C'est un matin qui commence comme tous les autres avant lui. Un clairon qui bourdonne d'un son lourd et continu, un supérieur qui ouvre énergiquement la porte du dortoir et qui hurle à pleins poumons de sortir de son lit plus vite que ça, et des sous-officières qui émergent péniblement au petit jour, les cheveux en bataille et le regard absent. Une bonne douche tiède et un petit-déjeuner copieux prit dans l'immense réfectoire plus tard, Melyssa se tient finalement devant un Adjudant qui lui présente ses obligations pour la journée.
Caporale Kelto, vous allez récupérer l'escouade qu'on vous a assigné hier et vous aller partir en patrouille dans le secteur 11, qui se situe entre la fin du port et le début de la ville. Vous prendrez votre pause sur place, débrouillez-vous comme vous voulez pour manger, puis vous reprendrez une seconde patrouille mais cette fois-ci sur le secteur 2, c'est à dire l'ensemble des docks 4 à 6 du port. C'est bien compris?
Oui mon Adjudant !
Alors rompez.
Et voilà la jeune femme partie, accompagnée de son petit contingent de soldats, trois 1ere Classe et deux 2nde Classe qu'elle a rencontré la veille. Ils sont quasiment tous plus âgés qu'elle, pas de beaucoup non, mais tout de même, ce genre de détail peut compter quand il s'agit de donner des ordres et ça l'inquiète un peu. Mais malgré tout, ils se dirigent vers le secteur assigné, pas le meilleur endroit pour un groupe si récent, car c'est probablement le site qui cumule le plus de passage de toute l'île. Exactement entre le port et la ville, tous les marchands, pêcheurs et autre habitants qui vont travailler ou rentrent chez eux passent par cette zone, ce qui la rend plutôt difficile à contrôler.
La ronde commence, il est encore tôt le matin et le soleil n'est pas bien haut dans le ciel, les marins sont déjà au port et les autres ne sont pas encore levés ou en train de le faire, le quartier est encore calme. Les matelots font des réflexions sur les passants, sur leurs tenues, sur leurs coiffures et chacun d'eux prend une petite tape derrière la tête, et ils se taisent. Le groupe marche en rang, fait des allers et des retours le long de la zone, fait une pause pour se désaltérer et finalement ils se rendent à l'évidence, cette île est trop bien défendue, il ne se passera rien.
Bien évidemment, à l'instant même où l'on se relâche, le karma vient frapper tel un boxeur sur un ring. Et avant même de les voir complètement, Melyssa sait que quelque chose ne tourne pas rond. Une bande d'une dizaine d'hommes fait irruption sabre à la main et pistolets à la ceinture. Ils viennent probablement du port, c'est même sûr, mais comment ont-ils pu arriver jusqu'ici? La Caporale ordonne à son escouade de se cacher derrière une petite cabane qui longe la route afin d'observer les pirates, ou tout du moins ce qui ressemble fortement à des pirates, et déterminer leurs intentions.
Une sacrée ville tout ça ! Bwa ha ha ha ha ! Allez, cherchez moi un charpentier, on n'a pas la journée ! Et trouvez-moi du rhum aussi, on se dessèche par ici. Et plus vite que ça !
Les bandits se dirigent vers le village et Melyssa se met à réfléchir rapidement. Elle pose ses mains sur ses oreilles, comme à son habitude lorsqu'elle doit pousser un raisonnement, et se met à évaluer la situation : Un charpentier. Un bateau à réparer? Sabre à la main et desséchés? Un effort armé, une rixe? Passer le port. Soit ils sont discrets, soit ils ont battu ceux qui sont venus à leur rencontre. Blessés potentiels?
Ni une, ni deux, elle ordonne à un de ses soldats de faire le tour de la cabane et de descendre au port afin de trouver d'éventuelles victimes, puis à un second de rester caché sur place pour surveiller le chef de la bande, tout en prévenant le Quartier Général par escargophone.
Dit-leur d'envoyer un Lieutenant ou un Vice-Lieutenant avec une escouade de dix soldats et tiens les au courant de l'évolution de la situation.
Oui Madame.
Et arrête de m'appeler Madame !
Elle s'éclipse avec les trois soldats restants, prenant bien soin de passer inaperçue et elle se met à suivre certains des voyous, tout en demandant à son escouade d'être attentive au chemin que prennent les autres. La ville est particulière ici, loin des grandes places de marchés et des longues allées piétonnes, les rues sont exiguës et forment des labyrinthes qui se finissent généralement en cul-de-sac. C'est donc sans mal qu'elle se retrouve rapidement dans le dos d'un forban et lui assène un coup de tonfa sur la nuque, avant d'attacher le pauvre hère inconscient à une poutre. Un de moins, plus que... plus que combien déjà? Et zut, j'ai oublié, se dit la jeune femme dans sa tête. Tant pis, il faut avancer. Et c'est ainsi, qu'avec les conseils d'un de ses matelots, elle croise le chemin d'un nouveau brigand, qui ne fera pas plus long feu que le précédant : Alors qu'il se jette sur un 2nde Classe en face de lui, la Caporale lui rentre son arme dans le flanc et l'assomme d'un coup sur la tempe. Pendant qu'elle ficèle son adversaire inanimé, son escargophone se met à sonner.
Caporale, ils se regroupent autour de leur chef. Ils ont l'air sur leurs gardes d'un coup et ils regardent partout autour d'eux. Qu'est ce que je fais?
Surtout, tu ne fais rien. Tu restes caché, j'arrive. Tu as appelé le QG?
Oui, comme vous m'avez dit.
Très bien, j'arrive. Terminé.
Je ne suis pas faite pour la combat, se dit Melyssa pour elle-même, je ne vais pas pouvoir tenir contre tout un groupe. Ils sont sont surement tendus parce qu'ils ont perdu deux hommes, mais est-ce que ça suffira à les contenir dans le secteur? Des questions, mais peu de réponses.
Le petit groupe retourne finalement derrière la cabane, retrouvant ainsi l'un des leurs, et observe les mouvements des bandits, ne sachant pas trop quoi faire, car bien qu'elle l'ait oublié un peu plus tôt, ils sont encore huit, et huit c'est plus que cinq.
Surtout, quoi qu'il arrive, restez cachés, murmure t-elle à son escouade, et pas un bruit.
C'est quoi ce foutoir?, s'écrit bruyamment le chef de la bande au milieu de la route. J'en ai marre de cet endroit. Allez me chercher un civil, on va l'échanger contre une réparation !
Surement pas ! , hurle Melyssa qui sort d'un bond de sa cachette. Vous allez partir d'ici et plus vite que ça !
T'es qui toi?, s'étonne le bandit en fronçant les sourcils. Vous deux, dit-il en pointant ses hommes. Ramenez-la moi.
Caporale Kelto, vous allez récupérer l'escouade qu'on vous a assigné hier et vous aller partir en patrouille dans le secteur 11, qui se situe entre la fin du port et le début de la ville. Vous prendrez votre pause sur place, débrouillez-vous comme vous voulez pour manger, puis vous reprendrez une seconde patrouille mais cette fois-ci sur le secteur 2, c'est à dire l'ensemble des docks 4 à 6 du port. C'est bien compris?
Oui mon Adjudant !
Alors rompez.
Et voilà la jeune femme partie, accompagnée de son petit contingent de soldats, trois 1ere Classe et deux 2nde Classe qu'elle a rencontré la veille. Ils sont quasiment tous plus âgés qu'elle, pas de beaucoup non, mais tout de même, ce genre de détail peut compter quand il s'agit de donner des ordres et ça l'inquiète un peu. Mais malgré tout, ils se dirigent vers le secteur assigné, pas le meilleur endroit pour un groupe si récent, car c'est probablement le site qui cumule le plus de passage de toute l'île. Exactement entre le port et la ville, tous les marchands, pêcheurs et autre habitants qui vont travailler ou rentrent chez eux passent par cette zone, ce qui la rend plutôt difficile à contrôler.
La ronde commence, il est encore tôt le matin et le soleil n'est pas bien haut dans le ciel, les marins sont déjà au port et les autres ne sont pas encore levés ou en train de le faire, le quartier est encore calme. Les matelots font des réflexions sur les passants, sur leurs tenues, sur leurs coiffures et chacun d'eux prend une petite tape derrière la tête, et ils se taisent. Le groupe marche en rang, fait des allers et des retours le long de la zone, fait une pause pour se désaltérer et finalement ils se rendent à l'évidence, cette île est trop bien défendue, il ne se passera rien.
Bien évidemment, à l'instant même où l'on se relâche, le karma vient frapper tel un boxeur sur un ring. Et avant même de les voir complètement, Melyssa sait que quelque chose ne tourne pas rond. Une bande d'une dizaine d'hommes fait irruption sabre à la main et pistolets à la ceinture. Ils viennent probablement du port, c'est même sûr, mais comment ont-ils pu arriver jusqu'ici? La Caporale ordonne à son escouade de se cacher derrière une petite cabane qui longe la route afin d'observer les pirates, ou tout du moins ce qui ressemble fortement à des pirates, et déterminer leurs intentions.
Une sacrée ville tout ça ! Bwa ha ha ha ha ! Allez, cherchez moi un charpentier, on n'a pas la journée ! Et trouvez-moi du rhum aussi, on se dessèche par ici. Et plus vite que ça !
Les bandits se dirigent vers le village et Melyssa se met à réfléchir rapidement. Elle pose ses mains sur ses oreilles, comme à son habitude lorsqu'elle doit pousser un raisonnement, et se met à évaluer la situation : Un charpentier. Un bateau à réparer? Sabre à la main et desséchés? Un effort armé, une rixe? Passer le port. Soit ils sont discrets, soit ils ont battu ceux qui sont venus à leur rencontre. Blessés potentiels?
Ni une, ni deux, elle ordonne à un de ses soldats de faire le tour de la cabane et de descendre au port afin de trouver d'éventuelles victimes, puis à un second de rester caché sur place pour surveiller le chef de la bande, tout en prévenant le Quartier Général par escargophone.
Dit-leur d'envoyer un Lieutenant ou un Vice-Lieutenant avec une escouade de dix soldats et tiens les au courant de l'évolution de la situation.
Oui Madame.
Et arrête de m'appeler Madame !
Elle s'éclipse avec les trois soldats restants, prenant bien soin de passer inaperçue et elle se met à suivre certains des voyous, tout en demandant à son escouade d'être attentive au chemin que prennent les autres. La ville est particulière ici, loin des grandes places de marchés et des longues allées piétonnes, les rues sont exiguës et forment des labyrinthes qui se finissent généralement en cul-de-sac. C'est donc sans mal qu'elle se retrouve rapidement dans le dos d'un forban et lui assène un coup de tonfa sur la nuque, avant d'attacher le pauvre hère inconscient à une poutre. Un de moins, plus que... plus que combien déjà? Et zut, j'ai oublié, se dit la jeune femme dans sa tête. Tant pis, il faut avancer. Et c'est ainsi, qu'avec les conseils d'un de ses matelots, elle croise le chemin d'un nouveau brigand, qui ne fera pas plus long feu que le précédant : Alors qu'il se jette sur un 2nde Classe en face de lui, la Caporale lui rentre son arme dans le flanc et l'assomme d'un coup sur la tempe. Pendant qu'elle ficèle son adversaire inanimé, son escargophone se met à sonner.
Caporale, ils se regroupent autour de leur chef. Ils ont l'air sur leurs gardes d'un coup et ils regardent partout autour d'eux. Qu'est ce que je fais?
Surtout, tu ne fais rien. Tu restes caché, j'arrive. Tu as appelé le QG?
Oui, comme vous m'avez dit.
Très bien, j'arrive. Terminé.
Je ne suis pas faite pour la combat, se dit Melyssa pour elle-même, je ne vais pas pouvoir tenir contre tout un groupe. Ils sont sont surement tendus parce qu'ils ont perdu deux hommes, mais est-ce que ça suffira à les contenir dans le secteur? Des questions, mais peu de réponses.
Le petit groupe retourne finalement derrière la cabane, retrouvant ainsi l'un des leurs, et observe les mouvements des bandits, ne sachant pas trop quoi faire, car bien qu'elle l'ait oublié un peu plus tôt, ils sont encore huit, et huit c'est plus que cinq.
Surtout, quoi qu'il arrive, restez cachés, murmure t-elle à son escouade, et pas un bruit.
C'est quoi ce foutoir?, s'écrit bruyamment le chef de la bande au milieu de la route. J'en ai marre de cet endroit. Allez me chercher un civil, on va l'échanger contre une réparation !
Surement pas ! , hurle Melyssa qui sort d'un bond de sa cachette. Vous allez partir d'ici et plus vite que ça !
T'es qui toi?, s'étonne le bandit en fronçant les sourcils. Vous deux, dit-il en pointant ses hommes. Ramenez-la moi.
Dernière édition par Melyssa Kelto le Mer 13 Avr 2022 - 1:18, édité 2 fois