À peine avait-il posé le pied sur le navire des mercenaires pourpres, que James était devenu l’objet de toutes les attentions. Il faut dire que l’équipage n’avait pas l’habitude d’avoir de la compagnie, préférant prioriser les missions en solitaire. Le commandant avait fait pour une raison encore inexpliquée, une entorse à la règle, en acceptant à son bord le dénommé James W. Blackburn. Qu’il s’en pressa de présenter à tout le monde.
Évidemment, ce nom n’était pas inconnu, sans être non plus une référence dans le domaine de la piraterie de South Blue, disons qu’il faisait partie du haut du panier.
Cependant, tous connaissaient la grande réticence dont faisait preuve leur commandant vis-à-vis des pirates, rendant encore plus surprenante sa venue à bord. L’autre invité présent, en la personne de Raphaël, passé totalement inaperçu, ce qui semblait lui convenir parfaitement. La mer ce n’était son truc, il espérait deux choses, premièrement, qu’on lui foute la paix ! Et deuxièmement arrivée le rapidement possible sur Rokade.
Parmi la foule de curieux qui se massa autour du rookie, une personne se démarqua rapidement du lot. Une jeune femme, qui se démarquait du reste par son aura et surtout son attirail. Elle avait assez d’armes sur elle pour attaquer un cuirassé de la marine sans avoir besoin d’aide. Elle se planta avec nonchalance devant leurs hôtes, clope au bec et bouteille de rhum à la main :
« Alors c’est ça le capitaine Blackburn ? Vous êtes certains commandants ? »
Piqué au vif, James s’apprêta à lui montrer qu’il n’était pas usurpateur d’identité, avant de subitement se raviser. l’énorme ombre de Bartolomé l’enveloppa, se rappelant ainsi à son bon souvenir.
Ne souhaitant pas finir tout de suite à l’eau, il décida de faire l’impasse pour cette fois.
« Il semblerait en effet qu’il s’agisse bien de moi. »
Voyant la situation déparée, le commandant décida de sonner la fin de la recréée :
« Pour les présentations, voici Bonnie Black, alias « BOOM », il s’agit de mon experte en explosifs et canons. Attention, elle à le même tempérament qu’un baril de poudre prêt à exploser. »
Elle fixa le pirate droit dans les yeux tout en tirant sur sa clope.
« En espérant que ta réputation ne soit pas usurpée alors le blondinet. »
Et elle retourna à ses occupations s’en prêter davantage attention à son hôte.
« Quelle personne fort agréable... elle est toujours comme ça ? »
« Tu as de la chance, elle est de bonne humeur aujourd’hui, elle n’a toujours rien fait sauter. Quoiqu’il en soit allons dans mes quartiers, nous avons quelques détails à régler.»
Le rookie se trouva donc dans la cabine du commandant, assis en face de l’imposant Bartolomé qui faisait figure d’autorité absolue sur ce navire. Après avoir déposé contre le mur son imposante hache, il proposa comme il est de coutume un verre à son invité. S’asseyant lourdement dans son siège, il s’alluma un cigare. Pendant quelques instants les deux hommes se regardèrent droit dans les yeux, une tension invisible était palpable. Il brisa le silence en entrant directement dans le vif du sujet, faisant disparaitre la jovialité qu’il affichait jusqu’à présent.
Expliquant de facto qu’il n’était absolument pas impressionné par le CV du pirate et qu’il ne portait pas dans son cœur ses semblables.
« Pourtant je suis là devant toi, monsieur le commandant Gallen, pourquoi donc, cette entorse à la règle ? »
« Les affaires avant l’affect ! N’oublie pas que je suis un mercenaire, et dans mon monde la réputation joue bien plus que tout le reste. Ce contrat est une porte d’entrée pour moi, je ne suis pas en mesure de rejeter une telle offre sous prétexte que je dois me trimbaler un type dans ton genre. Alors je te demande qu’une seule chose, pas de vagues. Pas de folies comme vous savez si bien le faire. On fait notre boulot, on empoche la paie, ensuite adios et bon vent. »
Blackburn était sensiblement sur la même longueur d’onde, après tout ce n’était qu’une étape avant le début de sa véritable carrière de capitaine. On ne devient pas célèbre en restant le cul vissé dans un Blue. Il se leva après avoir terminé son verre et salua son interlocuteur avant de rejoindre ses hommes. Mais alors qu’il venait de franchir le seuil de la porte, le Commandant lui posa une dernière question :
« Ah une dernière chose, vu que nous naviguons sous le même pavillon, et pour éviter tout désagrément, je voudrais savoir quelle personne tu as mise en rogne pour avoir besoin de la protection du gang d’Encanis. »
James s’arrêta quelques instants :
« Hannibal Le Rouge »
Jusqu’à présent, le mercenaire était resté impassible comme un morceau de granite pour assoir son autorité naturelle sur le blondinet. Mais lorsqu’il a entendu ce nom, il cracha immédiatement sa gorgée de rhum et toussa bruyamment :
« Mais ! Comment peut-on être aussi con que ça ?! Le seul mec de South blue à ne pas se foutre sur le dos… C’est pour ça que je vous déteste, vous les pirates ! Vous avez un grain ! Toujours, à vouloir la plus grosse prime et au final cela ramène les plus grosses emmerdes possibles. »
Il se leva d’un bond, envoyant valdinguer son fauteuil et tout ce qu’il se trouvait sur son bureau pour rattraper l’homme qui venait tout juste de quitter son office. Après quelques foulées il l’attrapa et le souleva sans le moindre effort. James se retrouva l’espace d’un instant catapulté en l’air avant de retomber violemment sur l’épaule de son ravisseur. L’équipage qui assista la scène en direct sur rua autour de son capitaine pour comprendre ce qu’il se passait, ce n’était pas le genre à avoir des coups de folie inexpliqués.
« Bordel mais lâche-moi !! Qu’est-ce que tu fous ! »
« Pauvre inconscient !! Tu vas la fermer et rester dans ta cabine pendant toute la traversée ! »
Il jeta sans le moindre ménagement son colis et referma violemment la porte. Blackburn avait eu beau se débattre, il ne faisait absolument pas le poids contre son ravisseur. Il se sentait profondément humilié, comment avait-il pu le traiter ainsi devant ses hommes ?
Il se releva illico pour foncer droit sur la porte, tambourinant comme un fou en hurlant de le libérer. La porte s’ouvrit brusquement, manquant de le faire tomber au sol. Devant lui le regardait droit dans les yeux deux pistoles. C’était l’autre spécimen de Bonnie qui se tenait à présent devant lui, en le braquant avec ses armes.
« Essaye encore une fois de sortir de ta cabine et je te fais sauter la cervelle ! »
« Tu es complètement tarée ! Vous avez tous un grain sur ce rafiot ! »
D’abord incrédule face à cette situation, Raphaël décida de s’en mêler pour avoir quelques explications et enfin avoir la paix. Ce remue-ménage l'insupportait au plus haut point. Étant au courant de la menace qui pesait sur James et donc par extension sur eux, il ne s’opposa pas à cette mesure de quarantaines du pirate. La priorité était la réussite de la mission, ce qui ne le fit absolument décolérer le Rookie qui insulta copieusement les malheureux chargés de s’occuper de lui.
Le commandant décida toutefois de faire un geste en sa faveur, en l’autorisant à prendre l’air sur le pont une fois la nuit tombée. Ce à quoi il a eu comme seule réponse :
« Oh merci, vous êtes bien urbain. Allez vous faire foutre ! »
Évidemment, ce nom n’était pas inconnu, sans être non plus une référence dans le domaine de la piraterie de South Blue, disons qu’il faisait partie du haut du panier.
Cependant, tous connaissaient la grande réticence dont faisait preuve leur commandant vis-à-vis des pirates, rendant encore plus surprenante sa venue à bord. L’autre invité présent, en la personne de Raphaël, passé totalement inaperçu, ce qui semblait lui convenir parfaitement. La mer ce n’était son truc, il espérait deux choses, premièrement, qu’on lui foute la paix ! Et deuxièmement arrivée le rapidement possible sur Rokade.
Parmi la foule de curieux qui se massa autour du rookie, une personne se démarqua rapidement du lot. Une jeune femme, qui se démarquait du reste par son aura et surtout son attirail. Elle avait assez d’armes sur elle pour attaquer un cuirassé de la marine sans avoir besoin d’aide. Elle se planta avec nonchalance devant leurs hôtes, clope au bec et bouteille de rhum à la main :
« Alors c’est ça le capitaine Blackburn ? Vous êtes certains commandants ? »
Piqué au vif, James s’apprêta à lui montrer qu’il n’était pas usurpateur d’identité, avant de subitement se raviser. l’énorme ombre de Bartolomé l’enveloppa, se rappelant ainsi à son bon souvenir.
Ne souhaitant pas finir tout de suite à l’eau, il décida de faire l’impasse pour cette fois.
« Il semblerait en effet qu’il s’agisse bien de moi. »
Voyant la situation déparée, le commandant décida de sonner la fin de la recréée :
« Pour les présentations, voici Bonnie Black, alias « BOOM », il s’agit de mon experte en explosifs et canons. Attention, elle à le même tempérament qu’un baril de poudre prêt à exploser. »
Elle fixa le pirate droit dans les yeux tout en tirant sur sa clope.
« En espérant que ta réputation ne soit pas usurpée alors le blondinet. »
Et elle retourna à ses occupations s’en prêter davantage attention à son hôte.
« Quelle personne fort agréable... elle est toujours comme ça ? »
« Tu as de la chance, elle est de bonne humeur aujourd’hui, elle n’a toujours rien fait sauter. Quoiqu’il en soit allons dans mes quartiers, nous avons quelques détails à régler.»
Le rookie se trouva donc dans la cabine du commandant, assis en face de l’imposant Bartolomé qui faisait figure d’autorité absolue sur ce navire. Après avoir déposé contre le mur son imposante hache, il proposa comme il est de coutume un verre à son invité. S’asseyant lourdement dans son siège, il s’alluma un cigare. Pendant quelques instants les deux hommes se regardèrent droit dans les yeux, une tension invisible était palpable. Il brisa le silence en entrant directement dans le vif du sujet, faisant disparaitre la jovialité qu’il affichait jusqu’à présent.
Expliquant de facto qu’il n’était absolument pas impressionné par le CV du pirate et qu’il ne portait pas dans son cœur ses semblables.
« Pourtant je suis là devant toi, monsieur le commandant Gallen, pourquoi donc, cette entorse à la règle ? »
« Les affaires avant l’affect ! N’oublie pas que je suis un mercenaire, et dans mon monde la réputation joue bien plus que tout le reste. Ce contrat est une porte d’entrée pour moi, je ne suis pas en mesure de rejeter une telle offre sous prétexte que je dois me trimbaler un type dans ton genre. Alors je te demande qu’une seule chose, pas de vagues. Pas de folies comme vous savez si bien le faire. On fait notre boulot, on empoche la paie, ensuite adios et bon vent. »
Blackburn était sensiblement sur la même longueur d’onde, après tout ce n’était qu’une étape avant le début de sa véritable carrière de capitaine. On ne devient pas célèbre en restant le cul vissé dans un Blue. Il se leva après avoir terminé son verre et salua son interlocuteur avant de rejoindre ses hommes. Mais alors qu’il venait de franchir le seuil de la porte, le Commandant lui posa une dernière question :
« Ah une dernière chose, vu que nous naviguons sous le même pavillon, et pour éviter tout désagrément, je voudrais savoir quelle personne tu as mise en rogne pour avoir besoin de la protection du gang d’Encanis. »
James s’arrêta quelques instants :
« Hannibal Le Rouge »
Jusqu’à présent, le mercenaire était resté impassible comme un morceau de granite pour assoir son autorité naturelle sur le blondinet. Mais lorsqu’il a entendu ce nom, il cracha immédiatement sa gorgée de rhum et toussa bruyamment :
« Mais ! Comment peut-on être aussi con que ça ?! Le seul mec de South blue à ne pas se foutre sur le dos… C’est pour ça que je vous déteste, vous les pirates ! Vous avez un grain ! Toujours, à vouloir la plus grosse prime et au final cela ramène les plus grosses emmerdes possibles. »
Il se leva d’un bond, envoyant valdinguer son fauteuil et tout ce qu’il se trouvait sur son bureau pour rattraper l’homme qui venait tout juste de quitter son office. Après quelques foulées il l’attrapa et le souleva sans le moindre effort. James se retrouva l’espace d’un instant catapulté en l’air avant de retomber violemment sur l’épaule de son ravisseur. L’équipage qui assista la scène en direct sur rua autour de son capitaine pour comprendre ce qu’il se passait, ce n’était pas le genre à avoir des coups de folie inexpliqués.
« Bordel mais lâche-moi !! Qu’est-ce que tu fous ! »
« Pauvre inconscient !! Tu vas la fermer et rester dans ta cabine pendant toute la traversée ! »
Il jeta sans le moindre ménagement son colis et referma violemment la porte. Blackburn avait eu beau se débattre, il ne faisait absolument pas le poids contre son ravisseur. Il se sentait profondément humilié, comment avait-il pu le traiter ainsi devant ses hommes ?
Il se releva illico pour foncer droit sur la porte, tambourinant comme un fou en hurlant de le libérer. La porte s’ouvrit brusquement, manquant de le faire tomber au sol. Devant lui le regardait droit dans les yeux deux pistoles. C’était l’autre spécimen de Bonnie qui se tenait à présent devant lui, en le braquant avec ses armes.
« Essaye encore une fois de sortir de ta cabine et je te fais sauter la cervelle ! »
« Tu es complètement tarée ! Vous avez tous un grain sur ce rafiot ! »
D’abord incrédule face à cette situation, Raphaël décida de s’en mêler pour avoir quelques explications et enfin avoir la paix. Ce remue-ménage l'insupportait au plus haut point. Étant au courant de la menace qui pesait sur James et donc par extension sur eux, il ne s’opposa pas à cette mesure de quarantaines du pirate. La priorité était la réussite de la mission, ce qui ne le fit absolument décolérer le Rookie qui insulta copieusement les malheureux chargés de s’occuper de lui.
Le commandant décida toutefois de faire un geste en sa faveur, en l’autorisant à prendre l’air sur le pont une fois la nuit tombée. Ce à quoi il a eu comme seule réponse :
« Oh merci, vous êtes bien urbain. Allez vous faire foutre ! »
