout autours d'eux, sans qu'aucun rictus ne déforme le visage de Lex. La douleur, il la ressentirait plus tard, quand il se serait sorti de ce guêpier, lui et les autres hommes de l'unité rirait ensemble encore, et se chamailleraient pour faire d'aujourd'hui un moment intense, et qui méritait tout les batailles qu'ils menaient.

          La peur commença à changer de camp, quand les rangs des pirates se firent plus clairs. Lex envoyait régulièrement des hommes au tapis, mais il n'arrivait pas à en voir le bout. Son endurance commençait à lui faire défaut, sa respiration moins régulière, ses coups, moins puissants. Il arrivait en bout de course mais refusait de céder du terrain. Le gros des troupes rassemblé au fond de la pièce, scrutant la moindre faille que pourrait laisser Blue, laissait en réalité tout le champ libre au plus puissants de leur combattant de faire son office.

          Au prise avec Macallan, un combat dantesque s'était engagé, l'homme portant une sorte d'épée, plus un gros morceau de métal informe, qui écrabouillait autant qu'il coupait. De son côté, Macallan, n'avait que l'équipement réglementaire de Commandant pour se défendre, et se démenait comme un beau diable. L'homme lui rendait deux tête, et semblait difforme tant il était énorme. Sa musculature faisait des noeuds semblable à ceux des arbres, et on y voyait les formes que l'on voulait bien y voir quand s'agitait sa lourde masse-épée sur ses adversaires.

          Ce semblant d'inattention ayant faillit lui coûter une oreille et quelques doigts, Lex se reconcentra sur sa propre partition. Encore cinq individus, et il fatiguait. Cela semblait mal tourner pour les mouettes, mais comme chacun le sait, ils avaient de la ressource. Après avoir trimer au BAN, après avoir survécut à l'attaque d'un QG par la révolution, Lex refusait de mourir ici, dans un cabanon glauque d'une île plus sale encore, et dans l'anonymat le plus complet.

          Car même s'ils étaient tous destinés à mourir un jour, voulait-il que la sienne résonne dans l'histoire, et qu'elle fasse du bruit dans le monde.

          Ainsi en allait sa volonté, et rien ne pouvait la contrer, sa tête dur comme du fer, sa volonté inébranlable comme les montagnes, ses idées plus large que le ciel qui se couvrait, au dessus de leur tête.

          Un orage allait bientôt éclater.
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          Pris au piège. Quelle putain de journée. Voilà qu’on se retrouve dos à dos avec Lex à devoir se défendre des attaques incessantes. J’ai même pas vu où est passé James, tellement de types tout autour de nous, tellement de coups encaissés que j’ai perdu le compte et mon ami Doscarien par la même occasion. Le jeune matelot de l’Elite se débrouille comme un chef, inflexible, il se défend bec et ongle. Une espèce de golgoth essaie de me faire la peau, un grand type, gras, qui abat une énorme épée de sa main droite et cette espèce de masse métallique abstraite de sa main gauche. Alors j’esquive, brisant quelques mâchoires dans ma fuite, mais ces gars là sont nombreux et je sens la fatigue monter.

          Est ce que James va jaillir d’un recoin pour nous prêter main forte ? Est il occupé là dehors ? Et surtout est ce que les gars ont remporté la victoire ? Dans le cas contraire je ne vois vraiment pas comment on pourrait s’en tirer. Toujours aucune trace du Sergent et nous voilà dans de beaux draps… Non vraiment, quelle putain de journée. Mais pas le temps de niaiser, voilà que je me prend un bon gros coup de genoux dans le bide, qui m’envoie côtoyer la poussière un peu plus loin. Douleur viscérale, aussitôt accompagnée d’autres stimuli, provoqués par les nombreux coups que me distribuent ces foutus pirates. J’arrive à choper mon pilulier dans ma veste, péniblement, pour ingérer une dose. Faut dire que j’ai pas vraiment le choix.

          Un frisson me parcours le corps, suivi d’une profonde excitation et voilà que le golgoth abat sa masse métallique sur moi. Là ça passe ou ça casse.

          Je parvient à la stopper de mes mains, la drogue commence à faire effet et en avant la musique. Je me lève d’un bond, fracture le crâne du malchanceux le plus proche d’un coup de poing. J’écarte ses potes, les uns après les autres, à grand renfort de phalanges. La douleur est toujours présente, mais je sais que l’anabolisant ne dure pas longtemps donc faut pas que je ramollisse. Reste alors cet espèce de gros connard qui fait deux têtes de plus que moi, il abat son épée d’un geste ample, l’esquive est une réussite. Voilà que sonne l’heure de la contre attaque, j’attrape une table basse à proximité et je lui écrase violemment sur la gueule.

          La table se brise, mais le type s’écroule, sans doute déséquilibré, sans doute surpris. C’est le moment de donner le coup de grâce, je ramasse alors l’objet difforme avec lequel il essayait tantôt de m’écraser et lui assène un coup salvateur dans le thorax, coupant net notre affrontement en même temps que sa respiration. Lex est encerclé, faut que je lui file un coup d’main, alors je balance cette masse métallique sur l’un de ses adversaires pour l’écrabouiller.


          Dos à dos !


          D’une roulade, le jeune matelot vient se placer à mes côtés. Je sens que mes forces m’abandonnent peu à peu, foutu contrecoup de ces petites pilules magiques. Reste pas mal de types et nous voilà acculés, fatigués. Je sens mon binôme résolu à aller jusqu’au bout, à se battre jusqu’à l’épuisement. Y’a pas à dire, ce type est un bon élément. James fait alors irruption dans la pièce, descendant les escaliers avec ses deux flingues, des six coups modifiés et le spectacle continue. Sans doute est il passé par l’une des fenêtres à l’étage. Échange rapide de coups de feu, c’est le moment d’en finir, pendant qu’il déchaîne une pluie de balles et de poudre noire, Lex et moi on se jette sur les adversaires restants, pour sceller leur sort. Et le calme revient.


          J’ai inspecté l’étage… RAS.

          Bordel… Il est sûrement quelque part…

          Commandant.. ? Est ce que ça va ?



          J’enrage. Je sens que mes membres d’engourdissent, j’ai ce sifflement dans la caboche qui me donne l’impression que tout commence à tourner autour de moi. Faut que je tienne. Juste encore un peu… J’aperçois alors cette petite trappe, la table basse dont je me suis servi était posée juste dessus. Péniblement, je marche jusqu’à cette dernière et m’accroupis. C’est pas seulement pour l’ouvrir, c’est aussi que j’ai du mal à tenir debout. Lex passe alors devant moi, sans doute pour ouvrir cette fichu trappe. Sans doute à t il remarqué que j’étais dans un état second. James pointe alors ses flingues sur la trape au cas où.
            La trappe donnait sur un couloir qui ne contenait qu'un petit gars à lunette qui trembla comme un feuille en découvrant les visages patibulaires, peinturluré du sang de ses camarades, des trois loustics descendus avec moulte précaution dans le boyau étroit qui allait jusqu'à une plus grande salle, creusée dans la terre meuble et crayeuse de Jaya. A même le sol, gisait le Sergent Chef, une barbe de quelques jours sur ses joues rapiécées, ses traits tirés et sa bouche bâillonnée. Il avait tout de l'otage fatigué, à bout de nerf, se demandant si le ciel n'allait pas littéralement lui tomber sur la tête -à défaut du ciel, le plafond- se disant qu'il était perdu, et que le vacarme qu'il entendait annonçait quelque chose de pire encore. Alors quand il reconnut le Soldat Regalia, ses yeux s'illuminèrent.

            - Tenez bon, sergent, on est là pour vous sortir de là ... Fit Lex en lui enlevant une chaussette sale de la bouche, et que son ancien instructeur du BAN ne commençât à dire : Je me doute Soldat, bien joué, soldat ... Vous en avez mit du temps, mais je suis content de voir votre sale trombine ! Allons-y ! Fit-il en en se mettant sur ses pieds, après que Blue ne l'ait détaché de ses cordes contraignantes et l'immobilisant complètement.

            Il fit jouer ses articulations tout en se mettant sur ses deux pieds, lestement. Tandis qu'ils remontaient vers la surface, des bruits étouffés leur parvinrent. Lex regarda son commandant avec beaucoup d'aigreur, déjà blasé que le vent ne tournât si vite en leur défaveur. Car ce qu'ils entendaient, c'était les bruits de bataille que l'on entendait habituellement dans l'armée ... Sauf que puisqu'ils avaient anéantis toute résistance en face, cela ne pouvait dire qu'une chose, c'était que le campement pirate subissait l'assaut de troupes fraîches, désireuse de venger leur confrère, les renforts étaient arrivés sur place.

            En arrivant à la surface, une recrue vint les voir le teint pâle, tandis que la rumeur de bataille se faisait plus pressente, plus oppressante, plus omniprésente.

            - L'ennemis est à nos portes, nous essayons de la repousser, commandant, mais il semblerait qu'elle ait décidé de nous donner du fil à retordre. Elle a prit en otage deux de nos hommes, et requiert de parler au chef.

            Lex et Wayne se regardèrent ...

            - Vous voulez dire que l'ennemis est ...
            - ... Une femme, oui. Une femme poisson !
            - Non ça on s'en fiche, mais l'ennemis est seule, pardis !
            Et vous avez du mal avec une seule pirate mal léchée ?! Que s'étonna un brin le commandant. Lex lui, était déjà partis en repérage et se posta sur le mirador qui donnait sur l'entrée principale. Il vit alors mieux pourquoi ils avaient eu temps de mal à la retenir ... Même d'aussi haut et d'aussi loin, elle paraissait grande. Monstrueuse. Ses branchis et ses dents pointues, son teint bleuté et ses yeux injectés de sang ne trompaient personne, il s'agissait de la tristement célèbre race des hommes poissons auquel elle appartenait. Le ciel couchant se reflétait sur sa lame rougie de sang. A ses pieds, trônaient deux hommes, l'air hagard ou inconscient, tandis que cinq autres gisaient dans une marre d'hémoglobine, tailladés sans pitié.

            Elle ricanna en voyant Lex l'observer de loin, et s'époumona, criant de toutes ses forces :

            - ALLEZ SOYEZ SYMPA, ON VA PASSER UN BON MOMENT ENSEMBLE MES PETITS ZOZIOS ! ET AMENEZ MOI LE PLUS FORT, LE CHEF DE VOS TROUPES MINABLES, SINON JE TUE LES DEUX DERNIERS .... !!!  
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            Quel foutoir, à peine eu le temps de revenir à l’entrée du camp que je l’entends beugler comme une putain de poissonnière. Et bon sang, c’est le cas de le dire ! Entre nous et la lisière de la forêt se tient désormais cette morue, cette espèce d’énorme femme à écaille. J’en ai vu de la Poiscaille bipède aux environs du royaume de Luvneel, mais des comme elle… Vu le volume, bon sang j’aimerais pas qu’elle me roule dessus… J’ai tout juste le temps de m’imaginer poursuivi par cette force de la nature que je manque de me prendre un de mes gars sur le coin de la gueule. La bougresse se met carrément à nous lancer les corps des types qu’elle vient de fumer. Et les effets secondaires des anabolisants se font encore ressentir, je peine à me mouvoir correctement, autant dire que c’est la merde.


            Je.. Je suis l’officier en charge ici. Vous êtes cernée… Rendez-vous et .. On vous laissera partir.


            Évidement qu’elle va pas se rendre ! J’ai à peine terminé ma phrase qu’elle se met à sprinter en ma direction. J’empoigne mon pied de biche, me met en position, prêt à réceptionner la patate chaude et à offrir à mes gars le spectacle du Home Run du siècle. Mais elle est bien trop rapide pour ça, ou alors c’est moi qui suis bien trop lent. Je me prends un coup de boule qui me cloue au sol dans l’instant. Mon corps a atteint ses limites, je sais pas vraiment quoi faire de plus. Je ne peux rien faire d’autre que de l’observer, avec ses énormes poings, prête à me marteler la gueule. C’est James qui me sauve les miches, ni une ni deux il saisit son long poignard et le plante dans le dos de l’énorme fruit de mer sous stéroïde.


            ESPÈCE DE…


            Je plonge ma main dans mon manteau, en sort ma flasque de whisky et ni une ni deux lui offre un souffle enflammé d’anthologie. Ce n’est malheureusement pas suffisant et c’est la gueule en feu qu’elle m’attrape en hurlant de douleur avant de me projeter en direction de la forêt comme si je n’était qu’un vulgaire bouquet de fleurs. J’ai mal. Vraiment mal. J’entends mes gars et les types de l’élite déchaîner les enfers, ça tire dans tous les sens, mais elle ne se laisse pas abattre, frappant chaque soldat qui aurait la malchance d’être à portée de poings. Je rampe. Péniblement. Je rampe en direction du camp, bon sang ce que j’ai mal. Et si je reprends une pilule ? Au fond qu’est ce que tu risque Wayne ? Qu’est ce qui pourrait t’arriver de pire vieille carcasse ? Si je ne fais rien mes gars vont sûrement y passer. Mais si je fais ça c’est sûrement moi qui vais y passer. Cruel dilemme, je peux pas croire que ça s’arrête comme ça. Je passe ma main dans mon manteau à nouveau, pour en sortir le pilulier salvateur. À deux doigts de tomber dans les vapes, j’entrevois alors Lex, qui bondit du mirador en direction de l’ennemi.
              Jaya regorgeait vraiment de monstres, cachés entre ses buissons touffues, son maquis aux herbes grasses et ses villes portuaires, des dangers incommensurables guettaient le paisibles voyageur, comme le plus belliqueux des soldat. Comme en avaient fait les frais Wayne et sa bande, Lex se rendit compte de l'écart de force entre lui, et les autres protagonistes de l'histoire en voyant le combat qui se déroulait sous ses pieds. Il prit le temps de la réflexion, la fatigue brouillant ses sens et son raisonnement, tandis que Wayne et ses hommes combattaient la femme poisson aux allures de démon guerrier et belliqueux. Il ne réfléchit pas plus, et sauta du mirador directement sur le dos de la dame ensanglantée, la faisant réagir au quart de tour, elle le projeta malgré la douleur évidente qui se lisait sur ses traits - Lex était un peu sonné de la chute de quelques mètres lui aussi, le jeune soldat en bleu vers le reste des troupes, et il fallut l'un des bras droits de Wayne pour le réceptionner sans dommage.

              - Sacré morceaux de donzelle, cella là ! Fit le jeune homme, qui n'avait pas réussit à la neutraliser, malgré l'effet de surprise. On lui répondit par des hochements de tête contrits et tendus pour la plupart.

              Lex retourna au feu, tandis que Wayne mangeait une de ses pilules magiques, qui décuplait sa rage et sa soif d'en découdre, ainsi que sa force et son endurance. Des anabolisants, c'était dangereux pour sa santé, nota le jeune parangon de justice. Il se précipita sur la femme, tenta une balayette qui n'eut aucun effet. La meilleur défense*, c'est l'attaque. Aussi se défendait-il en frappant à la base de l'articulation de l'épaule de son adversaire, entrant dans sa garde grâce à des mouvements gracieux et précis, et surtout circulaires. Petit à petit, les hommes vinrent l'aider, et ils limitèrent la casse qu'aurait pu infliger à son adversaire la terrible capitaine Pirate.

              La suite, c'est beaucoup de coups, et quelques cordes qui firent l'affaire pour la neutraliser. On réussit à la maîtriser, et Wayne décida de la ramener en vie, pour qu'elle soit emprisonné et interrogé par le BAN : Comment avaient ils eut vent de l'opération ? Y'avait-il une fuite dans l'élite ? Autant de questions auquel venaient s'en ajouter d'autre plus fumantes encore, plus chaudes et plus grave également.

              L'équipée fit rapidement le chemin inverse par lequel ils étaient arrivés, un peu moins nombreux mais ayant touché au but, c'était un succès mitigé pour la marine, qui avait certes récupéré un sergent chef, mais perdus quelques trouffions. En soit, pas sûr qu'ils soient gagnant au regard de Blue, en tout les cas. Il pensait que les hommes n'étaient pas monnayable ou quantifiable, et chacun se valait pour lui. Dans ce cadre, difficile de parler de victoire.

              C'est le moral dans les chaussettes, en berne, qu'il rentra vers le navire en prenant garde à ne pas faire de mauvaises rencontres. Cette opération pour vous anodine, changea sa vision de l'armée, mais aussi de la hierarchie. Si l'on voulait compter, fallait grimper. Alors il se dit que peut être, il devrait faire des efforts, et commencer son ascension.

              Un coup de den den à son père ferait l'affaire, il avait des relations dans l'armée de l'EMM, et il ne faudrait que guère beaucoup de temps pour lui décocher un poste dans un équipage renommé, au capitaine reconnu, qui augmenterait ses chances de promotions.




              *Techniques sur la ft.


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