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Faire parler la poudre



Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco




Un après-midi calme, ensoleillé, à voguer sur les mers. Allongé devant la maison, enfoncé dans le poil vert aux allures herbeuses de Borat. L’immense pachyderme avançait calmement en agitant ses petites pattes sous l’eau et en ramant doucement avec ses gigantesques oreilles. Des lunettes de soleil montées sur le nez, je sirotais confortablement un mojito préparé par Liquor Jack, accoudé à sa fenêtre. Il avait finalement décidé de me suivre, je l’avais libéré de ses geôliers après tout, et l’avais même vengé. Cependant, dans le processus, il avait perdu sa taverne et était recherché à Goa, et il avait ainsi prit la mer avec moi. À vrai dire, ça m’arrangeait d’avoir un barman sous la main pour le moment où j’ouvrirais enfin mon bar au public. Morpheo, le petit chat noir, dormait paisiblement, roulé en boule, sur les marches du perron menant à la maison.

C’était une belle journée qui s’annonçait, et nous devrions arriver à Koneashima, selon des matelots d’un navire marchand que j’avais croisé la veille. À leurs dires, c’était un archipel volcanique où subsistaient tout de même des habitants. En particulier une ville où habitaient des artificiers et, pour moi qui aimais bien faire péter des trucs, je trouvais cela parfait pour une escale. Les quelques nuages présents dans le ciel dessinaient des formes particulières dans mon esprit, comme un enfant qui s’amuse avec son imagination pour passer le temps, le mojito en moins.

Je finis par me lever, buvant quelques gorgées de mon cocktail en me dirigeant vers l’avant de la tête de Borat en fouillant dans une de mes poches. J’en sortis une pomme que je lançais à quelques mètres dans l’eau devant la tête énorme de l’animal. Ce dernier sortit la majeure partie de son gros groin hors de l’eau en ouvrant sa gueule géante qui engloutie la pomme flottante ainsi que quelques malheureux poissons qui passaient par là.

~ Gruik gruik ! ~ s’exclama Borat, reconnaissant selon moi-même.

« J’en ai tout un sac pour toi dans la maison ! » lui répondis-je en me penchant au-dessus de sa paupière, sortant une nouvelle friandise que je lançais de la même manière. « On devrait bientôt arriver, tu vas pouvoir te reposer copain ! » finis-je en levant un pouce encourageant.

~ Gruiiiiik ! ~

Remotivé, ses grandes oreilles se mirent à ramer avec un regain d’énergie, en m’éclaboussant abondamment au passage. Tombé sur les fesses dû à la soudaine accélération, je me relevais en levant un bras devant moi pour parer les gouttelettes qui m’arrivaient dans les yeux. Observant dessous en plissant les yeux, j’aperçus une forme à une centaine de mètres, dans notre trajectoire. Et ce n’était pas un rocher, la forme bougeait et finit par se tourner vers nous, il faut dire qu’un cochon géant lui fonçait droit dessus.

Affrontant les trombes d’eau que je me prenais en pleine face, je m’élançais à l’avant de la tête de Borat, prenant appui en attendant le moment opportun. Mon cochon-navire pachydermique avalait les mètres aussi vite qu’il le pouvait et je n’eus pas longtemps à attendre avant de bondir dans les airs pour prendre un peu d’avance. Tournant sur moi-même dans mon vol plané, j’arrivais à la hauteur de la tête du monstre marin. Un genre de gros serpent de mer à la gueule remplie de dents aussi longues et effilées que des poignards, ses grands yeux rouges se posant sur moi en oubliant la présence du cochon.




La bête des mers déplia son long cou en ouvrant grand sa gueule dans ma direction. Toujours tournant sur moi-même, j’envoyais ma jambe s’écraser sur son gros nez surplombant sa mâchoire. J’entendis ses dents claquer sous moi tandis que le monstre marin était poussé vers le bas. L’attaque avait ralentie ma vrille et, à présent, je tombais vers le serpent des mers qui se ressaisissait en se tournant à nouveau vers moi. Grognant, il ouvrit son énorme mâchoire pour tenter de me dévorer en déroulant son long corps similaire à une anguille ou un serpent. Je frappais alors l’air devant moi d’un coup de poing ample qui redonna un mouvement de rotation à mon corps, me poussant légèrement de côté, suffisamment pour éviter la large gueule. Arrivant sur le côté de sa mâchoire, j’envoyais un nouveau coup de poing, porté par la force cinétique de mes nombreuses rotations, qui le frappa de plein fouet.

Le grand corps monstrueux fut soulevé hors de l’eau tandis que j’étais projeté dans la direction opposée. Par chance, je fus réceptionné par un Borat toujours en pleine course, roulant entre ses poils épais avant de m’accrocher pour éviter de venir m’encastrer dans ma baraque. D’un rapide coup d’œil, je remarquais le succès de ma manœuvre, le monstre marin ayant été projeté hors de la route du pachyderme géant amphibie.

~ Gruiiiiiiiiik!~ s’exclama-t-il, semblant particulièrement content à l’idée de manger plein de pommes.

« Tu les auras bien mérité. » lui répondis-je en m’écroulant de nouveau dans sa pelouse de poils.


___________________________________________________


Un archipel volcanique duquel s’échappaient de multiples vapeurs et fumées, des terres brûlées en majeure partie, ne laissant à la végétation que peu de place pour subsister. La plus grande des îles semblait en meilleur état que le reste, plus épargnée en tout cas. La faune et la flore avaient retrouvées leurs marques et une végétation luxuriante cachait la majeure partie de la ville greffée au flanc du volcan qui s’élevait haut dans le ciel et occupait presque toute l’île.  

Borat s’était arrêté dans une crique au fond de laquelle s’échappaient des courants chauds qui sauraient le relaxer. Une fois qu’il m’eut déposé sur la terre ferme, posant son immense groin le temps que je descende, il était repartit chercher le meilleur endroit pour s’offrir un petit bain bouillonnant. Morpheo, le petit chat noir était descendu avec moi, s’élançant dans la forêt en apercevant un petit animal. Je ne m’en faisais pas pour lui, bien que pas très grand il savait se défendre et était encore meilleur pour la fuite.

Selon les indications de Jack, la ville de Koneashima ne se trouvait pas très loin. Mais, en premier lieu, il fallait que je traverse cette forêt épaisse pour trouver un chemin qui me mènerait en ville. Je repoussais alors les branches d’un buisson pour m’aventurer sous l’ombre des arbres. Il y avait de la vie dans ces bois, des cris d’oiseaux retentissant en tout sens, suivis du bruit de leurs ailes à l’envol. Au moins, il n’y avait aucun grognement menaçant et les seuls animaux que je vis de loin étaient des herbivores qui fuyaient à mon approche. La lumière perçait en quelques points la cime des arbres, étalant des flaques de lumière qui m’aidaient à me déplacer dans cette semi obscurité. Et, alors que le passage devenait plus praticable sous mes pieds, la lumière se fit plus présente dans un bois aux arbres plus espacés, entourant un chemin pavé de pierre. Les cris de la faune furent remplacés par l’agitation humaine, des marchands, des touristes et des patrouilles pratiquant la route animée.

~ Meooow meow ~ miaula Momo dans mon dos, grimpant sur mes jambes jusqu’à mon épaule avant de se laisser tomber dans la capuche de mon sweat-shirt.

« En avant mon pote ! » m’exclamais-je en rejoignant la route, porté par l’excitation de l’aventure.

L’ambiance était bonne sur la route aux pavés impeccables, les passants discutaient entre eux et se saluaient, même les gardes en patrouille prenaient le temps d’aider les personnes qui avaient des problèmes. Je faisais profil bas, les vieilles habitudes ont la vie dure, et dans le doute où quelqu’un me reconnaîtrait, je préférais. La visière légèrement baissée au-dessus de mes yeux, j’avançais sur la route les mains dans les poches jusqu’à l’entrée de Koneashima. Les allers et venues se faisaient librement, sous l’œil distrait de quelques gardes qui jouaient aux cartes sur un tonneau, laissant passer les caravanes tirées par de gros lamas.

Le style architectural était très intéressant, composé de maisons de bois dans des teintes pourpres surplombées de toits pointus de tuiles noires. Des arches séparaient les rues et les places, occupées de stands et caravanes de marchands. Les rues étaient occupées au point d’être encombrées, c’était sûrement un jour particulier pour faire son marché. Me laissant porté par la foule, je gagnais finalement la strate supérieure où une place un peu moins bondée me permit de faire une pause. Je n’étais pas particulièrement fan de ce genre d’agitation et j’avais déjà une petite idée en tête d’où me rendre.

Liquor Jack, nouveau barman officiel de mon bar, m’avait indiqué un endroit qui, bien que grouillant de soldats en formation, recèlerait bien des richesses : L’université Figura. Une académie qui excellait dans de nombreux domaines, dont un qui m’intéressant tout particulièrement : la pyrotechnie. Moi qui aimais mettre le feu là où je passais, j’étais sûr de trouver des outils, objets ou explosifs intéressants là-bas, peut-être même de l’or. De plus, je ne craignais pas tant que ça les soldats officiels, alors des étudiants, il n’y avait pas à s’en faire.

Grimpant les strates de la ville-terrasse unes à unes, j’arrivais finalement à celle qui m’intéressait. Les rues étaient larges et la plupart des bâtiments appartenaient directement à l’université qui s’élevait fièrement au bout d’une large place, son grand portail doré ouvert laissant aller et venir des étudiants en uniformes. Ils se déplaçaient en groupes pourvus d’uniformes de couleurs différentes, marquant probablement un quelconque rang hiérarchique ou social. Certains semblaient déjà affiliés au gouvernement mondial et à la marine, arborant fièrement leurs uniformes blancs et bleus épinglés d’un écusson en forme de mouette. Me faufiler dans cet endroit demanderait un minimum de déguisement apparemment.

Je fis le tour de la place jusqu’à une petite cour donnant sur de nombreux appartements et, par chance, j’aperçus un uniforme noir à bandes rouges accroché à une corde à linge sur un balcon. Vérifiant au préalable qu’il n’y avait personne d’autre que moi, je me mis à escalader les balcons uns à uns jusqu’à celui qui m’intéressait. J’attrapais le vêtement et profitant du muret du balcon pour me cacher, je me changeais en un véritable petit étudiant. Cependant, je ne savais pas à quoi correspondait la couleur de l’habit. Me peignant rapidement les cheveux en arrière, j’entassais mes vêtements habituels et ma casquette dans un petit sac de toile que je nouais en bandoulière. Fin prêt, je regagnais la cour pour rejoindre la grande place.

Tout en marchant en direction des portes de l’université, j’observais la démarche et les manières des autres étudiants, analysant ainsi pour m’adapter et les imiter. Ils ne semblaient pas tous venir des mêmes horizons ou classes sociales, il y avait des bourgeois qui gardaient la tête haute et un air fier et orgueilleux. Des étudiants de plus basse extraction s’étaient mêlés à ces groupes en faisant profil bas ou s’affichaient en rebelles en formant des bandes à part. Tous semblaient évoluer dans un environnement de compétition, se jetant des regards froids ou des menaces muettes. Faisant profil bas, je passais alors les portes de l’université, attentif à tout ce qu’il se passait autour de moi.

Il y avait de nombreux bâtiments sur le campus universitaire, de tailles et d’aspects différents mais, le bâtiment central était le plus impressionnant. L’édifice était accessible via une large place où se trouvaient plusieurs véhicules, deux en particulier qui étaient garés juste devant les portes. Deux hautes calèches noires agrémentée de dorures extravagantes et tape à l’œil. Enfin, ce genre de véhicule attirait souvent mon regard car ça sentait l’argent à plein nez et, comme pour me donner raison, plusieurs personnes s’affairaient à sortir des coffres des deux véhicules, les transportant à l’intérieur de l’université.

« Je l’savais que j’étais au bon endroit, trésor me voilà ! » murmurais-je tout sourire en me dirigeant vers les portes.

~ Meooow ! ~ miaula le chat noir en sortant de ma capuche, posant ses pattes avant sur mon épaule.




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L’Université Figura! Un magnifique endroit aux bâtiments à l’architecture unique et fabuleuse, des courants d’air venant de l’espace ouvert de la ville-terrasse venant fouetter gentiment les passants, étudiants et employés de l’établissement comptant plusieurs milliers d’individus, offrant un rafraîchissement bien apprécié face à la chaleur volcanique. Les uniformes aux agencements variés et aux couleurs plus nombreuses que l’arc-en-ciel ornaient les corps pleins de jeunesse des étudiants, offrant un spectacle fabuleux. La confrontation entre l’élégance et la fougue, l’insouciance et la détermination, aaaaah! Une peinture ravissante aux yeux de l’Okama, déguisé en conférencier sur l’Archéologie de Grand Line, une couverture lui permettant d’observer les jeunes gens aller à leur train de vie et explorer l’Université de long en large.


Après tout, le danseur n’était sur l’île que pour 3 jours, après quoi son navire vers le Sultanat de Pétales reprendrait les flots, naviguant vers un monde de fleurs et de parfums. Alors, pour l’heure, la Beautée Astérienne jouait le touriste. Après avoir goûté des vins très ordinaires dans les pubs des terrasses inférieurs, Rachel avait tout simplement fabriqué une fausse plaque de nom à accrocher à ses vêtements et, utilisant son excentricité aux proportions académiques, avait pénétré dans les lieux d’apprentissages, naviguant les couloirs, demandant des directions avec un chaleureux sourire. Bien qu’à l’origine Marco n’avait comme objectif que de visiter, plus iel observait et plus son sens cupide s’éveillait, ses pupilles brillant de plus en plus à voir tous les trésors niché dans les halles et salles de classes, imaginant toute la richesse qu’iel pourrait accumuler à leur revente.


Mais le trésor, la pierre précieuse, le DIAMANT de l’établissement était sans aucun doute, même caché derrière des murs et des portes, était sans aucun doute derrière les portes principales du bâtiment central, flanqué de deux magnifiques carrosses dont on sortait des coffres ornées. Et clairement, un étudiant équipé d’un minou dans son dos semblait avoir vu la même chose, s’y dirigeant avec une capuche sur la tête, sa démarche différente d’un étudiant classique, bien que l’Okama n’avait aucune façon d’en être sûr de la distance qu’iel se trouvait. Alors, flairant l’opportunité énorme qui lui était possible, le danseur se propulsa vers l’avant en un rapide mouvement et se plaça devant l’étudiant, offrant un magnifique sourire accompagné d’un clin d'œil rempli de complicité.


“Bonjour jeune homme! (Clin d’oeil) Je me demandais si vous pourriez m’accompagnez quelques minutes, j’ai des QUESTIONS (clin d’oeil) à vous poser sur l’architecture du bâtiment central de l’Université, si vous voudriez bien me suivre? (clin d’oeil)”


Et, d’un pas déterminé, ne laissant pas place à un questionnement ou de l’opposition de la part du garçon et de son minet, iel se dirigea vers un banc en bordure d’un parc charmant, une petite marée couronnant le centre de ce dernier. Une fois assis, iel se tourna vers le potentiel imposteur.


“Vous n’étez pas étudiant, n’est-ce pas? Ne vous inquiétez pas, je suis probablement ici pour les mêmes raisons que vous… Discutons. ”


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Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco




Bordel, c’était qui encore celui-là ? D’apparence excentrique, il s’était pointé devant moi en m’attaquant de multiples clins d’œil. Je l’observais attentivement, essayant de déceler ses intentions, mon regard se posant sur la plaque accrochée à ses vêtements qui le décrivait comme un certain professeur d’archéologie. Je n’étais pas dupe, ou bien étais-ce mon idée de l’apparence d’un professeur qui m’incitait à penser ainsi, mais ce type en face de moi n’en était pas un. Et, sans attendre ma réponse, il se contenta d’ouvrir la marche vers un banc à l’entrée d’un parc un peu plus loin.

Méfiant, je le suivis en restant sur mes gardes, ne sachant pas ce qu’il me voulait exactement. Est-ce qu’il comptait me draguer, à ponctuer les premiers mots qu’il avait prononcé de clins d’œil insistants. Ou bien, il était vraiment professeur et savait que je n’étais pas un élève, mais cela n’expliquait pas pourquoi il m’amenait dans ce lieu. Me posant mille et une questions, nous finîmes par nous arrêter et nous asseoir sur le banc.

~ Meooow ~

Morphéo quitta la capuche dans ma nuque pour bondir sur mes genoux en passant par mon épaule, puis sauta à terre pour partir jouer dans le parc. Je le suivis du regard un instant avant de reporter mon attention sur mon interlocuteur.

Il savait que j’étais un imposteur, comment ? Je l’ignorais, j’étais un plutôt bon acteur généralement, mais parfois la moindre erreur vous trahit, et j’en avais probablement fais une. Me demandant tout d’abord s’il fallait que je maintienne ma couverture, je finis par souffler de dépit. De plus, l’homme...ou la femme, je ne savais pas trop, qui me faisait face ne semblait pas être animé de mauvaises intentions, pas à mon égard tout du moins.

« Pour les mêmes raisons, tu dis ? » rebondis-je sur ses mots, abandonnant l’idée de maintenir mon déguisement plus longtemps, en affichant un air narquois. « Et quelles sont ces raisons, Professeur ? » ricanais-je avant de continuer. « J’imagine que je suis pas le seul qui aime se déguiser, n’est-ce pas ? »

Je gardais à l’œil les étudiants qui passaient non loin, à se déplacer entre deux salles de classe, ne souhaitant pas que l’on nous entende. Mon regard se porta ensuite sur les portes du bâtiment principal où les carrosses étaient finalement vidés de leurs derniers coffres, les grandes portes se refermant derrière les porteurs. Il n’y avait pas de temps à perdre, cet argent était probablement destiné à une vente, ou à un investissement, cela m’importait peu, mais il valait mieux agir avant que les coffres ne soient placés dans un coffre-fort bien plus sécurisé ou encore déplacés ailleurs. N’ayant pas le temps pour une discussion trop longue avec l’homme à l’air efféminé, je me tournais finalement vers lui, plongeant mon regard carmin dans le sien avant d’afficher un petit sourire en coin et d’arquer un sourcil.

« Du coup, on s’associe pour ce coup-là ? » demandais-je alors, soulignant ainsi que j’avais compris que lui aussi était intéressé par ces coffres et, pour ce genre de boulot, valait mieux être deux.





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Très clairement, le faux-étudiant avait une compréhension profonde de la situation et une rapidité de réflexion par rapport à d’autres étudiants plus lambdas que Rachel aurait pu prendre, ce qui était rassurant… Un homme aux pensées simples et lentes n’aurait pas été capable de satisfaire les buts et tâches que Marco allait leur faire traverser sous peu. Sous les vêtements de l’imposteur, les muscles pouvaient être observé par l’œil d’expert de l’Okama, examinant la grâce que possédait le propriétaire du minet se déplaçant dans ses vêtements avant de s’échapper pour s’amuser dans l’herbe du joli parc, appréciant clairement l’air frais comparativement à la chaleur des vêtements de son maître.

Comment utilisé ce jeune homme, apparemment aussi cupide que le danseur, à son potentiel maximum, sans trop en révéler l’un sur l’autre? Bien qu’ils semblaient tout deux, à ce que les oreilles douces et parfaites de Rachel avaient entendu, prêt a accomplir un crime, ils restaient des inconnus. Garder un voile d’anonymat et de mystère était une idée qui charmait tout autant Marco que son propre reflet. Et, au final, le butin n’était qu’un bonus face a ce larcin des plus intéressant, satisfaisant la curiosité dévorante de la Beautée Astérienne.

« Mon cher élève, j’adore me déguiser, mais je n’ai point eu besoin de faire ce genre de chose. Je suis vêtu comme beaucoup de conférenciers et conférencières à travers les sept mers. Ce n’est que ton inexpérience de jeune homme qui te voile les yeux. »

Rachel lui envoya une pichenotte sur le front avant de lui offrir un sourire mesquin. Iel aimait bien le caractère ricaneur de son potentiel partenaire de crime. Il ne semblait pas non plus dévisager la forme unique et fabuleuse de l’Okama comme si iel était un monstre, ce qui lui évitait d’avoir la profonde envie de lui percer les yeux avec ses talons.

« Nous allons faire ça ensemble. Appel moi… Danseur. Et ton nom sera… Minou. Ça t’apprendra à trimballer ton chat sur un campus, jeune énergumène! Premièrement, on a aucune idée de ce qui se trouve dans le bâtiment principal, mais avec nos rôles, ça ne devrait pas être trop dur d’y entrer. Après tout, nous faisons parti de la vie universitaire ici et il y a sans aucun doute des salles de classes là-bas. Et à partir de ce moment-là… »

Le danseur pointa ses deux yeux et pointa ensuite dans la direction du bâtiment.

« Nous laissons nos jolis petits yeux faire leur travail. »
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Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco




Cet homme-femme était assurément un drôle d’oiseau, mais quelle grâce cela dit, cela je ne pouvais le nier. Ayant grandis dans une troupe d’artistes itinérants en tous genres, je savais reconnaître un danseur quand j’en voyais un. Une question de démarche, de posture à tenir en pleine conscience de son corps. Altier et léger, ce joyeux compère, un peu trop imbu de soi, avait le pas parfait pour le cambriolage. Un sourire toujours aussi narquois qu’à mon habitude, j’avais pris la mouche suite à sa petite pichenette, mais le gardais pour moi pour l’instant. Toutefois, je n’oubliais pas.

« Le danseur et le chat, voilà un nom qui ferait une bonne chanson. » fis-je pensif en arborant mon sourire. « Très bien, Danseur, allons-y. »

J’invitais alors mon nouveau compagnon aux cheveux roses à me suivre, prenant la direction des portes du bâtiment. Décidément, à tous mes cambriolages je tombais sur des personnes aux cheveux roses, moi qui pensais que cette couleur était rare. Cependant, avec mon albinisme et ses cheveux roses, son visage maquillé et pimpant, nous ne passions clairement pas inaperçus. Mais, perché sur ses hauts talons, le soi-disant conférencier en archéologie pouvait faire illusion et nous permettre d’accéder au bâtiment.

« Halte vous, l’accès au bâtiment principal est restreint ! » s’exclama un homme mesurant près de deux mètres, les bras croisés dans son costard trop petit pour lui, pauvre tissu prêt à craquer au moindre faux-mouvement. « Vos cartes d’étudiants et..euh...monsi...madame ? hésita-t-il en voyant mon camarade, plissant les yeux pour voir son badge. Ah ! Monsieur le conférencier ? Je n’ai pas entendus parler d’une conférence...vous aviez un rendez-vous ?»  

Pendant qu’il parlait avec Danseur, je fouillais les poches de l’uniforme que j’avais volé. Heureusement pour moi, j’en sortis un badge dont je lus le nom brièvement avant de l’accrocher à ma veste en arborant un grand sourire benêt, me grattant l’arrière de la tête d’un air innocent et gêné.

« Ah, comme je suis bête parfois, j’oublie toujours de remettre mon badge après avoir lavé mon uniforme. Je suis Elvis Straüss, monsieur, élève de deuxième année en Archéologie et Minéralogie spécialisé à l’étude de la Grixendre, j’accompagnais Monsieur le Conférencier jusqu’à mon amphithéâtre pour son intervention qu’il doit nous faire sur sa thèse intitulée : ‘Migrations des tribus à la transition Néopaléolithique finale – de l’Age de Bronze ancien de West à South Blue : apport de la paléogénomique’ et de la géomorphologie fluviale. » déclarais-je d’une traite, joignant les mains devant moi comme un fan d’archéologie qui rencontre son idole, m’approchant du garde en clignant de grands yeux humides.

L’homme recula, gêné, assommé par tout ce jargon technique dont je ne connaissais même pas le sens, j’avais simplement improvisé en ressortant les mots que j’avais entendus des élèves croisés sur le chemin. Embarrassé, le garde nous jeta un dernier coup d’œil l’un après l’autre avant de se tourner et d’ouvrir la porte en affichant un petit sourire désolé.

«  Toutes mes excuses messieurs. Nous recevons des invités aujourd’hui et la sécurité est renforcée, bonne journée à vous, et bon cours de euh...archéologie ? »

Nous passions la grande porte avec brio, entrant enfin dans le hall du bâtiment principal. Immense, c’était le seul mot qui me venait à l’esprit, et richement décoré, brillant même de dorures par endroits. Assurément que l’académie ne manquait pas de subventions et qu’ils en profitaient largement. Ainsi, les déposséder d’un peu d’or ne devrait pas les déranger.

« Bingo ! Manque plus qu’à retrouver ces coffres. Monsieur Danseur, une idée ? » lançais-je à mon compère d’un regard complice.




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Quelle merveille, son ébauche de plan avait été accepté par son allié provisoire. Un regard hautain dévisageant cette université n’ayant jamais eu l’honneur de recevoir sa gracieuse personne, Rachel se glissa dans le rôle de conférencier qu’iel avait choisi d’endosser durant ce magnifique crime. Marchant avec une élégance et un je-m’en-foutisme digne d’un Dragon Céleste, l’Okama suivit son partenaire de crime habillement déguisé en étudiant jusqu’aux portes, où des gardiens de sécurité les arrêtèrent, demandant des preuves d’identification et… l’identité de Marco, ce qui était logiquement très raisonnable. Passant sa main droite dans ses cheveux tandis que la gauche venait entrelacer ses doigts sous son menton, le conférencier prit la parole.

« Je suis un Conférencier célèbre a travers South Blue mais il ne m’est pas surprenant que gardes aussi laaaaaambda comme vous n’aient pas connaissance de mes profondes connaissances académiques et de ma réputation intellectuelle des plus extraordinaire. Je suis Léo de Bourgoin, et vous m’adresserez avec tout le respect qu’il se doit! »

Il était de connaissance générale chez les criminels et truands que les marines, les gardes, les miliciens, tout ce genre de beau petit monde, avaient de la difficulté à comprendre les paroles venant de nobles et de riches, leur dialectes étrange et alien les laissant confus sur la réelle identité de celui ou celle qui les laissaient sortir de leurs cordes vocales. Utilisant cette merveilleuse arme laissant ses « adversaires » bouche bée, iel passa la balle a son partenaire qui acheva la compréhension du monde du pauvre gardien, leur permettant d’entrer dans le bâtiment central avec un air innocent, évitant la suspicion de ceux qui auraient pu leur mettre des bâtons dans les roues.

Somptueux.

L’intérieur du bâtiment académique centrale était digne d’un palais de roi de Grand Line, c’était le moins que l’on pouvait dire. S’iel avait pu transporter l’endroit sur Astérion, Rachel l’autre fait sans hésiter, c’était magnifique à ce point. Mais le danseur n’était pas venu ici avec un inconnu pour observer les jolies dorures ; iel était la pour déposséder l’endroit de ses richesses.

« Aucune pour le moment, mais voici ce qu’on va faire. Il y a certainement des gardiens ici a l’intérieur, alors il serait préférable qu’on garde la tête basse et qu’on continue de jouer nos rôles. Si je ne me trompe pas… Ah, voila une carte du bâtiment là-bas. »

Se dirigeant vers cette dernière, Rachel fit un clin d’œil a son complice en pointant un amphithéâtre a l’opposé du bâtiment, a son dernier étage.

« Si on se dirige là-bas, on ne devrait pas attirer la curiosité des mon sieurs qui surveillent l’endroit et on pourra couvrir un maximum de terrain de recherche. Une fois là-bas, on se cache et on ré-évalue le plan selon nos découvertes. Allons-y! »

Gambadant avec un air insouciant franchement énervant pour quiconque avait conscience de la gravité des évènements ayant présentement lieu, la Beauté Astérienne grimpa les escaliers, entrant dans un long couloir jusqu’à un escalier lointain qui les mèneraient assurément à leur destination. Mais sur le chemin, une douzaine de salle de classe, de chaque côté, encadrait ce tunnel académique. Rachel fit signe au Chat de s’occuper de la droite, tandis qu’iel s’occupa de la gauche, observant scrupuleusement chaque fenêtre donnant dans les pièces, ouvrant doucement les portes quand c’était nécessaire, interrompant des cours de temps a autre sans jamais être trop suspicieux… mais sans rien trouver de majeur.
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Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco





Des salles de classes s’alignaient les unes après les autres, bordant ce long couloir de chaque côté. En ouvrant une porte discrètement, passant ma tête pour observer ce qu’il s’y passait, je tombais sur un cours où s’affichait sur le tableau noir : 'Étude de la pyrotechnie : Grixendre et applications’. Je refermais la porte derrière moi avant de continuer mon inspection. Après cinq portes ouvertes, deux cours dérangés et une serrure crochetée, j’en vins à la conclusion que nous ne trouverions pas les coffres dans le coin.

Rejoignant Danseur, je haussais les épaules en évitant deux élèves pressés. Nous n’avions pas le temps de nous attarder ici, je craignais que les coffres ne nous filent sous le nez si nous ne nous dépêchions pas.

« On a pas le temps de fouiller toutes ces salles de classe, ça m’étonnerait qu’ils entreposent des coffres à cet étage. » dis-je alors, mon regard balayant les alentours jusqu’à tomber sur un escalier qui dépassait d’un côté, au bout du couloir. « Continuons plus haut, trouver une pièce assez grande, un laboratoire ou une salle des coffres. »

Sans attendre de réponse, je me dépêchais d’un pas rapide vers les escaliers, grimpant les marches quatre à quatre en faisant bien attention de ne pas attirer l’attention. Enfin, un élève qui se dépêche on aurait put penser que j’étais en retard à un cours. Après avoir gravis les larges escaliers en arc-de-cercle, nous débouchions à nouveau sur de grands couloirs reliés en haut des marches par le palier. En choisissant un au hasard, nous arpentions le parquet ciré à pas feutrés, observant les différentes pièces où les portes étaient ouvertes. Finis les salles de classe, les portes étaient plus larges et donnaient sur des pièces plus grandes et plus hautes. Probablement des classes destinées aux travaux pratiques ou expérimentations, toutes équipées de nombreuses fioles et bécher, de larges fourneaux et des produits par centaines alignés sur des étagères. Des étudiants, habillés de blouses, de masques et de lunettes de protection, manipulant des liquides ou des poudres, provoquant quelques explosions colorées ci et là.

L’heure devait être aux cours, car les couloirs étaient quasiment vides, seul un concierge passait avec son balai sans lever les yeux du sol. Nous passions à côté de lui, attentifs à tout ce qui nous entourait. Arrivant alors à un carrefour entre plusieurs couloirs, reliés comme précédemment au palier autour d’un escalier qui tournait sur lui-même jusqu’aux étages supérieurs. Tournant alors sur moi-même, j’aperçus un petit groupe de personnes à l’autre extrémité d’un grand couloir aux dorures extravagantes, juste devant une double porte bien plus imposante que celles des salles de classe.

« Mais que voilà. » murmurais-je en affichant un sourire narquois, celui qui s’affiche lorsque je suis proche d’une grosse somme d’argent. « Tu sens c’que je sens Danseur ? » ricanais-je en me tournant vers lui, mes yeux s’illuminant. « Ça sent le pognon ! »

M’exclamais-je, pas trop fort pour ne pas me faire remarquer, commençant à emprunter le large couloir alors que le groupe disparaissait dans la pièce en refermant la lourde porte, seuls deux gardes se plaçant devant celle-ci, les bras croisés et l’air patibulaire. Nous étions encore assez éloignés, mais manquant de cachette dans ces couloirs, les gardes réagirent rapidement à notre présence, s’approchant vers nous en faisant la moue.

« Oh ! Vous ! Qu’est-ce que vous venez faire ici? Vous savez bien que le laboratoire de Mademoiselle l’Ingénieure Générale Popov n’est pas accessible aux étudiants. » s’exclama l’un des deux gardes, la main sur le pommeau de son sabre.

Ce coup-ci, l’entourloupe du conférencier et de l’élève ne fonctionnerait pas pour accéder à cet endroit. Jetant alors un coup d’œil en arrière pour m’assurer qu’il n’y aurait pas de témoin, je reportais mon regard sur mon camarade Danseur, lui faisant un clin d’œil avec un sourire en coin. J’espérais seulement qu’il suive le mouvement. Plus que quelques mètres nous séparaient des deux soldats en armes, ceux-ci se regardant un instant en voyant que nous ne nous étions pas arrêtés, ni ne leur avions répondus.

« Oh désolé messieurs, mais mon ami a perdu une boucle d’oreille. » dis-je alors sans m’arrêter de marcher vers eux, cette déclaration ne servant qu’à les faire hésiter le temps que nous les atteignions.

Enfin, la distance fut idéale, je poussais alors sur un de mes pieds, mimant de trébucher en tombant vers l’avant, affichant un air de surprise et lâchant même un petit « ah ! ». Les mains en avant, je les posais au sol et m’appuyais dessus pour faire une légère roulade, mon corps s’enroulant avant de détendre mes jambes, pieds joints, pour venir frapper l’un des deux gardes au plexus. Le soldat fut soulevé de quelques centimètres, poussé vers l’arrière la respiration coupée il s’écrasa au sol, tentant de se relever avant que je ne lui assène un coup de pied en plein visage. Prochain étape : passer cette porte.





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Le couloir du premier étage n’ayant été point concluant, le Chat mena le duo a l’étage supérieur, les complices se faufilant à travers les lieux jusqu’à un long couloir qui, cette fois, avait une allure beaucoup plus intriguante quant au plan farfelu des deux camarades. De magnifiques décorations et dorures entouraient de grandes portes au bout du couloir, des gardes ayant même pris la peine de garder les lieux, ce qui désignait automatiquement les lieux comme intéressants à cambrioler. Et bien qu’ils auraient sans aucun doute été capable de se débarrasser des gardes avec un peu de charisme et beaucoup de manipulation, le propriétaire de chat se lança vers les gardes, avec une aura qui disait clairement qu’il avait l’intention de mettre ceux qui lui barrait la route hors d’état de nuire.

D’un magnifique saut digne d’une gymnaste olympique, Rachel transporta son poids dans une pirouette vers l’avant, envoyant ses deux pieds fracasser la tête du garde qui lui était laissé, l’envoyant s’écraser au sol inconscient, offrant un brillant sourire a son compère. Balayant ses vêtements de larges mouvements de ses élégantes mains, Marco bougea la tête d’un bord et de l’autre pour s’assurer qu’aucun adversaire supplémentaire ne leur barrerait la route. Après tout, qui savait ce qui se trouvait derrière les impressionnantes portes? Le garde avait mentionné un laboratoire, mais dans une université aussi vaste, cela pouvait vouloir dire beaucoup de chose.

« Qui sait quels mystères, quels trésors se cachent derrière ces portes? C’est ce genre de chose qui rend la vie de pirate si intéressante! Maintenant, si je peux me le permettre… »

Doucement, l’Okama ouvra les portes, chaque main sur une poignée, exposant a leurs yeux de citoyens lambdas des mers un paysage de science infuse. Et bien que le spectacle était intriguant, l’odeur laissait beaucoup a désirer. Une puissante odeur de souffre venait assaillir les narines des deux voleurs, témoin de ce qui était sans aucun doute fait en ces liens ; des explosifs, pur et durs. Des gigantesques chaudrons argentés étaient brassés par des bras mécaniques sans arrêt, des liquides de multiples couleurs sortant de tuyaux a leurs bases dans des béchers, des chaudrons et divers autres contenants. Mais ce qui était le plus attrayant pour les complices, c’étaient les boîtes, dont une était ouverte, révélant une quantité massive de Berry en pièces. Celle qui était ouverte, d’ailleurs, se trouvait entre ce qui semblait être un scientifique académique de grande taille et un homme a l’allure aussi noble que ce qui était produit dans les familles participants aux Rêveries. Ce dernier se tourna vers le duo, un air d’incompréhension sur son riche visage.

« Tiens tiens, qu’avons-nous la? »
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Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco




Le laboratoire s’étendait sous nos yeux, entre les fourneaux et les tuyaux, charriant des liquides et fumées multicolores accompagnées d’effluves dérangeantes. Et, tout comme le regard de Danseur à mes côtés, j’étais inexorablement attiré par le scintillement des pièces dans le coffre au milieu de la pièce. Mais, notre arrivée n’avait rien eut de discret, et toutes les personnes présentes se retournèrent vers nous, scientifiques, gardes et porteurs de coffres, ainsi qu’une petite femme au fond de la pièce. Toutefois, ce fut l’homme à l’apparence la plus noble qui prit la parole, se tenant près du coffre ouvert, apparemment interrompu dans ses négociations avec un grand scientifique.

« Tiens tiens, qu’avons-nous la? »

Les gardes posèrent la main aux fourreaux de leurs sabres, prêts à dégainer à tout moment. Quelques scientifiques s’approchèrent prudemment de revolvers placés sur leurs ateliers. Juste après qu’il eut parlé, il y eut comme un moment de flottement où tout le monde se regardait dans un silence pesant. C’est alors que, de derrière nous, débarqua un élément perturbateur.

~ Meooow ? ~

Le petit chat noir, Morpheo, arriva d’un pas léger et sautillant, se frottant entre nos jambes en nous dépassant comme si de rien n’était. Il arriva jusqu’au coffre ouvert et bondit dedans, se posant sur le tas de pièces, patonnant quelques instants avant de s’allonger en boule confortablement. Tous les regards étaient braqués sur lui, de l’incompréhension à la surprise en passant par l’amusement pour finalement revenir à l’incompréhension alors qu’ils reposaient leur attention sur nous.

« Ouais, cherchez pas à comprendre, c’est mon chat. » dis-je finalement en brisant le silence, comme si cela excusait ou expliquait quoi que ce soit.

« Qui êtes-vous ?! Comment osez-vous vous introduire ici ?! » s’indigna le nobliau, commençant à dégainer son sabre joliment ouvragé, la lame brillant à la lueur des fourneaux et autres sources de lumière.

Ses gardes du corps l’imitèrent, ainsi que les gardes du laboratoire, commençant à nous entourer doucement comme lorsque l’on fait face à une bête sauvage sur le point de charger. Le jeune nobliau en tête, ils s’approchaient en refermant petit à petit le cercle autour de nous. Au fond de la pièce, des bruits de tintement métalliques et de martèlement, à l’atelier où s’attelait la jeune femme vue plus tôt, nous tournant le dos.

« Youhou ! Amélioration réussie !! » s’exclama-t-elle, nous tournant toujours le dos jusqu’à ce qu’elle lève un poing triomphal au-dessus de sa tête, un énorme poing de métal qui entourait la majeure partie de son avant-bras.

Finalement, elle se tourna vers nous, dévoilant ses deux bras équipés de ces gantelets robotisés dont elle faisait habilement bouger les doigts comme pour les tester. Elle afficha un grand sourire plein d’assurance alors que tout le monde s’était tourné vers elle.

« Vous êtes cons ou quoi Monsieur Akitsu ? C’est plutôt évident qu’ils sont venus ici pour voler ce tas d’or, encore des idiots incapables de voir que les plus grandes richesses sont dans ce laboratoire même, encore des ignares j’vous jure. » se mit-elle à grommeler, une attitude qui dénotait grandement avec son apparence frêle de jeune femme. « D’ailleurs vous ferez gaffe messieurs, mais les ennemis sont devant vous je vous rappelle. » finit-elle en nous pointant d’un de ses gros doigts de métal.

J’avais profité que l’attention des gardes soit attirée par la jeune scientifique pour m’élancer sur deux d’entre eux. D’un bond, j’avais plié mes genoux en avant, rencontrant les deux visages en les déformant, les projetant dans le laboratoire, complètement désarticulés. J’atterris alors face à la scientifique qui me faisait signe d’approcher d’un de ses doigts. D’un coup de coude bien ajusté, j’envoyais au sol un des gardes qui avait cru intelligent de m’attaquer par derrière, bien trop bruyant pour ne pas être repéré.

« Allez, viens te battre beau gosse, il faut que je teste mes gantelets et tu me parais être le sujet idéal. s’exclama-t-elle en frappant ses poings l’un contre l’autre, ceux-ci dégageant des nuages de vapeur à l’impact.

« Une femme de poigne, tout ce que j’aime ! » lâchais-je accompagné d’un grand sourire carnassier, impatient de m’opposer à ces armes technologiques. « Hey Danseur ! Je m’occupe de celle-là, tu peux gérer les autres ? »

Sans attendre de réponse particulière, je m’élançais sur la jeune femme en faisant pleuvoir une volée de coups de poings qu’elle paraît avec aisance à l’aide de ses gantelets, ceux-ci dégageant de plus en plus de vapeur. Finalement, elle contre-attaqua, envoyant un violent coup de poing qui me frôla dans mon esquive, mais fut pourtant suffisant pour me repousser simplement par le choc dans l’air. Sautillant agilement en arrière, je passais à côté du coffre ouvert où Momo dormait nullement dérangé par le combat autour de lui. Je retournais à l’assaut, esquivant, frappant et m’éloignant dans une danse qui m’opposait à la scientifique qui semblait y prendre un certain plaisir de pouvoir tester son arme. Le combat n’allait pas être simple, nos force étant passablement équivalentes, j’espérais seulement que Danseur puisse gérer les autres, car je serais bien assez occupé par cette demoiselle.




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Les événements suivant l’ouverture des portes et la découverte des lieux par le duo s'enchaînèrent à une vitesse foudroyante. Le compagnon félin du Chat vint briser la tension rendant la pièce complètement lourde après l’intrusion des criminels. Les talons aiguilles de Rachel étaient toujours tachés du sang qu’iel venait de répandre sur le joli sol de l’Académie, ce qui attira l’attention de certains gardes qui ne purent s’empêcher de déglutir en voyant le duo se préparer à s'élancer. Ils eurent néanmoins besoin d’un rappel d’une dame aux poings métalliques pour être rappelée à l'ordre, ne se préparant qu’au dernier instant avant l’impact de l’Okama et du voleur, qui se contenta d’envoyer au sol deux de ses adversaires avant de se jeter sur la scientifique avec une curiosité morbide sur son visage. Très bien alors, Marco s’occuperait des derniers gardes et du nobliau à l’épée.


Tapant dans ses mains, Rachel marcha doucement, sans se presser, vers les gardes et leur très possible maître, dont le manche de son arme semblait être magnifiquement raffiné. Frottant son pied droit sur le sol dans une mimique d’étirement, le danseur détendit tout ses muscles, devenant souple et “mou” avant de se projeter vers l’avant, bougeant le haut de son corps devant, derrière, à droite, à gauche, tandis que ses jambes allaient frapper à grande vitesse ses adversaires, perçant des trous dans la chair de leurs jambes et chevilles, les envoyant au sol, incapable ou non désireux de poursuivre cet étrange affrontement. Rapidement, la Beautée Astérienne se rendit compte des capacités peu impressionnantes des gardes et, ignorant les deux ou trois qui restaient sur son chemin, se tourna vers le riche épéiste qui avait dégainé, un air sérieux et patient sur son visage face à son futur adversaire.


“Ne croyez pas, étrange intrus, que de telles actions resteront impunies."


“Oh, je n’avais aucune de cela, mon cher. Après tout, aucune action ne vaut la peine sans le risque d’un échec cuisant.”


Une morbide danse s’enclencha alors, Rachel ne pouvant se permettre de bloquer ou d’arrêter de bouger à travers la marée de de coup que l’épéiste déversait sur iel. Concentrant l'entièreté de son énergie à esquiver, gardant son calme et se préparant à riposter a la première opportunité qui montrerait son nez. Par-ci, par-là, iel envoyait un coup de pied qui était facilement esquiver ou bloquer, et l’enchaînement recommençait. De la sueur s’accumulait doucement sur la peau ferme et douce de l’Okama, des yeux de prédateurs observant les muscles même du noble s’agiter sous sa chair.


Le moment pour la bête sauvage de planter ses crocs dans la chaire arriverait-elle ou Marco tomberait-iel sous l’assaut du maître de la lame?
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Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco




Les poings de l’ingénieure s’abattaient en un déluge que je parvenais à peine à éviter, devant accuser quelques coups qui passèrent mes défenses. De plus, chacun de mes assauts était infructueux, bloqués par ses gantelets mécaniques qui semblaient absorber chaque attaque. Ainsi, la jeune femme possédait des armes à la fois efficaces en attaque comme en défense, et je n’en avais sûrement encore rien vu. Décidant d’une autre approche, je me baissais en évitant un nouveau coup qui frôla mon dos recourbé, posant une main au sol pour envoyer ma jambe faucher les siennes. D’un bond arrière, elle tenta d’éviter mais mon pied toucha tout de même sa cheville qui la déséquilibra et la fit tomber à la renverse à la réception de son petit bond. Sans perdre une seconde, j’étais déjà sur elle, à lancer un coup de pied qui frappa de plein fouet ses deux gantelets croisés devant elle. Soulevée du sol, elle fit un vol-plané jusqu’à son atelier sur lequel elle s’écrasa.

« Alors, madame l’ingénieure, c’est tout ce que t’as en stock ? Avec tes gros gants je m’attendais à mieux. » ricanais-je en m’approchant à pas mesurés.

« Enfoiré, tu n’as donc aucune idée de la valeur de ce qui se trouvait sur cet établi ?! Tout ce travail gâché, tu vas me le payer l’albinos ! » fustigea-t-elle en crachant par terre un peu de sang.

Elle pointa soudainement un de ses gantelets dans ma direction, activant un mécanisme qui fit s’ouvrir comme une petite trappe à l’avant de laquelle sortit une rangée de petits canons. Un sourire narquois au visage, elle me regardait avec la ferme intention d’y percer des trous.

« Bouffe-ça !! » s’exclama-t-elle, passablement énervée.

Des détonations en série, sans discontinuer alors qu’une pluie de balle me fonçait dessus. Je plongeais de côté, roulant sur le sol en évitant une première salve. Les balles vinrent percuter les murs et les fourneaux, mordant la pierre et faisant tinter le métal. De malheureux gardes restés dans la trajectoire se firent cribler de la tête aux pieds sans espoir de retour parmi les vivants. Décidément, cette ingénieure, qui semblait tenir un rôle plus qu’important dans ce laboratoire, n’avait aucune pitié même pour ses hommes. Mais, elle ne s’arrêta pas pour autant, me poursuivant en continuant de tirer, changeant de gantelet lorsque le premier eût ses munitions épuisées. Dans ma course pour esquiver les balles, la moitié de la pièce fut criblée, explosant les fioles et renversant les chaudrons. Des liquides multicolores se répandaient sur le sol, dégageant des odeurs âcres et acides. D’ailleurs, certains rongeaient le sol en dégageant une fumée dérangeante.

« Ben alors ? Je croyais que ce laboratoire était précieux à tes yeux ! » m’exclamais-je dans ma course, exécutant une énième roulade pour éviter une nouvelle salve.

« Je pourrai reconstruire tout ça, toi par contre tu n’en sortira pas vivant ! » s’écria-t-elle hors d’elle. « Maintenant que mon atelier est brisé, je m’en fous de faire exploser cet endroit ! »

Visiblement, j’avais commis une erreur, pensant qu’elle n’oserait pas se déchaîner de peur d’abîmer le laboratoire ou de blesser les gardes toujours présents. Mais, apparemment elle ne s’en souciait pas tant que ça. Son atelier revêtait visiblement une valeur sentimentale importante à ses yeux et y toucher l’avait mise dans une colère noire. D’un coup d’œil, j’observais son état, brisé en deux avec d’innombrables fioles et béchers qui s’étaient renversés sur des livres et des notes, un alambic était tombé en se brisant, répandant des bouts de verre tout autour. Des morceaux de ferrailles, des plaques d’acier, des bocaux de poudre, tout était tombé au milieu du meuble brisé, se mélangeant les uns aux autres en dégageant une fumée de plus en plus épaisse avant que des flammes vertes n’apparaissent. C’était mauvais signe, je jetais un coup d’œil à mon adversaire qui était occupée à recharger ses mitraillettes intégrées à ses gants, puis à Danseur aux prises avec le nobliau un peu plus loin. Les flammes se répandirent dans les liquides, toussant des volutes multicolores et toxiques, s’approchant rapidement d’un gros bocal de poudre noire renversé. Je jetais finalement un regard au coffre rempli de berrys sur lequel s’était allongé Morpheo. Je plongeais dans sa direction, refermant le couvercle au-dessus de l’animal pour le protéger alors que je criais à pleins poumons.

« Danseur ! À terre ! »

L’instant d’après, les flammes vertes gagnèrent la poudre, déclenchant une brève étincelle à leur contact avant l’explosion. La détonation fut assourdissante, emplissant la salle et résonnant au travers des couloirs et sûrement sur des kilomètres. Aveuglante, la lumière verdoyante m’empêcha de voir quoi que ce soit alors que le souffle me soulevait, accroché au coffre dans lequel se cachait mon chat. Je ne pus voir comment réagirent les autres alors que j’étais propulsé contre un mur proche de la porte. Le choc fut si brutal que la pierre s’affaissa en un petit cratère dans mon dos, fissurant le mur dans tous les sens. La chaleur était grimpée en flèche et mes vêtements, brûlés par endroits, laissaient danser quelques flammèches verdâtres sur le tissu, que j’éteignais bien malgré moi en m’écrasant par terre.

La vision floue, je me relevais péniblement en tentant de faire le point. Des étoiles brillaient tout autour de moi, me vrillant la tête, les flammes dansant un peu partout dans la pièce n’arrangeait rien. Je devinais quelques ombres de-ci de-là, et des corps calcinés, encore crépitants et fumants. Deux gardes couraient dans tous les sens en criant, le corps à moitié léché par des flammes qui ne semblaient pas vouloir s’éteindre. Je soulevais le couvercle du coffre pour apercevoir un Morpheo indemne, un peu paniqué à regarder à gauche à droite. Je ne voyais pas Danseur ni le nobliau, j’espérais que mon camarade de cambriole s’en était sortit. De l’autre côté de la pièce, là où l’explosion avait eût lieu, le mur de la pièce n’était plus, donnant directement sur le vide et les toits de l’académie. Le sol avait été déchiré en un gouffre béant sur plusieurs mètres et des pierres continuaient de tomber par endroits. Soudain, à quelques mètres de moi, quelque chose souleva des gravats d’un mur à moitié écroulé, dévoilant l’ingénieure et ses gros gants mécaniques.

« Tu pensais quand même pas que ça m’arrêterait ? » lâcha-t-elle péniblement, visiblement diminuée et blessée.

« It’s Show Time, pétasse ! » déclarais-je en grinçant des dents sous la douleur en me relevant debout, la gratifiant d’un doigt d’honneur.





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Rose et rouge s’agencaient doucement, créant une peinture grotesque sur les vêtements et la peau de l’Okama alors que ses cheveux et son sang s’entremêlaient. Aucune blessure grave ne polluaient son être, mais le danseur savait très bien qu’il était surclassé. Il avait besoin d’un coup de choc, un moment propice pour retourner la situation, infliger des dégâts sérieux à son adversaire qui lui permettrait ensuite de changer le momentum du combat. Mais contrairement aux attentes de la Beautée Astérienne et de son adversaire, le changement vint de l’extérieur, quand le Chat hurla à son collègue de se jeter au sol…


Une explosion allait se déclencher.


Profitant de la distraction soudaine tout en se jetant au sol, Rachel envoya un puissant coup de talon dans la cheville du noble, lui faisant perdre l’équilibre et tomber au sol, les dents grinçantes de douleur. Le sourire triomphant de Marco ne dura pas longtemps, malheureusement, l’explosion envoyant lui et l’Akitsu sur le bord du précipice donnant sur le reste de l’Académie, le vent les attaquant immédiatement de ses douces bourrasques, menaçant de les faire tomber s’il décidait d’augmenter sa puissance au gré de la nature. Se relevant, réalisant que ses vêtements étaient maintenant déchirés d’une part et brûlés de l’autre, des coupures, brûlures et bleues ponctuant sa peau révélé, l’Okama se releva, ayant complètement l’intention de finir ce qu’iel avait commencé.


Ayant réussi a se relever quelques secondes avant son adversaire, il put bénéficier d’un avantage conséquent ; il prit le momentum, enchaînant les coups de pieds et les feintes, évitant la lame de son enemi tout en attaquant, ses talons aiguiles tranchant la chaire a multipltes endroits, cherchant revanche pour le traitement de son propre corps quelques secondes auparavanat. Le danseur priorisait les coups sur le côté de la cheville blessé adverse, le forçant a prendre appui sur une jambe qui saignait sans cesse. La douleur créait un plat savoureux avec la puissant détermination présente dans les yeux de l’épéiste qui semblait refuser d’abandonner ce combat dantesque.


Mais après avoir été coupé, légèrement, bien sûr, sur ses jambes lors de ses attaques, la Beautée Astérienne n’eut aucun autre choix que de reculer, invitant un assaut de son adversaire qu’iel n’eut aucun mal a esquiver, l’ayant attiré la volontairement… puisque derrière Rachel se trouvait un tonneau contenant une substance inconnu, vraisemblablement explosive, a côté de flammes qui, tout le long du combat, avait esquivé de peu le dos de l’Okama, lui mettant une pression et une chaleure folle sur les épaules. Et quand le liquide sortit de son contenant, allant rencontrer avidement les flammes telle une pucelle voyant son prince charmant, une explosion, moins importante que la précédente, eut lieu.


“Ce n’est pas qu’un combat entre nous deux que nous mennons. C’est avec le monde même!”
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Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco




L’explosion avait bien secoué le laboratoire, des débris tombant du plafond de manière aléatoire. De l’autre côté de la pièce, Danseur se relevait pour reprendre son combat contre le jeune noble. J’étais soulagé qu’il n’ait pas été soufflé par l’explosion, ayant échappé de peu de passer par-dessus le gouffre béant, tel un précipice surplombant les toits de l’académie. Désormais, le danger était omniprésent, chaque pas manquant de faire s’effondrer le sol de peu, les flammes pourléchant les murs et les gravats.

Face à moi, la jeune commandante se relevait passablement énervée. Après tout, j’avais bousillé son cher atelier, interrompu une importante transaction et fais exploser son laboratoire. Sa colère était probablement justifiée vu comme ça. Elle bougeait frénétiquement ses gros bras mécaniques comme pour tester leur fonctionnement et, alors qu’elle pliait l’un d’eux, un liquide se mit à goutter depuis l’articulation.

« Chier ! Regardes ce que t’as fais petit enfoiré ! » s’écria-t-elle en exhibant sa prothèse.

« Tu ferais mieux de pas trop parler de taille, la naine. » raillais-je en me penchant légèrement en avant, un sourire narquois au visage.

Serrant les dents sous ma pique, elle me bondit dessus en abattant l’un de ses poings géants. J’évitais de justesse par un bond en arrière, m’assurant que le coffre et Morpheo étaient hors de portée. Le poing lourd s’écrasa en arrachant des planches du parquet, fissurant le sol, le boit se mit à gémir, déjà affaiblit par l’explosion et les flammes. L’officier se mit à enchaîner les attaques, d’une puissance telle que j’avais beau éviter, je sentais tout de même la bourrasque qu’elles provoquaient. Profitant d’une ouverture, je me rapprochais pour lui décocher un uppercut qui la souleva de quelques centimètres avant que je n’envoie une patate de forain en visant son ventre. Elle croisa ses gantelets devant elle, et encaissa l’attaque sans broncher. C’était inconcevable, alors que la jeune femme était dans les airs, comment avait-elle fait pour ne pas être projetée par mon coup ? C’était comme si tout l’impact et la force de mon poing avait disparut, ou plutôt avait été absorbée. La question maintenant c’était : pour aller où ?

La Commandante se réceptionna au sol, ne perdant pas une seconde pour envoyer un uppercut à son tour. Je reculais, sentant le souffle de la frappe me passer à quelques centimètres du nez. Puis, alors que le dos de son gantelet me faisait face, une petite trappe s’ouvrit pour révéler un objet qui ressemblait à s’y méprendre à un coquillage.

« Crèves l’albinos ! » s’exclama-t-elle en rage.

Soudain, une nouvelle explosion retentit à l’autre bout du laboratoire, soufflant une onde de choc chaude qui fut suffisante pour nous repousser de quelques pas. Au même moment, l’ingénieure de génie avait déclenchée un mécanisme de son gant, envoyant un impact si puissant qu’il m’envoya valdinguer contre un mur. Ma vitesse fut suffisante pour que je le traverse, passant au-dessus du vide en même temps que de nombreux gravats. Grâce au souffle de l’explosion plus tôt, l’impact du coquillage n’avait fait que me frôler l’épaule, mais avait tout de même était plus que suffisant pour me projeter jusqu’ici. Je n’osais imaginer quel aurait été mon état si j’avais pris l’attaque de plein fouet. Puis, je me mis à chuter.

L’attraction inexorable de la gravité terrestre m’attira vers le sol, lointain depuis la position du laboratoire. Je n’avais pas particulièrement le vertige, mais dans ce genre de cas c’était toujours impressionnant. Toutefois, ce n’était pas la première fois que je me retrouvais dans ce genre de situation périlleuse, et j’avais l’objet idéal pour m’en dépêtrer. Soulevant ma chemise de l’uniforme de l’université, j’agrippais l’objet à ma ceinture de ma seule main valide. Mon autre bras, touché directement à l’épaule, pendait mollement, désarticulé. Le coquillage à ma ceinture était un peu spécial, et maintenant que je faisais le rapprochement, il venait probablement du même endroit que celui enchâssé dans le gantelet de l’ingénieure. J’appuyais alors sur la partie pointue de la conque, pressant le bouton qui s’y cachait, avant qu’un filet d’algue gluante ne sorte à l’autre extrémité. Le fil partit tout droit s’accrocher au rebord du laboratoire, en bas du trou que j’avais formé en traversant le mur. La corde d’algue se tendit, me laissant pendre dans les airs. Je profitais alors de cet instant de flottement pour sortir un appeau de ma poche, le portant à mes lèvres pour souffler dedans aussi fort que je le pouvais. Il était loin, mais avait l’ouïe fine, j’espérais seulement qu’il avait entendu mon appel.  

Le mécanisme du cordial se déclencha, enroulant le câble d’algue à l’intérieur du coquillage dont il était sortit. Je pus ainsi remonter rapidement jusqu’au bord du labo où je m’agrippais, me tirant à la force de mon seul bras valide en décrochant le filet gluant. Décidément, ce petit objet était fort pratique et m’avait déjà sortit de la panade plus d’une fois.

« Toujours pas mort ?! »

« Tu te débarrassera pas de moi si facilement ! »

Et le bal reprit, d’une danse violente où nos poings s’entrechoquaient, la chair face au métal. Me souvenant de sa fuite d’huile à l’un de ses gants, je feignais du côté opposé pour passer sur son flanc, envoyant des coups dans les parties articulées de son arme mécanique. À base de petits bonds, je continuais de tourner dans ce sens, envoyant des coups de pieds bien placés dans les pistons apparents qui se mirent à bouger après quelques frappes. Toutefois, la commandante n’était pas une amatrice et parvint à me cueillir au ventre d’une droite qu’elle propulsa à l’aide d’un petit réacteur à l’arrière. Brutal, c’est tout ce qu’il y avait à en dire, me soulevant du sol alors que mon pied frappait une énième fois le piston de son autre poing géant.

Je partis en vrille incontrôlable, rebondissant sur le sol à plusieurs reprises avant de m’étaler dans un coin contre un mur qui se fissura sur toute sa hauteur. Je cracha une gerbe de sang à mes pieds, ma vision floue ayant du mal à refaire le point. Mon crâne me faisait atrocement mal, comme tout le reste de mon corps. Grimaçant, je vis s’approcher l’officière qui leva son gantelet endommagé afin de me l’écraser dessus. Toutefois, la chance fut de mon côté et c’est à ce moment là que le piston que j’avais frappé se désaxa et sortit de ses gonds dans une fontaine d’huile qui aspergea le sol à ses pieds. Perdant toute fonction motrice, le gant s’écrasa au sol en déstabilisant sa détentrice. Je profitais alors de ce moment pour me pousser du mur derrière moi, me projetant sur elle en lui assénant un coup de poing magistral qui la toucha sur le côté de la mâchoire. La jeune femme fut projetée sur quelques mètres, s’écrasant dans un tas de caisses miraculeusement intactes jusque là. Grommelant, elle en sortit en détachant l’énorme gant de métal qui roula au sol dans un tintement.

« On dirait bien qu’on est à égalité maintenant, prête à prendre ta pâtée gamine ? »

« Un poing sera amplement suffisant pour te faire fermer ta gueule, face de craie. »






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De façon inattendue pour l’Okama, habitué à des combats… moins explosifs, pourrions-nous dire, l’explosion ne fit pas que brûler le dos de son adversaire, l’envoyant à l'autre bout du laboratoire frapper des barils d’acier, le couvrant de sang et de brûlures. Mais ce n’était pas lui qui inquiétait Rachel ; c’était iel même. L’explosion l’avait projeté sur une étagère contenant plusieurs fioles et instruments de laboratoire qui s’écroulèrent sur Marco, les liquides contenus dans divers contenants se fracassant et se répandant sur son corps, faisant fondre et brûler sa peau a plusieurs endroits, lui faisant grincer les dents. Et, si les problèmes n’étaient pas finis, iel vit son compagnon voler par le trou dans le mur. Bon. Comme les habitants de la lointaine île du Coq disent, c’était la merde.


Son adversaire se relevait, tenant sa lame dans sa main brûlée, titubant vers le danseur. Ce qui n’avait été qu’un bête combat sans grande importance avait pris des proportions bien trop démesurées au goût de la Beautée Astérienne. Iel ne désirait que se faire du pognon et voilà qu’une étagère et des produits chimiques avaient créé un danger mortel. Poussant de toutes ses forces, utilisant ses membres à leur potentiel maximum, Rachel tentait de se débattre de la structure de métal. En temps normal, iel n’aurait eu aucun problème, mais les blessures, la perte de sang et les produits chimiques rongeant sa peau et sa chair. De la sueur coulait de sa peau si bien entretenu, allant se mélanger à son hémoglobine, dégoulinant sur le sol dans une macabre flaque.


Et le bruit des pas se répercutaient dans le crâne de Marco comme si rien d’autre n’existait. Le frottement du bout de l’épée sur le sol métallique grinçait l'entièreté de son cerveau, créant une véritable panique au cœur de l’Okama, qui se reclus en iel-même quelques instants pour ce qui lui parut des heures. Le danseur n’était pas étranger à la douleur, ayant grandi dans des rues sales et violentes. La torture, la violence gratuite et la peur, tout ça étaient des sentiments qui lui était familier. Danser avec la mort ne lui était et ne lui serait jamais étranger alors pourquoi ce moment marquait cet étrange individu autant? Le sentiment d’impuissance? L’impression d’inutilité de la situation? Qui pouvait bien le savoir. Mais la Beautée Astérienne savait bien une chose.


Iel ne pouvait laisser son existence pathétique finir avant même qu’elle ne devienne glorieuse.


Le frottement de métal sur métal s’arrêta, les bruits de pas signifièrent qu’Akitsu avait quitté le sol, s’étant projeter pour une dernière attaque pour achever l’Okama… Qui projeta l’étagère de métal avec un profond grognement vers le haut, envoyant son talon haut d’un vif mouvement qui fit virevolter et couler son propre sang vers Sora, qui se le prit en plein épaule, s’empalant en quelque sorte sur la jambe de Rachel et tombant dans les pommes.


“Bo…Bon… Bon adversaire, Nobliau. Tu mérite de rester en vie. Mais ton argent… est nôtre.”
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Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco




Je clignais doucement des yeux, sonné par la dernière attaque de l’officière de la brigade scientifique. Un bras toujours hors d’usage, je ne lâchais pas l’affaire pour autant, un sourire en coin et un regard déterminé. Mon adversaire était également dans un sale état, diminuée avec un gantelet en moins. Nous étions sensiblement sur un pied d’égalité, nous regardant dans le blanc des yeux, attentifs au prochain assaut.

Tout autour de nous, les flammes se répandaient et grossissaient, faisant monter la température. Des fumerolles s’échappaient par les trous béants dans les murs, ceux-ci aussi continuaient de s’agrandir, les pierres tombant du plafond et du sol à mesure que les minutes passaient. Les nombreux trous dans les murs commençaient à fragiliser la structure générale de la pièce, le toit grinçait tandis que les poutres de soutien prenaient feu, le sol et les murs se fissuraient. Il y avait encore des coins du laboratoire qui avaient été miraculeusement épargnés par les combats et les explosions, où des caisses et des sacs s’entassaient, loin des fourneaux et de toute source de chaleur. Enfin, habituellement, car déjà une langue de flamme s’en approchait dangereusement. Un des sacs avait été éventré par un morceau de métal propulsé par une des explosions précédentes, révélant une poudre grise légèrement brillante. De la Grixendre, cette fameuse poudre dont les habitants de l’île se servaient pour produire leurs magnifiques feux d’artifice qui faisaient la réputation de Koneashima.

Un trou dans le sol, un peu plus loin, révélait des soldats et des élèves de l’université, paniqués par les soudaines secousses et explosions qui secouaient les bâtiments. Que voulez-vous, à jouer avec des explosifs, on se brûle les doigts. Leurs cris résonnaient à travers les couloirs, hurlant leurs ordres pour organiser la reddition de l’incendie. Munis de seaux d’eau et d’extincteurs, ils semblaient trop occupés à sauver les bâtiments de l’université pour venir en aide à l’officière face à moi. Je la gratifia d’un sourire narquois déformant mon visage.

« Eh beh, ils ont pas trop l’air décidés à venir te sauver l’cul. » raillais-je en ne la lâchant pas des yeux.

« C’est qu’ils me connaissent bien, comme si une pauvre raclure de criminel de ta trempe pouvait me faire quoi que ce soit. » lâcha-t-elle sèchement d’une grimace de colère, les lèvres légèrement retroussées comme un animal prêt à fondre sur sa proie.

« Ça va le déni, c’est confortable ? Sois sérieuse, regarde-toi dans un miroir tu fais peine à voir. »

« Ferme-la... »

« Et un de tes gantelets dont tu es si fière est hors d’usage, t’espère faire quoi au juste ? »

« La ferme... »

« Tout cet endroit va péter d’une minute à l’autre, lâches l’affaire petite ! »

« Mais tu vas la fermer ta gueule ?! » s’écria-t-elle hors d’elle, se jetant aussitôt sur moi.

Son poing géant s’écrasa sur le plancher tandis que je venais d’esquiver d’un pas de côté. J’envoyais alors ma jambe la percuter en plein ventre, la soulevant de quelques centimètres. Mais, contre toute attente, elle s’agrippa à mon pied de sa main non-gantée pour ne pas être projetée trop loin. Se tirant à la force d’un bras, elle se jeta sur moi, plaquant son gant sur mon épaule pour me pousser en arrière. La jambe toujours levée, je fus aisément déstabilisé et je m’étalais par terre avec l’officière au-dessus de moi. Son gant me maintenait fermement collé au sol, et elle se servit de son autre main pour me marteler le visage de son poing à plusieurs reprises. Ma vision se brouillait, sentant mon esprit vaciller l’espace d’un instant avant qu’une nouvelle beigne me frappe la tempe.

Je retrouvais mes esprits juste à temps pour intercepter le prochain coup en attrapant son poignet. Je repoussais son bras en arrière, pour la frapper à mon tour, un coup vif et puissant qui frappa sa gorge. Sa respiration fut momentanément coupée, la faisant lâcher prise sur mon épaule et me permettant de me dégager. Elle se mit à tituber en arrière, tentant de retrouver son souffle. Me poussant de mon seul bras valide, je me relevais en percutant le visage de la commandante d’un violent coup de genou qui la projeta sur quelques mètres. En piteux état, je me traînais jusqu’à son corps qui se tortillait sur le sol. Du sang coulait abondamment de son nez et de sa bouche, mais elle ne semblait pas en danger de mort, seulement incapable de se battre.

« Tu t’es bien battu, gamine. » lui dis-je sans trop savoir si elle m’entendait, je jetais un œil à l’état de la pièce qui nous entourait, en proie aux flammes. « Survis à ce bordel et on se recroisera peut-être, à la revoyure ! »

Grimaçant, je boitais jusqu’au trou dans le mur par lequel j’étais passé précédemment, observant la scène en contrebas. De lourds pas résonnèrent plus bas dans la ville, mais je n’y voyais rien. Des cris provenaient de cette direction et les pas se rapprochaient. Enfin, apparaissant de derrière un grand bâtiment, le cochon géant fit son apparition. Borat dans toute sa splendeur, son pelage vert pomme luisant sous les rayons du soleil.

~ Gruuuuiiiik!~

Les échos de son mugissement se répercutèrent à travers la ville, et je savais exactement comment lui répondre. Je fouillais dans une poche pour en ressortir l’appeau que j’avais utilisé un peu plus tôt, soufflant à nouveau dedans pour appeler mon ami pachyderme gigantesque. Aussitôt, sa grosse tête se tourna et ses petits yeux se posèrent sur moi. Il se remit à mugir, apparemment content de m’avoir retrouvé. Je lui fis signe d’approcher et l’immense créature se mit en route de son petit pas sautillant, sans se soucier du chaos qu’il mettait sur son passage en piétinant de ses pattes les étals et devantures des boutiques.

« Danseur ! Prépares-toi au départ, notre carosse est avancé ! » m’exclamais-je à mon camarade de cambriole du jour. « Retrouves les autres coffres, on met les voiles ! »

Borat continua sa course jusque dans l’académie, faisant fuir les étudiants sur son passage alors qu’une troupe massive de soldats s’amoncelaient derrière lui à le poursuivre en criant. Il vint finalement freiner sa course juste en dessous du trou dans le mur, environs cinq mètres plus bas. Je levais un pouce pour lui faire comprendre qu’il était au parfait endroit avant de disparaître à sa vue dans le laboratoire. En me servant d’un mur, je vins frapper mon épaule avec force pour la remettre en place, me tirant un petit cri de douleur. Mais, grâce à ça, je calais sous un bras une caisse remplie à ras bord de feux d’artifice, certains mesurant jusqu’à un mètre, et quelques sacs de grixendre dans l’autre main. Depuis le trou dans le mur, je les laissais tomber sur le dos de Borat, sur le perron de ma maison pour ne pas qu’ils tombent. Et, sans perdre plus de temps, je m’emparais du coffre remplit de berrys, l’ouvrant pour m’assurer que Momo allait bien.

~ Meooow ~ m’accueillit-il en me sautant dessus, escaladant mon corps jusqu’à mon épaule où il se posa en écharpe.

« Content que tu ailles bien mon pote. »

Je fis signe à Danseur de me suivre et sautais dans le trou du mur, direction le dos du pachyderme géant. À présent, la difficulté serait de sortir de la ville en un seul morceau, mais j’étais persuadé que les feux d’artifices que j’avais embarqué sauraient se montrer utiles.  





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Un sifflement strident retentit à travers l’air, perçant la barrière matériel et sonore, allant directement faire vibrer les tympans de tous ceux présents. La ou Rachel avait cru que ce n’était qu’un signal d’alarme de ceux circulant dans l’université face à la destruction totalement gratuite des deux criminels dans leur affrontement filmique, iel se rendit rapidement compte que c’était son collègue de circonstances qui avait prévu leur échappatoire, apercevant le sifflet pendant de la poche du Chat. Et quand l’Okama vit le cochon verdâtre géant écraser bâtiments et commerces sans aucune vergogne, courant en laissant destruction derrière lui sur Koneashima, Marco ne put s’empêcher de sourire, satisfait.


Titubant vers un coffre plein à rebord d’argent, le soulevant en utilisant le peu de force encore présent dans ses membres saignants et son corps en compote, tremblant jusqu'à arriver face au gouffre de vent devant lequel iel avait combattu le noble artificier. Se craquant les articulations, tentant de juger des dégâts qui avaient pu lui être infligés au niveau de son parfait squelette, le danseur offrit un sourire plein de confiance à son camarade.


“Ce n’était pas aussi facile que prévu, mais on dirait qu’on va avoir tout ce coffre à partager, hein? C’mieux que rien, j’pense, et ça vaut largement les os brisés.”


Admirant les matériaux classiques des feux d’artifices de l’île que transportait le roublard, la Beautée Astérienne se lécha les lèvres, réalisant l’immense soif qu’iel avait après des efforts physiques si intenses. La mer l’attendait, néanmoins, le lieu ou Rachel serait en sécurité et libre de prendre un repos bien mérité avec sa part du pactole. Se projetant sur le cochon, tombant avec fracas, maintenant le coffre dans ses bras, l’Okama s’étendit sur le perron de la maison hissé sur le dos du pachyderme, prenant une grande respiration, regardant le ciel bleu et clair, qui créait un contraste étrange avec la violence qui venait d’avoir lieu ici.


Observant la poudre miraculeuse que le cambrioleur avait amené dans sa grande intelligence et ruse, Marco lui offrit, depuis sa position fatiguée au sol, un sourire narquois, perçant son regard de ses yeux magnifiques.


“Pour finir ce cambriolage en toute beauté, mon cher, que dirais-tu de colorer le ciel de milles-et-unes couleurs?”


Se saisissant d’un briquet encore miraculeusement intact dans une de ses poches, préparant les projectiles multicolores vers le firmament, le danseur souriait pour traverser la douleur, organisant un véritable spectacle à travers la destruction qu’ils avaient ravagée. Et quand tout fut prêt, iel ne fit qu’allumer la mèche.
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Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco




« Oublies pas celui-là. » répondis-je à Danseur en désignant le coffre que j’avais descendus, celui dans lequel s’était caché le chat un peu plus tôt. « Ça devrait faire une belle somme, mais pour l’instant je crois qu’on a d’autres chats à fouetter. »

Derrière le pachyderme géant, les soldats de la marine affluaient de tous côtés, certains se dirigeant également vers l’université pour y combattre les flammes. Mais apparemment, mon compagnon d’aventure aux airs efféminés avait eut la même idée que moi quant aux feux d’artifice, approchant déjà son briquet des mèches dépassant de la caisse. Le crépitement débuta, comme un compte à rebours, alors que je me précipitais sur le dos du cochon géant pour m’approcher de sa tête.

« Allez Borat, il est temps de partir sous un ciel enchanté ! On a un joli butin, et t’aura pleins de pommes ! » m’exclamais-je à l’attention du grand pachyderme qui se mit aussitôt en marche.

Les grands bâtiments du campus gênaient sa course et nos poursuivants se rapprochaient. Puis, le crépitement des mèches cessa dans un instant de flottement qui laissa place au doute. Mais, la déception fut courte lorsque la première fusée partie dans les airs. Formant une courbe sous la course de l’animal gigantesque, le feu d’artifice explosa dans les airs derrière nous. Illuminant le ciel d’une couleur rouge, la première fut rapidement suivie par ses petites camarades fusées. Les uns après les autres, les feux illuminaient le ciel de milles couleurs, couvrant notre fuite au passage.

Les soldats ralentirent sous l’écran de feux d’artifice, les aveuglant sous l’éclat des lumières. Le spectacle était magnifique à observer, et permettait de faire fuir la population sous le pas lourd et maladroit du pachyderme géant. Les plus petites maisons subirent de lourds dégâts sur son chemin, trop large pour passer certaines rues il se frayait un passage de force. Le pauvre animal était plus paniqué qu’autre chose et je dus m’avancer sur sa tête pour lui gratter une oreille et le rassurer. À l’arrière, Danseur continuait de faire pleuvoir milles et unes couleurs dans le ciel en mettant le feu aux mèches.

De longues minutes passèrent jusqu’à ce que Borat trouve enfin une sortie praticable, enjambant des murets et des jardins pour gagner la jungle qui bordait Koneashima. Les feux d’artifice cessèrent alors que nous disparaissions sous la futaie, nos poursuivants étaient assez loin et nous avions pus offrir à la ville un spectacle magnifique. Certes, un feu d’artifice c’est déjà beau, mais rajoutez-y un cochon vert géant qui court à travers les rues et vous atteindrez la perfection. Pouvant souffler après avoir autant bataillé, je me laissais tomber contre la balustrade cerclant la promenade autour de ma maison, soulagé. L’affrontement avec la commandante avait été rude et je dégustais sévèrement.

« Je crois qu’on les a semés, ça te dis de boire un coup dans ma taverne avant de partager le butin ? » demandais-je à l’okama aux cheveux roses, le gratifiant d’une grimace douloureuse qui se voulait être un sourire.

L’invitant à me suivre, j’entrais dans le King’s Hat en boitillant jusqu’au comptoir. Derrière le bar, deux mains agrippées aux bois qui se relevèrent pour révéler ‘Liquor’ Jack, probablement secoué par la course endiablée de Borat.

« Bordel, c’était quoi ça ?! Préviens la prochaine fois ! » s’exclama-t-il, outré, une bosse visible dépassant de sa tignasse.

« L’ami Borat nous a sauvé nos petites fesses. » déclarais-je en prenant place sur un tabouret, me tournant vers Danseur. « Et je te présente danseur, on a fait un casse ensemble et ça a été plus ou moins un franc succès. Tu bois quoi l’ami ? »

Sans même attendre ma commande, Jack avait déjà déposé une pinte remplie à ras bord de bière fraîche devant moi. Devant mon air béat, on pouvait facilement en déduire que cet homme connaissait son travail.





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Tel un artiste, armé d’un pinceau et d’une imagination débordante, l’Okama colorait le ciel des couleurs de l’arc en ciel dans des explosions retentissantes à travers l'entièreté de l’île montagneuse. Une forêt de feux violets, un océan d’explosions rosées et des nuages de centaines de variétés de verts. Les yeux et cœurs de la population furent distraits de la destruction insensée causée par le gigantesque cochon quelques minutes, le temps d’apprécier une beauté éphémère qui disparaîtrait sous peu, leur laissant face à la triste et cruelle réalité.


Ayant été resté couché sur les planches entourant la taverne de son camarade en propulsant les feux vers les cieux, Rachel ferma les yeux quelques instants, prenant le temps de constater sa perte d’adrénaline, la douleur du combat qu’iel venait de vivre s’infiltrant doucement mais sûrement dans son cerveau, lui rappelant les conséquences de ses actions. Offrant un sourire de regret au ciel encore coloré de son œuvre, le danseur se releva, entrecoupant ses mouvements de soupirs et de plaintes silencieuses. Titubant jusqu’aux portes de la taverne, ouvertes par son compère, Marco y entra avec toute l’intention du monde de remplir sa gorge et son estomac de délicieux alcool.


Iel entendit vaguement le félin présenter sa fabuleuse personne a un tavernier qui n’avait pas eu l’air d’apprécier la charge d’aller-retour du pachyderme. Heureusement pour lui et les deux criminels, la majorité des bouteilles d’alcool semblaient en bon état et pourraient donc abreuver la soif de sang que l’entiereté du corps de la Beautée Astérienne réclamait. S’asseyant sur un siège à côté de son bref collègue de la journée. Se saisissant du premier verre en vue, tel un assoiffé tout droit sorti du désert, essuyant une ligne de sang coulant sur son visage, Rachel regarda le tavernier.


“Du vin, s’il-vous-plait.”


Le liquide pourpre remplit son verre et, levant ce dernier en l’honneur d’une mission bien réussie, claquant le sien contre celui de son collègue, l’Okama désaltéra sa gorge hurlant pour une satisfaction temporaire.


“Donc dis moi, cher félin, comment tu désires partager ce pactole?”


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Faire parler la Poudre


Flashback 1628
✘Feat. Rachel Marco




Buvant une longue gorgée de bière, je me sentais revivre à mesure que le liquide frais descendait le long de mon œsophage. Mon corps criait sous la violence de la douleur, m’arrachant une grimace à chaque soupir, même lorsque mes idiomatiques s’étiraient en un sourire. D’un regard, j’aperçus les coffres et les sacs rentrés dans la taverne, Morpheo se levant doucement de celui qui était ouvert et révélait toutes ses richesses. J’avais des projets en tête à financer, et ce casse me serait d’une grande aide. Je finis une gorgée d’un sourire accordé à Danseur, trinquant une nouvelle fois avec lui.

« Hum, pour ce qui est de l’argent on a qu’à partager ça équitablement, cinquante-cinquante. » répondis-je joyeusement, nous avions tout les deux participé au casse d’égal à égal, il n’y avait pas de raison de l’arnaquer. Enfin, mon regard se posa sur les sacs de grixendre au nombre de trois, remplis à ras-bord de la poudre grise explosive, à côté était posée la grosse caisse quasiment pleine de feux d’artifice, notre départ en fanfare l’ayant à peine entamée malgré le feu que nous avions déchaînés dans les cieux. « Pour le reste, je dirais que l’un de nous deux prend deux sacs de grixendre et l’autre la caisse de feux d’artifice et un sac, qu’est-ce qui t’arrange ? Moi, les deux me vont. »

Quelle que soit sa décision, j’avais des idées pour les deux lots, rêvant déjà d’explosions tonitruantes qui sauraient se montrer utile à l’avenir. La salle bougeait toujours quelques peu sous le trot de Borat, les branches des arbres venant fouetter les fenêtres de la bâtisse à un rythme régulier. À l’extérieur, il ne semblait pas y avoir d’obstacles ni de dangers, plus de soldats à notre poursuite, notre fuite avait été un succès. Je ne savais pas combien avaient été lancés à notre poursuite, toutefois je savais qu’il ne fallait pas se relâcher avant d’avoir complètement quitté les lieux. Me dirigeant vers la fenêtre, le bas du visage perdu dans ma pinte, j’observais à l’extérieur le paysage qui évoluait à chaque pas du cochon vert géant, jusqu’à sortir de la forêt. J’ouvris alors la fenêtre pour donner mes directives à mon ami pachyderme.

« Retournes à la crique par laquelle on est arrivé ! »

~Guiiiik!~

« Où est-ce qu’on te dépose ? » demandais-je à Danseur en me tournant vers lui.

Je comptais quitter l'île pour de nouveaux horizons, ne désirant pas rester dans un endroit où je me savais recherché. Le monde n'attendait que moi, et mes objectifs étaient loin, bien au-delà de ces mers.




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Une séparation monétaire équitable, n’est-ce pas? Le jeune homme était beaucoup plus généreux qu’aurait pensé l’Okama a premier abord. Après tout, son adversaire avait semblé maintes fois plus redoutable que le noble qu’avait affronté, avec grandes difficultés, le danseur. Mais n’ayant pas d’honneur quand il était question d’argent, iel se contenta d'acquiescer, offrant un sourire reconnaissant à son collègue. Prenant une autre gorgée du liquide divin produit par les raisins à travers le monde, laissant son corps apprécier l’unique sensation d’une taverne en mouvement perpétuel. Bientôt, Rachel quitterait l’île à nouveau, prendrait le bateau de croisière pour rejoindre le Sultanat de Pétales, ou iel prévoyait de se procurer divers produits de beauté avant de se lancer dans sa grande aventure sur les mers.


Pour le moment, par contre, il restait à décider entre les deux camarades de crime qui auraient la poudre explosive et qui aurait les feux d’artifice. Aussitôt que le choix fut énoncé, Marco savait déjà ce qu’iel allait choisir. Après tout, son style ne se couplait que très mal avec les explosifs, alors que des feux d’artifices feraient un remontant de moral parfait une fois qu’iel aurait son propre équipage. Une perspective optimiste et belle pour l’avenir, un contraste intéressant avec la quantitée de sang qui serait sans aucun doute versé pour que son rêve puisse s’accomplir.


Ayant fini leur breuvage, la beautée Astérienne se saisit du coffre de feu d’artifice en se levant, remerciant le tavernier pour le délicieux vin. Titubant légèrement de ses blessures et des hurlements stridents de son corps meurtri, Rachel offrit une main encore tâché de poussière et de sang au cambrioleur.


“Merci bien, cher Félin. Tu apprendras sans aucun doute mon nom dans le futur, puisqu’il sera sur les murs de tout QG Marine respectable. Rachel Marco, future Souverain d’Astérion, mon petit. Prends soin de toi, surtout!”


Sautant du cochon pour entreprendre une longue marche dans la nature de Koneashima, ayant besoin de temps seul, déambulant entre les arbres exotiques et les pierres jonchant la plage, observant l’océan et son infinité. Qu’est-ce qui attendait l’Okama au prochain morceau de terre qui se présenterait à sa bouche de prédateur? Qui pouvait le savoir…
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