Un Marché Douteux
Présent
✘ Quête Solo – Partie 1
✘ Quête Solo – Partie 1
Le soleil était au beau fixe, trônant fièrement dans le ciel du Royaume de Bliss, traversé par des oiseaux chantants et des nuages desquels je m’amusais à imaginer des formes. J’étais allongé sur le dos, les mains derrière la tête en profitant de la chaleur. De loin, on aurait dit que j’étais allongé dans l’herbe sur une petite colline, mais de près on se rendait compte que l’herbe sous moi était d’un vert différent, trop clair pour être naturel. En réalité, ce n’était pas de l’herbe, mais le dos de Borat qui s’était enfouit sous terre. La démonstration m’avait tout d’abord surpris, comme ce cochon géant l’avait déjà fait en nageant malgré son immensité. Naviguer sur son dos était un réel plaisir, bien que la navigation n’était pas toujours évidente, Borat n’en faisait parfois qu’à sa tête. Cependant, je m’étais rendus compte qu’en lui chantant une petite chanson l’animal se calmait, et c’est ainsi que nous avions vogué ensemble jusqu’à Bliss.
Cela faisait à présent quelques semaines que nous étions là, à camper à quelques distances de Portgentil, Borat étant trop timide pour tant s’approcher d’une ville. C’était probablement la raison pour laquelle il s’était ainsi enfouit sous terre en creusant le sol de ses petites pattes. Et moi, ne souhaitant pas le laisser seul, j’avais décidé de camper à la belle étoile. Depuis que j’avais rencontré le pachyderme gigantesque, je le considérais comme un véritable ami, bien que la conversation était souvent limitée. Nous avions vogué sur les mers ensemble, ris et fuis des situations périlleuses. Nous avions même croisés des Rois des Mers, et Borat s’était carapaté en se servant de ses grandes oreilles comme rames, accélérant comme un fou sous l’effet de la peur.
« Eh Borat, tu m’entends là-dessous ? » demandais-je à mon matelas vert.
« Gruiik gruik ! » répondit-il, ses grognements légèrement étouffés par la terre qui lui recouvrait la tête, le son se réverbérant à travers le trou de son évent qui, lui, était à l’air libre.
« Va falloir qu’on bouge mon pote, désolé d'interrompre ta sieste. » continuais-je alors, l’heure du départ étant arrivée.
J’avais décidé de quitter les Blues pour me diriger vers Grand Line. J’avais entendus des histoires sur cette mer depuis que j’étais petit, de pirates, de richesses et de nombreuses îles qui regorgent de secrets. J’avais envie de voir le monde, changer d’air et devenir riche. Et, j’avais envie que des légendes soient écrites sur moi, la légende de Mazino. Et pour toutes ces choses, tout ces buts, je devais rejoindre la Route de tout les périls. Cependant, atteindre Grand Line était plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsque l’on a un cochon géant. J’avais prospecté dans le Royaume de Bliss pour trouver un moyen de transport capable de nous accueillir tout les deux et j’avais entendus parler de la Translinéenne. J’en avais déjà entendus parler par le passé, mais j’ignorais qu’un de leurs ports se trouvait à Bliss.
Sous mon dos, le dos de Borat se mit à bouger, me soulevant petit à petit tandis que la terre autour de nous tremblait puis s’ouvrait sur la tête et l’arrière-train du cochon vert géant. Je fus soulevé de plus en plus haut jusqu’à ce que Borat soit complètement sortit du sol, finissant comme toujours en s’ébrouant. Sauf que, d’habitude, je suis rarement sur son dos. Je dus m’agripper fermement à pleines poignées dans ses grands poils verts pour ne pas être renversé et chuter. Mon corps fut secoué de droite à gauche jusqu’à ce que me jambes se retrouvent à la verticale comme si je faisais un poirier. Lorsqu’il s’arrêta de se secouer pour se débarrasser de la terre qui lui recouvrait le poil, je m’écrasa le visage enfoui dans sa fourrure.
« T’aurais pus prévenir Borat ! » m’exclamais-je, ma voix légèrement étouffée par les poils du porcin qui me chatouillaient la bouche.
« Gruuiiiiiiiik » répondit-il d’un grognement rieur.
« T’as raison, c’était une bonne vanne ! » riais-je alors que je me relevais en tailleur, lâchant les touffes de poils verts.
« Gruik Gruik ! » fit-il fièrement en se mettant en marche.
Borat se dirigeait en direction de Portgentil, un peu plus rassuré à présent qu’on avait un peu exploré les lieux pendant les dernières semaines. Cependant, je savais pertinemment qu’il ne rentrerait pas dans la ville avec moi et qu’il se cacherait à nouveau sous terre pour éviter les ennuis. Quelque part, ça m’arrangeait car sa taille rendait la discrétion compliquée. D’un autre côté, c’était mon ami et j’aurais aimé qu’il vainque sa timidité et puisse vivre toutes mes aventures avec moi.
Ainsi, nous fîmes les quelques kilomètres qui nous séparaient de la ville portuaire, mon compagnon cochon s’arrêtant au bas d’une colline derrière laquelle se trouvait la ville. A nouveau, il se mit à gratter frénétiquement le sol en se servant de ses petites pattes, comparées à sa taille. Je descendis alors petit à petit, m’agrippant à nouveau tandis que j’étais secoué dans tout les sens. C’était toujours un peu violent comme atterrissage, mais j’adorais me balader sur le dos de Borat.
« Allez mon pote, attends-moi ici je vais nous trouver un gros bateau pour accueillir ton royal fessier dans le confort pour notre traversée vers notre destin ! » m’exclamais en lui grattouillant le dos.
J’atteignis finalement la hauteur du sol et descendis de la surface rebondie de plusieurs mètres carrés qu’était le dos du cochon. Je me mis à monter la colline en empruntant un petit chemin de terre jusqu’à en atteindre le sommet. Là, le paysage était magnifique, un point de vue imprenable sur toute la ville, le port où le soleil se reflétait, les citoyens qui se baladaient dans les rues.
En suivant le chemin, je descendis jusqu’à la ville, la terre battue remplacée petit à petit par des pavés. J’arpentais ainsi l’axe principal de la ville où tout le monde semblait content en cette belle journée, ou c’était moi qui était de trop bonne humeur pour remarquer les visages tristes. J'avais hâte de me lancer dans l'aventure sur Grand Line, de rencontrer des gens puissants et les combattre pour prouver ma valeur et ma force. Il y avait tant de choses à voir dans ce monde, et tant de richesses à subtiliser. Avec mon ami pachyderme, j'avais un moyen de transport qui en jetait grave et des plus originals.
Je dus demander ma route à des passants pour la trouver, mais je finis par arriver à la boutique de la Translinéenne sur le port. Un petit magasin plutôt cossu dénotant de la richesse de la compagnie maritime de transport. Il y avait pas mal de passage et plusieurs personnes se tenaient devant, dont un homme un peu louche en costume trois pièces qui fumait une cigarette en observant les allers et venues des clients. Je n’avais pas beaucoup d’argent, et il faudrait probablement que je négocie avec eux. J’espérais seulement qu’ils auraient un navire assez grand pour transporter Borat.
Fiche par Ethylen sur Libre Graph'