Le Royaume de Driss était enfin en vue ! Rarement James ne fut aussi heureux de voir le rivage se profiler à l’horizon ! La traversée fut un véritable calvaire à bord de ce rafiot de malheur, cela relevait du miracle qu’ils arrivent jusqu’ici saints et saufs. Le pirate se remémora ce que lui avait dit le timonier en voyant sa mine déconfite face à l’état du navire :
« Ce n’est pas vraiment le grand luxe, mais ce navire à tout ce qu’il faut pour nous mener à bon port ! »
Blackburn était lessivé par le voyage. Il avait passé la majeure partie de son temps entassé avec le reste de l’équipage comme du vulgaire bétail dans la soute du rafiot. Et ce ne sont pas les rares moments passés sur le pont qui lui feront penser différemment. Cette traversée était la pire expérience maritime de sa courte vie ! Le seul point positif, c’était de voir ses hommes à l’œuvre, enfin ses futurs hommes. D’ailleurs, pour le moment, personne ne le considérait comme la moitié d’un capitaine. Voyant en lui, plus un boulet, incapable de se rendre utile sur un navire, qu’un futur capitaine parcourant le Grand Line.
La principale difficulté rencontrée par l’équipage, ce n’était pas la mer houleuse ou bien le vent capricieux, mais le manque cruel d’alcool. Voilà maintenant trois années qu’ils avaient prises pour habitude, de se biturer la tronche du matin jusqu’au soir. Effectuant de rares sorties avec leur rafiot de malheur uniquement pour les affaires de la plus haute importance. Blackburn comprit rapidement que rien n’est plus susceptible dans ce bas monde qu’un homme en pleine cure de sevrage. Ne voulant pas mettre en péril son expédition, il préféra donc faire de son mieux pour éviter chauffer les esprits à bord. Il n’était décidément pas un fils des mers.
Le pirate espérant sincèrement pouvoir remonter sa côte de popularité une fois le pied à terre. Après tout, il était malgré tout James W. Blackburn.
Ils débarquèrent dans le plus grand des silences sous une pleine lune étincelante. Comme seul comité d’accueil, un veilleur de nuit et sa lanterne qui les guida à bon port. Le pauvre bougre ne ressemblait plus à rien, s’affichait sur lui, les stigmates d’une vie d’alcoolique à trimer pour quelques pièces. James ne s’attarda pas sur lui, laissant à Edmond le soin de déchiffrer les mots qui sortaient de sa bouche édentée. Bouffant un mot sur deux, cela devait être une véritable prouesse que de le comprendre. Quelques pièces plus tard, et une poignée de main, voilà la petite troupe livrée à elle-même dans ce monde qui ne semblait pas bien voir d’un bon œil leur venue.
L’endroit tenait solidement sa réputation de trou à rat sombre et puant. Les rares lampadaires disséminés ici et là n’arrangeaient rien. Pourtant à son étonnement, ce lieu regorgeait de vie, partout autour d’eux des hommes et des femmes allaient et venaient, ne portant à première vue qu’un faible intérêt aux nouveaux arrivants.
Mais rapidement une fois l’embarcadère derrière eux, James remarqua qu’ils étaient filochés par une petite bande de gamins qui ne prenait pas la moindre précaution. Malgré la pénombre ambiante, il surprit l’un des mômes comptait sur ses doigts. Soucieux de ce qu’il voyait, le pirate se rapprocha de son timonier : :
« Edmond, le groupe de morveux qui nous colle depuis notre arrivée semble porter la plus grande attention à notre égard, ils sont entrain de faire un compactage avec la plus grande des minuties. »
« Car tu pensais vraiment que notre petite excursion passerait inaperçue ? Je ne serais pas étonné que Boris soit déjà au courant. Trente gaillards armés jusqu’aux dents qui se baladent en pleine nuit dans les Everglades… Cela attire légèrement l’attention. Parfois je me demande si tu ne fais pas exprès d’être aussi naïf ! Reste à savoir qui est leur boss. »
Cette situation le rendait particulièrement mal à l’aise, il jeta un coup d’œil derrière lui en direction de Ben, depuis leur arrivée, il n’avait pas retiré sa main de la crosse de son arme. Une atmosphère électrique était palpable. Le moindre couac pouvait clairement rendre la situation incontrôlable.
La petite compagnie avancée de façon anarchique derrière son chef de file, Edmond. Blackburn réalisa qu’il allait devoir sortir le grand jeu pour pouvoir se faire accepter comme leur capitaine. La plupart de ces types avaient bien plus d’années que James, sans parler de cet esprit de fraternité qui mettait immédiatement James sur la touche. Ils avaient vécu tellement de choses ensemble, ce n’était pas un arriviste qui arriverait à chambouler la hiérarchie naturelle. D’autant plus, que jusqu’à présent, il n’avait absolument rien montré de convaincant.
Le timonier suivait à la lettre les instructions recueillies par ses éclaireurs. Ce dernier ne s’était pas fait presser pour balancer le lieu de la planque des hommes du capitaine Boris en échange d’une petite somme bien rondelette. De l’argent facilement gagné pour lui, surtout qu’il devait être persuadé que cette bande de guignols crèverait avant le lever du jour.
Au fur et à mesure de leur progression, les rencontres se faisaient de plus en plus rares. Ce n’était plus que de rares ombres qui se faufilaient dans l’obscurité la plus totale. D’ailleurs James remarqua que la bande de gamins avait elle aussi disparu. Surement pour faire leur rapport à leurs maitres. Pas de quoi rassurer le jeune pirate. Cet endroit avait décidément quelque chose de malsain.
« Attention à toi fils, nous nous enfonçons au plus profond des Everglades. D’après la Marine, il existe 10 secteurs, classés par ordre dangerosités comme je te l’avais expliqué… Nous allons au septième ce qui te donne une vague idée ce qu’il nous attend. »
« Merveilleux.. »
« Le seul truc qui me tracasse, c’est que personne ne nous soit encore tombé dessus. Étrange, ce n’est le genre de la maison. Qu’importe le nombre, ici tu trouveras toujours plus fort que toi. »
Voilà maintenant plusieurs heures que la bande de revanchards traversait les différents secteurs à la recherche de leur cible. La nuit était déjà bien avancée, James doutait fortement que tout se déroule avant que le jour se lève. Comment réussir à sortir de ce coupe-gorge en plein jour ? Ils étaient parvenus jusqu’ici avec une facilité déconcertante, pas le moindre signe de résistance. Comme l’avait souligné Edmond, ce n’était absolument pas le fruit du hasard. Et ce fameux Boris, quel type saint d’esprit pouvait sincèrement établir son QG dans un endroit pareil. Il c commençait à se demander s’il n’avait pas eu les yeux plus gros que le ventre.
« Nous y voilà ! »
Au détour d’une ruelle, Edmond stoppa l’avancer à quelques encablures d’une bâtisse à la mine dégarnie. Il s’agissait, vue d’ici à une auberge comme il en existe des milliers sur les Blues. James tenta d’observer le moindre signe d’un potentiel piège, mais rien. Quelques soulards qui zonaient autour de la porte d’entrée tenue par une montagne de muscle. Attiraient par la lumière de l’établissement comme de vulgaires moustiques. À l’intérieur de celui-ci se trouvait une foule nombreuse et bruyante.
Le timonier siffla l’un de ses hommes, pour confirmer qu’ils étaient bien au bon endroit.
Le cerveau du pirate se faisait des nœuds sans précédent. Et maintenant que faire ? Il fallait la jouer fine au risque de voir débarquer sur leur tronche l’ensemble du secteur. Peut-être, se faufiler par-derrière et attendre le bon moment pour une action rapide et brutale.
Mais pendant qu’il restait plongeait dans ses pensées, Edmond avait déjà réfléchis à un tout autre plan. Longuement murie par des années et des années à ronger son frein dans son rade.
« Allez les gars ! C’est le moment de réclamer la monnaie de notre pièce ! »
Le groupe se rua vers l’entrée de l’établissement sans prendre la moindre précaution, envoyant voler les malheureux poivrots à plusieurs mètres. L’enclume fut le premier à franchir la porte d’entrée après avoir explosé le crâne du portier avec sa masse.
« JAROD !!! Enfant de putain !! C’est l’heure de passer à la caisse ! »
James d’abord incrédule décida d’emboiter le pas. C’était donc ça leur plan ? De toute façon, il était trop tard pour faire machine arrière.
L’établissement était comme prévu totalement bondés, la clientèle était composée en grande partie de malfrats, petites frappes qui gravitaient autour de l’équipage de Boris. Cherchant à se faire bien voir par l’un des plus gros caïds du septième secteur, et pourquoi pas un jour avoir la chance d’intégrer son équipage. Surement l’un des rares moyens pour pouvoir s’extirper de sa situation de misérable des Everglades.
La trentaine d’hommes s’engouffra donc dans l’auberge. Celle-ci était conçue sur deux niveaux. Le rez-de-chaussée se composait d’une immense pièce regroupant l’activité principale du lieu, un débit de boisson. Impossible de compter précisément, mais à la louche Blackburn estima que ce lieu pouvait accueillir sans broncher une centaine de consommateurs.
Leurs irruptions se firent pour le moins remarquer, les occupants se levèrent en envoyant valser tables et chaises pour pouvoir sortir leurs armes. Ils avaient foutu le pied dans une véritable fourmilière, même la serveuse avait de quoi se défendre sur elle. La situation se figea quelques instants avant qu’un groupe d’hommes fasse son apparition sur le corridor à l’étage.
« Ainsi donc ce n’était pas une connerie. Edmond Laffite se pointe, ici dans le secteur 7 des Everglades pour réclamer vengeance. »
« JAROD ! Descends petite merde ! Viens tâter de ma masse. »
« Je n’ai pas de temps à perdre avec un cadavre ambulant. Celui qui me ramènera sa tête aura une place dans l’équipage du Capitaine Bogdanov. »
Avant qu’une marée humaine les recouvre, Blackburn remarqua la présence d’un individu singulier, portant la moustache et une queue de cheval. Se tenant en retrait il semblait portait que peu d’intérêt à ce qu’il se passait en bas.
Ce fut sans aucun doute le combat le plus bordélique auquel il prit part depuis qu’il rentra dans la piraterie.
Trente assaillants contre pas moins de cent défenseurs dans un endroit clos. Impossible de faire le moindre mouvement sans buter dans un corps inerte, une table, une chaise ou un camarade. Heureusement pour eux, ils n’avaient pas à faire à de redoutables vétérans, mais la vermine locale. Edmond en fer de lance lança l’assaut brisant aussi bien des crânes que des jambes sur son passage. Provoquant la terreur autour de lui, il manqua de peu d’exploser la tête de l’un de ses hommes plus d’une fois.
James décida de mettre un peu d’écart entre lui et le reste du groupe. Qui semblait bien plus dangereux que leurs adversaires. Accompagné de son fidèle bras droit, Ben, il se rua dans la bataille sans la moindre hésitation. C’était son moment ! Il n’avait pas le droit à l’erreur, il devait montrer de quoi il était réellement capable aux yeux du Timonier et de ses hommes pour enfin assoir son statut de capitaine.
Il ne fit aucun quartier, tant pis pour ces pauvres bougres présents au mauvais endroit. Mais il jouait gros aujourd’hui. Sabre à la main il s’en donna à cœur joie dans ce menu fretin. Aucun adversaire présent dans cette pièce n’était en mesure de rivaliser avec lui. Et ceux qui s’aventurer à vouloir le contourner se heurter à un autre mur tout aussi mortel, Ben, qui délaissa ses traditionnels pistolets inutilisables dans ce type d’affrontement pour des armes aux corps à corps.
Malgré leur infériorité numérique flagrante, il ne fallut pas plus qu’une petite dizaine de minutes pour venir à bout de la vermine. Les rats quittaient le navire de toute part, embarquant avec eux ceux qui pouvaient être encore sauvés. Du côté des gars d’Edmond seulement trois avaient passé à l’arme à gauche, et cinq autres étaient dorénavant inaptes au combat. Le timonier se tenait fièrement debout, serrant fermement sa masse. Malgré les apparences, il semblait en avoir bavé, preuve que la bataille fût d’une rare intensité pour ce vétéran.
Le sol autour d’eux était recouvert de corps sanglant. Combien de morts ? Combien de blessés ? Ce n’était pas le souci du blondinet, mais ce fut une sacrée boucherie. Il leva les yeux de nouveau vers le corridor, la récente agitation avait rameuté pas mal de nouvelles têtes. Mais ces gus-là n’avait strictement rien à voir avec ceux d’en bas, pour le coup ils ressemblaient à de véritables pirates.
« Quel ramassis de bons à rien ! Pas un seul pour faire correctement le taff… Tu viens de foutre un sacré bordel comme à ton habitude ! Mais.. »
Jarod n’eut pas le loisir de finir sa phrase que l’homme à la queue de cheval le dégagea sans ménagement pour se mettre au premier plan.
« Vous avez fait tout ce chemin pour foutre la merde dans mon établissement ?! Vous allez savoir pourquoi on me surnomme le hachoir ! Et toi là-bas, avec ta tronche de premier de la classe, tu ne sembles pas commun comme adversaire, on se connait ?! »
Il pointa sa lame dans la direction de James à la surprise générale.
« Je suis James W. Blackburn, je viens ici récupérer le Royal Fortune et prendre au passage la tête d’un certain Jarod. »
« Quoi ma tête ?! Mais tu sais qui je suis ! »
« Ta gueule l’anguille, Blackburn hum.. Ainsi c’est toi le petit rookie qui tente de se faire un nom par chez nous ?! Je t’imaginais… Différent. Mais cela tombe bien que tu sois là. Tu étais sur ma liste depuis quelque temps. Ta prime me sera fort utile pour rembourser quelques dettes… Allez les gars pas de quartier! »
Boris sauta le premier par-dessus la balustrade et retomba lourdement à quelques encablures de James. Visiblement il était très impatient de récupérer la prime qui trônait sur la tête du jeune rookie. Armée de deux feuilles de boucher il se rua la tête la première bien décider à en finir dans la minute.
Derrière lui son équipage lui emboita le pas sans une once d’hésitation en fonçant sur le Timonier et ses hommes. Certes, l’endroit était dorénavant à trois quarts vides de ses occupants, mais le sol était jonché de corps et de mobiliers détruits, ce qui rendait tout mouvement périlleux, sans compter des litres d’hémoglobine qui collait les pieds au sol.
Un seul homme décida de rester en retrait, c’était Jarod l’anguille peu enclin comme à sa grande habitude à se salir les mains.
Le boucher sauta sur sa proie tel un prédateur assoiffé de sang ! Il croisa ses bras pour décapiter son adversaire d’un seul et unique coup. Blackburn eu juste assez de temps pour se laisser tomber en arrière et envoyer boulet son adversaire avec son pied dans le bar.
* Rapide l’enfoiré *
À peine le temps de se relever que Boris était de nouveau sur lui, couvert d’alcool des pieds à la tête, plus déterminé que jamais. Son regard transpirait la folie pure. Débuta alors un redoutable combat opposant le sabre de James aux deux hachoirs de Boris. Jamais il n’avait eu l’occasion d’affronter un adversaire utilisant ce type d’armes. Dépourvu de la moindre technique ni de la moindre stratégie de combat. Le style de Bogdanov pouvait se résumer en quelques mots, trouver le moyen le plus rapide de décoller la tête du corps de son opposant.
Mais Blackburn n’était pas d’humeur à se voir raccourcir son joli minot. Alors il para tant bien que mal les attaques qui se succédaient à un rythme effréné. Cherchant en vain une faille, mais Boris ne semblait pas enclin à lui donner la chance de reprendre le dessus.
De son côté Ben s’en donnait à cœur joie, il dégaina ses pistolets pour tirer en pleins vols sur deux assaillants, qui se fracassèrent sur le sol. Sa troisième et dernière munition était destinée à Jarod, mais le pleutre évita celle-ci par le plus grand des miracles. La balle se logea dans un lustre qui s’écroula sur une table provoquant un début d’incendie. À court de munitions, il s’équipa de ses deux lames pour rejoindre le gros de troupes et en découdre au corps à corps aux côtés d’Edmond et de ses gars.
James jeta un coup d’oeil furtif en direction de l’incendie qui gagnait rapidement du terrain, bientôt l’endroit se transformera en un gigantesque brasier. Mais il se concentra immédiatement sur le combat qui était loin d’être plié. Boris ne proposait toujours aucune ouverture flagrante, mais la fatigue le gagnait. Il respirait à présent comme un buffle. La somme de tous ses efforts n’ayant permis que de provoquer que des entailles superficielles à son adversaire. Celui-ci subissait depuis le début ses attaques, mais ne montrait pourtant aucun signe de faiblesses. Pire encore, il semblait n’avoir pour l’instant strictement rien montré de son véritable potentiel. La graine du doute germa en lui à cet instant.
Boris avait une règle d’or qu’il avait pris soin d’appliquer depuis toujours, ne jamais s’attaquer a plus gros que soit. Il en avait vu plus d’un vouloir s’attaquer à un gros poisson, pour au final finir dans le meilleur des cas six pieds sous terre. Après autant de décennies à suivre son code à la lettre avait-il failli ?
« NON ! IMPOSSIBLE ! »
Il redoubla d’efforts, mais le jeune homme semblait parfaitement être à l’aise dans ce rôle défensif. Sa technique était bien supérieure à celle du boucher. Dans cette situation, inutile pour lui de prendre le moindre risque à vouloir contrattaquer pour avoir le dessus. Sa seule crainte d’être pris de vitesse par le feu. La fumée commençait à se propager dans l’édifice.
De son côté, Bogdanov, lasse de ne pas trouver d’ouverture, décida un coup de poker ! Il projeta projetant l’une de ses feuilles de boucher droit sur sur la tête de son opposant. À défaut de pouvoir lui couper la tête, la faire éclater n’était finalement pas si mal que cela. Obligeant James à devoir improviser pour dévier au tout dernier moment le projectile et ainsi devoir casser sa défense pour le moment totalement hermétique. L’occasion était trop belle pour Boris qui n’en demandait pas tant ! Il s’engouffra dans la brèche en confondant vitesse et précipitation pensant pouvoir porter le coup décisif.
Voyant qu’il n’avait pas le temps d’effectuer une nouvelle parade avec son sabre, le pirate se jeta au sol alors que la lame de son adversaire lui effleurait une nouvelle fois le visage pour venir s’encastrer avec violence dans le mur.
L’incendie avait gagné du terrain, la charpente commençait à être attaquée par les flammes. Les hommes de James avaient réussi à prendre le dessus non sans difficulté sur l’équipage de Bogdanov. L’heure était à la fuite avant que tout s’embrase.
James était dans une posture pour le moins critique. Complètement affalé au sol, désarmé, il était à la merci de son adversaire. Heureusement pour lui, ce dernier avait mis tellement d’énergie dans son attaque qu’il n’avait même plus la force de retirer son hachoir du mur. Il se résigna et se dirigea vers sa victime en se saisissant d’un poignard qu’il portait à la ceinture.
Une épaisse fumée noire et opaque se propageait maintenant à leur niveau. Les hommes devenaient petit à petit que des silhouettes méconnaissables et l’air devenait difficilement respirable. Le pirate manqua de peu de finir brulé vivant par un morceau de charpente enflammé qui tomba à quelques mètres de lui. C’est à lors qu’il idée lui traversa l’esprit, il se saisit à la hâte d’une torche enflammée et l’agita devant lui comme pour faire fuir une bête sauvage. Boris afficha un sourire carnassier voyant enfin l’issue du combat se dessiner en sa faveur. Ce n’était une vulgaire torche qui lui sauverait la mise cette fois-ci.
Malheureusement pour lui, il avait la mémoire courte, il ne se rappelait plus que ses habits étaient imbibés d’alcool. Blackburn lança flambeau dans sa direction, Boris ne tenta même pas de l’esquiver persuader que ce n’était pas un vulgaire bout de bois qui viendrait à bout de sa personne.
Au contact du projectile il s’enflamma d’un seul coup, son corps devenant immédiatement une immense boule de feu. Hurlant de rage et de douleur il se mit à courir comme un poulet sans tête ! Bousculant et brulant tout sur son passage pour finalement trouver par miracle le chemin de la sortie.
James regardait la scène totalement incrédule, c’est alors qu’une puissante main l’agrippa et le traina sans ménagement la même direction. C’était Ben qui venait une nouvelle fois de sauver son cul.
Dehors le spectacle du bâtiment en flamme rajouté aux badauds venu voir l’altercation avait attiré une foule sans précédent dans le secteur 7. Les flammes montaient à plusieurs mètres et se propageaient déjà aux constructions voisines. Le jour commençait seulement à pointer le bout de son nez.