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... c'est la mer qui prend l'homme !


Mouillage dans un port annexe de Dead End, 1628.

- CAP’TAINEEEE !! DU MONDE QUI VOUS DEMANDE !

Le gueulement venait du pont principal. Le gaillard devait avoir du coffre comme le jactaillement de la poulaillère qu’étaient les quais en cette heure n’en couvrait pas le son. Les fenêtres de sa cabine avaient beau être fermées, le chef de bord ne manquait rien de l’activité du port. Une effervescence fiévreuse se tenait à terre. Sortant son nez de cartes en parties émiettées par les années, il nota dans un coin de foutre le beuglard à la vigie. Quelques minutes se firent encore attendre avant qu’un grincement de gonds l’annonça. Couvrant les éclats du soleil agressif de son bras, la masse translucide s’extirpa lentement de son antre. Il prit le temps de renifler l’air vicié du petit matin avant de patiemment décortiquer l’assemblée en attente. Une nouvelle tête avait germé dans le lot d’affreux… Sans souffler davantage de mots, il s’arma de l’hampe de sa lugubre faux et clopina doucement vers le bastingage en direction de l’escalier. Le cri d’une mouette couvrit les messes basses d’un public scrutateur.

Le surplomb du balcon ne cachait rien des regards hostiles tâchant de le sonder. Le bâton de pèlerin rangé au placard, il ne quittait plus son arme macabre lors des sorties. Un rappel de ce qui les attendait s’ils se rebiffaient. Mais une amertume ravalée n’empêchait pas les esprits de cogiter. De chercher la faille qui l’enverrait gesticuler sous une vergue. La première sortie du Helhest restait en travers de la gorge de la joyeuse troupe de raclures. Ils étaient partis à perpette se coincer dans un vortex, pour atterrir dans un nid à emmerdes les laissant sur le carreau avec moins de biens qu’à l’arrivée. Dans la manœuvre, une moitié d’équipage avait glissé vers les profondeurs. Venait dorénavant s’ajouter l’annonce de nouveaux convois s’apprêtant à partir depuis Dead End même. Sauf qu’avec un navire nécessitant d’être retapé s’ils voulaient revoir le large, ils se retrouvaient cloués au port à se pêcher la pitance journalière. Une bien vilaine histoire à conter, répétée à plaisir par le quartier-maître aux oreilles du ramassis formant le bord. Des renégats de Dead End dans la plupart, de l’engeance la plus crasse, tenus à l’écart des autres équipages déjà par leurs tempéraments mutins. La promesse d’un trésor les tenait encore un temps en laisse, mais la colère grondait et la moindre ouverture les enverrait se servir sans l’attendre. Les cartes ne quittaient plus les dessous de la soutane du Cavalier et il se retranchait dans le mutisme à la moindre ébauche de questionnement. Le doute s’installait sur la véracité du butin pharamineux mais l’avidité les tenait aux trippes. Encore un temps du moins, qui s’effilochait inexorablement.

Chaque pas, chaque marche, raisonnaient sous le martèlement de la faux. Une ponctuation pesante rythmant la descente du faucheur le long du raide escalier. Les traits ricaneurs n’enlevaient rien aux lugubres des miasmes disséminés à son passage. Les relents de noirceur glissaient comme des volutes d’encens, souffler à l’oreille du public pensif une promesse glaçante. Un rappel de la vraie nature de leur employeur. Sans la percevoir tous la ressentirent s’avancer les enserrer. Si au-dehors une fois la muraille passée, les dalles disjointes d’un vieux port vibraient de l’animation d’une cité marchande. Où poissonniers et revendeurs s’échinaient bruyamment à se faire entendre dans une cacophonie notoire. A bord, un lourd silence s’installa… Comme happés derrière le Voile, ils retenaient leur souffle.

Les forbans avaient beau n’attendre qu’une occasion de le trépasser et s’en aller avec le navire en quête du trésor, ils s’écartèrent sans se consulter au passage du commandant de bord. Les moins solides frissonnèrent sous l’aura. L’amas de tissus fripés glissa sans les voir. Bien qu’au cœur du vent de mutinerie, le quartier-maître Bart s’écarta de la place centrale du rassemblement aussi mécaniquement que ses comparses. Tant qu’il avait la tête sur les épaules, le Cavalier restait le seigneur du rafiot. Tous, du plus retord au moins futé, en avaient parfaitement conscience. Aucun ne doutait de la dérouillé qu’il aurait à subir s’il avait fait mine de l’oublier. Le pont fonctionnait uniquement parce que le Cavalier avait une poigne de fer dans un gant d’acier. La seconde raison qui poussait encore les flibustiers à contenir leurs ardeurs.

Dédaignant les gros bras à son service, le Capitaine du Helhest offrit son plus effroyable sourire au mystérieux invité. Une arène de bras musclés entourait menaçante. Le regard brulant, le briscard défia les deux puits blanchâtres qui s’étaient posés sur lui. Le vieux pirate observa un temps le visage buriné par le sel et le soleil lui faisant face. Le morceau était doté d’une mâchoire carrée qu’une barbe poivre sel couvrait à grand peine. Un marin solide semblait-il. A aucun moment il ne cilla. S’il le craignait, il n’en montrait rien. Par contre la rage l’habitait. Chaque fibre de son corps semblait tendue, prêtes à cogner. Un premier gars du quart étalé à ses pieds s’était déjà fait briser le nez. Perçant le silence, pour la première fois le Cavalier parla. Une simple question posé sans agressivité. Une main tendue, prête à broyer toutes réponses malvenues.

- Tu m’veux quoi toi ?

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Reniflant salement, l'invité pesa ses mots un instant. A l'allure du crâne souriant et de la crainte qu'il inspirait à son entourage, le gaillard à la mine méchante se savait un pied dans la tombe. Mais le moment n'était pas aux précautions d'usage. Le souvenir d'un gazouillis hilare et du regard complice d'une mère, l'amour d'une vie, lui enserra le cœur. L'éclat lumineux d'un passé lointain rendu douloureux par la culpabilité. Desserrant les mâchoires, il défia une derrière fois le ramassis de forbans un goût de mépris dans la bouche et lâcha le fin mot. De ceux qu'on écoute. Le ton lourd témoignait d'un passé laborieux.

- J'ai un boulot.. De quoi vous la couler douce un temps, autant que vous êtes.
- Hé hé ! Va falloir m'en dire davantage mon grand, mais tu as notre oreille.
- Fais nous rêver !
- On se gardera peut être alors de débarquer ta petite tête en petits cubes ! Wouef wouef !!
- Même pas un morceau ?!
- Mouahahah !!
- Bouclez-la !! Laissez donc causer notre ami ! Il a l'air de savoir se faire intéressant... Dis nous donc d'où tu viens et ce qui t'amènes à croire qu'on fait bien de t'écouter !


Ne manquant rien des oreilles tendues, le retraité maugréa mais ne se fit pas davantage prier. Des jours qu'il répétait la même histoire à qui voulait bien se laisser l'écouter. Les mots relevant de la supplique lui pesaient toujours autant. Ne cherchant pas à travailler la larmichette des scélérats, il prit un ton grave et balança ce qu'il avait à dire. Une histoire bien banale en soit.

- Autant que je m'en souvienne, j'ai toujours été un enfant de la mer. Mais le temps passe. Déjà un moment que je pensais jeter l'ancre... Jusqu'à ce qu'on me transmette un mot il y a quelques semaines alors qu'on mouillait non loin. La chauffeuse de lit se sentant partir, elle me laissait le morveux sur les bras. Son dernier souffle est venu quelques jours après on m'a dit. Le soir même du fameux mot, je m'en suis allé descendre une chaloupe. Une ration pour le voyage et un coffre qui me revenait pour commencer une nouvelle vie loin des flots agités...
- Tu t'es servi dans le butin de ton navire avant de te faire la malle sale raclure de mes deux ?! Wouahahah !


Les rires gras secouèrent l'assemblée, mais loin de rougir, le gaillard balança le poing en l'air machinalement comme pour en découdre et rugit furieux. Les veines saillantes de son cou semblaient prêtes à éclater tant la rage l'habitait en cet instant.

- De quoi tu me causes !! Vlà une vie que j'ai donné à mon bord. Trimant comme deux sous le feu sans jamais me plaindre. Pataugeant dans des marres de sang jusqu'au genou en fermant ma gueule. Toujours ! Un vrai bon de putain de petit soldat !! Qu'un seul ose dire le contraire s'il ose !? J'arracherai la mâchoire de ce menteur !! Cette part du magot n'était rien devant ce que j'ai sacrifié ! Rien vous m'entendez !!!

La colère l'inondant ne cachait que le regret de s'être pris pour un bleu. Mais ça nul autre que lui le saurait. La fraicheur glacée du Faucheur le ramena à ses esprits sitôt qu'il ouvrit la bouche. Le silence s'installa de nouveau.. Pesant..

- Écoute pas ces grandes gueules, vendraient père et mère pour moins que ça. Continue donc ton histoire..
- Ouai.. J'en étais où déjà..
- La chaloupe.
- Voilà, bien failli crever suite à une saloperie de tempête. Me suis retrouvé à dériver plus loin que prévu quand elle s'est enfin calmée. Quand j'ai finalement fini par atteindre Dead End, le petit s'était fait prendre par les toutous du patron. Ils m'avaient devancé les corniauds... La piaule de la mère était en vrac et une lettre m'attendait plantée sur la porte : "Le gosse contre l'or." La bonne affaire ! Sauf que je les connais que trop bien ces connards... Sitôt qu'ils l'auront le coffre, ils se feront une joie de me décapiter le petiot pour le plaisir, avant de me ramener servir d'exemple sur le bord. Trop longtemps que j'ai trimé avec ces ordures pour douter de leurs intentions... L'or je vous laisse de bon cœur si vous m'aidez à sortir mon gosse de cette merde.  
- On parle de combien ?!
- Quinze millions à tout casser, de quoi faire même pour une bande de vauriens de votre genre. On parle que d'une dizaine de gars retranchée dans une auberge du coin. L’ultimatum prendra fin ce soir ! C'est à prendre ou à laisser... Une affaire en or si vous êtes pas trop con pour le voir !


Les hommes aussi bougons qu'ils soient à leur habitude, accueillir ces derniers mots avec le sourire. L'affaire sentait bon. Ricanement et tapes dans l'épaule démontrèrent que l'hameçon avait pris. Un boulot vite fait qui leur permettrait de vivre comme des rois. Une nuit suffirait à écouler leurs gains, mais quelle nuit. De celle qu'ils se remémoraient le mois suivant sous les eaux froides des caprices de Grand Line. Une affaire en or s'offrant au pied de leur porte. Trop belle affaire pour ne pas cacher une vérité puante. Le Capitaine n’eut qu'à lorgner la trogne du Quartier Maitre pour discerner le reflet de sa pensée. D'un hochement tête, il l'envoya creuser la surface.

- Mouef.. Et il serait où ce fameux trésor ?
- Me prends pas pour un con ! Personne en ce bas monde ne le saura à part moi tant que le boulot ne sera pas fait.
- Et si une fois le morveux libéré de tes anciens copains, on se retrouve sans rien à se mettre sous la dent ?
- Alors j'aurais été bien con car vous auriez plus qu'à nous tuer tous les deux !
- Mouai.. On y manquerait pas sois en sûr...
- Moi ce qui me surprends, c'est que de tous les rafiots de cette île tu ais choisi de monter dans le notre qui prend l'eau. Avoues que c'est curieux non ?
- ...
- Du coup je me dis que t'as du en voir d'autres. Je me demande alors pourquoi ils ont pas marché dans la combine.. Héhé.. Faut dire comme tu dis si bien qu'elle fait envie, pas vrai les gars !
- Ouai.. vrai que c'est curieux..


L'ambiance avait de nouveau changé, une tension nouvelle se créait autour du porteur de bonnes nouvelles. Jusqu'à ce qu'un des hommes remarquant une trace de tatouage familier tenta de lui attraper le bras. Ce dernier lui balança un poing dans la tronche à la place, mais déjà une foire d'empoigne s'éveilla le laissant seul contre une dizaine cognant aussi fort. Plaqué au sol sans ménagement malgré les insultes pleuvant à chaudes gouttes, la manche fut soulevée. Sur le biceps tendu, une marque d'appartenance prônait. Le temps l'avait vieillie mais les traits restaient reconnaissables. Une grande croix ailées barrée de deux fines lames...

- Oh p'tain le con ! Il a grugé le Saint Père !
- Le fils de rat !
- M'étonnes que personne ne se soit bougé à sa suite ! S'en prendre à ces hommes, c'est s'en prendre au Padre. Pas un rigolo celui là, un avec le bras long de plus. Sitôt qu'on quittera l'île du Corsaire, il aura le champ libre pour nous écarteler.
- Ouai ! J'ai entendu se dire qu'il avait un pouvoir Divin capable de tenir même la Mort en respect !
- Pff mon cul. Il pisse aussi droit que toi et moi, que du racontar de bonnes femmes !!
- Conneries ! Tu t'es bien gardé de nous dire à qui on aurait affaire, tout comme tu te garderas d'en dire plus !


Alors que chacun allait de son commentaire, transformant l'échange en brouhaha indigeste. Des coups commencèrent à pleuvoir sur le client providentiel toujours maintenu au sol. C'est dans ce brouhaha que la faux du Cavalier fit raisonner le sol. Une fois suffit, les commérages et paroles fleuries se clôturèrent. Si autour le dépit avait gagné les visages, le sien irradiait de son sourire le plus effrayant. La promesse de tourments s'ils continuaient de se comporter comme des empotés ou la joie d’accueillir une bonne nouvelle. La laideur des traits n'était pas simple à déchiffrer, heureusement pour les hommes ses mots aidèrent à comprendre le fond de sa pensée.

- Voyons.. ce n'est pas en blêmissant devant le premier nom venu qu'on se hissera plus haut que ce quai. Nous sommes les Faucheurs bordel ! C'est à nous de faire trembler le monde et non l'inverse. J'ai à voir avec les gars que nous causons... Hé hé ! Il se trouve que je vais me faire une joie de les revoir !
- Mais il y a le Saint Pirate derrière Cap'taine.
- Hé hé.. Je veux bien le voir devant la Mort celui-là ! Mais aujourd'hui on ne parle que de troufions de votre genre...
- Si vous voulez bien me permettre Capitaine ?


La voix enrouée du Quartier Maitre attendit faussement l'accord du chef de bord. Le teint blanchâtre du visage rapiécé s’esquiva d'une grimace alors que le reste de la troupe lui avait déjà consenti leur attention. Ses plus fidèles sur les talons, tous savaient qu'un jeu influence se jouait en cet instant. Il s'agissait de voir qui donnerait la marche à suivre. S'il s'en montra gêné, le Cavalier n'en laissa rien paraitre.

- Bart ? Tu veux nous éclairer de tes lumières ? Hé hé..
- Rien de votre niveau Cap'taine, mais dites moi si je me trompe. Il ne s'agit que de ce fameux coffre n'est ce pas ?
- ... en effet...
- Sauf que si j'ai bien compris, cette grande gueule est le seul à savoir où il l'a mis ?
- Ça m'en à tout l'air oui..
- Je me dis donc pourquoi se faire chier à rentrer sur la liste noire d'une pointure du coin, quand il suffit de faire parler ce gars là ?!


Pointant du tas la masse maitrisée prise de vains soubresauts, les regards s'affutèrent de part et d'autre. Un lourd silence laissa méditer le Capitaine sur la marche à suivre alors qu'on venait de lui scier sa marche de manœuvre. La proposition du second homme de l'équipage faisait son chemin dans les têtes, convaincant les plus indécis. Le Cavalier en avait bien conscience, il s'avança au prêt du cadavre en sursis et  s’accroupit en s'aidant de son hampe pour saisir le menton du condamné. Ses yeux blancs plongèrent dans le regard rugissant de défis. Les lames acérées qu'il lançait se perdirent dans deux puits sans fond. Laissant la tête cogner contre le sol en se détournant du bonhomme, ses ordres enthousiasmèrent l'équipage.

- Hé hé... Rien à redire ! On tente ta méthode, descendez le en cale ! On a du temps à tuer d'ici ce soir de toute manière !!

Les rugissements de la bête piégée secouèrent le Brick sous les rires hilares des vauriens, alors que des mains crasseuses se tendaient pour le saisir et le saucissonner. L'animation à terre continuait de faire vibrer l'air si fort qu'à peine entendit-on le désespoir du briscard trainé de force sur le pont sous les moqueries. Mais même si ça avait été le cas, qui s'en serait soucié ?  Dead End ne portait pas son nom sans raison...
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Dans la pénombre d’une cale humide, un lent crissement d’acier perça le silence oppressant. La rugosité de la pierre révélait par ses aspérités les sonorités d’une lame. Entre les mains du Cavalier, elle chantait la promesse du sang versé. Son écho s’arrêtait aux planches pourries du pont inférieur, le Capitaine du Helhest le destinait uniquement à l’auditoire  prisonnier de sa présence dans le ventre de la bête. A l’ombre silencieuse se balançant au bout d’une corde. Aux ombres exténuées soufflants bruyamment autour. Un nouveau crissement métallique les égratigna. La lueur tremblotante d’une lampe à huile révéla la crispation  des corps, mais le vieux briscard feignit de ne pas s’en apercevoir. Bien qu’il s’en félicita. Entretenir la crainte de son équipage ne manquait jamais de l’amuser et restait le meilleur moyen de s’assurer de leur fidélité.

A cheval sur un vieux tonneau, le Faucheur daigna finalement sortir de la torpeur mécanique où il s’était retiré. La masse de tissu délavée bougea à peine lorsqu’il releva le menton de sa tâche. Son regard blanc balaya les visages criminels sans aucune intensité, pourtant tous se sentirent transpercer de part en part. L’aura morbide du pirate densifiait l’air en des tentacules de noirceurs. Leurs poids enlaçaient les nuques et humidifiaient les échines. Dans le silence pesant, il se limita de nouveau à une unique question. Le ton glacial en dit bien plus.

- Quelle heure est-il ?
- Humpf.. Le soleil devrait pas tarder à se coucher..
- … je confirme C’taine…


Le tangage du navire soumis aux clapotements des vaguelettes du port continuait de donner un mouvement de balancier au cochon pendu. Solidement encordé la tête en bas, un filet de sang finissait de s’achever de sécher. Le goutte à goutte avait cessé. Les gourdins brisés au sol témoignaient de l’ardeur du traitement. Mais encore maintenant, la masse boursoufflée ne lâchait pas le moindre mot. Les pirates s’étaient tués à la tâche sans succès. L’emplacement du magot restait enseveli dans la tête de mule. Les quatre tortionnaires avaient eu beau se relayer toute la journée pour attendrir la viande, l’histoire n’avait pas plus avancé qu’au matin. Pire, le sac de frappe avait brisé la volonté de ses tortionnaires. La motivation en berne, les quatre hommes restaient à ses côtés seulement par crainte des foudres du crâne luisant qui les avait soigneusement ignorés tout du long. Ils attendaient dorénavant le prochain ordre.

Plongé dans ses pensées comme trop souvent, Le Cavalier fixa son attention sur le dernier œil ouvert de l’invité surprise. L’autre poché vilainement se noyait dans l’obscurité de la pièce. Seuls les contours violacés se devinaient encore. Le visage cabossé aurait rendu difficile la reconnaissance de l’invité sans ce dernier éclat de rage, transparaissant de la dernière porte de l’âme encore ouverte. La même hargne, la même rage, fusait. Prête à tout balayer. Encore maintenant il continuait de transformer son désespoir en colère. Une flamme brulante où il s’était réfugié, plus douloureuse qu’aucuns sévices ne le feraient jamais. Le supplicié et le bourreau ne se quittèrent pas du regard. Gommant ce qui les entourait. Un lien se fit où chacun cherchait à imposer sa volonté à l’autre. Une seconde passa. Le Cavalier pointa son poignard en direction de l’intéressé pensif.

- Des nombreux hommes que j’ai rencontrés, beaucoup se contentaient de voir dans l’art du questionnement un moyen de se titiller l’imagination. Ils se perdaient dans des outillages farfelus à en oublier la question de départ. Conneries.. Il n’est pourtant question que d’une chose. Appuyer où ça fait mal. Et c’est tout. Le temps passe.. Lentement et inexorablement… Voilà ta douleur.
- …
- Pourtant nous sommes encore ensemble à cette heure. Avec cette unique question à la bouche. Où.. est.. ce fichu butin ? Une question des plus simples.. As-tu abandonné l’idée même de secourir ton rejeton ? Tu préfères cette fin misérable ?
- …humpf… a… humpf.. chier..
-  Oh tu peux encore parler finalement héhé ! Voilà qui me ravit ! Cette lame que j’ai entre les mains me sert à faire parler les morts. Elle va bientôt me servir à te couper en si fines tranches qu’il me sera possible de voir au travers. Mais ça va me prendre du temps, c’est un art je disais. Me suis rouillé un brin. Ton fils aura pris sa balle bien avant que j’ai terminé. Tu parleras n’en doute pas.. mais il sera trop tard alors. Dis moi où est ce fichu butin et tu pourras te trainer mourir aux côtés de ton gosse. Un marché des plus simples.
- .. humpf.. humpf.. utot… crever..humpf..
- Voyez-vous ça.. Héhé !


Les mots avaient du mal à sortir de sa bouche mais ils restaient limpides. La même détermination brulait sans nullement tressaillir sous les menaces non voilées. S’accrocher était la dernière bouée à laquelle l’homme se rattachait pour sauver son fils. Le vieux forban ne douta pas que cette vaine résistance le tiendrait au corps jusqu’au bout. Sans la comprendre, elle gagnait son respect. Alors il fit ce qui aurait du être depuis le départ. Sa lame se planta dans le sol.

- Libérez-le. On en a fini ici.
- Capitaine ? S’êtes sûr ? L’équipage a voté..
- Ouai..
- Il dira rien de plus, vous le savez aussi bien que moi, arrêtons de perdre notre temps. Détachez-le et requinquez-le au rhum. Il va nous conduire à son marmot. L’équipage j’en fais mon affaire !


Alors que la masse malmenée s’écroulait lourdement au sol une fois la corde coupée, le Cavalier sourit de toutes ses dents dans la pénombre. Une bataille s’annonçait.
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En cette heure, la soirée avait déjà noirci le ciel. Un florilège de lampes et lampions s'était éveillé dans la ville portuaire, un appel annonçant l'arrivée des masses travailleuses cherchant à oublier la fatigue de la journée. L'alcool ne manquait jamais à qui voulait s'abreuver en ces terres. L'ordre public en dépendait. Traversant un groupuscule de docker, le malaisant Capitaine du Hellhest lorgna au dessus de son épaule la source d'éclats de voix. Au milieu de la rue, au centre d'une arène de curieux, des forbans invectivaient les clients d'une auberge voisine. Le sourire du faucheur ne dit mot, la créature énigmatique aux traits squelettiques délaissa l'animation et passa les portes. Il préféra le Cochon Pendu au Sous Lard et son animation extérieure. Un paquet à bout de bras, il avait mieux à faire qu'assister à l’empoigne s’annonçant. L'avenue crasseuse comptait autant d’altercations que d'auberges. Si les ardoises se réglaient à l'intérieur pour ne pas se retrouver radié du moindre commerce de l’île, les comptes se réglaient à l'extérieur pour ne pas froisser l’ordre mis en place par le Grand Corsaire.

L'auberge chargée des odeurs de la journée et des histoires du matin s'était déjà enivrée de ses hôtes. Poussant son prisonnier sans le lâcher, ils se dirigèrent vers une table vide. Il connaissait maintenant suffisamment bien le gars qu'il avait fait amocher pour savoir qu'il s'appelait Barn. L'ankylosé souffrait, au point où le vieux briscard s’était retrouvé à le soutenir depuis les quais. C’est donc avec douleur et soulagement que ce dernier s'écroula sur un siège. Autour, tous s'afféraient. Le crâne souriant armé de sa faux et son prisonnier défiguré par les coups n'émurent pas grand monde. Du moins tentèrent-ils de le prétendre. Des œillades inquiètes se dirigeaient vers le duo improbable le temps que l'aura glacée les en chassent. L'aubergiste se chargea d’apporter lui même le repas de dix sous. Alors que le Cavalier trempait son lard dans la bière acre histoire de donner du goût, Barn ne se sentant pas de mâcher se contenta de vider lentement sa choppe. Le premier choc sourd se fit alors entendre à l'extérieur. Puis un deuxième acclamé d'encouragements charmés. A travers les boursouflures du visage, le regard inquiet d’un père se posa sur son bourreau.

- Marchera pas.. huf.. ils ont besoin de toi..
- Je suis bien mieux avec ma poule aux œufs d'or voyons.. Qu’ils se débrouillent. Nous on s'occupe du poussin.
- Le moine n’est pas un rigolo, il en fera qu'une bouchée.
- Leurs affaires je te dis.. Le plan fera l'affaire, bien mieux que de te laisser délivrer ton mioche seul pendant qu'on s'occupe de la diversion. Alors bois, détends-toi et savoure. Tu vas le récupérer bientôt le p'tiot, et je t'éviterais d'oublier ce que tu me dois. Héhé !


Un nouveau choc ébranla la rue. La salle curieuse, certains sortir s'enquérir de ce qui se passait. Quand ils revinrent alpaguer les habitués, le commerce se vida un peu plus encore. Dehors les acclamations sonnèrent plus fortes encore. Le Cavalier jugea alors le moment opportun. Laissant le prisonnier à sa place, il écarta sa chaise d'un lent raclement. Il n'avait pas à se presser, juste à ne pas perdre son temps. Empoignant sa longue faux, il lorgna l'aubergiste scrutateur entrain d'essuyer d'un torchon sale ses verres.

- Tu mettras ça sur ma note..
- Quoi ?!


Le Cavalier sourit de toutes ses dents. Sa carcasse n'avait rien de menaçant, mais son ombre et la froideur perlant de son regard offrirent peu de gage de sécurité. Le tenancier eu beau sortir une imposante pétoire de sous son bar, il n'en usa pas. Prêt à tirer, mais pas à ses dépends.

Devant les derniers à rester en salle, le pirate s'avança vers le mur de séparation avec l’établissement d’à côté. Il le longea dans un sens et revint sur ses pas pensifs. Derrière le mur devait se cacher le gamin. Alors que dehors les gros bras du Saint Père avait été invité à jouer, la question était de savoir s'ils avaient emmené le gamin avec eux ou laissé dans l'auberge sous bonne garde. Comme il n'existait qu'une seule porte pour entrer et sortir du lieu, le Cavalier ne se serait pas encombré du mioche pour venir cogner des emmerdeurs. Un mioche et ses nounous prêtes  à lui exploser la cervelle en cas d’imprévus. La difficulté allait être de trancher le mur sans en laisser le temps.
Tout dépendrait des hommes qu'il aurait en face et des ordres qu'ils auraient reçus. Tout dépendrait de la vitesse qu'il prendrait à trancher. Encore fallait-il ne pas couper le gamin en deux. Alors le Cavalier se concentra.

Posant sa paume osseuse sur le crépi écaillé, il la laisse glisser sur les aspérités du mur de jonction et recula de deux pas. Son souffle se ralentit alors. Rapidement les acclamations extérieures se turent. L’essoufflement roque de son compagnon d'infortune s’éloigna à son tour. La chaleur de l'air arrêta de vibrer un instant. Alors que le monde s'éteignait tout autour du faucheur, de fines flammes s'éveillèrent brusquement. Sans qu'il ne su comment il le savait, les brises de conscience apurent puis disparurent. Curieux du phénomène, il replongea dans sa transe et le temps s’arrêta de nouveau faisant apparaitre à nouveau les minces flammes tremblotantes. Il en comptait moins d'une dizaine dans son dos et trois derrière le mur. La vie semblait prête à être saisie. Songeur, il garda devant les yeux l'éclat des consciences et s'en se retourner questionna son compère curieux de le voir statique.

- Mesure pas plus haut que trois pommes le gamin ?
- Huf.. quoi ? Euh.. oui je suppose..huf.. huf.. mais pourquoi cette question ?
- Il me faut essayer quelque chose.. Hé ! Hé !


Armant sa faux derrière son dos, le Cavalier souffla bruyamment et s’arcboutant. L'arme s'inscrivait dans le prolongement de ses bras, il ne formait plus qu'un. Sans ciller pour ne pas perdre de vu les âmes vacillantes, il détendit son corps et forçant sur son pied d'appui balança l'ensemble de son corps dans un seul et unique mouvement. Une rotation parfaite qui trancha en fine ligne le mur à hauteur d'hommes. Les deux éclats lumineux s'éteignirent d'un même souffle. La plus petite flamme vacillante entre les deux poussa un cri de stupeur que le trou nouvellement formé leur permis d'entendre. Alors que le père se jetait à terre pour s’accrocher de ce cri d'espoir, le Cavalier balança de nouveau sa lame pour dessiner les contours d'une porte dans le mur de pierre. Le tenancier ne pensa pas même à gueuler tant la finesse du mouvement le laissa sur le cul. Poussant du pied le bloc découpé, le pirate entra dans la salle principale du Sous Lard. L'amas de pierre avait soufflé un nuage de poussière en tombant. De l'autre côté, plus grand monde attendait. Deux corps gisaient au sol la tête à leurs pieds. Un pirate à la dégaine et un qui n'avait rien à voir. Docker de passage au mauvais moment, au mauvais endroit. La stupeur baignait le lieu, que les pleurs du mioche brisaient sans peine. Un autre pirate parti chercher une pinte laissa tomber sa boisson au sol avec fracas sorti sa propre lame de l'étui, mais à peine il pataugea dans la flaque que le Cavalier lui lécha la colonne vertébrale de la faux. Trop loin pour être parfaitement découpé, il s'écrasa sur le ventre cachant le massacre sanglant.

- Voilà qui est fait...

Mais il restait à faire, une poignée de furieux qui n'avait pas été détectée par cette première matérialisation du haki de l'observation chargeaient à la suite de leur défunt camarade. Escaladant les tables en beuglant, ils se jetèrent comme un seul homme sur l'intrus. A l'encablure de la véritable entrée de l'auberge, une nouvelle présence pris connaissance de la situation....

... c'est la mer qui prend l'homme !   1515391724-16465755-1829336467304611-6804056726120169472-n
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Sourire carnassier aux lèves, le Cavalier se projeta à leur rencontre la faux sur les talons. Un froissement de tissu plus tard, une brusque rotation de l'arme dégomma une lourde table dans la face du premier gredin. Un nez craqua que déjà le retour de faux tranchait l'ensemble. L'instant n'avait duré qu'un soupire mais déjà les deux autres approchaient. Enragés par la chute d'un nouveau compagnon, ils étaient plus que jamais décidés à massacrer l’intrus d’outre-tombe. Sautant à grandes enjambées de tables en tables, le second écrasa sa hache d'abordage en avant. Les éclats de bois volèrent dans une explosion de force. La chaise projetée à sa rencontre venait de voler en morceaux. D'autres suivirent avec un rythme soutenu perturbant également l'avancée du troisième. Crochetant un dernier tabouret, le faucheur suivit cette fois ci le mouvement. A peine le gaillard à la hache dégomma l'obstacle que le vieux pirate avait pénétré sa garde. L'embout contondant pointé en avant s'enfonça profondément dans son ventre. Le poisson était ferré en plein vole. Le chauve s'ancra alors fermement au sol et usant de toutes ses forces propulsa en avant la masse éperonnée. L'air ayant déjà quitté ses poumons, sa victime ne se sentit pas traverser la salle vitesse grand v. La balle humaine perfora la devanture sans que le mur n'offre la moindre résistance. Seule l'empreinte de son contour désarticulé resta. Un coup dans le menton sonna le dernier bouche bée. Le petit peuple dans les vapes, il restait le gros morceau.

Cependant entendant le bruit d'un rat dans son dos, une frappe dégomma le pleurnicheur à distance des bras de son père. Le cabossé avait réussi à se trainer seul jusqu'à son rejeton pour essayer de le tirer de ce nid à emmerde. Le corps chétif décolla pour mieux s'écraser à l'abri du bar aux côtés du tenancier paniqué. Mais avant que le capitaine du Helhest n'eut le temps de rappeler à son prisonnier son droit de propriété sur le petit, l'envoyé du Saint Père châtia sans ménagement le moment de détachement. Le colosse écrasa sa masse musculeuse dans le dos de son adversaire. Véritable coup de bélier qui l'envoya s'écraser à distance. Bien que le choc lui donna la sensation de s'être pris un cuirassé dans les reins, le faucheur parvint à freiner sa course en laissant sa lame biner le plancher du sol. Le mur du fond se chargea de clore la course.

- Mon pauvre petit vieux.. Ouerf ouef ! T'as le crâne dur je te reconnais ça, je comprends pourquoi la leçon n'est pas rentrée la dernière fois. Mais nous v'là aujourd'hui encore, et je marche dans le sang de mes gars. T'm'as ramené le traitre... Une douleur s'entendit quand le lieutenant du Saint Père écrasa la main celui qui l'avait volé. Mais les comptes ne sont pas soldés pour autant. Je peux maintenant me rentrer mais t'es allé trop loin en essayant de me la faire à l'envers. La diversion dehors était bien vue, mais elle puait trop l'entourloupe. Pendant que mes gars finissent de crever les tiens, je vais avoir besoin de ton cadavre. Pour l'exemple. Alors approche et crève ! T'vas voir de quel bois je me chauffe !

Bombant le torse, le faux moine beugla un puissant rugissement. La salle trembla sous l'assaut. Le père, le fils et l'aubergiste ne pipèrent mots. Les logeurs du dessus arrêtèrent de respirer. La tempête était annoncée. Il ne s'agissait pas de donner la fessée, mais bien de finir en bouilli celui qui avait osé se dresser contre l'équipage de l'Abbé. Devant, le Cavalier s'était relevé le regard vide mais le sourire grinçant empli d'une assurance méprisante. La faux en main, il brassa par deux fois l'air comme plongé dans ses pensées. Le colosse sentit que le vieillard allait lui montrer un nouveau visage. Un visage réservé aux rares méritant son sérieux. Les volutes de noirceurs s'écoulant de la soutane défraichie s'alourdirent. Marchant entre les voiles des limbes, le porteur de mauvais présages s'avança en premier en signe de défi. Faux pointée en arrière pour mieux la rabattre, il approchait en toute transparence sur ses intentions. Frappant brutalement son torse en réponse, le colosse ne se laissa pas impressionner pour autant. Accompagner la route d'un des neufs flibustiers avait parsemé son chemin de créature n'ayant rien à envier à la bête morbide entrain de se révéler à lui. Lorsque les deux monstres se lancèrent à l'assaut le monde arrêta d'exister autour d'eux. Seul le sang tambourinant à leurs oreilles resta. Le regard perçant, l'esprit vidé de tous questionnements, guidé plus que par l'instinct bestiale, ils se percutèrent dans une explosion de violence. Et bataille il y eut.
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Dans la lumière tremblante de la rue passante, le calme était revenu. Les badauds de dockers s'étaient dispersés face à la violence des combats, tant le risque de prendre une balle perdue ou un sabre dans le dos était grand. Étendus sur le dos, les vainqueurs soufflaient satisfaits. Le corps endoloris, ils devaient encore attendre un peu avant de se relever. Bien qu'ils avaient dégusté, le sentiment du travail bien fait prônait. Les derniers coups de poignards avaient été donnés avec succès et finalement ils comptaient plus de maux que de morts. Un nouveau matin s'offrirait à eux demain. Du moins, selon le visage qui sortirait du Sous Lard...

Le commerce en partie effondré semblait avoir été soufflé par une explosion. Mais pas seulement.. Si le toit et un morceau entier de la bâtisse s'étaient écroulés en gravats, que des morceaux avaient été projetés vers l'extérieur sans douceur, d'importantes lacérations parsemaient également les parois. Comme si la main griffue d'une entité innommable s'était déchainée à s'extraire de cette boite de pierre. Les coupes plus ou moins larges, parfois parallèles, parfois croisées, couvraient l'auberge de bas en haut suggérant le déchainement dont elle avait été témoin. Mais au dehors, seul les traces restaient. Les témoins potentiels s'étaient sauvés dès le début, laissant le mystère planer sur le vainqueur de l'affrontement. Un seul monstre sortirait du lieu. Et c'est le pas trainant sous sa soutane qu'il quitta l'obscurité poussiéreuse. Avançant vers ses hommes, il trainait son cadavre visiblement fatigué. Un pied dans la main, une lourde masse suivait derrière... Repérant son quartier-maitre avachi contre une marche, il lui fit signe de la tête.

- Tu parles d'une distraction à chier. A peine j'eu le temps de souffler qu'il me rentrait d'dans...
- Le morceau était plus gros prévu...  
- Un tas de muscle voilà tout héhé.. Moyen que vous soyez encore rouillés d'avoir roupillé aussi longtemps dans votre chiasse, mais va falloir réveiller le bousier si vous me suivez. Je n'ralentirais pas pour les traines savates !
- Humpf... Et le client et son petit ?
- Hé hé me demande pas comment je les sens toujours en vie.. Envoie des hommes les déterrer vers le fond, je me suis assuré que rien de trop gros leur tombe dessus. Le corniaud nous doit toujours un trésor mérité.
- Ouai.. J'espère qu'il existe ce fichu magot. On fait quoi des déchets Cap'taine, ça respire encore ?
- Tss..
Regardant les corps gisant dans leur sang, l'idée ne fit qu'un tour. Trouvez des cordes et pendez autant qu'ils sont. Pas de survivants. Faites ça bien qu'on en parle. Il est tant qu'on se fasse connaitre comme il se doit. Mettez y nos couleurs qu'on s'y trompe pas.
- Wallace va faire la gueule, on vient de rentrer sur sa liste noire d'un neuf flibustiers..
- Et bien qu'il en soit ainsi. Nous sommes les Faucheurs nom de nom ! Bombez le torse et gueulez le autant que vous le pourrez. Le monde est à nous maintenant, tout le temps que je le déciderais. Qu'ils plient l'échine ou crèvent autant qu'ils sont. Je m'en irais moi-même les trouver au besoin. Suivez le rythme et vous aurez votre part du gâteau. Alors que j'arrête de voir molasser, je veux que ça gigote !!


Balançant des coups de bâton aux trainards, le petit peuple s'activa. Il restait un trésor à récupérer et l'expédition s'en irait vers la haute mer. Alabasta ne tarderait pas à montrer ses côtes. Le trésor des anciens rois étaient à porté de main. Mais plus encore, un pouvoir obscure l'attendait.
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