Lockail, Royaume de Royaume de la Veine
Début 1628
C’est la curiosité qui me pousse à visiter ce royaume, notamment pour certifier ou non les bruits de couloirs qui circulent sur l’exceptionnelle chance des locaux, qui sait, peut-être qu’une grosse prime me tombera sous la main sans produire le moindre effort. Je ne crois pas nécessairement en ces conneries de chances ou malchances, mais si ça permet de s’enrichir, alors pourquoi ne pas tenter l’expérience.
L’appât du gain est l’unique facteur qui entre en compte lors de mes prises décisions. Dégrader ou saccager un lieu n’a aucune importance à mes yeux, tant que je parviens à capturer ceux qui en valent la peine, en somme faire le sale boulot que la Marine refuse de faire par souci d’image. Si la bonne estime des habitants permettait de vivre confortablement on l’aurait su, n’est-ce pas ?
Par contre, se faire braquer en pleine rue et en plein journée, ça ne fait absolument pas partie du programme. Possiblement que mon stylé vestimentaire soigné leur a tapé dans l'œil, et qu’ils se sont dit que j’étais une victime idéale. Pas très malin de leur part. N’ont-ils pas remarqué mon katana positionné à la ceinture ? En plus de cette lame, j’ai un flingue qui repose dans un holster mais ils ne peuvent pas le savoir, puisqu’il est dissimulé par ma veste.
« Hé toi, le riche. Donne-nous ton pognon et plus vite que ça. » dit le plus costaud, en pointant son arme à feu vers moi.
« Ouais, fais ce qu’il te dit sinon on n’hésitera pas à te descendre. » surenchérit, le plus chétif des deux.
Ils se foutent vraiment de ma gueule ces deux-là ou quoi ? Leur donner gentiment tous mes biens ? Et puis quoi encore. Mon absence de réaction face à ces menaces commençait à les agacer, et pour mieux les faire sortir de leur gonds, je me permets même de me griller une clope sous leur regard médusé. Les passants quant à eux assistent impuissamment à cette scène. Certains d’entre eux me prennent pour un fou à ne pas céder à leur requête.
Excédé d’attendre une réponse, le chétif s’en prend directement à l’un des témoins en lui plaçant sa dague sous la gorge. Cette prise d’otage me fait sourire.
« Je réfléchirais à deux fois si j’étais à votre place. Et vu l’agitation qui commence à y avoir dans le quartier, les forces de l’ordre ne vont certainement pas tarder à débarquer. Alors, je vous le redemande. Etes-vous sûr de faire ça ? » un simple avertissement de ma part.
« Tu feras moins le fier quand tu te retrouveras au sol à crouler dans ta marre de sang. » à ces mots, le gaillard s’avance jusqu’à moi pour poser le canon de son arme sur mon front.
Quelle plaie ces deux-là, j’te jure. Je suis persuadé qu’ils ne valent même pas la peine d’être roués de coups. Se fatiguer à les cogner pour une maigre récompense, ce n’est absolument pas profitable, et puis je vais passer pour quoi à maltraiter des tocards dans leur genre ?
Le bulldog je peux aisément le désarmer mais son petit copain ça va être plus compliqué. Le temps que je sorte mon flingue, au vue de la distance, il aura largement le temps d’égorger l’otage. Sans ces foutus curieux, la situation aurait été nettement plus simple, et merde. Allez mon p’tit Benny, réfléchis et vite…