[18+ en cours de modération]Le jeu du chat et de la souris [Quête]

Jotunheim – Année 1626

Jotunheim…

Cette fameuse prison qui sera le théâtre d’un coup d’éclat magistral peu de temps après le déroulement de cette histoire. Cet enfer glacé qui ne laissait derrière elle que des hommes et des femmes avec l’esprit brisé, le corps meurtri par le froid infernal qui y régnait. Il serait facile de vous décrire avec précision tous les maux qui circulaient au sein de cet établissement ; mais était-ce vraiment nécessaire ? Tout ce que vous devez savoir sur ces limbes gelés, c’était qu’elles regorgeaient bien souvent de criminels. Qu’ils soient d’anciens pirates, des Marines déchus ou encore des révolutionnaires ; tous ; ou presque ; ici avaient de bonnes raisons d’avoir été plongé en enfer…

Ce n’était pas différent pour notre jeune héroïne qui avait été envoyée ici dès son plus jeune âge. La décision n’avait pas été facile, le juge avait longuement quant à la responsabilité engagée de la petite fille. Mais finalement, la sentence était tombée et la jeune April se retrouva alors plongée, à son tour, dans cet enfer glacé dont elle ne se souvenait ; encore aujourd’hui ; que trop bien. A son arrivée, mêmes les criminels les plus aguerris, les plus redoutables s’étaient indignés auprès des gardes. Comment pouvaient-ils laissé faire ça ? Comment le monde dans lequel ils vivaient pouvait-il être si corrompu. Pourtant, rien n’y changea, et c’est ainsi que la jeune Marble D. April commença le second chapitre de sa vie : L’Enfer à Jotunheim.

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Si durant ses premières années d’incarcération la jeune fille bénéficiait d’un traitement de faveurs ; tant par les gardes que par ses codétenus ; ce joker fondit bien vite au fil des années. Réservée, timide et sûrement impressionnée par les auras qui l’entouraient, elle ne disait mot. Restant dans son coin, préférant la lecture à la compagnie de ces individus qui lui faisaient tous peur, sans exception. Mais au début, ils la laissaient tranquille, être une enfant dans cet enfer peuplé principalement par des adultes jouait en sa faveur.

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Cependant, comme vous pouvez vous en douter, cette trêve implicite sembla rapidement disparaître. Si les détenus les plus anciens la voyaient toujours comme l’enfant qui était arrivé avec ses yeux remplis de larmes, les nouveaux criminels ; eux ; n’avaient pas accès à cette scène « touchante ». Ils ne la voyaient donc pas avec une certaine nostalgie, et n’avaient donc pas cette « limite infranchissable » en tête en ce qui concernait leurs desseins.

Ce fut ainsi que la désormais jeune femme fut la cible de railleries, de commentaires déplacés, de bousculades malsaines. Tant de choses que l’on ne lui aurait pas faite subir si elle avait été un homme, mais qui étaient malheureusement la triste réalité dans ce monde de brutes. Elle n’était donc plus la petite fille que chacun voulait protéger, mais elle devenait la proie.

La proie de ces prédateurs enfermés dans une cage. La proie de cet êtres abjects qui n’avaient aucune considération pour leurs semblables… Encore moins pour les femmes dont le corps venait d’arriver à maturité et qui, selon l’expression de certains, n’avaient pas encore été souillées. C’était le cas d’April. Elle réalisa bien vite que les regards avaient changé, se rendant alors à l’évidence…

Son quotidien n’existait plus, et désormais, elle se devait d’être sur ses gardes à toute heure du jour comme de la nuit. Car le danger était partout. Pirates, révolutionnaires, ancien Marines… Au final, ils étaient tous les mêmes. Au final, tous la regardaient avec ces yeux si effrayants.

Elle était devenue la proie dans cet enfer gelé rempli de prédateurs…

Quête:

Jotunheim – Année 1626

Il y a de ces moments, de ces instants qui vous marquent pour de nombreuses semaines. Pour April, ce fut ce regard échangé avec le nouveau détenu de la prison de Jotunheim. Ce regard, à la fois démentiel et glacial ; même pour quelqu’un se trouvant dans l’endroit qu’on appelait « l’Iceberg » ; c’était dire.

Hantée durant les nuits, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à ce qu’elle avait ressenti lors de ce moment qui n’avait pourtant qu’une poignée de dixième de secondes. Le nouveau détenu, relâché au réfectoire juste devant la table qu’elle occupait pour manger son déjeuner… Ce jour où ses yeux s’étaient posés sur la jeune adolescente. Ce jour où le fameux « Baron Davis » avait commencé à hanter celle qui n’avait connu que Jotunheim depuis son plus jeune âge.

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Plusieurs jours passèrent sans qu’elle n’entende parler du nouveau venu. Après tout, il n’était pas le premier à être un sacré dérangé et il ne serait sûrement pas le dernier de ceux qui seraient envoyés ici. Pourtant, April avait un sentiment si désagréable qui lui occupait l’esprit à longueur de journée, l’empêchait de se nourrir correctement, lui faisait perdre sa concentration après chaque paragraphe qu’elle lisait, et l’empêchait clairement de trouver le sommeil… Cet homme l’avait regardé avec des yeux qu’aucun autre détenu n’avait eu avant lui. Dans son regard, elle avait lu son désir, sa folie, son obsession pour les jeunes femmes.

Bien que confrontée pour la première fois à ce genre d’individus, elle avait lu qu’il fallait se méfier de ces « prédateurs ». Chose pour laquelle elle l’évitait à chaque fois qu’elle l’apercevait du coin de l’œil. A chaque fois, jusqu’à cette fin d’après-midi où elle se rendait jusqu’au réfectoire afin d’y dîner avant que la cohue habituelle n’arrive.

< Pas si vite ma jolie ! Je crois qu’on n’a pas été correctement présentés toi et moi ! >

Fit une voix sortant de la pénombre, précédant une large silhouette qui se mit alors sur le chemin de la jeune April. En le voyant, la détenue aux cheveux blancs s’arrêta net. Elle sentit alors un sentiment familier s’emparer une nouvelle fois de son corps. Tétanisée, elle ne pouvait plus bouger, ne pouvait parler et se tenait là, immobilisée devant cet homme qui était rapidement devenu ce qu’on pourrait appeler son « épouvantail ».

Et tandis qu’elle ne bougeait pas, l’homme comprit qu’il exerçait une certaine influence sur elle. Cela ne semblait pourtant pas l’étonner, il restait calme et ses yeux découvrirent alors des fossettes ridées qui indiquaient qu’il se délectait de cette situation. Se passant la lèvre sur les lèvres, il commença alors à reluquer la jeune femme ; largement couverte par des habits bien trop grands pour elle ; tout en commençant à tourner autour de cette dernière. Un de ses doigts lui caressant délicatement les cheveux, elle pouvait sentir l’odeur de son « agresseur ».

Et tandis qu’il continuait à lui tourner autour, littéralement, des bruits de conversations ainsi que des bruits de pas se firent entendre. Il n’en fallut pas plus pour le prédateur pour juger que son œuvre était terminée… Pour l’instant.

< On remettra ça une prochaine fois poupée… >

Dit-il d’un ton léger tout en partant et laissant April sur place. Elle n’avait pas bougé, ses yeux exorbités montrait l’horreur qu’elle avait ressentie en ce jour, en ce moment où elle n’était plus qu’une proie à la portée de son prédateur.

Ce jour, elle n’était pas arrivée jusqu’au réfectoire et était partie se terrer sous ses draps, à pleurer les quelques larmes qui daignaient bien sortir de ses orbites.

Jotunheim – Année 1626

Pour ceux n’étant pas habitué aux traditions qui régnaient dans les plus anciennes prisons de la Marine, il existait toujours un moyen de régler un conflit. Selon les rumeurs, c’étaient les gardes eux-mêmes ; lassés de devoir s’en occuper ; qui avaient donné cette idée aux prisonniers afin qu’ils règlent leurs différends. Le « défi ultime », comme certains aimaient bien l’appeler, consistait tout simplement à organiser un duel à mort entre deux prisonniers ayant eu par le passé des accrochages. Si bien souvent, il avait été détourné pour élire le détenu le plus fort, il n’en restait pas moins une des seules traditions respectées dans ces lieux infernaux, où la loi du plus fort était sacrée.

April le savait bien lorsqu’elle avait cassé cette figurine aux pieds de Baron Davis, elle savait ce qu’elle faisait. Mais dire qu’elle ne regrettait pas, à ce moment précis, son geste ; serait pure folie. Car une fois le murmure dissipé dans le réfectoire, des exclamations se firent alors entendre, chacun commençant à donner son avis sur l’issue de ce duel qui s’annonçait bien moins incertain qu’April ne l’aurait souhaité. Et cela, évidemment, elle ne le réalisa que lorsque Davis posa son « doux » regard sur elle, un sourire carnassier sur le visage.

< C’est dommage… J’aurai aimé continuer à jouer encore un petit moment avec toi ma jolie… Mais si c’est ce que tu veux, très bien. Je ferai en sorte que ton agonie dure le plus longtemps possible hé hé hé… >

Finit-il tout en faisant rigoler les gros débiles qui étaient assis à ses côtés. Pour eux, et la majorité de l’assemblée, il ne faisait aucun doute qu’April se ferait hacher menue. Même elle, ne croyait pas en ses chances. Son humiliation, l’espoir donné par l’inconnue qui lui avait donné la création de glace avaient suscité en elle un courage qu’elle ne se connaissait pas, mais finalement elle connaissait l’issue de ce duel. Ainsi, elle savait qu’il ne lui restait que vingt-quatre heures à vivre…

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Cependant, abandonner n’était pas dans sa nature. Et bien malgré elle, lorsqu’elle rejoignit sa cellule, la jeune femme aux cheveux blancs commença à réfléchir. Elle savait que le combat serait un duel singulier et qu’aucune aide ne pourrait être apportée de l’extérieur. Elle se rappelait qu’une fois, un combattant s’était fait épauler par son meilleur ami pour un de ces fameux défis… Aucun des deux ne vécurent assez longtemps pour pouvoir clamer leur victoire.

De plus, elle devait choisir une arme de prédilection. Il existait des détenus qui, par on-ne-sait quelle façon, réussissait à leur fournir des armes. Jamais de pistolets en revanche, uniquement des armes blanches. Elle aurait donc le choix entre un sabre, une épée à deux mains, une lance et deux petits couteaux. L’épée à deux mains, elle ne serait sûrement pas assez forte pour la porter. Les couteaux ne lui assureraient pas une portée nécessaire ; du fait de sa petite taille ; pour atteindre son adversaire tout en restant en sécurité. Son choix se porta donc sur la lance, elle pensait que c’était un bon compris entre percussion et bonne portée, et elle se souvenait d’un combattant ayant triomphé avec cette arme ; elle avait été soufflée par son aisance technique.

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Sans réussir à fermer l’œil de la nuit, April tentait de se remémorer les mouvements utilisés par le fameux combattant. Mais c’était peine perdue, car l’avoir vu une fois ne ferait pas d’elle une spécialiste de la lance. Elle n’avait jamais combattu, et ne le ferait sûrement jamais après… Car elle serait bien trop morte pour cela. D’ailleurs, elle entendait Baron Davis chanter une comptine alors que la nuit était tombée et que les ronflements sonores se faisaient enendre…

Il lui chantait sa propre mort.

Jotunheim – Année 1626

Ils étaient là, ils l’attendaient. Elle le savait. Depuis qu’elle était revenue dans sa cellule après sa douche, elle savait que ce moment viendrait. Se préparant du mieux qu’elle le pouvait, elle avait pris soin de bien se lever, d’attacher ses cheveux en arrière de la façon la plus pragmatique possible…Elle savait que ses chances étaient proches du zéro, mais elle ne voulait pas partir telle une détenue sale et dénuée de toute dignité.

Rangeant sa cellule, faisant son lit du mieux qu’elle le put, elle posa le dernier livre qu’elle avait emprunté sur sa table de chevet. L’histoire d’un navigateur qui avait parcouru une bonne partie du monde et qui racontait ce qu’il avait vu. Elle se dit alors qu’elle aurait aimé avoir sa vie, parcourir les différentes îles, rencontrer les populations locales… Goûter aux meilleurs plats, voir les paysages les plus beaux…

Mais tout cela, c’était désormais de l’histoire ancienne. Car il venait juste de se lever de sa couchette, le regard baissé sur ses pieds elle avançait jusqu’au lieu où aurait lieu le combat qui scellerait son destin. Les différents détenus étaient déjà présents dans la salle où les combats se passaient, c’était une grande salle où chacun avait trouvé sa place. En général, les affrontements de déroulaient au sein d’un cercle tracé à l’encre au niveau du sol. Cinq mètres de diamètres, voici le ring qui allait accueillir un combat à sens unique.

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La gorge sèche, l’esprit embrumé par ce qu’elle entendait, la jeune femme aux cheveux blancs marchait lentement vers son peloton d’exécution. Elle ne percevait que des bribes des cris et mots qui étaient échangés, mais ses yeux voyaient tout. Malgré l’engourdissement que subissait son cerveau, ses iris fonctionnaient parfaitement et analysaient la situation. Elle le voyait, celui qui était à l’origine de cette situation… Baron Davis.

En le voyant, un frisson glaçant lui parcourut la colonne vertébrale. Cet homme, il avait réussi. Il avait eu une telle emprise sur elle qu’elle avait fini par craquer. Elle avait fini par faire quelque chose d’insensé, quelque chose qu’elle n’aurait jamais dû faire… Tout cela pour lui échapper. Tout cela pour, l’espace d’un instant, ne plus être sous son joug.

Et maintenant elle allait mourir, victime de la main de celui qui la terrifiait depuis si longtemps…

< Finalement ma jolie, j’ai bien cru que tu n’arriverais jamais… >

Lui dit-il alors qu’elle venait de rentrer dans le cercle. D’un seul coup d’œil, April sut pourquoi elle pensait qu’elle n’avait aucune chance. Malgré son aspect si repoussant, Baron Davis possédait un corps puissant, il faisait à minima deux têtes de plus que notre détenue. Et lorsqu’elle posa les yeux sur l’arme qu’il avait choisie, elle se rendit compte qu’il s’agissait d’un katana.

Lorsque l’on lui posa la question, la jeune femme aux cheveux blancs resta sur sa première impression, pas question de changer de plan. Elle avait pesé le pour et le contre, et elle était persuadée que c’était là sa meilleure chance, même si infime, de rester en vie.

< Je vais prendre la lance. >

Fit-elle sobrement tout en se saisissant de l’arme qu’on venait de lui tendre. Une fois saisie, April sentit le métal froid sous ses doigts fins et cela, dans un sens, la rassura. Elle ne connaissait que l’enfer glacé de Jotunheim, et le contact avec le métal la rappelait qu’elle n’était, après tout…

Qu’une enfant du froid.

Jotunheim – Année 1626

Elle était désormais dans l’arène, tout comme Baron Davis, et c’était maintenant que tout allait se jouer. Une fois son arme récupérée, l’un des détenus cria pour annoncer que le duel pouvait commencer et des bruits métalliques se firent alors entendre. Tapant les tasses et gobelets métalliques contre les tables faites du même alliage, les détenus étaient surexcités. Beaucoup d’entre eux souhaitaient voir la jeune fille étripée en moins d’une minute, d’autres avaient parié sur la grosse côte espérant récupérer un maximum de services en cas de victoire d’April. Mais soyons honnête, aucun d’entre eux ne pensait qu’elle aurait une chance. Même la femme qui lui avait donné la statue de glace avait parié contre elle. Elle avait simplement voulu abréger la souffrance psychologique que Davis exerçait sur elle.

< Bah alors ma jolie, tu as perdu ton courage en 24 heures ? >

Fit Davis tout en s’approchant sans prendre garde. Il était sûr de lui, chose sur laquelle April pourrait compter. Cependant, rien que sa vision lui faisait peur, elle sentait qu’elle ne tiendrait pas plus de trente secondes face à lui… Ceux qui avaient parié contre elle avaient raison, elle ne pourrait rien faire. Et les premières minutes ; oui elle résista autant ; du combat le prouvèrent.

Baron Davis s’amusait clairement avec elle. De ses mouvements bruts et puissants, il ne tentait pas vraiment de la tuer ni de la faire trop souffrir, du moins pour le moment. Il se contentait de la taillader ci et là, jouant avec ses nerfs tout en lui balançant des piques à longueur de temps. Et tandis qu’elle essayait de répliquer, l’ancien pirate ne se laissait pas prendre et esquivait tout.

< Tu es très décevante, je m’attendais quand même à plus de répondant de la part de celle qui avait osé me défier. Moi ! Baron Davis ! Ah ah ah, tu n’aurais pas du te rebeller et tu aurais du rester ma petite marionnette, on se serait bien amusés tous les d… >

Il n’avait pas fini sa phrase. Son petit laïus avait eu l’effet escompté car la jeune femme aux cheveux blancs avait retrouvé de la vigueur et s’était jetée sur son épouvantail. Mais il était trop expérimenté pour se faire avoir par cette attaque frontale. D’un pas sur le côté, il esquiva la lance et s’en saisit avec sa main libre. Utilisant sa force brute, il tira alors la jeune femme vers lui et lui décrocha un coup de pommeau ravageur qui vint alors s’écraser au niveau de sa pommette gauche, la tuméfiant sur le moment même !

Complètement abasourdie, au sol, elle venait de prendre un sacré coup qui la mettait hors d’état de nuire, la fin était arrivée.

< Fais chier… ! >

Au sol, la jeune femme sentait son corps se faire traîner par le pied par son agresseur. Il semblait s’être assez amusé et il était temps pour lui de mettre fin à ce combat qui n’avait déjà que trop duré. Se mettant à genoux, écrasant ses épaules avec ces derniers, il se plaça alors au-dessus de la jeune femme ; comme pour lui prouver, une ultime fois, qu’il la dominait de la tête et des épaules.

< C’est si dommage… Un visage si mignon… Nous aurions pu nous entendre toi et moi ma jolie ! >

Fit-il tout en lui caressant une dernière fois le visage…

Mais cette fois fut celle de trop.

Car en passant sa main sur le visage d’April, Baron Davis put alors ressentir une sensation désagréable. Lui aussi s’était habitué au froid depuis son arrivée à Jotunheim… Mais cette fois, c’était différent. On ne pouvait plus parler de froid, mais plutôt de glace. Car c’était bien la glace qui s’emparait peu à peu du corps de la détenue se trouvant à terre. Ainsi, son corps devint aussi froid que ne pouvait l’être un glaçon, brûlant quiconque s’aventurerait à la toucher.

< Aaaaargh ! >

Retirant sa main aussi vivement qu’il ne le put, Davis regarda alors l’état de ses doigts qui étaient désormais couverts d’engelures. Le simple contact de ce dernier avec la jeune femme venait de lui provoquer une intense douleur à laquelle il ne s’attendait pas, le faisant donc complètement relâcher son attention sur la jeune femme qui gisait au sol.

Cette dernière, comme revigorée par ce qui venait de se passer même si elle ne comprenait pas tout, tâtonna avec sa main droite et toucha l’arme métallique qu’elle avait choisie. Le contact avec le métal froid lui rappela ce pourquoi elle se trouvait là, à l’intérieur de ce cercle, à lutter pour sa survie.

< Tu n’aurais pas dû… >

Désormais debout, elle venait de prendre l’avantage psychologique certain lors de ce duel alors que Davis n’arrivait désormais plus à bouger ses doigts et restait là, à genoux, à hurler de douleur suite aux engelures. Il n’avait même pas remarqué que la jeune femme ; qui tenait à peine debout ; se trouvait désormais devant lui, lance en main.

< Tu n’aurais jamais dû lever la main sur moi… Mais malgré tout… Je suis désolée. >

Et sans perdre un autre instant, elle transperça alors le corps de l’homme qui l’avait tant fait souffrir, celui qui était la cause de ses cauchemars, de sa tristesse. Celui qui était désormais transpercé de part en part d’une lance de mauvaise facture, mais qui avait rempli son rôle.

Elle avait gagné aujourd’hui, même si elle ne s’expliquait pas encore ce qui s’était passé, se rendant juste compte que son corps était devenu presque plus froid que cet enfer dans lequel elle avait grandi. C’était la première fois qu’elle éveillait son « affinité » pour la glace. La première fois qu’elle s’affirmait comme être vivant.

La première fois qu’elle ôtait une vie.