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Flesh and bones | Benny

Ce n'était pas sa plus brillante idée.

Il fallait parfois admettre ses échecs pour mieux avancer, aller de l'avant. Dans l'esprit de l'Armure, le plan semblait beaucoup plus simple que la situation dans laquelle elle se retrouvait présentement. Les cannibales ne représentaient pas une menace dans l'immédiat, mais le harcèlement et la ténacité dont ils faisaient preuve, fatiguait probablement même le guerrier le plus endurcis, sauf si ce dernier possédait un moyen de se débarrasser rapidement d'un grand nombre d'ennemis.

La demi-géante n'avait pourtant pas à rougir de son niveau, et même si présentement elle se faisait discrète, ce n'était pas parce qu'elle craignait les guerriers anthropophage, mais parce que le meilleur moyen de quitter cette île sans dépenses inutiles, c'était encore de se faire discrète. Dissimulée parmi la végétation, l'étrangère traquait les mouvements des locaux tentant de la localiser. Sans nul doute que le cannibalisme n'apportait pas que du bon, qu'au fur et à mesure des décennies, les humains ont délaissés toute utilisation cognitive de leurs cerveaux pour se concentrer sur les besoins primitifs rythmant leurs vie sur l'île. En comparaison des Woks, qui n'agissaient principalement que de manière défensive, être chassée par une horde de sauvages mangeant la chair humaine, est sans doute plus stressant.

Rejoindre ses navires et rapidement, et tant pis pour explorer l'île et ses trésors. Et l'envie de passer au sabre la population de maniaques l'intéressait peu vraiment, cette île avait sapé son moral comme rarement des îles l'avaient dégoûtées.

Dévalant la jungle, pour rejoindre la côte le plus vite possible, un craquement de branche l'alerta d'un mouvement dans les environs. Dissimulée parmi la flore, la demi-géante observa un attroupement conséquent de locaux, tant qu'ils ne l'avaient pas repérée elle ne risquait rien.

Et en l'espace d'un instant la horde de cannibales se mit à courir avec le feu des enfers aux trousses, Izumi prit la direction opposée et ne demanda pas son reste.

Finalement cette journée s'achèverait sur une bonne note.

Ou pas, à l'orée de la jungle, un bruit tout d'abord inaudible plus comme si la terre tremblait. Se retournant de moitié, la Capitaine murmura la plus grosse injure qu'elle connaissait. Le spectacle se rapprochant de sa position, probablement sortie d'une histoire de vieux matelot dans une taverne.

Un homme, poursuivi par au moins un quart de la population de l'île.

Des fois, quand ça veut pas, ça veut pas.
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FLASHBACK

Ayant eu vent des différentes rumeurs qui circulaient à propos des propriétaires de l’île, ô grand jamais, je n’aurais imaginé me retrouver dans cette situation improbable.

Effectivement depuis mon arrivée, j’arpentais ce milieu boisé pour trouver les autochtones, et ainsi vérifier les bruits de couloirs par moi-même.  Et bien oui, les menteurs invétérés étaient légion, j’en ai croisé un bon nombre lorsque j’étais dans la pègre. Cette expérience m’a bien fait comprendre qu’il ne fallait se fier à personne, qu’importe les argumentaires, le statut de la personne, il était impératif de boire ses paroles sous peine d’être roulé dans la farine. 

Plutôt sceptique sur l’existence du cannibalisme en ce lieu, c’est ça qui m’a poussé à explorer cette contrée. Oui, je l’admets, venir ici en ayant ce contexte en tête, relevait de la pure folie. J’en avais parfaitement conscience. Pour se sentir pleinement vivant, certains se laissent tenter par les nombreuses drogues, aussi bien douces que dures, tandis que moi j’étais simplement à la recherche de frisson. De quoi s’injecter une bonne dose d’adrénaline. 

Après d'innombrables heures interminables à sillonner cette jungle, c’était une satisfaction d’enfin croiser un être humain. A priori, une jeune femme qui devait être dans la vingtaine, vêtue de manière traditionnelle. Un indice qui me faisait penser que j’étais dans la bonne direction, et qui sait, peut-être qu’elle me conduirait vers sa tribu pour que j’y fasse leur rencontre. 

« Salutation, étrangère. Saurais-tu m’indiquer la direction du village le plus proche, afin que je puisse me ravitailler ? » 

Je le reconnais ce n’était pas fin de ma part, puisqu'en réalité ce n’était pas elle l’étranger mais bien moi. De par ces simples mots, je percevais dans son regard qu’elle me dévisageait, comme si c’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un errer dans cette forêt, ou peut-être que ma tenue bien trop soignée l’intriguait.  

Comprenant ce que je lui ai dit, cette dernière me fit signe de la suivre sans pour autant prononcer le moindre mot. C’est un bon début, comme dirait l’autre. Certes, elle avait accepté de m’aider mais je restais tout de même sur mes gardes, rien ne me garantit que tout va bien se passer. Balayant du regard les alentours, je m’assurais qu’un guet-apens n’était pas en préparation, si c’était le cas, alors je ne donnais pas cher de ma peau. Malgré mes aptitudes au combat, ça risquerait d’être coton pour moi, notamment s’ils venaient en nombre. 

Au bout de quelques minutes de marche, la native m'ordonnait de l’attendre ici, pour aller rejoindre sa tribu qui se trouvait plusieurs centaines de mètres plus loin. Leur campement était à portée de vue. Afin de rendre l’attente moins longue et pénible, j’occupais mon esprit comme je pouvais en aspirant de bonnes grosses bouffées de nicotine. Une addiction qui rendait paradoxalement plus lucide, un excellent remède pour faire retomber la pression.

Enchaînant clope sur clope, j’apercevais enfin sa silhouette ce qui me rassura sur le moment, mais elle était loin d’être seule. Tellement choqué par la quantité de personnes qu’elle avait rameuté, que j’en perdis ma douce cigarette. A vue d'œil, ils devaient être environ une bonne vingtaine. Fort sympathique ce comité d’accueil, dis donc.

Instinct de survie oblige, je me suis mis à détaler dans la direction opposée à la leur, et sans grande surprise ils étaient à mes trousses. De mémoire, je crois que c’est la première fois que je courais aussi rapidement de toute ma vie. D’un point de vue extérieur, je devais avoir l’air d’un con à essayer de les semer, alors qu’ils avaient une excellente connaissance de la topographie. 

Là, je sentis craquelé sous mes pieds, ce n’était pas bon signe. Tombé au fond du trou et au sens premier du terme. Ces salopards l’avaient recouvert de feuillage… Qu'adviendra-t-il de moi ? 

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- Ne t'arrête pas.

Un bras tendu pour le rattraper par le col avant de le projeter derrière elle, a seconde d'après, Menteuse servait de réceptacle pour lancer deux lames d'airs en direction des cannibales les plus proches. Impossible désormais de rester discrète, il semblait évident que le rescapé avait vraisemblablement pas mal de monde aux trousses pour une raison inconnue. Qu'importe combien tomberaient, la frénésie barbare et anthropophages des habitants de l'îlot avaient depuis des générations pervertis leurs mode de vies, et certainement leurs génétique avec ! A force de manger que de la chair humaine, difficile pour l'Armure de considérer des cannibales comme appartenant à l'espèce humaine. En quelques enjambées elle rattrapa l'homme aux lunettes pour le moins étranges, la main droite ne lâchant pas la fusée de son arme.

- On les perdra dans la jungle, nous ne sommes pas si loin de ma porte de sortie. J'espère que vous avez une bonne endurance.

De trois quarts, la demi-géante expédia encore des projectiles d'airs en direction de leurs poursuivants avant de s'engouffrer de nouveau dans la jungle. Il suffisait de longer les côtes, et la pirate arriverait rapidement à l'abris de la population de dégénérés derrière les canons de ses navires. L'Iron Fleet pouvait sans problème détruire une partie de l'île afin d'assurer en cas de nécessité, une extraction sans accrocs. Détruire la nature n'était néanmoins pas dans les projets d'Izumi, qui restait relativement amusée de la situation. A l'inverse de son compagnon d'infortune au moment de leur rencontre du moins.

- Ne bougez plus, silence!

Elle se plaque au sol dans la végétation dense, contre le sol qui tremble sous le pas des autochtones arrivant rapidement sur place. L'apnée n'a jamais été un domaine dans lequel la primée s'exerça au cours de sa carrière sur les mers du monde, principalement parce que tomber à la mer signifiait bien souvent la mort, et que sur terre les occasions de retenir sa respiration manquaient, du moins jusqu'à présent. Impassible du moins en extérieur, ses yeux rivés sur les différents pieds qu'elle distinguait à son niveau. Dans leurs langues natale, les chasseurs semblaient s'agacer, et les plus audacieux reniflaient même l'air, le problème c'est que dans la jungle à moins d'avoir des dons hors du commun impossible de sentir comme un animal.

Mais par précaution, Izumi avait roulée ses vêtements dans la boue, le sol humide et recouvert de feuilles et de terre mouillée. Qu'importe il lui restait l'armure en dessous, et si ça permettait d'éviter de courir de nouveau, tout le monde en serait ravis n'est-ce pas? Avec de la chance, l'homme avait fait de même, après tout il était question de survis pour lui, c'était dans son intérêt. Et alors que la horde, que la cohorte de primitives armés de lances et d'haches, d'arcs et de sarbacanes se dispersait lentement dans les bois alentours, Izumi lentement ouvrit sa bouche, respirer doucement et maîtriser son corp, encore une situation ou elle devait pousser dans ses limites, et surmonter un défis physique.

Plissant les yeux, elle chercha du regard le binoclard en alternant entre sauvages et potentiels caches parmi les fourrés ou pouvait se trouver celui qu'elle avait secouru. Considérant le danger immédiat éloigné, lentement elle reprit une respiration normal, permettant enfin à ses poumons de s'oxygéner normalement. Et après quelques secondes, Izumi était de nouveau prête à faire face aux menaces potentiels provenant des bosquets.

Et ou était donc cet étrange personnage?
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FLASHBACK

Contre toute attente, une inconnue vint m’extirper du bourbier dans lequel je m’étais fourré, une chance qu’elle passait par là. C’est donc à ses côtés que je pris la poudre d’escampette. Je ne savais pas qui elle était ni même pourquoi elle me donnait un coup de main, mais la priorité pour le moment était de semer nos poursuivants. 

A y regarder de plus près, cette grande dame paraissait connaître parfaitement cet environnement hostile, comme  si elle l’avait déjà arpenté auparavant. Ses connaissances de la topographie nous seront d’une grande utilité pour mettre les voiles de cette fichue île de dégénérés. Ils mériteraient tous d’être abattus comme des chiens, c’est le sort qui est réservé aux moins que rien de leur espèce. Cette mésaventure, je la conserve précieusement dans un recoin de mon esprit, pour un jour qui sait, revenir ici et terminer le travail. 

Mais pour l’heure, on avait d’autres chats à fouetter, si vous me permettez l’expression. Sentant les bruits de pas des indigènes non loin de notre position, la gaillarde se roula dans la boue comme pour effacer toutes traces d’odeurs corporelles, m’invitant à faire la même chose. Dégueulasser ma tenue pour survivre ? Et puis quoi encore. Plutôt mourir que de m’abaisser à ça. Et si par malheur ils venaient à nous repérer, tant pis, on utilisera la manière forte. Par précaution, je dégaine mon flingue, prêt à ouvrir le feu au moindre doute. 

Étrangement, au lieu de me focaliser sur ce qui nous entourait, je prêtais davantage attention à ma partenaire d’infortune. Avec de la concentration, son faciès me disait vaguement quelque chose, mais où est-ce que j’avais bien pu observer ce visage si singulier ? Allez, du nerf Benny… Tu peux le faire. Plusieurs flashs d’un avis de recherche. L’appellation “L’Armure brisée” tournait en boucle dans ma tête. 

Est-ce bien celle à laquelle je pense ? Pour en être certain, je décidais enfin de sortir du silence. 

« Que fait une femme telle que vous dans un trou perdu comme celui-ci ? »

Si c’était bien elle, Izumi, que pouvait-elle manigancer dans un endroit pareil ? Était-elle à la recherche d’un lieu pour enterrer ses victimes, et quoi de mieux que l’îlot flottant pour le faire, n’est-ce pas ? En cas de doute, les autochtones seraient les suspects idéals, vraiment malin de sa part. Peut-être que je l’imiterais, afin de me débarrasser de dépouilles trop encombrantes. 

La première menace écartée, on pouvait plus ou moins relâcher la pression, du moins c’était son cas. Toujours l’arme en main, j’analysais ses faits et gestes, et au moindre mouvement alarmant, je n’hésiterais pas à lui coller une balle. Dans ce cas de figure, c’était elle ou moi, et disons que le choix était vite fait. Attention à toi, la grande perche, le serpent que je suis, est prêt à planter ses crocs. 

« Nous pouvons regagner le rivage en allant dans cette direction. » alliant la parole, j’indiquais de la main la direction de l’Est. 

A vrai dire, je ne savais même pas vers quoi menait cette position, mais si celle-ci connaissait l’île comme sa poche, elle serait en mesure de rectifier cette erreur.  C’est d’ailleurs pour ça que je l’ai fait, pour la tester. 

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- C'est la première question que vous posez vous, à quelqu'un vous sortant de la panade.

Amusée, l'Armure haussait les épaules en allumant une cigarette. Haussant un sourcil quand l'homme propose une direction, elle esquisse un léger sourire avant de s'adosser à un arbre, les cannibales ne sont pas loin, elle lui a sauvé la vie et ce petit malin ne pensait qu'à une chose se débarrasser d'elle ? Oh non, non, non. Définitivement la demi-géante avait tout sauf prévu ce "retournement" de situation, qui n'en était qu'un que tant que la capitaine de l'Iron Fleet le tolérait.

- Si j'avais su que vous étiez aussi rustre, je n'aurai sans doute pas perdu mon temps à vous porter secours.

Elle se rapprocha et posa la main sur l'arme à feu de son interlocuteur, le fluide l'armement recouvrit l'entièreté de son bras et ses prunelles se plantèrent dans celle de l'inconnu. Puis elle se mit de nouveau en marche, continuant dans la direction qu'elle avait, libre à cet étrange personnage le plaisir de vagabonder et de nouveau prendre le risque de tomber sur les cannibales pullulant sur l'île. Chacun était libre de son destin, et visiblement si l'inconnu la connaissait, ce n'était pas le cas de la demi-géante.

- Que fait un homme comme vous, perdu ici ?

Ils pouvaient être deux à jouer à ce petit jeu, et si Izumi pouvait se divertir en chemin afin de retrouver sa flotte et de prendre un bain chaud pour faire disparaître cette sordide journée. Pas trop fan des sauvages anthropophages, il suffisait de garder son calme et elle serait hors d'ici en un rien de temps. Une main sur le pommeau du Meitou à la ceinture, de trois quarts sur un ton léger et plaisantin elle s'adressa à son interlocuteur.

- Vous semblez me connaître, ce n'est hélas pas réciproque, Izumi capitaine de l'Iron Fleet.

Une pirate, oui bon elle n'allait pas tourner autour du pot, pirate ou révolutionnaire du moment qu'un citoyen déviait du chemin pavé pour lui par le gouvernement, il devait être exterminé. L'homme ne semblait pas être un soldat du gouvernement, encore que les agents du CP étaient paraît-il, de magnifique acteurs, capable d'adopter une fausse identité avec si d'aisance, que ça devenait terrifiant. Alors ce type en était-il un ? Un nouvel haussement d'épaules, au diable marines, agents du gouvernements et chasseurs de primes, tant qu'elle n'était loin de cette île, le reste du monde ne comptait pas.

- Si vous désirez ma prime, et ma tête, je crains que vous ne soyez un peu juste, en terme de probabilités de réussite.

Elle continuait de couper la végétation, la mangrove caractéristique de l'île. On ne la rependrait pas de sitôt à faire une bonne action, ça c'était certain. La prochaine fois, Izumi profiterait des nombreux avantages liés à son titre de capitaine, chacun ses responsabilités, les cannibales, ses guerrières s'entraîneraient en les combattant. Il y a toujours pire, et l'homme était le bienvenue pour tenter de s'en prendre à sa personne. Subitement elle s'arrêta, levant sa main droite et pointant de quoi se mettre à couvert. Il s'y ferait, elle n'avait rien à prouver, si il souhaitait jouer au héro, il lui rendrait un fière service. Les locaux étaient encore dans les environs, et ils restaient leurs faim visiblement, patientant sagement la libre capitaine affichait un visage serein et détendu au milieu de cet enfer vert.

Ils resteraient sur leurs dents.
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FLASHBACK

Qui est-ce qu’elle traite de rustre ? C’est vraiment le monde à l’envers, là. Les gens ne manquent vraiment pas d’air à attendre ne serait-ce qu’un peu de gratitude, surtout qu’à aucun moment je n’ai demandé à être secouru. Et depuis quand, les pirates s’amusent à jouer les super héros en aidant les autres ? Toute aide n’est jamais gratuite. Pourquoi l’a-t-elle fait ? Qu’espère-t-elle recevoir en retour ? 

Ah, maintenant c’est une tentative d’intimidation ? La personne la plus rustre de nous deux, c’est bien elle et uniquement elle. Plus impressionné par la prouesse de la primée, du fait que c’était la première fois que j’avais l’occasion d’observer cela de mes propres yeux, et non plus seulement par le prisme des ragots. Être en capacité de faire noircir ses membres en disait long sur son potentiel. Possiblement une adversaire coriace. 

« Ce n’est pas être rustre comme vous dîtes. Nous vivons dans un monde dangereux et il faut être en permanence aux aguets, et la moindre aide peut être suspecte. Rien ne me certifie que vous avez fait ça par bonté d’âme. » 

A ces mots, l'arme à feu reprend sa place à l’intérieur du holster. Un geste de bonne foi de ma part mais ce n’est pas pour autant que je baissais ma garde. 

Au fil de notre avancée dans ce dédale d’arbustes, la supposée criminelle commençait à davantage se livrer, et venait de confirmer l’une de mes hypothèses. Indirectement, cette dernière m'incite à faire de même. Que pourrais-je bien lui répondre ? Le fait que mon faciès ne lui dise absolument rien penche en ma faveur. Peut-être devrais-je profiter de cet anonymat pour lui tirer les vers du nez.

« Votre tête ne passe pas inaperçue, mais soyez sans crainte, elle ne m’intéresse pas. » une courte interruption le temps d’aller une autre cigarette. « Tout à l’heure, vous vous demandiez ce que pouvait bien faire un homme tel que moi ici, n’est-ce pas ? Ma présence n’est guidée que par la curiosité, en tant que navigateur, je souhaitais constater par moi-même les échos qui circulaient à propos de ces peuples reculés. Enchanté de faire votre connaissance, Izumi, malgré que l’environnement ne soit pas propice. Appelez-moi, Benny. » 

Aurais-je omis de mentionner mon activité de chasseur de primes ? Il fallait être fou, notamment après avoir aperçu l’une de ses facultés, et malgré ce léger oubli le reste était vrai. Cette sincérité était retranscrite au son de la voix mais aussi par une attitude plus décontractée. Cependant, je n'oublie pas pour autant le pourquoi de notre discrétion : s’échapper de ce merdier sans commettre d'atrocités. 

Certes, le goût du combat m’animait mais pas au point de m’abaisser à cogner des personnes qui n'apportent aucun intérêt financier. A preuve du contraire, ces autochtones n’étaient guère dans le registre du gouvernement, et donc les combattre ne procurerait aucun plaisir. Qui sait, la demie géante attendait que ça qu’il y ait un affrontement, montrer que c’est une véritable terreur. Avec du recul, celle-ci ne coche pas la case de l’ego surdimensionné, en tout cas pas pour le moment. A voir par la suite. 

Distinguant deux silhouettes plus ou moins masquées par le feuillage, sans réfléchir, je saisis le bras de la guerrière pour lui signifier de s’arrêter. Suivre cette direction nous conduirait directement dans la gueule du loup. D’un échange de regard avec la capitaine de l’Iron Fleet, nous nous mettons à contourner les deux individus qui semblaient converser dans leur langue locale, la priorité n’était pas de savoir ce qu’ils se disaient mais de leur filer entre les doigts. 

La manœuvre aurait été parfaite si l’un d’eux n’avait pas détecté l’odeur du tabac. Et merde, mon addiction venait de nous trahir. Le second quant à lui pousse un cri afin d’alerter les autres membres de la tribu de notre présence. Sans même attendre la cavalerie, les sauvages nous prennent en chasse. Ni une, ni deux, je galope je ne sais où pour tenter de les échapper, ne me préoccupant pas du sort de celle qui m’avait secouru précédemment. C’est chacun pour soi….

Une première flèche passe très près mais la seconde vient se loger dans le creux de l’omoplate. Je ne saurais dire si c’est l’adrénaline ou l’envie de ne pas crever, mais je me précipite derrière un arbre afin d’être à couvert ne serait-ce qu’un temps. 

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