- Pfff... Quelle merde.
Nous sommes revenus sur nos pas, à l'aide du Log étrange et de nos souvenirs du trajet. L'idée étant de rejoindre les îles les plus froides dans l'ordre, mieux valait commencer par le début pour ne rien rater. J'aurai mieux fait de suivre correctement les cours de géographie : mon précepteur m'avait dit que ça serait utile. Pourquoi je ne l'ai pas cru ? Parce que j'étais jeune, fier et désintéressé. N'empêche que ça m'aurait évité de revenir au Cap des Jumeaux, après tout ce temps. J'ai l'impression que ça fait des siècles que Daemon, Moka et moi avons traversé la montagne pour quitté les Blues. Moins d'un an s'est écoulé. Je me demande ce qu'ils deviennent...
Le Port des Jumeaux a l'air vivant aujourd'hui. Je décide donc de faire accoster notre bateau à l'extérieur de la zone urbaine, à l'opposé du phare gauche. De là, je donne des directives à l'équipage :
- Matt, tu restes t'occuper de Dale. Si l'occasion se présente, je te laisse trouver de quoi refaire le plein de vivres pour le trajet. Je pars devant. Seul.
Le voleur s'apprête à répliquer mais mon regard l'incite à avorter l'idée. Et oui, mon équipage n'est constitué que d'un seul homme... Et quelques otages. Pour l'instant. Il serait peut-être temps d'y remédier : voler des navires, s'introduire dans des navires, payer le trajet... Ça devient de plus en plus simple, dans le sens où ça devient une habitude. Elle est belle la piraterie.
Ai-je seulement choisi d'être un pirate, au fond ? J'aurai mieux fait de rejoindre la Révolution. Là-bas au moins, on sait dans quelle galère on s'embarque.
J'atteins donc la terre ferme et commence à me diriger vers le port, cigarette en main. La première chose que je remarque, c'est l'ambiance : les premières structures sont à au moins vingt mètres et le bruit que fait la population du Cap couvre celui des vagues et de la chute d'eau. Même les mouettes s'éloignent du récif, incapables de chanter à leur aise. Plus j'approche, plus je ressens l'atmosphère de la fête. Il y a des banderoles colorées, des stands alignés, des odeurs variées... Et des tas de gens affairés. Et ça crie, et ça chante, et ça rit. Seuls les marins semblent occupés, à cause des cargaisons et autres protocoles propres à leur fonction. Je m'approche d'une enseigne et demande à sa propriétaire :
- Que se passe-t-il aujourd'hui ?
- Vous ne connaissez pas ? C'est la fête des zuytres !
- Des huîtres ?
- Non ! Des zuytres !
- Quelle différence ?
- C'est une tradition d'un des fondateurs du Port, originaire de West Blue : en cette période de l'année, un coquillage particulier prolifère ici, près du Cap. Deux fois plus gros qu'une huître normale et bien plus goûtu ! On organise donc cet événement pour en faire profiter tous les habitants. Pendant que certains forment un grand marché, d'autres jouent les forains et divertissent les jeunes. Et évidemment, il y a les participants principaux à l'événement : les ramasseurs.
- Les... Ramasseurs ?
- Oui, parce qu'il faut bien des gens pour aller chercher les zuytres ! Et elles sont toujours regroupées près de la chute, au bord de la falaise. C'est difficile d'accès mais on ne manque jamais de volontaires. Faut dire que la récompense pour le meilleur n'est pas négligeable. Cette année, la cagnotte doit approcher des cinq cent milles berrys.
- Qu'est-ce qu'elles ont de spécial ces "zuytres", à part leur taille ?
- Eh bien... Nous sommes au Cap des Jumeaux. Il y a deux côtés, deux phares, deux voies... Et ces coquillages ne font pas exception.
- Des huîtres jumelles ?
- Grossièrement, c'est ça. Elles ont deux ouvertures, et donc deux fois plus de choses à cacher.
Ma curiosité est piquée, mais plus encore c'est mon estomac qui m'invite à en savoir plus :
- On peut toujours s'inscrire pour aller les ramasser ?
- Oui bien sûr ! Le guichet est là-bas, en direction du phare. Vous avez jusqu'à midi.
Je fonce alors en direction du lieu indiqué. Je traverse les docks, la rue marchande et arrive à destination. Je salue le type en charge des inscriptions, donne mon nom : "Esra Thyrof", et rejoint la zone où se rassemblent les participants.
Alors que je souris bêtement, pensant à la façon dont j'allais bien pouvoir m'empiffrer - et à la tête de Matt en voyant ma prise - j'entends qu'on s'énerve près de la réception :
- Il faut annuler l'événement ! C'est trop dangereux ! Ces bestioles sont trop agitées !
- Mais de quoi parlez-vous enfin ?
- Des dragomards ! Ils ont failli coulé notre bateau ! Ils se sont installés ici...
... Qu'est-ce que c'est que ça encore ?
Nous sommes revenus sur nos pas, à l'aide du Log étrange et de nos souvenirs du trajet. L'idée étant de rejoindre les îles les plus froides dans l'ordre, mieux valait commencer par le début pour ne rien rater. J'aurai mieux fait de suivre correctement les cours de géographie : mon précepteur m'avait dit que ça serait utile. Pourquoi je ne l'ai pas cru ? Parce que j'étais jeune, fier et désintéressé. N'empêche que ça m'aurait évité de revenir au Cap des Jumeaux, après tout ce temps. J'ai l'impression que ça fait des siècles que Daemon, Moka et moi avons traversé la montagne pour quitté les Blues. Moins d'un an s'est écoulé. Je me demande ce qu'ils deviennent...
Le Port des Jumeaux a l'air vivant aujourd'hui. Je décide donc de faire accoster notre bateau à l'extérieur de la zone urbaine, à l'opposé du phare gauche. De là, je donne des directives à l'équipage :
- Matt, tu restes t'occuper de Dale. Si l'occasion se présente, je te laisse trouver de quoi refaire le plein de vivres pour le trajet. Je pars devant. Seul.
Le voleur s'apprête à répliquer mais mon regard l'incite à avorter l'idée. Et oui, mon équipage n'est constitué que d'un seul homme... Et quelques otages. Pour l'instant. Il serait peut-être temps d'y remédier : voler des navires, s'introduire dans des navires, payer le trajet... Ça devient de plus en plus simple, dans le sens où ça devient une habitude. Elle est belle la piraterie.
Ai-je seulement choisi d'être un pirate, au fond ? J'aurai mieux fait de rejoindre la Révolution. Là-bas au moins, on sait dans quelle galère on s'embarque.
J'atteins donc la terre ferme et commence à me diriger vers le port, cigarette en main. La première chose que je remarque, c'est l'ambiance : les premières structures sont à au moins vingt mètres et le bruit que fait la population du Cap couvre celui des vagues et de la chute d'eau. Même les mouettes s'éloignent du récif, incapables de chanter à leur aise. Plus j'approche, plus je ressens l'atmosphère de la fête. Il y a des banderoles colorées, des stands alignés, des odeurs variées... Et des tas de gens affairés. Et ça crie, et ça chante, et ça rit. Seuls les marins semblent occupés, à cause des cargaisons et autres protocoles propres à leur fonction. Je m'approche d'une enseigne et demande à sa propriétaire :
- Que se passe-t-il aujourd'hui ?
- Vous ne connaissez pas ? C'est la fête des zuytres !
- Des huîtres ?
- Non ! Des zuytres !
- Quelle différence ?
- C'est une tradition d'un des fondateurs du Port, originaire de West Blue : en cette période de l'année, un coquillage particulier prolifère ici, près du Cap. Deux fois plus gros qu'une huître normale et bien plus goûtu ! On organise donc cet événement pour en faire profiter tous les habitants. Pendant que certains forment un grand marché, d'autres jouent les forains et divertissent les jeunes. Et évidemment, il y a les participants principaux à l'événement : les ramasseurs.
- Les... Ramasseurs ?
- Oui, parce qu'il faut bien des gens pour aller chercher les zuytres ! Et elles sont toujours regroupées près de la chute, au bord de la falaise. C'est difficile d'accès mais on ne manque jamais de volontaires. Faut dire que la récompense pour le meilleur n'est pas négligeable. Cette année, la cagnotte doit approcher des cinq cent milles berrys.
- Qu'est-ce qu'elles ont de spécial ces "zuytres", à part leur taille ?
- Eh bien... Nous sommes au Cap des Jumeaux. Il y a deux côtés, deux phares, deux voies... Et ces coquillages ne font pas exception.
- Des huîtres jumelles ?
- Grossièrement, c'est ça. Elles ont deux ouvertures, et donc deux fois plus de choses à cacher.
Ma curiosité est piquée, mais plus encore c'est mon estomac qui m'invite à en savoir plus :
- On peut toujours s'inscrire pour aller les ramasser ?
- Oui bien sûr ! Le guichet est là-bas, en direction du phare. Vous avez jusqu'à midi.
Je fonce alors en direction du lieu indiqué. Je traverse les docks, la rue marchande et arrive à destination. Je salue le type en charge des inscriptions, donne mon nom : "Esra Thyrof", et rejoint la zone où se rassemblent les participants.
Alors que je souris bêtement, pensant à la façon dont j'allais bien pouvoir m'empiffrer - et à la tête de Matt en voyant ma prise - j'entends qu'on s'énerve près de la réception :
- Il faut annuler l'événement ! C'est trop dangereux ! Ces bestioles sont trop agitées !
- Mais de quoi parlez-vous enfin ?
- Des dragomards ! Ils ont failli coulé notre bateau ! Ils se sont installés ici...
... Qu'est-ce que c'est que ça encore ?
Dernière édition par Arhye Frost le Lun 04 Avr 2022, 14:58, édité 1 fois