Thème ♫
J'suis un gars plutôt simple, je fonctionne pas de manière complexe. J'suis pas le meilleur, ni le pire. Un mec moyen, avec les moyens de faire valoir ses arguments. C'est tout. Un détective qui, une fois sur une piste, ne lâche plus l'affaire. Un vrai limier, un satané carnassier aux dents longues, qui, une fois qu'il a planté ses crocs dans un mystère, ne desserre plus la mâchoire. Têtu, borné, obstiné. Faut me tuer pour me faire lâcher, mais l'affaire est difficile quand tu sais a quel point on a déjà essayé de me liquider. Pour de l'argent, des strasses et les paillettes. Parce que la gloire de certains éclipse celle des autres, et que la jalousie peut pousser dans ses derniers retranchements l'esprit humain. Parce que pour un brin de monnaie, on vous surine, de nos jours. Pour un rien, on vous supprime. Pour une parole de travers, ça dégènere. Triste époque, ou bien c'est que là ou j'suis né, sont tous pourris. Possible aussi, j'ai habité que dans la région Nord des Blues, et North est pas vraiment connue pour ses vertus. Pas pour rien que la marine d'élite, les chiens de chasse de la marine mondiale, y crèche son centre de formation. Les gens ici sont durs, presque coupants, un brin allumé du ciboulot. P'tet que c'est normal, et que la température a fait geler leur fonction cérébral ... Qui prendra du neurone glacé avec moi ?
Toujours est-il que pour la majorité de Manshon, j'suis mort. Et enterré. Il paraît que ma mère à pleurer, cette garce manipulatrice sait comment y faire avec tout le monde. Et mon père aurait quand à lui été très digne, très profond, dans ce discours poignant qui devait louer la force de mon corps ainsi que de mon caractère. J'ai pas encore eu le temps d'enquêter sur qui avait voulu me liquider, mais même pas sûr que ce fieffé menteur et escrocs trempe pas dans l'affaire. Oui, j'sais, on devrait pas parler comme ça de ca famille ... Mais on est pas tous né avec les mêmes chances, ni dans les mêmes milieux. On voulait faire d'moi un criminel, à mon insu. Moi ce que j'ai toujours voulu, c'est aider mon prochain et rendre service à ceux dont tout le monde se fout.
Et ça, c'est jamais passé. J'me suis exilé, et quand j'suis revenu, j'ai strictement observé la stratégie de l'autruche, et ignoré tous les rendez vous et les messages laissés par les miens. P'tet j'aurais pas dû. Z'avaient surement de nombreuses choses à m'dire, et des excuses a faire, j'imagine. Mais j'veux pas de leur parole fieleuses, ni de leur bonnes intentions. J'veux qu'on me laisse vivre ma vie en paix, maintenant que j'ai 33 ans et que j'dois rien à personne. 'Fin presque personne. Y'en reste un à qui j'devrais montrer reconnaissance, c'est Seven, mon ancien coach. Lui qui m'a tout appris, lui qui a pris soin de moi ... Et là, j'entends des nouvelles inquiétante d'une Zaun dans le viseur de la marine, et de qui sait trop encore. Zaun à fait de moi un adulte, j'ai des amis dans ce recoin pourris de la carte. Comme quoi les fleurs poussent même dans les purins les plus tenaces.
A Zaun, pas de faux semblant, on utilise ses deux poings pour valoir la valeur de ses arguments. Et j'ai souvent raison, donc j'aime bien l'endroit. Bon, ça pue la chimie de base, et les produits synthétiques peuvent faire tourner la tête des plus fragiles. J'en avais fais l'amère expérience étant gosse, mais là, en débarquant avec mon petit navire-office, guère plus qu'une armoire en guise de cabine, et le minimum pour survivre à un gros vent, et à la mer faisant le gros dos, une vraie coquille de noix mais on crache pas sur les cadeaux qu'on peut vous faire post-mortem.
J'débarque pour tirer Seven de là, sentant venir le buster call comme si la poudre à canon était déjà dans l'atmosphère, et les canons pointés à l'horizon. La marine avait une drôle de façon de se faire respecter, mais j'la respecte. Oui, parce que quand on peut anéantir des îles d'un claquement de doigt, sa force à tout plein de choses psychiquement les gars comme moi, qui sont des survivants.
Je m'enfonce dans les rues et les voies de Zaun, pas si impénétrable que ça quand on en est un habitué. Rien n'a changé ou presque, si ce n'est les dégâts et les cadavres parfois entassés dans des coins, les voleurs et les expériences ratés ou non des scientifiques courant les rues comme des lapins allant tout droit au clapier. Je remonte le col de mon trench coat, et j'avance en restant alerte. Mon béret cache mon visage et ma chevelure, accentuant la discrétion dont je fais preuve.
J'arrive à la boutique de boxe du coach. Mon cœur rate un battement. La devanture est vandalisé, l'écriteau au dessus tagué, et la vitrine cassés comme si quelqu'un de lourd y avait été projeté. J'entre néanmoins prudemment, faisant crisser les bouts de verres sous mes lourdes bottes cloutées. Eh ho, de la boutique ?! que je fais en entrant dans le noir complet. Quand un vieux gars tout déguindé et dégarnis sur le dessus, ne me fonce dessus en criant comme un dément.
Le Cat Walk, me permet d'esquiver la charge et il passe à travers la vitrine cassé, se prenant les pieds dans la devanture, et s'étalant de tout son long. Pas très stable, l'agresseur. Il se relève néanmoins en m'insultant mes morts, et toute ma descendance de voleur. Il pouvait pas savoir à quel point c'était vrai, ma famille perpétrant les cambriolages de haut vol depuis des lustres, et des générations. Ca doit être dans le sang.
- Calme toi l'ami, je suis Gabin, le gamin de Seven, tu t'souviens pas 'Domino' ? Le surnom du gars dont je m'souviens par pure chance, ou par un coup de génie dont j'ai le secret. Je lui tends un cibiche, qu'il accepte en reprenant ses esprits, et son calme.
- Ils ont tout vandalisé, Machine gun, ils ont tous vandalisé et il reste plus rien, même plus Seven ! J'ai tout vu, l'ont emmenés, inconscient qu'il était ... Suis sûr qu'il est mort maintenant, fait-il en pleurnichant un peu.
- J'connais le vioque, c'est un dur à cuir, je vais le retrouver, Seven, et je vais leur faire payer à ceux qui pensent pouvoir toucher aux miens sans qu'il y est un retour de bâton. Je prends en mains l'enquête, et sors un poudrier plein d'une poudre spéciale UV, qui me révèle les tâches de sangs, et les empreintes sur toutes la zones de la baston. Au moins six hommes, en plus du coach. Ils en faillaient pas moins pour maîtriser le patriarche de la boxe Zaunienne.
- Tu dis qu'ils sont partis par où ? Que je lui fais, maintenant au fait des information qu'il manquait pour que je prenne en mains les choses. Déjà, ils ont prit rien de valeur, donc j'pense que le vol n'est pas le principal motif de sa capture. Peut-être qu'avec sa grande gueule, et son esprit rebelle, il a contrarié un type dangereux, et assez puissant pour mettre six hommes chevronné sur le coup.
J'reconnais un travail de pro quand j'en vois un. La seule erreur qu'ils ont fait, c'est d'avoir négligé les témoins oculaires comme Domino, et aussi de m'avoir négligé, moi.