Jack Raven Skellington Le téméraire
Sexe : Homme
Race : Humain
Métier : Truand des mers
Groupe : Pirate bien évidemment !
But : Devenir le meilleur, rien que ça !
Équipement : Yeux du diable (N) / Aura de violence (P)
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Reroll,
Si oui, quel @ l'a autorisé ? Nom du @Jeska
Codes du règlement : (Il y en a deux, un par charte. Mettez-les entre les balises sans les astérisques.)
Description physique
Si nous devions résumer le physique de Jack en une seule et unique phrase : Un physique à la hauteur de ses ambitions.
Le jeune homme ne passe pas inaperçu du haut de ses trois mètres, ce qui lui a valu son lot de bosses sur le front au passage. Et non seulement il est sacrément grand, mais il est aussi bougrement costaud le gaillard ! Il doit facilement peser six-cents livres à vue de nez ! C’est ce qu’on appelle communément une armoire à glace !
Doté d’avant-bras faisant pâlir plus d’un maçon, il est le savant mélange entre une génétique héritée d’ancêtre travaillant exclusivement à la force de leurs bras. Et un entrainement de longue date dans le domaine de la castagne.
D’ailleurs chose plutôt étonnante, son visage semble jusque là plutôt épargné. Pourtant ce ne sont pas les coups reçus en pleine poire qu’ils manquent. On peut dire sans trop s’avancer qu’il s’agit d’un beau gosse. Au fait de son charme, il aime secrètement prendre soin de lui quand l’occasion se présente. Notamment en ne se laissant pas aller sur sa coupe de cheveux ou sur sa barbe. Mais dans son métier les occasions sont rares et il préfère souvent remettre ça au lendemain.
Le détail le plus marquant sur le reste de son corps est sans aucun doute les très nombreuses cicatrices. Témoignage des nombreuses rixes auxquelles à participes le jeune Jack tout au long de sa rapide carrière en tant que caïd à Las Camp. La plus marquante est sans aucun doute celle présente dans le bas de son dos, au niveau de sa hanche droite. Souvenir douloureux d’un très vilain coup de couteau donné en traitre. Régulièrement cette vieille blessure le rappelle à son bon souvenir, notamment au changement de saison.
Marchant la tête haute et le torse bombé, Jack incarne parfaitement le mec qui à pleinement confiance en lui et dans ses capacités. Il dégage ce petit quelque chose, de si rare et particulier, tellement difficile à expliquer. Son regard témoigne aussi d’une singularité très étrange, voire déstabilisante. Là aussi il est compliqué, voir impossible de l’expliquer sans l’avoir vu par soit-même. Mais Jack par son regard peut déstabiliser son interlocuteur, provoquant en lui un malaise profond.
Il aime aussi faire bosser ses vocalises avec sa voix rauque et reconnaissable entre toutes, n’hésitant jamais à gueuler dans n’importe où et n’importe quand, au cas où personne n’aurait remarqué sa présence !
Description psychologique
Jack est avant tout animé par une ambition dépassant l’entendement. Depuis son enfance, il ne cesse de repousser ses limites pour parvenir à ses fins, n’hésitant pas un seul instant à mettre sa vie et celles des autres en danger pour atteindre son but. Il ne prend que trop rarement la température avant de se jeter dans le tas, le rendant aussi imprévisible que dangereux.
Toutefois, Skellington, arrive à fédérer autour de lui, leadeur né, il est comme un phare au milieu de la nuit pour nombres d’âmes en peine. Son charisme inné, sa volonté de fer et son assurance, son des piliers pour son entourage qui peuvent compter sur lui, même dans les coups durs. Adepte de la castagne, il a toujours aimé l’adrénaline que génère le combat, préférant en règle générale ses poings aux armes. Dans ce genre de situation, il dégage autour de lui une sorte d’aura qui galvanise l’ensemble des combattants à donner le meilleur d’eux même, voire de prendre goût à ce déferlement de violence.
Mais Jack n’est pas uniquement une brute épaisse forte en gueule et au caractère de sanglier. Dans le quotidien c’est une personne très à l’aise en société, allant facilement vers les gens pour simplement bavarder. Aimant tout particulièrement passer son temps libre avec ses proches autour d’un bon verre, il n’est pas le dernier pour amuser la galerie et adore se moquer ouvertement des autres tout en ayant sa dose d’autodérision. Concernant la boisson et les jeux d’argents, il a sans aucun doute hérité ça de son paternel, pigeon invétéré !
N’ayant pas un esprit retors, il n’y va pas par quatre chemins quand il à quelque chose à dire ou à faire savoir. Son franc parler fait partie de son charme, il faut voir en Jack une personnalité clivante, ne laissant jamais indifférente.
Toutefois, il ne faudrait pas voir en lui, un tas de muscles sans cervelle. Car même s’il a une fâcheuse tendance à foncer tête baisser dans les problèmes, c’est une personne dotée d’une forte intelligence et d’une sensibilité bien cachée, quand il arrive à se raisonner.
Loin d’être suicidaire, il garde toujours dans un coin de sa tête sa mésaventure dans le port de Las Camp. Lui rappelant douloureusement qu’il n’en reste pas moins mortel comme n’importe qui.
Même si durant ses premières années la piraterie lui semblait une voie bien trop hasardeuse et risquée pour l’accomplissement de ses objectifs. Aujourd’hui il épouse parfaitement la philosophie de cet art de vivre. Lui permettant d’assouvir à la fois ses ambitions, tout en gardant sa totale liberté et surtout en pouvant donner libre cours à ses envies de bagarres !
En parlant de violence, il n’est pas du genre à s’en prendre à des gens sans défense, sauf en cas d’obligation professionnelle. Il a développé depuis de nombreuses années une profonde aversion pour l’autorité et plus particulièrement pour les représentants du gouvernement mondial. La Marine ce ne sont pas ses potes, et il ne manquera jamais une occasion de pouvoir coller son poing dans la tronche d’un soldat un peu trop zélé.
De même, qu’il ne porte absolument pas dans son cœur, la bourgeoisie pour qui il éprouve le plus grand des dégouts.
Biographie
Jack Harlow est ce qu’on peut définir comme un pur produit de Las Camp, forgé depuis sa plus tendre enfance par les terribles lois régissant le monde qui l’a vu naitre. Dernier né d’un docker davantage porté sur la boisson et le jeu que sur sa famille et d’une mère dépassée par ses responsabilités arrivées bien trop tôt dans sa vie. Ce marmot comme la plupart ici avait son destin déjà tracé avant même de voir le jour. Las Camp ne propose qu’une seule chose à ses fils, la misère. Les moins chanceux découvraient rapidement la rue avec ses vices et ses dangers, atteindre la majorité était déjà une prouesse en soi.
Ici, il suffisait d’avoir un toit sur la tête et une gamelle à moitié remplie pour être considérée comme un privilégié. Jack ne connaissait que rarement la faim, même si son géniteur dilapidait sans le moindre remords le plus gros de sa solde dans des tripots malfamés, il avait tout de même encore un peu de lucidité pour garder quelques sous dans le but de garnir le garde-manger.
La figure paternelle n’était donc qu’un mélange de colère et de frustration, d’accrocs jusqu’aux tripes des cartes, il avait laissé pratiquement tout ce qu’il possédait, même son âme sur les plateaux de jeux. Persuadé de pouvoir se refaire à la prochaine partie, il était devenu une des valeurs sûrs du coin pour de nombreux requins, comme bien d’autres de ses collègues. Contractant une nouvelle dette pour effacer l’ancienne auprès de créanciers peu scrupuleux, il était pieds et mains liées dans un engrenage dont il ne verrait jamais le bout.
Il n’avait que peu d’ambition pour son fils, le voyant devenir lui aussi main-d’œuvre bon marché, passant sa journée à charger et décharger des navires-venants des quatre Blues pour un salaire de misère et une santé broyée. Voilà le seul avenir qu’il pouvait lui proposer, d’ailleurs, pour quoi vouloir chercher autre chose ? C’était à son sens toujours plus respectable que devenir un vulgaire voyou et finir sa vie un couteau planté dans le dos ou bien en prison.
Sujet hautement sensible au sein du foyer, car, John, le grand frère de Jack avait choisi délibérément de franchir la ligne rouge, en rejoignant l’un des nombreux gangs qui sévissaient dans le coin. L’appel de l’argent facile, de la réputation, mais aussi de la violence furent bien plus causant pour lui que celui d’un avenir à courber l’échine pour trois francs six sous. Naturellement doué pour les affaires et doté d’un physique solide, il réussit dans un premier temps à se faire un nom. Mais le milieu voit toujours d’un mauvais œil ceux qui viennent troubler la hiérarchie installée. Il paya au prix fort son ascension dans le monde de la pègre, en y laissant sa propre vie, trahit par ses propres compagnons pour quelques Berrys. Les rumeurs faisaient d’un certain Sulyvan le commanditaire. Figure locale réputée pour sa violence et surtout, pour être l’un des larbins du tristement célèbre Baron sanglant.
Pourtant, ce drame familial ne semblait pas avoir marqué suffisamment le petit frère pour lui faire renoncer à son attirance pour la rue. Dès qu’il fût en âge, il décida d’arpenter le monde avec ses camarades, toujours partant pour chaparder quelques denrées ou bien en découdre avec les autres groupes d’enfants. Il se fit rapidement un nom auprès des gamins de sa génération grâce à sa grande gueule, son physique hors norme et surtout ce petit quelque chose d’indescriptible.
Jack était un leader-né, attirant auprès de lui foule de suiveurs en quête d’un but dans leur misérable existence. Depuis sa plus tendre enfance, il fut animé d’une furieuse ambition dictée par ses nombreux rêves. Imaginant depuis toujours le reste du monde comme une chose attendant désespérément d’être conquise.
Encore loin d’imaginer la complexité de la société, les luttes d’influences, la corruption et bien d’autres noirceurs. Il évoluait dans ce monde comme un poisson dans l’eau durant sa jeunesse. Pensant alors qu’il n’existait aucunes limites, que la volonté à elle seule suffisait à un homme pour accomplir ses rêves, même les plus fous.
L’adolescence fut une période charnière, les bagarres et autres petits larcins de son enfance se heurtèrent à la réalité de son univers. Ce qu’on lui pardonnait hier était dorénavant sévèrement puni, et les bagarres se muèrent en rixes de plus en plus sanglantes. Il connut dès lors un rapport étroit et douloureux avec la mort en personne. Perdant plusieurs de ses amis pour des histoires futiles quand ce n’était pas la maladie qui faisait parler d’elle. Son comportement de jeune enfant turbulent se mua en un adolescent bagarreur, ne se laissant pas marcher sur les pieds. Bien évidemment, il ne comptait plus le nombre de roustes qu’il avait ramassées par des plus grands et plus costauds que lui, quand ce n’était pas des adultes. Mais il a développé en parallèle un réel gout de la violence et des combats. N’étant pas du genre à s’en prendre à plus faible que lui pour assouvir ses pulsions, il préférait bien souvent s’attaquer à plus fort pour toujours tester et repousser ses limites.
Voyant dans ce merdeux quelqu’un qu’il fallait recadrez pour qu’il puisse apprendre le respect. Rien ne pouvait le mettre plus hors de lui que lorsqu’on lui rappelait qu’il devait donc rester à sa place.
« Jamais un bourricot ne deviendra un cheval de course. C’est exactement la même chose pour toi ! Tu n’es qu’une merde de Las Camp, et ce n’est pas en donnant des coups de poing que tu arriveras à changer cela. Tu es né ici et tu crèveras ici, »
Qui étaient-ils pour décider ainsi de son avenir ? Comment pouvaient-ils avoir autant de certitudes sur lui ? Depuis toujours, il n’avait de cesse de prouver que ses origines n’étaient en rien un frein, qu’il pouvait lui aussi se hisser en haut du panier.
Cette période fut aussi pour lui l’occasion de découvrir le merveilleux monde de l’autorité et plus particulièrement ses représentants à la main souvent très lourde. Le cancre mesurant déjà l’époque une bonne tête de plus que ses camarades étaient souvent bien vite repéré, surtout lorsque les autorités locales ont décidé de faire une descente suite à de nombreuses histoires de vols ou de violente bagarre.
Ramener de plus en plus fréquemment jusqu’au domicile familial, c’était l’occasion pour lui de prendre dans la face retour ! Car son vieux ne supportant pas l’humiliation de voir la Marine à sa porte était bien décidé à faire passer toute envie d’aventure au jeune homme. Mais c’était peine perdue, même le géniteur n’y croyait pas un seul instant. Il avait déjà fait une croix sur lui comme il l’avait fait avec son ainé. Ces petits avaient en eux la graine des délinquants, c’était une fatalité. Il ne fallait pas attendre du paternel une quelconque remise en question de sa part sur son absence totale durant l’éducation de ses propres enfants. Et que dire de la mère, totalement déconnectée de la réalité, elle ne vivait que pour servir son mari, n’étant bonne à rien d’autres. Ne ramenant pas le moindre sou à la maison, elle était d’office classée dans la catégorie des profiteurs.
Au moins Jack, même s’il refusait de l’avouer devant lui, avait le mérite de ramener un peu d’argent au bercail, cela permettait au vieux de dépenser un peu plus dans les cartes et le whisky. Toujours ça de pris dans cette chienne de vie comme il aimait si bien le répéter. Car la morale c’est bien, mais l’argent n’a pas d’odeur, quelle que soit son origine. De toute façon, autant en profiter, le merdeux avec l’air d’emprunter à peu de chose près la même trajectoire que son aîné. Ce n’était donc qu’une question de temps avec qu’il ne finisse la gueule ouverte dans une ruelle déserte.
L’impertinent Harlow arriva à déjouer les pronostiqueuses en atteignant la majorité, un exploit aux yeux de ses proches. Combien d’ennemies s’était-il faites au fil des années ? Combien de fois était-il revenu chez lui couvert de sang ? Pourtant, cette flamme si singulière brûlait toujours ardemment dans ses yeux. De petit chef de bande, il était devenu chef de gang, agissant toujours avec la même rage et détermination pour s’extraire de sa situation de simple merde pour devenir quelqu’un.
Au fur et à mesure des années, il agrandit son terrain de jeu, dépassant dorénavant largement les quartiers de Las Camp. Il n’hésitait pas, avec sa belle gueule et son physique impressionnant à venir faire le beau du côté de Last Joy, draguant ouvertement la jeunesse dorée
malheureusement, ses atouts physiques étaient rapidement éclipsés par son langage de poissonnier et ses manières ne laissant pas l’ombre d’un doute sur ses origines. Mais qu’importe, car pour lui, ces gens-là n’avaient aucun mérite, ils étaient nés avec une cuillère d’argent dans la bouche. Ils n’avaient jamais eu faim ou connu la rudesse de la rue.
Ces petites virées de ce côté-là de l’ile n’étaient généralement pas bien vues d’un bon œil par les gros bras assurant l’ordre dans le secteur. Car, il drainait avec lui foule de voleurs et de petites frappes qui troublaient la quiétude locale. À tel point, que certains hauts pontes locaux commençaient à en avoir marre d’entendre parler de ce petit imbécile qui déclenchait régulièrement des altercations dans les beaux quartiers.
Rien de tel qu’une bonne leçon pour remettre les idées en place, le premier avertissement arriva donc un soir d’été, lorsque le caïd était avec un petit groupe des siens à squatter une place aux abords de leur QG. Jack remarqua trop tard qu’un groupe d’une dizaine d’armoires à glace se dirigeait vers eux d’un pas déterminé. Il n’avait jamais vu leurs sales gueules auparavant ici.
Ce fut un véritable carnage, armées de battes et de chaines, ils fracassèrent les jeunes sans le moindre remords. Harlow fidèle à sa réputation, décida de rendre coup pour coup, il n’allait surement pas se laisser fracasser la gueule en disant « Merci mon bon monsieur. » . Cependant, il n’avait pas eu la lucidité de comprendre qu’il n’avait pas affaire à de simples loubards, mais de véritables brutes rodées à ce genre d’exercice. Voyant que le caïd offrait une résistance un peu trop vive, l’un de ses assaillants décida de sortir une lame et de venir le prendre en traitre par-derrière, lui enfonçant profondément la lame dans la chair.
Le coup ne fut certes, pas mortel, mais laissa à sa victime une vilaine cicatrice et plusieurs jours d’atroces souffrances. Le message avait l’air d’avoir été parfaitement reçu, car le nom d’Harlow ne se fit plus entendre pendant plusieurs mois.
Cette attaque avait laissé de lourdes traces, et pas uniquement sur le corps du petit caïd. Car tout le monde savait qui avait été l’instigateur de cette expédition punitive, le Baron sanglant. Et certaines personnes ici, même ses plus fidèles acolytes, ne souhaitaient voir leur nom sur leur liste noire. C’était synonyme d’un aller simple pour l’enfer.
Mais le répit fut de courte durée, car les ambitions de Jack ne tardèrent pas à refaire rapidement surface. Et il décida de reprendre ses petites activités comme si rien ne s’était passé, pour le plus grand malheur de son entourage. Plusieurs de ses subalternes décidèrent de prendre leurs distances avec lui, sentant que la prochaine fois serait la bonne. Même ses plus fidèles acolytes le supplièrent de rentrer dans les rangs sous peine de finir comme son défunt frère.
Mais Jack n’écoute qu’une seule personne dans ce bas monde, lui.
Toujours dévoré par cette ambition grandissante, il prenait plus que jamais, tous les risques pour gravir les échelons de la pègre pour parvenir à ses fins. D’ailleurs quel était son but ? Lui-même n’avait pas d’objectif précis, il voulait simplement prouver qu’il était capable d’obtenir tout ce qu’il pouvait convoiter sans avoir à être redevable de qui que ce soit.
Mais pour l’heure ce qu’il désirait le plus c’était la reconnaissance, celle d’un petit gars de Las camp parti de rien et qui arrive à la plus haute marche de l’échelle, et pourquoi pas prendre la place du Baron ?
Rivalisant d’imagination dans les coups les plus foireux possibles, il enchaina à plusieurs reprises les revers de taille. Finissant même par se faire un nom auprès des redoutables Hommes-Poissons, qui n’étaient pas reconnus pour leur tendresse dans le milieu. C’est lors d’une de ses tractations hasardeuses que tout bascula pour le jeune homme aux dents bien trop longues...
Surement à cause d’un indicateur fort bien renseigné, la Marine réalisa une descente dans un entrepôt où il était justement en train d’écouler de la marchandise fraichement volée…
Malgré une résistance farouche qui lui couta plusieurs côtes cassées ainsi qu’une épaule luxée, il terminera sa soirée au poste avant d’être expédié par un juge pressé pour l’ensemble de son œuvre à la tristement célèbre prison de Las Camp.
Évidemment, comme n’importe qui sur cette ile, il avait déjà entendu parler de cet endroit tout au long de sa petite existence. Mais il ne pensait pas s’y retrouver aussi vite à vrai dire, et cela ne faisait pas vraiment ses affaires. Ce lieu avait de nombreuses similitudes avec le monde extérieur, notamment concernant la loi du plus fort. Son expérience des bagarres, et sa capacité de bon cogneur n’allaient pas être de trop ici. Il retrouva aussi, le principe de gang, ici, tout le monde avait prêté allégeance à l’un des nombreux gangs, ne serait-ce que pour sauver sa peau. Bien évidemment au petit jeu de qui avait les plus gros muscles, les Hommes-poissons se positionnaient en tête. Comment rivaliser avec des monstres pareils ? Pour les plus costauds d’entre eux, ils avaient jusqu’à dix fois la puissance d’un humain.
« Chassez le naturel et il revient au galop ! »
Le jeune taulard qui avait fait profil bas les premiers temps décida de sortir de son placard sa langue bien pendue et surtout ses gros biceps. Décidant qu’il avait dans ce domaine une carte à jouer pour réussir à se faire une place de choix dans la hiérarchie locale. Il ne tarda pas à jeter son dévolu sur une bande de types gaulés comme des asperges qui aimaient particulièrement s’en prendre aux nouveaux arrivants. Sans doute récalcitrant à vouloir affronter un type d’environ trois mètres, ils avaient jusque là soigneusement évité le jeune Jack.
Il décida néanmoins à faire une entrée remarquée en les fracassant pour une histoire de mauvais regard. Il ne fallut pas moins l’intervention de cinq matons pour venir à le maitriser et l’envoyer se rafraichir les idées au trou pendant plusieurs jours.
Toutefois, cette petite démonstration ne fut pas inutile, loin de là, braquant ainsi les regards de plusieurs gros bonnets toujours avides de nouvelles recrues de qualités. Comprenant que ses poings valaient de l’or ici, il participa à plusieurs combats clandestins le propulsant tout en haut de la chaine alimentaire.
Au bout de quelques mois, rares étaient ceux qui osaient se mesurer à lui dans son quartier, exception faite des Hommes-poissons qui boxaient dans une autre catégorie
devenant par la suite une petite personnalité dans son quartier réservé aux courtes peines, il avait montré une farouche volonté à rester indépendant coute que coute. Jack resta durant toute sa détention un électron libre, son petit manège pour garder sa liberté agaça plus d’un caïd. Mais personne ne souhaitait dépenser de l’énergie pour le faire rentrer dans le moule.
Lorsqu’il retrouva la liberté quelques mois plus tard, il comptait bien mettre à profit son expérience de taulard pour reprendre son gang en main et le faire passer dans une tout autre catégorie. Malheureusement, la nature ayant horreur du vide, quelqu’un d’autre avait rapidement pris sa place et chassé ceux qui n’avaient pas fait allégeance au nouveau patron des lieux. Son retour aux affaires ne tarda pas à faire grand bruit dans le coin, fracassant à tour de bras les récalcitrants, il comptait bien reprendre son trône par la force.
Harlow n’avait plus à rien à voir avec cet adolescent turbulent qui avait la tête farcie d’ambition. C’était à présent un homme, un homme dangereux. Chaque jour, la liste de ses ennemies grandissait dangereusement, de petit chef de bande, il était devenu un redoutable chef de gang. Mais sa faim insatiable de pouvoir rencontra bien assez vite une muraille infranchissable, en la personne de Bartholomé Rubben, connu sous le surnom du Chien du Baron.
Le premier avertissement des hommes du Baron sanglant lui avait laissé une vilaine cicatrice, mais cela ne semblait pas avoir été suffisant. La rumeur courait que le chien du Baron l’avait en plein collimateur depuis un moment, il avait fait bien trop de vagues dans le coin pour que ses agissements restent impunis.
La goutte d’eau qui fit déborder le vase arriva environ huit mois après sa sortie de prison, lors d’une soirée bien arrosée dans l’une des nombreuses tavernes de l’ile.
Jack et ses gars festoyaient comme à leurs habitudes, dans une insouciance qui s’apparentait à une provocation au vu de la menace qui planait au-dessus de sa tête. Alors que la soirée battait son plein, un autre groupe fit soudain interruption dans l’établissement. Il s’agissait d’une bande rivale, dont le chef était lié à Rubben par les liens du sang.
Galvanisé par l’alcool et l’effet de groupe, Jack ne tarda pas à provoquer ouvertement ses rivaux devant l’ensemble des clients. Un tel affront ne pouvait finir qu’une d’une seule manière, dans une bagarre générale. Mais la rixe ne tarda pas à dégénérer, et les poings laissèrent place aux couteaux et autres armes létales.
Lorsqu’il se rendit compte que la situation lui avait totalement échappé, il était déjà trop tard, il venait de blesser mortellement le chef adversaire qui agonisait dans son sang sur le trottoir d’en face.
Cette fois-ci il avait réellement merdé et pour la première fois de sa vie il avait peur pour lui et ses proches.
N’ayant pas d’autres alternatives, il décida de se planquer pendant plusieurs jours, espérant naïvement que la tempête passe au-dessus de sa tête. Mais il découvrit rapidement qu’il avait un contrat sur sa tête, et Ruben en personne souhaitait lui arracher sa tête. Sous la pression des hommes du Baron et face à l’appât du gain, son cercle d’amis se réduisit comme peau de chagrin. Ne pouvant se fier à personne, il n’avait plus d’autres solutions que de fuir loin d’ici.
Ainsi donc, pour la première fois de sa vie, Jack allait devoir quitter son microcosme de Las Camp pour devoir refaire sa vie ailleurs. Mais il n’avait rien, pas de quoi payer un billet pour voyager, il n’avait même pas de quoi se nourrir. Survivant déjà depuis plusieurs semaines en changeant chaque jour de planque, cette vie de fugitif l’avait totalement épuisé.
Une trahison de plus eût raison de lui, alors qu’il pensait pouvoir passer la nuit en sécurité. Son hébergeur l’avait vendu contre une somme rondelette. Attrapé dans son sommeil, il n’offrit qu’une vaine résistance, avant d’être ligoté et amener dans un lieu tenu secret.
Battu comme du plâtre, durant toute la nuit sous les yeux du Baron sanglant en personne, il fut jeter pieds et mains liés dans le port au petit matin.
Alors qu’il pensait que son heure était définitivement arrivée, quelque chose l’attrapa et le tira avec force à l’abri des regards indiscrets. Il s’agissait d’un homme-poisson avec qui il avait eu l’occasion de faire plusieurs fois affaire ! Ce n’était un secret pour personne qu’une guerre faisait rage entre les deux gangs. Alors l’ennemie de mon ennemie étant mon ami, il se retrouva sauver par miracle d’une mort certaine.
Mais son temps sur cette ile était arrivé à terme, il ne pouvait pas rester ici, même les redoutables hommes-poissons ne pouvaient garantir sa sécurité une fois sa convalescence terminée.
Jack Harlow était mort ! C’est donc un fantôme qui embarqua en pleine nuit sur un navire de commerce faisant la liaison entre Las Camp et une destination inconnue. Emportant avec lui que le strict minimum pour survivre, il se fonda dans la masse de marins sans demander son reste attendant le matin pour dire adieu au monde qui l’a vu naitre et grandir.
Il émouvrait une immense frustration, de voir tout ce qu’il avait tenter de bâtir balayer d’un revers de la main. Avait-il échoué ? Non, la preuve étant qu’il était toujours en vie.
Malgré qu’il soit à l’heure actuelle le cul assis sur une caisse en compagnie de nombreux rats, il réalisa alors qu’une nouvelle vie s’offrait à lui. Que finalement Las Camp ne représentait rien sur l’échelle du monde. Qu’il pouvait refaire sa vie loin d’ici où le nom de Jack Harlow ne rime pas avec celui de cadavre au fond de l’eau.
Farfouillant dans les nombreuses caisses de matériels présentes autour de lui, il tomba sur un ouvrage en fort mauvais état qui l’intrigua.
« Vie et mort des Empereurs pirates du siècle dernier. »
Lui qui n’avait jamais véritablement ouvert un livre de sa vie, décida que l’occasion s’y prêter pour une fois.
Un des marins se présenta à lui avec une bouteille de rhum frelatée :
« Difficile de distinguer un visage sous ses blessures, mon garçon ! Je m’en cogne de ton passé, ici tout le monde à ses démons, tu as un nom ? »
« Jack R. Skellington ! »
« Étrange comme nom.. Je ne l’ai jamais entendu ! »
« Alors gardes bien tes écoutilles ouvertes papi, car un jour, ce nom sera tout en haut de l'affiche ! »
« Je n’en doute pas… Mais en attendant tâche de te reposer tu n’as pas bonne mine le Roi des pirates. »
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Dernière édition par Jack R. Skellington le Mer 04 Mai 2022, 06:54, édité 1 fois