Edd D. Artagnan - En cours

Edd D. Artagnan est un jeune homme plutôt svelte. Assez grand et élancé, d’aucun diraient que son physique est au diapason de son entraînement à la rapière. Contrairement à de nombreuses armes de mêlée, cette arme requiert une précision et, se plaît-il à le remarquer, une certaine finesse. Ses doigts sont longs et fins, à la manière d’un pianiste. Tout dans son corps exprime une certaine délicatesse. Sa peau est d’un blanc immaculé, sa tête étant toujours coiffée d’un chapeau à bord larges et ses mains étant toujours gantées. Son visage est entouré de cheveux mi-longs d’un noir corbeau, coiffés négligemment depuis toujours, au grand dam de sa mère, qui aurait préféré qu’il prenne plus soin de sa chevelure. Si ces cheveux sont d’un sombre profond, ses yeux, en revanche, sont d’un bleu glacé qui ressortent d’autant plus. En eux, on peut facilement lire une forme de naïveté et d’innocence née de l’inexpérience du jeune homme, qui n’a connu que son île, qui n’a entendu parler du monde que par des livres ou des cartes et qui croit profondément en un idéal de justice juste, propre et sans défaut. Sa voix est claire et jeune, légèrement chantante. L’on y entend souvent des hésitations marquées par des “euh” parasites. A vrai dire, d’aucuns en l’entendant pourraient penser qu’il n’est encore qu’un enfant. De fait, son rire est lui-même aigu (mhii mhii mhii). Principale incartade à sa jeunesse et son caractère enfantin, sa démarche et sa posture, au contraire, sont d’une droiture, d’une rigidité et d’une détermination sans faille. Il n’aurait qu’à se taire pour passer pour quelqu’un ayant un brin d’autorité.
En termes de vêtements, il alterne entre l’uniforme des recrues de la Marine auquel il ajoute son chapeau à plume et une paire de gants blancs toujours impeccables. A sa ceinture pend en permanence une rapière, sorte d’anomalie dans ce monde fait de sabres, et une dague simple. Une étrange poche abrite ses cartes, ses dés et sa pièce, et ne quitte jamais son côté.

Edd vient du fabuleux Royaume de la Veine, d’une mère née à Leg’s of Rabbit City, et d’un père né à Dastrino. Alors, selon vous, qu’advient-il quand une femme incroyablement chanceuse et une homme épouvantablement malchanceux ont un enfant ? Ce dernier a une chance normale dites-vous ? Et bien oui, c’est ce qui advient dans la plupart des cas, mais Edd alterne entre chance insolente et poisse malvenue. Edd a créé son propre style de combat à la rapière, enchaînant des coups de plus en plus puissants jusqu’à ce que la malchance le rattrape. Dans sa vie habituelle, plusieurs jours peuvent s'enchaîner avec plusieurs pépins journaliers avant qu’il ne connaisse un mois de coup de bol en continu. Edd est habitué à ce constant manège de chance et de malheur, et, ayant grandi avec, il est devenu totalement imperméable à ces changements du Sort, n’étant ni triste quand il est en déveine, ni particulièrement heureux quand le Ciel lui sourit. Il prend la vie comme un perpétuel jeu de hasard, prenant plaisir à jouer avec sa chance. Finalement,le plus important, c’est le jeu, pas le gain, dira-t-il à toute personne ayant osé jouer aux cartes avec lui un de ses jours de chance.
Ce hasard, dont il est le plus parfait exemple, le conduit à être le plus impartial possible, considérant que nul ne mérite vraiment ce qu’il lui arrive. De ce fait, il a une tendance à l’indulgence face à ceux n’ayant pas choisi leurs malheurs. De fait, il déteste ceux qui agissent de manière tranchée et partiale et qui refusent de voir l’incroyable complexité de chaque situation.

Edd vient d’une famille du Royaume de la Veine. Par une sorte de magie étrange, ou bien une simple coïncidence, il s’avère que le Destin s’amuse particulièrement sur cette île. Comme les deux pôles d’un aimant, deux villes se partagent la poisse et la chance. Un jour, deux jeunes gens, natifs de ces deux pôles se rencontrèrent et ainsi commença une belle histoire d’amour. Bien que tout les opposait, ils se passionnèrent l’un pour l’autre,l’une était la femme la plus chanceuse qu’on ait vu, le second n’avait eu que le jour de leur rencontre comme jour de bonheur. “C’était suffisant”, justifiait-il à qui voulait l’entendre.
De cet amour naquit un petit garçon, à qui ils donnèrent le nom de Edd D. Artagnan. L’enfant n’était pas ce à quoi ils pouvaient s’attendre. Ils pensaient qu’il hériterait de la chance de l’une ou de la malchance de l’autre. Il n’en fut rien, et l’enfant grandit dans la sécurité d’un foyer toujours chanceux grâce à sa mère, tout en alternant les bons et les mauvais jours.
La vie était simple, entrecoupée de voyages de son père, marchand de breloques porte-bonheur, qui sillonnait South Blue pour rendre ses précieux colifichets supposés apporter la chance. Curieuse publicité pour son navire-boutique que son propriétaire. Malgré tous ses colifichets, et la chance de sa femme, il disparut en mer. L’attente fut longue avant que cette disparition ne soit officielle.
Mme Artagnan se retrouve veuve, mais toujours aussi chanceuse, elle trouva un nouveau mari, qui la comblait tout autant de joie et qui avait à cœur de devenir le nouveau père de famille.
Mais Edd n’aimait pas cet homme, sa prétention, son mépris pour la malchance et surtout le fait qu’il se prenne pour son père. La crise d’adolescence arriva bien plus tôt que prévu, et ce fut le début d’une véritable guerre ouverte contre son nouveau paternel, au grand dam de sa mère. Tout y passa, des caprices au sabotage du navire de marchandises de son nouveau père. Certaines de ses tentatives se soldèrent par un coup sur le haut du crâne du jeune garçon, d’autres par quelques jours derrière des barreaux. Un jour son beau-père alla directement à la confrontation, face à un adolescent hostile. Deux heures de palabres furent raccourcies par un insupportable “ha ouais j’écoutais pas”.
Le coup partit, rapide comme un ressort, une gifle mit l’adolescent à terre, le faisant tomber du fauteuil moelleux où il se trouvait.Le jeune homme leva les yeux puis se releva. Sa mère accourut inquiète tant pour son fils que pour son mari. Il les regarda l’un et l’autre puis partit dans sa chambre prendre un sac. Il quitta le domicile familial sans un mot, sans un regard.
Il partit au seul endroit où il pensait pouvoir aller, le QG de la Marine de South Blue. Cette idée partait de la seule et unique pensée de revenir et que son beau-père n’ait d’autre choix que de le respecter. Le QG fut une bascule difficile pour lui qui passa d’une vie aisée à la dure condition de soldat. Pourtant, pas une fois il ne se déroba, et parvint très vite à se faire respecter dans son unité, principalement par son esprit de camaraderie, entraînant ses compagnons pour des soirées endiablées, souvent au nez et à la barbe de son commandement. Tout cela fut évidemment découvert un soir, et il fut convoqué, seul, face au commandant du QG. Personne ne sait ce qu’il s’est passé dans ce bureau. Les murs n’ont pas tremblé, il n’en est pas sorti terrifié. Il en est sorti différent, quelqu’un de plus responsable, de plus respectueux des règles et surtout de beaucoup plus joueur qu’avant, les excès d’alcool en moins.