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Dans la cour des grands



Dans la cour des grands






Mes yeux s’ouvrirent enfin dans la pénombre pourvue par l’oreille de Borat. J’ignorais combien de temps avait passé depuis que je m’étais endormis suite à mon combat contre Grégor. La grosse oreille verte me recouvrait intégralement et, heureusement d’ailleurs, car j’entendais des voix toutes proches.

« Quel massacre...c’est affreux. » commença une voix grave d’homme, apparemment dégoûté par le spectacle qui s’offrait à lui. « Combien y a-t-il de victimes au total ? »

Curieux de voir ce qu’il se passait, je soulevais un bord de l’oreille du pachyderme toujours ronflant, juste assez pour observer la scène tout en restant dans l’ombre du cochon géant.

« Dur à dire précisément Monsieur, il semble y avoir eut plusieurs affrontements, sur le pont arrière, ainsi qu’à chaque étage du navire. » lui répondit un homme assez jeune qui faisait face à un grand type assez âgé à la carrure importante et à la barbe bien fournie. « Plusieurs personnes sont mortes, principalement ici et à l’étage du dessus, un homme serait également passé par-dessus bord selon un homme grièvement blessé. »

« Hm, il y a donc des témoins, vous ont-ils fournis des informations sur le ou les coupables ? » demanda-t-il à son soldat en se grattant sa grosse barbe.

Il était vêtu d’un long manteau qui devait signifier un rang important dans l’équipage de ce bâtiment. Son homme face à lui gribouillait sur un calepin, notant chaque mot de son chef et chaque information dont ils disposaient.

« Selon la seule victime qui s’est réveillée jusque là, il s’agirait d’un homme seul, dans la vingtaine avec des cheveux blancs et des yeux rouges. » fit alors l’homme aux airs de secrétaire, rechaussant ses lunettes rectangulaires à mesure qu’il lisait ses notes.

« Et vous ne l’avez pas retrouvé ? Aucune trace nulle part ? » interrogea le supérieur en fronçant les sourcils, renfrogné.

« Il y a bien cette flaque de sang sous le cochon, mais nous ne sommes pas capables de le soulever pour vérifier, peut-être est-ce le corps du tueur qui se serait fait écraser en voulant s’accaparer le pachyderme géant. » théorisa l’homme de main à son chef.

« Hm, théorie intéressante Conor, et vous dites que cet animal immense et vert est un cochon ? » dit alors le chef, peut-être même le capitaine de ce navire. « De toute façon, des hommes de la Guilde des Jumeaux sont en route pour inspecter la scène de crime et capturer le coupable. Mais toute cette affaire est vraisemblablement liée à cet animal exotique. » finit-il par dire, pensif.

Les deux hommes se trouvaient à l’entrée du boxe, plusieurs autres s’affairaient autour de la scène de crime derrière eux où gisaient plusieurs corps inertes, les blessés ayant été transportés autre part. Il fallait que je me sorte de là et, à ce qu’ils semblaient dire et à la sensation d’immobilité du navire sous mon corps, nous étions déjà arrivés à bon port : le Port des Jumeaux. Ainsi, une occasion s’offrait à moi de m’échapper de ce navire et de prendre la poudre d’escampette. Le problème résidait dans la façon de contourner tout ces hommes et femmes de la Translinéenne, un bon nombre d’entre eux étant équipés de sabres, fusils ou revolvers. Sous l’oreille géante qui me recouvrait, je me mis à gratter la tête de Borat afin de le réveiller discrètement. Contre moi, l’immense corps bougea, manquant de justesse de m’écraser tandis qu’il grognait en se réveillant.

« On dirait qu’il se réveille. » fit l’officier supérieur de la Translinéenne. « On va enfin pouvoir voir d’où provient cette mare de sang. »

Je n’avais pas de temps à perdre et, une idée déjà en tête, je plongeais ma main sous la manche de mon sweat-shirt qui maintenait ma plaie fermée, tâchant mes doigts de sang coagulé encore légèrement liquide. J’étalais alors la matière visqueuse sur mes cheveux blancs qui dépassaient de sous ma casquette. J’avais confiance dans mon jeu d’acteur et, bien que je ne pouvais pas changer la couleur de mes yeux, je pouvais au moins faire cela pour ne pas correspondre à la description qu’ils avaient de moi. Je pouvais toujours essayer en tout cas.

« Gruik Gruiiiik » fit Borat en s’ébrouant légèrement, se relevant sur le ventre tandis qu’il ouvrait ses petits yeux noirs.

Son basculement me découvrit de son oreille, je m’étais allongé juste avant en fermant les yeux afin de jouer la comédie et passer pour une victime des combats.

« Eh ! Y a un autre corps ici et, un autre plus...oh putain ! » fit le secrétaire en vomissant subitement sur le sol, non loin de moi.

Il avait réagit ainsi en voyant le corps, ou plutôt les restes, de Grégor. En effet, écrasé par Borat lors de notre affrontement, le poids du pachyderme avait complètement broyé son corps, certaines parties avaient même éclatées sous la pression. Reconnaître le mafieux était alors impossible, à moins qu’un amateur de puzzle s’essaye à le recomposer. Des pas s’approchèrent de moi qui, paupières mi-closes, faisait semblant d’être inconscient. Je sentis deux doigts se poser sur mon cou pour mesurer mon pouls.

« Il est en vie ! » fit la voix grave du supérieur. « Eh ! Monsieur, vous m’entendez ? » me secoua-t-il légèrement avant de voir ma blessure au ventre. « Il a l’air blessé lui aussi, il s’est probablement traîné jusqu’ici pour échapper au tueur. »

Faiblement, je fis semblant de me réveiller, mes yeux peinant à s’ouvrir en gémissant. J’ouvris finalement les yeux, clignant à plusieurs reprises comme si ma vue avait du mal à s’adapter à la lumière.

« Je...où suis-je ? » soufflais-je faiblement à l’homme de la Translinéenne.

« Ne vous inquiétez pas monsieur, tout va bien à présent. » me répondit-il sur un ton calme, m’aidant à me relever en position assise en mettant une main dans mon dos. « Vous souvenez-vous de quoi que ce soit ? »

« Je...je ne sais plus. » commençais-je en regardant dans le vide, puis je m’agitais soudainement en mimant un regard paniqué, regardant à droite et à gauche. « Mon..mon cochon ! » m’exclamais-je, grimaçant sous la douleur qui, elle, était réelle mais ajoutait au jeu d’acteur spectaculaire que je leur offrais. « Il...il voulait voler mon cochon ! » continuais-je paniqué avant que mon regard ne tombe sur Borat qui se relevait.

Un sourire illumina mon visage, tendant les bras vers le pachyderme qui approcha lentement sa truffe jusqu’à ce qu’elle touche mes doigts. Sa grosse langue rappeuse sortit alors pour me lécher moi et le chef de la sécurité, ou quelle que soit son poste, des pieds à la tête. Nous nous retrouvions trempés des pieds à la tête. Cependant, Borat qui n’avait pas été mit au secret de mon petit plan habile pour nous échapper avait fait une terrible erreur. En effet, le sang qui couvrait mes cheveux, ainsi trempé de salive, se mit à goutter le long de mes cheveux, effaçant la teinte pourpre pour ne laisser que du rose en quelques parties et le blanc originel. L’officier qui avait la tête tournée suite à la léchouille géante retourna son visage vers moi en faisant un mouvement de recul face à ma réelle apparence.

« Eh mais vous êtes... » commença-t-il en me pointant du doigt, accusateur.

Grognant sous l’effort, je me relevais en poussant sur mes mains posées au sol, puis je poussais l’homme de côté avant qu’il ne réagisse pour finalement m’élancer vers les pattes de Borat. A deux mètres de hauteur pendait un bout de la sangle qui entourait son corps, je dus néanmoins sauter pour l’attraper du bout des doigts, grognant à nouveau. L’élan me balança au bout de la sangle à la manière d’une liane, je tendis la main et frappa d’une claque les fesses de Borat lorsque je fus à cette hauteur.

« Allez Borat, en avant, roi des cochons ! » m’exclamais-je avant de tousser dans mon poing.

« Gruiiiiik ! » me répondit mon pote pachyderme, enthousiaste.

Il se mit alors en branle, s’élançant hors du boxe en une foulée. Il se réceptionna dans le couloir en glissant de côté en dérapage sous les regards ahuris des travailleurs et gardes de la Translinéenne, ainsi que les passagers présents dans la cale. Au bout du couloir, l’immense porte était ouverte sur l’extérieur, donnant sûrement sur le Port des Jumeaux. Je grimpais alors le long de la sangle tandis que Borat s’élançait dans le couloir à toutes pattes en poussant des grognements, content de pouvoir à nouveau gambader librement. J’atteignis le dos de l’animal alors que quelques tireurs nous braquaient avant de tirer, j’évitais les quelques projectiles, levant un poing triomphant alors que nous atteignions la sortie.

« Yiiiiiiiiiiiiiha ! » m’exclamais-je, riant à gorge déployée sous les regards médusés des témoins.

Je me retournais alors sur le dos du cochon, laissant le tatouage dans mon dos à la vue de tous et mon surnom « Mazino » écrit en majuscules.





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Dernière édition par Ren Aoncan le Lun 28 Mar 2022, 18:42, édité 1 fois
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Dans la cour des grands






Le cochon géant vert s’élança sur la porte abaissée servant à présent de pont depuis les cales jusqu’au port. Retrouver l’air extérieur faisait du bien, sentant l’embrun marin me chatouiller le visage. La traversée avait été des plus agitée, ayant à nouveau manqué de me faire buter par un énième salopard. Enfin, le destin devait être avec moi au vu de la façon dont Grégor avait finit, écrasé et réduit à l’état de bouillie par l’immense ventre du pachyderme. J’aurais probablement pus le finir moi-même vu ce que le buffle lui avait mit, mais j’estimais que Borat aussi avait eut une vengeance à prendre sur lui, éveillé à ce moment là ou non. D’ailleurs, le sang du mafieux maculait toujours le poil verdoyant du cochon sur une bonne partie de son flanc droit. Sur la porte-pont, les passants et matelots s’écartaient sur le passage du roi des cochons verts et moi-même, certains sautant même à l’eau malgré les plusieurs mètres de hauteur pour tenter de sauver leur peau. Enfin, pour être honnête, à leur vue Borat était tout aussi paniqué par leur présence, ne supportant pas qu’autant de regards soient braqués sur lui. Comme pour s’accorder à la couleur qui maculait son flanc, ses grosses joues se mirent à rougir. Je vins le gratter sur le dessus de son oreille sous laquelle j’avais passé la nuit.

« T’en fais pas mon pote, tout va bien se passer. » lui dis-je alors pour le rassurer.

« Gruiiiik ! » répondit-il en gonflant les joues et en prenant un air de fierté de celui qui lutte contre ses propres peurs.

« Ça c’est cool, tu verra on va vivre pleins d’aventures ensemble sur ces mers ! » m’exclamais-je en observant l’horizon à ma gauche. « On retrouvera ta famille, je suis sûr qu’ils s’inquiètent pour toi l’ami. » lui dis-je avant de devenir pensif. « Et retrouver la mienne aussi... »

Cela faisait longtemps que je n’y avais pas pensé, ma famille, la troupe Mazino. Réduits en esclavage dix huit ans plus tôt, les chances que je les retrouve étaient minces. Je n’avais que peu d’informations pour m’aider dans mes recherches, seuls le navire qui les avaient emmenés loin de Saint-Uréa ainsi que le Dragon Céleste qui avait prit la décision de les réduire en esclavage. Bien que ce dernier serait un bon point de départ, un homme aussi connu, mais je ne connaissais pas son nom et je n’avais que mes souvenirs pour m’aider.

Sur le port, un petit comité d’accueil s’était réunit pour nous, leurs lances orientées dans notre direction tandis que Borat leur fonçait dessus à toutes pattes. Je ne souhaitais pas que mon ami porcin soit de nouveau mit en danger, et se déplacer sur son dos serait compliqué dans les rues étroites de la ville portuaire sur pilotis. Une idée me vint alors afin de me débarrasser de mes poursuivants, j’espérais simplement que mon ami cochon comprendrait le plan. Je me penchais sur la grosse oreilles de Borat, aussi grande qu’une petite voile. Ainsi, je lui fis part de mon plan. Je sais que cela peut paraître bizarre de parler à un cochon, mais j’avais appris lors d’un voyage sur East Blue qu’il me comprenait, partiellement tout du moins. J’y avais rencontré une officière de la Marine qui avait le pouvoir de parler aux animaux et qui avait conversé avec mon ami porcin, me prouvant qu’il reconnaissait des sons et des intonations pour me comprendre.

« Gruiiiik Gruik gruik gruik ! » fit-il en hochant la tête de haut en bas, m’obligeant à m’agripper plus encore à ses poils.

Mon plan en place et Borat mit au parfum, ce dernier fonça droit sur les soldats qui semblaient perdre en constance à mesure que le pachyderme géant approchait. De là où je me trouvais, je voyais leurs armes et leurs mains trembler. Ils ne semblaient pas être des soldats très entraînés et, il est rare d’être entraîné à capturer des cochons verts géants. Cependant, l’intention de Borat était toute autre que de leur foncer dessus bêtement. Premièrement parce qu’il en était incapable, trop peureux pour s’approcher si près de lances acérées. Non, ils auraient été armés de cailloux que cela aurait été pareil, ce cochon était la timidité incarnée, et la lâcheté aussi.

« Maintenant Borat ! » m’exclamais-je en m’agrippant à une de ses sangles.

Suivant mes ordres, le cochon géant fit un dérapage en freinant brusquement tout en se tournant sur la porte-levis-pont, s’orientant en direction de la mer. Accroché des deux mains à une sangle, je descendais le long celle-ci, me menant jusque sous le gros ventre du cochon, à quelques mètres du sol. Je lâchais alors pour chuter et me réceptionner accroupi sur le pont, genoux fléchis et une affreuse grimace dû à la blessure de mon ventre qui venait probablement de se rouvrir sous l’impact. Ravalant le goût de fer dans ma bouche, je me mordis la lèvre et me concentra sur les soldats devant moi. Je jetais un coup d’œil à Borat au-dessus de moi qui s’élançait déjà vers la mer d’un grand bond.

« A plus tard mon pote ! » m’exclamais-je au cochon vert géant. « Oublies pas ce que je t’ai dis ! »

Sur ces mots, je m’élançais aussi vite que j’en étais capable dans mon état, les soldats ayant repris légèrement confiance suite à la fuite de Borat. Celui-ci s’était entièrement submergé pour éviter à la vigilance des gardes et soldats qui nous poursuivaient. Il aurait été compliqué de s’en débarrasser en ville en la traversant sur le dos du pachyderme, et j’évitais ainsi qu’il lui arrive de mal en réorientant toute l’attention sur moi, bien plus simple à cacher. Nous aurions pus prendre la mer directement, mais nous n’aurions rien eus à manger et serions morts de faim avant d’atteindre la prochaine île.

J’atteignis alors les soldats qui pointaient leurs lances droit sur moi, je me jetais alors au sol comme pour tacler en glissant sur le sol les jambes en avant. Je frappais au passage l’un des soldats dans ma glissade, le faisant passer par-dessus mon épaule tandis que je glissais entre les lanciers. Je me relevais une fois derrière eux alors qu’ils se retournaient. Ne leur laissant pas le temps de réorienter leurs armes et me trouvant trop proche pour en utiliser l’allonge, j’enclenchais une attaque. Tournant sur mon pied gauche j’envoyais ma jambe droite les fouetter dans un coup horizontal qui en toucha quatre sur les six présents, ceux-ci projetés à plusieurs mètres. Je n’avais pas frappé trop fort, pour m’économiser à cause de mon état, et car ces types ne faisaient que leur boulot et n’avaient pas encore sus m’énerver. Je n’étais pas un tueur de sang froid après tout, mais plutôt de sang chaud.

Sans demander mon reste, ni leur laisser le temps de se ressaisir pour m’attraper, je prenais mes jambes à mon cou en direction d’une ruelle qui ne semblait pas très fréquentée. J’empruntais le couloir sombre en entendant des pas derrière moi, je jetais un œil par-dessus mon épaule pour m’apercevoir qu’en plus des deux soldats que je n’avais pas frappé plus tôt, ils avaient été rejoints par une petite troupe d’une quinzaine d’hommes armés de sabres, lances et fusils. Quelques balles fusèrent non loin de moi qui zigzaguait dans la ruelle, les soldats se gênaient entre eux pour passer ou viser dans un espace si restreint. Face à moi, une intersection donnant sur deux autres ruelles perpendiculaires, une à gauche et une à droite. Par conviction politique, je pris à gauche, courant à toute hâte afin de me débarrasser de mes poursuivants. Leurs pas résonnaient derrière moi, j’entendais également leurs voix s’invectiver entre eux lorsqu’ils se gênaient.

« Putain Tom, pousses-toi ! » fit l’un d’eux assez fort pour que je l’entende.

« Toi dégages ouais ! » répondit le supposé Tom.

En tournant une nouvelle fois, à droite cette fois, je me retrouvais face à une impasse. Derrière moi, les pas se rapprochaient dangereusement, j’avançais dans l’impasse en cherchant une sortie ou un passage quelque part. Finalement, la troupe de soldats déboucha dans la ruelle, les tireurs sortirent leurs fusils et me mirent en joue.

« Halte là ! » s’exclama un des soldats qui s’avança en avant de la troupe. « Vous êtes suspecté de meurtre, rendez-vous sans opposer de résistance et il ne vous sera fait aucun mal. »

Le chef était vêtu d’un long manteau noir recouvrant une armure, il semblait assez fort et cela me fit hésiter à l’attaquer. Cependant, blessé comme j’étais, je ne souhaitais pas tenter le diable et la fuite restait ma meilleure option. En observant la ruelle, je remarquais un empilement de caisses à la droite de l’emplacement des soldats. Les yeux légèrement relevés, mon expression un peu inquiète se mua en un sourire moqueur. Cette ruelle me rappelait celles des bas quartiers de Saint-Uréa où j’avais passé des années à courir, grimper, sauter de toits en toits tel un chat. Ricanant légèrement, je levais un majeur en direction du chef des soldats pour toute réponse, ses sourcils se fronçant face à ce geste.

« Très bien, je vous aurais laissé une chance. » fit-il sèchement avant de lever un bras. « Tirez ! » dit-il en abaissant son bras.

Les canons crachèrent leurs balles, fusant droits sur moi à quelques mètres de là. Je m’étais baissé dès l’ordre du supérieur, pliant l’avant de mon corps, presque parallèle au sol alors que je m’élançais en avant, me servant d’une main au sol au début de ma course pour prendre une plus grande accélération. Cette position ressemblait presque à celle d’un animal sauvage, à quatre pattes, qui fond sur sa proie. Je sentis les projectiles passer au-dessus de ma tête tandis que les soldats sortaient leurs sabres et s’élançaient à leur tour à ma rencontre. Quelques pas plus tard, un soldat frappait de sa lame dans ma direction, m’obligeant à bondir de côté, profitant de son arme abaissée pour le frapper d’un coup de pied levé jusqu’à son menton, le soulevant brutalement. Mon mouvement de jambe en arc de cercle se termina par mon pied au sol, prenant appui dessus pour élancer mon autre jambe dans le même mouvement circulaire. L’espace d’un instant, je ressemblais à un danseur classique faisant des gestes très amples et souples. Mon pied cueillit un autre adversaire qui fut projeté sur deux de ses camarades qui s’écroulèrent sous son poids, bloqués sous lui. Je m’élançais sur eux en évitant un nouveau coup de sabre, puis un autre, roulant sur le sol pour éviter du mieux que je pouvais. Je sentis tout de même une lame m’effleurer le bras droit en y laissant une blessure superficielle. Je ne m’arrêtais pas pour autant, m’élançant vers le petit tas de soldats écroulés qui peinaient à se relever. Bondissant assez haut pour éviter un nouveau coup de feu, je pris appui sur le ventre du soldat du dessus de la pile pour prendre appui et bondir vers les caisses assez hautes dans la ruelle. Sans ralentir pour ne pas perdre mon élan, je bondis à nouveau vers les barreaux d’un balcon sur le mur opposé, évitant du même coup une lance qui s’enfonça dans le mur. Je tirais sur mes bras pour me soulever à leur seule force, je sentais ma blessure au ventre se remettre à saigner, gorgeant à nouveau mon pull. Je montais sur les barreaux du balcon avant de sauter d’un côté où un bord du toit était plus bas que le reste. J’agrippais la gouttière en balançant mes jambes, je sentis à ce moment là une balle m’effleurer les fesses en déchirant légèrement mon pantalon. Mon pied vint trouver la gouttière et je me tirais sur le toit, évitant une nouvelle balle qui vint passer là où je m’étais trouvé. Je me relevais alors en observant les soldats en contrebas qui tentaient de suivre la même voie, avec plus de difficultés.

« Allez, ciao les nazes ! » m’exclamais-je narquois en leur tirant la langue et en levant à nouveau mon majeur.  





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Ma main posée sur mon ventre, par-dessus les manches nouées de mon sweat-shirt, je courrais sur les toits. Je tentais de maintenir la pression sur ma blessure qui s’était rouverte, du sang coulant à nouveau de la plaie. Cependant, je devais trouver un endroit où me cacher et me soigner, et éventuellement voler quelques trucs à bouffer. Je n’avais pas fais tout ce chemin pour crever sur un toit en gisant dans mon propre sang, un plus grand destin m’attendait j’en étais certain. Me déplaçant de plus en plus difficilement, je pensais avoir distancé les soldats lorsque j’entendis un nouveau coup de feu. La balle fusa juste devant moi, transperçant la visière de ma casquette. Je tournais la tête en direction du tireur, au sol à une dizaine de mètres. Je m’arrêtais alors dans ma course pour frapper le toit en tuile sur lequel je marchais, sous le choc quelques tuiles se soulevèrent comme si elles bondissaient dans les airs. D’un habile coup de pied, je frappais une tuile qui partit à toute vitesse frapper le front du tireur qui fut assommé sur le coup.

« Ma casquette préférée, enfoiré ! » m’exclamais-je avant de me rappeler que je devais être discret.

Je repris ma course, entendant toujours les pas des soldats pas très loin. J’ignorais s’ils avaient perdus ma trace ou non, mais je n’avais pas vraiment le temps de réfléchir pour l’instant. Je sentais mon corps perdre des forces petit à petit à cause de ma blessure, je devais trouver un abri au plus vite. Et, comme pour répondre à ma supplication mentale, je vis une fenêtre à demi-ouverte sur un toit. La maison se trouvait dans une cour avec d’autres habitations coquettes, formant un cul-de-sac. Ce n’était pas l’endroit idéal si j’étais découvert, les voies d’échappatoires étant limitées, mais je n’avais pas vraiment le choix. J’atteignis avec quelques peines le toit en question, suant à grosses gouttes, je poussais alors la fenêtre pour entrer dans le dernier étage de la maison. Alors que j’essayais d’être discret, un de mes pieds se prit dans l’encadrement de la fenêtre et je m’étalais de tout mon long dans la pièce. Ma chute provoqua un fracas suivit d’un long gémissement de ma part, manquant de peu de me trancher la langue avec mes propres dents. Je me relevais péniblement, assit le dos contre le mur sous la fenêtre. Au loin, j’entendais le bruit des bottes des soldats frappant le sol, les supérieurs donnant des ordres à leurs troupes.

« Séparez-vous pour couvrir plus de terrain, nous ne pouvons laisser un criminel se promener dans nos rues ! » s’écria un homme à ses soldats. « Souvenez-vous, c’est un homme dans la vingtaine avec des cheveux blancs et des yeux rouges, assez grand, teint pâle et qui porte des vêtements décontractés et une casquette, tout deux noirs. C’est compris ? »

« Oui chef ! » s’écrièrent en cœur les soldats avant de se séparer par petits groupes, les bruits de leurs bottes s’éloignant.

Je pouvais enfin souffler, trouver quelque chose pour me soigner et voler des vivres pour me barrer d’ici en vitesse. Cependant, rien ne se passe jamais comme prévu, et de nouveaux bruits de pas résonnèrent, cette fois-ci dans la maison. Pas de voix, pas de lourdes bottes, mais un pas lent se voulant discret, avançant pas à pas en faisant grincer ce qui devait être des marches. Je n’avais plus la force de me lever ou de me battre, si l’inconnu s’avérait être un soldat à ma recherche, j’étais bon pour le bagne. Une trappe au bout du grenier dans lequel je me trouvais s’ouvrit dans un long grincement.

« Il y a quelqu’un ? » fit une voix d’homme légèrement éraillée, seule sa silhouette visible dans la pénombre du grenier.

L’inconnu s’avança alors dans la pièce, apparaissant dans la lumière pour révéler les traits d’un homme assez âgé, pas très grand qui eut une expression de surprise lorsqu’il me vit.

« Je me disais bien que j’avais entendus du bruit. » commença-t-il, interloqué. « Qui êtes-vous et que venez vous faire chez moi, étranger ? »

Le vieil homme était étrangement calme, tout l’opposé de quelqu’un de normal qui découvre qu’une personne s’est introduite chez lui. Il me regarda de la tête aux pieds en s’attardant sur ma main ensanglantée qui tenait mon ventre. Il portait de petites lunettes rondes sur le bout de son nez qu’il rehaussa devant ses yeux.

« Je...désolé ? » fis-je, ne sachant pas trop quoi dire.

L’importante perte de sang depuis la veille m’avait grandement affaiblit et je n’arrivais plus à tenir un discours cohérent. Moi qui étais déjà pâle de nature, je devais ressembler à un spectre à l’heure actuelle. A l’extérieur, par la fenêtre, on pouvait entendre les pas des soldats qui passaient devant l’allée qui menait là. Le vieil homme les entendit, regardant par la fenêtre pendant quelques secondes avant de reporter son attention sur moi.

« Je vois. » dit-il doucement.

Il s’avança alors vers moi qui m’attendait à ce qu’il me frappe ou me balance par la fenêtre. Mais, il se contenta de fermer ladite fenêtre avant de s’accroupir à côté de moi en me regardant. Il souleva mon bras trop faible pour réagir ou le repousser et le posa sur ses épaules, poussant avec une force que je ne lui aurais pas soupçonné pour me relever. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait ou ce qu’il voulait faire mais l’homme me mena jusqu’à l’escalier qui descendait dans la maison. Avec quelques difficultés pour soutenir mon poids, plus important que le sien, nous descendîmes jusqu’à une chambre où il me lâcha dans un lit. Je m’affalais dans les draps, trop faible pour faire quoi que ce soit.

« Que...faites-vous ? » murmurais-je, inquiet de ce qu’il comptait me faire.

Il n’avait pas l’air méchant, mais je savais pertinemment que les apparences étaient parfois trompeuses, j’en avais déjà fais les frais. Le vieil homme s’approcha de moi pour dénouer mon sweat-shirt gorgé de sang qui maintenait la pression sur ma blessure pour éviter que je me vide de mon sang. Le relâchement de la pression fit abondamment couler le sang, et ma conscience se mit à vaciller. J’avais l’impression que toute la chambre se mettait à tourner autour de moi et que les contours de ma vision s’assombrissaient en se répandant dans le reste de mon champ visuel. La dernière chose que je vis fut le visage du vieil homme au-dessus de moi, penché sur ma plaie.



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La lumière, perçant au travers de mes paupières leur donnant une teinte orangée, me réveilla. Je clignais des yeux, légèrement collés par un sommeil trop long. Je ne savais pas où j’étais, cette chambre était inconnue pour moi et les derniers souvenirs avant mon évanouissement m’échappaient. Alors que je commençais à me relever dans le lit, la douleur m’arrêta nette, me rappelant de mes blessures des deux derniers jours. En baissant les yeux sur mon torse je me rendis compte qu’il était entouré de bandages. Mes blessures avaient été nettoyées et soignées et la douleur, bien que vive, s’était quelque peu dissipée comparé à la veille. La maison était silencieuse, pas âme qui vive. Ainsi, je me relevais en grimaçant, observant les lieux avec attention.

C’était une petite maison modeste, aucun mobilier tape à l’œil ou qui semblait avoir de la valeur. Quoi qu’il en soit, la personne qui habitait ici semblait m’avoir soigné et je ne l’aurais pas volé même s’il y avait eut un lingot d’or posé en plein milieu de la maison. Rien ne dénotait en particulier, seul le matériel médical, laissé dans la chambre où je m’étais réveillé, ressemblait à du matériel professionnel. Une petite maison de plein pied où le seul étage était le grenier par lequel j’étais entré, chaque pièce séparée par un couloir central qui donnait sur la porte d’entrée.

J’observais à la fenêtre pour m’assurer qu’il n’y avait plus de soldats dans les rues. Mais tout était calme, les passants vaquaient à leurs occupations et la ville portuaire s’affichait sous son plus beau jour. Le soleil étincelait dans un ciel dépourvu de tout nuage, annonçant une journée parfaite pour prendre la mer. J’entendis alors le bruit d’une clé qui tourne dans une serrure, puis un craquement suivit d’un grincement. La porte d’entrée se trouvait à l’opposé de la pièce où je me trouvais. Un petit salon principalement occupé de deux canapés de cuir ouvert sur une petite cuisine. Je me cachais derrière l’encadrement de la porte du salon, des pas frappants le sol en s’approchant.

Je levais mon poing, prêt à frapper si jamais l’inconnu s’avérait être un soldat ou une menace quelconque. Cela pourrait paraître particulièrement violent, mais j’avais tendance à privilégier ma propre survie sur celle des autres. Alors que l’inconnu entrait dans la pièce, je l’attrapais par le col pour  le plaquer contre le mur, levant mon poing devant son visage.

« T’es qui et où est-ce que je suis ? » dis-je en plongeant mon regard dans celui du vieil homme.

Son visage me revint soudain en mémoire, je l’avais vus la veille, c’était le propriétaire des lieux. Et sans doute celui qui m’avait soigné. Je relâchais alors ma prise, me calmant subitement en soufflant. Le réveil dans le coaltar m’avait laissé dans un flou mémoriel important, oubliant momentanément les dernières minutes avant de m’être évanouis. En voyant le visage du vieil homme, émacié et ridé, mes souvenirs me revinrent peu à peu. Je me reculais d’un pas, gêné en levant les mains devant moi en signe de paix.

« Désolé, vieil homme, je suis un peu sur les nerfs en ce moment. » m’excusais-je, un peu perdu.

« Je vois que tu as repris des forces, mon gars. » répondit simplement le vieil homme comme si rien ne s’était passé.

Il se dirigea vers sa cuisine pour y déposer des sacs qu’il tenait dans les mains, remplis de victuailles.

« Tu mangera bien quelque chose ? » demanda-t-il en sortant viandes et légumes, de quoi faire un véritable festin, de mon point de vue tout du moins.

Toujours légèrement embarrassé de mon propre comportement, je lui répondis d’un hochement de tête. Le vieil homme s’affaira en cuisine en découpant les aliments d’une main de maître. Je l’aidais comme je le pouvais en éminçant et épluchant quelques légumes, mais mes connaissances limitées en cuisine ne me permirent pas d’être d’une très grande aide. J’avais été habitué pendant près de vingt ans à manger ce que je trouvais ou volais, me nourrissant avant tout par nécessité que par plaisir. Pour moi, manger était synonyme de survie.

La table était recouverte de bouffe en tout genre, des gros pilons de poulets aux salades composées en passant par la purée et des steaks. Face à un tel spectacle, je me mis à saliver abondamment, attendant le signal qui m’autoriserait à me jeter dessus tel un animal. Le vieil homme hocha la tête et je me servis d’un peu de tout, formant une pyramide de nourriture dans mon assiette.

« Je m’appelle Ren au fait. » dis-je entre deux bouchées, les joues gonflées comme un écureuil. « Désolé de m’être introduit chez vous, je n’avais pas le choix. »

« Enchanté Ren, moi c’est Vito. » me répondit-il, mangeant de manière plus civilisée.

La faim l’emportant sur le reste, je me servais de mes mains, attrapant de gros morceaux de viande pour les enfourner en quelques bouchées dans mon gosier. Je n’avais jamais été un gros mangeur, mais la fatigue et mes blessures m’avaient creusées l’estomac. Et, après un tel affrontement avec Grégor, j’avais bien mérité un tel festin. Le vieux Vito me raconta sa vie, m’expliquant qu’il avait été médecin dans un équipage de pirates dans sa jeunesse. Puis, que d’aventures en trésors il avait finit par prendre sa retraite une fois qu’il eut amassé assez de butins. Il s’était alors installé ici, aidant ses voisins et les personnes qui passaient par là en leur prodiguant des soins lorsque c’était nécessaire.

A mon tour, je lui racontais mon parcours et mes aventures, ce qui m’avait mené jusqu’ici depuis Saint-Uréa. Je pensa à omettre quelques détails de mon passé de criminel, ne voulant pas me dépeindre comme un voyou meurtrier aux tendances psychopathes en de rares cas. Ainsi, nous passâmes l’après-midi à discuter, le vieux médecin vérifiant mes blessures et bandages. Vito était du genre à aider sans contrepartie, une façon de penser admirable, assez opposée à ma philosophie. J’avais vécu ainsi après tout, à penser avant tout à moi afin d’avancer et de survivre.

« Et qu’est-ce que tu prévois pour l’avenir, Ren ? » me demanda Vito sur un ton calme.

« Je ne recherche que la liberté, un moyen de vivre tranquillement, de voir le monde et ses merveilles. » répondis-je songeur, ne sachant pas moi-même comment décrire mes buts dans la vie.

« Deviens pirate, gamin. » me lâcha-t-il comme si c’était la solution la plus logique qui soit. « La liberté est le credo de tout bons pirates qui se respecte ! L’aventure, le voyage, les richesses et l’amitié. Voilà ce qu’il te manque Ren, trouver des gens auprès de qui tu te sens chez toi. Vas et découvres le monde, trouves ta place gamin. »

Sa tirade m’avait laissé sans voix, ne sachant trop quoi lui répondre tandis que mes méninges s’activaient pour digérer tout ça. J’avais rencontré des pirates par le passé, tous différents par leur vision du monde et des choses en général. Mais, la liberté était également dans les choix que l’on fait au quotidien. Cependant, le point le plus important que Vito tentait de mettre en exergue reposait dans le fait de se lier à d’autres compagnons d’aventure, que la liberté devient superficielle lorsque l’on a personne avec qui la partager. Cette pensée me laissa songeur pour le reste de la journée.

Vito m’avait parlé d’un de ses amis marchand qui prenait la mer le lendemain en direction de Whiskey Peak, à l’aube. J’acceptais sa proposition, le vieil homme quittant la maison le temps d’en toucher deux mots à son ami. J’avais pensé à préciser le caractère particulier de mon propre navire qu’il faudrait guider jusqu’à la prochaine île. C’est également ainsi que j’appris l’existence du système de navigation particulier de ces mers, nécessitant une boussole particulière qu’ils appelaient Log Pose. Tout cela me semblait compliqué, de plus mes compétences en navigation, qui s’approchaient du point zéro, n’aidaient pas à la compréhension. Si je voulais parcourir Grand Line, il faudrait que je me trouve des partenaires. Jusque là, mon seul ami était Borat, ce bon vieux gros cochon vert, mais j’étais sûr qu’il y avait quelque part des gens qui n’attendaient plus que moi pour foutre le bordel sur ces mers. Invité à rester pour la nuit par Vito, je pus ainsi me reposer, aidant à la cicatrisation de ma blessure au ventre.

Les premiers rayons du soleil pointaient le bout de leur nez à l’horizon. J’étais sur le port aux côtés de Vito devant un petit bateau marchand dans lequel les marins chargeaient des cargaisons. Un vieux monsieur de deux mètres de haut, presque aussi large, descendit du navire pour se diriger vers nous en se tressant sa longue barbe à l’aide de deux doigts.

« Aaah Vito ! Alors c’est lui le gars qu’il faut guider jusqu’à Whiskey Peak ? » demanda l’homme ventripotent. « Moi c’est Gerald, un vieux camarade de Vito, on peut dire qu’on a fait les quatre cent coups ensemble. Toi tu dois être Ren, c’est ça ? Vito m’a également parlé d’un navire ‘particulier’, où est-il ? »

« Enchanté Gerald. » commençais-je avant de tourner mon regard vers l’océan. « Hm, il ne doit pas être très loin. »

Je m’approchais du bord du ponton, plaçant deux doigts dans ma bouche avant de pousser un sifflement aigu. Le silence retombait alors qu’une vague grossissait un peu plus loin dans l’eau, s’avançant dans notre direction. A mesure que la vague avançait, elle grossissait, faisant reculer quelques personnes de surprise. Puis, l’eau s’ouvrit pour laisser dépasser le bout d’un toit pointu, montant de plus en plus pour dévoiler une petite bicoque biscornue qui se dressait hors de l’eau, surmontant ce qui ressemblait à un gros cercle vert de pelouse. La maison ralentit près du navire marchand tandis qu’un gros groin vert sortait de l’eau, puis l’intégralité de la tête. Borat cligna de ses petits yeux noirs en nous observant. A mes côtés, les deux hommes avaient laissés échapper de petits cris de surprise en reculant. Il faut dire qu’on ne voit pas ce genre de spectacle tout les jours.

« Eh bien, le voilà ! » m’exclamais-je tout sourire en me tournant vers les deux vieux. « Bon, on peut y aller ? »



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