Jack avait laissé derrière lui la sinistre Rokade et son temps infect pour rejoindre des contrées bien plus accueillantes. Tenue tout au long du voyage au secret de leur destination, cela ne semblait pas perturber outre mesure le pirate. De toute façon, il ne connaissait absolument rien de South Blue. Alors qu’importe que les contrebandiers veuillent à tout prix garder leurs petits secrets. Skellington avait déjà le regard rivé sur l’avenir qui s’ouvrait à lui grâce à cette opportunité de travail.
Après de longues semaines de traversées, une île colossale se présentait face à eux, elle n’avait absolument rien de comparable avec le caillou à pirates. Une immense cité recouvrait la majeure partie de son champ de vision, contemplent avec un certain émerveillement cette vue qui s’offrait à lui, il ne put se retenir de lâcher :
« Magnifique ! »
« N’est-ce pas ?! Bienvenue au Royaume de Driss, plus exactement à Portgentil, capitale économique de cette île.»
Jack n’avait jamais eu l’occasion de visiter un endroit pareil au court de sa vie, bien plus habitué à fréquenter les bas fonds de Las Camp. Il avait eu bien évidemment, plusieurs fois, l’occasion de se rendre à Last Joy mais ce n’était en rien comparable à ce lieu.
Au fur et à mesure que le navire se rapprochait de sa destination, le jeune homme sentait montait l’excitation en lui.
Le trafic maritime était sans commune mesure, des navires marchands de toutes tailles entrées et sortaient du port à un rythme effréné. Cet endroit devait être un paradis pour les commerçants et les trafiquants en tout genre. Avec autant d’allées et venues, les sommes qui transitaient ici devaient être tout bonnement astronomiques.
Et pour veiller au bon déroulement des choses, la Marine semblait avoir mis les moyens au vu de nombre de bâtiments de guerre présents dans la zone.
« Je suppose que les pirates ne s’aventurent pas trop dans le coin ?! »
« En tout cas pas sur cette partie de l’île, il faudrait être suicidaire pour attaquer cet endroit de front. Bon, ce ne sont pas les candidats qu’ils manquent parmi tes confrères, mais à part quelques troubles ne faites rien de significatif de mémoire. »
Jack s’imagina un bref instant à la tête d’une flotte colossale venir faire un blocus du port en pillant cette mine d’or à ciel ouvert. Il se demanda, si Hannibal était en capacité de réaliser un tel coup, avant de chasser cette idée saugrenue de son esprit.
« Ce royaume à plusieurs visages, tu le découvriras bien assez vite par toi même. Cette façade idyllique cache derrière elle l’un des pires endroits de South Blue, faisant sans aucun souci jeu égal avec Rokade. Ce nom va surement te parler, il s’agit des Everglades.. »
« Hannibal ?! »
« Exacts, lui et son équipage de tarés viennent d’ici ! »
« Intéressant comme information ! »
« Mais ne t’emballe pas trop vite ! Je n’ai pas la moindre intention de me rendre dans les Everglades ! J’ai encore la vie devant moi. »
Le navire n’avait même pas fini sa manœuvre d’amarrage que le pirate avait déjà sauté par-dessus bord pour rejoindre le quai. Ne pouvant contenir davantage son excitation d’explorer ce nouveau terrain de jeu qui s’offrait à lui. John voyant sa poule aux œufs d’or se faire la malle tenta de le raisonner, mais le jeune homme avait déjà disparu au milieu du flot incessant d’aller et venues aux abords des quais.
« Merde.. il est parti où ce con ?! »
Au fur et à mesure qu’il avançait de son exploration, les entrepôts de marchandises laissèrent la place à d’innombrables boutiques en tout genre. Le pirate, les poches pleines de Berrys récemment gagné suite à la vente de la caravelle volée. Avait soudainement une furieuse envie de dépenser cet argent, il faut dire que les commerces faisaient tout pour vous faire craquer. Il n’en fallait pas tant, pour quelqu’un comme lui qui avait toujours vécu dans la pauvreté, pouvoir enfin assouvir ses envies les élémentaires.
Skellington décida en premier lieu de changer ses vêtements usés et puants le fennec, pour quelque chose de plus distingué. Après avoir visité plusieurs boutiques, il jeta son dévolu sur quelque chose d’assez ample pour ne pas le contraindre dans ses faits et gestes. Une magnifique chemise blanche et un pourpoint en cuir pour un total de 150 000 berrys. Jamais il n’avait eu l’occasion d’acheter quelque chose d’aussi cher, et il éprouva une immense satisfaction à le faire. Bien plus que s’il l’avait fait le choix de le voler. Il l’avait payé avec son propre argent et donc cela lui appartenait de droit ! Cependant, il ne fallait pas non plus pousser le bouchon trop loin en cherchant d’où provenait ce petit magot.
Sortant de la boutique vêtue de ses récents achats, Jack n’était pas peu fier de l’allure qu’il avait. En l’espace de quelques minutes, il était passé d’un prolétaire à quelqu’un ! Toutefois, il remarqua bien vite qu’il lui manquait quelque chose pour parfaire son accoutrement. Une chose dont il rêvait secrètement d’acquérir depuis bien longtemps ! Un sabre digne de ce nom ! Car dans sa conception du capitaine pirate, celui-ci devait forcément avoir un sabre à sa ceinture.
Il se lança donc à la recherche d’un commerce pouvant satisfaire ses désirs, mais la tâche se révéla bien plus ardue que la précédente. Autant, il était un jeu d’enfant de trouver de quoi s’habiller des pieds à la tête, qu’une boutique vendant des armes c’était déjà bien moins fréquent. Après une grosse demi-heure de recherche et la sollicitation auprès de plusieurs passants, il trouva enfin ce qu’il cherchait.
Le commerce était situé en retrait des grandes artères de la ville, pourtant cela ne l’empêchait pas d’être relativement imposant. Une fois qu’il avait montré patte blanche devant le portier et franchit la porte d’entrée, Jack se retrouva devant un immense comptoir présentant aussi bien des pistolets, que des fusils. Comme un enfant dans un magasin de jouets, le pirate parcourut rapidement l’ensemble des allées, sous l’œil attentif du gérant qui ne le lâchait pas des yeux. Une armée entière avait de quoi s’équiper de la tête aux pieds sans aucun souci ! Le commerçant remarqua très vite que ce grand gaillard avait une certaine aisance dans la manipulation des armes. Ce qui laissait sous-entendre qu’il avait peut-être affaire à un véritable acheteur et non l’un de ses nombreux curieux qui venaient dans sa boutique uniquement pour contempler les produits. Le commerçant décida qu’il était temps pour lui de passer à l’offensive, ce type de profil était malheureusement trop rare pour pouvoir faire l’impasse.
« Bonjour, je vous observe depuis votre entrée dans ma boutique ! Et j’ai tout de suite reconnu en vous un redoutable guerrier en quête d’arme pouvant lui faire honneur ! »
« Hein ?! Qu’est-ce que c’est ce charabia ? Je cherche une lame capable de trancher facilement une tête !»
Jack baissa les yeux en direction du petit bonhomme qui venait de lui adresser la parole. Ce dernier semblait déconcertant par la réaction du grand gaillard, mais qui importe, il en avait vu d’autres !
« Ah ? Euh.. Oui..Oui, je ne possède que des articles de premier choix ! Venez par ici ! »
Quelques mètres plus loin, se trouver la partie dédiée aux armes blanches en tout genre.
« Vous avez ici, des sabres, des katanas, des rapières, des couteaux, enfin tout ce que donc vous pouvez rêver ! »
Jack examina avec minutie plusieurs lames proposées par le vendeur, mais aucune ne semblait lui convenir. Non pas qu’il s’agissait d’un expert en la matière recherchant la perfection, mais du haut de ses trois mètres et de ses 250 kilos, il avait besoin d’un produit ne respectant pas les tailles standards.
Il lui proposa dans un premier temps d’énormes claymores, mais même s’il n’avait aucun souci à la manier malgré le poids, il trouvait ça bien trop encombrant à trimbaler au quotidien. Tout le stock pouvant lui correspondre passait entre ses mains avec la même finalité. Le commerçant commençait à croire qu’il avait affaire à un petit plaisantin voulant se payer sa tronche. C’est alors qu’il eu un flash, il se précipita dans la réserve attenant à sa boutique, et quelques minutes plus tard il revient trempé de sueur et à bout de souffle !
« Voilà !! »
Il tenait entre ses mains un sabre d’une taille peu commune, bien plus grand que les autres produits proposés jusqu’à alors. Jack se saisit immédiatement de l’arme pour confirmer sa première impression, elle était faite pour lui ! Il la sortit de son fourreau pour faire quelques moulinets manquant de peu de tailler une moustache au pauvre bougre.
« Euh.. Attention tout de même ! La lame est aiguisée comme au premier jour ! »
Skellington se dirigea immédiatement vers un mannequin équipé d’un plastron en fer situé à l’entrée la boutique. Ne prêtant aucune attention au récit concernant l’origine de cette lame, faite sur mesure pour un redoutable homme poisson. Il arma son attaque et trancha l’air devant lui en usant de toute sa force, le coup était aussi puissant que techniquement dégueulasse. La lame percuta le plastron de plein fouet, causant une lourde brèche dans le métal avant d’expédier le tout dans un fracas monstre contre le mur. Le bourrin manquait réellement de savoir-faire dans la matière pour pouvoir utiliser correctement son katana. Un expert dans la matière n’aurait eu aucun mal à trancher en deux le mannequin.
Le gérant hurla de terreur, voyant ce qu’il venait de se produire sous ses yeux :
« MAIS !! VOUS ÊTES TOTALEMENT DINGUE !! CE N’EST PAS FAIT POUR ÇA !! »
Il était bon pour plusieurs heures de rangement avant de tout remettre à sa place ! Toutefois, en examinant de plus près les dommages causés, il remarqua que le fauteur de trouble avait une force hors du commun. Le mannequin équipé du plastron était totalement broyé sur la majeure partie du torse, et l’ensemble qui devait facilement peser pas loin de 100 kg avec le casque, l’épée et le bouclier avait été envoyé à plusieurs mètres de là, contre le mur.
Même le loubard à l’entrée n’en revenait pas ! Il attendait dans un coin les instructions de son patron pour intervenir.
Jack, quant à lui, ne semblait pas troubler par les dommages qu’il venait de faire. Il s’excusa brièvement et aida le commerçant à remettre sur son socle le mannequin bien mal en point. Mais, il était profondément satisfait du ressenti qu’il avait eu avec sa lame, il lui manquait maintenant de la maitrise, et il en était bien conscient.
« Je vous la prends ! »
« C’est .. la moindre des choses après tout ce ramdam que vous avez causé ! »
Skellington était déjà partie vers un nouveau rayon, il avait vu plusieurs couteaux de combat et de chasse fort intéressants. Choisissant là aussi un modèle à sa mesure, après un rapide coup d’œil.
Il restait maintenant, la cerise sur le gâteau, à savoir, les armes à feux ! Rebelote, direction le rayon concernant ce type d’instruments de mort. Le vendeur lui proposa une première sélection de pistolets aussi simples que fiables. Mais, le jeune homme voulait quelque chose de plus exotique, et surtout, de plus brutal. C’est alors qu’il tomba sur un magnifique coffret contenant un pistolet comportant un double canon. Ce fût immédiatement le coup de cœur, malgré son prix totalement exorbitant de 300 000 berrys, il n’hésita pas une seule seconde. Le commerçant lui proposa dans la foulée une boite de munition pour parfaire le tout, mais tandis qu’il était le dos tourner en train de chercher un nouveau produit. Skellington, il était lui occupé à approvisionner son arme pour faire un tir de perception.
Pointant son double canon en direction du mannequin agonisant, il pressa la détente provoquant une puissante détonation. Les deux projectiles fusèrent en direction de leur cible pour venir littéralement là pulvériser.
Le pauvre homme se jeta face contre le sol, totalement terrifiant par le bruit assourdissant, aux bords des larmes, jamais un client n’avait aussi malmener la boutique. Et le tas de muscles qui lui servait de garde semblait peu enclin à jouer son rôle.
« Je vous en supplie monsieur !! Arrêtez tout !! Vous allez détruire ma boutique, par pitié ! Si vous voulez, je peux même vous offrir un cadeau si vous quittez immédiatement les lieux ! »
« Pas de quoi en faire tout un plat mon vieux ! Il n’y a pas mort d’homme ! Voilà ce que je te dois, 900 000 Berrys ! Gardes la monnaie, ce sera pour les réparations ! Bonne journée à toi ! »
Particulièrement satisfait de ses emplettes, le pirate quitta les lieux avec son attirail et un petit présent, il s’agissait d’un pistolet classique d’une valeur de 100 000 Berrys. A son étonnement, devant la boutique s’était massée une foule de curieux venus voir d’où provenait tout ce vacarme. Voyant sortir devant eux un mastodonte de trois mètres de haut lourdement armé, la foule se dispersa en un clin d’œil. Skellington resta quelque second devant la boutique, cherchant à comprendre ce qu’il venait de se passer, avant de vaquer à d’autres occupations.
« Bon, maintenant retrouvons ce John ! »
Jack regagna l’artère principale de la ville à la recherche des contrebandiers. Mais avec cette affluence, cela revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin ! Au bout d’une heure à arpenter les rues en long et en large, il se résigna à retourner sur les quais. Le navire était bien là, mais les marins qui déchargeaient la cargaison étaient bien incapables de pouvoir le renseigner sur la localisation de leur chef. Passablement agacé par cette perte de temps, il décida de tenter une nouvelle fois sa chance au cœur de la ville.
C’est à ce moment-là qu’il tomba nez à nez avec une patrouille de la Marine assurant la sécurisation des lieux. Fortement intrigués par son arsenal, les soldats se dirigèrent vers lui pour le questionner. Ce n’était pas une figure locale et ils avaient comme consignes de rester en alerte permanente. L’endroit n’était pas à l’abri d’une attaque de pirates voir, de révolutionnaires. Et justement cet individu avait un profil menaçant.
« Hé ! Vous-là ! Venez voir par ici ! »
« Hum ? »
En l’espace d’un instant, le pirate fut encerclé par une demi-douzaine d’hommes en armes. Sa première intention fut de leur rentrer dans le lard, histoire de leur faire comprendre qu’il avait d’autres chats à fouetter. Mais, il chassa rapidement cette idée, il était ici pour affaire. Ce n’était pas le moment de se foutre la marine à dos. Le sergent qui menait l’unité se rapprocha davantage :
« Vous m’avez l’air plutôt bien équipé ! Vous êtes qui ?! »
« Jack R. Skellington. »
« Jamais entendu parler ! Harold vérifie dans les avis de recherches ?! »
« Oui Sergent ! »
« Et qu’est ce que vient faire ici monsieur Skellington ?! »
« Des affaires et je profite du beau temps ! »
« Bah voyons… Tu m’as tout l’air d’être un fauteur de trouble, ta tête ne me revient pas ! »
« C’est dommageable.. Mais si cela peut te rassurer, la tienne non plus le bleu ! »
« QUOI ?!! QU'EST CE QUE TU VIENS DE DIRE ?! »
« Ah Jack ! Te voilà enfin ! Qu’est-ce que tu foutais ?! »
« Qui c’est celui-là encore ? ! »
« Sergent ! C’est l’un des hommes de vous-savez-qui ! »
« De je-sais-qui ?! Ah ! Ah merde... »
« Il est avec vous la grande gueule là qui se prend pour un navire de guerre ?! »
« Tout à fait sergent, pas de soucis, il ne fera pas le moindre remous. »
« J’espère bien ! Ne croyez pas que vous avez une totale impunité ici ! Je vous garde à l’œil ! Allez circuler ! »
« Je crois que je suis arrivé au bon moment... »
« Encore une réflexion et je lui collais mon poing dans la face. »
« Si tu veux faire de l’argent et vivre vieux, il va falloir apprendre à te contrôler ! Et qu’est ce que tu fous avec toutes ces armes ? Tu te prépares à la guerre ?! »
« Simple précaution, rien de plus ! »
Après de longues semaines de traversées, une île colossale se présentait face à eux, elle n’avait absolument rien de comparable avec le caillou à pirates. Une immense cité recouvrait la majeure partie de son champ de vision, contemplent avec un certain émerveillement cette vue qui s’offrait à lui, il ne put se retenir de lâcher :
« Magnifique ! »
« N’est-ce pas ?! Bienvenue au Royaume de Driss, plus exactement à Portgentil, capitale économique de cette île.»
Jack n’avait jamais eu l’occasion de visiter un endroit pareil au court de sa vie, bien plus habitué à fréquenter les bas fonds de Las Camp. Il avait eu bien évidemment, plusieurs fois, l’occasion de se rendre à Last Joy mais ce n’était en rien comparable à ce lieu.
Au fur et à mesure que le navire se rapprochait de sa destination, le jeune homme sentait montait l’excitation en lui.
Le trafic maritime était sans commune mesure, des navires marchands de toutes tailles entrées et sortaient du port à un rythme effréné. Cet endroit devait être un paradis pour les commerçants et les trafiquants en tout genre. Avec autant d’allées et venues, les sommes qui transitaient ici devaient être tout bonnement astronomiques.
Et pour veiller au bon déroulement des choses, la Marine semblait avoir mis les moyens au vu de nombre de bâtiments de guerre présents dans la zone.
« Je suppose que les pirates ne s’aventurent pas trop dans le coin ?! »
« En tout cas pas sur cette partie de l’île, il faudrait être suicidaire pour attaquer cet endroit de front. Bon, ce ne sont pas les candidats qu’ils manquent parmi tes confrères, mais à part quelques troubles ne faites rien de significatif de mémoire. »
Jack s’imagina un bref instant à la tête d’une flotte colossale venir faire un blocus du port en pillant cette mine d’or à ciel ouvert. Il se demanda, si Hannibal était en capacité de réaliser un tel coup, avant de chasser cette idée saugrenue de son esprit.
« Ce royaume à plusieurs visages, tu le découvriras bien assez vite par toi même. Cette façade idyllique cache derrière elle l’un des pires endroits de South Blue, faisant sans aucun souci jeu égal avec Rokade. Ce nom va surement te parler, il s’agit des Everglades.. »
« Hannibal ?! »
« Exacts, lui et son équipage de tarés viennent d’ici ! »
« Intéressant comme information ! »
« Mais ne t’emballe pas trop vite ! Je n’ai pas la moindre intention de me rendre dans les Everglades ! J’ai encore la vie devant moi. »
Le navire n’avait même pas fini sa manœuvre d’amarrage que le pirate avait déjà sauté par-dessus bord pour rejoindre le quai. Ne pouvant contenir davantage son excitation d’explorer ce nouveau terrain de jeu qui s’offrait à lui. John voyant sa poule aux œufs d’or se faire la malle tenta de le raisonner, mais le jeune homme avait déjà disparu au milieu du flot incessant d’aller et venues aux abords des quais.
« Merde.. il est parti où ce con ?! »
Au fur et à mesure qu’il avançait de son exploration, les entrepôts de marchandises laissèrent la place à d’innombrables boutiques en tout genre. Le pirate, les poches pleines de Berrys récemment gagné suite à la vente de la caravelle volée. Avait soudainement une furieuse envie de dépenser cet argent, il faut dire que les commerces faisaient tout pour vous faire craquer. Il n’en fallait pas tant, pour quelqu’un comme lui qui avait toujours vécu dans la pauvreté, pouvoir enfin assouvir ses envies les élémentaires.
Skellington décida en premier lieu de changer ses vêtements usés et puants le fennec, pour quelque chose de plus distingué. Après avoir visité plusieurs boutiques, il jeta son dévolu sur quelque chose d’assez ample pour ne pas le contraindre dans ses faits et gestes. Une magnifique chemise blanche et un pourpoint en cuir pour un total de 150 000 berrys. Jamais il n’avait eu l’occasion d’acheter quelque chose d’aussi cher, et il éprouva une immense satisfaction à le faire. Bien plus que s’il l’avait fait le choix de le voler. Il l’avait payé avec son propre argent et donc cela lui appartenait de droit ! Cependant, il ne fallait pas non plus pousser le bouchon trop loin en cherchant d’où provenait ce petit magot.
Sortant de la boutique vêtue de ses récents achats, Jack n’était pas peu fier de l’allure qu’il avait. En l’espace de quelques minutes, il était passé d’un prolétaire à quelqu’un ! Toutefois, il remarqua bien vite qu’il lui manquait quelque chose pour parfaire son accoutrement. Une chose dont il rêvait secrètement d’acquérir depuis bien longtemps ! Un sabre digne de ce nom ! Car dans sa conception du capitaine pirate, celui-ci devait forcément avoir un sabre à sa ceinture.
Il se lança donc à la recherche d’un commerce pouvant satisfaire ses désirs, mais la tâche se révéla bien plus ardue que la précédente. Autant, il était un jeu d’enfant de trouver de quoi s’habiller des pieds à la tête, qu’une boutique vendant des armes c’était déjà bien moins fréquent. Après une grosse demi-heure de recherche et la sollicitation auprès de plusieurs passants, il trouva enfin ce qu’il cherchait.
Le commerce était situé en retrait des grandes artères de la ville, pourtant cela ne l’empêchait pas d’être relativement imposant. Une fois qu’il avait montré patte blanche devant le portier et franchit la porte d’entrée, Jack se retrouva devant un immense comptoir présentant aussi bien des pistolets, que des fusils. Comme un enfant dans un magasin de jouets, le pirate parcourut rapidement l’ensemble des allées, sous l’œil attentif du gérant qui ne le lâchait pas des yeux. Une armée entière avait de quoi s’équiper de la tête aux pieds sans aucun souci ! Le commerçant remarqua très vite que ce grand gaillard avait une certaine aisance dans la manipulation des armes. Ce qui laissait sous-entendre qu’il avait peut-être affaire à un véritable acheteur et non l’un de ses nombreux curieux qui venaient dans sa boutique uniquement pour contempler les produits. Le commerçant décida qu’il était temps pour lui de passer à l’offensive, ce type de profil était malheureusement trop rare pour pouvoir faire l’impasse.
« Bonjour, je vous observe depuis votre entrée dans ma boutique ! Et j’ai tout de suite reconnu en vous un redoutable guerrier en quête d’arme pouvant lui faire honneur ! »
« Hein ?! Qu’est-ce que c’est ce charabia ? Je cherche une lame capable de trancher facilement une tête !»
Jack baissa les yeux en direction du petit bonhomme qui venait de lui adresser la parole. Ce dernier semblait déconcertant par la réaction du grand gaillard, mais qui importe, il en avait vu d’autres !
« Ah ? Euh.. Oui..Oui, je ne possède que des articles de premier choix ! Venez par ici ! »
Quelques mètres plus loin, se trouver la partie dédiée aux armes blanches en tout genre.
« Vous avez ici, des sabres, des katanas, des rapières, des couteaux, enfin tout ce que donc vous pouvez rêver ! »
Jack examina avec minutie plusieurs lames proposées par le vendeur, mais aucune ne semblait lui convenir. Non pas qu’il s’agissait d’un expert en la matière recherchant la perfection, mais du haut de ses trois mètres et de ses 250 kilos, il avait besoin d’un produit ne respectant pas les tailles standards.
Il lui proposa dans un premier temps d’énormes claymores, mais même s’il n’avait aucun souci à la manier malgré le poids, il trouvait ça bien trop encombrant à trimbaler au quotidien. Tout le stock pouvant lui correspondre passait entre ses mains avec la même finalité. Le commerçant commençait à croire qu’il avait affaire à un petit plaisantin voulant se payer sa tronche. C’est alors qu’il eu un flash, il se précipita dans la réserve attenant à sa boutique, et quelques minutes plus tard il revient trempé de sueur et à bout de souffle !
« Voilà !! »
Il tenait entre ses mains un sabre d’une taille peu commune, bien plus grand que les autres produits proposés jusqu’à alors. Jack se saisit immédiatement de l’arme pour confirmer sa première impression, elle était faite pour lui ! Il la sortit de son fourreau pour faire quelques moulinets manquant de peu de tailler une moustache au pauvre bougre.
« Euh.. Attention tout de même ! La lame est aiguisée comme au premier jour ! »
Skellington se dirigea immédiatement vers un mannequin équipé d’un plastron en fer situé à l’entrée la boutique. Ne prêtant aucune attention au récit concernant l’origine de cette lame, faite sur mesure pour un redoutable homme poisson. Il arma son attaque et trancha l’air devant lui en usant de toute sa force, le coup était aussi puissant que techniquement dégueulasse. La lame percuta le plastron de plein fouet, causant une lourde brèche dans le métal avant d’expédier le tout dans un fracas monstre contre le mur. Le bourrin manquait réellement de savoir-faire dans la matière pour pouvoir utiliser correctement son katana. Un expert dans la matière n’aurait eu aucun mal à trancher en deux le mannequin.
Le gérant hurla de terreur, voyant ce qu’il venait de se produire sous ses yeux :
« MAIS !! VOUS ÊTES TOTALEMENT DINGUE !! CE N’EST PAS FAIT POUR ÇA !! »
Il était bon pour plusieurs heures de rangement avant de tout remettre à sa place ! Toutefois, en examinant de plus près les dommages causés, il remarqua que le fauteur de trouble avait une force hors du commun. Le mannequin équipé du plastron était totalement broyé sur la majeure partie du torse, et l’ensemble qui devait facilement peser pas loin de 100 kg avec le casque, l’épée et le bouclier avait été envoyé à plusieurs mètres de là, contre le mur.
Même le loubard à l’entrée n’en revenait pas ! Il attendait dans un coin les instructions de son patron pour intervenir.
Jack, quant à lui, ne semblait pas troubler par les dommages qu’il venait de faire. Il s’excusa brièvement et aida le commerçant à remettre sur son socle le mannequin bien mal en point. Mais, il était profondément satisfait du ressenti qu’il avait eu avec sa lame, il lui manquait maintenant de la maitrise, et il en était bien conscient.
« Je vous la prends ! »
« C’est .. la moindre des choses après tout ce ramdam que vous avez causé ! »
Skellington était déjà partie vers un nouveau rayon, il avait vu plusieurs couteaux de combat et de chasse fort intéressants. Choisissant là aussi un modèle à sa mesure, après un rapide coup d’œil.
Il restait maintenant, la cerise sur le gâteau, à savoir, les armes à feux ! Rebelote, direction le rayon concernant ce type d’instruments de mort. Le vendeur lui proposa une première sélection de pistolets aussi simples que fiables. Mais, le jeune homme voulait quelque chose de plus exotique, et surtout, de plus brutal. C’est alors qu’il tomba sur un magnifique coffret contenant un pistolet comportant un double canon. Ce fût immédiatement le coup de cœur, malgré son prix totalement exorbitant de 300 000 berrys, il n’hésita pas une seule seconde. Le commerçant lui proposa dans la foulée une boite de munition pour parfaire le tout, mais tandis qu’il était le dos tourner en train de chercher un nouveau produit. Skellington, il était lui occupé à approvisionner son arme pour faire un tir de perception.
Pointant son double canon en direction du mannequin agonisant, il pressa la détente provoquant une puissante détonation. Les deux projectiles fusèrent en direction de leur cible pour venir littéralement là pulvériser.
Le pauvre homme se jeta face contre le sol, totalement terrifiant par le bruit assourdissant, aux bords des larmes, jamais un client n’avait aussi malmener la boutique. Et le tas de muscles qui lui servait de garde semblait peu enclin à jouer son rôle.
« Je vous en supplie monsieur !! Arrêtez tout !! Vous allez détruire ma boutique, par pitié ! Si vous voulez, je peux même vous offrir un cadeau si vous quittez immédiatement les lieux ! »
« Pas de quoi en faire tout un plat mon vieux ! Il n’y a pas mort d’homme ! Voilà ce que je te dois, 900 000 Berrys ! Gardes la monnaie, ce sera pour les réparations ! Bonne journée à toi ! »
Particulièrement satisfait de ses emplettes, le pirate quitta les lieux avec son attirail et un petit présent, il s’agissait d’un pistolet classique d’une valeur de 100 000 Berrys. A son étonnement, devant la boutique s’était massée une foule de curieux venus voir d’où provenait tout ce vacarme. Voyant sortir devant eux un mastodonte de trois mètres de haut lourdement armé, la foule se dispersa en un clin d’œil. Skellington resta quelque second devant la boutique, cherchant à comprendre ce qu’il venait de se passer, avant de vaquer à d’autres occupations.
« Bon, maintenant retrouvons ce John ! »
Jack regagna l’artère principale de la ville à la recherche des contrebandiers. Mais avec cette affluence, cela revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin ! Au bout d’une heure à arpenter les rues en long et en large, il se résigna à retourner sur les quais. Le navire était bien là, mais les marins qui déchargeaient la cargaison étaient bien incapables de pouvoir le renseigner sur la localisation de leur chef. Passablement agacé par cette perte de temps, il décida de tenter une nouvelle fois sa chance au cœur de la ville.
C’est à ce moment-là qu’il tomba nez à nez avec une patrouille de la Marine assurant la sécurisation des lieux. Fortement intrigués par son arsenal, les soldats se dirigèrent vers lui pour le questionner. Ce n’était pas une figure locale et ils avaient comme consignes de rester en alerte permanente. L’endroit n’était pas à l’abri d’une attaque de pirates voir, de révolutionnaires. Et justement cet individu avait un profil menaçant.
« Hé ! Vous-là ! Venez voir par ici ! »
« Hum ? »
En l’espace d’un instant, le pirate fut encerclé par une demi-douzaine d’hommes en armes. Sa première intention fut de leur rentrer dans le lard, histoire de leur faire comprendre qu’il avait d’autres chats à fouetter. Mais, il chassa rapidement cette idée, il était ici pour affaire. Ce n’était pas le moment de se foutre la marine à dos. Le sergent qui menait l’unité se rapprocha davantage :
« Vous m’avez l’air plutôt bien équipé ! Vous êtes qui ?! »
« Jack R. Skellington. »
« Jamais entendu parler ! Harold vérifie dans les avis de recherches ?! »
« Oui Sergent ! »
« Et qu’est ce que vient faire ici monsieur Skellington ?! »
« Des affaires et je profite du beau temps ! »
« Bah voyons… Tu m’as tout l’air d’être un fauteur de trouble, ta tête ne me revient pas ! »
« C’est dommageable.. Mais si cela peut te rassurer, la tienne non plus le bleu ! »
« QUOI ?!! QU'EST CE QUE TU VIENS DE DIRE ?! »
« Ah Jack ! Te voilà enfin ! Qu’est-ce que tu foutais ?! »
« Qui c’est celui-là encore ? ! »
« Sergent ! C’est l’un des hommes de vous-savez-qui ! »
« De je-sais-qui ?! Ah ! Ah merde... »
« Il est avec vous la grande gueule là qui se prend pour un navire de guerre ?! »
« Tout à fait sergent, pas de soucis, il ne fera pas le moindre remous. »
« J’espère bien ! Ne croyez pas que vous avez une totale impunité ici ! Je vous garde à l’œil ! Allez circuler ! »
« Je crois que je suis arrivé au bon moment... »
« Encore une réflexion et je lui collais mon poing dans la face. »
« Si tu veux faire de l’argent et vivre vieux, il va falloir apprendre à te contrôler ! Et qu’est ce que tu fous avec toutes ces armes ? Tu te prépares à la guerre ?! »
« Simple précaution, rien de plus ! »