Camp de vacances [ft Megumi]

Rythme entêtant et mélodie douce en tête, c'est le pas tranquille que le désormais nouveau Commandant de la Marine régulière foule les pavés poussiéreux du port de Las Camp. Sans trop d'avis sur la question d'armement des navires du gouvernement qu'il sert en tant que soldat, Seikyuu, clope au bec, se délecte d'un tabac doux provenant de sa mer natale tout en observant d'un regard à la fois impressionné et passionné pour les hommes et les femmes travaillant à la bonne manufacture des munitions destinées aux navires de guerre du Gouvernement Mondial.

Les cheveux au vent, tirant sur son bout de foin, l'épéiste sans son katana à la ceinture se délecte d'une chaleur plombant en plein été, une veste démunie de manches aux couleurs de la Marine sur le dos sans le moindre habit en dessous laissant apparaître ses abdominaux et ses pectoraux saillants aux yeux de tous. Aujourd'hui, l'homme est un touriste. Habituellement sur les mers de l'Est, c'est en période de repos qu'il décide de venir se reposer à l'Ouest pour mieux découvrir le monde. Puisque dans un avenir proche, il prendra très certainement le pas de ses ainés pour s'aventurer sur la Route de tous les périls défendre le monde de cette infâme vague de piraterie.

Cependant pour l'heure, l'orphelin de Logue Town se contentera de visiter cette île et sa ville qu'on lui a vendu comme divisée en deux socialement. Comme pour lui rappeler les nombreuses injustices qu'il a pu vivre jusqu'à présent ou simplement l'énorme merde que représente la justice au sein du monde. Triste ironie. Si celui qui se veut juste à sa façon quitte à déplaire à ses supérieurs se sent investir d'une mission juste, alors celui qui fume proche d'une réserve de munition œuvrera pour ce qu'il appelle le bien commun.

« HEY TOI ! » cri soudainement un individu terminant de remplir un obus de poudre à l'aide d'une grue. « CASSE TOI D'LA AVEC TA CLOPE ! TU VAS TOUS NOUS TUER AVEC TES CONNERIES ! »

Le regard surpris par l'intervention de l'homme au marcel noir de crasse et à l'accent campagnard, Seikyuu s'avance vers ce dernier, ayant mal comprit ce qu'il lui ordonne de toute sa gestuelle provoquante à cause du bruit ambiant des machines.

« - Qu'est-c'qu'i s'passe chef ?
- DEGAGE DE LA ENFOIRE ! TU VAS TOUS NOUS FAIRE PETER AVEC TES CONNERIES ! »

Trouvant la détresse de l'homme bien trop excessive par rapport à la situation, le Commandant ne cherche pas plus loin et se retire de l'entrepôt, passant son chemin pour aller profiter de la plage et de sa mer quelque peu chaude en cette période estivale. Inconscient, tout faire péter, ce mec exagère quand même. C'est pas trois cendres qui vont le mettre en danger. Boarf, les vieux d'nos jours ... dit-il tout en décontraction s'en allant vers le banc de sable en direction du Sud.

Mais Seikyuu n'oublie pas que l'île reste sous bonne tension à cause de cette même usine attirant les convoitises terroristes de pirates ou autres révolutionnaires. Alors le comportement totalement stressé et paniqué de l'homme l'ayant abordé est tout justifié. Après ... Seikyuu reste encore un inconscient ne pensant pas réellement aux conséquences de ses actes au quotidien. Du moins lorsque l'intégrité des uns et des autres n'est pas en jeu. Enfin. Lorsque cela ne comprend pas la mort de centaine de personne. Plutôt lorsque ... en fait oubliez. Il est totalement inconscient.

Arrivant sur la plage proche de Last Joy, les pieds nus de l'homme viennent fouler le sable fin et chaud du littoral avant de se plonger très vite dans l'eau se trouvant au bord. D'un geste serein et apaisé, il enlève sa veste la plaçant sur son épaule gauche et termine de tirer sur sa cigarette de la main droite avant de balancer son mégot sur le crâne d'un gamin courant autour de lui faisant un bruit insupportable; crier pour exprimer sa joie de jouer à la plage.

« - Aïïïïïïïïeeeeeuh ! Ca fait maaaaleeuh ! Mamaaaan !!!! Ouiiininin !, gueule le gosse partant en chialant.
- Ca va t'es pas mort petit, arrête ton cinéma ... Puis ça va t'endurcir, c'est pour ton bien. »

Que les vacances commencent ?

Vous savez ce qui me fait vraiment chier ? L’hypocrisie sans fin d’un gouvernement à deux faces. Peut-être la raison qui m’a poussé à voler des nobles à mes propres fins, vivre dans une anarchie n’avait rien de très attirant si ce n’était que ne donner une vie bien plus confortable. Mais telle était la vie, chacun pour soi et c’est exactement pour ça que j’ai giflé cette grand-mère qui m’a poussé pour récupérer la dernière crème solaire. Cela faisait maintenant quelques jours que j’avais débarqué à Las Camp, une île plutôt unique en son genre sur West Blue. Évitant tout le mauvais côté de cet endroit, il était évident que j’allais passer mes journées du côté de Last Joy. Là où tout semblait être parfait et sans problème et bien que c’était loin d’être une vérité, moi ça m’allait ! Pourquoi ? Parce que d’ici un ou deux jours, j’me casse bien loin d’ici pour une nouvelle aventure et de nouvelles personnes à pigeonner.

Mais pour l’instant, on prend une grande inspiration … Et on expire. J’avais bien mérité ces quelques jours à ne rien faire … Malgré quelques vols à l’étalage, rien de très extravagant. Vous connaissez la technique, achetez un paquet de chewing-gum, voler trois bouteilles de vin. M’enfin, aujourd’hui il faisait beau et l’occasion d’aller m’allonger sur la plage avec un bouquin était en or.

Il aura fallu un gamin beaucoup trop bruyant et un abruti de service pour déranger le moment calme que je venais tout juste de m’instaurer. Le bouquin qui recouvrait mes yeux, m’étant allongé sur ma longue serviette bleue dans mon maillot de bain à décolleté qui était une pièce rouge à pois blanc. Mes longs cheveux rose étalés, mes ongles vernis de toutes les couleurs, j’étais dans un havre de paix. Je n’ai jamais été une très grande lectrice non plus il fallait le dire, donc je profitais simplement des bruits des vagues qui venaient s’écraser.

“ Oh tu peux pas la fermer ! ” Je gémissais à l’encontre des pleurs incessant du gamin, presque un peu trop irritée avant de me relever livre maintenant sur mes jambes. Je constatais la situation, un petit garçon et un homme qui avait un air très je-m’en-foutiste. Presque fier de la connerie qu’il venait de commettre.

“ Eh blanc becs’ ! Vous voulez pas faire vos abruties un peu plus loin ? ” Je me relevais, presque comme si je m’apprêtais à lui lire ses quatre vérités … Le garçon venait alors à ma surprise se cacher derrière mes jambes, ayant apparemment perdu sa mère. Je me chargeais alors de lui retirer le mégot et la cendre qu’il avait encore dans les cheveux, à coup d’une série de claques sur le crâne. “ A-RRE-TE DE PLEU-RER ! JE– PEUX– PAS– TOUT– RETIRER– SI– TU– CHIALES ! ” C’était une belle scène de moi, malgré mon apparence flatteuse, j’avais l’air d’une vraie brute.

Je soupirais alors un coup avant de m’agenouiller à sa hauteur, le rassurant avec un léger sourire. Cela semblait marcher puisqu'il commençait à arrêter de pleurer. “ Ça va aller ! Tu t'appelles comment ? “

" Yuto-- ... " Répondait il de manière très timide, une larme toujours aux yeux.

" Moi c'est Megumi ! " Je me mis alors à lui serrer la main. " On va retrouver ta mère, ne t'inquiète pas ! " Un silence de quelques secondes s'écoula avant que je ne tourne ma tête vers le fumeur. “ Yo la vermine ! Tu vas m’aider à trouver sa mère ? “ Mon démineur avait complètement changé lorsque je m’adressais à l’homme.