Enfin !
Enfin Kage Berg était en vue !
Enfin le calvaire que fut le voyage entre Tequila Wolf et cette île, celle de leur nid douillet, était terminé !
Mama, Grant et Sasha étaient venus au bagne glacé en pensant aider des Révolutionnaires indépendants à libérer des prisonniers. En réalité, il s’agissait des pirates de Kutrosinski, le Glutonny déchu, aidés de zombies. Certes, ils voulaient libérer des prisonniers, mais c’était pour mieux les transformer en zombie et les rendre corvéables à volonté, pour l’éternité ou jusqu’à ce qu’on les tuât.
Du fait, elle, Dallas Clint, un autre révolutionnaire et Mallory Murphy, une femme-requin, avait plus ou moins volontairement aidé la Marine, assistée de la Commandante Ambrosias, à les repousser avant d’imiter une partie du plan des pirates : libérer des prisonniers.
La victoire était en demi-teinte et avait un goût amer. Après tout, dans un compromis, aucune partie n’était satisfaite. Si les pirates avaient été repoussés, la bataille avait inévitablement causé des ravages et les Marines n’avait pas laissé impuni cette fuite de bagnards. Il y avait des morts dans chaque camp, Mama et les siens avaient perdus leur barge, envoyée par le fond. Les fuyards avaient volé trois des quatre navires pirates pour prendre la mer et la Marine en avait coulé un, précipitant le funeste destin d’un tiers des malheureux libérés. Environ huit cents personnes.
Tous étaient donc partis sur une frégate, chacun de son côté. Les vivres n’étaient pas prévus pour autant de monde et étaient entamés. Donc ils manquèrent. Donc ils durent se rationner et pêcher. Heureusement, grâce à Mama et à sa maîtrise partielle du Clima Tact, l’eau potable ne manquait pas. Et si l’équipage avait pu se laver ou parfois laver leurs vêtements, ils ne pouvaient pas en changer. Le tout, sans compter la promiscuité puisqu’un tel navire ne pouvait décemment pas accueillir autant de monde. Et il n’avait même pas de rouf pour accueillir les passagers qui dormaient sur le pont. C’était sans doute préférable aux nuits passées à fond de cale, surtout une fois le climat hivernal de Tequila Wolf derrière soi.
Une pensée avait longuement hanté Mama : quelles différences son navire avait-il avec un navire-esclave ? Bondé, la cale devait rester ouverte pour ne pas risquer l’asphyxie. La plupart des gens étaient affamés. La question était restée sans réponse. Parce qu'il n'y en avait pas à apporter, et parce que tenter de le faire lui minait encore plus le moral.
La tension montait inéluctablement, la liesse de la liberté commençait à ne plus suffir pour apaiser les querelles, et chaque petite bricole tapait sur les nerfs des concernés, ce qui irritait également leurs proches.
Heureusement, Mama avait pris le commandement du navire, secondée par son homme, son amie mais aussi la jeune Tempérance que Mama avait plus ou moins recrutée. Valet de la Révolution sur Tequila Wolf, beaucoup de bagnards étaient plus enclins à l’écouter elle. Quelque part, elle jouait le rôle de quartier-maître.
La capitaine officieuse et libératrice officielle avait promis un festin en rentrant. Les jours passant, l’usure s’installait et elle doutait de ses capacités. Mais en revoyant l’île sur laquelle était fondé son nid douillet, son entrain balayait toutes ses appréhensions. Après tout, elle aurait de la main d'œuvre prête à lui venir en aide, surtout si un buffet géant était à la clé.
Ses traits burinés par la fatigue et la tension s’étaient dégrippés en sourire béat de joie. Et l’exultation effervescente gagnait tout ce beau monde. Mama et les siens durent dompter et canaliser cette agitation pour en faire quelque chose de constructif.
Les rôles s’attribuaient, puisqu’il fallait s’organiser pour la manœuvre, le débarquement mais aussi et surtout pour le gîte et le couvert. Il fallait que les prisonniers libérés appréciassent le camping à la belle étoile, mais après avoir supporté les conditions de vie au bagne glacial, Mama était convaincue que tout allait leur paraître comme un luxe à côté de cela. Pour autant, elle ne voulait pas que quiconque ne se sentît lésé. Il fallait assurer une rotation des places les mieux loties d’ici à ce que chacun prît une décision quant à son futur.
Elle rêvait d'avoir un équipage, voilà qu'elle devait diriger une flotte temporaire sur un seul navire.
Enfin Kage Berg était en vue !
Enfin le calvaire que fut le voyage entre Tequila Wolf et cette île, celle de leur nid douillet, était terminé !
Mama, Grant et Sasha étaient venus au bagne glacé en pensant aider des Révolutionnaires indépendants à libérer des prisonniers. En réalité, il s’agissait des pirates de Kutrosinski, le Glutonny déchu, aidés de zombies. Certes, ils voulaient libérer des prisonniers, mais c’était pour mieux les transformer en zombie et les rendre corvéables à volonté, pour l’éternité ou jusqu’à ce qu’on les tuât.
Du fait, elle, Dallas Clint, un autre révolutionnaire et Mallory Murphy, une femme-requin, avait plus ou moins volontairement aidé la Marine, assistée de la Commandante Ambrosias, à les repousser avant d’imiter une partie du plan des pirates : libérer des prisonniers.
La victoire était en demi-teinte et avait un goût amer. Après tout, dans un compromis, aucune partie n’était satisfaite. Si les pirates avaient été repoussés, la bataille avait inévitablement causé des ravages et les Marines n’avait pas laissé impuni cette fuite de bagnards. Il y avait des morts dans chaque camp, Mama et les siens avaient perdus leur barge, envoyée par le fond. Les fuyards avaient volé trois des quatre navires pirates pour prendre la mer et la Marine en avait coulé un, précipitant le funeste destin d’un tiers des malheureux libérés. Environ huit cents personnes.
Tous étaient donc partis sur une frégate, chacun de son côté. Les vivres n’étaient pas prévus pour autant de monde et étaient entamés. Donc ils manquèrent. Donc ils durent se rationner et pêcher. Heureusement, grâce à Mama et à sa maîtrise partielle du Clima Tact, l’eau potable ne manquait pas. Et si l’équipage avait pu se laver ou parfois laver leurs vêtements, ils ne pouvaient pas en changer. Le tout, sans compter la promiscuité puisqu’un tel navire ne pouvait décemment pas accueillir autant de monde. Et il n’avait même pas de rouf pour accueillir les passagers qui dormaient sur le pont. C’était sans doute préférable aux nuits passées à fond de cale, surtout une fois le climat hivernal de Tequila Wolf derrière soi.
Une pensée avait longuement hanté Mama : quelles différences son navire avait-il avec un navire-esclave ? Bondé, la cale devait rester ouverte pour ne pas risquer l’asphyxie. La plupart des gens étaient affamés. La question était restée sans réponse. Parce qu'il n'y en avait pas à apporter, et parce que tenter de le faire lui minait encore plus le moral.
La tension montait inéluctablement, la liesse de la liberté commençait à ne plus suffir pour apaiser les querelles, et chaque petite bricole tapait sur les nerfs des concernés, ce qui irritait également leurs proches.
Heureusement, Mama avait pris le commandement du navire, secondée par son homme, son amie mais aussi la jeune Tempérance que Mama avait plus ou moins recrutée. Valet de la Révolution sur Tequila Wolf, beaucoup de bagnards étaient plus enclins à l’écouter elle. Quelque part, elle jouait le rôle de quartier-maître.
La capitaine officieuse et libératrice officielle avait promis un festin en rentrant. Les jours passant, l’usure s’installait et elle doutait de ses capacités. Mais en revoyant l’île sur laquelle était fondé son nid douillet, son entrain balayait toutes ses appréhensions. Après tout, elle aurait de la main d'œuvre prête à lui venir en aide, surtout si un buffet géant était à la clé.
Ses traits burinés par la fatigue et la tension s’étaient dégrippés en sourire béat de joie. Et l’exultation effervescente gagnait tout ce beau monde. Mama et les siens durent dompter et canaliser cette agitation pour en faire quelque chose de constructif.
Les rôles s’attribuaient, puisqu’il fallait s’organiser pour la manœuvre, le débarquement mais aussi et surtout pour le gîte et le couvert. Il fallait que les prisonniers libérés appréciassent le camping à la belle étoile, mais après avoir supporté les conditions de vie au bagne glacial, Mama était convaincue que tout allait leur paraître comme un luxe à côté de cela. Pour autant, elle ne voulait pas que quiconque ne se sentît lésé. Il fallait assurer une rotation des places les mieux loties d’ici à ce que chacun prît une décision quant à son futur.
Elle rêvait d'avoir un équipage, voilà qu'elle devait diriger une flotte temporaire sur un seul navire.
Dernière édition par Mama Boutanche le Sam 23 Juil 2022 - 10:41, édité 1 fois