La Fin des Faux-Semblants
Présent - Quête
✘ Feat. Azerios, Megumi Grey & Méria
Encore une fois, j’avais évité la mort de justesse. J’avais eus le temps de voir le tranchant de la lame de la commodore s’approcher dangereusement, juste avant que Aze n’intervienne et me sauve in-extremis. Décidément, je me jouais de la mort ces temps-ci, comme si elle ne voulait pas de moi et, pour être honnête, ça me convenait très bien comme ça. L’instinct de l’officière supérieure était bon, elle avait aussitôt jaugé le capitaine avant de se lancer sur lui, jugeant qu’il était un plus grand danger que moi. Comme je l’avais soupçonné plus tôt, les deux s’affrontaient sur un pied d’égalité, renvoyant et brisant les attaques qu’ils s’envoyaient. Et, Aze avait eut la bonne idée d’envoyer une grande quantité de sable sur son ennemie, faisant s’abattre une bourrasque suffisamment épaisse pour me permettre de me faufiler en toute discrétion. Le poing recouvert de haki, j’avais zigzagué jusqu’à un angle mort de la commodore avant de surgir et de lui asséner une droite de toute beauté. Touchée en plein visage, elle ne sembla pas apprécier ma petite intervention et s’élança vers moi avec la ferme intention de me trancher en deux. Mais, une fois de plus, le capitaine fut là pour me couvrir grâce à son fruit du démon.
« Ça marche cap’tain, même si je t’aurais bien aidé à l’éclater celle-là. Une beigne c’était pas suffisant. » narguais-je la commodore en lui faisant un doigt. « Et toi, souviens-toi bien que c’est Ren qui t’a mis une patate, blondasse, enfin si tu survis. »
Sur ces mots, je pris congé, me détournant de l’affrontement pour me diriger droit vers le bastingage en piteux état. Au passage, j’en profitais pour déchaîner ce que j’aurais aimé faire subir à l’officière sur ses hommes. D’une pirouette, je passais par-dessus deux soldats dos à dos, frappant la tête de l’un d’eux d’un coup de pied, l’envoyant cogner l’autre d’un coup de boule magistral qui les envoya tout deux au tapis. J’écrasais le plat d’un sabre dans ma chute, tombant au milieu d’un groupe de soldats aux prises avec les pirates des Vipères Rouges. D’un coup de paume sous le menton, j’envoyais voler le propriétaire avant de faucher quelques-uns de ses collègues d’un coup de pied. J’évitais un sabre en tournant sur moi-même de côté, longeant le bras de celui qui le maniait avant de le frapper à la tempe d’un coup de poing. Puis, je me baissais pour frapper les chevilles de ceux qui me barraient la route, les faisant brusquement passer à l’horizontale avant que je ne me relève pour frapper d’un violent coup de poing. La frappe m’éclaircit soudainement la vue, ne laissant que quelques pirates hagards qui firent face à leur mort en étant tranchés du côté de mes mains, sifflant à chaque attaque sanglante.
Prenant un court élan, je tombais sur deux pirates qui venaient de monter à l’abordage à l’aide de cordes lâchées depuis le mât de leur bateau. Du tranchant de la main, j’ouvris leurs gorges en attrapant la corde de l’autre. Le corps maculé de leur sang, je fis quelques pas en arrière avant de m’élancer par-dessus le bastingage en tenant fermement la corde. Je m’élevais par-dessus le léger écart qui séparait les deux navires, au-dessus de cette eau si facilement mortelle pour moi à présent en tant que maudit. Je laissa la corde me mener haut dans son mouvement de balancier, finissant par la lâcher pour continuer de m’élever dans le ciel.
« Yoouuhooouuu ! Je suis le roi du..argh mon dos bordel ! »
La douleur dans mon dos était toujours là mais, pris dans la ferveur du combat je parvenais à l’oublier par moments, au cœur de l’action. Mais, à chaque pause, c’était comme un tison ardent collé contre mon dos, me faisant cligner frénétiquement des yeux alors que j’atteignais presque le sommet du mât. Puis, un flash aveuglant en contrebas, une explosion pour être plus juste, suivie de quelques autres. Si fortes qu’elles firent tanguer le navire jusqu’à ce qu’il vienne se coller complètement contre le cuirassé. Je retombais alors sur une vergue, une barre horizontale attachée au mât pour tenir les voiles, m’y agrippant de mes mains en tournant autour avant de m’y poser accroupis. J’observais la scène, attentif.
En bas, sur le pont principal, les affrontements avaient cessés l’espace de quelques secondes alors qu’ils tentaient de rester debout sous les secousses provoquées par les explosions successives. Plusieurs passèrent par-dessus bord en criant, ou s’empalant sur les sabres de leurs voisins dans leurs courtes chutes. Le choc provoqué par le navire pirate sur le cuirassé eût également son impact, faisant tomber une nouvelle flopée de soldats sur le pont des Vipères Rouges. Et, alors que le navire se stabilisait à nouveau, les combats reprirent. Les lames et les balles sifflaient inlassablement dans une cacophonie dont je pouvais apprécier chaque note depuis mon perchoir. Et, alors que je cherchais le ou la coupable de ces explosions, une volée de canons fut tirée depuis le cuirassé, par les canons désormais à hauteur du pont des Vipères Rouges, ignorant tout bonnement leurs propres hommes présents. L’explosion fut assourdissante, les boulets dévorèrent le pont en de longs sillons, l’un d’eux venant frapper le mât sur lequel je m’étais perché. M’accrochant comme je pouvais, la vergue où je me trouvais se mit à chuter, déployant la voile dont les cordages avaient été arrachés avec le mât. La voile s’ouvrit en se gonflant légèrement dans la chute, ralentissant juste assez celle-ci pour que je puisse observer l’endroit que j’allais atteindre d’ici quelques secondes.
« Attention là-dessous ! » m’exclamais-je, principalement pour Mégumi qui était d’un côté auprès de la femme aux cheveux rouges responsable de tout ce merdier. « Bas les pattes la rouquine ! Espères pas t’en sortir si facilement ! »
La voile claqua dans l’air, recouvrant de son ombre une partie du pont et tous les pirates et soldats qui se trouvaient là à batailler. Un grand type à la peau mât et aux cheveux rouges semblait particulièrement énervé, s’approchant des deux femmes à l’autre bord. Il beuglait des ordres aux pirates qu’il croisait, les envoyant au combat avec hargne. Il leva alors les yeux vers la voile qui lui tombait dessus, et sur moi qui me tenais debout sur le mât qui était passé à l’horizontal.
« Mais bordel, t’es qui toi ?! » s’écria-t-il en me lançant un regard mauvais.
« Celui qui va te péter la gueule ! » répondis-je tout sourire.
Le mât s’écrasa dans un fracas sur le pont, éclatant les planches dans un grincement sinistre. Un bon nombre de soldats et de pirates, ainsi que leur capitaine, furent recouverts par la voile, leurs formes prenant une apparence fantomatique alors qu’ils se débattaient sous le tissu. Je n’étais pas tout à fait sûr de la position du chef à la peau mât, et m’élançais ainsi en frappant tous ceux qui dépassaient sous la voile. La plupart s’écrasaient pitoyablement après une bonne droite bien placée, jusqu’à ce que je tombe sur un qui résista. Toujours prit sous la voile, il tentait de se défendre sans pouvoir me voir, je devinais ses poings frapper au hasard dans le tissu tandis que je tournais autour de lui en assénant coups de pieds et poings, le harcelant jusqu’à ce que le tissu se déchire. Dans un cri de rage, la voile fut déchirée par le capitaine des Vipères Rouges, du sang coulant de sa lèvre qu’il cracha sur le tissu blanc qui retombait à ses pieds.
« Vous allez me le payer ! Vous êtes avec Méria, c’est ça ? »
« C’est qui Méria ? » demandais-je en affichant un air dubitatif, haussant les épaules en ne reconnaissant pas ce nom, avant que mon regard ne tombe sur la rousse aux côtés de Mégumi. « Aaaaaah c’est elle, c’est ça ? Non, connais pas, mais je compte bien lui en coller une quand j’en aurai terminé avoir toi.»
Sans plus de cérémonie, je me jetais sur lui, recouvrant mes deux poings d’une couleur charbon brillante. Lui aussi semblait être un combattant à mains nues, m’en rendant compte alors qu’il recouvrait également ses avants bras du fluide offensif. Mes poings s’écrasèrent sur sa garde, martelant ses bras et ses mains sans qu’une attaque ne parvienne à passer sa défense. Il contre-attaqua, mais déjà je m’étais baissé pour venir faucher ses jambes de la mienne. L’homme sauta sur place, déployant une jambe qui me cueillit sous le menton, me projetant en arrière. Me réceptionnant en posant mes mains au sol pour freiner mon vol plané, je retrouvais le pont de mes pieds avant de me projeter de nouveau vers mon adversaire. Les coups pleuvaient des deux côtés, aucun de nous deux ne voulant céder du terrain à l’autre, nous déplaçant en frappant et bousculant les malheureux qui se trouvaient sur notre passage. Le capitaine des Vipères Rouges souriait comme un diable, et je faisais de même, excité par cet échange brutal. Alors qu’il reculait pour créer de la distance, je bondissais dans les airs en tournant sur moi-même, exécutant une vrille horizontale en tombant sur lui, frappant d’un coup de pied descendant. Il leva ses bras au-dessus de lui, croisés pour intercepter mon attaque, tournant alors brusquement ses mains vers l’intérieur pour m’agripper la cheville et profiter de ma position aérienne pour m’écraser derrière lui contre le bastingage. Le bois se brisa sous l’impact, suivi d’une vive douleur dans le dos qui me vrilla le crâne en brouillant ma vue quelques instants. Tenant toujours ma cheville, il me projeta dans l’autre sens sur le pont, m’envoyant valdinguer en rebondissant sur le plancher.
« Je dois l’avouer, t’es balèze gamin. » s’exclama-t-il en marchant dans ma direction avec calme. « Moi, c’est Nazaïr, capitaine des Vipères Rouges, ça te dirais pas de rejoindre mon équipage ? »
« Ferme ta sale gueule, mec, t’es loin d’égaler notre cap’tain, pourquoi je rejoindrais un minable tel que toi ? » demandais-je dans une tentative de gagner du temps, cherchant du regard quelque chose ou quelqu’un qui pourrait m’aider à battre ce type.
« Moi minable ? Alors t’es quoi toi, dans ce cas ? Je vais t’écraser et t’envoyer aux pieds de ton cher capitaine ! » ricana-t-il en se craquant les doigts.
Un sourire en coin, c’était la tentative de la dernière chance, alors que je me relevais en grommelant, du sang me coulant sur le côté de la bouche. Une main tendue dans sa direction, paume vers le haut, je me concentrais sur Nazaïr et ses alentours directs, élevant légèrement mes doigts vers le haut. Une faible lueur recouvrit mes doigts l’espace d’un instant alors que le pouvoir s’activait. Soudain, le capitaine de Vipères Rouges commença à flotter, ses pieds quittant le sol de quelques centimètres alors que son regard traduisait une incompréhension des plus totales. Une grosse goutte de sueur perla de mon front, l’effort était trop important et, sans que je ne comprenne pourquoi, la lueur disparut du bout de mes doigts et Nazaïr regagna le pont. Sans me laisser un instant pour réagir, il me bondit dessus et m’agrippa à la gorge, me soulevant du sol en me tenant à bout de bras.
« Tiens, tiens, tiens...voilà qui est intéressant. » s’exclama-t-il, un grand sourire intéressé au visage dévoilant ses dents d’un air carnassier. « Je sais reconnaître un maudit quand j’en vois un, tu permets que je l’essaie ? »
Sa prise sur ma gorge se fit plus intense, m’étranglant en enfonçant ses doigts. Se retournant brusquement, il me lança dans les airs devant lui, plaçant sa paume face à moi avant qu’elle ne se mette à luire comme un flash soudain. Soudain, je sentis que ma chute n’allait plus dans la même direction et, au lieu de me diriger vers le sol, une force intangible me projeta en direction du cuirassé de la marine. Sans pouvoir réagir ou m’agripper à quelque chose, je partis tel un boulet de canon, m’écrasant contre le cuirassé avec une telle force que je traversais un des sabords, me prenant un canon au passage. La zone ainsi influencée semblait se terminer par là et je partis en roulade m’écraser dans une pile de tonneaux qui se brisèrent sous mon poids. Étalé là, hagard, j’avais du mal à comprendre ce qui venait de se passer. Enfin, tout ce que j’avais compris, c’est que Nazaïr venait de copier les pouvoirs du paramécia de la gravité, et ça n’annonçait rien de bon.