Cher journal,
Un ouragan aurait beau la dévaster, Goa resterait toujours la plus belle île du monde ! Je me retiens avec peine de trépigner d’impatience et de joie alors que le navire pénètre beaucoup trop lentement dans le port. Il n’y a pas de spectacle plus magnifique que la vue de ces milliers de magnifiques maisons aux couleurs chaleureuses : jaunes, rouges, vertes, bleues, rivalisant d’efforts pour paraitre plus pimpantes que leurs voisines ! Que la marée de toits, de clochers et de tourelles, les rues pavées de blanc, les hautes murailles, et bien sûr l’immense palais-forteresse royal dominant la cité de son autorité rassurante. Devant un tel panorama, on aurait peine à croire que Goa la magnifique se relève à peine d’une des pires catastrophes de son histoire ! On ne distingue rien, depuis la rambarde où je m’appuie, des nombreuses maisons désertées de leurs occupants dans la ville haute, des rues remplies de mendiants et des façades mutilées par les combats. Même le palais, malgré sa grandeur, n’est plus qu’une coquille vide éventrée par les combats qui s’y sont déroulés.
Un marin m’aide à descendre la valise le long de la passerelle qui mène au quai, puis je me retrouve seule. Je déambule un moment parmi la foule de passagers jusqu’à reconnaitre une longue tignasse blonde, ornant le visage pâle et souriant de ma grande sœur.
« - Réglisophie !
- Caramélie ! Je suis heureuse de te revoir ! »
Nous nous enlaçons et nous dévisageons un moment, le visage radieux et les yeux pétillants. Certains s’obstinent à dire que nous nous ressemblons Réglisophie et moi, mais ces gens-là ne nous ont jamais regardées de près ! J’ai un sourire bien plus naturel, un corps bien plus sportif, bien proportionné et agile, tandis qu’elle se pare de bien trop de manières et que son regard, quoique extrêmement pénétrant, est bien trop travaillé pour que je n’y décèle pas une forme de séduction volontaire manquant de spontanéité. Je le sais, je fais la même chose (beaucoup plus subtilement, note le journal !) quand je cherche à impressionner les gens ! Sauf que je ne le fais pas tout le temps, moi ! Et oui, bon d’accord, elle est plus grande que moi, elle porte à la perfection sa robe de ville dont les pans vert sombre voltigent au gré de la brise du bord de mer, et la plupart des gens sont unanimes pour la trouver ‘’charmante’’, ‘’admirable’’ et ‘’tellement intelligente’’… mais c’est parce que la plupart des gens sont aveugles et stupides ! Je le sais, moi, que c’est un peste, une manipulatrice, une personne odieuse et le pire être humain qui soit ! Et gnagnagna je fais la maline parce qu’on m’appelle ‘’la jeune comtesse d’Isigny’’, et gnagnagna encore, moi les parents m’ont payé es vacances à Suna Land avec le duc d’Augustin et j’ai pu essayer les bateaux tamponneurs. Et ma robe est la plus belle, et je suis la préférée des adultes ! Pffff, frimeuse !
Mais… malgré tout ça c’est ma sœur, et je l’aime bien plus que je n’aime le reste du monde. D’ailleurs nous sommes sincèrement heureuses de nous revoir ! Et même si je sais qu’elle en pense autant que moi à mon propre sujet, nous brisons vite la glace qui peut se former entre deux personnes sensées être très proches mais qui ne le sont plus tant que ça, après avoir vécu séparées pendant des années. Nous montons à l’arrière de la calèche en échangeant quelques banalités tandis que le cocher qui accompagne ma sœur s’occupe de mes bagages, puis nous nous mettons en route.
Un ouragan aurait beau la dévaster, Goa resterait toujours la plus belle île du monde ! Je me retiens avec peine de trépigner d’impatience et de joie alors que le navire pénètre beaucoup trop lentement dans le port. Il n’y a pas de spectacle plus magnifique que la vue de ces milliers de magnifiques maisons aux couleurs chaleureuses : jaunes, rouges, vertes, bleues, rivalisant d’efforts pour paraitre plus pimpantes que leurs voisines ! Que la marée de toits, de clochers et de tourelles, les rues pavées de blanc, les hautes murailles, et bien sûr l’immense palais-forteresse royal dominant la cité de son autorité rassurante. Devant un tel panorama, on aurait peine à croire que Goa la magnifique se relève à peine d’une des pires catastrophes de son histoire ! On ne distingue rien, depuis la rambarde où je m’appuie, des nombreuses maisons désertées de leurs occupants dans la ville haute, des rues remplies de mendiants et des façades mutilées par les combats. Même le palais, malgré sa grandeur, n’est plus qu’une coquille vide éventrée par les combats qui s’y sont déroulés.
Un marin m’aide à descendre la valise le long de la passerelle qui mène au quai, puis je me retrouve seule. Je déambule un moment parmi la foule de passagers jusqu’à reconnaitre une longue tignasse blonde, ornant le visage pâle et souriant de ma grande sœur.
« - Réglisophie !
- Caramélie ! Je suis heureuse de te revoir ! »
Nous nous enlaçons et nous dévisageons un moment, le visage radieux et les yeux pétillants. Certains s’obstinent à dire que nous nous ressemblons Réglisophie et moi, mais ces gens-là ne nous ont jamais regardées de près ! J’ai un sourire bien plus naturel, un corps bien plus sportif, bien proportionné et agile, tandis qu’elle se pare de bien trop de manières et que son regard, quoique extrêmement pénétrant, est bien trop travaillé pour que je n’y décèle pas une forme de séduction volontaire manquant de spontanéité. Je le sais, je fais la même chose (beaucoup plus subtilement, note le journal !) quand je cherche à impressionner les gens ! Sauf que je ne le fais pas tout le temps, moi ! Et oui, bon d’accord, elle est plus grande que moi, elle porte à la perfection sa robe de ville dont les pans vert sombre voltigent au gré de la brise du bord de mer, et la plupart des gens sont unanimes pour la trouver ‘’charmante’’, ‘’admirable’’ et ‘’tellement intelligente’’… mais c’est parce que la plupart des gens sont aveugles et stupides ! Je le sais, moi, que c’est un peste, une manipulatrice, une personne odieuse et le pire être humain qui soit ! Et gnagnagna je fais la maline parce qu’on m’appelle ‘’la jeune comtesse d’Isigny’’, et gnagnagna encore, moi les parents m’ont payé es vacances à Suna Land avec le duc d’Augustin et j’ai pu essayer les bateaux tamponneurs. Et ma robe est la plus belle, et je suis la préférée des adultes ! Pffff, frimeuse !
Mais… malgré tout ça c’est ma sœur, et je l’aime bien plus que je n’aime le reste du monde. D’ailleurs nous sommes sincèrement heureuses de nous revoir ! Et même si je sais qu’elle en pense autant que moi à mon propre sujet, nous brisons vite la glace qui peut se former entre deux personnes sensées être très proches mais qui ne le sont plus tant que ça, après avoir vécu séparées pendant des années. Nous montons à l’arrière de la calèche en échangeant quelques banalités tandis que le cocher qui accompagne ma sœur s’occupe de mes bagages, puis nous nous mettons en route.