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Impétuosité & Opiniâtreté.

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Dernière édition par Nakamura D. Akane le Lun 02 Jan 2023, 08:13, édité 6 fois
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GRAND ARC — LE CRI DE LA RÉBELLION.
NAKAMURA D. Akane est une jeune femme indépendante à la crinière flamboyante qui parcourt West Blue depuis deux ans. Elle est missionnée par les doyens de son île natale afin de remettre la main sur un bien historique qui a été dérobé par un mystérieux inconnu. Il s'agit d'un meitō qui est plus considéré comme un trésor patrimonial qu'une arme de grande valeur. Jusqu'à maintenant, personne ne parvient à trouver ce katana, car il change de propriétaire assez régulièrement. Toujours est-il qu'il est souvent entre les griffes de mafieux et rarement entre ceux d'un pirate. De ce fait, la quête est bien plus difficile et demande de mettre le nez dans les affaires de contrebandes. D'autres individus originaires du même pays que la samouraï se sont retrouvés dans de mauvaises postures en se confrontant à des criminels. Pour le cas d'Akane, elle s'en sort toujours, mais il n'est pas rare de voir des hors-la-loi venir se venger.

La Chasseuse de Primes est accompagnée par son amie Roza ZAÏTSEV, une fille aux cheveux roses et qui possède aussi une licence. Cette dernière est plutôt du genre à briser le silence et être une rentre-dedans. Plus habile avec sa Winchester Model 1866 qu'une lame, elle tient en respect ses adversaires à distance. N'acceptant pas de se faire marcher sur les pieds, elle se laisse facilement emporter par ses émotions et elle cherche toujours à défendre sa camarade de l'humiliation ou d'un quelconque préjudice. Jouant le rôle de Navigatrice lorsqu'elles sont en mer, Roza possède aussi sa propre quête personnelle, celui de retrouver son oncle disparu. C'est ce membre de sa famille qui lui a enseigné l'usage des armes à feu. Bien qu'elle déteste faire à manger, il faut aussi préciser que ses parents sont des tenanciers. À travers eux, elle a pu apprendre le métier dans une moindre mesure, vu qu'elle préfère se consacrer à la navigation et aux fusils.

Sous la chaleur écrasante du soleil, les deux Chasseuses de Primes se rendent dans une épicerie d'Attalia, la ville portuaire. Trouvant rapidement ce dont elles ont besoin, Roza et Akane rejoignent alors la file d'attente. Habituée à un climat tropical et à un environnement plus densément boisé, la samouraï est bien contente de pouvoir trouver de la fraîcheur. La boutique n'est pas surchargée de clients, ce qui la soulage un peu. Elle n'est pas particulièrement agoraphobe, mais elle éprouve une certaine gêne quand il y a trop de monde. Plus à l'aise en étant seule ou peu accompagnée, l'épéiste préfère la solitude pour se ressourcer. Elle en profite alors pour méditer ou répéter ses katas. À chaque occasion où elle peut s'entraîner, elle le fait sans la moindre hésitation. À ses yeux, il est important qu'elle maintienne ses capacités physiques, ça l'aide également à gérer son mental.

Alors que Roza se tortille d'impatience, une femme d'un âge fort avancé vient se mettre derrière les deux Chasseuses de Primes. Petite, le dos un peu courbé, la pauvre dame peine à tenir ses courses dans ses bras. Frêle, il est évident qu'elle n'a plus toute sa vigueur. D'un signe bienveillant, la rousse lui fait comprendre qu'elle lui cède sa place. Dans sa générosité, elle lui demande encore si elle peut l'aider.

« Voulez-vous que je porte vos courses, Madame? »

Akane ne peut pas s'empêcher d'agir de la sorte, c'est dans sa nature profonde de ce mettre à la place des autres. Étant très empathique, elle sait que la vie n'est pas clémente. Bien que Roza aurait préféré qu'elle reste derrière, guidé aussi par un certain sens de la justice, elle arrive malgré tout à comprendre et se contente de bouder un peu. Avec une mine radieuse, la doyenne répond alors en détachant presque chaque syllabe.

— « Oh, c'est gentil, ma petite. Dieu vous le rendra. »

La bretteuse se contente de sourire et de prendre un sac en papier lourdement rempli. Se sentant ridicule de ne pas aider, sa camarade finit par alléger son aîné. Derrière la file d'attente, un jeune homme remarque la scène et approuve la situation. Ce dernier semble avoisiner les 25 ans. Plutôt extraverti, il n'hésite pas à complimenter.

« Les personnes comme vous se font rares de nos jours, c'est agréable de se dire qu'il y a encore des gens de votre trempe. »

Assez mal à l'aise de recevoir des éloges ou des remarques positives, Akane se contente d'acquiescer de la tête. Quant à la fille aux cheveux roses, elle tente de clore la discussion. Elle n'aime pas trop qu'un jeune garçon l'aborde.

« C'est tout à fait normal. »

Sans doute par maladresse, mais l'individu se met un peu insistant et ne perçoit pas le mal-être occasionné.

« Ça vous dit d'entrer dans la Marine? »

Le sourire à l'envers, Roza lui montre simplement son insigne. Le jeune officier n'ose plus entreprendre quoi que ce soit et comprend qu'il doit les laisser tranquilles. Ce dernier se nomme Fergus Nathaniel LANGER et il est en permission.


Dernière édition par Nakamura D. Akane le Sam 22 Oct 2022, 10:37, édité 1 fois
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海 軍

∆ Feat. Akane ∆


Si une chose était sûre, c'était bien que les dernières semaines avaient été difficiles pour Ambrosias. La jeune femme avait appris que sa mère était tombée malade. Les courriers de cette dernière faisaient mention d'une affliction grave, du genre qui ne laissait guère de chances de survie. Dévastée par la nouvelle, la militaire en avait fait part à son supérieur, le commandant Lagniel. Compréhensif, l'homme avait accepté de lui donner un coup de main. Après que le croiseur ait accosté à Hinu Town, il avait contacté sa hiérarchie et fait jouer quelques-unes de ses relations. Par chance, il avait obtenu que la jeune femme se retrouve affectée sur Tanuki à North Blue. Le seul bémol était qu'il ne pouvait se permettre de la déposer là-bas, ses hommes et lui-même ayant déjà fort à faire dans leur mer actuelle. Particulièrement reconnaissante, Ambrosias avait remercié sincèrement l'homme. Ce dernier lui avait expliqué que dans un mois, un patrouilleur ferait escale sur l'île désertique avant de faire route vers North Blue. Si sa destination n'était pas Tanuki, le fait de passer la Flaque en compagnie de marins n'était pas une occasion à laisser passer. Porteuse d'une dette qu'elle se promit de rembourser un jour, la militaire fit ses au revoir à son équipage.


Comme elle était lieutenant mais qu'elle n'était pas destinée à rester longtemps sur place, le Colonel Bermudes décida de se servir d'Ambrosias comme aide-vétérinaire. Ayant vu son ancienne profession dans son dossier, il considéra qu'elle pourrait aider les locaux à prendre soin des dromadaires. Ces bêtes étaient en effet le moyen de locomotion privilégié dans le désert et la Marine n'avait évidemment pas tardé à mettre la main sur nombre de leurs représentants. Le cheptel local du gouvernement s'élevait à plus d'une centaine de têtes. Bien que stressée à l'idée de soigner des animaux dont elle ne connaissait rien, la jeune femme accueillit finalement la nouvelle avec un certain plaisir. Qui plus est, se plonger dans le travail lui permettrait assurément de ne pas trop penser à la maladie de sa mère.


Logée sur base, Ambrosias passa la moitié du temps qu'elle avait à attendre à essayer de faire taire ses angoisses quant à l'état de sa génitrice mais même son activité professionnelle n'y parvenait pas. Que ferait-elle sans cette dernière à ses côtés ? Sa présence avait toujours été d'un prompt renfort. Comment aurait-elle pu seulement survivre aux ravages causés par l'incendie sur son corps sans sa mère ? La vétérinaire avait l'impression de n'avoir qu'une infime partie du visage dépassant de l'eau. Si le destin la privait de son dernier soutien, elle ne savait pas comment elle ferait pour continuer à avancer. Tous les soirs, une fois seule, le lieutenant laissa ses larmes couler, priant tous les dieux de sauver la seule personne qui avait encore autant d'importance dans son cœur. Elle ne voulait pas être orpheline, elle ne voulait pas être encore plus seule qu'elle ne l'était déjà.


Morose, Ambrosias alla travailler sans même prendre le temps de manger. Il n'y avait en ce jour pas grand-chose à noter, hormis qu'une des bêtes avait le pied infecté. Pour être exact, une blessure au doigt de l'animal s'était infectée. Comme elle avait du mal à demeurer debout, la jeune femme s'était occupée de la soigner. Ce ne fut bien sûr pas très compliqué et le reste de la matinée s'avéra être extrêmement banal. Ayant terminé un peu plus tôt, elle décida de traîner un peu en ville avant de reprendre. Comme elle n'avait pas beaucoup plus faim qu'en début de journée, Ambrosias se dirigea vers une petite épicerie modeste qu'elle connaissait depuis quelques jours. L'endroit n'était pas très fréquenté, ce qui était loin de lui poser problème. Sur place, elle laissa son choix se porter sur un bol de gyûdon froid. Elle se moquait bien de manger chaud ou non, cela ne changeait pas grand-chose à ses yeux.


Arrivée au niveau de la caisse, Ambrosias constata qu'elle n'était pas la première dans la queue. Bien vite, elle reconnut un collègue à elle. Si sa mémoire était bonne, il s'agissait du sous-lieutenant Langer, un jeune officier affecté sur Hinu Town. Elle ne se souvenait pas avoir jamais parlé avec lui mais il était venu une fois à la clinique pour chercher un animal blessé. Muette, elle le regarda aborder deux femmes en haussant un sourcil en le voyant insister. Si sa vision ne la trompait pas, et à en juger par le malaise du militaire, elles étaient chasseuses de primes, du moins celle avec les cheveux roses. Si cette première femme était intrigante, la deuxième l'était bien plus encore. Son corps était bardé d'innombrables cicatrices et sa tenue d'une grande extravagance. Le lieutenant n'avait jamais vu personne habillé de la sorte. Pouvait-il s'agir d'une coutume exotique ? D'où pouvait bien venir cette femme ? Bien des questions sans réponses. Voyant que son collègue restait bêtement sur place, elle approcha.



« Sous-lieutenant, vous mettez ces dames mal à l'aise, restez professionnel.


- Oh, Lieutenant Ambrosias... Ce n'est pas, ça, je suivais les consignes. Tout soldat est aussi recruteur, vous savez bien. »



Plutôt que de lui répondre, la vétérinaire se contenta de le fixer de ses grands yeux d'un air assez peu aimable. L'homme ne chercha pas plus loin et, visiblement mal à l'aise à son tour, décida de prendre congé pour revenir plus tard ou aller faire ses emplettes ailleurs. Ambrosias n'adressa pas la moindre parole aux chasseuses de primes mais chercha à établir un contact visuel avec celle qui avait les cheveux rouges. Cette femme l’intriguait vraiment beaucoup mais aborder des inconnues n'était pas dans son genre.



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Dernière édition par Ambrosias le Mar 22 Mar 2022, 11:43, édité 1 fois
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Akane trouve que la Lieutenante est un peu dur avec le pauvre Fergus. Certes, il a fait preuve de maladresse, mais il semble effectivement avoir bon fond. Et il est vrai que les âmes charitables dans ce bas monde se font plutôt rares, alors de temps en temps le relever, ne fait jamais de mal. Il est important de se soutenir les uns et les autres, car sinon, même avec la plus vive des volontés, l'isolement et le manque d'unité peuvent détruire un homme. Il faut reconnaître que la Marine a le mérite d'avoir un liant assez solide en général, quoique la Régulière ne s'accorde pas trop avec l'Élite d'ordinaire, mais ça reste malgré tout une cohésion assez solide. Bon nombre de citoyens doivent sûrement y trouver un refuge à l'idée de croire que la force première des militaires est simplement l'union. Ce n'est évidement pas leur seul atout, mais ça demeure pas moins une base primordiale.

Cela dit, la rouquine ne blâme pas Ambrosias pour autant. Elle l'observe avec attention et retient facilement les moindres détails. Évidement, une simple analyse ne permet pas de comprendre une personne dans son ensemble, mais elle donne néanmoins quelques informations utiles. Et encore une fois, il est impossible de juger un individu sur un instant T, mais Akane possède un certain don de clairvoyance. Étant emphatique, elle arrive facilement à ressentir les émotions et se mettre à la place des autres. En tout cas, elle parvient à concevoir beaucoup de choses. La réaction de la Marine la pousse à croire que cette dernière possède un caractère fort et une détermination sans faille. À ses yeux, elle semble être le genre de femme qu'elle apprécie énormément. Encore faut-il qu'elle lui adresse la parole. Et pour ça, elle sait comment l'aborder.

« Merci Madame, mais il n'était pas nécessaire d'être aussi rude avec votre collègue. Je ne pense pas qu'il voulait mal faire. »

La queue avance et c'est autour de la dame âgée de placer ses courses devant l'épicier. Akane et Roza déposent alors les achats de la doyenne. Afin de patienter, la sabreuse se retourne alors vers l'officière. Un peu hésitante, elle ose finalement.

« Veuillez excuser ma curiosité, mais je suis intriguée par votre brûlure. »

Cette particularité suscite vraiment de l'intérêt pour l'épéiste, car les cicatrices, les chéloïdes et autres brûlures sont pour elle des messages fascinants. Ils ont forcément une histoire singulière. Et chaque blessure est une leçon. Elle ne peut qu'imaginer dans une moindre mesure l'horreur et le choc de se faire incendier. Durant son enfance et son adolescence, Akane a pu expérimenter deux attaques de criminels. Et même toute petite, elle a déjà fait preuve d'audace en défendant sa famille. Ce n'est pas à cause de ces pillages qu'elle est devenue Chasseuse de Primes, mais grâce à sa tutrice TAKAHASHI Asako, une pirate retraitée qu'elle apprécie énormément. Les razzias ne lui causes aucun traumatisme. Au contraire, elle sait garder son sang-froid et ça lui donne beaucoup plus de détermination pour aider les victimes.

Alors que l'épéiste attend la réponse d'Ambrosias, une personne encapuchonnée s'approche d'elle. Cette tierce personne remarque bien évidemment la Marine, mais elle lui prête peu d'intérêt. Sa mission est claire et rien ne doit l'entraver. Parfois, dans certaines circonstances, le chasseur devient la proie. L'inconnu s'interpose alors entre la bretteuse et la Lieutenante sans état d'âme. Elle s'adresse alors à la jeune femme aux cheveux rouges d'une voix difficilement identifiable, mi mezzo-soprano, mi baryton.

« Excusez-moi. »

La samouraï n'apprécie pas du tout cette attitude, mais elle se retient de faire une remarque, préférant l'observer et attendre d'entendre ce que l'étranger veut dire. Un peu méfiante, elle peine à cerner s'il s'agisse d'un d'homme ou d'une femme. Il faut dire que son apparence est androgyne et son visage est partiellement couvert par la capuche.

« Êtes vous NAKAMURA Akane? »

La concernée arque un sourcil. Qui peut bien la solliciter? Et encore plus, qui cherche à masquer le plus possible sa face? Elle lui répond tout doucement, trouvant la démarche intrigante et avançant un peu la tête, l'air perplexe.

« C'est bien moi. »

Étant sûr d'avoir affaire à la bonne personne, l'être mystérieux s'exprime ensuite une dernière fois.

« La Triade du Lotus Pourpre vous envoie ses plus sincères condoléances. »

Sentant le danger une fraction de seconde trop tard, Akane n'a pas le temps de réagir qu'un couteau vient se loger dans son torse au niveau du médiastin. Alors qu'elle se recroqueville quelques instants avant de s'écrouler, l'assassin est déjà en train de courir dans le fond de l'épicerie, empruntant alors la porte de l'arrière-boutique et abandonnant son vêtement à capuche pour se fondre avec la foule à l'extérieur une fois dehors. Instinctivement, l'épéiste ramène ses bras contre son corps, les mains presque tétanisées et cherchant à retirer la lame. Tremblante, elle souffre silencieusement, ne poussant aucun cri de douleur ou de rage. Le seul son perceptible à ce moment-là est celui de Roza qui se laisse emporter par son anéantissement.

« NOOOOOOOONNNNNNNNNN!!!!!! »

Mélangeant haine et tristesse, elle s'effondre à son tour, les deux genoux au sol, ne sachant pas quoi faire. Désormais, courir après le meurtrier semble inutile. Effrayé par la scène, les clients et le gérant font un mouvement de recule. Même la dame âgée est sous le choc. Sous la détresse, Roza tourne son regard là où s'est trouvé tantôt le jeune Marine, mais à la place, elle y voit Ambrosias. Sensible au cri de désespoir, Fergus revient en courant depuis l'extérieur pour rejoindre sa supérieure. Des larmes commencent à couler le long des joues de la fille aux cheveux roses. Sanglotant, elle s'adresse à l'officière.

« S'il... S'il vous plaît... Faites quelque chose! »

À défaut de pouvoir trouver un médecin, n'importe qui de compétent peut faire l'affaire. Même une vétérinaire! Cela dit, ce que tout le monde ignore, c'est que la samouraï souffre du situs inversus. La lame n'a pas touché le cœur, mais il faut promulguer les premiers soins de toute urgence. Du moins, pour une personne lambda, la situation risque d'être précaire. Pour Akane, il faut savoir qu'elle reste tenace malgré tout et s'accroche de toutes ses forces à la vie. Elle fait preuve d'une grande vigilance, et étant encore lucide, elle empoigne de sa main gauche l'avant-bras de la jeune ZAÏTSEV en signe d'espérance. Elle se met carrément à sourire. Elle semble heureuse, même aux portes de la mort. En attendant d'une prise en charge, elle s'efforce de garder ses forces, mais elle ne peut pas s'empêcher de rassurer sa camarade.

« Je... Ne vais pas... Mourir. Et... Et... Et si ça doit arriver... Ne me pleure pas... »

C'est la deuxième fois que ce genre de situation arrive. Et après tout, elle y est toujours préparée selon le code qu'elle respecte.


Dernière édition par Nakamura D. Akane le Sam 22 Oct 2022, 10:37, édité 3 fois
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L'intérêt que portait Ambrosias à la jeune femme aux cheveux rouges semblait visiblement réciproque. Cette dernière lui adressa la parole mais son empathie à l'égard du marin qui venait de prendre congé la laissa de marbre. Elle avait pensé qu'il les embêtait, mais fort était de constater qu'elle avait fait erreur. Muette, la vétérinaire la regarda en plissant presque imperceptiblement les yeux. Elle avait mal analysé la situation et s'était donc assez mal conduite envers un collègue sans la moindre raison. Pour une fois qu'elle se permettait d'aller vers les gens, il fallait qu'elle fasse une bourde. Décidément, les gens étaient vraiment bien trop compliqués pour elle. Tandis que la queue reprenait son avancée, la chasseuse de primes exprima l'intérêt qu'elle portait aux blessures de la militaire. Le simple fait d'évoquer ses brûlures renferma Ambrosias sur elle-même. L'épisode de l'incendie de Tanuki avait été un véritable traumatisme pour elle. Aujourd'hui, quatre ans après ce drame, elle était encore trop fortement ébranlée pour pouvoir en parler facilement et surtout pas avec une inconnue. Serrant le poing, elle se mordit l'intérieur des lèvres pour rester aussi calme qu'elle le pouvait. La femme aux cheveux rouges ne pouvait pas savoir qu'elle venait de mettre les pieds dans le plat et comme la vétérinaire avait elle-même mal agit avec son collègue, elle décida de ne pas s'énerver. À quoi cela aurait-il servi de toute manière ? La haine qui faisait rage dans le cœur de l'officier n'était pas le fait de cette jeune personne. Il aurait été à la fois impoli et injuste de s'en prendre à elle.


« Je n'ai rien à dire à ce sujet. »


Froide mais pas cassante, la militaire se ferma à la conversation aussi vite qu'elle avait commencée. Ceci étant, avant que le cours normal des choses n'ait le temps de reprendre, un étrange individu fit son apparition dans l’épicerie. Le visage caché derrière une capuche, il n'accorda aucune attention au lieutenant et se dirigea d'emblée vers la chasseuse de primes. Personne ne semblait s'alarmer plus que ça et le caissier enregistrait les articles de la vieille dame. Pourtant, l'instinct d'Ambrosias lui hurlait que cet inconnu n'était pas net. Posant lentement la main sur son pistolet, elle attendit en observant. Après quelques mots échangés avec la femme, l'assassin sortit une lame de sa manche. D'une vitesse à couper le souffle, il planta son arme dans la poitrine de l'étrangère aux cheveux rouges avant de prendre ses jambes à son cou. Réagissant du tac-au-tac, le lieutenant dégaina son arme à feu pour viser l'homme. Malheureusement, la présence de plusieurs clients dans son angle de tir l'empêcha de blesser sa cible. Alors qu'elle s’apprêtait à s'élancer à la poursuite de l'assassin, son regard se porta vers la chasseuse de primes.


« Fait chier. » grogna-t-elle pour elle-même.


Hinu Town grouillait littéralement de marins, la priorité était donc de sauver la vie de cette civile avant de s'occuper du criminel. Il ne ferait pas long feu sur cette île de toute façon. Le sous-lieutenant Langer de retour, attiré par les cris, regardait la scène l'air interdit, son regard cherchant silencieusement de l'aide auprès de sa supérieure. Bien vite, l'équipière de la victime la supplia également d'aider son amie. Avalant sa salive, la brûlée s'avança. Tombée à genoux, la femme aux cheveux rouges portait les mains vers sa blessure, essayant sans y parvenir à retirer l'arme de son corps.


« N'y touchez surtout pas. Si vous retirez cette lame vous allez vous vider de votre sang. »


Retirant sa veste marine, la vétérinaire détacha sa trousse de premiers soins de derrière son dos. Elle n'était pas médecin, mais elle savait ce qu'elle avait à faire. S'approchant de la victime, elle enfila des gants pour éviter d'infecter la blessure.


« Sous-lieutenant, allez chercher le médecin en chef Grant.


- Je... À vos ordres ! »
s'écria l'homme avant de partir en courant.


Tout en s'approchant de la victime, Ambrosias observa la blessure. De prime abord, la lame semblait s'être logé très près du cœur de la chasseuse de primes. Si l'organe était touché, elle ne donnait pas cher de sa peau, mais à voir l'état dans lequel elle se trouvait, elle avait bon espoir que ce ne soit pas le cas. De ses deux mains, la militaire obligea la blessée à se reculer pour s’asseoir.


« Mettez-vous derrière elle et maintenez là dans cette position. » ordonna-t-elle à la jeune femme aux cheveux roses.


En cas de blessure à l'arme blanche, il était vital de placer la zone touchée au-dessus du cœur. Dans ce cas précis, la chose était plus difficile mais il fallait faire avec. Empêcher la victime de s'allonger allait rendre le travail plus difficile mais aider à lutter en partie contre l'hémorragie grâce à la gravité. D'une main, la vétérinaire appuyait sur la zone touchée, évitant le contact avec l'arme. Il ne fallait pas qu'elle y touche, sous risque d'aggraver les dégâts, mais elle devait appuyer malgré tout pour réguler la perte de sang. De son autre main, elle s'efforçait de trouver des bandages adaptés. Tant bien que mal, elle commença à mettre en place un simili-pansement sur la plaie, autour du couteau, pour aider à la coagulation naturelle. Concentrée sur sa tâche, Ambrosias ne voyait plus rien ni personne, seule comptait son envie de sauver sa victime. Ce n'était pas la première fois qu'elle intervenait sur une blessure de ce genre mais quelque chose commença lentement à l'intriguer. Les battements du cœur de sa cible étaient trop faibles. Pour être plus exact, ils étaient normaux, mais cohérents, comme si les mains de la jeune femme n'étaient pas au bon endroit. Inspectant rapidement la zone en continuant d'appuyer, elle comprit ce qui clochait. Au lieu de se trouver sur la gauche du médiastin, il était à droite. Cette jeune femme était atteinte situs inversus, il n'y avait aucune autre explication logique.


« Fascinant... »


Délaissant un instant son attention de la blessure, elle regarda la femme droit dans les yeux.


« Tout ira bien, votre cœur n'est pas touché et l'hémorragie est sous contrôle. Une fois prise en charge, vous ne courrez aucun risque. »


Rassurer les gens n'était pas la qualité première de la militaire. Elle était habituée à traiter des animaux de la ferme. Leurs propriétaires ne s'inquiétaient guère plus que cela de l'état de leurs bêtes. La productivité comptait souvent bien plus que tout le reste. Certes, cela n'était pas toujours vrai, mais de là où venait la jeune femme, force était de constater que la chose se vérifiait souvent. Elle n'avait pas à rassurer les éleveurs quant à l'état de leurs moutons, ils voulaient simplement savoir s'il continueraient à produire de la laine ou s'il faudrait mettre fin à leurs jours. Malgré tout, elle estimait important, autant pour la blessée que pour son amie, de les tenir au courant et de leur faire comprendre qu'en effet, tout irait pour le mieux. Du moins, sur le papier.



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Dernière édition par Ambrosias le Mar 22 Mar 2022, 11:41, édité 1 fois
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Rares sont les moments où Akane doit laisser sa vie entre les mains d'une tierce personne, et qui plus est, d'une inconnue. Généralement, quand elle se fait blesser suite à un combat intense ou par une créature puissante, elle arrive à s'en remettre avec plus ou moins de temps et sans vraiment l'aide de quelqu'un. Il faut dire qu'elle connaît certaine base et sait cautériser une plaie avec trois fois rien. De plus, elle dispose d'une aumônière remplie d'herbes médicinales et de bandages rudimentaires. Seulement, là, il s'agit d'un cas unique où il faut absolument les mains d'un expert pour la remettre sur pied. Bien consciente de ne pas pouvoir compter sur l'intervention de Roza, la samouraï accepte patiemment et silencieusement le secours de cette Marine taciturne. Être dépendante des autres est sans doute le plus douloureux mal que la Chasseuse de Primes doit faire face. Grimaçant pour oublier cette gêne, elle s'efforce de garder sa lucidité malgré la perte du sang. Elle soutient alors le regard de la blonde. Elle aimerait lui dire que les mots rassurants sont inutiles à ses yeux, mais pour peu de ce qu'elle a pu observer de sa sauveuse, elle se ravise avec une phrase plus encourageante.

« Ce... Ce n'est que... La deuxième fois que ça m'arrive... Dès l'instant où vous vous êtes... Approchée de moi, je n'ai eu aucun doute quant à ma survie... »

Roza fait les gros yeux, car elle ignore totalement cette partie de l'histoire. Un peu calmée, ses larmes ruissellent moins que tout à l'heure, mais elle reste encore sous le choc. Il s'agit d'un épisode sombre où un équipage pirate a attaqué l'île de la bretteuse de nuit. Ne pouvant pas laisser des criminels s'en prendre à sa famille, elle a rué immédiatement sur eux pour défendre ses proches. Sans doute exténuée par les précédents combats ou par l'émotion, Akane n'a pas réussi à les mettre en déroute et a été perforé au torse par la lame d'un forban. L'intervention de son médecin personnel lui a été salutaire, mais à cause de son jeune âge, sa convalescence a été très longuement et éprouvante. Son paternel lui a refusé catégoriquement de toucher à un katana par la suite et lui a ordonné formellement de ne plus jamais se battre. La nouvelle a été beaucoup douloureuse que la blessure. Faisant déjà preuve d'une force de volonté, la rousse a refusé d'accepter cette fatalité. Après avoir retrouvé l'énergie, elle a fugué pour suivre les enseignements du second maître d'armes de son pays.

La fille à la chevelure rose est intriguée de voir sa camarade avec autant de sérénité face à la mort. Est-ce donc ça la voie du sabre? Rassurée de voir que les choses vont un peu mieux depuis la prise en change par Ambrosias, elle obéit sans difficulté et se concentre sur son rythme cardiaque pour déstresser. Maintenant fermement Akane dans ses bras, elle se contente de regarder la vétérinaire agir. Il est évident que si une scène se reproduit au milieu de nulle part, la Tireuse d'Élite ne saura toujours pas comment faire, même en observant attentivement à cet instant. Il est vite difficile de perdre sa lucidité quand on est en proie à ses émotions. Et à ce niveau-là, la fille aux cheveux rouges a des années de pratique devant elle.

Alors que la Navigatrice s'interroge pour savoir comment Akane peut rester calme dans une situation pareille, le Sous-Lieutenant LANGER revient avec de la compagnie. Un peu essoufflé, il est aussi rassuré de voir que la Chasseuse de Primes est toujours vivante. Il s'empresse alors de parler.

« Lieutenant, je l'ai trouvé. »

Le docteur Samuel GRANT n'a pas été difficile à repérer, car il a dû s'occuper de quelqu'un non loin d'ici pour un souci moins grave. À quelques rues de l'épicerie, il y a une patrouille qui s'est retrouvée à faire appliquer la loi pour pas grand chose. L'affaire s'est vite conclue, mais ça a quand même nécessité une intervention médicale. D'un âge un peu avancé, l'homme possède un crâne presque dégarni, mais parsemé de cheveux gris clairs malgré tout. Ses petites lunettes rondes semblent tout le temps glisser vers le bout de son nez pointu. Il peine à voir, mais sa voix est chaleureuse et il dégage un air avenant.

« Alors Lieutenant, qu'avons-nous là? »

S'agenouillant près de la Marine, il l'écoute lui parler du situs inversus. Battant plusieurs fois des cils sous la perplexité, il se met à sortir de sa malle tout plein d'outils. En attendant de pouvoir faire le nécessaire, il demande au jeune Fergus de fermer la boutique provisoirement le temps d'opérer dans une meilleure condition et pour ne pas choquer les clients.

« Soyez gentil, jeune homme, faites partir ces gens. »

Il faut sortir la lame du torse, désinfecter la plaie, recoudre et bander...



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La situation se stabilisait. Grâce aux premiers soins prodigués à la chasseuse de primes par Ambrosias, ses jours ne semblaient plus être en danger de manière immédiate. Ayant fait attention de ne pas infecter la blessure, elle estimait de plus qu'une infection, si elle venait à avoir lieu, ne serait pas de son ressort. En ce qui concernait la lame, elle ne pouvait pas se prononcer. La militaire souffla de soulagement en comprenant que le pire avait été évité. Tournant la tête en entendant du bruit, elle vit revenir sous-lieutenant accompagné du médecin qu'elle lui avait demandé de trouver. Grant était un homme d'expérience, avec lui, elle était sûre que tout irait pour le mieux. Voyant son aîné approcher, elle lui fit un point sur la situation.


« Blessure à l'arme blanche dans le médiastin. En temps normal la lame aurait été en plein au niveau du cœur, mais la patiente semble atteinte de situs inversus, il n'y a donc eu aucune lésion fatale. »


Même pour un homme avec tant d'années de médecine derrière lui, c'était la première fois qu'il tombait sur un tel cas. Le situs inversus était un cas d'école rarissime que personne ne savait réellement trop expliquer. La dextrocardie venait cependant de sauver la jeune femme d'une mort certaine. Alors qu'il sortait ses outils, le docteur demanda à Langer de congédier tout le monde, ce qu'il fit avec minutie. La camarade de la blessée fut bien évidemment autorisée à rester sur place, d'autant qu'elle aidait toujours sa collègue à demeurer assise le dos droit. Sans que les deux spécialistes de la santé n'aient réellement besoin de parler, ils se mirent au travail. N'étant pas elle-même médecin, Ambrosias se plaça comme assistante. Elle présentait les instruments, aidait à appuyer sur la plaie, et retirait les déchets tâchés de sang. La minutie de Grant était impressionnante. D'une main sûre, il retira lentement la lame tandis qu'il plaçait ses doigts de l'autre dans la plaie pour empêcher l'hémorragie de reprendre trop violemment. Aidé de la vétérinaire, il désinfecta une fois encore la plaie et, une fois l'écoulement de sang maîtrisé, entama le mise en place des points de suture. En moins de dix minutes, tout était réglé. Pour terminer son travail proprement, il posa un pansement épais sur la poitrine de la jeune femme, entourant tout son buste de bandages au passage.


« Une bonne chose de faite. »


Tandis que le médecin commençait à ranger son matériel, Ambrosias s'attarda sur la dague ensanglantée qui avait blessé Akane. Elle n'était pas de piètre facture, ce qui voulait dire que l'assassin était certainement à la botte d'un client fortuné. Il était évidemment possible qu'il ne s'agisse pas d'un intermédiaire mais d'une personne en voulant directement à la chasseuse de primes, mais à en croire le message qu'il avait passé avant d'agir, ce n'était certainement pas le cas. La militaire était certaine qu'elle était face à un tueur à gages. Malheureusement pour elle, il était déjà loin à présent et il faudrait compter sur les marins locaux pour le retrouver.


« Savez-vous qui pourrait chercher à mettre fin à vos jours ? » demanda la blonde à l'intention de la blessée.


Il était évident, au vu de son travail, tout comme Ambrosias, qu'elle s'était faite un bon nombre d'ennemis avec le temps. Ceci étant dit, il n'était pas impossible non plus qu'elle ait une petite idée en tête de l'identité de l'assassin ou au moins des gens pour qui il travaillait. Tout ce qui pourrait aider les autorités à mettre cette affaire au clair était bon à prendre.



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Autant, quand elle s'est fait transpercer la poitrine lors de ses 16 ans, elle est restée au lit des jours durant, autant, maintenant, elle récupère sans trop de difficulté. Bien sûr, seul le temps peut l'aider à se remettre d'une telle blessure, mais elle estime qu'elle n'a pas été aux portes de la mort même avec cette tentative de meurtre. Pour un quidam moyen, il aura sans doute passé l'arme à gauche dans cette situation, mais la samouraï est tenace mentalement et physiquement. Il lui faut encore bien plus pour que son corps décide de lui faire défaut. S'il y a bien une évolution notable à souligner chez Akane, c'est son endurance. D'une volonté inflexible, elle a toujours recherché la performance jusqu'aux limites du possible. Ses nombreuses cicatrices témoignent de ces moments précaires et elles sont des leçons que la bretteuse cherche systématiquement à assimiler. Consciente qu'elle ne doit pas faire d'intense effort pour l'instant, elle reste tranquille à tenir sa position. Sentant son rythme cardiaque, elle souffle un peu, puis, après avoir grimacer, elle s'adresse à ses sauveurs.

« Je... Je ne sais pas... Comment vous remercier, tous les quatre... »

Ça reste douloureux, mais elle tient bon. Le pire est passé. De son côté, Roza est soulagée. Elle ne pleure plus de tristesse, mais de joie. Elle aussi aimerait dévoiler sa reconnaissance à Ambrosias, Samuel et Fergus, mais les mots ne sortent pas. Comment la situation s'est stabilisée, le Docteur GRANT acquiesce simplement de la tête d'un air avenant, ne demandant pas son reste. Quant au jeune Marine, il s'exprime naturellement.

« Vous n'avez pas à me remercier, je n'ai fait que mon devoir. Servir et protéger. »

Le Sous-Lieutenant adopte une position droite, presque solennelle. Cependant, il n'ose pas croiser le regard de sa supérieure, car il se dit qu'il en fait peut-être un peu trop. Finalement, la rouquine remet son visage face à celui de la gradée. La question est étrange. Pour elle, c'est une évidence. À moins que la brulée n'ai pas entendu les propos de l'assassin? Toujours est-il que lorsqu'on est Chasseur de Primes, Marine ou même agent du Cipher Pol, il n'est pas surprenant d'avoir affaire à des rancuniers. D'ailleurs, il est bien mentionné lors de l'obtention de la Médaille MRO que le démantèlement doit être total au risque de devenir la cible privilégiée des rescapés! À la différence d'un soldat qui aurait tout saccagé et aurait cherché à capturer tous les criminels d'un réseau de contrebande, l'épéiste n'a fait que remonter des pistes et mettre son nez dans des affaires qui ne l'a concerne pas. En effet, pour mettre la main sur le meitō de son île natale qui a été dérobé, elle a dû s'aventurer dans la pègre pour le trouver, mais elle a malheureusement perdu la trace à chaque fois.

« La Triade du Lotus Pourpre... »

Des noms lui viennent spontanément à l'esprit. Marcus MORAVEC ou Wernher VAN DONGEN sont par exemple les deux premiers mafieux qui ont montré immédiatement de la rancune. Et ils ont déjà envoyé des hommes pour la tuer, sans succès. La corruption au sein de la Bounty National Agency peut également donner naissance à des Chasseurs de Primes véreux. Elle a déjà affronté quelques uns. En fin de compte, elle mène une vie pas si différente d'un forban. Elle découvre le monde d'elle-même, elle rencontre des gens et se fait des ennemis. Même si parfois les temps peuvent être cruels dans sa condition de traqueuse, elle reste pas moins heureuse de rester sur la bonne voie. Durant toute son adolescence elle a aspiré à devenir pirate. Et ce n'est que grâce à la rencontre d'une supernova, TAKAHASHI Asako, qu'elle a pu faire attention à ne pas sombrer dans la criminalité. Quelle ironie! Que sa maitresse d'armes qu'elle considère comme sa grande sœur est une hors-la-loi n'est pas un souci pour la jeune NAKAMURA, car elle sait que cette dernière cherche à expier ses péchés.

Alors qu'Ambrosias et Akane semblent rentrer dans une conversation, l'épicier s'approche. Un peu gêné, il s'exprime quand même.

— « Si vous voulez, Mademoiselle, je peux vous conduire à l'étager pour que vous puissiez vous reposer dans un lit. Ma femme sera tout à fait ravie de vous aider. »

En ce qui concerne le Sous-Lieutenant LANGER, il en profite pour demander à sa supérieure ce qu'il peut faire.

« Lieutenante, si vous me le permettez, comme vous semblez vouloir aider davantage ces Demoiselles, m'autorisez-vous à prendre congé? »

Le gérant de la boutique se tient qu'à lui à disposition. Fermer son commerce un peu plus tôt que d'habitude ne le dérange pas. Il comprend tout à fait. Voir des gens s'agiter ou provoquer des bagarres, il connaît, mais il admet que se faire poignarder dans son épicerie est une première. Il n'est pas choqué, mais ça fait quand même un drôle d'effet.


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La Triade du Lotus Pourpre, certainement une énième organisation criminelle qui sévissait en ce bas monde. Ambrosias n'en avait jamais entendu parler. Ce n'était en réalité pas très étonnant. Les criminels étaient si nombreux qu'ils auraient fait pâlir l’entièreté de la biomasse des insectes du globe. Chez elle, à Tanuki, cette dite Triade n'était pas connue et elle n'avait pas eu à faire face à elle lors de ses missions sur North Blue. Faisant fi des remerciements, la militaire jeta un regard las au sous-lieutenant qui en faisait peut-être un peu trop. Ce dernier ne tarda pas à proposer de laisser sa supérieure s'occuper de tout cela, après que le tenancier de l'épicerie ait proposé à Akane de se reposer dans un lit à l'étage. Après avoir rapidement pesé le pour et le contre, elle s'approcha de Langer en lui tendant la dague ensanglantée.


« Retournez au QG faire un rapport sur la situation au Colonel Bermudes. Le coupable était encapuchonné, je n'ai pas eu l'occasion de voir à quoi il ressemblait mais il est crucial de rapidement mettre la main dessus ou bien il risque de vouloir terminer le travail.


- À vos ordres. »


Après avoir salué le lieutenant, l'homme s'empara de l'arme et partir sur-le-champs. Revenant vers la blessée, Ambrosias se baissa pour venir poser son bras derrière son cou. D'un contact visuel, elle intima la guerrière aux cheveux roses de faire de même. Ensemble, elles relevèrent Akane.


« Je vous remercie pour votre offre, mais je préfère l'emmener ailleurs, bonne journée à vous. »


L'assassin savait où était la chasseuse de primes ou bien il l'avait pisté préalablement. Quoiqu'il en soit, il était au courant de l'endroit où il avait tenté de la tuer et quand il l'apprendrait qu'elle était toujours en vie, mieux valait pour elle qu'elle ne soit plus au même endroit. La clinique vétérinaire proche dans laquelle travaillait la militaire ferait un refuge parfait. En plus d'être occupée par des marins, il n'y avait aucune chance que le coupable vienne la chercher ici. Quand bien même, Ambrosias se ferait un plaisir de lui briser tous les os du corps avant de l'envoyer croupir en prison pour le reste de ses jours. En arrivant à destination, les trois femmes furent accueillies par plusieurs dromadaires enthousiastes. L'un d'eux s'approcha même de celle aux cheveux roses pour tenter de lui en manger quelque mèches avant que la vétérinaire ne le rappelle à l'ordre d'un claquement de langue. La clinique n'était pas très luxueuse mais il y avait une salle de repos pour le personnel où Akane pourrait se reposer. Ambrosias l'y déposa avant de tirer une chaise pour s’asseoir à ses côtés.


« Je vous écoute, dites moi tout sur cette Triade et la raison pour laquelle elle a envoyé un assassin s'occuper de votre cas. »


En même temps qu'elle attendait une réponse, la jeune femme sortit un gros cigare qu'elle posa au bout de ses lèvres. S'aidant de son zippo, elle l'alluma avant de cracher un épais nuage de fumée grisâtre. Au fond d'elle, la militaire espérait que cette histoire, bien plus passionnante que son quotidien actuel, lui permettrait de passer le temps et de penser à autre chose que la maladie de sa mère.



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Roza ne peut pas s'empêcher de glisser ses mains dans ses cheveux pour remettre de l'ordre d'un air agacé. Ce n'est seulement parce que son amie est dans une sale posture qu'elle s'est retenue de piquer une crise. Maintenant qu'elle sait que sa samouraï est en sécurité, elle ne se concentre plus trop sur la conversation tant elle est énervée d'avoir perdu une mèche. Quant à Akane, un peu gênée par la fumée, elle se contente d'écouter attentivement et minimalise ses mouvements pour garder le plus de force. Encore une fois, elle craint d'être maladroite dans la manière dont elle s'exprime. Connaissant désormais assez bien West Blue et les affectations de la Marine, elle répond à la question.

« Si vous n'êtes pas familiarisée avec la Triade du Lotus Pourpre, c'est que vous devez sûrement venir d'une autre Blue... »

Serrant les dents, la fille aux cheveux rouges se demande si ça vaut le coup de parler de sa quête. Non pas qu'il s'agisse d'une affaire secrète, mais comme Ambrosias ne semble pas être au courant de cette organisation, ça risque d'être une perte de temps, autant pour la Marine que pour la Chasseuse de Primes. Seulement, l'officière semble avoir de la détermination, et ça, la rousse le remarque bien. Elle ne pense pas pouvoir se défaire aussi facilement de son interrogatoire. Elle préfère alors jouer le jeu.

« Au-delà d'être Chasseuse de Primes, je suis à la recherche du trésor patrimonial de mon pays qui a été dérobé. Je suis missionnée par les doyens pour retrouver ce bien et le rapporter sur mon île. Je perds régulièrement la piste, mais de temps en temps, elle me conduit dans des réseaux de contrebandes. Et je ne fais pas forcément le ménage à chaque fois. »

Akane prend son aspiration, puis, pousse un soupire.

« Maintenant, j'en paye les frais... »

Pour l'épéiste, elle ne pense pas que ça soit nécessaire de courser l'assassin, car ce genre de personne reste fidèle à l'organisme qui l'emploie. Et s'il se retrouve dos au mur pour une raison ou une autre, il est toujours prêt à se sacrifier pour empêcher toutes tentatives de sabotage ou de prise en filature. Sortant de sa crise capillaire, Roza retrouve son sérieux. Elle s'adresse plus à sa partenaire qu'à la Marine. Son ton est sans doute un peu ferme, limite cassant. Elle en voudrait presque à son homologue.

« Et pour empêcher que ça se reproduise, il est dans l'intérêt de la Marine de retrouver cet assassin au plus vite. »

La bretteuse déglutie alors, sentant que cette réflexion lui est plus destinée qu'à la Lieutenante. Elle soutient le regard d'Ambrosias qui semble vouloir en savoir plus. Au final, Akane est celle qui peut renseigner au maximum le Gouvernement Mondial au sujet de ce meurtrier, car elle est la dernière personne à l'avoir vu et entendu d'aussi près. Elle repousse alors un soupire et se lance dans la description.

« Je ne suis pas sûre de s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. Son visage était androgyne et sa voix aussi. »

D'ordinaire, la rousse peut percer du regard bon nombres de choses, mais avec la courte durée de l'évènement, elle reste incertaine. L'enquête commence mal. Seul le couteau peut ouvrir une piste. En attendant, la jeune NAKAMURA ne peut malheureusement en dire plus...


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La vétérinaire écouta avec attention les informations données par la chasseuse de primes. Elle n’était en effet pas originaire de la région, aussi la Tirade du Lotus Pourpre ne lui était-elle pas familière. La chose était certainement surprenante pour les deux jeunes femmes mais les choses étaient ainsi. Pensive, Ambrosias savait qu’elle n’aurait que de peu d’éléments à inscrire dans son rapport. Ni elle ni les victimes n’avaient vues assez bien le coupable pour en dresser un portrait-robot. Selon les dires d’Akane il pouvait tout autant ressembler à un homme qu’à une femme. Sa voix, selon la militaire, semblait avoir été celle d’un homme, mais là non plus il n’y avait aucune certitude.


« Je comprends. »


Voyant bien l’état dans lequel se trouvait la femme aux cheveux roses, Ambrosias ne trouva pas nécessaire de s’offusquer de la pique qu’elle venait de lui envoyer. Son amie avait manqué de peu de perdre la vie, il était normal qu’elle soit un peu chamboulée et remontée. La Marine semblait représenter un parfait bouc émissaire à ses yeux. Elle comprenait tout cela, même si elle n’était pas d’accord. Indifférente, elle souffla un nouveau nuage de fumée en réfléchissant.


« Sans plus d’informations, je doute que nous ne puissions réellement faire grand-chose pour vous. J’en suis sincèrement désolée. Je ferai mon rapport au chef du QG local mais votre agresseur semblait être un professionnel qu’il sera difficile de débusquer. Je vous proposerai bien une escorte temporaire pour assurer votre sécurité mais quelque chose me dit que n’est pas dans votre genre. »


La guerrière aux cheveux rouge dégageait une aura de confiance impressionnante. Rien ni personne ne semblait en mesure de pouvoir la faire flancher. Cette chasseuse de pirates affiliée au Gouvernement Mondial forçait réellement le respect. Ambrosias aurait voulu en faire plus, beaucoup plus pour elle, malheureusement, elle savait ne pas en être capable. Elle n’était que de passage sur cette île qu’elle connaissait finalement très peu. Le mieux qu’elle pouvait lui offrir était un lieu où se reposer, mais une fois encore elle sentait que son interlocutrice refuserait. Sa fierté était grande, trop pour qu’elle se laisse aider autant par celle qui venait déjà de lui sauver la vie. Ne sachant cependant pas quelle serait sa réponse, le lieutenant décida d’attendre encore un peu.



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Roza est encore affectée par la tentative de meurtre, mais elle reste trop fière pour s'en rendre compte. Soucieuse de l'état de santé de son amie, elle reconnaît néanmoins l'efficacité d'Ambrosias et du Docteur GRANT. Elle réalise difficilement qu'elle est loin de ressembler à sa camarade, mais cet événement l'amène une fois de plus vers le chemin de l'humilité. Savoir qu'on peut perdre la vie à tout moment, c'est une notion qui lui échappe systématiquement. Et pourtant, pour avoir voyagé avec Akane, elle sait clairement à quel point elles ne sont pas à l'abri de trépasser. Insouciante, la fille aux cheveux roses ne comprend pas comment sa partenaire peut être aussi sereine face à ce qui lui arrive. Empoignant ses mains sur l'avant-bras de la samouraï, presque au bord des larmes, la jeune ZAÏTSEV répond à la Marine.

« Je ne saurais jamais vous remercier. »

Elle aimerait en dire plus, mais elle lutte pour ne pas sangloter. Posant sa main sur celle de sa camarade pour la rassurer, la guerrière à la chevelure rouge lui adresse un sourire. Elle tourne ensuite la tête vers l'officière, d'un air bienveillant et confiant.

« Vous avez visée juste. Vous avez déjà fait beaucoup pour nous et un simple "Merci" ne suffira pas pour exprimer toute ma reconnaissance. Je n'oublierais pas tout ce que vous avez fait jusqu'à maintenant, vous, Monsieur GRANT, le jeune homme et l'épicier. »

Akane marque une petite pause.

« S'il vous plaît, remercier ces gens de notre part. »

En vérité, l'épéiste est gênée. Elle ne souhaite pas déranger plus longtemps Ambrosias, car elle considère qu'elle en a fait beaucoup. De son côté, elle doit apprendre qu'elle n'est pas une source de malaise et qu'elle mérite au contraire toute l'attention. Seulement, étant déterminée, elle désire retourner à l'hôtel annuler sa réservation et se trouver un navire pour quitter l'île au plus tôt. Le cabinet vétérinaire constitue une meilleure protection en attendant, mais elle préfère laisser l'officière tranquille. Cependant, elle aurait aimé en savoir plus sur la brûlure de la Marine, mais elle se contente simplement de lui demander son nom afin de s'en souvenir. Une fois chose faite, la gradée s'autorise à prendre congé après s'être assurée que tout est en sécurité. Aidée de Roza, Akane se remet à marcher lentement et emprunte à nouveau les rues d'Attalia. Si l'assassin apprend que la rousse s'en est sortie, aucun doute qu'il compte bien finir le travail. Alors, avant que ça ne se sache, les deux Chasseuses de Primes doivent se faire discrètes.
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