« Jack arrête donc de t’agiter comme ça ! On dirait un lion en cage ! »
Le pirate était intenable depuis leur départ de Portgentil en direction de Rokade, à tel point que John était à bout de nerfs. Dans quoi s’était-il donc embarqué encore une fois ? Allez casser la gueule à un à un type primé 10 M. ne l’avait-il pas vue venir celle-là, Eduardo avait surement remarqué qu’il en faisait des caisses pour gravir les échelons de l’organisation. Là, il en avait pour son argent, et ne pouvait s’empêcher de maudire son patron.
« Quel fils de pute ! »Le pirate était intenable depuis leur départ de Portgentil en direction de Rokade, à tel point que John était à bout de nerfs. Dans quoi s’était-il donc embarqué encore une fois ? Allez casser la gueule à un à un type primé 10 M. ne l’avait-il pas vue venir celle-là, Eduardo avait surement remarqué qu’il en faisait des caisses pour gravir les échelons de l’organisation. Là, il en avait pour son argent, et ne pouvait s’empêcher de maudire son patron.
Jack était sans aucun doute un redoutable cogneur, en plus de posséder un physique effrayant, il avait prouvé qu’il en avait tout autant dans le slip. Mais là, c’était une autre histoire, s’en prendre à un redoutable capitaine, qui avait les couilles de s’attaquer à l’organisation malgré les mises en garde d’Eduardo. Il avait pensé les premiers jours à déserter, il lui était tout à fait possible de refaire sa vie ailleurs, loin d’ici sur un autre Blue. Le contrebandier était un débrouillard de nature, alors devoir refaire sa vie sous une nouvelle identité ne lui faisait pas peur. Cependant, en observant le comportement et la détermination de Jack à en découdre, il réalisa qu’il ne pourrait pas le convaincre de tout abandonner pour fuir avec lui. Pourtant, il en était convaincu, à eux deux, ils formaient un duo de choc, capable de grandes choses. Bordel, ce type avait réussi à s’échapper des griffes de la marine, en affrontant plusieurs officiers à main nue. De plus il devait aussi compter dans son équation le reste de l’équipage, composé de vétérans totalement dévoués au Cartel. Ils avaient tous une redoutable expérience de ce type de mission sous le commandement du redoutable Vasquez. Non, définitivement, John n’avait d’autre choix que d’aller jusqu’au bout.
De son côté, Skellington passé le plus clair de son temps à s’entrainer au maniement de son nouveau jouet, un katana. Et le pauvre pirate partait de loin dans la maitrise de cette arme, pour s’en convaincre il suffisait de voir les dégâts qu’il avait causés par inadvertance au navire. Pour n’importe qui présent à bord, il suffisait d’observer la brute épaisse seulement quelques minutes, pour savoir qu’il n’était absolument pas fait pour ce type d’armes. Non, Jack était ni plus ni moins qu’un bourrin, il avait besoin d’une hache ou d’une épée, quelque chose ne nécessitant pas la moindre finesse.
Pourtant, comme à son habitude, il n’en avait rien à faire des conseils ou remarques, il persistait dans son idée de devenir un redoutable sabreur.
Quoiqu’il en soit, ses gesticulations lui permettaient de maintenir une condition physique acceptable. Car, même s’il ne voulait pas laisser transparaitre quoique ce soit, son immense impatience de pouvoir affronter un vrai cador dans le milieu. Cachée aussi de l’appréhension, craignant d’avoir les yeux plus gros que le ventre, en tombant sur plus fort que soit.Mais c’était aussi l’occasion idéale pour lui de pouvoir se situer dans la hiérarchie de la piraterie de South Blue. Skellington savait qu’en cas de réussite, c’était un ticket pour la renommer ! D’autant plus qu’il avait comme objectif final de pouvoir affronter Hannibal en personne. Mais chaque chose en son temps, même pour une tête brulée comme lui, les étapes devaient être respectées !
Après avoir brassé de l’air pendant plusieurs jours avec son katana au risque de faire sombrer le navire, il décida qu’il était temps d’essayer son redoutable pistolet à doubles canons.
Une fois encore, cela ne semblait pas être inné chez lui l’utilisation des armes à feu. Quoiqu’il arriva sur un malentendu à abattre une mouette en plein vol qui avait eu le malheur de se trouver sur la trajectoire de son arme.
John connaissait déjà plus ce domaine, il était parvenu à lui prodiguer quelques conseils fort utiles. Après tout, sa survie dépendait en grande partie de la réussite de Jack dans sa mission.
Quelque chose chez lui l’intriguait et lui procurait un sentiment de confiance, il était incapable de dire quoi. Mais le pirate dégageait quelque chose d’atypique, il ne lassait pas indifférent, le contrebandier était persuadé que ce dernier n’avait toujours pas dévoilé son plein potentiel.
Mavrick profita aussi de l’occasion pour en apprendre davantage sur Skellington, mais il n’eut que des bribes d’informations. Le principal intéressé ne semblait pas enclin à livrer beaucoup d’informations sur sa vie d’avant. Mise à part qu’il s’agissait d’un petit caïd au niveau local et qu’il avait déjà fait l’amère expérience de la prison. Mais il ne disait pas tout, qu’avait-il donc à cacher ? Et ses cicatrices d’où provenaient-elles ? Beaucoup de questions sur lesquelles pouvait s’assoir John dans l’immédiat.
De toute façon Rokade était dorénavant en vue, les choses sérieuses allaient commercer. Il avait un rôle capital dans cette opération, après tout c’était lui le responsable ici. Exception faite bien évidemment de son électron libre. John ressenti subitement, un immense poids lui tomber sur les épaules, il n’avait jamais pris part à un assassinat ciblé de ce genre. Au final, lui qui devait assurer le rôle de leadeur de se retrouver dans une position inconfortable, devant faire la jonction entre ses hommes et le pirate.
***
Jack fût le premier à descendre du navire pour rejoindre le ponton d’amarrage, suivi de près part John et le reste de l’équipage. Chacun connaissait son rôle dans l’histoire, et le plan était tout ce qu’il y avait de plus simple, laissez faire Jack tout en couvrant au mieux ses arrières. Cette fois-ci l’équipage avait été composé judicieusement pour répondre aux besoins de ce contrat. Tous avaient déjà prouvé à plusieurs reprises leurs valeurs aux combats sous le commandement de Vasquez. Alors pour eux, éliminer un pirate ou un mauvais payeur n’était qu’une formalité.
Rokade toujours fidèle à elle-même, avec son temps à chier et sa population composée en grande partie de marginaux et de poivrots. Le groupe composé d’une quinzaine d’individus avait comme consigne de prendre contact avec un informateur du Cartel censé pouvoir les mener rapidement à leur cible. C’était l’une des grandes forces de cette organisation, elle avait réussie au fil des années à tisser une véritable toile sur tout South Blue en matière de renseignements. Permettant notamment de pouvoir faire chanter des personnes d’influences quand le besoin se faisait ressentir. Et quoi de mieux qu’un tavernier pour avoir une source d’informations intarissable ?
Pour ne pas griller sa couverture, John décida de se rendre seul au point de rendez-vous. L’échange fut bref, et ne dura que quelques minutes. En même temps, le capitaine Tiryus était tout sauf un homme discret. Ce fut sans doute le tuyau le plus rentable de sa carrière d’informateur pour le gérant. En effet, depuis le départ d’Hannibal, la vie avait repris son cours sur l’ile aux pirates. Et de nombreux rookies avaient fait leur retour, dont ce fameux Tiruys qui avait la fâcheuse tendance d’étaler aux yeux de tous son butin. Il se vantait ouvertement de n’avoir pas la moindre réticence à piller les navires du Cartel de Medelin. Fort de ses récents succès, il avait comme projet de rejoindre dans les prochains mois le Grand Line. Mavrick satisfait des informations glanées, offrit une petite bourse à son interlocuteur avant de rejoindre le reste du groupe.
« Bon… Il est bien sur l’ile avec son équipage, il à ses habitudes dans une taverne du secteur. Décidément, les pirates vous manquez cruellement d’originalité.»
Le groupe se scinda en deux, avec d’un côté Jack, John et une petite dizaine de contrebandiers qui se dirigeaient droit sur le repère du capitaine. Les sept hommes restants avaient pour mission de rejoindre les quais pour garder un œil sur le navire ennemi. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne se fassent remarquer sur l’ensemble de l’ile, les rumeurs couraient vite ici. Ce serait un immense fiasco de voir leur proie décampée juste sous leur nez à cause d’une imprudence.
Pour Jack toute cette foutue ile se ressemblait, toujours les mêmes façades décrépies, les mêmes tronches d’ivrognes. Même si plusieurs rookies avaient fait leur retour ici, le cœur de la population restait des miséreux. Le pirate avait le plus grand mal à cacher son excitation, il ne cessait de tripoter la garde de son sabre pour s’occuper les mains. Il lui fallait de l’action et vite !
Le capitaine Tiryus souhaite surement faire parler de lui au plus grand nombre dans le coin, avait décidé d’établir son QG au « Le repère du Capitaine Kid ». Jack était déjà allé dans cet endroit lors de sa précédente visite sur l’ile. C’était sans aucun doute l’un des lieux les plus en vogue pour la piraterie locale. John n’était pas chaud pour une intervention à l’intérieur, beaucoup trop de risques qu’un autre équipage s’implique. De plus, les hommes du Cartel avaient toujours étaient bien reçu ici, alors pas question de tout foutre en l’air. Le chef des contrebandiers expliqua sa vision des choses et annonça qu’il allait se rendre à l’intérieur :
« Nous allons attendre ici sa sortie, je vais juste m’assurer qu’il est bien présent. Surtout, ne bougez pas d’ici »
Mais pas question pour Skellington de passer sa journée planté là sous la flotte, à attendre que l’autre trou de balle se décide à bouger. Malgré les instructions de Mavrick, Jack se retourna vers le reste de la troupe :
« Bon les gars, je ne sais pas vous, mais moi j’y vais ! Je ne vais pas rester ici me geler les couilles en attendant notre cible. »
Ils se concertèrent d’un simple regard avant d’emboiter le pas du colosse. Eux aussi avaient un faible pour la violence, d’autant plus que leur cible du jour était spéciale. Le capitaine avait eu l’imprudence de tuer plusieurs gars du Cartel, c’était une question d’honneur et de réputation.
Les gars à l’entrée avaient déjà remarqué depuis un petit moment le groupe d’hommes armés de l’autre côté de la rue. Ils ne furent donc vraiment surpris de les voir venir à leur rencontre, les règlements de comptes étaient monnaie courante ici. Au même moment, John sorti de l’établissement, il comprit instantanément que c’était la merde et tenta de s’interposer.
« Détendez-vous tout de suite, pas de ça chez nous. Dégagez immédiatement avant qu’on vous fracasse. »
Mavrick tenta de négocier dans un premier temps pour apaiser la situation et que les deux parties se séparent en bon terme. Mais même le nom du Medelin, ne semblait pas être un argument auprès du responsable. Ce fut d’ailleurs l’effet inverse qu’il se produisit, ce dernier devenant de plus en plus agressif et menaçant.
« Votre Cartel est sur le déclin ! La Marine vous colle au fion depuis des lustres et certains pirates n’hésitent plus à vous attaquer. Vous êtes de l’histoire ancienne ! Barrez-vous d’ici avant que le Capitaine Shark découvre votre présence, bande d’imbéciles. »
Jack était toujours en première ligne, maintenant front contre front avec les gardes. Il n’allait surement pas se laisser mater par des guignols pareils.
« Et toi, tu sembles être leur chef, prends avec toi ton abruti d’ours sinon on va lui faire manger ses dents ! »
Mavrick sentait la situation lui échapper petit à petit.. Que devait-il faire ? Il préférait perdre la face devant ses hommes en rebroussant chemin, mais garantir par la suite le succès de la mission. Mais l’un des loubards de la taverne ne lui laissa pas le temps d’agir !
L’homme se saisit d’une matraque qu’il avait sur lui et la pointa sous le nez du récalcitrant. [/font]
« Je vais compter jusqu’à trois, si à trois tu n’as pas bougé, je te jure que je fracasse la tête ! »
« Bon on va se calmer les gars ! »
« Un ! »
« Jack !! Reviens ici, fait pas le con !! »
« Deux ! »
« TROIS ! »
Jack se saisit du poignet de son agresseur avant que celui-ci attaque et le retourna jusqu’à ce que l’os éclate. Le mouvement avait été si rapide et net, que la victime mis plusieurs secondes à réaliser ce qu’il venait de se passer. Profiter de ce temps mort, Skellington lui envoya un redoutable crochet du droit en pleine mâchoire. Le malheureux fut projeté contre la devanture de l’établissement, assommé sur le coup.
L’effet de surprise passé, les contrebandiers décidèrent de passer à leur tour à l’action. Transformant l’entrée de l’auberge en véritable champ de bataille entre les deux groupes. Les premières lames remplacèrent bien assez vite les poings, et les premières entailles firent leurs apparitions de part et d’autre. Jack était dans son élément, comme un poisson dans l’eau, il savourait cette empoignade virile et sincère ! Préférant faire parler ses poings que les armes, il envoyer volontiers de grosses tatanes dès qu’un adversaire était à porter. Terminant ainsi la rixe en empoignant le responsable de la sécurité, avant que celui-ci fasse usage de son arme à feu. Le bougre était rudement solide, il encaissa plusieurs coups avant de tomber à genoux devant Skellington la gueule déjà bien amochée et pissant le sang :
« Bande de bâtards ! Shark va venir régler votre compte ! Je vous pisse au cul de tout votre Cartel de merde ! »
Jack souris à pleine dent, les menaces le faisaient toujours autant rire. Surtout venant d’un type dans une position pour le moins inconfortable. À part donner encore davantage envie de le fracassait, il pensait quoi ? Qu’il allait faire fuir ses agresseurs ainsi ?
« Vraiment ?! »
L’attrapant à deux mains pour l’arracher du sol, le pirate malgré les jérémiades de sa victime, l’utilisa pour fracasser la porte d’entrée particulièrement massif. Il dut d’ailleurs s’y reprendre à plusieurs fois avant de venir à bout de cette dernière. Une fois le travail effectué, il jeta son bélier de fortune en plein dans l’entrée, devant une foule de consommateurs stupéfiée.
Skellington entra à son tour dans le bâtiment, face à lui se tenait une bonne cinquantaine de voyous en tour genre. Prenant une seconde pour souffler un coup et remplir ses poumons, il hurla :
« SHARK FILS DE PUTE ! VIENS LA ! »
« Tu es complétement taré mon gars ! Nous sommes morts ! »