Le devoir ou le coeur! [PV Darling]

Ce moment se passe juste après ma dernière mission... En compagnie de Caramélie, nous avons en effet réduit a néant la maison d'esclave de Clotho. Un criminel notoire qui n'avait aucun besoin de présentation. Dans cette mission, nous étions " Dude et Darling", un jeune couple plutôt extravagant et bien que cela ait été une mission que j'avais pris très au sérieux, je n'avais pas pu m’empêcher d'être amusé par toute cette situation.

Caramélie avait été parfaite dans son rôle, de plus, je devais bien avouer que son pouvoir de Gaz était véritablement redoutable. Pour beaucoup, le fruit des fils que je possède est un pouvoir digne d'un démon, et si je devais bien avouer comprendre pourquoi ce pouvoir était a ce point redouter, le pouvoir de l'agente n'avais rien a m'envier, elle avait fait preuve d'une maîtrise redoutable en plus de cela.

C'est donc assez simplement, qu'afin de célébrer la réussite de notre mission, j'avais invité ma coéquipière au restaurant. Rien de bien formel, mais je suppose que c'était quand même une bonne occasion. D'autant plus que j'avais déjà entendu parler de ces exploits lorsque je faisais partie du CP5. Et même si depuis mon intégration au CP9 les choses avais plus ou moins changer, je me rappelle très bien que je n'avais pas que des amis dans mon ancien service.

En effet, j'avais intégré les services bien plus récemment que la plupart des agents en place. D'autant plus que certains ne manquent pas de me rappeler un léger détail... J'étais le frère jumeau d'un criminel réputé. Ces deux dernières années avaient vu l’éclosion de deux Minaro... Le forban et le justicier, le yin et le yang, le magicien et l'escroc, le pirate et l'agent du gouvernement.

La vie nous avez fais prendre un chemin bien différent, mais notre lien de sang n'avais pas manquer de beaucoup faire parler par le passé.

Loin de mon costume de "Dude", j'étais cette fois bien en Alaaric. Habillé chic, mais assez simplement de mon costume habituel, j'attendais ma cavalière sur un banc de la place que nous avions prévu. L'archipel était bien étrange... Des groves, des bulles de savon... Cela dit, je devais bien avouer que cela était bien loin de ressembler a certains taudis que j'avais pu voir par le passé.

J'attendais simplement, le restaurant se trouver en face de la place, alors que les lumières de la nuit commencée a se montrer. Enfin, je la voyais, alors que je prenais un léger sourire :


" Bonsoir Madame. "



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Cher journal,

C’est une des raisons qui font que j’adore mon métier. Aucun autre n’aurait pu me faire autant, découvrir de si nombreuses îles, visiter tant de lieux incroyables, essayer autant de cuisines différentes ni profiter d’hôtels aussi variés ! Je fais sans doute partie des personnes ayant essayé le plus de piscines et bains privés dans le plus d’îles différentes, et Shabondy fait désormais partie de mon palmarès ! C’est l’avantage de pouvoir faire passer beaucoup de choses en tant que « frais de mission », surtout si ladite mission est une réussite.

Je retrouve Alaaric Minaro, alias “dude”, son identité pour la mission -ce qui fournit au passage un excellent prétexte pour ne pas avoir à trancher entre le tutoiement et le vouvoiement, puisque nous nous amusons tous les deux à surjouer notre rôle, quand bien même notre tâche est terminée !- sur la place principale de l’un des quelques rares grooves chics et bien famés que compte l’archipel. J’ai délaissées les tenues exagérément sophistiquées que j’arborais sous la couverture de “darling”, pour une robe à la coupe moderne, plus à mon goût (et déjà mentionnée en “frais de mission” dans mon rapport), plus discrète aussi mais non moins élégante, faite d’un magnifique tissu vert, légèrement décolleté sur le devant, et dont les voilages en mousseline virevoltent à chacun de mes pas.
Je rends son sourire à mon compagnon et lui renvoie, joueuse :

« - Très cher monsieur, bonsoir. C’est un plaisir de vous retrouver. »

Nous nous dirigeons ensemble vers notre restaurant, situé au pied du tronc de l’immense mangrove rayé qui domine l’îlot. L’arbre fait à ce point partie du paysage que les habitants de l’archipel ont depuis longtemps pris le parti d’installer certaines de leurs constructions dessus. Le lieu qui nous accueille ne fait pas exception : un bel édifice réparti sur plusieurs étages et dont les nombreuses terrasses, constituant chacune une alcôve où peuvent se retrouver les clients en toute intimité, semblent émerger directement du tronc.

Guidés par un employé, nous prenons place à une table à deux, uniquement décorée par une nappe sobre, une lampe en coquillages et quelques coupe-faim. Le serveur prend notre commande, puis nous laisse en tête à tête. L’élément qui fait le charme de cet endroit se dévoile à ce moment, alors que l’alcôve où nous nous trouvons se fait envelopper dans une grande bulle de savon qui épouse parfaitement le contour arrondi du balcon, et forme autour de nous une fine paroi transparente qui déforme le paysage autour de nous d’une manière amusante !
La bulle décolle alors, entamant une lente ascension dans les airs. Nous voyons la place devenir de plus en plus petite, et notre vue, quoique toujours déformée par la paroi de la bulle, s'élargit à un panorama qui englobe tout l’archipel ! C’est l’occasion d’admirer cette forêt de tronc immenses émergeant de l’eau, et sur eux autant de minuscules villes où s’agitent des milliers d’habitants semblables à des colonies de fourmis. Notre ascension ne dure cependant pas : retenue par un cordage qui la relie au sol, notre alcôve se stabilise à la hauteur des premiers feuillages de l’arbre en compagnie de quelques bulles-alcôves déjà occupées par d’autres clients. De temps à autre, ces dernières sont rejointes par un serveur monté dans une bulle individuelle qui vient apporter une commande.

Après un moment d’admiration occupé à apprécier notre cadre et la beauté impressionnante du paysage, je reviens à mon compagnon.
Je ne suis pas nécessairement une intégriste de la séparation entre la vie privée et la vie professionnelle. La frontière entre les deux est de toute manière pratiquement inexistante dans notre métier ! Malgré ça, si on ne me l’avait pas assigné comme équipier et s’il ne m’avait pas invitée, j’ignore si j’aurais fait le choix de dîner en compagnie d’un punk couvert de tatouages, ex criminel, frère de pirate, mais surtout (et c’est le pire !) une “pièce rapportée” comme le Cipher Pol en recrute parfois, avant de les former à la va vite et de les lâcher dans la nature avec bien trop de responsabilités !

Chacune de mes gouttes de sang bleu a sursauté d’indignation lorsque j’ai accepté son invitation. Je n’ose même pas imaginer la réaction de ma famille s’ils nous voyaient, même s’il s’agit d’un cadre semi professionnel !
Pourtant j’ai dit oui sans difficultés. Pour me donner bonne conscience, je me laisse me convaincre que je l’ai fait uniquement par politesse, pour maintenir de bons rapports avec mes camarades ; pourtant je dois bien admettre qu’il y a plus que ça. Sans doute. Peut-être que c’est pour savoir de quoi il s’agit que je lui ai laissé sa chance.

Chassant un instant ces pensées pour profiter de l’instant, je gratifie mon compagnon d’un de ces sourires dont j’ai le secret, et mes yeux viennent chercher les siens.

« - J’aime autant ne pas parler travail en dehors du travail, mais ça n’a pas d’importance car beaucoup d’autres sujets s’offrent à nous ! Alors je commence : je suis certaine que vous avez beaucoup voyagé et que vous avez visité beaucoup d'îles, mais quelle était la première ? Comment est l’île d’où vous venez ? »
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Caramélie était d'une vraie élégance, le genre qui ne laisse jamais un homme totalement indifférent. Elle me rendait mon sourire, alors que je devais bien avouer me laisser un instant prendre au jeu de ce système de Shabondy. Loin d'être un homme de science, j'aimais prendre quelques secondes a observer cette magie, nous décollions du sol, voyant le monde rapetisser sous nos pas. Nous voila stabilisées, "Darling" prenait enfin la parole, m’honorant d'un sourire que l'on croirait dessiner au pinceau par un artiste.

Elle me parlait de mes voyages, avant de me demander comment était l'île d'où je venais. De ma petite île de South Blue, je gardais un sourire charmeur avant de prendre la parole :

" Je viens d'une petite île de South Blue, une île assez modeste. Je suis fils d'antiquaire. Vous n'avez pas idée du nombre de vieillerie que j'ai pu croiser dans leurs boutiques, mais ça avait un certain charme. Si il y a bien une chose que les voyages que nous sommes amenés a faire m'a apprise, c'est que chaque île est différente... Mais pour mon île natale, je dirais qu'il y a un sentiment étrange, on croirait vivre avec dix ans de retard. Cela dit, elle est tout a fais charmante, bien que la vie la bas est loin d'être aussi riche que la vie sur la plupart des îles. "

C'est alors que je me fais interrompre par la venue du serveur, alors que de mon côté, je commande une bonne bouteille de vin rouge pour deux, ainsi qu'une salade composé comme entrée, une pièce de viande accompagnée d'une trilogie de légume. Pour le dessert, je verrais plus tard. Certainement les plats les plus simples dans une carte très sophistiquée, qui laissais sûrement entrevoir une bonne chose.

Je n'avais pas grandi dans le luxe, et même si je gagnais beaucoup plus d'argent qu'a une certaine époque, je n'en avais pas oublié d'ou je venais pour autant. Je donnais ma carte au serveur, laissant ma compagne commander a son tour, lorsqu'il partit, je prenais un instant a nouveau la parole :

" - C'est aussi la bas que j'ai appris a devenir magicien. Vous n'avez pas idée comme ce genre de tour peut être utile dans notre métier, qui l'eu cru. "

Je lançais un léger rire, alors que je reprenais :

" - Mais assez parler de moi, comment était l'île de votre jeunesse ? "

L'homme de table revenait nous amener la bouteille de vin, alors que de manière élégante, je servais le verre de ma comparse puis le mien d'un délicat mouvement. Avant de reprendre mon sourire en croisant un instant les mains. Attentif a ce qu'allait raconté la belle.


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Cher journal,

Un coup de plus contre mes à priori ! J’avoue que dans mon esprit, on obtient ce genre de physique en menant une vie de pirate (tout le monde sait que les tatouages sont l’apanage des marins, et en particulier ceux qui vivent dans le crime), ou à la limite celle des petits criminels et des drogués en marge de la société comme il y en avait plein dans les bidonvilles de chez moi. Fils d’antiquaire, c’est presque trop simple ! Heureusement, et comme toujours, mon cher Dude sait ajouter la petite touche en plus pour faire mouche et mes yeux s’illuminent:

« - Magicien ? Je veux absolument assister à une démonstration !! »

J’ai une courte hésitation et j’ajoute avec la tête de-celle-a-qui-on-ne-la-fait-pas-comme-ça :

« Mais j’ai bien vu votre dextérité à jouer les marionnettistes très cher Darling, et il me faudra plus qu’un pouvoir de fruit du démon pour vous qualifier de magicien ! »

Bah oui journal, les fruits du démon c’est un truc très concret et scientifique, pas de la magie !

Je joue à remuer le fond de mon verre de vin pour apprécier les reflets de sa robe à la lumière de la chandelle, et en goûte une toute petite gorgée -je suis une buveuse très modérée-.

« - Je suis née à Goa sur l’île de Dawn. C’était une île magnifique avec de grandes forêts, des terres riches et fertiles, et surtout l’une des plus belles villes d’East Blue, si ce n’est la plus belle ! »

Je ris :

« - Je ne suis certainement pas objective, mais je compte sur vous pour ne pas me contredire ! Et puis je vous souhaite d’avoir le plaisir d’admirer un jour ses larges avenues bordées de maisons colorées qui rivalisent d’élégance, ses parcs où les habitants peuvent se rencontrer et se promener, ses clubs et ses théâtres remplis d’une d’activité ininterrompue. Dommage que certains se soient amusés à tout ravager.
Je n’ai pas pu en profiter aussi longtemps que j’aurais aimé malheureusement, je l’ai quittée très jeune. Pour une école de la marine d’abord, puis pour être formée à notre profession. »


Même dans ce qui a toutes les chances d’être un innocent tête à tête sans oreilles indiscrètes, on évite de lancer les mots sensibles tels que « Cipher Pol » un peu trop facilement.

« - C’est dur de s’éloigner de sa famille aussi jeune, mais c’est le minimum acceptable pour former et formater correctement des agents fiables. »
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Alors que le visage de ma convive s'illuminait, je ne pus m’empêcher de sourire, même-ci celle-ci était loin de perdre le nord. En effet, elle avait déjà eu l'occasion d'observer les pouvoirs de mon fruit des fils, mais qu'on se le dise, les fruits du démon ne sont en rien de la magie... Enfin, peut-être ? J'avoue que je n'avais jamais vu ça comme de la magie, même si quand on y pense, manger un fruit qui nous donne des pouvoirs particuliers, n'est-ce pas de la magie au fond? Au final, qu'importe, cela n'était a mes yeux pas de la magie, du moins pas celle que j'avais passé des années a étudier.

Celle-ci ne manquais pas de me raconter un peu son histoire. Bien qu'elle ne manquait pas de faire une réflexion qui je le suppose pouvais plus ou moins me viser. En effet, je n'étais pas un agent pur souche, mais je suppose que j'aurais largement le temps de revenir le dessus, alors que je prenais un paquet de carte que je commençais a mélanger tout en reprenant :


" - En effet, il ne semble pas avoir eu le plaisir de visiter cette île, mais qui sais ? Peut-être en aurais-je l'occasion. "


Je riais un instant, dans mes mains, j'avais mon paquet, puis je ne l'avais plus. D'un simple claquement de main, me voici d'abord avec cinq, puis quatre, puis trois, puis deux, plus une et enfin a nouveau aucune carte. Je passais ensuite ma main derrière l'oreille de l'agente, c'est ainsi que ma main ressortais avec le paquet entier dans les mains:


" Peut-être aurais-je l'occasion de vous montrer des tours un peu plus élaborées une autre fois. "

D'un simple mouvement, je n'avais a nouveau plus mon paquet, et je reprenais :

" Et bien, de mon côté... J'avoue avoir quitté ma famille, car je me sentais différent de ce que l'on attendait de moi. Je pense que ça a toujours été le cas. Je vous laisse imaginé le visage de ma famille lorsque j'ai... Légèrement changé physiquement ? De plus, j'avais envie de voir le monde. Vous savez déjà que je n'avais pas la vocation de devenir ce que nous sommes. La vie s'est chargée de me faire réalisé certaine choses. Je sais que pour quelqu'un qui a été éduquer très jeune ça doit être dur a concevoir... Vous connaissez déjà mon histoire, du moins celle de mon frère... La vie m'a forcé a faire un choix, mais je pense être d'autant plus déterminé que j'ai pris la décision de devenir ce que je suis. C'est certainement maladroit, mais vous comprendrait sûrement que je ne peux pas être plus précis... "

Mon regard se voulais moins amusé soudainement, au final, je n'étais pas devenu agent car je le voulais. C'était une décision que j'avais été forcée a prendre. Si mon frère n'était pas devenu un pirate peut-être que je n'aurais jamais rejoint le cipher pol.... J'avoue que les choses avaient changé, j'ai compris que les ennemis de la justice doivent être arrêtés.... En particulier la révolution, et les gens comme Dallas. Il devait certainement encore croupir en prison, et cela n'était pas plus mal.

J'avais dû l'affronter lorsque j'étais encore un civil, et avais manqué de me tuer, et au final, je pense que c'est aussi dans cette bataille que j'ai comprise quel genre de personne sont ceux que nous devons arrêter. La suite avait juste pris une tournure plus personnelle. C'était maintenant l'heure de commander, alors qu'en parfait gentleman, je laissais bien évidemment l'honneur a mon invité.  
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J’applaudis à son tour de cartes, très cliente de ce genre de démonstrations ! J’en aurais bien réclamé un autre, un autre et puis un autre encore, mais nous nous laissons absorber par contre conversation de nouveau. Et je ne peux m’empêcher de rire lorsqu’il évoque la réaction de sa famille vis-à-vis de sa transformation physique !

« - Oh oui, j’imagine parfaitement ! La mienne me renierait pour moins que ça ! »

J’ajoute sur un ton moins badin :

« - Il y a certaines valeurs à propos desquelles aucun compromis n’est acceptable pour elle. »

Puis je souris de nouveau :

« - Mais j’y trouve mon compte ! Finalement, cela correspond assez bien avec mes propres valeurs et mon mode de vie. Je m’estime heureuse pour ça !
Cela dit, j’ai beaucoup de compassion pour vous. Se faire rejeter par ses proches pour ses goûts et ses convictions, c’est une épreuve qui ne laisse pas indemne.  »


Quitte à parler de sa famille, on aborde rapidement le sujet sensible. Je n’ignore pas qui est son frère, Edward « chupa chups » Minaro, l’un des pirates montants du moment. Je ne me suis pas privée d’inspecter son dossier lorsque j’ai su que le frère d’un tel spécimen allait rejoindre notre organisation ! Et même si je ne doute pas que des collègues bien mieux formés que moi aux méthodes d’interrogation aient pu l’interroger de toutes les manières possibles avant de l’intégrer à nos rangs, je partage les doutes de beaucoup d’autres mes collègues quant au bon sens d’une telle décision ! Vu leur relative incapacité -notamment au CP9- à garder des agents fiables, on se demande ce qui les a inspirés. Ce n’est pas comme si l’image du Cipher Pol n’avait pas déjà été sévèrement entachée par quelques trahisons notables…

« - Au contraire, vous vous arrêtez au moment le plus intéressant ! Ce n’est pas anodin d’avoir de telles relations, encore moins dans notre organisation ! Nous sommes des gens naturellement curieux et suspicieux dans notre métier après tout, hihi ! Déjà qu’on a tendance à grincer des dents quand on nous envoie des équipiers sans véritable formation approfondie, en supposant qu’une expérience de la vie à la dure remplacera un formatage de plusieurs années… »

Je me rends compte que mon exemple ne risque pas particulièrement de faire mouche auprès de mon interlocuteur puisqu’il fait précisément partie de cette catégorie d’agents ! Je fais rapidement dévier mon propos, sans laisser transparaître mon vague embarras d’avoir relâché un instant la politesse qui fait habituellement partie de mes manières.

« - J’imagine qu’il vous hante encore souvent. »

Sauvée par le gong, revoilà le serveur avec la carte des menus ! En aventurière culinaire, je demande conseil afin de me faire servir quelques spécialités locales. Je réserve plusieurs petites quantités de différents plats, préférant miser sur la diversité et la curiosité que sur la quantité. Je prends tout de même soin de réclamer un peu de pain, l’indispensable allié facé à un repas exotique indigeste, et un dessert au chocolat pour me garantir une fin de repas agréable.
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Alors que la discussion se poursuivait, je comprenais une chose... Moi et Caramélie étions de parfait opposé. Sa vie avait toujours été calculée, programmée, formatée comme elle se plaît a le dire. Jusqu'a ce qu'il y pas si longtemps, je n'avais vécu qu'a travers et pour ma passion. Rien de programmer, vivre sans savoir de quoi demain sera fait. Et a vrai dire, si je n'étais pas devenu un agent du gouvernement, je n'aurais probablement pas changé ce mode de vie qui certes était bien moins riche, mais oh combien plus magique.

J'eus quand même un léger sourire quand elle tacla plus ou moins de manière dissimulé le fais que je n'étais pas un agent pur souche. Ensuite, elle prenait clairement l'occasion pour parler de mon frère. Alors que le serveur arrivé, prenait notre commande... Je prenais la parole, pour simplement dire que je prendrais la même chose que la belle, plus un verre de whisky, étant plus ou moins pensif. Lorsque celui-ci partis, je suppose que c'était l'heure de répondre, alors qu'elle attendait sûrement ma réponse de pied ferme.

" - .... Vous demandez est-ce que je pense parfois a mon frère?... Je pense que cette question est assez légitime, surtout dans notre travail, pourtant, vous devez bien comprendre une chose... Savez-vous qu'Edward n'est pas que mon frère, c'est mon jumeau, mon confident, mon meilleur ami. Celui-ci avec qui j'ai grandi, celui que j'ai fait rêver par ma magie et qui m'a poussé a poursuivre mon rêve lorsque le monde entier me voyait comme un fou. C'était un enfant qui aspirait a la tranquillité... Lorsqu'on m'a donné la mission de l'affronter, j'ai vu dans son regard... Celui que vous appelez "Le serpent" n'est pas mon frère. Il ne l'est plus. Est, c'est parce que j'aime mon frère, que je suis bien décidé a l'arrêté moi-même, car celui-ci, que j'ai connu n'aurais pas voulu que je le laisse devenir le criminel qu'il est devenu. Je ne demande pas d'être cru, je ne demande pas d'être applaudi. Lorsque le moment arrivera et que je devrais faire un choix, je vous demande de regarder, d'ouvrir grand les yeux, parce que c'est la voie que j'ai choisie. Se battre a tout prix, faire ce qu'il faut pour la justice, quoi qu'il en coûte. N'est-ce pas au final la définition de la justice absolue ? "

Je sourirais un instant, alors que mon verre arrivait enfin. Je prenais un instant mon verre dans la main, avant d'en boire une gorgée et de poser mon verre. Je prenais a nouveau la parole un instant, avant de dire :

- Saviez-vous que dans certaines croyances, lorsque son frère jumeau meurt, il emporte la moitié de l'âme de son frère?

Je prenais un instant de silence, avant de plongé mon regard rubis dans le bleu azur de la belle, avant de reprendre :


" - Vous qui avez suivi une formation bien plus longue que la mienne... Jusqu’où seriez-vous capable d'aller pour sauver des vies ? Seriez-vous prêtes a vous tuer ? "

Se tuer ? Bien plus encore que se tuer... Une mort dans une vie. Dans le fond, je n'ai jamais eu peur d'affronter mon frère, de devoir lui prendre la vie. Dans le fond, la seule chose dont j'avais peur, c'était de savoir quel genre de personne je deviendrais après ça. Serais-je un héros qui a tué un criminel ? Ou un monstre qui a tuer son propre frère ?

Les plats commencer enfin a arriver, alors que l'atmosphère se voulait que peu festive, voir plutôt calme et angoissante. A mes yeux, j'étais dans un cas que le commun des mortels ne pouvait que peut imaginer sans le vivre. Le destin tragique des deux frères Minaro.
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Je prends le temps de me servir et de picorer un peu dans mes plats en appréciant le décor tout en écoutant mon compagnon. A sa question, je reste un moment silencieuse avant de prendre pour la première fois un air véritablement sérieux :

« - La réponse que je vais vous donner, ce n’est pas moi qui l’ai inventée. Je me la suis laissée intégrer par mes formateurs jusqu’à me l’approprier.
Nous ne sommes pas des héros, nous ne sommes pas des justiciers. Nous sommes des outils d’élite. Les meilleurs outils du monde, à l’usage de nos maîtres qui nous emploient afin d’appliquer leur justice. Pas la nôtre, pas celle qui serait née de nos longues réflexions ni le fruit de notre expérience limitée. Pas celle qui nous motive, qui est pleine d’imperfections humaines et qui manque cruellement de la vision globale dont bénéficient ceux qui nous dirigent.

Si la mission exige que je tue, je le ferai. Sans plaisir, et je ne m’en suis jamais caché, mais sans hésitation. Si la mission demande de faire quelque chose de contraire à ma morale, ça n’a pas d’importance parce que ceux qui m’envoient en mission connaissent mes forces et mes limites, et m’emploient parce qu’ils connaissent ma fiabilité. Notre travail implique que l’on doit être préparés à tuer et à être tués à n’importe quelle moment, c’est un risque que nous avons compris et accepté à notre arrivée ici. Aucun agent qui aurait des doutes à ce sujet, ou qui y serait mal préparé, n’aurait sa place parmi nous.
C’est ce que je reproche à certains de nos collègues recruteurs qui ont la prétention de croire qu’ils pourront former et rendre opérationnels, et surtout fiables, des gens qu’ils ont à peine cernés et formés en quelques mois tout juste, si ce n’est quelques semaines. Laisser ces nouveaux agents agir seuls, avec un contrôle limité, une expérience quasi nulle et une formation bâclée, c’est à la fois du gâchis de leur potentiel et une insulte à l’égard de tous les agents qui essaient de faire leur travail sérieusement ! Le résultat, c’est que ces agents « parvenus » découvrent la réalité du métier une fois seuls sur le terrain, et souvent ils flanchent, vacillent, se font tuer ou pire : ils trahissent.  

Voilà pourquoi on a pas besoin de petits génies ou de pépites dénichées dans le caniveau. On a besoin de personnes fiables et bien formées. »


Je laisse le temps à une bulle chargée de convives de passer près de nous et de nous dépasser, pour éviter les oreilles indiscrètes.

« - Présenté comme ça, j’imagine que ma vision du métier doit vous paraître un peu horrible et déshumanisante. Mais nous pouvons y trouver notre compte : c’est l’occasion de mener la vie la plus intéressante qui soit, de côtoyer les puissants et leurs secrets, de découvrir le monde et ses dessous, et de participer à sa bonne marche. »

Je glousse :

« - Je n’aurais jamais expérimenté autant d’hôtels de luxe ni de spécialités culinaires si j’étais restée à Goa !
Et puis … »


Je m’amuse à faire voler quelques discrètes volutes de gaz depuis le bout de mes doigts, et gratifie mon collègue d’un clin d’œil.

« - L’avantage de se rendre irremplaçables par nos talents ou certaines de nos facultés, c’est qu’on gagne une certaine assurance de ne pas être gaspillés en vain. »
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La belle me répondais assez simplement, au final je pourrais prendre un siècle pour expliquer son point de vue, alors qu'a mon sens, il se résumait simplement a une simple phrase ", c'est ton travail". Dans les faits, cela pouvait paraître assez simpliste comme manière de voir les choses, mais je comprenais un peu mieux son approche de la chose. Elle serait prête à sauter d'un pont, a se laisser enchaîné ou encore se planté un couteau dans la gorge pour le peu que ce que se sois ce que le gouvernement lui a demander sans se posé de question. C'était une dévotion absolue sans aucune forme de réserve, voilà ce qu'était un Cipher Pol a ses yeux.

La soumission en échange du pouvoir, se ranger du côté des forts pour en devenir un sois même. Je me contentais de sourire doucement, avant de reprendre assez simplement :

" Vous a raison... Qui sais, peut-être deviendrais-je un véritable agent a vos yeux. "

Je riais un instant, alors que prenais un regard pensif un instant. Je souriais a nouveau, tout en voyant le repas défilé dans notre direction. La suite de notre soirée fut bien moins formelle, alors que nous nous laissons aller a certaines plaisanteries, a partagé notre expérience du repas. J'en profitais pour raconter des anecdotes sans intérêts, comme celle ou j'avais vu tout mon matériel de magie volé que j'avais dû remplacer en quelques heures, alors qu'elle me racontait quelques phases amusantes de sa vie.

Elle me posait des questions sur mes tatouages, et surtout pour le pourquoi m'être fait tatouer les yeux. La suite fut sympathique, et lorsque le repas fut terminé, je payais la note, et raccompagner de manière très simple la belle sans plus de fioriture ou de tours de magie. Les mains dans les poches, je gardais cette simplicité qui faisait de moi ce que j'étais.

Après tout, je n'ai jamais été quelques de bonne famille, qui connaissait les protocoles, ou encore toutes les manières a suivre. Je n'ai jamais été intéressé par le luxe, ou par le pouvoir. Peut-être que dans le fond, ce que je cherchais, c'étais simplement la même chose que depuis des années... Un jour disparaître en sachant que cette vie n'aura pas été vide de sens.

Dans le fond, je me fichais d'être l'agent parfait, d'être ce que l'on attendais de moi, j'étais un humble magicien qui essayer de faire les bons choix. Dans le fond, être Cipher Pol forçait a faire un choix... Son devoir ou son coeur.

Nous étions face a l'hôtel de Caramélie, alors que je faisais un simple baisemain, avant de tourner les talons munis d'un sourire. Je passais les prochaines heures a marcher dans la nuit, m'asseoir prêt d'une fontaine, attendre, me relever et partir m'installer sur un toit. Les heures passées, alors que m'en aller, en laissant mes cartes sur le doigt. Je prenais la pièce que m'avait offerte le corbeau avant d'hésiter a la jeter. Je prenais la décision de renoncer a ma magie... Désormais, je ne serais plus Alaaric, le magicien agent a ses heures perdues, mais Alaaric le chef d'équipe du CP9.

Je comprenais que je ne pouvais plus être celui que j'étais... Au nom de mon devoir.


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Si notre discussion ne m’a pas donné une meilleure opinion des agents « parvenus », elle me permet de leur accorder une certaine indulgence. La fin du repas est l’occasion de laisser de côté ce sujet et de bavarder à propos de tout et de rien, mais surtout de choses moins sérieuses et sensibles !

En tout cas, je pense avoir cerné un peu mieux mon collègue. Malgré nos éducations opposées et nos modes de vie assez différents, j’en suis venue à sincèrement l’apprécier. Il a une bonne conversation, une volonté d’apprendre et de bien faire, sa vie regorge d’anecdotes intéressantes et il est plutôt mignon (enfin il le serait sans son obsession pour se décorer le corps. Je n’ose imaginer la réaction que ferait mon père s’il apprenait que je me suis laissée inviter à dîner par un homme comme lui !)(ma maman elle s’en ficherait. Je crois qu’elle serait plus surprise de savoir que sa fille a dix-huit ans et pas « quelque chose comme dix ou douze ans »). Et puis il fait des efforts pour se montrer bien élevé, ce qui est toujours valorisant.
Hélas, c’est souvent dans ces moments-là que les lacunes sont les plus évidentes, et que ses actions illustrent le fait que nous n’appartenons pas au même monde. Le moment de notre séparation est, à ce sens, le moment le plus éloquent. Dans l’imaginaire populaire, le baisemain est un geste désuet mais galant qu’un homme bien élevé peut faire à une jeune femme pour la charmer, ou pour lui témoigner de son respect.
C’est parfaitement faux !!!

Ce qui suit, journal, et contrairement à tous les autres textes que je t’écris habituellement qui sont parfaitement confidentiels, est autorisé à être lu par n’importe qui. Je dirais même qu’il est d’utilité publique ! Voici donc les règles et usages du baisemain, tel que pratiqués par la noblesse bien éduquée de Goa et de partout ailleurs dans le monde :

- Pour commencer, ce n’est jamais l’homme qui prend l’initiative. C’est la femme, si le moment est approprié, qui lui tend sa main sans gant. Il suffit donc aux garçons de connaître au moins cette règle pour éviter tous les faux pas qui vont suivre, puisqu’il ne reste plus qu’à éduquer les filles ce qui est en général nettement plus facile !
- On ne fait jamais de baisemain dans un lieu public ! On oublie les restaurants, les trottoirs, les places de village et même les théâtres, et on garde ça pour un cadre privé ou une réception.
- Ensuite, la posture. Évidemment on se tient bien droit, les jambes serrées, on s’incline et on ne fait surtout pas remonter la main de la dame, que l’on effleure à peine des lèvres et sans bruit.
- Et enfin, peut-être le point le plus important tant il est continuellement bafoué : le baisemain est destiné aux femmes mariées, aux veuves, ou à celles qui ont passé l’âge de se marier. Certainement pas aux jeunes femmes, et certainement pas pour les séduire ou les flatter ! Si elles sont au fait des bons usages, c’est même l’effet inverse qui va se produire !
D’ailleurs on ne fait en général le baisemain qu’à la maîtresse de maison ou aux doyennes de l’assemblée. Rien n'empêche d’essayer de les séduire de cette manière cela dit, en général ça a même le don de les faire rougir hihihi !

Voilà journal, tu es paré pour être un parfait gentlebook lors de ton prochain gala en bonne compagnie !

Evidemment, je ne laisse rien transparaître de toutes ces pensées au moment du geste. Au contraire, étant bien consciente de son intention de bien faire, j’apprécie sincèrement cette bonne intention et lui rend son sourire avec bienveillance avant de ranger ma main d’un air taquin.
Nous nous quittons ensuite et je regagne mon hôtel pour la nuit, tout en notant dans un coin de ma tête de l’éduquer à ce sujet quand l’occasion se présentera !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21492-l-envers-du-journal#2313
  • https://www.onepiece-requiem.net/t21479-caramelie-la-critiqueuse