Cela faisait quelque temps déjà qu'Ambrosias était arrivée à Orange. Suite aux tests de Saint-Clair organisés par l'odieux Kissétout, le lieutenant-colonel Shoga avait pris la direction de la garnison locale. En tant que membre récent de son équipage, la vétérinaire s'était donc retrouvée coincée ici elle aussi. Quelle ironie pour elle de quitter un coin paumé pour un autre. La seule vraie différence entre Tanuki et Orange c'était qu'ici les habitants ne vivaient pas de l'élevage. En contrepartie, la pêche y avait une place prépondérante. En d'autres termes, Ambrosias avait quitté son île de bouseux pour une nouvelle île de bouseux. Pour elle qui voulait voguer sur les mers et lutter activement contre la piraterie, on pouvait dire que le karma s'acharnait sur son cas. Une fois qu'elle avait été complètement remise de ses blessures, elle avait pris la direction de plusieurs patrouilles en ville. Cela ne la changeait pas beaucoup de son ancienne affectation. En soit, ce n'était pas un mal, mais cela faisait trop longtemps à présent qu'elle voulait retrouver l'excitation du combat. Le côté grisant de la chasse lui manquait terriblement.
Par chance, Ambrosias avait déjà un certain grade dans institution, aussi, elle put faire la demande d'un navire. Comme elle n'était qu'aux premiers échelons de la respectabilité, on ne lui accorda qu'une simple caravelle, autrement dit un navire de patrouille. Parfait pour écumer les mers et faire la police ou bien passer des messages d'îles en îles. Les missions généralement attribuées aux caravelles étaient loin d'être passionnantes. Du moins sur le papier. En effet, comme la jeune femme avait la chance d'avoir un supérieur particulièrement conciliant, il avait accepté de la laisser se servir de son navire comme bon lui semblerait. Si lui était coincé à Orange, il avait décrété que ce ne serait pas le cas d'Ambrosias. Elle serait ses yeux sur East Blue en patrouillant et chassant les petits équipages de pirates au besoin. Voilà tout ce que voulait la vétérinaire. Seule à la tête de son propre bâtiment, elle allait pouvoir commencer à accumuler les états de service dans son dossier, elle en était persuadée.
Une fois le Placide et ses marins arrivés à quai, Ambrosias ne tarda pas à aller faire leur connaissance. Dario Paracchini, un sergent d'une quarantaine d'années, était le seul «gradé» sur lequel elle pouvait se reposer. Malheureusement pour elle, l'homme était imbu de sa personne et pensait savoir tout mieux que tout le monde. La jeune femme sut d'emblée qu'elle ne s'entendrait pas bien avec lui. Fort heureusement, il était inscrit sur son dossier qu'il se défendait au combat et que, surtout, il était très bon navigateur. Cela lui fit échapper à la mutation mais elle la grande brûlée décida de le garder à l’œil. Quant au reste de l'équipage, il était plus que satisfaisant, mais elle voulait encore mieux de leur part, aussi les astreignit-elle rapidement à une discipline de fer et de nombreuses corvées. Pour dire les choses simplement, l’ambiance à bord se refroidit dès lors qu'Ambrosias prit la tête du Placide.
Quelques jours furent évidemment nécessaires avant que tout ne soit bien rodé et la vétérinaire emmena bien sûr ses hommes en mer pour quelques exercices de routine. Le Placide effectua des entraînements pour réagir en cas de voie d'eau ou d'incendie. Cela n'était pas passionnant, mais il était important, si une telle situation venait à se produire, que les hommes soient en mesure de réagir machinalement en allant à leur poste accomplir leur tâche. Comme disait le dicton «entraînement difficile, guerre facile». L’équipage apprécia bien plus les exercices au tir, qu'il s'agisse des canons ou des fusils. Ambrosias fut obligée de reconnaître qu'ils étaient loin d'être dénués de talents. En réalité, il fallait même dire que les marins à bord avaient déjà beaucoup de valeur et qu'une belle et solide cohésion les liait. C'était l'avantage qu'elle avait de reprendre un équipage déjà formé. Aujourd'hui, c'était elle la petite nouvelle, malheureusement pour eux, c'était aussi elle qui commandait.
Ambrosias ayant dès à présent ses propres hommes, il avait été décidé avec Shoga qu'elle ne s'occuperait plus que de ces derniers. Les soldats de la garnison passèrent donc sous les ordres des différents officiers du Gladius. La vétérinaire était généralement chargée des patrouilles sur le port, son navire y étant amarré. Dans sa cabine personnelle, la seule à être individuelle, elle fumait un cigare derrière son bureau. Sur ce dernier se trouvait une myriade de documents en tous genres. Frais de réparations du navire, coût de la poudre des armes, budget relatif aux vivres de l'équipage. Si tout ou presque était payé par la Marine, il fallait pour cela que cette dernière soit mise au courant de ce qu'elle devait régler. Cela passait par une étape simple, mais ô combien ennuyante : la paperasse. Il y avait des tonnes de formulaires à remplir pour le moindre petit bout de pain. C'était à en devenir fou par moments. Heureusement pour elle, les études vétérinaires du lieutenant l'avaient habituée à bien plus difficile. Tandis qu'elle griffonnait une série de chiffres, l'on toqua à sa porte.
« Entrez. »
Le sergent Paracchini fit son apparition. La coiffure impeccable et l'air fier, il avait une cigarette au bec et esquissa un bref signe de tête qu'il voulait sans doute respectueux. Trop occupée par son travail, sa supérieure ne releva pas.
« J'écoute.
- Visiblement y'a eu du grabuge.
- C'est à dire ?
- Un bateau de pêche coulé et l'entrepôt de son propriétaire incendié, pour faire simple.
- Quand est-ce arrivé ?
- C'est assez récent. Le feu est maîtrisé, mais c'est un peu la cohue dehors.
- J'arrive. Rompez sergent.
- Hum, reçu. »
Avec l’impertinence qui la caractérisait tant, Dario quitta la pièce en laissant derrière lui une traînée de fumée. Il allait rapidement falloir que la vétérinaire mette les points sur les «i» avec lui où il allait vite devenir ingérable. Posant sa plume, la jeune femme rangea sommairement ses dossiers avant d'enfiler sa veste et de mettre son fusil en bandoulière dans son dos. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait réellement. Un incendie n'était pas toujours un accident, et le fait que deux événements sinistres touchent de manière si rapprochée une même personne était suspect. Mieux valait donc qu'elle prenne ses précautions. Refermant son bureau à clé derrière elle, la militaire quitta le navire.
Par chance, Ambrosias avait déjà un certain grade dans institution, aussi, elle put faire la demande d'un navire. Comme elle n'était qu'aux premiers échelons de la respectabilité, on ne lui accorda qu'une simple caravelle, autrement dit un navire de patrouille. Parfait pour écumer les mers et faire la police ou bien passer des messages d'îles en îles. Les missions généralement attribuées aux caravelles étaient loin d'être passionnantes. Du moins sur le papier. En effet, comme la jeune femme avait la chance d'avoir un supérieur particulièrement conciliant, il avait accepté de la laisser se servir de son navire comme bon lui semblerait. Si lui était coincé à Orange, il avait décrété que ce ne serait pas le cas d'Ambrosias. Elle serait ses yeux sur East Blue en patrouillant et chassant les petits équipages de pirates au besoin. Voilà tout ce que voulait la vétérinaire. Seule à la tête de son propre bâtiment, elle allait pouvoir commencer à accumuler les états de service dans son dossier, elle en était persuadée.
Une fois le Placide et ses marins arrivés à quai, Ambrosias ne tarda pas à aller faire leur connaissance. Dario Paracchini, un sergent d'une quarantaine d'années, était le seul «gradé» sur lequel elle pouvait se reposer. Malheureusement pour elle, l'homme était imbu de sa personne et pensait savoir tout mieux que tout le monde. La jeune femme sut d'emblée qu'elle ne s'entendrait pas bien avec lui. Fort heureusement, il était inscrit sur son dossier qu'il se défendait au combat et que, surtout, il était très bon navigateur. Cela lui fit échapper à la mutation mais elle la grande brûlée décida de le garder à l’œil. Quant au reste de l'équipage, il était plus que satisfaisant, mais elle voulait encore mieux de leur part, aussi les astreignit-elle rapidement à une discipline de fer et de nombreuses corvées. Pour dire les choses simplement, l’ambiance à bord se refroidit dès lors qu'Ambrosias prit la tête du Placide.
Quelques jours furent évidemment nécessaires avant que tout ne soit bien rodé et la vétérinaire emmena bien sûr ses hommes en mer pour quelques exercices de routine. Le Placide effectua des entraînements pour réagir en cas de voie d'eau ou d'incendie. Cela n'était pas passionnant, mais il était important, si une telle situation venait à se produire, que les hommes soient en mesure de réagir machinalement en allant à leur poste accomplir leur tâche. Comme disait le dicton «entraînement difficile, guerre facile». L’équipage apprécia bien plus les exercices au tir, qu'il s'agisse des canons ou des fusils. Ambrosias fut obligée de reconnaître qu'ils étaient loin d'être dénués de talents. En réalité, il fallait même dire que les marins à bord avaient déjà beaucoup de valeur et qu'une belle et solide cohésion les liait. C'était l'avantage qu'elle avait de reprendre un équipage déjà formé. Aujourd'hui, c'était elle la petite nouvelle, malheureusement pour eux, c'était aussi elle qui commandait.
Ambrosias ayant dès à présent ses propres hommes, il avait été décidé avec Shoga qu'elle ne s'occuperait plus que de ces derniers. Les soldats de la garnison passèrent donc sous les ordres des différents officiers du Gladius. La vétérinaire était généralement chargée des patrouilles sur le port, son navire y étant amarré. Dans sa cabine personnelle, la seule à être individuelle, elle fumait un cigare derrière son bureau. Sur ce dernier se trouvait une myriade de documents en tous genres. Frais de réparations du navire, coût de la poudre des armes, budget relatif aux vivres de l'équipage. Si tout ou presque était payé par la Marine, il fallait pour cela que cette dernière soit mise au courant de ce qu'elle devait régler. Cela passait par une étape simple, mais ô combien ennuyante : la paperasse. Il y avait des tonnes de formulaires à remplir pour le moindre petit bout de pain. C'était à en devenir fou par moments. Heureusement pour elle, les études vétérinaires du lieutenant l'avaient habituée à bien plus difficile. Tandis qu'elle griffonnait une série de chiffres, l'on toqua à sa porte.
« Entrez. »
Le sergent Paracchini fit son apparition. La coiffure impeccable et l'air fier, il avait une cigarette au bec et esquissa un bref signe de tête qu'il voulait sans doute respectueux. Trop occupée par son travail, sa supérieure ne releva pas.
« J'écoute.
- Visiblement y'a eu du grabuge.
- C'est à dire ?
- Un bateau de pêche coulé et l'entrepôt de son propriétaire incendié, pour faire simple.
- Quand est-ce arrivé ?
- C'est assez récent. Le feu est maîtrisé, mais c'est un peu la cohue dehors.
- J'arrive. Rompez sergent.
- Hum, reçu. »
Avec l’impertinence qui la caractérisait tant, Dario quitta la pièce en laissant derrière lui une traînée de fumée. Il allait rapidement falloir que la vétérinaire mette les points sur les «i» avec lui où il allait vite devenir ingérable. Posant sa plume, la jeune femme rangea sommairement ses dossiers avant d'enfiler sa veste et de mettre son fusil en bandoulière dans son dos. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait réellement. Un incendie n'était pas toujours un accident, et le fait que deux événements sinistres touchent de manière si rapprochée une même personne était suspect. Mieux valait donc qu'elle prenne ses précautions. Refermant son bureau à clé derrière elle, la militaire quitta le navire.
Lien de la quête: Ici
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