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Chasse aux déchus [feat Benny]

Nouveau jour d'apprentissage.

Depuis maintenant un peu moins d'une semaine, les jours sont d'une éternité sans précédent pour l'orphelin de Logue Town, voyant chaque seconde de sa vie comme un abominable moment à passer. Désormais Commandant de la régulière, Seikyuu s'est vu offrir un voyage des plus plaisants au cœur de la mer du Sud. Cependant, lui qui pensait profiter d'un peu de repos dans cette mer se voulant chaude et chaleureuse, le plaisir fut de courte durée lorsqu'on lui annonça le jour de son départ qu'il devra étudier le temps de son séjour différentes formations sur le comportement et le rôle d'un commandant de la marine. À bord d'un croiseur, il est de son devoir de faire respecter. Car un équipage dissipé est une perte de temps et un échec assuré pour chacune des missions qui leur sera donnée. Et souhaitant former les meilleurs des soldats, la haute sphère de la justice n'a qu'un seul objectif ; faire en sorte que tous ses désirs se réalisent sans accros.

La main soutenant son visage affaissé sur cette dernière, les paupières tombantes accompagnant des cernes noires de fatigue, Seikyuu est au bord de l'anesthésie générale face à l'instructeur lui expliquant les règles d'or en navigation. Mais est-ce réellement de la fatigue due à l'apprentissage qu'il subit depuis quelques jours ? Impossible. Comme à son habitude, il s'est envoyé une tonne d'herbe parfumée aux hallucinations avant de rentrer en salle de cours, voyant tout ce qu'on peut lui dire partir en fumée, voyageant d'une oreille à l'autre. Selon le marine, cela s'appelle l'efficacité sélective. Un concept bien abstrait mettant au défi son cerveau de camé à la bonne sélection des éléments qu'il réussira à retenir son attention. Bien évidemment, aucune foutue consigne ne sera retenue par le nouveau commandant. Rien d'étonnant.

Rêvant de voyage, il se permet de fixer l'horizon à travers la vitre qui lui fait face et observe la mer. Belle, d'un bleu hypnotisant, en mouvance perpétuelle, l'étendue aqueuse qui ne fait qu'éveiller ses fantasmes d'aventures l'appelle. Lui qui était resté à terre bien trop longtemps pour gratter ce grade se veut un aventurier souhaitant parcourir les mers du monde entier à la poursuite de criminels esclavagistes, meurtriers ou autres ordures en tout genre. N'ayant grandi qu'en compagnie de ses frères et sœurs au sein de la citée de Logue Town, le bougre ne connaît pas grande chose du monde mis à part les enfoirés de criminels qu'il a pu croiser jusqu'ici, comme les assassins de sa défunte cadette. C'est d'ailleurs depuis ce jour, à l'âge de douze ans, qu'il commença à fumer. Des cigarettes dans un premier temps, mais rapidement, pour tenter d'effacer cette vision d'horreur, il trempa dans bien pire.

Au bord du suicide intellectuel, l'impétueux ne souhaite qu'une seule chose à ce moment précis, prendre l'air. Souffler. S'envoler. Les doigts touchant les cieux, le jeune adulte interpelle son instructeur en lui demandant une pause. Coupé dans son monologue, ce dernier se rend compte qu'il disserte depuis maintenant plus d'une demi-heure, donnant sens à la demande de son élève. Et d'un soupir de soulagement, le gamin aux abdominaux parfaitement symétrique s'appuie sur sa table afin de faire reculer sa chaise, de manière à se lever sans trop d'effort. Lui, qui est déjà amorphe par les grammes de drogue qu'il s'envoie quotidiennement, est bien évidemment partisan du moindre effort. Du moins, ça dépend pour quoi. Yume sa vice-lieutenante pourrait en témoigner.

Sortant tous deux des bureaux du chantier navale de Bliss, donnant sur une rue passante face à la mer reflétant les rayons du soleil, Seikyuu s'allume une clope bien méritée tout en proposant une à son instructeur.

« Non merci haha j'ai arrêté depuis bien longtemps. Mes pauvres poumons s'en rappellent encore ...
- P't'être que j'devrais arrêter aussi. Ca commence à m'faire une sacrée gueule cette saloperie.
- Je ne pense pas que ce soit la cigarette qui vous rend dans cet état mon cher. Il vous faut de l'aide, vous le savez.
- Je sais. Je sais ... »

D'un brin dépressif, Seikyuu sait pertinemment qu'une aide extérieure lui serait bénéfique pour soigner ses démons. Yume s'y attelait jour et nuit depuis leur première rencontre, ayant une certaine pitié pour son supérieur pour qui elle possède une considération évidente. Mais savent-ils sincèrement ce qu'est une addiction ? Même en se laissant tomber dans cet élan de soutien, l'attrait du mal et de sa mort imminente sera toujours plus fort.

Triste vie ...
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FLASHBACK

J'entame à présent mon deuxième jour au sein du Royaume après plus de dix longues années d’absence, à voguer à travers les différentes mers en compagnie d’un groupe de mafieux qui était sous l’autorité d’un dragon céleste. Mon retour ici n’est absolument pas pour le compte de la pègre, mais bien pour enquêter sur l’agression faite au roi. Après m’être entretenu avec Dwayne Macallan, je savais maintenant que c’était ce gros porc de Baba qui était à l’origine de tout ça. Il ne paye rien pour attendre ce fumier. 

Instinctivement, le premier endroit qui me venait en tête, était le cimetière. Un bon point de départ pour entamer cette enquête. La bataille a dû faire un nombre incalculable de défunts, peut-être que les familles des victimes arriveront à m’éclairer concernant cet évènement tragique. J’ai bon espoir. A mon arrivée sur ledit lieu, je fais la rencontre d’une vieille dame qui semble me reconnaître, mais contrairement à elle, son visage ne me dit rien au premier abord. 

« Oh, mais tu ne serais pas le petit Stefano, de la famille Zoldic ? » 

Les années ont passé mais la grand-mère paraît avoir conservé une excellente mémoire. J'hoche la tête pour répondre favorablement à sa question. 

« Ta famille va être satisfaite d’apprendre ton retour après tant d’années. Quel bon vent t’amène, mon cher petit ? » 

« Si vous pouviez garder le secret de ma présence, ce serait fort aimable à vous. Par delà les mers, j’ai appris ce qu’il s’est passé dernièrement dans le royaume, et je suis revenu pour enquêter sur cette affaire.Vous pourriez peut-être m’en dire plus ? »

« Tu es un brave petit. Oui, bien sûr. Viens avec moi. » 

Accompagné de la dame âgée, nous quittons ensemble ce lieu de recueillement pour déambuler dans les rues. Vous savez, les petits vieux adorent chercher une oreille attentive pour écouter leur monologue, mais aussi se balader en ayant aucun but précis si ce n’est seulement le fait de marcher. 

« Je me souviens comme si c’était hier, il y a eu un affrontement terrible entre les effectifs de la marine et le tristement recherché, Baba dit “Giant”. Une véritable boucherie. Les exécutions et les cadavres se sont multipliés, des scènes qui ont plongé notre royaume dans l’effroi le plus total… » 

Au ton de sa voix, je pouvais percevoir beaucoup d’émotions, après tout c’est un épisode traumatisant de sa vie, cela me paraissait délicat de lui rappeler ce traumatisme. De temps à autre, ça m’arrive d’avoir un peu d’empathie pour mes semblables, du moins en apparence. 

« Mh, je ne peux qu'imaginer l’enfer qui s’est abattu ici. Merci, pour ces précieuses informations, on va s’arrêter là si vous le voulez bien. Ce serait malheureux que de mauvais souvenirs ressurgissent, vous ne croyez pas ? Ce que vous m’avez énoncé là m’a été d’une grande aide. » 

« Vraiment, tu en es certain ? » dit-elle avec une voix tremblotante.

« Affirmatif, madame. » 

Voyant ma compréhension devant ce sujet délicat, celle-ci s’est mise à changer de sujet et à partir de là je me suis mis à l’écouter que vaguement, plongé dans mes pensées. 

Une chose est sûre c’est bien cette ordure de Baba qui est derrière tout ça. La question qu’il faut se poser maintenant c'est: Pourquoi a-t-il agit de la sorte ? Bien trop d'éléments m’échappent encore mais je ne désespère pas et un jour j’aurai le fin mot de cette histoire. Et surtout la tête de cette raclure.

Connaissant sa valeur marchande, je me doute qu’une telle entreprise sera longue et périlleuse. Cet appât du gain avait le don de me motiver dans cette opération de vengeance.  Le risque en valait la chandelle. 
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La clope au bout des lèvres, la douce brise de l'océan présent face à eux vient caresser l'épiderme des deux hommes partageant un moment de détente après une longue journée de formation aux principes de navigation. Contraint de suivre cette initiation en tant que nouveau commandant de la marine, le camé que représente Seikyuu se doit d'être à cheval sur ce que March, l'instructeur, lui enseigne depuis quelques jours maintenant. Si on peut se dire au premier abord que le drogué est un adorateur de l'absentéisme scolaire, il en est tout autre. Généralement dissipé ou peu intéressé par ce qui n'attire aucunement son attention, l'orphelin de Logue Town aime appliquer la flemme légendaire que le fait vivre quotidiennement à n'importe quelle tâche lui étant obligée. Mais après le meurtre de sa jeune sœur, elle qui aimait tant apprendre et découvrir les choses qui composent ce monde et qui insistait pour que son ainé s'ouvre à l'apprentissage du monde, Seikyuu se voit mandaté d'une mission pour la bonne mémoire de sa frangine.

« T'as l'air pensif encore. Quelque chose ne va pas ?
- Hm .. Non ça va. Juste un peu crevé, c'est tout. dit-il inspirant sur son bout de foin.
- Cherche pas, c'est à cause de la merde que tu fumes ça. *KofKofKof* D'ailleurs ... envoi ta fumée ailleurs que dans ma gueule s'te plaît ... *KofKofKof* rétorque March, balayant de sa main la fumée venant sur lui.
- Pardon chef. »

Soudainement, entrant dans le port destiné aux vaisseaux de la justice, un navire à moitié détruit vient percuter l'un des pontons face aux deux marins interpellant immédiatement l'attention de l'instructeur en chef. Les voiles noires de fumée aidées par un feu encore brûlant, le rafiot présente un état catastrophique montrant des traces d'attaques sur toute la longueur de sa coque. L'équipage dont chaque membre semble fatigué et blessé cri au besoin d'une aide certaine, avant que March ne se voit courir le long du ponton à moitié pour porter secours aux premiers hommes.

Entendant les cris de certains grands blessés, Seikyuu reste éternellement posé sur sa marche face au port, fumant son calumet comme si de rien n'était.

« Drôlement forte cette herbe dis donc ... Y'a un bateau complétement détruit qui vient d'apparaître dans l'port. Tu dois pas l'voir toi, comme t'as juste inhaler la fumée que je t'ai envoyé. Hein March. March ? »

Confirmant qu'il a bien envoyé sa fumée empoisonnée volontairement vers son instructeur, Seikyuu tourne la tête vers la dernière position de ce dernier initialement assis à ses côtés avant de se rendre compte qu'il n'est plus là.

« Seikyuu ! Viens m'aider vite !» cri March affolé, voyant les dégâts humains et matériels auxquels il fait face.

Voyant que tout ceci n'est pas une hallucination, le nouveau commandant est éprit d'un élan de panique, s'envolant d'un geppou maladroitement maitrisé pour rejoindre son confrère afin d'aider les blessés.

« Bordel mais il vous ait arrivé quoi là ?!
- Des .. Des pirates ! C'est .. et à ses mots, une certaine noirceur emplit le cœur du commandant.
- Encore eux !!?
- Oui .. Ils nous ont attaqués il y a même pas une heure ... Heureusement qu'au large, la mer était déchaînée, on a réussi à s'enfuir tant bien que mal mais ... quasiment tout l'équipage a été décimé ... dit l'un des membres d'équipage au bord de l'évanouissement aux côtés de March. »

Prenant un instant pour constater l'état du malheureux, Seikyuu insiste un moment afin d'observer la peur et la douleur de l'équipage, comme le sinistre navire sur lequel il se trouve désormais. Prenant alors le blessé sur son épaule, la cigarette encore fumante, le commandant croise une unité de soldat venant leur porter mains fortes, assistant leur semblable en sang. Et derrière cette unité, au loin, un touriste que l'impétueux a déjà croisé autrefois.

« Benny ? »
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FLASHBACK

La paisible escapade au sein de la cité aux côtés de la vieille dame fut interrompue par l’irruption d’un soldat rencontré par le passé. Je ne connaissais pas son identité mais je me souvenais parfaitement de lui, ou plus précisément, de son supérieur qui l’accompagnait sur Luveneel. 

« Oh monsieur Benny, on ne se quitte plus on dirait » 

La dame âgée arquait les sourcils au moment où ce prénom fut énoncé. Évidemment, elle était quelque peu étonné, d’autant plus qu’elle me connaissait sous ma véritable identité, et non sous ce pseudonyme. 

« Par pitié, ne me dites pas que vous êtes encore à la recherche de la Vice-lieutenante ? »

« Hein ? Non, non. Du tout. » fit-il de la tête.

« Dans ce cas, pourquoi viens-tu m’importuner si ce n’est pas une urgence ? »

« C’en est une… On vient de retrouver tout un équipage décimé au port…» 

« Et alors ? Vous pouvez bien vous en occuper, non ? » 

« Vous ne comprenez pas, un groupe de pirates s’en est pris gratuitement à cette embarcation. En plus de venir en aide aux rescapés, nous devons impérativement retrouver ceux qui ont commis cet acte odieux. » 

Le simple fait de savoir que des pirates rodaient dans les environs, ça éveilla quelque peu ma curiosité, peut-être que les hommes de Baba étaient une nouvelle fois derrière tout ça. 

« Fallait commencer par là. » 

Saluant une dernière fois celle qui me tenait compagnie jusque-là, puis aux pas de courses, je filais en direction du port avec le soldat. Sur le chemin, ce dernier essayait de me donner quelques informations supplémentaires, du moins celles qu’il avait en sa possession, afin de mieux éclairer ma lanterne. 

Plusieurs longues minutes plus tard, on arrivait enfin sur les lieux du drame, et c’était un bien triste spectacle qui s'offrait à moi. Un va-et-vient incessant d’hommes et de femmes en uniforme, qui faisaient tout leur possible pour sortir des décombres les victimes. Au vue de l’ampleur des dégâts, ceux qui étaient à l’origine de ce sinistre, ils n’y étaient pas allés avec le dos de la cuillère.

Cigarette allumée, instinctivement j’approchais du seul marin avec qui j’ai eu un semblant d’affinité, c’est-à-dire, le Commandant Seikyuu. Lors de cette première observation silencieuse, j’arrivais plus ou moins à desceller une rancœur chez l’officier, ce sentiment était-il nouveau chez lui ? Ce pervers est rempli de surprise dis donc…

« Les salopards qui ont fait ça, ils vont le payer. » dis-je en tapotant son épaule.

Sans même demander l’autorisation à qui que ce soit, j’investis sur le navire en ruine à la recherche de possibles indices qui pourraient mener à un début de piste. Les différentes équipes de marins avaient possiblement effectué ce travail méticuleux, mais sait-on jamais, peut-être que dans la précipitations ils auraient pu passer à côté de certains détails. 

Rien ne vaut une seconde vérification pour en être certain. De mon côté, il y avait peu de choses exploitables, alors je rebrousse chemin pour rejoindre Seikyuu. 

« Les pirates deviennent de plus en plus méticuleux, difficile de trouver des traces intéressantes dans les décombres…» 

Je me gratte ensuite l’arrière de la tête en ayant un air pensif. 
 
« Mh…Des pavillons noirs ont été aperçus aux larges des côtes ces derniers ? Si oui, lesquels ? Et que transportait cette épave ? Peut-être qu’à partir de-là, on pourrait se faire une idée du pourquoi de cette agression. » 

Contrairement à la fois dernière, j’ai mis de côté mon penchant taquin pour être le plus consciencieux possible. Une nouvelle facette de ma personnalité qui pourrait dérouter le jeune officier. D’ailleurs, l’aide que j’apportais n’était pas par pur plaisir, je faisais en force d’utiliser les ressources de la Marine pour me propulser jusqu’au devant de la scène. Manipuler les forces de l’ordre était la partie la plus intéressante dans ce boulot de chasseur. J’y prenais goût…

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Déjà un quart d'heure que je le vois s'pavaner de l'épave aux soldats pour enquêter sur le drame qu'est venu à nous. Entre les mecs apeurés, les soldats transpirant à grosses gouttes et March qui tente de faire son possible pour éteindre les quelques flammes restantes à bord, le binoclard n'peut pas s'empêcher de venir au contact et faire comme si rien ne c'était passé. Un petite tape sur l'épaule ? Sérieux ? Quel fils de pute. Et je pèse mes mots !

Insulter mon équipage, loucher sur ma nana, fin ma vice-lieutenante, et faire genre d'être le mec en charge de l'enquête ? Il s'prend pour qui l'microbe. J'ai déjà failli le tuer une fois, un accident est si vite arrivé. Surtout que là, j'ai des bleus avec moi. Seul contre tous, on verra comment il se démerde ...

Mais dans ma haine à son égard tant j'le fixe avec hargne, j'essaye de rester professionnel pour ne pas faire de grabuge. Manquerait plus que je démolisse le porc en frappant de toutes mes forces le corps de ce lâche. Pour éviter de faire trop de connerie, j'me restreint et remballe ma rengaine. Et c'est bien plus compliqué qu'il n'y paraît. Mettre ce putain d'ego de côté quand il s'agit de faire parler la force ... quel enfer.

- Y'avait rien à bord. Tout les bateaux qui sortent d'ici sont des navires neufs à destination de la flotte gouvernementale. On doit les amener de l'autre côté de l'île pour les test finaux. Mais à chaque fois, lorsqu'ils se retrouvent un minimum au large pour les manoeuvres, des attaques sont portées. Il n'y a rien en cave. De simples navires neufs. redescend March de l'épave, le feu éteint, en expliquant le pourquoi du comment.

Nous voilà donc devant les faits. On a les coupables, la situation de départ. Mais des pirates attaquer des navires neufs du gouvernement mondial ? C'est plus le mode opératoire de la révolution.

- C'est sûr qu'c'est pas des révolutionnaires plutôt qu'des pirates ? Attaquer des navires neufs pour le gouvernement c'est pas un peu bizarre ?
- On a déjà aperçu leur pavillon une fois. Mais bon ... C'était au bout de deux mois d'attaques consécutives et le seul témoin qu'on a eu c'était un rescapé qui est mort aussitôt. Ces derniers mots étaient "pavillon noir - mort - gouvernement". Et rien d'autre. Après comme c'est les seuls indices qu'on a, ça peut être des révolutionnaires oui ... Dans tous les cas, il faut qu'ça cesse !

Les indices qu'ils ont sont trop peu précis pour qu'on puisse déduire la menace présente en mer. La seule solution serait ... d'aller s'y confronter directement. Je regarde alors Benny en ayant un putain d'goût d'vomi dans la bouche rien qu'en pensant à ce que j'vais demander à March, mais c'est comme ça. Faut bien s'salir des fois ... pour le bien commun.

- Et hm ... Vous avez pas un autre navire bientôt prêt à aller en mer ? On pourrait s'y incruster avec Benny et voir c'qui vous attaque depuis tout c'temps ? C'est un bon chasseur de prime qu'aime bien s'occuper de c'qui l'regarde pas. Il peut nous être utile.

Ça m'arrache les mots de la gueule mais malgré la douleur psychologique, j'le mentionne du regard en lui prêtant les qualités qui lui sont propres. Faire son mea culpa c'est dur mais putain c'que c'est nécessaire parfois. Vraiment un enfer cette journée ...
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FLASHBACK

L’animosité ressenti à mon égard était quelque peu amusante, dans le sens où le coureur de jupon n’avait toujours pas tourné la page de notre première rencontre, comme si ça lui était resté en travers de la gorge. Bien heureusement que son collègue était là pour rehausser le niveau. Parce que bon, je suis un professionnel, et j’exige cette même rigueur pour mes collaborateurs. Tiens-toi à carreaux, Seikyuu. 

Les faits énoncés étaient certes minces mais au moins on avait une situation de départ. A première vue, attaquer des navires gouvernementaux relevait plus d’un acte révolutionnaire, du moins sur le papier. Il ne faut pas écarter de suite cette hypothèse, au moins la mettre dans un coin de la tête pour le moment, et voir s’il y a d’autres éléments qui concordent avec cette supputation. 

Mais à priori et pour une fois ces bons à rien de révolutionnaires étaient mis hors de cause. Donc si ce n’est pas eux, pourquoi des pirates s’en prendraient à ce type de navires ? Quoique… Par moment, il n’y a aucune logique dans leurs actes donc tout est possible avec eux. Enfin bon, je n’ai pas très envie de m’éterniser sur cette enquête, et pour une fois je suis du même avis qu’un marin, il faut que ça cesse et vite. 
Du coin de l'œil j’observe le Commandant émettre des loges à mon sujet. Je crois avoir une hallucination auditive. Il a vraiment dit ça ? Lui le pire des rancuniers ? A mon avis il doit encore planer, autant de compliments de sa part c’est qu’il y a quelque chose qui cloche. J’en ai connu des beaux-parleurs dans son genre, la méfiance est de mise pour ce genre d’individu, ouais il vaut mieux être sur ses gardes. 

-Si, si… Il y a un navire qui est programmé pour faire sa première sortie demain matin. J’peux vous y conduire si vous voulez. Mais vous êtes bien sûr de vouloir y aller que tous les deux ? 

Il avait raison sur un point. Être que deux alors qu’on ne connaissait pas leur nombre s’avérait être une opération suicide. Peut-être que Seikyuu n’a pas confiance en ses hommes, ça peut se comprendre vu leur incompétence, de toute façon tout ceci ne me regarde pas. J’en ai que faire si Pierre, Paul, Jacques se joignent à nous, tant que le travail est fait, le reste je m’en cogne royalement. 

March nous conduit ensuite devant ladite embarcation, effectivement c’était bien un navire gouvernemental, de par sa finition et des matériaux utilisés pour sa confection. Ces détails ne peuvent leurrer les yeux de l’ancien armateur que je suis. 

« Le gouvernement se fait plaisir dis donc. » un léger sifflement pour signifier mon étonnement devant cette merveilleuse construction. « On peut y faire un tour ? »

Encore une fois, je n'attends pas la réponse pour m’exécuter, March quant à lui regardait avec étonnement l’officier Seikyuu.

-Il est toujours comme ça l’chasseur de primes ? Bon courage, mon vieux… Je sens que t’en auras besoin. 

Une fois abord de l’imposant bâtiment nautique, j'inspecte les finitions en ayant les yeux qui pétillent, j’étais quelque peu jaloux qu’un tel bijou puisse appartenir au gouvernement. Quel gâchis. Sans vouloir me jeter des fleurs, j’en aurais fait un meilleur usage, c’est sûr et certain. L’accroc aux produits récréatifs finit par se joindre à mes côtés, comme s’il était blasé de devoir faire équipe avec moi. 

« On sera que tous les deux pour cette opération ? Donc pas de renforts ? On va bien s’amuser! » un sourire enthousiaste se lisait aisément sur mon faciès. 

Je repars ensuite fouiller le bateau à la recherche de divers endroits pour se planquer. Personnellement, un type comme moi passe inaperçu sur un tel environnement, mais pas certain qu’un bonhomme en uniforme le soit tout autant. Si les assaillants s’aperçoivent que la Marine est abord, peut-être que ça les dissuaderait d’attaquer, ou du moins repousser leur attaque à une prochaine fois.  C’est pas ce que je souhaite. 

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