Royaume de Bliss, 1628
Comme chaque matin depuis peu de temps, je me réveillai avant l’aube, observant cette grande avenue -vide en cette heure matinale – amenant jusqu’au port où les vagues déferlaient et frappaient les parois avec violence. En passant ma tête de l’autre côté, une gifle glaciale venait pourtant me dissuader de continuer, mais je ne pouvais m’empêcher d’assister à ce puissant spectacle. Même sur Bliss, pourtant réputé pour son doux climat, subissait des hivers assez rudes. Me rappelant mes aventures avec un certain pirate, j’appréciai fortement ce confort glacial. Finalement, seul le vent était glacial, car la température restait relativement douce.
Je profitais souvent de ce temps, seul, au milieu des tempêtes, avant l’heure où la vie reprenait son cours. J’en profitais pour me relaxer, me réveiller tranquillement quand la nuit fut des plus courtes, ou simplement pour m’entraîner. Je n’appréciai pas particulièrement les entraînements. Malheureusement, j’étais charpentier et j’aspirais à y être le meilleur. Un bon charpentier doit avoir une bonne forme physique. Je ne tenais pas à devenir comme ces gros porcs de chefs de chantier qui passaient leur temps à gueuler sur leurs salariés. Moi, j’étais un homme d’action. Je montrais l’exemple aux autres. C’était certainement plus modélisant pour les autres.
« Où vas-tu comme ça ? Tu comptais t’en aller sans m’adresser un baiser ? »
J’oubliais la chose la plus importante dans ma vie : Eärendil. Elle avait son caractère, passait son temps à me les sortir par les yeux, mais elle possédait quand même quelques bons côtés, puis des moments de tendresse que je savourais, comme celui-ci, à l’aube d’une journée au milieu de brutes et au rythme insupportable. Je m’empressai de l’embrasser avant de m’en aller. Depuis notre arrivée au royaume, ma blonde retrouva de nombreuses copines d’école avec lesquelles les liens se ressoudèrent en très peu de temps. Comme si ces années sans se voir ne furent qu’une nuit de sommeil. Elle retrouva rapidement ses habitudes mondaines, mais elle connaissait néanmoins sa situation et travaillait aussi pour pouvoir profiter. C’était en cela qu’Eärendil était différente de toutes ces cruches. Et bien d’autres choses.
Je marchai jusqu’aux hauteurs de l’île, juste au-dessus de Portgentil pour y observer cette belle ville. Pour en avoir visité plus d’une, je me sentais vraiment bien dans celle-ci et c’était l’une des raisons pour lesquelles j’y étais encore. Cette bouffée d’air matinale me faisait le plus grand bien. Le climat y était plus rude, mais cela corsait mon entraînement. Le physique n’était pas la seule chose que je perfectionnais. Mon climat-tact, en-dehors du travail et de mes entraînements, m’envahissait l’esprit à longueur de temps.
Mais alors concentré dans la création de nuages sombres, je ressentis comme une désagréable sensation. J’eus à peine le temps de me retourner qu’une lame était déjà placée sous ma gorge. Elle passa aisément ma défense de nuages électrifiés. Une blonde rapide, agile, qui maniait bien la lame, mais ce n’était pas ma blonde. « Cheffe, dit une femme en retrait, portant un long et magnifique chapeau blanc qu’elle retenait avec sa main, était-ce nécessaire d’approcher la cible de cette manière ? » La cible ? J’étais donc la cible de quelqu’un. « Tu as raison, Margareth, rétorqua la blonde en abaissant sa lame. Veuillez me pardonner mon cher monsieur. »
Dans ce genre de situations pourries où j’étais potentiellement le plus faible, et c’était souvent le cas, je jouais la carte de l’indifférence et me laissais porter par le vent. Eärendil et Celebron comprendraient rapidement qu’il m’était arrivé quelque chose. « Dites-moi, mesdames, fis-je d’un air complètement détaché, que puis-je faire pour vous ?
- Votre question tombe plutôt bien, cher Monsieur, s’esclaffa la femme au chapeau blanc.
- Il est vrai que je n’aurais certainement pas mieux fait, enchaîna la cheffe. Pour être tout à fait franche, nous avons besoin de vos services pour… Comment le formuler ?
- S’assurer du bon fonctionnement d’un chantier, reprit Margareth.
- Ah oui ? Lequel ? Demandai-je.
- Alvel.
- Alvel, Alvel… Grand Line, n’est-ce pas ? Hors de question que je quitte cette douce mer du sud. »
La mâchoire de la capitaine se resserra. En réalité, j’avais parfaitement reconnu ces jeunes femmes. Comment ne pas reconnaître l’une des femmes les plus redoutables de la flotte de la Déesse Kiyori ? Je n’avais aucune chance. Je tentais de gagner du temps dans l’espoir de… Non. Je n’avais pas la moindre chance. « J’imagine que je n’ai pas le choix. La lame aurait dû me dissuader de toute autre solution.
- C’est exact, confirma Marsh.
- Bien. Je vous suivrai sans opposer de défense. Avant ça, je dois rédiger une lettre à ma bien-aimée, lui signalant que je suis parti en déplacement. Cela m’arrive fréquemment et elle ne soupçonnera pas le kidnapping.
- C’est déjà fait, s’esclaffa de nouveau la femme au chapeau.
- Allons-y. Le temps presse, conclut Marsh. »
Je profitais souvent de ce temps, seul, au milieu des tempêtes, avant l’heure où la vie reprenait son cours. J’en profitais pour me relaxer, me réveiller tranquillement quand la nuit fut des plus courtes, ou simplement pour m’entraîner. Je n’appréciai pas particulièrement les entraînements. Malheureusement, j’étais charpentier et j’aspirais à y être le meilleur. Un bon charpentier doit avoir une bonne forme physique. Je ne tenais pas à devenir comme ces gros porcs de chefs de chantier qui passaient leur temps à gueuler sur leurs salariés. Moi, j’étais un homme d’action. Je montrais l’exemple aux autres. C’était certainement plus modélisant pour les autres.
« Où vas-tu comme ça ? Tu comptais t’en aller sans m’adresser un baiser ? »
J’oubliais la chose la plus importante dans ma vie : Eärendil. Elle avait son caractère, passait son temps à me les sortir par les yeux, mais elle possédait quand même quelques bons côtés, puis des moments de tendresse que je savourais, comme celui-ci, à l’aube d’une journée au milieu de brutes et au rythme insupportable. Je m’empressai de l’embrasser avant de m’en aller. Depuis notre arrivée au royaume, ma blonde retrouva de nombreuses copines d’école avec lesquelles les liens se ressoudèrent en très peu de temps. Comme si ces années sans se voir ne furent qu’une nuit de sommeil. Elle retrouva rapidement ses habitudes mondaines, mais elle connaissait néanmoins sa situation et travaillait aussi pour pouvoir profiter. C’était en cela qu’Eärendil était différente de toutes ces cruches. Et bien d’autres choses.
Je marchai jusqu’aux hauteurs de l’île, juste au-dessus de Portgentil pour y observer cette belle ville. Pour en avoir visité plus d’une, je me sentais vraiment bien dans celle-ci et c’était l’une des raisons pour lesquelles j’y étais encore. Cette bouffée d’air matinale me faisait le plus grand bien. Le climat y était plus rude, mais cela corsait mon entraînement. Le physique n’était pas la seule chose que je perfectionnais. Mon climat-tact, en-dehors du travail et de mes entraînements, m’envahissait l’esprit à longueur de temps.
Mais alors concentré dans la création de nuages sombres, je ressentis comme une désagréable sensation. J’eus à peine le temps de me retourner qu’une lame était déjà placée sous ma gorge. Elle passa aisément ma défense de nuages électrifiés. Une blonde rapide, agile, qui maniait bien la lame, mais ce n’était pas ma blonde. « Cheffe, dit une femme en retrait, portant un long et magnifique chapeau blanc qu’elle retenait avec sa main, était-ce nécessaire d’approcher la cible de cette manière ? » La cible ? J’étais donc la cible de quelqu’un. « Tu as raison, Margareth, rétorqua la blonde en abaissant sa lame. Veuillez me pardonner mon cher monsieur. »
Dans ce genre de situations pourries où j’étais potentiellement le plus faible, et c’était souvent le cas, je jouais la carte de l’indifférence et me laissais porter par le vent. Eärendil et Celebron comprendraient rapidement qu’il m’était arrivé quelque chose. « Dites-moi, mesdames, fis-je d’un air complètement détaché, que puis-je faire pour vous ?
- Votre question tombe plutôt bien, cher Monsieur, s’esclaffa la femme au chapeau blanc.
- Il est vrai que je n’aurais certainement pas mieux fait, enchaîna la cheffe. Pour être tout à fait franche, nous avons besoin de vos services pour… Comment le formuler ?
- S’assurer du bon fonctionnement d’un chantier, reprit Margareth.
- Ah oui ? Lequel ? Demandai-je.
- Alvel.
- Alvel, Alvel… Grand Line, n’est-ce pas ? Hors de question que je quitte cette douce mer du sud. »
La mâchoire de la capitaine se resserra. En réalité, j’avais parfaitement reconnu ces jeunes femmes. Comment ne pas reconnaître l’une des femmes les plus redoutables de la flotte de la Déesse Kiyori ? Je n’avais aucune chance. Je tentais de gagner du temps dans l’espoir de… Non. Je n’avais pas la moindre chance. « J’imagine que je n’ai pas le choix. La lame aurait dû me dissuader de toute autre solution.
- C’est exact, confirma Marsh.
- Bien. Je vous suivrai sans opposer de défense. Avant ça, je dois rédiger une lettre à ma bien-aimée, lui signalant que je suis parti en déplacement. Cela m’arrive fréquemment et elle ne soupçonnera pas le kidnapping.
- C’est déjà fait, s’esclaffa de nouveau la femme au chapeau.
- Allons-y. Le temps presse, conclut Marsh. »