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Atteindre les sommets en s'y faisant porter. - Rilas

Rilas

Age : 28 ans
Sexe : Homme
Race : Humain
Métier : Entrepreneur
Groupe : A définir
But : Monter son organisation mondiale
Équipement : /
Parrain : Je n’ai aucun ami
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Non
Codes du règlement :

Description physique

Perché du haut de son mètre quatre vingts douze, le quasi-trentenaire surplombe bon nombre de ses semblables. Pourtant, Rilas ne semble pas bien menaçant. Élancé, ce n’est pas sa maigre musculature héritée de sa dernière mésaventure qui le rend imposant, mais juste assez pour rentrer dans sa tunique à la perfection.

Sa tenue, elle, est immuable. Véritable marque de fabrique de l’homme, elle a été fabriquée sur mesure pour lui aller comme un gant. Le blanc immaculé lui donne des airs de dandy alors que sa longue cape y ajoute du mystère. Une couleur nacrée a l’instar d’une peau pâle mais aux antipodes de sa chevelure, cachée sous un large haut-de-forme, et sa pilosité d’ébène. Sous le veston et le bas ample se cachent du tissu tirant entre le rouge et le rose, parfaitement symbolisé par le châle autour de son cou et ses guêtres raffinées

Une crinière courte d’où sortent du lot ses quelques mèches à l’avant qui retombent le long de ses joues. Ces mêmes joues imberbes, délaissées au profit d’un bouc pointu merveilleusement bien soigné. Et entre tout cela se trouve un visage aux traits fins, à peine marqué par deux cernes sous les yeux dont il se plaît à maquiller les contours d’un fin trait noir pour sublimer son regard de jais.

Assurément, Rilas compense ses maigres talents combatifs par un charisme et une assurance affirmée, remarqués lorsqu’il se déplace avec aisance, parfois même avec désinvolture mais toujours avec la volonté de dégager une aura de confiance pour fédérer les gens qui l’entourent.

Précieux, un peu trop propre sur lui notamment lorsqu’il réajuste en permanence son écharpe, le jeune homme est un bon orateur mais ne s’enlise pas dans un parler plus soutenu que le commun des mortels.

Description psychologique

- Bonjour monsieur Rilas. Installez-vous sur la chaise. Je me présente : je m’appelle Manon Fire, je suis la chargée de recrutement pour ce service. C’est moi qui vais m’occuper de votre entretien.  Vous désirez boire quelque chose ?

- Pourquoi pas un verre d’eau. Il fait sacrément chaud ici.

- Tenez. Bien, Rilas, nous allons commencer. Je vous laisse vous présenter, vous et votre parcours.

- Et bien je m’appelle Rilas, j’ai vingt deux années passées et je cherche actuellement à intégrer l’agence mondialement méconnue du Cipher Pol. Mes parents sont divorcés depuis mes six ans, l’un vit à Logue Town et l’autre dans West Blue, mais je n’ai plus de nouvelles d’eux depuis quelques temps. Je suis fils unique, enfin je crois. Et avant de postuler ici, j’étais démarcheur pour un couturier, c’est lui qui m’a fait ce magnifique costume d’ailleurs.

- Mh. Il mériterait quelques petites retouches mais passons. Je vous laisse me donner trois de vos qualités et trois défauts, question somme toute traditionnelle, je gage que vous vous y attendiez.

- Pour les qualités, je dirai que j’ai une bonne capacité d’analyse, de la situation et de l’humain en général puisque j’adore comprendre les gens qui m’entourent. Je suis aussi persévérant, je ne vais pas m’arrêter lorsque j’ai quelque chose dans la tête. Et comme troisième je dirai que je suis un leader dans l’âme. Je sais captiver les gens et les rallier à ma cause.

- Quant aux défauts ?

- Les défauts.. Toujours plus difficile comme introspection, hein ? J’aime tout contrôler, tout savoir pour mieux maîtriser mon sujet. Je suis audacieux, parfois trop, ce qui a pu me jouer quelques tours par le passé. Et enfin.. Je dirai exigent ? Envers moi-même mais beaucoup envers les autres.

- D’accord. Je note. Pourquoi vouloir intégrer une agence du Gouvernement Mondiale comme le Cipher Pol ?

- Parce que j’ai toujours aspiré à intégrer quelque chose de plus gros. Une agence qui se bat sous la même bannière pour des objectifs d’une envergure mondiale. Et puis ce sont des héros de l’ombre. Des machines à tuer, entraînés à la dure depuis des années ! J’ai envie de faire parti de ces gens qui sauvent le monde.

- Hin-hin. Intéressant. Quelles sont donc vos ambitions, Rilas ?

- Dans un premier temps progresser, faire mes preuves, montrer que je suis digne de confiance. Et lorsque j’aurai atteint cet objectif, je pourrai agir dans l’intérêt du bien commun. Je suis un féru de littérature héroïque et j’ai envie de laisser ma marque, mon empreinte dans ce monde. Je pars avec un peu de retard, certains sont déjà reconnu alors qu’ils n’ont même pas dix ans. Mais je suis certain que ma place est tout en haut.

- Tout en haut, mh-mh. Vous avez des hobbies, des passions peut-être ?

- Effectivement, comme je l’ai mentionné, j’adore lire des bouquins sur les super héros. Sinon, à côté de ça, le couturier pour qui je travaillais m’a enseigné quelques bases et j’aime bien tricoter des petites poupées en laine représentant des personnages.

- Passionnant dites-moi. Je pense que nous avons fait le tour, j’ai toutes les réponses qu’il me fallait.

- Si vous voulez je peux vous tricoter une poupée à votre effigie.

- Certainement pas, ça ira merci. Je vous recontacte dans les jours qui viennent pour vous donner la réponse.

- Merci madame, bonne journée.

Biographie

Chapitre 1 : Le Héros du Peuple

« Mayday ! Mayday ! Ici Logue Town, nous confirmons la présence d’humanoïdes poissonidés en très grande quantité. Ils attaquent l’île de Bzzzt parts ! Requiert soutien des bases alentour ! Bzzzzt entendez, venez nous sauver ! On va tous crever ! »

En quelques instants, les vagues et les foules se soulèvent pour donner lieu à plusieurs théâtres de guerre disséminés sur l’île. Sortis de nulle part, suffisamment inattendu pour que les autorités – pourtant nombreuses – soient surprises, des centaines d’Homme-Poissons surgissent des flots désormais agités. Des armes entre les crocs, les innombrables troupes sentant la marée se ruent dans les allées de la ville, hurlant à branchies déployées.

« MORTS AUX SANS-BRANCHIES ! »


Si quelques experts de la faune maritime auraient pu se plaindre de l’exactitude des menaces, d’autres plus raisonnables préfèrent fuir. Encore faut-il en avoir la possibilité. La nuée poisseuse ne laisse aucun répit aux civils trop lents à la réaction. Cris, râles, foulées hasardeuses et coups de fusils ont remplacé la quiétude citadine de là où tout commence.

Si le soleil est encore à son zénith, pas dérangé par un quelconque nuage boursouflé qui viendrait lui gâcher la vue, ce sont bientôt les volutes d’une fumée noirâtre qui parsèment le ciel. Armés de torches, tout en évitant de s’auto-friturer, les écailleux se prêtent au jeu des pillards humains en ne laissant derrière eux que chaos, sang et cendre.

Surplombant la cacophonie qui règne, le tocsin se balance frénétiquement pour annoncer – trop tardivement – la terrible invasion. Bien décidés à semer mort et désolation, l’armée assaillante se déplace avec une organisation surprenante, rythmée par les appels des conques pour diriger le tout.

Les troupes de la Marine tentent tant bien que mal de se rassembler pour maintenir les positions et défendre les fuyards qui s’essayent à la survie. Pris de court et en sous-nombre, bien trop éparpillés sur les nombreuses zones attaquées, les soldats sont rapidement submergés par les bancs de poissons assoiffés de sang.

Mais alors que les combats font rage, rythmés par les râles douloureux, le bruit du carnage se fait surpasser par un bourdonnement lointain. Les échauffourées s’arrêtent en un instant, chacun soudainement préoccupé par ce sifflement provenant du ciel. L’écho se fait de plus en plus insistant et si puissant que les vitres de la ville se mettent à trembler.

« Il.. Il arrive ! »

Il ? Qui était ce « IL » ? Les fameux navire-volants flambants neufs de la Marine ? Non, ils n’étaient assurément pas assez rapides pour fendre le ciel d’une manière aussi foudroyante.

« Incroyable ! Je n’ai jamais vu quelque chose voler aussi rapidement ! Pas même à Alabasta ! »

Non, vieillard raciste de Logue Town, il ne s’agit pas d’un quoi mais bien d’un QUI. Mais comment peut-on encore ne pas savoir de qui il s’agit ? Nous mettrons cela sur le coup de la vieillesse, mais que cela ne se reproduise pas.

« Qui a commandé de la friture ? »

La silhouette s’était arrêtée au-dessus des bâtisses, en plein centre-ville, hautement perchée dans le ciel. Mains sur les hanches, la brise caressant son petit bouc ébène tandis que sa cape nacrée virevolte dans son dos, l’homme le surhomme toise les rixes en contrebas avec une assurance certaine. Son sourire se perd aussitôt lorsqu’il se rend compte de la véritable boucherie qui a lieu. Ses sourcils se froncent et ses iris – d’une teinte azuréenne habituellement – arborent une teinte cramoisi qui s’intensifie ardemment. Si certains pourraient croire que la chaleur qui émane de ses yeux n’est qu’une expression de sa colère, les présents se rendent rapidement compte de la raison pour laquelle le fin mascara qui entoure ses yeux commence à couler : deux lasers s’abattent sur la poiscaille sous ses pieds, laissant planer une douce odeur de friture qui ferait presque oublier l’arôme de bidoche qui dominait jusqu’à présent.

Une première salve. Une seconde. Puis une autre, et encore une autre. Parfois, le Poissonnier Volant se déplace de centaines de mètres en une fraction de secondes, rejoignant un autre quartier pour le débarrasser des nuisibles qui fondent à vue d’œil.

« Psht. Psht. Vous allez subir la théorie de la dévolution, les poissons. Kriikriikriii, ricane-t-il, tu es poisseux et tu retourneras poussière. Hé, pas mal celle-là, je la note ! »

Dépassés à leur tour, les animaux aquatiques tentent de s’enfuir de manière erratique. Les conques ont cessé de sonner et seuls les faisceaux rougeâtres imposent une cadence frénétique qui ne laissera aucun survivant.

Ce n’est qu’une fois assuré que la menace est éradiquée dans son intégralité que le héros de Logue Town décide de se poser au sol avec une théâtralité qui ferait frémir les culottes à des kilomètres à la ronde. Poing contre les pavés fracturés par sa force incontrôlée, l’homme se redresse aussitôt et lisse son costume, la cape finissant de tournoyer.

« N’ayez plus peurs habitants de Logue Town, la menace poiscaille n’est plus ! J’ai entendu vos cris apeurés. Mais à présent, il est temps de crier différemment : Loguetoniens - c'est comme ça qu’on dit ? - Logien Tonnois ! Criez votre amour pour moi ! Acclamez votre sauveur : Capitaine Blues, le grand protecteur de la veuve, de la Marine, Lorphelin et encore de la veuve - surtout si elle est séduisante -. Grand vainqueur du Nouveau Monde, Terreur des Pirates, plus grand voteur des topsites de Février 1621, célibataire et célibattant ! »

La foule s’amasse en nombre autour du héros pour scander son titre entier – et encore, il l’aurait raccourci de trois-quarts par pure modestie – pour finir à bout de souffle, non pas à cause de la désignation abrégée mais par l’allégresse que procure sa simple présence, parfois même en y pensant seulement.

- Oh fatche de cong, avec-euh ça je vais pouvoir en faire de la bouillabaisse ! Puis avec tout l’argengue, j’irai voir les petites du vieux port pour une bonne bouillabais-

- Je crois que nous avons tous compris où vous vouliez en venir Fabrice, inutile de continuer.

Fendant la foule agglutinée autour du grand héros de Logue Town, le Maire de la ville s’approche d’un pas vif pour rejoindre l’homme à la cape blanche. Sans attendre, le moins important des deux se jette aux bottines de Rilas pour les couvrir de baisers plus langoureux les uns que les autres. Par chance, le cuir est suffisamment épais pour ne pas s’imbiber d’un tel torrent baveux…

- Merci infiniment d’avoir sauvé ma ville. Sans vous, nous aurions tous péri dans d’atroces souffrances. Je vous suis reconnaissant à vie !Qui sait ce que ces monstres écailleux nous auraient fait subir à moi et ma femme…

- Et bien c’est marrant que vous parliez de votre femme puisque...-

- Monsieur ! Monsieur ! Par ici !

- Quoi encore ? Ça ne peut pas attendre après, Sario ? Je suis en pleine négociation

- N-non monsieur. Le.. C’est le Président du Monde.


Le petit escargot ne s’était pas arrêté de vibrer depuis de nombreuses secondes, trop peu bruyant pour surpasser la liesse qui s’était emparée de tout ce beau monde. Agité comme une puce, l’homme-à-tout-faire du super héros tendait le moyen de communication portatif au travers des admirateurs. Après tout, quoi de plus normal que d’avoir quelqu’un pour s’occuper des basses besognes lorsque l’on doit sauver le monde sans arrêt ?

Chapitre 2 : Back to Reality

Au loin, le bruit irritant et répétitif de l’escargophone fend la clameur d’une foule encore en exultation.

Pulupulupulup. Pulupulupulup.

« Monsieur le Sauveur, le président est en ligne. »

- Le président, vraiment ?! Je veux dire.. évidemment, quoi de plus normal après un tel exploit ? Il doit vouloir me féliciter, mais vous savez, je ne mérite pas tant d’éloges. Je m’en vais lui répondre de ce pas. Eeeh ?

Soudainement, sa vision se trouble et la joie ambiante se transforme en amas de silhouettes déformées. Le bras tendu vers l’escargot mécanique, Rilas vacille et manque de chuter à plusieurs reprises. Sa main est d’une lourdeur atroce alors que le reste de son bras ondule fébrilement.

« Et bien Rilas, qu’est-ce que vous attendez ? Répondez ! »

Pulupulupulup. Pulupulupulup.

« J’esssewee bouible chivechiia… »

Pulupulupulup. Pulupulupulup.

« RILAS ! REPONDEZ ! »


D’un sursaut brusque, si violent qu’il en fait bondir les fournitures du bureau, l’homme rouvre les yeux et se saisit du combiné téléphonique. Encore à moitié assoupi, il balbutie de sa voix rocailleuse du matin :

- Inutile de me remercier monsieur le Président, c’est avant tout un tra- ...

- Hein ?
Le coupe-t-il

- Mais qu’est-ce que vous baragouinez encore agent Rilas ?! C’est la cinquième fois qu’on vous surprend en train de roupiller pendant votre service ! Dès que vous avez terminé votre appel, vous rappliquez fissa dans mon bureau. On va vous remercier, vous en faites pas pour ça !

Les remontrances vigoureuses auront terminé d’ouvrir les paupières encore gluantes de l’agent tire-au-flanc, lui qui se frotte honteusement l’arrière du crâne. Armé d’un sourire gêné, Rilas encaisse le tout sans dire un mot, coutumier des faits.

La tempête passée, il soupire, las, et s’affale sur ses bras, tête enfouie contre le bureau qui a survécu de peu à la tourmente. Émanant des quelques trous du combiné, la petite voix étouffée cherche encore à comprendre ce qui vient de se passer, désemparée.

- Allô ? Vous m’entendez ? Je n’ai pas trop compris, mais nous avons besoin urgemment d’une assistance sur le terrain. Je répète : Ici l’Agent Tiyome, nous sommes encerclés et demandons -...

- Désolé, il est midi et après midi, et bien l’assistance c’est fini. C’est l’heure de la pause déjeuner. Rappelez dans deux heures.[

- Mais vous êtes fou ! Ils vont nous tu-


Tuuu-Tuuu-Tuuuuuuu.

Le pas lent, la démarche fantomatique, l’agent Rilas déambule dans les couloirs de l’agence sans grande volonté. Malgré les ventilateurs qui tournent à pleine puissance pour évacuer l’odeur des nombreux cols blancs, le quasi-trentenaire est en nage, si bien qu’on verrait presque à travers ses habits immaculés. Cela faisait désormais plus de cinq années que l’homme avait intégré le Cipher Pol. Lui qui ne se doutait pas de son existence, Rilas avait été démarché par l’agence gouvernementale pour rejoindre l’un des bureaux de Mari joie.

Il n’avait d’ailleurs pas toujours été dans la tourmente. Pas si loin en arrière, le chapeauté était parvenu à décrocher à quelques reprises le titre «d’Escargophoneur du mois ». Impliqué, Rilas était surtout reconnu pour sa capacité à gérer les problèmes en s’adaptant rapidement à chaque cas.

Mais depuis quelques mois, l’agent trainait son spleen. Nourri aux récits sur des héros, aussi réels qu’imaginaires, et en contact permanent avec des agents de terrain aux vies trépidantes, la petite fourmi du gouvernement avait des rêves de grandeur.

« Fermez la porte, Rilas. » soupire James Bondimanche. Retraité de sa carrière d’agent, le directeur de la cellule avait été muté dans le service en guise de remerciements pour services rendus. Sans grande responsabilités, l’équipe était des plus faciles à gérer, parfait pour une retraite anticipée.

- C’est déjà la cinquième fois qu’on vous surprend en train de pioncer en plein service, si tant est que ce soient les seules fois où vous l’avez fait ?

- Navré monsieur Bond-…

- Taisez-vous.
Rude, l’ancien agent éprouvait pourtant de la sympathie pour le jeune homme face à lui. Faisant tournoyer son martini de sa dextre, James maintient le silence pendant quelques secondes, le temps d’une gorgée. Il grimace et recrache immédiatement son breuvage. Furieux, le directeur appuie sur un bouton et approche sa bouche du micro. Martine, j’avais dit « pas à la cuillère » ! Grommelle-t-il avant de revenir à ses moutons. Rilas, je sais ce que vous avez en tête. Mais laissez-moi vous dire quelque chose : vous êtes déjà important. Ces gars dehors qui sont envoyés en mission ont besoin de vous. Vous étiez notre meilleur élément, après l’agent Daire évidemment, mais depuis que vous vous êtes mis toutes ces idées en tête, vous êtes à côté de la plaque.

- Mais j’ai envie de faire plus ! J’ai envie de.. de.. de sauver des gens, de sauver LE MONDE, ceux qui m’appellent le font à chaque instant. Toutes ces histoires que vous m’avez racontées, j’ai envie de les vivre !

- C’est vrai que j’en ai quelques-unes à mon actif, et j’étais sacrément doué. Eh, pas pour rien qu’on m’a nommé directeur à la fin de mon service. Enfin, si vous voulez mon avis, c’est à cause des nouveaux quotas et leurs idées « modernes ». Si seulement on ne m’avait pas remplacé par une f-..

- Je veux en être ! Je veux devenir le meilleur agent que le Cipher Pol n’ait jamais connu !

- NON ! Vous croyez que c’est si facile ? Vous ne savez même pas vous battre, tout ce que vous savez faire c’est de répondre au téléphone Rilas ! Vous n’êtes pas et ne serez jamais un héros ! Vous resterez toujours dans l’ombre des héros. TOUTE – VOTRE – VIE ! Parce que le héros ici, c’est moi ! C’est moi qui ai réussi à infiltrer une famille mafieuse de Tonttatas dans la Petite Petite Italie ! Qui ai démantelé un réseau mondial d’herbe à chat fomenté par des Minks. Qui ai un problème avec l’alcool ! Qui ai un sérieux problème avec l’alcool ! Qui ai été remplacé par cette grosse p-…


A pas de loup, Rilas s’était faufilé jusqu’à la porte pendant que son supérieur hurlait face à son martini, en pleine hystérie. Les mots étaient d’une violence toute particulière, accentués par une consommation excessive d’alcool dès la mi-journée. Le regard vide, en autopilote jusqu’à son poste de travail, les paroles semblaient pourtant avoir une résonance toute particulière dans la tête du jeune agent.

Les deux paumes plaquées contre les rebords opposés du lavabo, l’eau ruisselait sur son visage jusqu’à s’écouler depuis la fine pilosité sur son menton. Avec ses joues humides, difficile de savoir si la tristesse s’était manifestée ou s’il s’agissait seulement d’un débarbouillage en règle après une telle déconvenue. Lentement, Rilas relevait ses deux iris jusqu’au miroir face à lui : l’allure pataude, déboussolée, rien de bien glorieux.

SLAP

Une première claque. Une seconde. Puis les deux mains en même temps pour vivifier ses pommettes rougissant à vue d’œil. Finalement son air désemparé laissait place à une assurance retrouvée. Peut-être même un peu trop d’assurance…

« C’est à moi qu’tu parles ? Tu vas voir si je ne serai jamais un héros ! »

Chapitre 3 : Sauvetuage

De retour sur son poste de travail, Rilas s’affairait à ranger tout le bazar causé par le réveil intense un peu plus tôt. Le jeune homme ne laissait rien au hasard, méthodique dans son œuvre, parfois même à la limite de la névrose. D’abord le matériel de bureau, ses quelques photographies d’enfance en compagnie de ses parents mais surtout tout son attirail de couture, sa deuxième passion après les héros emblématiques des mers. Quelques bobines de laine, des aiguilles et deux poupées, aussi grandes qu’une main normalement constituée, représentant l’agent du gouvernement dans des poses avantageuses.

Parfaitement propre, minutieusement organisé, l’homme attendait impatiemment le premier appel, la dextre déjà placée sur le combiné :

« J’interviens au prochain appel ! On va voir si je n’en suis pas capable. »


Pulup-

- Agent R. à votre service. Quelle est la nature de votre appel ?

- Allô ? Ici l’agent Darmerie, on nous a rapporté la présence d’un supernova non-identifié non loin de l’Île du Levain. Demande assistance immédiate pour intervention.

- Je.. Un supernova vous dites ?
L’homme déglutit, le regard vide au milieu d’un visage soudainement pâlot. Je vous met en relation.

Gotcha.

« Non mais l’île du Levain c’est super mal desservi, je ne serai pas rentré à temps pour le dîner…»

Pulupulupulup. Pulupulupulup.

- Agent R. à votre service. Quelle est la nature de votre appel ?


- Ici l’achent Tiyi. Demande und azistance urgente pour intervenzion zur Shabondy. Tranzaction illégale entre zvei klans. Menace modérée, ETA 23H30, Zone Touriztique, je vous z’envoie les coordonnées.

- Soyez rassuré. On vous envoie la crème de la crème, agent Tiyi. Dit-il en dévoilant toutes ses dents, assurément plus rassuré à l’idée d’intervenir sur une mission modérément complexe que de devoir affronter un pirate renommé et tout son équipage.

En vérité, l’assistant téléphonique n’avait rien d’un combattant. Agent du Cipher Pol, il n’avait eu qu’un bref aperçu de l’entraînement martial réservé à former les véritables intervenants de l’Agence gouvernementale. Quelques cours de défense financées par ses cotisations mensuelles lui avaient permis d’acquérir deux-trois techniques de combat et de maîtrise de l’adversaire.

Aussitôt raccroché, Rilas quittait son poste de travail à la hâte, d’un pas plus que jamais déterminé, en emportant sa longue cape blanche et son chapeau de la même couleur nacrée.

« T’as intérêt à regarder les journaux Bondimanche, parce que dès demain je fais la une des papiers ! Rilas, l’agent qui a démantelé un réseau sur Shabondy à lui tout seul. »


Le lendemain...


« Édition spéciale ! Une mission qui a mal tourné, le Cipher Pol dans la sauce ! Aaachetez la Bulle Eclatée, on vous dit tout sur cette affaire que le Gouvernement veut étouffer ! »


Atteindre les sommets en s'y faisant porter. - Rilas E598

Contenu de l'article:

- Trois cadavres, dont une majorité de la Marine. Quatre blessés grave, dont des brûlés, et des dégâts matériels s’élevant à plus d’un million de berries. Qu’est-ce que vous avez foutu Rilas, bordel !?

- Directeur Bondimanche, je vous assure que tout se passait bien ! J’avais la situation en main puis je me suis pris le pied dans la cape. J’ai trébuché et j’ai mis le feu à un entrepôt de cactus en tombant sur une torche. J’étais à ça de devenir un héros !
L’index et le pouce rapprochés, Rilas tente de plaider en faveur de sa cause. En vain.

- Espèce de sombre crétin ! Tu n’as pas écouté un traître mot de ce que je t’ai dit, mais maintenant tu en as la preuve ! Toi, ta place, c’est derrière les bureaux, loin du terrain. Tu ne sais même pas tenir une arme.

- Hors de question, j’ai peut-être raté cette mission, mais je ne suis pas le seul. Je suis sûr que vous avez déjà raté quelque chose. Vous ne mettrez plus derrière un bureau !

- Oui, j’ai raté mon mariage, mais jamais une mission ! Le directeur frappe du poing sur la table. Oh ne t’en fais pas mon garçon, tu ne seras plus derrière un bureau. Tu vas derrière des barreaux ! L’ordre vient d’en haut, tu es transféré sur Innocent Island dès demain. T’es démis de tes fonctions.

- Qu… En Prison ?...

- Et estime toi heureux que ça ne soit que le bagne. Avec un tel foutoir, t’as évité l’exécution de ça.
A l’instar de Rilas précédemment, l’ex-agent gouvernemental joint presque ses deux doigts, plus proches encore que ceux du condamné. Les yeux encore fulminants, c’est un petit rictus moqueur qui se loge sur les lèvres de James. D’habitude ce sont les méchants qu’on envoie là-bas, pas les incompétents. Tu m’enverras une carte postale quand t’auras fini de casser des cailloux ?

Un geste suffit pour sommer aux deux gorilles, postés à l’entrée, d’attraper l’ex-agent bien plus frêle par les aisselles et le soulever avec une facilité déconcertante. Pourtant Rilas n’avait que faire de cette maltraitance, désemparé face à la triste réalité d’un avenir bien sombre.

Chapitre final : Prison cassée


Guidés par les échos bruyant d’un harmonica, les mouvements restaient constants, presque robotiques. Du revers de sa main, Rilas s’essuie le front, dans un halètement perpétuel, en proie à la chaleur de l’astre. Longuement, le jeune homme balaye les champs autour de lui pour y constater l’immensité agricole et les innombrables personnes condamnées à cette corvée, provenant de tous les horizons.

Cela faisait maintenant plusieurs mois que l’agent licencié avait été transféré sur l’Île aux esclaves en pleine mer d’Ouest. Initialement condamné à purger une peine de cinq mois, la Marine avait semble-t-il oublié de libérer Rilas, et ce dernier n’était point au courant du temps écoulé sur place. Dans son malheur, l’endroit gardait un petit côté bucolique des plus sympathique, rare consolation alors que ses dures journées de labeur étaient particulièrement éreintantes. Rare mais pas unique. Si le manque de nourriture l’avait fait maigrir, le travail lui l’avait rendu bien plus musclé que sa précédente affectation où seul son bras droit avait gagné en ampleur – et ce alors que les escargophones ne pesaient pas bien lourd. Étrange ?

- Tu peux baisser d’une octave Harmony ? Ça fait depuis ce matin que tu siffles, j’ai la tête qui va exploser !

- Tudututu – Dututuuuu

- Je sais que c’est ta façon d’exprimer ton mal-être. Mais ne t’en fais pas, on va bientôt pouvoir mettre mon plan à exécution. Et à ce moment là, on sera libres !


Rilas relevait les yeux vers le zénith, sourire aux lèvres, aveuglé mais rempli d’espoir. Son passage en prison n’avait fait qu’accroître son désir profond, persuadé que le « petit raté » qui le fît emprisonner n’était qu’un manque de chance malencontreux. La brise maritime caressait ses jours toujours aussi étonnement blanches, sa chevelure remuant au gré des bourrasques agréables qui sonnaient comme un vent de liberté dont il profiterait à nouveau.

SLAP. « Remettez vous au travail les tire-au-flancs, vous n’êtes pas payés à glander ! Ah mais j’oubliais. Vous êtes pas payés du tout. Fouéfouéfouéé ! »

Le fouet cueillit le fessier délicat du rêveur et de sa comparse musicienne qui sursautèrent d’un bond conjointement. Aussitôt, le duo se remit à travailler, contraint à l’inaction face au soldat tortionnaire qui semblait prendre un malin plaisir à recadrer les travailleurs, parfois même sans aucune autre raison que par simple amusement. Rilas, lui, rongeait son frein, maugréant dans son bouc mal taillé.

Plus tard dans la nuit…

- Mot de passe ?

- Sucette Squad.


La porte en paille de la bicoque s’ouvrait pour accueillir le dernier membre de l’équipe de choc. Aussi étroite que la poche d’un Tontatta, les fomentateurs s’agglutinaient tant bien que mal autour de celui qui avait tout organisé.

« Messieurs. Mesdames. Membres éminents de la Sucette Squad, le jour tant attendu est enfin arrivé. Ce soir, vous ne serez plus sur cette île de malheur ! Vous m’avez fait confiance aveuglément, et je serai le héros que vous attendez de moi ! »

La Sucette Squad. Le nom avait été proposé par Christouffe Huilaime, une femme que l’ancien agent trouvait particulièrement poilu et trop envahissante. Celle-ci prétextait que pour rendre hommage à leur chef - « une véritable sucrerie qu’il adorerait lécher » - le mot Sucette semblait des plus adéquat. Voté à l’unanimité, le dirigeant dû se plier à la majorité sans pour autant comprendre le véritable sens du nom.

Le reste du groupe avait été trié sur le volet pour leurs qualités intrinsèques et leurs potentiels infinis. Comptant sept énergumènes, dont vous connaissez déjà Le Cerveau (Rilas) et l’okama, l’équipe comprenait une assemblée d’arriérés suffisamment fous pour suivre le héros en devenir dans sa tentative d’évasion...

- Je répète une dernière fois le plan pour être sûr que tout le monde a bien compris, ce dont je ne doute pas. A minuit pile, Harmony utilisera son super pouvoir pour imiter l’alarme au Nord de la ville et ainsi les faire paniquer. Ils mettront du temps avant de se rendre compte que ça se passe au Sud.

- Tudu.

- Une fois l’alerte lancée, D4rK-0 tu t’envoleras dans les cieux et tu feras pleuvoir une salve de missiles sur la garnison proche du port.

- Ze vais les réduire en pièsses sses bouffons !

- L’explosion, c’est le signal pour toi le Petit Géant. Avec la puissance de tes ancêtres, tu bondis jusqu’à la porte B qui mène au port. De là, tu l’ouvres à la force de tes bras chétifs.

- Je vous l’ai déjà dit, si je suis petit par rapport à mon père, c’est à cause d’un problème de croissance. Ça n’a rien à voir avec le fait que je ne suis pas un géant. Parce que je suis un géant.

- Une fois la porte ouverte, Christouffe, tu t’occupes des soldats de la marine sur notre chemin.

-  Je vais te lécher, tranquille.

- Hein ?

- Non je disais « ils vont te laisser tranquille » mon chou.

- Parfait. Une fois la route dégagée, c’est au tour de Bernard d’agir. Grâce à ton fruit de type Zoan, tu te faufileras dans les câblages pour couper le courant le temps du passage. J’ai pu négocier avec un ingénieur de l’île, et en échange de poupées de filles dénudées, il m’a dit que tu devrais grignoter le fil rouge avec la tête de mort pour tout faire sauter.

-

- Toujours aussi calme et silencieux Bernard. Krikrikriii, un vrai psychopathe. Et enfin, le clou du spectacle : la Sucette Squad se rejoint sur le port et embarque sur le dos de Bobfish. Nous pourrons ainsi prendre le large et dire adieu à cette maudite île !

- Blob.

- J’espère que ça veut dire qu’il a compris.. Quoiqu’il en soit, allez tous vous mettre en place et attendez la douce mélodie d’Harmony.


Mains, pattes et nageoires se réunirent au même endroit pour entonner un dernier cri de guerre avant la bataille : « Je suis un héros ! », scandé à demi-voix pour ne pas alerter la garde. Chaque membre prit finalement la porte en sens inverse, ne laissant plus que l’organisateur avec lui-même. Et Christouffe.

- Tu peux sortir Christouffe maintenant.

- Je préfère rentrer.

- Hein ?

- J’ai dit « Je vais me placer ». A plus tard mon chou !



23H59

Caché dans un fourré, la nouvelle Réa en ligne de mire, Rilas triturait anxieusement son pagne, l’excitation mêlée au stress le rendant déjà haletant. Il lui semblait impossible que la malchance lui joue des tours une seconde fois, et certainement pas avec un plan aussi bien ficelé que celui que le condamné avait réfléchi des nuits durant. Pour mener à bien ce plan, il avait dû se lier d’amitié avec des personnes capables d’agir au moment venu, possédant chacun une particularité utile à ce dangereux projet d’évasion. Rilas avait évincé quelques autres candidatures pour créer le groupe parfait hétéroclite. Et ces derniers décidèrent de le suivre sans rechigner, persuadés que l’ancien agent était l’homme de la situation.

Réglée comme une horloge, la fausse alarme retentit au Nord de la ville et l’on aperçoit rapidement les premiers mouvements de la Marine, aux aguets face à ce danger encore inconnu.

Posté sur son surplomb, D4rk-0 lève les bras vers la garnison plus loin dans la ville. Le garçon avait subi des « expériences » pour le rendre mi-homme mi-machine. En vérité, l’adolescent zozotant était recouvert de morceaux de ferraille qu’il avait récupéré ici et là. Encore dans sa phase de recherche de soi, et trop jeune pour être réduit en esclavage, le jeune homme s’était forgé deux carapaces : une mentale et une physique – si tant est que les maigres fragments métalliques puissent réellement le protéger.

« Ssa va péter !  Pchiou ! Pchiou ! »

Il agite alors les bras et.. Rien. Vous pensiez vraiment que la boîte de conserve tirait de vrais missiles ? Attendez… Aussi étonnant que cela puisse paraître, étant donné que la seule chose sortant de D4rk-0 étaient ces ridicules bruits, certains bâtiments au loin commencent à prendre feu. Les yeux écarquillés, l’adolescent regarde ses bras dans un mélange d’effroi et d’émerveillement.

« Je.. je ssuis un ssiborg ! Turbo-réacteurs ! »


Dans un moment d’insouciance, le néo-pas-du-tout-robot s’élance de sa falaise en agitant ses gambettes une fois au dessus du vide. Et si les flammes étaient réelles, la gravité l’est aussi. L’adolescent s’écrase lourdement quelques mètres plus bas, gisant entre sang et rouille.

A une centaine de mètres de l’atterrissage foiré, le Petit Géant se précipite dans les rues de la Nouvelle Réa, en proies à l’agitation ambiante alors que la Marine s’affaire à éteindre les incendies. De taille tout à fait humaine, il se déplace en bondissant en imitant des effets d’impact à chaque fois que ses pieds touchent le sol. Face à la panique ambiante, la quasi-totalité des soldats avaient déserté la porte B, laissant au chétif le loisir d’effectuer sa mission.

« Je suis peut-être qu’un petit géant, mais jee suuiiis aaaussiiii puuuiiissaaaaant ! »

Glissant ses doigts dans la fente qui relie les deux parties de la porte en métal, le Petit Géant contracte ses biceps rachitiques, les veines quasiment aussi épaisses que les bras. Crispé, le visage rougissant, rien n’y fait : le métal est bien trop robuste. Ou alors il s’agit encore d’un abruti qui s’imaginait plus fort que – bon sang, encore ?! A force de persévérance – et d’un grand coup de pouce du destin – les pans de fer coulissent lentement jusqu’à entrouvrir le portail massif sous la stupéfaction du descendant gargantuesque.

- Je le savais que maman ne m’avait pas menti ! Mon père était vraiment un géant ! HA-HA-HA-HA !

- Moulinez plus vite soldats, cette porte s’ouvre trop lentement ! On nous signale une attaque révolutionnaire de l’autre – Qu’est-ce qu’il fout ici celui-là ! Ne le laissez pas s’échapper, feu !


Une rafale de projectiles fusent dans l’entrebâillement de métal. Par réflexe de survie, après avoir été témoin de son incommensurable puissance, le surhomme se contracte à la manière d’un culturiste. Mais celles-ci le traversent comme du beurre et abattent le Petit Géant, visiblement pas assez robuste pour résister aux balles…

- La porte est ouverte ! s’exclame Rilas, bien loin de se douter que son groupe avait déjà perdu deux membres.

- Yoouhoou, les soldats ! Je suis une vilaine esclave et je mérite une grosse punition.

Fidèle à lui elle-même, Christouffe traverse le point de contrôle tout juste accessible en agitant les pans de sa robe qui le moule à ravir. Rapidement, les bourreaux du Petit Géant entourent la fuyarde pour la mettre en joug.

- Mais c’est que t’es sacrément jolie pour une esclave. J’en avais jamais vu des aussi poilues.

- Vous devez être si angoissés avec toutes ces alarmes et terriblement seuls dans votre petite caserne. Vous savez que j’adore les uniformes..

- Allez les gars, on procède à une fouille complète pour être sûre que cette ravissante fleur ne cache pas une arme. Sous sa robe par exemple.


- Ooh messieurs, je n’ai jamais combattu autant de soldats à la fois vous savez. Hi-hi ! Attention, non pas ici – ne..  qu’est-ce que vous faites ? Aïe.. d’un coup comme – AH ! Arrêtez ! Pas tous en même temps ! Aaaaaaaaaaah !

Affublé de son chien de prairie obéissant sur l’épaule, Rilas longe le mur à l’opposé de l’excavation dégueulasse. Qu’à cela ne tienne, il s’agissait là d’une distraction comme une autre qui permis aux deux comparses de rejoindre le boîtier électrique, bouquet final d’un assaut qui se déroulait sans accroc du point de vue du cerveau de la bande.

Quelques coups de pieds suffisent à faire sauter le cadenas qui restreint l’accès aux câbles. Rilas attrape le mangeur de Zoan par la taille et le dépose sur le rebord de la boîte. Malgré la pression qui repose sur ses épaules, à deux doigts de libérer ses camarades avec lesquels il se voit déjà faire les quatre cents coups, il adresse un sourire et une tape rassurante au rongeur.

C’est avec un regard curieusement pétillant que la bestiole fait volte-face avant de disparaître dans ce dédale d’innombrables fils. Bernard représentait l’élite du groupe, aussi intelligent que sournois. D’abord ennemi lorsque Rilas avait malencontreusement détruit son terrier pendant son labeur, ils devinrent amis après une soirée trop arrosée où l’ex-agent jurait l’avoir vu reprendre sa forme humaine.

Bzzzt. Une odeur de brûlé plus tard et la ville est brusquement plongée dans le noir.

« Bien joué Bernard, le courant est coupé ! Tu peux sortir - Mince, des soldats ! Je file vers le point de rendez-vous, rejoins-nous là bas. »

Porté par l’immuable sentiment de liberté qu’il caressait enfin du bout des doigts, Rilas court à s’en décrocher les poumons en direction du port, guidé par les lampes des navires. A en juger par le grabuge retentissant dans la ville, la Sucette Squad n’était pas seule à vouloir mettre les voiles hors de l’île. Mais l’opération avait sans doute – pas du tout – permis à d’autres d’agir en profitant de la panique et dispersion des forces de la Marine. Les pommettes rehaussées par un rictus étincelant, l’instigateur de cette fuite de grande envergure était rempli de fierté.

Au bord des quais, dépassant de sa cachette à cause de son gros corps visqueux, Bobfish attend patiemment la venue de ses camarades, le regard aussi vide que ce qui se cache derrière. Il ondule malgré lui au gré des tirs qui fusent dans les rues avoisinantes.

- Bob ! Tu as réussi à trouver ton chemin, ce qui est assez déconcertant je dois l’avouer. Où sont les autres ?

- Tu-tu-tudu-tududu-dudu-dudu…

- Morts ? Tous ?

- Tudu.

- Bon sang.. Je vous promet qu’on les vengera, mais d’abord il faut s’échapper de l’île, on montera une nouvelle équipe. Et quand on aura libérer les autres, on érigera des statues aussi grosses que Bobfish en leur hommage. Il.. il faut y aller. Bob, Harmony, sautez ! J’assure nos arrières.


Dos à ses derniers équipiers, Rilas manque d’air, en pleine crise de panique. Il venait de faire preuve d’assez de sang froid pour proférer ses derniers ordres malgré l’affliction terrible qui le prenait aux tripes.

Blblblbl.

Après ces mois passés à trimer, ces nuits entières à cogiter, les sacrifices de ses coéquipiers, il ne pouvait pas abandonner.

Blblblbl.

Le jeune homme aspirait toujours à de grandes ambitions.

Blblblbl.


Alors il ne comptait pas – Quoi encore ?!

En contrebas gisait le corps bedonnant du poisson, inerte. Comment auraient-ils pu savoir qu’il s’agissait d’un Homme-Poisson-d’eau-douce ? Quant à Harmony, la pauvre avait dû couler lorsque Bobfish avait chaviré, soufflant ses dernières notes, emportée par les flots : « Blblblbl. »

La bouche bée, désabusé face au nouveau fiasco qui lui tendait les bras, Rilas contemplait le macabre spectacle, les bras ballants. Autour de lui, les tirs et explosions se sont intensifiés. Mais il reste statique alors que ses rêves s’écroulent de plus bel.

« Reste pas là gamin, c’est pas le moment de jouer aux héros. Embarque avec nous, on est venus vous libérer ! Viva la révolucion ! »

Deux navires fendent l’obscurité de la baie, éclairés par les détonations de leurs canons alors qu’ils pilonnent la ville d’une salve dévastatrice. La tempête se calme l’espace d’un instant, permettant à Rilas de reprendre ses esprits. Il venait certes de perdre tous les membres de son équipe, mais la liberté lui tendait les bras. D’un haussement d’épaules, il rejoint le révolutionnaire sans savoir que son opération n’était qu’un grain de sable dans un désert. A leurs côtés, quelques autres centaines de prisonniers se ruent vers les navires pour déguerpir vers un avenir plus radieux.

Le destin macabre de son équipe avait définitivement achevé son envie de devenir un héros, tâche assurément trop dangereuse pour quelqu’un avec aussi peu de combat martial. Mais il venait de prendre conscience de quelque chose : il pouvait être celui qui contrôlait les héros.

« La prochaine fois j’en recrute des meilleurs. »



Informations IRL

  • Votre prénom / pseudo : Darko
  • Êtes-vous majeur ? oui
  • Vous aimez / n'aimez pas : Le RP / La pression immuable du Temps.
  • Votre personnage préféré (de One Piece) : Brook
  • Vous vous définiriez comme : Polyvalent
  • Vous faites du RP depuis : Trop longtemps (<2010)
  • Vos disponibilités (approximatives) : Variable, le plus souvent possible
  • Comment avez-vous connu le forum ? Via Topsites


Dernière édition par Rilas le Lun 20 Juin 2022 - 15:23, édité 8 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t24341-rilas#255346
  • https://www.onepiece-requiem.net/t24286-atteindre-les-sommets-en-s-y-faisant-porter-rilas
Salut Rilas et bienvenue dans le coin.

Si tu as besoin d'aide ou si tu as des questions, n'hésite pas à les poser sur le discord du forum. C'est l'endroit le plus judicieux pour discuter.

Up ce topic quand tu auras fini ta présentation qu'on vienne te valider.

A plus o/
  • https://www.onepiece-requiem.net/t17349-red
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2638-red-termine
Et voilà, j'ai ENFIN terminé cette candidature fastidieuse ! Je m'en remet à votre jugement, ô admins compétents. J'espère que vous passerez un bon moment en lisant tout ça !
  • https://www.onepiece-requiem.net/t24341-rilas#255346
  • https://www.onepiece-requiem.net/t24286-atteindre-les-sommets-en-s-y-faisant-porter-rilas
Coucou et encore bienvenu sur le forum !

Je vois que tu as bien fait les changements qu'on a vu ensemble sur discord, du coup cette fois c'est tout bon, je peux te valider.

Et pas de suspens, ce sera à 800D, note maximal, voilà pour toi.

Franchement, j'ai beaucoup aimé ta présentation. Alors oui, y'avait encore quelques fautes, tout n'était pas parfait mais... Mais c'était juste One piece à souhait.

D'autant que tu as réussi à me faire douter avec le début : la première partie m'a franchement mis le doute sur le fait que je puisse te validé et finalement, le fait que ce soit un rêve m'a soulagé. Et le tout sonne juste, vraiment. On a ici un personnage très loin du héros, qui pourtant veut bien faire mais fait les mauvaises déductions/fait confiance aux mauvaises personnes et en plus qui à deux mains gauches...

Bref, j'ai adoré et j'ai trouvé ça très drôle.

Du coup, trêve de bavardage, je t'ai fait attendre assez longtemps :
Te voilà donc validé civil à 800 D

Il ne te reste qu'à aller poster ta fiche technique, renseigner les différentes cases de ton profil et passer dans le sujet de recensement d'avatar.

Peluuuche et bon jeu sur OPR !


Atteindre les sommets en s'y faisant porter. - Rilas 1425067977-izya-sflagopr Atteindre les sommets en s'y faisant porter. - Rilas Zps1 Atteindre les sommets en s'y faisant porter. - Rilas 1lmh
  • https://www.onepiece-requiem.net/t3825-
  • https://www.onepiece-requiem.net/t3683-