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海 軍

∆ Feat. Colonel Shoga ∆


De retour à Orange après moult périples, Ambrosias avait fait son compte-rendu au Colonel Shoga. Elle lui avait raconté sa chasse de l'équipage des mains moites, sa rencontre avec un jeune voleur de Loguetown et enfin mais surtout, l'acquisition de ses nouveaux pouvoirs. Il avait fallu plusieurs jours à la jeune femme pour qu'elle digère réellement l'information mais aujourd’hui, elle pouvait dire qu'elle était heureuse d'être détentrice des facultés offertes par le fruit du murmure. Parler avec les animaux avait été son rêve de jeunesse, comment aurait-elle pu se lamenter d'y parvenir enfin ? Bien sûr, le fait de ne plus pouvoir jamais plonger dans l'eau sans risquer d'y laisser la vie était un problème, mais le risque en valait la chandelle. Après tout, de nombreux marins, pirates et autres navigateurs célèbres du passé n'avaient jamais su nager. Qui plus est, l'océan étant en réalité un terrain hostile à l'homme, tomber à l'eau au milieu de nulle part sans possibilité de remonter sur son embarcation signifiait la mort à coup sûr. La chose était similaire pour un pauvre bougre tombant lors d'une tempête. Ambrosias devrait toujours faire attention à partir d'aujourd'hui, elle en était consciente et l'acceptait.


À mesure que passaient les jours, la militaire remarqua de subtils mais notables changements dans sa vie quotidienne. Quand elle patrouillait dans les rues d'Orange, elle n'entendait plus les gazouillis des oiseaux mais des sérénades ou des complaintes à l'amour. Quand elle voyait deux chats se battre, elle n'entendait plus des miaulements mais des cris, des insultes et des menaces. Les animaux semblaient devenir des humains à ses yeux. Bien sûr, leurs comportements étaient différents en fonction de leurs espèces respectives, mais maintenant qu'elle les comprenait, tout était chamboulé. Bien vite, la nouvelle se répandit dans la faune de l'île qu'une humaine pouvait converser avec eux. Comme elle était de surcroît vétérinaire de formation, elle devint rapidement le docteur de toutes les bêtes rampantes ou volantes d'Orange. Cela ne lui déplaisait pas, bien au contraire. Depuis toujours, c'était auprès d'eux qu'elle se sentait véritablement elle-même. Les humains, leurs codes et leurs coutumes étaient bien plus difficiles à comprendre pour elle. Petit à petit, Ambrosias reprenait goût à la vie et ses nombreux nouveaux amis lui faisaient légèrement oublier sa quête vengeresse d’éradication de la piraterie.


Un jour qu'elle supervisait l'entretien du Placide, elle vit une impressionnante frégate effectuer sa manœuvre d'accostage au port local. Plissant les yeux, elle n'eut pas grand mal à reconnaître ce bâtiment qu'elle avait déjà maintes fois croisé. Il s'agissait en effet du navire principal de Lord Althias de Mistoltin, noble le plus important de Tanuki, l'île dont elle était native. Sa surprise fut immense de le savoir si proche alors qu'il habitait sur North Blue. Pour ne rien arranger, ses sentiments amoureux pour l'homme manquèrent de la faire rougir devant tous ses hommes, ce qu'elle ne pouvait décidément pas se permettre. Sous un faux prétexte, elle prit congé des siens et se retrancha dans sa cabine. Depuis ses hublots, elle observa l'arrivée de l'homme et le vit descendre la coupée une fois son bateau définitivement amarré. Cela faisait très longtemps qu'elle ne l'avait pas vu mais il l'obsédait toujours autant. Agacée de se comporter en jeune adolescente, elle décida de se plonger dans la paperasse.


L'arrivée du Lord étant loin d'être un hasard, son existence se rappela bien vite à Ambrosias. Le sergent Soma arriva sur le Placide et expliqua au lieutenant qu'un nouveau venu sur l'île souhait d'urgence s'entretenir avec elle. Althias avait visiblement pris contact avec le Colonel pour demander un rendez-vous avec la vétérinaire. Ne comprenant rien de tout cela, elle perdit sa voix face au jeune ninja en herbe et se contenta de hocher la tête. Le jeune homme la regarda avec un air interrogateur mais ne chercha pas plus loin avant de prendre congé. Terriblement stressée à l'idée de se retrouver en tête-à-tête avec l'homme qui faisait battre son cœur, Ambrosias fit les cent pas dans sa cabine.



« Eh bien, ça va pas ?


- Non !


- Ah bon ?


- C'est lui, il est là, il veut me voir. Mais pourquoi ?


- Qui ça lui ?


- Althias !


- Ah bon ? Qui ?


- Le Lord Althias de Mistoltin, le plus grand notable de Tanuki, l'île où je suis née


- Ah oui, quand même. J'ai connu un noble une fois, il avait des déchets succulents.


- Mais c'est pas la question ! Qu'est-ce qu'il peut me vouloir ?


- J'en sais rien. Partager son dîner avec toi ?


- Mais on ne se connaît même pas, je ne l'ai presque jamais approché.


- Bah je sais pas.


- Rahhh ! »



Snick regarda l'humaine avec incompréhension en montant sur son bureau. Pour se rassurer, elle commença à lui caresser la tête. Le rat n’était pas habitué à ces choses là mais il trouvait cela assez agréable et se laissait faire, la plupart du temps en tout cas. Après de longues minutes de réflexion, Ambrosias prit sur elle et enfila sa veste marine. Face à son miroir, elle s'arrangea du mieux qu'elle le pouvait. Elle avait l'impression d'être horrible avec ses immondes brûlures sur le visage. Elle se donnait envie de vomir et priait tous les dieux qu'Althias ne soit pas dégoûté en la voyant de si près. Après avoir fermé les paupières pour se calmer en respirant longuement, elle quitta le Placide. Le navire du Lord se trouvant à une centaine de mètres, elle le rejoignit en un instant. Quelques gardes civils se trouvaient au niveau de la coupée. Bien habillés et armés plus que convenablement, elle estima qu'il devait s'agir de mercenaires embauchés pour assurer la sécurité du Mistoltin. Après tout, un homme aussi riche que lui pouvait se faire facilement nombre d'ennemis ou attirer les foudres de gens envieux. Les gardes observèrent rapidement Ambrosias avant de la laisser monter à bord. Un majordome accueillit la jeune femme et la conduisit aux quartiers du noble. La boule au ventre, elle toqua à la porte et n'entra qu'une fois qu'elle y fut invitée. Althias était là, à quelques mètres seulement, dans son immense et luxueuse cabine. Le cœur de la militaire fit un bond sans sa poitrine, mais elle parvint à se contenir en mordant l'intérieur de ses joues. Restant professionnelle, elle s'avança et se mit au garde-à-vous. La chose n'était pas nécessaire étant donné que l'homme n'était pas militaire. Il s'étonna de la voir faire et leva les mains en souriant.


« Allons, ne soyez pas si formelle Lieutenant. Nous venons du même endroit. »


La jeune femme hocha la tête en signe d'approbation et croisa les bras dans son dos. Ne sachant pas ce que l'homme pouvait bien lui vouloir, elle prit sur elle de se taire et d'attendre qu'il n'éclaircisse sa lanterne. Bien vite, il désigna une immense table pleine de victuailles.


« Installez-vous, je vous prie. »


N'ayant aucune envie de vexer son hôte, Ambrosias s'exécuta. Le confort de la chaise sur laquelle elle prit place était tel qu'il lui fit penser que son propre lit n'était rien de plus qu'un bloc de pierre. Le majordome, qui était encore présent, posa un verre en cristal devant la jeune femme et le remplit de vin sans même lui demander son avis. Faisant de même avec le lord de Tanuki, il prit ensuite congé suite à un signe de la main de son maître.


« J'ai bien conscience que vous devez vous demander ce que vous faites ici.


- Vous avez raison.


- Soyez rassurée, je ne vous laisserai pas longtemps dans l'inconnu. Trinquez avec moi voulez-vous ?


- Avec plaisir
, dit-elle en levant son verre pour venir toucher le sien.


- Délicieux n'est-il pas ?


- Je ne suis pas assez connaisseuse pour infirmer ou confirmer, mais je le trouve effectivement très bon.


- Votre palais ne vous trompe pas, croyez-moi.


- Que puis-je pour vous Lord de Mistoltin ? »



L'homme prit délicatement une nouvelle gorgée avant de plonger son regard azur dans celui de la militaire. Il avait l'air soucieux malgré son air sûr de lui.


« Comme vous le savez déjà très certainement, je suis féru d'art et je n'ai de cesse de vouloir faire grandir ma collection.


- Bien sûr.


- Il m'arrive régulièrement de naviguer sur les blues pour dénicher la perle rare. C'est à cette occasion que je me suis rendu sur Goa pour y rencontrer un revendeur. J'avais entendu beaucoup de bien de lui et il était réputé pour sa capacité à dénicher les plus belles prises. Sur le papier, tout semblait parfait.


- Que s'est-il passé ?


- Eh bien, disons que certains de ses produits n'étaient pas vraiment les siens.


- Vous avez eu recours aux services d'un receleur ?


- Quoi ? Mais enfin non, surtout pas, je suis un homme respectable. Je ne m'attendais pas du tout à une telle chose.


- Il est assez rare de se retrouver face à de telles personnes sans l'avoir un minimum prévu.


- Écoutez, si je suis venu vous voir c'est parce que, en tant que lieutenant originaire de Tanuki, vous me connaissez et que j'ai confiance en vous. J'ai eu vent de vos états de service et je sais que vous saurez m'aider.


- Expliquez-vous.


- La personne que j'ai rencontrée n'était autre qu'un officier de la marine, voilà pourquoi je ne m'attendais pas à tomber sur quelqu'un de malhonnête.


- Un officier ? Vous connaissez son nom ?


- Bien entendu, je me suis renseigné sur lui. Lieutenant, si je me confie à vous, c'est pour m'assurer que vous saurez me protéger. J'ai refusé de faire affaire avec lui quand j'ai compris qu'il voulait me revendre des œuvres volées et il s'est mis en colère. Il m'a assuré qu'il s'occuperait de moi plus tard.


- Donnez-moi son nom.


- Promettez-moi de vous occuper de lui.


- Je ferai tout mon possible pour cela, mais les affaires de ce genre sont difficiles à gérer, je vais devoir en référer à ma hiérarchie.


- Le colonel Shoga ?


- Oui.


- Il m'a semblé être un homme intègre. Très bien, je vais vous le dire.


- Je vous écoute.


- Il s'agissait du lieutenant-colonel Storm, William Storm.


- Merci pour vos informations.


- J'ai confiance en vous Lieutenant.


- Bonne soirée à vous, Lord de Mistoltin.


- Vous ne voulez pas rester manger en ma compagnie ?


- Le travail avant tout.


- Comme vous voulez, à la prochaine fois dans ce cas. »



Respectueuse, Ambrosias salua l'homme avant de prendre congé. Quittant rapidement le navire, elle fit le point dans son esprit. Toute cette situation était bien compliquée. Si un officier se servait de sa position pour s'adonner au crime il était du devoir de la jeune femme d'y mettre un terme. Le soucis était qu'elle n'avait pas de vraie preuve. Le témoignage du Lord avait certes de la valeur, mais il ne suffisait pas. De plus, s'il venait à témoigner publiquement, ses jours seraient rapidement mis en danger, ce qu'elle ne pouvait accepter. Laissant le port derrière elle, la jeune femme se rendit donc rapidement au QG d'Orange. Une fois sur place, elle ne tarda pas à demander où se trouvait le Mink. Tout comme Althias, il était à table en compagnie de Shujin et Soma. Après avoir salué son supérieur, elle lui demanda s'ils pouvaient parler en privé, ce que l'homme-renard accepta. Les deux militaires laissèrent leur assiette de côté avec regret mais obtempèrent. Shujin en profita pour offrir un clin d’œil à la jeune femme. Une fois seuls, Ambrosias exposa les faits.


« Connaissez-vous cet homme dont le Lord de Mistoltin m'a fait mention ? »


La vétérinaire savait que le sens aigu de la justice de Shoga le pousserait à la rejoindre dans sa quête. De plus, au vu de sa position et de son grade, son aide serait extrêmement précieuse. Sans lui, elle doutait de pouvoir réellement mener à bien la mission. Droite comme un «i», elle croisait les doigts pour que le Mink se range de son côté.



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Protéger, Servir, Traquer


Dernière édition par Ambrosias le Mar 29 Mar 2022 - 21:19, édité 11 fois
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La monotonie

Le colonel Shoga se réveille, il se lève, il baille, il regarde le canapé dans son bureau, c'est là qu'il a passé la nuit. Il prend une douche dans les quartiers de ses hommes, il jette ses vieilles frusques de la veille. Après sa douche, le renard se sèche, il peigne son immense fourrure, après ça, le Mink se brosse les crocs. Ensuite, il s'habille avec son fameux kimono noir, il enfile son turban, il chausse ses bottes en métal, ses gants de même matière... il coince son Meitou dans son turban. Le renard se fait un petit café, le canidé se pose derrière son bureau, il reprend sa paperasse, il soupire tellement qu'il y a de papier.

Le renard lit les papelards, il met des coups de tampon, certaines feuilles se voient gratifiées d'un cercle vert, ce qui veut dire que la proposition est accepté, d'autres affichent une croix rouge, qui veut dire que la proposition est refusée. Le colonel consacre son temps et son énergie depuis quelques semaines à remettre Orange Town sur pied, jusqu'ici, il a réussi à sécuriser la ville en déployant ses hommes dans des endroits sensibles. Les habitants d'Orange Town se sentent de plus en plus en sécurité, il n'y a pas une rue où un groupe de soldat ne patrouille pas, les hommes de l'unité Katana ne sont pas de pauvres soldats des blues, non, eux, ils sont compétents.

Le colonel termine sa paperasse, il vient d'y consacrer trois bonnes heures, il a bu quatre tasses de café, il a la dalle. Le renard s'autorise une pause, il se lève de son fauteuil, le Mink regarde par la fenêtre de son bureau, il y voit des soldats qui s'entraînent au terrain d'entraînement. Leur supérieur sourit, il repense à ses jeunes années, il repense à ses séances d'entraînements avec ses compagnons... il est nostalgique. Le colonel sort du bureau, il se dirige vers la cantine, sur le chemin, il croise quelques troufions qui le saluent, il fait de même. Il arrive dans la cantine, l'heure du repas est déjà passée, les serveurs débarrassent les tables, le colonel soupire.

Il prend un plateau repas, il se sert dans la marmite la plus proche, il n'y a plus que des fonds, des restes, pas grave, le renard s'en contente. Il s'installe à une table, il pose son plateau sur cette dernière, il mange du riz avec de la sauce curry, accompagné d'un pichet d'eau. Le renard mange, il profite, il sait qu'il va devoir retourner à cette paperasse qui l'angoisse. Deux de ses hommes arrivent, ses deux hommes de confiance : le commandant Shujin, et le sergent-chef Soma. Le premier à s'asseoir est l'Okama, il ne dit rien, il rejoint son supérieur... il est à l'air épuisé. Shujin à le visage couvert de pansement, Shoga ne prend pas la peine de lui demander ce qui lui est arrivé, il le sait déjà.

Le commandant est le chef de la sécurité de l'île, c'est lui qui mène les troupes sur le terrain, c'est lui qui s'occupe des bandits avec son équipe, il n'hésite pas à aller à la filoche. Depuis l'attaque du Malvoulant sur Orange, beaucoup de pirates qui veulent se faire une réputation y font escalent, ils voient en cette île une opportunité, selon eux, la marine n'est plus ce qu'elle était depuis la mort de Gallagher. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas encore au courant qu'un nouveau taulier a repris la baraque, et il est plus redoutable que le défunt Sam. Les forbans apprennent à leur risque et péril la dure réalité de la vie, il ne faut pas s'attaquer à des civils, ni sous-estimer les forces de la marine.

Les hommes de Shoga s'occupent des pirates, Orange Town n'a jamais été aussi bien protégé, les civils en sont ravis. Le commandant Shujin est donc assis en face de son capitaine, ils mangent, ils ne disent rien, silence total... ils en ont besoin. Ils sont vites rejoint par le sergent-chef Soma, celui-ci est une vraie pipelette, il suce une sucette, il ne fait que parler de ses tâches de messager… En effet, le jeune sergent-chef est responsable de tout ce qui est information, connexion, renseignement, c'est un spécialiste de l'infiltration et de l'information. Il casse les oreilles de ses deux amis," Vous ne savez pas ce qui m'est arrivé, bah, je vais vous le dire... ouaip, vous le dire, vous savez ?" Il en fait exprès.

Shoga grimace, Shujin se malaxe les tempes avec ses doigts, le petit est énervant... mais lui hurler dessus serait encore plus énervant. Ambrosias fait son entrée, le renard abandonne l'idée de pouvoir manger seul, il lâche sa fourchette sur son plateau, tandis que l'Okama est heureux de voir sa copine... il retrouve un gain de force. Ambrosias demande aux gars s'ils peuvent venir en privé, le personnel n'a pas à écouter les conversations. Le petit groupe se dirige un peu plus loin dans la cantine, la femme gradée raconte l'histoire qu'elle vient d'apprendre. Les marins sont choqués, elle demande à Shoga s'il connaît l'homme dont le noble lui a parlé, le renard croise les bras.

"Je connais le lieutenant-colonel Storm de réputation, il est surnommé l'incorruptible, c'est un bon épéiste. Je ne vois pas pourquoi nous devrions enquêter sur l'affaire du Lord de Mistoltin, même si d'après le rapport, je reconnais qu'il y a des parts d'ombre dans cette histoire. Pff... vous arrivez toujours à m'avoir, vous savez combien de dossier je dois clôturer pour la fin de la semaine ?" Shoga craque, il cède, ses officiers peuvent faire de lui ce qu'ils veulent en titillant son sens de la justice. Le colonel confie la base au commandant Shujin et au sergent-chef Soma, de son côté, le renard demande à Ambrosias de le conduire jusqu'au lord.

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∆ Feat. Colonel Shoga ∆


L'«Incorruptible», ce surnom amusa passablement le lieutenant. Il semblait que Storm était en réalité bien loin d'être fidèle à sa réputation. Cela n'étonnait guère Ambrosias. Après tout, c'étaient souvent les gens les plus prompts à condamner la corruption qui étaient les plus pourris eux-mêmes. Un cas d'école que ce lieutenant-colonel. Comme la jeune femme s'y attendait, son supérieur se montra réceptif à sa demande. S'il ne connaissait pas le Lord de Mistoltin, il faisait apparemment confiance au bon sens de la vétérinaire.


« Beaucoup trop, j'en suis consciente. Je vous remercie de m'accorder de votre précieux temps. »


Si l'histoire racontée par Althias était bien véridique, il était évident que Storm devait payer. Un tel homme ne pouvait continuer impunément à servir la Marine alors qu'il représentait tout ce qu'elle était censée combattre. Le simple fait qu'un officier use de son rang et ses privilèges pour s’adonner à ce genre de malversations rendait la jeune femme folle de rage. Ensemble, le Mink et l'humaine quittèrent l'enceinte de la base pour retourner au port. En chemin, ils croisèrent une patrouille d'hommes du Placide. Les soldats saluèrent tour à tour le Colonel puis leur supérieure. Tandis qu'elle avançait, Ambrosias restait silencieuse. Le fait de revoir aussi vite la personne qui faisait depuis des années battre son cœur ne la laissait pas de marbre. Elle aurait préféré que Shoga s'y rende seul mais elle n'avait pas le choix. Quand ils arrivèrent au niveau du bâtiment du Mistoltin, les gardes ne manquèrent pas de noter la particularité physique du Colonel. En effet, pour la plupart des gens, et surtout sur les blues, la simple vue d'un Mink était loin d'être anodine. Plusieurs blêmirent en levant les yeux vers lui quand d'autres se crispèrent sur le manche de leurs armes. Muette comme toujours, la grande brûlée observa la scène avec détachement. L'homme-renard était aujourd'hui pour elle tout à fait normal, mais elle comprenait la réaction des gens. Il fallait dire que cela pouvait faire un choc. Les marins, une fois la coupée passée, ne tardèrent pas à être emmenés vers la cabine du Lord.


« Entrez. » annonça-t-il de l'autre côté de la porte.



Lorsqu'ils pénétrèrent dans ses quartiers, les deux militaires constatèrent que l'homme n'avait pas terminé son repas. Il fallait dire que le départ d'Ambrosias ne remontait pas à bien longtemps. Elle-même s'étonnait réellement d'être déjà de retour.


« Vous avez fait vite, bien plus que je n'osais l'espérer. Merci à vous Lieutenant. Colonel Shoga je suppose ? Installez-vous je vous pire, partagez ce dîner en ma compagnie. »


Comme il avait été interrompu par la vétérinaire, le Mink ne sembla pas hostile à l'idée de continuer de se remplir la panse et s'assit sans faire d'histoires. Le cœur battant la chamade, Ambrosias suivit le mouvement en se mordant les joues et évitant tout contact visuel avec l'objet de son désir. En même temps que le pain était rompu et le vin versé, le Lord répéta la même histoire que Shoga avait déjà entendu de la part de sa subordonnée.


« Toute ma fortune ne me permettra pas de faire face à la vengeance de cet homme s'il décide de laver l'affront que je lui ai fait en refusant de traiter avec lui. J'ai besoin de vous Colonel. »


La jeune femme posa sa fourchette. Elle n'avait de toute façon pas beaucoup mangé et la réponse du Mink l'intéressait bien plus que tout le reste. Ce dossier était particulièrement épineux, tout le monde à cette table le savait très bien. Faire tomber le lieutenant-colonel Storm demanderait du doigté et beaucoup de précautions. Shoga allait-il risquer son nom et sa carrière pour cela ? Ambrosias pensait bien que oui, mais il lui était impossible de se prononcer définitivement. Quoiqu'il en soit, elle s'en occuperait en personne si son supérieur s'y refusait. Comment aurait-elle pu laisser son cher et tendre se faire assassiner alors qu'elle pouvait l'empêcher ?



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Le plan

Le colonel suit son lieutenant jusqu'aux appartements du Lord, les gardes de ce dernier sont impressionnés ou tétanisés par l'apparence du Mink, ce dernier à l'habitude de voir ce genre de réaction, il ne le prend pas mal. Les marins rejoignent le Lord de Mistoltin, il raconte au colonel la même histoire que celle qu'Ambrosias lui a contée, il y a quelques minutes auparavant. Le renard écoute l'histoire, il vérifie les deux versions, afin d'être sûr qu'aucun d'eux ne s'est trompé dans ses dires. Les deux histoires concordent, le Mink réfléchi, il pense à sa carrière, mais aussi à la trahison que Storm pourrait avoir commis.

Le supérieur d'Ambrosias aime prendre des risques, s'il se trompe sur le cas de William, Shoga sera sans doute rétrogradé ou viré de la marine... c'est pour ça qu'il réfléchit à un plan bien ficelé. S'il s'avère exact que l'« incorruptible » désir arnaquer le Lord, Shoga ne peut pas rester les bras croisés pendant qu'un innocent est victime d'une magouille, le colonel trouve un plan... il expose ce dernier aux autres. "Si William Storm veut vous arnaquer, il ne sera pas difficile de l'attirer dans un piège, il suffirait qu'il apprenne que vous, Lord Althias, possédez un objet de son désir. Une fois appâtés, nous lui tendrons un piège… Nous pourrions faire croire à William que vous possédez un objet unique et précieux."

Shoga croise les pattes, il regarde Althias avec un air sérieux, "Étant donné que le lieutenant-colonel est plutôt rusé, il engagera sans doute une personne ou peut-être plusieurs pour commettre le larcin, nous les laisserons dérober l'objet sans pour autant les laisser faire. Nous devons agir naturellement en nous comportant comme des marines, sinon, le lieutenant-colonel se doutera de la supercherie si personne n'oppose de résistance contre ce vole. Les voleurs rentreront en contact avec leur commanditaire, c'est là que nous verrons bien s'il s'agit du lieutenant-colonel William Storm ou d'une méprise." Le renard se redresse, il croise les bras, tout en continuant de regarder Althias.

"Pour mener cette opération à bien, ils nous faut un endroit, un lieu, qui paraît logique pour entreposer une œuvre d'art... sur Orange Town, il n'y a pas de galerie d'art suffisamment reconnue dans la région pour justifier cela. Si l'objet en question est rarissime, il serait logique qu'il soit exposé dans la plus grande galerie de tout East Blue, comme celle de la République de Goa. De Toute façon, ça n'aurait aucun sens qu'il soit entreposé dans l'une des galeries de seconde zone d'Orange Town. De plus, William Storm est réputé pour être un fin penseur, un brillant tacticien... donc, si j'ai trouvé une incohérence dans notre plan, il la trouvera aussi." Shoga se déplace dans la pièce, il fait des aller-retour.

"J'ai envie de dire que même si ce plan échoue et que l'« incorruptible » est innocent, nous auront quand même un début de piste ainsi que de potentiels coupables, ce serait un mal pour un bien… De plus, un officier de la marine serait lavé de tout soupçon. Qu'en pensez-vous, Lord Althias ?" Le noble réfléchi, le plan a l'air solide, le Lord gagne dans les deux cas. Il s'essuie la bouche avec une serviette sur laquelle sont brodées ses initiales, "Hm… Ce plan m'a l'air efficace, il est solide, je n'ai aucun reproche à lui faire. Je suppose que je serais exposé lors de l'opération, toute la crédibilité du piège repose sur mes épaules... c'est d'accord, je vais y prendre part." Althias est confiant et serein.

Shoga met les choses au clair, "Même s'il s'agit d'une opération surveillée par la marine, même si ce plan est fiable... sachez qu'il existe une possibilité que ça tourne mal. Comme vous êtes un civil sans "défense", vous serez, comme les autres civils, exposé au danger. Nous ne pourrons pas vous aider, la marine de la république de Goa supervisera la sécurité… il ne faut pas que Storm ne se doute de quelque chose, vous ne serez qu'un étranger pour nous." Shoga continu sur sa lancée, "En ce qui concerne la sécurité d'Orange Town, je confierais le commandement au commandant Shujin, je n'aurai donc aucun problème à vous accompagner sur Goa." Le colonel se tourne vers Ambrosias, "Je vais vous confier la responsabilité d'attraper les futurs voleurs, tandis que mon sergent-chef filera Storm discrètement. Qu'en dites-vous ?" Shoga attend la réponse d'Ambrosias.

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∆ Feat. Colonel Shoga ∆


Un plan avait rapidement été mis sur pieds, mais surtout, ce qu'il fallait retenir, c'était que le Colonel acceptait d'aider le noble de Tanuki. En son for intérieur, Ambrosias bondissait de joie. Elle savait qu'avec le puissant Mink à ses côtés, la mission serait forcément un succès. Bien sûr, elle demeurait aussi stoïque qu'à son habitude en apparence. Silencieuse, la militaire avait écouté religieusement le plan de son supérieur en notant mentalement chaque détail. Il lui semblait bon mais rien ne serait joué d'avance. Comme certains avaient coutume de dire, le meilleur de plans ne résistait jamais à sa rencontre avec l'ennemi. Convaincue, la jeune femme hocha la tête l'air solennelle.


« Je mettrai la main sur mes cibles, soyez en sûr. »


Courir après des voleurs plaisait à Ambrosias. De plus, grâce à ses nouveaux pouvoirs, elle savait qu'elle pourrait aisément les faire pister par un ou plusieurs animaux qu'elle trouverait sur place. Une fois tout prévu dans les moindres détails, le trio se sépara et les marins quittèrent le navire. Althias lèverait l'ancre le premier et arriverait sur l'île de Dawn avec un jour d'avance, ce qui lui permettrait à la fois de trouver un endroit où loger mais aussi et surtout de mettre en place la suite des événements en faisant croire qu'il possédait et allait exposer une célèbre et coûteuse œuvre d'art. Les militaires, quant à eux, partiraient le lendemain, après que Shoga ait pris soin de rédiger un faux ordre de mission avec la complicité du Colonel Kong du QG d'East Blue. Il était important, une fois sur place, que Storm ne se doute de rien. Si lui était en ce moment à Goa, il n'y avait, sur le papier, pas de raison pour que des marins d'Orange s'y trouvent. Ce faux prétexte était donc nécessaire. Une fois tout en place, il n'y aurait plus qu'à lever l'ancre. L'île serait alors sous la protection du Commandant Shujin. Même si son aide aurait été précieuse, il était bien trop visible et extravaguant pour la mission qui s'annonçait.


Quelques jours passèrent ensuite naturellement avant que l'équipage du Gladius sur ses deux navires n'arrive à destination de l'île de Dawn. L'endroit était extrêmement réputé et l'était encore plus aujourd’hui après les événements 1625. La terrible révolte qui avait eu lieu avait tout de même pris la vie de deux tiers des nobles de l'île. De ce que savait Ambrosias, cela avait été un véritable carnage. Heureusement que le vice-amiral Fenyang avait été là pour remettre de l'ordre. Une fois les navires amarrés, Ambrosias descendit la coupée et constata que l'endroit grouillait de vie. La République de Goa lui rappelait Logue Town où elle était allée quelque temps auparavant. Pour une femme de la campagne comme elle, cela faisait toujours bizarre de voir autant de monde rassemblé dans un même endroit. Elle avait du mal à comprendre que des gens puissent avoir envie de vivre ici, collés presque littéralement les uns sur les autres.


Officiellement, le Gladius ne faisait qu'escale sur Dawn. L'idée était de se ravitailler, laisser un peu de repos aux marins et repartir ensuite en chasse d'un équipage qui avait fait parler de lui récemment sur Goa. La couverture était suffisamment bonne pour ne pas éveiller les soupçons. Cela n'allait pas chercher très loin mais semblait effectivement très banal, le lot quotidien des marins du coin. Une fois le soir venu, Ambrosias quitta le port pour s'enfoncer jusque dans la haute-ville. L'endroit était bien moins vivant depuis la révolte mais le faste n'était pas pour autant un souvenir lointain. Althias avait décidé d'y résider et la jeune femme devait voir avec lui les derniers détails. Dépourvue de sa veste marine, elle déambulait difficilement jusqu'à l'hôtel où le noble avait dit qu'il descendrait. Se repérer en pleine ville n'était pas bien évident pour elle mais elle arriva heureusement à destination. L'un des gardes du Mistoltin la conduisit jusqu'à la chambre de ce dernier. L'idée de se retrouver seule, en tête-à-tête avec l'homme qui faisait battre son cœur et cela dans un cadre si privé lui faisait perdre une partie de ses moyens mais elle devait se concentrer sur la mission. Soupirant longuement avant d'entrer, elle enfila son masque professionnel le plus convainquant.



« Lieutenant, ravi de vous voir. Je vous en prie, installez-vous.


- Je préfère rester debout si vous n'y voyez pas d’objection.


- Bien sûr que non. Que puis-je pour vous ?


- Parlez moi des préparatifs.


- Ah oui, excusez moi, ça semblait pourtant évident. Je me suis servi d'une contrefaçon, très réaliste, soit dit en passant, de la paysanne à la chèvre. Un classique de Ramport. Vous connaissez ?


- J'ai peur que non.


- Quel dommage. Voyez-vous, il s'agit de l’œuvre majeure de son existence. Un tableau d'une valeur inestimable, comme vous devez-vous en douter, et qui se trouve être l'une de mes pièces préférées. L'original est resté chez moi, évidemment.


- Évidemment.


- J'ai choisi une petite galerie d'art du centre-ville, assez réputée et surtout très élitiste. La marine y dispose souvent quelques hommes mais les acheteurs n'aimant guère les voir traîner de trop près autour d'eux, leurs effectifs sont souvent réduits et compensés par les gardes personnelles des gens de bon goût qui s'y rendent.


- Dit comme ça on pourrait penser à s'y méprendre à une galerie de receleurs.


- Pas vraiment, disons juste que c'est plus subtil que ça. Soyez simplement sûre qu'il n'y aura pas beaucoup de défense de la part de la garnison locale à cet endroit, ce qui facilitera le vol. De plus, mes hommes savent qu'ils ne doivent pas se défendre plus que de raison.


- Quand présenterez-vous le tableau ?


- Demain dans la soirée. Je doute qu'il se passe quoi que ce soit avant la tombée de la nuit bien sûr.


- Ce serait étonnant effectivement mais nous ne prendrons pas de risques.


- Parfait, je pense que nous nous sommes tout dit.


- Effectivement.


- Voudriez-vous prendre un verre en ma compagnie avant de retourner faire votre rapport au Colonel Shoga.


- Sans façon, mais je vous remercie de me le proposer.


- Comme vous voudrez. Passez une bonne soirée, lieutenant. »



Le cœur battant la chamade dans sa poitrine, la militaire tourna les talons sans répondre. Cet homme la déstabilisait bien plus que de raison depuis son adolescence et même aujourd'hui elle était toujours aussi sensible à son charme. Elle n’arrivait pas à expliquer cela. Secouant vigoureusement la tête, elle quitta le bâtiment pour retourner de ce pas sur le port. Elle devait expliquer la situation à Shoga sans plus tarder. La nuit étant tombée, elle remarqua en chemin que la population des rues semblait moins agréable, sans pour autant qu'elle se sente véritablement en danger. Arrivée devant la coupée de l'Intrépide, elle monta à bord en se signalant au factionnaire de quart. Connaissant bien l'endroit pour y avoir navigué, elle déambula dans les coursives jusqu'aux quartiers du capitaine. Elle y trouva l'imposant Mink derrière son bureau, en train de s'occuper d'une tonne de paperasse. Dire qu'elle était déjà souvent débordée par les papiers à son petit grade, alors pour Shoga, qui était dorénavant le colonel en charge d'Orange, ce devait être une véritable plaie. Après s'être mis au garde-à-vous, elle fit son rapport à l'homme-renard.



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Protéger, Servir, Traquer


Dernière édition par Ambrosias le Mar 29 Mar 2022 - 0:09, édité 1 fois
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L'exposition

Malgré le fait que l'équipage ait accosté sur l'île de Dawn, et que le lieutenant Ambrosias soit parti en ville pour s'assurer que le plan fonctionne, le colonel reste dans sa cabine, derrière son bureau, il s'occupe des papiers urgents. Shoga a apporté du travail d'Orange Town, il doit finir ses dossiers avant la fin de la semaine, elle approche à grands pas. "Bon, j'ai fini l'inspection de l'armement, le menu de la cantine, les déplacements, les mutations... il ne reste plus que les formations, et l'inspection des navires." Le Minks baille, il est fatigué, il est sur les dossiers depuis le départ d'Orange Town.


Il prend une pause de deux minutes, il se détend un peu, il prend son petit café, c'est son petit plaisir de la journée. Subitement, le lieutenant fait son entrée, il fait son rapport à son supérieur, celui-ci l'écoute attentivement, tout en buvant ses deux litres de café… oui, il boit l'équivalent d'une cafetière. Il pose son immense gobelet, "Ça fait du bien… Alors, si j'ai bien compris, il n'y a aucun souci, c'est parfait. L'exposition aura lieu demain soir, si j'ai bien compris, nous ne partirons que tous les deux... officiellement. Car officieusement, le sergent-chef Soma nous pistera, il en fera de même pour nos voleurs." Le colonel se lève, il demande au lieutenant de le laisser seul, il doit s'habiller pour les circonstances.

Shoga retire ses vêtements de marines, il enfile un pantalon noir, une chemise blanche, une veste noire, et il enfile des mocassins marron, la queue du marin ressort par un trou situé au bas du dos. L'homme-renard a la chance de posséder une lame exceptionnelle, elle se distingue parmi les autres Meitou, son épée est réputée comme une œuvre d'art, il y a peu de Meitou qui peuvent en dire autant. L'épée "Take" est donc appropriée pour ce genre de cérémonie, étant un plaisir pour les yeux, elle a tout à fait sa place à l'exposition, sans pour autant attiser la méfiance d'autrui. Le colonel prend le fourreau de l'épée "Take", il place l'arme à sa ceinture, il pose sa patte gauche sur le pommeau.

L'homme-renard retourne à ses dossiers, il y a tellement de cas à traiter que cela va lui prendre toute la nuit, et effectivement, le Minks y passe la moitié de la nuit. Le matin, après avoir fait une petite sieste, il se lève, il se sert un bon café, comme il est déjà habillé pour l'occasion, le Minks compte profiter de la journée avant l'exposition qui a lieu le soir même. Il a choisi de garder ses vêtements d'hier, ce serait une perte de temps de changer de frusque, et du temps, il n'en a beaucoup. Il décide de prendre une pause, il a terminé tous ses dossiers du jour, il est heureux de cet exploit.

Le gradé sort sur le pont, il laisse ses papiers de côté pour le moment, il doit parler à ses hommes, il n'y en a pas beaucoup, une bonne centaine, comme d'habitude. Shoga demande à ses hommes de se réunir sur le pont, c'est ce qu'ils font, ils écoutent leur supérieur. "Messieurs, nous sommes ici sur l'île de Dawn pour effectuer un protocole, je ne peux vous en dire plus, mais sachez qu'elle ne concerne que le colonel, c'est-à-dire moi. Le protocole se déroulera ce soir, je n'entre pas dans les détails, mais sachez que vous serez responsable de la protection de notre navire l'«intrépide» en mon absence. Jusqu'à vingt heures, vous avez quartier libre, rompez !" Les soldats obéissent.

Pendant ce temps, Shoga décide de faire un petit tour dans le village Fushia, il aime ce genre d'endroit, c'est un petit village simple, proche de la nature... même si ce patelin a déjà connu pas mal d'ennui ces derniers temps. L'homme-renard discute avec les paysans, il caresse les vaches, les chiens, il profite de la nature... chose qu'il ne peut pas faire lorsqu'il est à Orange Town, il est tout le temps enfermé dans son bureau à s'occuper des dossiers. Il s'allonge sur l'herbe, il respire la bonne odeur de l'herbe fraîchement coupée, il fait un petit somme tellement qu'il se sent bien. Une heure plus tard, le colonel se réveille, il s'étend, il prend son temps pour émerger.

Le sergent-chef Soma apparaît devant lui, il est rapide et furtif, comme un bon Ninja. Il regarde son supérieur, "Salut, vous avez bien dormi, chef ?" Shoga se craque le cou, "Ouais... dis-moi, ça fait depuis combien de temps que tu m'observes ?" Le Shinobi sort une sucette de sa poche, il met celle-ci dans sa bouche, "Mhm… Depuis que vous êtes parti du navire, ce n'est pas très prudent de dormir dehors, vous n'êtes pas un chat... malgré votre tête !" Le colonel hurle après son matelot, ce dernier rigole en se tenant le ventre, le Minks demande au sergent-chef s'il est prêt pour ce soir, le Ninja hoche la tête de bas en haut.

L'exposition arrive très vite, beaucoup de personnes importantes se réunissent dans le centre-ville, elles se dirigent à la galerie. Cette dernière est bourrée de monde, les nobles ne parlent qu'aux nobles, les investisseurs ne parlent qu'à leurs clients et chercher accessoirement de nouveaux clients parmi la troupe, les artistes restent entre artistes, ect… Il y a évidemment des gradés de la marine qui sont présents, les amateurs d'art en somme, le colonel est devant un tableau Hyperréalisme, beaucoup d'artiste discutent autour de cette œuvre, un homme demande à Shoga ce qu'il en pense.

L'homme-renard qui tient sa coupe de champagne dans sa patte droite répond, "Ha... heu… Bah, c'est une boite de soupe à la tomate, à partir de ça, tout est dit." L'homme aux lunettes noire et aux cheveux grisonnant s'interroge, "Hum... vous soulevez un point important, mon ami. C'est effectivement un objet du quotidien qui est sublimé par le style de l'artiste... voulez-vous connaître ma vision de cette œuvre ?" Shoga boit lentement sa coupe de champagne en regardant le bavard, l'autre n'attend même pas la réponse de son interlocuteur pour lui répondre. Il remet son béret noir en place sur sa tête.

"Voyez-vous, je vois en cette peinture la représentation de la vie, nous sommes toutes des boites de soupe à la tomate perdue dans la marmite qui est la vie... n'êtes-vous pas d'accord ?" Le marine a du mal à saisir la pensée de ce type, il le soupçonne de se moquer de lui ou de prendre des hallucinogènes très puissant, dans les deux cas, c'est un délit. Un homme vient couper court à cette gênante conversation, il salue le colonel, ce dernier se retourne, il reconnaît l'homme. "Oh, je vous remercie, lieutenant-colonel William Storm, comment allez-vous ?" Le lieutenant-colonel regarde le Minks, il lui serre la patte.

[Quête ] Deux pour le prix d'un ! Zh93

- Haha, vous savez qui je suis, c'est un honneur... encore bravo pour votre promotion, vous la méritez.

Shoga remarque à la ceinture de l'homme une chose peu banale, une chose qu'il convoite depuis longtemps, un Meitou. Shoga remarque qu'il s'agit de l'épée "Damoclès", elle fait partie de la catégorie des grandes armes, elle se trouve juste au-dessus de l'épée "Take" qui elle fait partie des lames supérieures. Le renard se rappelle les paroles du vieux à Logue Town, "L'actuel détenteur de l'épée n'est autre que mon ancien disciple, cet homme m'a autrefois réclamé mon épée lors d'un combat singulier… Et comme tu peux le voir, il a gagné." William est donc l'élève du vétéran de la marine qui a choisi de vivre libre de toutes contrainte, l'homme-renard comprend qui il est.

Le Minks échange des banalités avec le lieutenant-colonel Storm, après quelques minutes de parlote, celui que l'on surnomme l'«incorruptible» laisse l'homme-renard pour se diriger vers l'objet de son désir. Le Lord annonce à ses convives qu'il va présenter l'objet star de la galerie, les autres œuvres d'art ne sont que mineur comparé à elle, les invités se regroupe vers le Lord.


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海 軍

∆ Feat. Colonel Shoga ∆


Son rapport effectué, le lieutenant avait patiemment écouté les consignes de son supérieur. Demain, dans la soirée, aurait lieu la fameuse exposition durant laquelle l’œuvre d’Althias serait présentée. Elle ne serait bien sûr pas la seule, mais de ce que la jeune femme avait compris, l’inestimable valeur de cette pièce maîtresse ferait des envieux. Si l’on se fiait aux dires du nobles de Tanuki, il était presque évident que, si le Lieutenant-colonel Storm était effectivement un traître, il chercherait certainement à venger l’affront qui lui avait été fait quelques semaines auparavant. L’esprit de revanche mis de côté, s’il était réellement une ordure de la pire espèce, il serait illusoire de croire qu’il laisserait passer si facilement une si belle occasion. Laissant le Mink seul, Ambrosias prit congé avant de rapidement quitter l’intrépide. Son retour sur la terme ferme s’avéra être de courte durée car elle ne tarda pas à remonter sur son propre bâtiment.


« T’as passé une bonne journée ?


- J’ai connu pire.


- Je n’étais jamais venu ici.


- Rien d’étonnant à cela.


- Quand j’étais jeune, j’ai grandi dans une grande ville. Les humains sont tellement étranges, parfois ils tranchaient la tête d’autres humains.


- Tu vivais à Logue Town ?


- Logue Town ? Oui, ce nom me dit vaguement quelque chose.


- Eh bah, on peut dire que tu en as fais du chemin.


- Oh, ça ! D’ailleurs je ne t’ai pas raconté... »
commença le rat gris


S’ensuivit comme toujours une longue série d’anecdotes que la militaire n’écouta que d’une oreille en revenant lentement dans sa cabine. Le rat lui souhaita une bonne nuit et elle se dévêtit avant de se reposer un peu. Réveillée au petit matin, elle savait qu’elle n’avait techniquement pas grand-chose à faire avant que le soir ne vienne. Une fois lavée et apprêtée, la grande brûlée alla prendre son petit-déjeuner en compagnie du sergent-chef Paracchini. Les deux firent rapidement le point situation. Il n’y avait pas d’activité dans la journée pour les hommes mais Ambrosias refusait qu’il se mettent à flâner. La charge serait donc laissée à Dario de les occuper mais aussi et surtout de s’assurer qu’ils soient prêts le soir venu. Une fois bien comprise et l’estomac rempli, elle quitta le Placide.


Comme son navire se trouvait amarré au port, elle savait que nombre de pêcheurs locaux avaient leurs stands et boutiques dans les environs. Aidée de deux gros sacs en toile de jute, elle fit le tour du quartier pour acheter du poisson frais en grande quantité. Aimables, les vendeurs lui proposèrent un peu de glace pour aider les denrées à ne pas pourrir trop vite mais elle refusa. Tout cela n’était pas pour sa consommation ou celle de ses hommes, elle prévoyait simplement son prochain coup. Afin d’être tranquille, elle s’isola ensuite sur un quai qui n’était pas occupée à cause de son mauvais état. S’asseyant en tailleur face à la mer, la jeune femme ferma les yeux. Semblant se mettre à méditer, elle se concentrait, canalisant ses pouvoirs. Sans ouvrir les lèvres, elle envoya un message télépathique à tous les animaux du port.



* Mon nom est Ambrosias. Je suis née à Tanuki où j’ai grandi avant de devenir vétérinaire. Mon travail était de soigner les animaux quels qu’ils soient. Vous êtes tous à mes yeux aussi importants que les humains. Si je fais aujourd’hui appel à vous, c’est parce que j’ai besoin de votre aide. Un horrible criminel est sur le point de commettre un vol et je ne pourrai pas le prendre en filature moi-même. À ceux qui accepteront de m’aider j’offrirai de bon cœur du poisson et des soins. Venez me retrouver sur la grande jetée abandonnée. *


Une vague d’une énergie impalpable se dégagea alors du corps de la militaire dans un large dôme. Ouvrant les yeux, elle crut d’abord que cela n’avait pas eu la moindre conséquence. Patiente, elle remarqua lentement que plusieurs chats l’observaient de loin. Dans l’eau, quelques mulets s’étaient approchés timidement et une bande de mouettes se posa autour de la jeune femme. Voyant l’un des félins s’approcher dangereusement de l’oiseau le plus proche, Ambrosias leva son index avec autorité.


« N’y pense même pas ! »


Le chat s’arrêta brusquement, reculant en feulant un instant, les poils hérissés. Les mouettes se rapprochèrent, rassurées par la présence de l’humaine.


« Poisson ? Manger ? À moi ?


- Bonjour. Oui, tenez, prenez.


- Poisson ! Manger ! À moi ! »



Bien rapidement, la jeune femme comprit que ces oiseaux n’étaient pas les plus intelligents de la création. Ils ne pensaient qu’avec leur ventre et ne lui semblaient pas dignes de confiance. Le chat qui s’était grondé, un beau mâle noir, restait à l’affût.


« Tu ne veux pas du poisson plutôt ?


- Je veux bien te faire cet honneur, mais ne t’avise pas de me toucher, humaine.


- Approche. »



Méfiant, le félin avança lentement vers la carcasse fraîche que lui tendait la militaire. Très rapide, il bondit en avant pour attraper le poisson dans sa bouche puis fit aussitôt volte-face pour aller manger à l’écart. Voyant que l’humaine ne leur voulait effectivement aucun mal, le reste des chats vinrent également quémander à manger. Après quelques minutes, un véritable petit attroupement s’était formé autour de la jeune femme mais elle n’avait encore aucun volontaire pour l’aider. Les bêtes étaient trop intéressées par la nourriture. C’est alors que la vétérinaire remarqua une chatte un peu plus loin qui se tenait en retrait un chaton dans la gueule. Son regard témoignait de sa détresse.


« Je peux t’aider, viens, n’ai pas peur. »


N’ayant visiblement guère d’autres choix, la jeune mère s’approcha. Posant délicatement son bébé devant l’humaine, elle ne prêtait pas une seconde attention aux réserves de poissons.


« Que s’est-il passé ?


- Mon petit ne va pas bien. Il est tout faible, il ne mange presque pas. »



Prêtant davantage attention à l’état du chaton qu’aux paroles de la mère, Ambrosias commença son auscultation. Il présentait selon elle une rhinite purulente doublée d’une conjonctivite. Après avoir rapidement réfléchi à la cause qui se cachait derrière et attendu que le chaton vivait visiblement dehors, à en croire son état ou celui de sa mère, la militaire estima qu’il souffrait d’un coryza. La maladie, qui s’apparentait grossièrement à une sorte de rhume du chat n’était pas d’une grande dangerosité en soi mais elle pouvait traîner longtemps et affaiblir tant son porteur qu’elle finissait par en devenir fatale. Le chaton étant jeune et ne mangeant plus assez pour suivre le rythme de sa croissance, son état était réellement préoccupant. Par chance, il n’y avait rien d'insurmontable là-dedans. Tirant sa trousse de soins de derrière le bas de son dos, Ambrosias prépara une seringue d’antibiotiques avec un peu de cortisone.


« Je vais lui injecter ce médicament et il ira mieux après.


- Vraiment ?!


- Tu peux me croire sur parole. »



Le chaton sembla ne pas apprécier se faire planter une aiguille dans le cou mais ne protesta que par un faible miaulement. Il était effectivement très faible. Une fois l’injection effectuée, la vétérinaire nettoya ses yeux avec un peu de sérum physiologique et lui administra quelques gouttes de collyre.


« Il ira mieux d’ici quelques jours, en attendant continue d’essayer de bien le nourrir.


- Oh merci ! »
ronronna la chatte.


Bien plus que la nourriture gentiment offerte, ce fut ce geste de la part de l’humaine qui termina de convaincre les chats de l’aider. Bien qu’ils soient assez individualistes de base, une certaine cohésion d’espèce régnait tout de même plus ou moins. Plusieurs félins se portèrent volontaires. Ambrosias leur expliqua où il devait se rendre le soir venu et ce qu’ils auraient à faire, à savoir suivre la ou les personnes qui viendraient voler le tableau. Folle de joie, la mère se frotta contre la jambe de la vétérinaire, qui lui offrit un retour une grosse sardine. À force de batailler avec les mouettes, elle obtint également leur aide mais ne savait pas si elle pouvait leur faire confiance. La présence des chats à ses côtés serait bien plus rassurante.


Le soir venu, Ambrosias n’avait plus le moindre poisson avec elle et ses nouveaux amis avaient pris congé d’elle, lui promettant d’être sur place quand elle aurait besoin d’eux. Rejoignant le Colonel Shoga, elle le suivit jusqu’à la salle où avait lieu l’exposition. Toujours habillée en soldat, elle ferait office de garde du corps du Mink, aussi ironique que cela puisse sembler. Après quelques temps sur place, les deux marins d’Orange firent la connaissance de leur cible. Professionnelle, le lieutenant salua son supérieur hiérarchique sans piper mot. Elle n’avait de toute façon rien à lui dire. Après quelques banalités, Storm prit congé et le seigneur de Mistoltin commença la présentation de sa pièce maîtresse.Du coin de l’œil, la militaire observait le marin potentiellement corrompu et nota aisément l’intérêt qu’il portait au tableau. Cela ne prouvait cependant rien du tout.


Le temps passait sans que rien ne se passe, jusqu’au moment où une ombre passa en flèche au plafond. Ambrosias vit deux petites sphères noires tomber puis un éclair éblouissant en surgir. Aveuglée temporairement comme le reste des gens présents, elle ne vit ensuite qu’une immense fumée grisâtre qui se répandait dans toute la galerie d’art. Les choses sérieuses commençaient. Si Storm était bien à l’origine de ces vols, il avait au moins la présence d’esprit de ne pas agir lui-même, comme cela était prévu. Se rapprochant comme elle pouvait du Mink, la jeune femme s’agrippa à son épaisse fourrure pour ne pas le perdre de vue.



* Les voleurs sont passés à l’action, suivez les personnes suspectes qui s’en iront rapidement du bâtiment avec quelque chose sous le bras. * dit-elle aux animaux du quartier grâce à ses pouvoirs


Peu à peu, la fumée commença à se disperser. Les gens paniqués ne savaient trop quoi faire en cet instant. La stupeur fut générale quand la foule découvrit que le tableau avait bel et bien été volé. Plusieurs personnes tentaient de fuir le bâtiment pendant qu’Althias feignait la panique. Ambrosias fut surprise de voir à quel point il était bon acteur. Proche de Shoga, elle ne manqua pas de noter que, lentement mais sûrement, le lieutenant-colonel Storm s’en allait également vers la sortie, comme s’il avait quelque chose de plus important à faire que d’enquêter sur ce vol. Aux ordres du Mink, la vétérinaire expliqua que les animaux ayant accepté de lui rendre service devaient déjà être en train de traquer le ou les voleurs. Il ne lui restait plus qu’à donner ses nouvelles instructions et elle serait ravie de se mettre au travail.




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La traque commence !

Le colonel se fait emmerder par l'artiste qui est revenu à la charge, il commente plusieurs toiles qu'il considère comme de vraies œuvres d'art, le renard affiche un sourire forcé, il reste poli, mais il en a marre de ce type. Puis, tout d'un coup, une femme se met à hurler comme s'il y avait eu un meurtre, le Minks tourne la tête, les autres invités font de même, l'œuvre majeur de la soirée n'est plus, elle a été dérobée.

Le Minks regarde autour de lui, il cherche le lieutenant-colonel, ce dernier s'en va, Shoga soupire, "Il est donc coupable… Rahhh, dommage." Le critique d'art s'offusque devant un tel affront, il propose de châtier le coupable sévèrement, "Nous devons retrouver ce mécréant, ce malfaiteur, ce malappris, cet enfoiré, ce fils de p..." Un autre invité interrompt l'homme, "Heu... la douleur t'égare, Thierry." Dit-il en posant sa main droite sur son épaule gauche.

Ambrosias est près de son capitaine, elle attend ses ordres, le gradé lui fait plaisir, "Vous avez carte blanche, par contre, pas de bêtise, si vous tombez sur les pirates et, si vous sentez que vous n'êtes pas de taille, contactez-moi… Je vais m'occuper de ce renégat." Shoga s'écarte d'Ambrosias, le renard jette un coup d'œil par l'une des nombreuses fenêtres, il aperçoit une ombre très furtive, presque invisible à l'œil nu, elle se déplace discrètement de toits en toits.

Il s'agit du sergent-chef Soma, il a reçu pour mission de suivre le lieutenant-colonel William Storm, le Ninja sait se faire discret, il est le maître de la filature, Storm aura du mal à le repérer. Shoga s'approche du Lord, il lui fait un signe de tête en passant à côté de lui, beaucoup d'invités lui remontent le moral... même s'il n'a pas le moral dans les chaussettes, mais eux ne le savent pas.

Le renard attend, il attend que son sergent-chef le contacte par Escargophone pour situer la planque de ce traître, Soma a aussi un autre objectif, il doit prendre des photos de la transaction entre les pirates et le ripou, comme ça, il sera officiellement déchu de son grade, et sa réputation sera détruite à jamais. Shoga ne veut pas la mort de cet homme, il veut rendre justice, il veut qu'il paye pour ses crimes... pour ça, il faut des preuves.

Si Ambrosias se met à pister les voleurs ainsi que le lieutenant-colonel, elle trouvera en Soma une aide précieuse, sauf lorsque les criminels et le marine vont se séparer, Soma continuera de traquer le lieutenant-colonel. Le Minks se prépare psychologiquement, il doit être fort, il doit se montrer inflexible... il doit envisager le pire. Connaissant la réputation de Storm, celui-ci ne va pas se laisser arrêter sans rien faire, et un accident est vite arrivé.

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Dernière édition par Shoga le Dim 10 Avr 2022 - 21:37, édité 1 fois
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海 軍

∆ Feat. Colonel Shoga ∆


Ambrosias opina du chef pour dire à son supérieur qu'elle avait compris. Maintenant qu'elle avait envoyé ses espions poilus faire le travail, elle n'avait pour l'heure plus grand-chose à faire, contrairement au sergent-chef Soma. Lui traquerait Storm et elle les pirates, tel était le plan. La panique de la galerie d'art retomba petit à petit et les marins basés sur l'île ne manquèrent pas de venir faire leur enquête. Bien sûr, ils ne trouveraient rien. Le vol avait bien été mené. Alors même qu'elle savait que des voleurs étaient certainement sur le point de passer à l'acte et que la chose était prévue, Ambrosias devait avouer avoir été surprise. Si elle avait voulu réellement leur mettre la main dessus à ce moment là, elle aurait eu le plus grand mal à le faire. Visiblement, les militaires d'Orange n'avaient pas affaire à n'importe qui. Si Storm était bel et bien coupable, il savait s’entourer correctement. Une fois sa déposition effectuée, la jeune femme quitta le bâtiment pour se poser sur une caisse dans une ruelle attenante. S'allumant un cigare, elle ferma les yeux et se mit à méditer. Après une attente qui dura entre trente minutes et une heure sans qu'elle ne puisse le dire avec précision, un chat noir s’approcha d'elle.


« C'est bon. »


Rouvrant les paupières, elle vit qu'il s'agissait d'un félin fier qui avait voulu déguster l'un des mouettes. Il était visiblement seul.


« Est-ce que tu as vu un tableau ?


- Peut-être. De ce que j'ai vu ça ressemblait surtout à une toile enroulée sur elle-même.


- Parfait. Dis moi ce que tu as vu.


- Ils étaient plusieurs à partir dans différentes directions. On s'est séparés pour les traquer. Ils étaient rapides ces humains, ça c'est sûr, mais que pouvaient-ils face à nous ? C'est moi qui ai trouvé leur repaire.


- Tu peux m'y emmener ?


- Si tu arrives à me suivre, humaine. »
répondit-il avec un air de défi.


Sans crier gare, le chat s'élança à pleine vitesse. Prise au dépourvue, Ambrosias s’élança après lui. Tant bien que mal, elle arrivait à le garder en ligne de mire. Courant et sautant à travers les obstacles sur sa route, elle tint bon durant les longues minutes que dura cette stupide course-poursuite. Finalement, l'animal s'arrêta et commença à se lécher.




« Tu es lente.


- Leur repaire...


- C'est bon, c'est bon, il est là. »



D'un petit coup de tête, l'animal désigna un immeuble d'habitations qui se trouvait une centaine de mètres plus loin. Nombre de lumières y étaient allumées, signe que l'endroit n'était pas du tout abandonné. Les voleurs se cachaient en plein jour et non loin du lieu de leur larcin. Il fallait avouer que c'était culotté et non dénué de sens.


« Ils sont au dernier étage, les appartements sous le toit.


- Les appartements ?


- Oui, ils en occupent plusieurs, y'a du monde, au moins une trentaine d'humains.


- Je vois. Reste près de mon navire, je te redonnerai du poisson quand tout cela sera fini.


- J'y compte bien ! »



Seule dans la nuit, la jeune femme se servit de ses cordes pour monter sur un toit et commencer la surveillance des lieux. Se servant de son escargophone personnel, elle fit son rapport au Colonel et attendit que vienne le matin. Ce n'est qu'alors que les choses s'agitèrent. Une véritable petite délégation quitta le bâtiment. Dirigés par un homme borgne en kimono, ils portaient des valises et étaient lourdement armés. Ambrosias était sûre et certaine que le faux tableau se trouvait dans l’une d'elles. Les suivant avec attention, elle se mit à les filer après avoir prévenu une dernière fois le Mink de son avancée. Où pouvaient bien aller ces misérables voleurs ?



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À chacun son combat

Le sergent-chef Soma poursuit le lieutenant-colonel William Storm, il passe de toit en toit, il se cache dans les zones d'ombre... il est irrepérable. William se rend dans plusieurs endroits, il passe la moitié de la nuit dehors, Soma ne le lâche pas ne serait-ce qu'une seule seconde, toujours en restant à distance. Après avoir traîné toute la nuit, celui que l'on surnomme « L’incorruptible » rentre dans un hôtel, il y termine sa nuit.

Soma guette l'officier toute la nuit, il reste éveillé jusqu'au petit matin, William sort enfin de cet hôtel, il est habillé en civil. Le lieutenant-colonel marche dans les rues de Dawn, il porte son Meitou derrière son dos. En plus de porter son épée, il est vêtu avec : un tricorne noir, une chemise bleue à rayure blanche, un gilet marron, un pantalon noir, des bottines marron, ainsi qu'un étui avec un pistolet à silex dedans.

Soma recommence sa traque, il se fait le plus discret possible, le jeune apprenti Ninja passe par des ruelles, par des toits, William ne le remarque pas, c'est un travail de professionnel. Le gradé se rend à Grey terminal, là-bas, il y rejoint les pirates qui ont subtilisé la "toile", ils discutent au milieu de nulle part, le sergent-chef prend des photos avec un Escargophone photographique. Storm se voit remettre la peinture, il part juste après, tout comme les pirates.

Shoga reçoit un appel d'Escargophone sur son navire, il décroche, c'est Ambrosias, elle lui dit où est sa position. Le Minks remercie son officier, puis il raccroche, un nouvel appel survient juste après, il s'agit de Soma. L'homme-renard décroche, "Allô." L'apprenti Shinobi explique la situation, "Je suis à Grey terminal, j'ai suivi William Storm comme vous me l'avez demandé, il a bien reçu la toile volée, maintenant il part, que dois-je faire ?"

L'épéiste poilu répond, "Ne fait plus rien, je suis déjà en route, je serai là dans quelques minutes." Le colonel fend les cieux à coup de Geppou, il s'approche rapidement de Grey terminal, "Je vais raccrocher, merci de ton aide." Il raccroche le combiné, l'Escargophone est mis dans sa poche de son kimono noir, l'homme-bête s'est habillé comme d'habitude : un kimono noir, un turban blanc, des sandales en bois, ainsi que sa veste de haut gradé.

Après quelques minutes de « vol », Shoga arrive à Grey terminal, il se pose discrètement dans les ruines, il se planque. L'homme-renard aperçoit au loin le lieutenant-colonel Storm qui tient la peinture entre son bras droit, ce qui prouve qu'il est bel et bien un menteur, un traître, un infâme voleur. L'homme-renard contact Ambrosias avec son Escargophone, "Je suis à Grey terminal, je vais m'occuper de Storm, faites attention à vous."

Le traître marche le sourire aux lèvres, il est content d'avoir cette œuvre d'art dans sa collection personnel, pour lui, c'est une bonne journée qui s'annonce. Subitement, Shoga surgit de derrière un amas d'ordures, il regarde le marin, l'autre est surpris de le voir ici. Il joue la comédie, "Wooh, le colonel Shoga, décidément on ne fait que se croiser... héhéhé." L'homme-bête dégaine l'immense épée «Take» de son fourreau, il place cette dernière devant lui.

William grimace, "C'est quoi ce délire, colonel, vous avez l'intention d'attaquer un collègue ?! C'est un acte de trahison envers la marine, vous savez ce que vous faites ?!" Shoga serre les dents, "Vous n'êtes qu'un traître, vous avez collaboré avec des pirates, j'en ai la preuve, ce tableau que vous transportez n'est qu'une banale reproduction, c'est un faux !" Le visage de « L'incorruptible » se met à pâlir.

Il pose le tableau par terre, il retire la toile, il l'examine. Il peut compter sur le sens de l'honneur de son adversaire pour faire ce genre de chose librement, avec un autre ennemi, le lieutenant-colonel n'aurait jamais pris le risque de baisser sa garde, il connaît la réputation du Minks. Après avoir examiné la toile de plus près, Storm se rend compte qu'il s'agit d'une réplique, il se met à bouillir de rage.


[Quête ] Deux pour le prix d'un ! Character-William-Halfbody

- Salopard de Minks, dis-moi où se trouve la vraie toile !


Shoga réplique avec assurance.


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- Il faudra me battre pour me faire parler !


Il dégaine son épée «Damoclès» de son fourreau, il est énervé, il veut trancher ce foutu renard pour l'avoir abusé. Les deux bretteurs se regardent, les deux ressentent de la colère envers l'autre, l'un pour avoir souillé le nom de la marine, et l'autre pour l'avoir trompé. La tension est palpable, les deux hommes tournent autour de l'un de l'autre, ils ne se lâchent pas du regard, subitement, ils se jettent l'un sur l'autre, leur épée s'entrechoque.

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海 軍

∆ Feat. Colonel Shoga ∆


La filature dura de longues minutes. Les voleurs avançaient lentement, sûrs d'eux, leur chef en tête. Quand ils sortirent de la ville, la traque devint plus difficile. Grey Terminal était un véritable champ de ruines et il n'était plus possible pour Ambrosias de demeurer en hauteur. Fort heureusement pour elle, les amas de gravats offraient malgré tout des couvertures satisfaisantes. Prudente, elle continua de suivre ses cibles d'un peu plus loin. Ils s’arrêtèrent finalement à un endroit qui n'avait rien de spécial en dehors du fait qu'il était plus dégagé que le reste du coin. Bien vite, la militaire comprit qu'ils attendaient quelqu'un ou quelque chose. Le temps lui donna raison quand le Lieutenant-colonel Storm fit son apparition. Cela n'avait absolument aucun sens, pourquoi faire l'échange ici à la vue potentielle de tous ? La jeune femme trouvait cela étrange. Après quelques banalités, Storm et le chef des pirates échangèrent la valise qui contenait le tableau. Les deux hommes s'enlacèrent brièvement et repartirent chacun de leur côté. Ambrosias ne savait pas lequel elle devait suivre, par chance, le Colonel la contacta pour lui expliquer qu'il s’occupait de Storm. Ni une ni deux, elle reprit donc sa poursuite. Les voleurs allaient à présent en direction du sud. Même s'il n'y avait plus de port par là, il n'était pas exclu que leur navire se trouve amarré illégalement le long de la côte. Après dix minutes, le groupe s'arrêta, puis repartit subitement sans le chef. Ce dernier s'assit sur un petit tas de gravats, alluma sa pipe et se tourna en direction de la militaire.


« Montrez-vous, tout cela devient ridicule. »


Il n'avait pas l'air inquiet d'être suivi, pire, il l'avait visiblement remarqué sans trop de problèmes. Lentement, Ambrosias se dévoila, la main posée sur le manche de son sabre.


« Depuis quand l'avez vous compris ?


- Après notre départ de l'immeuble. Je suis un professionnel, je sais lorsqu'on me traque.


- Pourquoi avoir fait comme si de rien était dans ce cas ?


- Parce que vous ne faites pas le poids, soldat, retournez chez-vous.


- Vous savez bien qu'il n'en est pas question.


- Comme vous voudrez. »



L'homme était calme, bien trop calme. Tandis qu'elle l'analysait, la jeune femme remarqua qu'il portait une arme singulière. La détaillant rapidement, elle ne tarda pas à comprendre qu'il s'agissait du meitou Cœur d'Acier. Cette arme avait appartenu au lieutenant-colonel Kaisar avant qu'il ne soit tué. Son tueur étant connu, cela voulait dire que l'homme face à elle n'était autre que le capitaine pirate Kobayashi Makoto. Il n'était effectivement pas à prendre à la légère. Sortant lentement sa lame de son fourreau, Ambrosias avança de quelques pas. L'homme prit une dernière bouffée de tabac et posa délicatement sa pipe longue sur une pierre avant de se lever à son tour. Ne lui laissant pas le temps de dégainer, la militaire tendit son bras gauche et une corde se rua vers lui pour saisir son bras sur le point de s'emparer du meitou. Entravé dans son mouvement, l'homme chercha à forcer mais n'y parvint pas. Alors qu'Ambrosias approchait pour le trancher de son sabre, elle vit son adversaire enflammer la peau de son bras. La corde s’embrasa rapidement et retomba mollement au sol. Libre, l'homme attrapa le manche de son arme et se protégea du coup du lieutenant. Il était rapide, cela ne faisait aucun doute. Les deux opposants échangèrent plusieurs coups avant de reculer pour se jauger. Profitant de cet écart, Ambrosias prit son pistolet et tira en direction de l'homme. Ce dernier esquiva, passa sa défense et lui donna un uppercut qui la fit légèrement décoller su sol avant qu'elle ne s'écroule misérablement dos contre terre. Le souffle brièvement coupé, la jeune se tourna sur le côté par réflexe pour éviter d'être embrochée par Cœur d'Acier. Son coup raté, Makoto en profita pour lui donner un violent coup de pied dans les côtes, accentuant un peu plus sa douleur. Comme elle n'arrivait pas se dégager, le pirate saisit la jeune femme par les cheveux et l'envoya voler quelques mètres plus loin. Voyant l'homme revenir à la charge, elle tenta de le faire tomber avec ses cordes, mais une fois encore, il se servit du feu pour se libérer. La suite alla ensuite très vite. Ambrosias tenta de gêner la ruée du forban avec son sabre mais ce dernier para le coup violemment avant de percer sa défense une fois de plus. La pointe de son meitou vint se loger dans l'épaule droite de la jeune qui laissa échapper un râle de douleur. Avec l'énergie du désespoir, elle se jeta dessus et vint heurter le haut de son crâne sur son menton.


« Aie. » dit-il simplement.


Essuyant avec le dos de sa main un léger filet de sang, il revint à la charge et enchaîna Ambrosias avec plusieurs coups enflammés. La militaire se retrouva face contre terre à manger la poussière. Difficilement, elle chercha à s'emparer de son pistolet mais le pirate lui écrasa la main avec ses getas.



« Je suppose que nous en avons terminé.


- Tu peux rêver, j'en ai pas fini avec toi !


- Eh bien moi si, adieu. »



Hurlant de rage, la jeune femme l'insulta et lui demanda de revenir. Elle ne supportait pas de perdre, plus encore d'être ainsi humiliée par un vulgaire pirate. Il était hors de question qu'il s'en tire à si bon compte. Le Colonel comptait sur elle, elle ne pouvait pas lui faire défaut. Le corps endolori et son épaule en sang, elle se redressa comme elle pouvait pour prendre appui contre un tas de gravats. De l'intérieur de son tailleur elle sortit son escargophone et contacta le sergent-chef Paracchini, toujours à bord du Placide.


« Levez l'ancre et hissez rapidement les voiles, les pirates que nous traquons doivent certainement se trouver au mouillage quelque part au sud de Grey Terminal. Faites vite ! »


Dario collationna l'ordre et affirma se mettre rapidement en route. Blessée, Ambrosias fit rapidement le point sur l'état de son corps. Après une rapide palpation, elle estimait que son flanc était certes fragilisé mais qu'elle n'avait aucune côte cassée. Son épaule était plus préoccupante en revanche. Malgré tous ses efforts, bouger le bras droit était bien trop difficile. Elle y parvenait à peu près, mais la douleur était immense et elle préférait s'en abstenir. Sortant sa trousse de premiers secours, elle nettoya rapidement la plaie et y posa un bandage avant de mettre son bras en écharpe. N'ayant guère le temps d'en faire plus, la vétérinaire se releva. Ses effets personnels ramassés, elle se lança à la poursuite du pirate et de ses hommes.



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Combat d'épée

Les deux officiers de la marine s'échangent de simples coups d'estoc, afin de se jauger l'un l'autre, Shoga et William aiment relever les défis, et combattre un adversaire ayant la même puissance, ou presque, en est un bon exemple. Le Minks pare les coups avec son Meitou, l'épée bâtarde de l'homme-bête est assez résistante pour supporter les coups de l'épée de Storm, bien qu'elle soit d'un rang inférieur à celle du lieutenant-colonel. Storm se meut assez rapidement, il est très agile, il ne commet aucune faute dans ses déplacements. Storm n'est pas un amateur, c'est un épéiste qui a mérité son Meitou, il pourrait même surpasser la maîtrise du colonel.

Le colonel reste attentif, il est concentré, il ne permet aucune erreur de sa part, la manière dont il tient son épée, ses déplacements, ses stratégies pour faire tomber l'ennemi, tout ça doit être parfait. La moindre erreur de la part d'un des deux bretteurs serait mortelle, le plus dur dans ce genre de combat, un combat d'épéiste, n'est pas le combat en soi, même s'il est très rude. C'est avant tout une épreuve mentale, l'épéiste doit rendre son esprit aussi aiguisé que sa lame… Il est naturel de ressentir de l'admiration envers un bretteur de talent, même si celui-ci n'est qu'une pourriture, Shoga redoute ce moment, le moment où il va devoir choisir entre l'admiration et le dégoût.

William décide de passer aux choses sérieuses, "Hé, le renard, tu bouges bien pour un bureaucrate… Ça te dit de se battre pour de vrai ?" Dit-il en croisant le fer avec son adversaire. Le Minks contre un coup d'estoc vers son plexus avec la lame de son épée à double tranchant, "Pourquoi pas, ça me lasse de me retenir. J'ai envie de voir si la réputation de Damoclès n'est pas usurpée." Les deux bretteurs s'entrechoquent leur lame en même temps l'une contre l'autre, leur visage est proche, Shoga pourrait aisément le défigurer avec ses crocs, mais ce ne serait pas loyal, car oui, ce combat est loyal.

Subitement, les deux hommes font un bond de plus de cinquante mètres loin l'un de l'autre, Storm retire son tricorne, il le jette dans les ordures, "Il ne ferait que me gêner." Shoga retire son manteau de gradé où dessus est écrit "Justice", il le dépose sur une colonne d'ordure, "Oups, je n'aurais pas dû le balancer ici... bon, ce n'est pas grave, à mon retour, je demanderais au commandant Shujin de faire une petite lessive." William ricane, "Parce que tu crois qu'il y aura un retour ?" L'homme-bête sourit, "Bien sûr, je ne vois pas qui pourrait m'en empêcher." Le corrompu s'énerve, "Putain de merde, il se fout de ma gueule !" Les deux hommes se lancent un regard provocateur.

Un silence s'installe, il ne dure que quelques secondes, mais ces secondes paraissent être une éternité pour eux. L'ambiance est tranquille, c'est calme, comme s'il n'y avait aucun combat. Shoga est heureux d'affronter un épéiste comme lui, "C'est calme, lorsque deux épéistes de haut niveau s'affrontent, c'est à chaque fois pareil... ce calme qui précède la tempête." Storm vole la réplique de son Alter ego, "C'est aussi paisible que dans une forêt vierge, il n'y a plus rien qui compte à part notre duel, plus rien qui compte à part notre honneur, plus rien qui ne compte à part le dénouement final."

Le Minks s'amuse, "Vous êtes sûr de savoir ce qu'est l'honneur ?" L'autre ne se laisse pas faire, "Mon honneur m'interdit d'être le toutou du gouvernement, j'ai ma fierté." Soudainement, les deux bretteurs foncent l'un vers l'autre, ils tendent leur épée, ils ne disent rien. Ils ne poussent même pas un cri pour se donner du courage, non, ils refusent de faire offense à l'adversaire qui met sa vie en jeu, ils refusent de l'humilier en prétendant qu'il n'est pas courageux. Le choc arrive, les deux Meitou se percutent, une légère onde de choc se manifeste durant l'altercation, les débris se trouvent autour sont brièvement repoussé. Les deux hommes y vont à fond, ils ne retiennent pas leur coup, c'est un affrontement titanesque qui se passe à Grey terminal, heureusement que la zone du combat, comme celle de la transaction, est aujourd'hui déserte.

Storm avait tout prévu, le vol, la zone déserte, la transaction, le vol, et même l'arrivée de quelques marines pouvant se montrer gênant... mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est bel et bien l'altercation avec Shoga, ni même son arrivée à Dawn, le lieutenant-colonel est agacé. Il veut faire la peau à cet enfoiré qui connaît la vérité, s'il l'élimine, il pourrait reprendre ses magouilles comme à son habitude. Ça fait des années qui grugent le gouvernement mondial en se servant de lui pour renseigner ses amis les pirates... et de son frère, leur capitaine. Les deux marines s'échangent des coups, Shoga envoie un barrage avec la pointe de son épée, barrage qui est bloqué par la surface de l'épée de Storm. Les coups échangés sont rapides, précis, agiles, ce n'est pas un combat anodin que tout le monde peut suivre.

Les rôles s'inversent, c'est Storm qui attaque, le Minks se défend. William agite Damoclès autour de lui, il crée une sphère impénétrable, c'est une défense ainsi qu'une offensive simultanément, ce qui impressionne l'homme-bête. Ce dernier recule en bloquant chacun des coups de l'ennemi avec l'entièreté de sa lame. William ne plaisante plus, il veut trancher ce petit con de Minks, mais Shoga n'a pas l'intention de laisser un traître l'emporter, non, c'est son honneur de Bushido et de marin qui est en jeu. L'homme-renard assène un coup d'estoc direct, sa lame est bloquée par celle de Storm, ce qui met fin à la sphère, le combat reprend. Le colonel avance, il frappe à divers endroits, il donne des coups d'estoc, il frappe à l'horizontale, à la verticale, il est partout... mais son adversaire fait exactement comme lui, ce qui immobilise les deux bretteurs.

L'homme-renard voit une opportunité qui se présente à lui, même si elle est infime, même si ce serait du suicide de tenter de la saisir... il faut le faire. Avec la pointe de Damoclès, Storm frappe Shoga, celui-ci bloque le coup avec la lame de son épée bâtarde, il a bloqué le coup du côté non-tranchant de la lame de Damoclès. William est surpris, le colonel a su déceler la faiblesse du Meitou, si le lieutenant-colonel est pris au piège, ce n'est pas à cause de lui, mais bien de la confection de son épée qui ne possède qu'un côté tranchant. Le traître ne peut plus rien faire, s'il n'y avait pas la lame de Shoga, il pourrait planter le bout de son épée dans le crâne du colonel, il est assez proche pour ça. Storm ne cède pas à la panique, il tient sa lame avec ses deux mains, il lâche le manche avec la main droite.

Il agrippe le pistolet à silex dans son étui du côté droit, Shoga fait de même, il lâche le manche de son épée avec la main gauche, leur réaction est simultanée. Le renégat tente de tirer dans le visage du Minks, ce dernier attrape la main droite de son adversaire, il dévie le tir de justesse, tout est clair pour le colonel. Son regard devient dur, très dur, on dirait celui d'un loup prêt à dévorer sa proie, "Votre sens de l'honneur est flexible, lieutenant-colonel !" Durant un instant, Storm William doute de lui, il a peur de mourir, il sent que le Minks pourrait lui arracher la gorge avec ses crocs. Shoga lui met une baffe avec le revers de la patte gauche, cette baffe étant chargé à l'électro, Storm la sent passer. Il arrive à se libérer, Il recule de quelques pas, sa lèvre inférieure saigne, il tient toujours son Meitou, Shoga est trop en colère pour le laisser reprendre ses esprits.

Avec l'épée "Take", il crée une lame qui fonce sur Storm, celui-ci est encore légèrement sonné par la baffe d'électro, mais il a tout de même le réflexe de se protéger avec son Meitou, la lame d'airs repousse violemment l'homme, il tombe à terre, la lame transperce une montagne d'ordure juste derrière William, un trou béant défigure la montagne, celle-ci n'étant plus stabilisée, elle s'écroule sur Storm. Le colonel se tient sur ses gardes, et pour cause, le lieutenant-colonel pète un câble, il échappe de l'amas d'ordures avec un Soru mêlé avec un Geppou. Il halète, il est recouvert de plaie infime, "Fils de... tu vas voir, je vais te le faire payer !"

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海 軍

∆ Feat. Colonel Shoga ∆


Alors qu'Ambrosias continuait de courir aussi vite qu'elle le pouvait en direction du sud, elle entendit après une vingtaine de minutes plusieurs coups de canon. Pour elle, il était clair qu'il s'agissait du Placide et qu'il venait de faire feu sur le navire pirate. Les coups ne cessèrent pendant plusieurs longues minutes. Tous semblaient venir d'abord du même type de canons, des vingt-quatre livres de ce qu'elle entendait, puis peu à peu, une réponse se fit entendre. Timide, certes, mais tout de même présente. La mâchoire serrée, la jeune femme priait pour que ses hommes s'en sortent bien. Quand elle arriva finalement sur la côte, elle trouva face à elle un spectacle réjouissant. En mer, son bâtiment menait la vie dure aux navires des pirates. Ce dernier était en feu, tanguait dangereusement sur son bâbord et l'un de ses mâts avait été brisé. Le Placide semblait avoir également souffert de la bataille mais dans des proportions bien plus tolérables. S'arrêtant quelques instants pour souffle, Ambrosias laissa un sourire lui échapper. Ses hommes en ayant terminé avec l'attaque en mer, ils firent de nouveau parler la poudre, en direction de la trentaine de pirates interdits qui regardaient leur embarcation en péril. Malheureusement, si quelques victimes furent à déplorer, la précision des marins n'était pas assez bonne pour qu'ils puissent tous les exterminer. Reculant vers les terres, ils ne manquèrent pas de tomber sur un lieutenant déterminé à ne pas les laisser passer. La bande s'arrêta et laissa son chef s'avancer tandis que les hommes du Placide mettaient des chaloupes à la mer.


« C'était un coup bas, soldat.


- Vous n'irez nulle part à présent.


- Vous croyez ?


- Votre navire rejoindra bientôt le fond d'East Blue, c'est fini pour vous et votre bande, rendez-vous.


- Très convainquant venant de la part d'une pauvre militaire estropiée. Ceci étant, je ne suis pas d'accord avec vous, je vois pour ma part un beau patrouilleur qui n'attend qu'à être détourné. Cette île ne verrait pas ma fin ni celle de mes hommes.


- Assez discuté.


- Je suis bien d'accord. Me donnerez-vous votre nom avant que nous n'en finissions ?


- Lieutenant Ambrosias.


- Capitaine Kobayashi Makoto. »



Les mots prononcés, le forban dégaina Cœur d’Acier. Cette fois, son regard trahissait son envie d'en finir. Il ne jouait plus, ni n'essayait de se débarrasser gentiment d'une gêneuse, il était résolu à tuer, tout comme celle qui lui faisait face. Les deux adversaires se firent face quelques instants, se jaugeant une fois de plus l'un l'autre. Ambrosias savait qu'elle était diminuée, mais il était hors de question qu'elle perde une fois encore. Basse sur ses appuis, elle attendit que l'homme ne vienne à elle. Makoto ne pouvait se permettre de perdre du temps, ce qui n'était pas le cas de la militaire. D'ici quelques minutes, ses hommes atteindraient le rivage et viendraient lui prêter main forte. Le pirate savait qu'il devait s'en débarrasser pour ne pas avoir à combattre sur deux fronts à la fois et pouvoir lever les voiles rapidement après l'avoir tué. Une première passa d'armes débuta. Le borgne avait nettement l’avantage sur son adversaire. Revenant à la charge, il parvint à passer sa défense mais ne la toucha que superficiellement au flanc. Malgré la douleur, la jeune femme garda au mieux son sang-froid. Elle attaqua mais ne toucha pas. Quand le pirate revint de la même manière, elle se décida à souffrir pour le toucher plus durement. Lui permettant d'entailler une fois encore son flanc gauche, elle put casser la distance qui les séparait. Se jetant sur lui comme une forcenée, elle vint heurter son menton avec le sommet de son crâne. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, elle laissa une corde s'échapper de sa manche pour s'enrouler autour du manche du meitou de Makoto. Sautant subitement en arrière, elle désarma l'homme. Laissant tomber son sabre, elle prit Cœur d'acier à pleine main.


« Pas mal. Pas mal du tout, mais si vous n'y voyez pas d'objection, je vais reprendre ce qui est à moi. »


Se servant de son kimono, l'homme essuya un filet de sang qui venait de se mettre à couler depuis sa bouche. N'ayant visiblement pas l'air désespéré d'avoir perdu son arme, il se mit en position de combat, levant les bras au niveau de sa tête. Serrant fermement le meitou entre ses doigts, Ambrosias eut l'impression que quelque chose en lui communiait avec elle. Il était évident pour elle que cette arme était particulière. Voyant le pirate foncer vers elle, la militaire tendit le bras et posa son doigt sur la détente. D'une légère pression, elle tira une balle vers l'homme. Ce dernier esquiva difficilement mais parvint à creuser l'écart entre eux. Alors qu'il armait un direct du gauche, son bras s'enflamma. Prise de court, la jeune femme bloqua le coup avec le plat de son arme et recula de plusieurs pas. Après plusieurs tentatives, elle parvint finalement à lui tirer dessus et toucha l'une de ses cuisses. Le pirate s'arrêta pour appuyer sur sa jambe. Rapidement, ses hommes commencèrent à manquer de confiance en leur capitaine et décidèrent de se joindre aux hostilités. Un peu plus d'une vingtaine d'hommes levèrent leurs armes à feu sur la jeune femme. Grimaçant, elle réussit à s'enfuir de justesse en se projetant vers un arbre grâce à l'une de ses cordes. Tant bien que mal, elle rampa pour se cacher derrière le tronc et éviter les balles.


« Cessez le feu ! Elle est à moi, n'avez-vous aucun honneur ? »


Les pirates baissèrent leurs pistolets et fusils. Aucune ne semblait vouloir se frotter au capitaine. Makoto se mit à avancer en direction de la militaire quand de nouveaux coups de feu retentirent. Les hommes du Placide étaient arrivés. Fusils à la main, ils étaient bien décidés à aider leur supérieure. Menés par le sergent-chef Paracchini, ils étaient bien plus déterminés que les forbans. Le capitaine voyant ce qu'il craignait d'arriver, il se rua vers Ambrosias pour rapidement pouvoir ne plus se concentrer que sur un front. Malheureusement pour lui, une fois encore, cette dernière temporisa au mieux. Après quelques minutes, les coups de feu cessèrent progressivement et les pirates toujours en vie se rendirent. Leur chef n'était pas d'accord avec cela. Alors engagé au corps-à-corps avec le lieutenant, il lui envoya un terrible coup de pied enflammé en plein torse. Ambrosias tombée par terre, le capitaine pirate se retourna pour aller terrasser plusieurs de ses soldats. Bien vite, Dario se mit sur son chemin pour protéger ses hommes. Le sergent-chef ne faisait guère le poids, mais il permit de donner du temps sa cheffe. Ambrosias leva Cœur d'Acier, prit une grande inspiration et tira sur Makoto. La balle vint le toucher dans le dos et le secoua violemment. Profitant de cette belle occasion, Dario lui asséna une série de jabs en plein visage. Une fois le capitaine pirate tombé à terre, le sergent s'écharna longuement dessus. Il avait beau être moins fort, il était déterminé et ne tarda pas à mettre son adversaire hors d'état de nuire.


« Stop. » ordonna la jeune femme avant que le capitaine ne perde la vie.


Ambrosias n'était pas du genre à être clémente. Habituellement, elle prenait même du plaisir à tuer les pirates sur lesquels elle tombait. Pourtant, aujourd’hui, elle décida d'épargner cet homme. Le capitaine Kobayashi l'avait lui même épargné une demie-heure auparavant. S'approchant de l'homme qui faisait dorénavant peine à voir, elle lui passa les menottes.



« Nous sommes quittes.


- V... Vous êtes... une femme d'honneur.


- Silence à présent. »



Complètement épuisée, la militaire s'écarta de quelques mètres et s'effondra contre un rocher. L'adrénaline s'en allant rapidement, elle commença à sérieusement souffrir de toutes les blessures qu'elle venait de subir. Dario s'approcha et s'empara de la trousse de premiers soins dans son dos. Même s'il n'était pas expert en la matière, il commença à faire ce qu'il pouvait pour elle. Fermant les yeux, Ambrosias se concentra sur sa respiration. Elle avait réussi, elle avait mis la main sur le pirate responsable des vols. Il n'y avait plus qu'à espérer que le Colonel Shoga s'en sorte lui aussi. D'une main fébrile, elle sortit un cigare de sa poche et le porta à ses lèvres. Après tout ça, elle méritait bien un peu de réconfort.



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Le meilleur des deux

Les deux hommes continuent d'échanger des passes d'armes, tout en utilisant le Geppou et le Soru, seuls les initiés peuvent suivre ce genre de combat… Shoga se donne à fond, tout comme Storm, leurs passes d'armes se déroulent aussi bien que sur terre que dans les airs, laissent derrière eux le bruit du fer qui s'entrechoque. William se rapproche le plus possible du Minks, celui-ci se contente d'envoyer des lames d'airs pour jauger les réactions de son adversaire.

Storm se meut dans les airs en mêlant Geppou et Soru, il esquive chacune des lames, ces dernières fend un peu plus le paysage à chaque action ratée. Le Minks augmente la cadence, ses mouvements deviennent de plus en plus vifs, tout comme ceux du lieutenant-colonel, il décide de riposter avec ses propres projectiles d'airs. Les attaques se contrent l'une l'autre, aucun des deux sabreurs ne lâchent prise.

Après une bonne trentaine de secondes à se jauger l'un l'autre par le combat à distance, ils se stoppent simultanément, puis ils foncent l'un sur l'autre pour continuer leur affrontement au combat rapproché. Leur vitesse est fulgurante, les jambes musclées du Minks lui donne un léger avantage en termes de vitesse sur l'humain, ce qui lui permet d'avoir une seconde d'avance.

Shoga donne un coup d'estoc en direction du plexus de William, ce dernier se voit condamné s'il ne fait rien, il crée une lame d'air qui explose devant, l'explosion devient la rotation de l'épéiste, ce qui le fait tournoyer sur lui-même. Grâce à cette rotation, il bloque avec sa lame la pointe de l'épée de son adversaire, il vient de se sauver la vie in extremis, ce qui le fait pester intérieurement.

L'homme-renard est toujours dans sa lancée, le traître frappe son ennemi dans le dos avec son poing gauche, un coup renforcé au Tekkai movible. Shoga s'écrase violemment dans une montagne de déchet après en avoir précédemment traversé trois autres, Storm halète, il est fatigué, "Putain... il est doué. Ce combat n'est pas de tout repos, un seul moment d'inattention me serait fatal, je suis trop fougueux, il faut que je me calme."

Le colonel sort des ruines, ses vêtements sont déchirés, son corps est couvert de plaies. Le renard se met à sourire, "Hahaha… Ce combat est le plus rude de tous les combats de bretteur auquel j'ai pu participer, j'aimerais continuer notre joute, mais c'est impossible, je dois conclure ici." Shoga est aussi fatigué que William, c'est pour cela qu'il joue son atout, sa dernière carte.

Storm plane dans les cieux, il est attentif, "Je vois, moi aussi, je vais donc devoir en finir !" Le lieutenant-colonel se redresse comme un piqué tout en prenant appui sur l'air, il brandit son épée devant lui, celle-ci s'enflamme grâce à la volonté de son possesseur. Le colonel lève sa lame en direction de Storm, tout d'un coup, le corps du renard se met à scintiller comme de mille feux, il est recouvert d'électro, l'électricité se transfère à sa lame.

Les deux hommes sourient, ils sourient comme deux idiots, ils savent que l'un d'eux va périr, mais ils ne savent pas qui, ils espèrent que ce soit l'ennemi. Shoga prononce ce qui pourrait s'avérer être ces dernières paroles, "Je remercie la voie du Bushido de m'avoir permis de vivre honorablement." William prononce aussi ce qui pourrait être ces dernières paroles, "Je remercie ma vie d'escroc de m'avoir permis de vivre dans le luxe."

Les deux sabreurs se jettent l'un sur l'autre, Shoga utilise le Geppou et le Soru, tout comme Storm, les deux sabreurs poussent un cri grave. Ils rentrent en collision, le colonel et le lieutenant-colonel s'éloigne l'un de l'autre après s'être tranché mutuellement en continuant leur route. Shoga et William retombent au sol, le Minks s'écrase comme un boulet de canon, il halète, il souffre, son flanc droit est blessé, sa plaie est calcinée.

William retombe sur ses jambes, il a une grande plaie au torse, il tient celle-ci, il halète, il a mal. Shoga peine à se relever, il regarde son Meitou, ce dernier est brisé, sa lame est sectionnée en deux. Le lieutenant-colonel titube vers son adversaire en se tenant sa blessure, il crache du sang, ses yeux sont repeints d'un rouge écarlate magnifique, il n'y a plus aucun espace blanc dans ces derniers.

Son épée lui sert de canne, il grommelle, il veut achever le Minks, de toute façon, même s'il a gagné ce combat, Storm sait très bien qu'il va mourir dans quelques secondes… Il arrive devant Shoga, il le regarde, il lève son épée de toutes ses forces pour empaler le renard, mais il a trop fait d'effort, son cœur s'est arrêté juste à temps pour sauver le colonel, le corps de William tombe dans un amas d'ordures.

L'homme-bête sait qu'il a gagné ce combat uniquement par usure, s'il avait directement commencé par le duel final, ce serait Shoga qui serait à la place de William, le colonel se relève tant bien que mal, il regarde Take qui est brisé. Il jette un coup d'œil sur Damoclès, le Minks l'arrache des mains encore chaudes de son défunt adversaire, "Notre duel était inévitable, au moins tu as pu mourir dignement."

Le renard range Damoclès dans son fourreau qu'il a pris sur le corps de Storm, il remplace sa lame brisée par celle de Storm, il lui reste assez de force pour passer un appel par Escargophone. Il ramasse sa cape où est écrit "Justice" au dos, puis il sort l'Escargophone de sa poche, il contacte le sergent-chef Soma, il lui demande de venir le chercher avec l'intrépide ainsi que le corps de William.
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海 軍

∆ Feat. Colonel Shoga ∆


Les hommes du capitaine Kobayashi étant tous morts lors de la bataille, il fut le seul à être emmené à bord du Placide. Comme la jeune femme était particulièrement mal en point, Dario et un autre marin l'aidèrent à monter dans la chaloupe puis sur le navire. Une fois rapatriée sur son bâtiment, le sergent-chef Paracchini prit les rênes et leva les voiles en direction du port. Une fois amarrés à l'un des quais réservés à la Marine, les soldats d'Ambrosias la conduisirent au QG de l'île. Il était important qu'elle soit prise en charge rapidement et pas qu'elle reçoive simplement les premiers soins. Sur place, on l'emmena dans ce qui servait d'hôpital militaire et un médecin s'occupa rapidement d'elle. Elle eut droit à un peu de sang, de nombreux points de suture et quelques calmants pour la douleur. Complètement vidée de son énergie, elle tomba de sommeil à peine laissée seule dans la chambre. Le lendemain, quand elle se réveilla, le corps terriblement endolori, quelle ne fut pas surprise de voir le Lord Mistoltin à son chevet.


« Vous avez réussi. »


L'homme avait avec une lui et grande corbeille de fruits qu'il posa sur la petite table de la chambre. Son large sourire réchauffa le cœur le jeune femme qui tenta assez misérablement de se redresser avant d'abandonner cette idée.


« Le Colonel Shoga a lui aussi été victorieux. Vous faites la une des journaux locaux: deux officiers zélés mettent fin à un trafic d'envergure impliquant le célèbre capitaine Kobayashi Makoto et le très respecté lieutenant-colonel Storm. Vous avez fait sensation.


- Comment va le Colonel ?


- Plutôt bien, il est ici lui aussi. Son combat ne l'a pas laissé indemne mais c'est un Mink, il sait encaisser vous savez.


- Bien. Merci.


- Merci ? Vous rigolez j'espère ? Merci à vous oui ! Sans vous, ces hommes auraient un jour ou l'autre décidé de s'en prendre à moi. Non seulement vous m'avez tiré une énorme épine du pied, mais vous avez aussi servi avec bravoure le Gouvernement Mondial.


- Je n'ai fait que mon travail.


- Permettez-moi d'en douter. C'est vous qui avez poussé le Colonel à quitter sa base d'Orange pour venir ici orchestrer ce coup de filet. Vous avez fait bien plus que votre travail. Croyez-moi, je ne suis pas prêt de l'oublier.


- C'était la chose à faire.


- Certainement, mais je suis bien content que vous ayez pris cette décision. Je vais devoir vous laisser à présent. Rétablissez-vous bien, Ambrosias. »



Émue, la vétérinaire ne répondit pas. Silencieuse, elle regarda l'élu de son cœur quitter la pièce. Une fois parti, elle observa les magnifiques fruits qu'il avait apportés en commençant à se dire qu'elle avait effectivement assez faim. Malheureusement trop faible pour les préparer à ce moment précis, elle ferma les yeux et reposa la tête sur son oreille. C'est alors que la porte s'ouvrit à nouveau, quelques minutes plus tard.



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Un repos bien mérité

Le colonel se réveille dans une chambre d'hôpital, il ouvre les yeux, il se redresse légèrement, sa plaie récemment recousue lui fait mal. Il retire la couverture du lit, il soulève le haut de son pyjama bleu rayé, il constate qu'il a un immense pansement. Shoga regarde autour de lui, il se rend compte qu'il est dans une chambre d'hôpital, il y a un panneau qui dit de ne pas faire de bruit dans l'hôpital.

Un médecin fait son entrée, il rend visite au colonel, il tient les résultats de l'homme-bête dans les mains. Il s'avance vers lui en compagnie d'une infirmière, "Ha, vous êtes enfin réveillé... alors, comment vous sentez-vous ?" Le Minks souffle, "J'ai encore un peu mal." Le médecin consulte les résultats du grand blessé, "Hum... c'est normal, c'est normal. Oh, mais dis donc, c'est que c'est un grand bonhomme qu'on a là, bah oui, un grand monsieur." Shoga ne comprend pas pourquoi il lui parle comme à un gamin.

"Heu..." Le médecin frappe à répétition sur ses cuisses avec ses paumes, "Mais qui c'est le pépère, hein, qui s'est le pépère ?!" Le colonel se tourne vers l'infirmière, "Qu'est-ce qui lui prend ?" L'assistante sort un os en caoutchouc de sa blouse, elle presse le jouet, il fait du bruit. Le docteur lis les résultats, "Le pépère, il a encore besoin de repos, hein, le pépère, il est malade, il a mangé trop de chocolat, hein... il va faire un gros dodo après avoir pris ses jolies pilules rouges." Dit-il en agitant une boite de médicament, Shoga se cache le visage avec sa couette, il ne comprend pas.

Le toubib lui explique que ses médicaments vont l'aider à guérir plus vite, il laisse la boite de médicament sur la table de chevet, "Bon, la pâtée du gentil chien-chien ne devrait pas tarder à arriver." Le docteur sort de la chambre avec l'infirmière, Shoga grogne, "C'est quoi cet hôpital, ils n'ont jamais vu de Minks ou quoi ?" Eh bah, oui, c'est la première fois que le toubib s'occupe d'un Minks, tout comme l'infirmière, du coup, ils ne savent pas comment s'adresser au marine. Shoga prend ses médicaments, sa nourriture lui est apportée, il reprend des forces.

Le Minks demande à une autre infirmière qui vient débarrasser son repas où se trouve le lieutenant Ambrosias, l'autre lui indique le numéro de sa chambre, le colonel la remercie. Il se lève, il marche avec une béquille en bois calée sous le bras droit, il ne doit pas prendre appui sur le flanc gauche, c'est là où se trouve la plaie. Il tapote à la porte de la chambre du lieutenant, il ouvre cette dernière, il n'allait pas attendre deux ans derrière la porte. Il salue son officier, il s'approche d'elle, "Oh, je vois que vous avez survécu, ça me fait plaisir."

Le renard s'assit sur une chaise à côté du lit de la balafrée, "Vous avez l'air d'en avoir bavé, ce combat n'a pas dû être de tout repos, vous en avez fait quoi de votre adversaire ? Malheureusement, le mien n'a pas survécu, William Storm a succombé à ses blessures avant qu'il n'ait eu le temps de me porter le coup fatal. En vérité, c'est lui qui a remporté ce combat, j'étais à sa merci, s'il n'était pas tombé, je serais mort… Mais ne vous inquiétez pas, j'ai pu lire le journal d'aujourd'hui, on dirait que les photos que Soma à prises ont finalement été publiées." Dit-il en souriant.

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海 軍

∆ Feat. Colonel Shoga ∆


Ambrosias fut agréablement surprise de voir que son supérieur venait lui rendre visite. Comme l'avait expliqué Althias un peu plus tôt, il avait effectivement été lui aussi lourdement blessé mais semblait bien mieux s'en tirer que sa collègue humaine. Parfois, la jeune femme enviait la résistance légendaire des Minks. Du mieux qu'elle le pouvait, elle se redressa dans son lit pour se tenir convalescent face à Shoga. Avec difficulté, elle lui rendit son salut avant de se relaisser tomber contre le matelas. Mieux valait qu'elle économise ses forces pour guérir plus rapidement. Grimaçant, elle put enfin constater de ses propres yeux le récit des exploits de la 473ème division dans la presse. Même si d'un côté elle se moquait bien de savoir que les gens étaient au courant, elle se félicitait tout de même d'avoir droit à une minute de gloire, bien qu'elle soit essentiellement destinée au Mink.


« Le capitaine Kobayashi est toujours en vie. À l'heure où nous parlons, je pense qu'il est déjà en direction du bagne de Tequila. »


Délaissant son attention des journaux, elle s'enfonça dans le lit. Il n'était pas habituel qu'elle laisse des pirates en vie et Shoga le savait bien.


« Il m'a épargné durant notre premier affrontement. Il avait gagné, j'étais à sa merci, mais il a décidé de me laisser en vie. La simple idée de me sentir redevable envers un pirate me rendait folle de rage... J'ai pensé que si je lui rendais la pareille, nous serions à jamais quittes. »


Honteuse sans trop savoir pourquoi, la jeune femme détourna le regard. Elle avait envie de fumer et de sortir de cette chambre oppressante. Elle n'aimait pas les hôpitaux, elle les détestait même depuis son long séjour après qu'elle eût été grièvement brûlée. Ces endroits lui rappelaient sa propre souffrance et la mort de sa mère. Tout pour se sentir en joie en somme. Comme elle avait faim, elle proposa au Colonel de se servir dans la corbeille de fruits s'il acceptait de lui en préparer quelques-uns. Le renard géant accepta bien évidemment et les deux militaires mangèrent ensemble avant que le gradé ne prenne finalement congé de sa subordonnée.


Une semaine plus tard, Ambrosias était suffisamment remise pour enfin quitter son lit. Sans se faire prier, elle se pressa de fuir l'hôpital pour retourner sur son bâtiment le bras droit en écharpe et le meitou Coeur d'Acier sous le gauche. Le Colonel étant un homme d'honneur attaché à ses hommes, il avait refusé de quitter Goa sans la jeune femme originaire de Tanuki. Aussi vite qu'elle le pouvait, Ambrosias rejoignit le port et se présenta au Mink pour lui dire qu'elle était fin prête à partir. Un peu moins d'une heure après cela, l'Intrépide et le Placide levaient l'ancre pour faire voile vers Orange. Ils ne le savaient pas encore, mais la tranquillité de leur petite île était sur le point d'être durement perturbée...




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