- Huit cent milles berries une fois!
Le marteau frappe l'estrade du maître du commissaire priseur, le jeune homme derrière lui tremble. Enchaînés, sous bonne garde comme ses autres congénères, son destin se décide sans son accord. Et l'audience d'être humains, comme lui, semble indifférente à son sort. Personne n'est ici pour l'aider, et aucun miracle ne lui rendra sa liberté, alors que s'assène comme une épée le dernier coup de marteau, son humanité quitte son corps. L'acheteur est salué par ses pairs, et fait déjà signe à ses sbires de récupérer sa dernière acquisition.
- Pas encore.
Parmi la foule de clients potentiels, assise sur un tabouret à côté de riches investisseurs et représentants de familles de grands propriétaires terriens, la femme se tient tranquille. Il faut laisser venir les gros poissons, une pêche parmi ces enchères. L'appât est cette vente d'esclaves, le saumon du jour? Le plus fortuné de ces esclavagistes, la liberté est sans doute l'essence même de l'humain, l'en priver c'est le séparer de l'humanité, le reléguant à un rôle de bête, d'automate déprivé d'émotions. Donnez la mort à ces gens la, sur une île appartenant à la pire engeance existant sur les mers, aucune mauvaise conscience. C'était presque un travail révolutionnaire, sauf qu'à la différence de ces ahuris, l'Armure comptait bien garder l'emprise sur ces femmes qu'elle libèrerait.
- Pour notre prochain lot, les enchères débuteront à un million cinq.
Des murmures parcourant l'assemblée, la curiosité malsaine gagnant les rangs des acheteurs. Le rideau se lève, dix hommes et trois femmes, en haillons. Il est évident au premier coup d'œil que ce sont les hommes les plus intéressant parmi ce lot, des muscles saillants, des dents parfaitement blanche. L'excellente condition physique de ces spécimens sont le fruit d'un travail sur plusieurs générations. Nés en captivité, et n'ayant jamais connu la liberté ces brutes sont parfait pour le travail dans les champs, pour servir de garde du corps ou pour porter de lourdes charges explique le commissaire priseur. Les trois femmes incluse dans le lot offrent la possibilité à l'acheteur de continuer cet eugénisme sur plusieurs générations.
La main droite de la femme à la chevelure immaculée se crispe, son masque s'effrite, et elle se pince pour reprendre son déguisement et son rôle. La haine qui parcourt son corps ne doit pas l'aveugler et précipiter la mission ou risquer de la faire échouer. Elles seront libre, ils seront tous libre, même les hommes répudiés par l'Iron Fleet, il n'est plus question de sexe ou même de race, si Izumi n'est pas particulièrement dévouée à la lutte contre l'esclavagisme, Elizia l'est beaucoup plus.
- Cinq millions.
Deux rangées devant elle, une voix suave et pourtant emplie d'un agacement semblant naturel, vient d'enchérir. Et de nouveau, l'assemblée est dissipée, les murmures et les chuchotements vont bon train. Un sourire narquois sur le visage de l'ancienne tueuse à gage, et d'une voix fluette en levant son numéro elle se joint aux festivités.
- Six millions.
Cette fois c'est sur elle que se posent les regards, derrière son éventail et ses lunettes de soleil, le sourire ne disparait pas. L'appât est à l'eau, il n'y plus qu'à attendre, et pas très longtemps. Déjà une autre main se lève, et puis une autre, l'enchère monte. Et Elizia n'est ici que pour bluffer et forcer le plus riche de ces misérables à débourser une somme considérable.
- Dix millions.
Bingo. Le pigeon en chef, le riche le plus frustré de l'assemblée semble bien décider à remporter cette enchère. Le sourire s'agrandit encore plus sur le visage de l'ancienne noble. Il faut savoir se coucher, elle tente de repérer avec précision, l'acheteur.
- Trois fois, adjugé vendu à Archibald Growpsou!
Elle dispose désormais de l'identité du client, le poisson mords à l'appât. Mais pour s'assurer que ce paon ne soit pas juste entrain de pavaner, en dilapidant sa fortune, mais qu'il possède des fonds plus conséquent, la seconde de l'Iron Fleet enchérit la première sur le prochain lot.
- Huit millions.
De nouveau les chuchotements, mais ce bruit de fond ne la dérange nullement. Concentrée sur sa cible, elle aperçoit un des malabars du dernier acheteur, regarder vers sa direction. Parfait, maintenant qu'elle a son attention, ne pas lâcher la ligne et épuiser le poisson.
- Quinze millions pour vos lots restants.
Sander pouffe de rire, et se lève. Découvrant ainsi le visage d'Archibald, puisque lui aussi se lève et vu le ton rouge sur son visage, il ne semble pas très content. Le sourire hypocrite qu'il affiche ne peut cacher la frustration et l'ire du Growpsou.
- Vingt-cinq millions.
Une fortune en vérité pour les produits du jour, mais la sensation est la, et tout ce petit monde se retrouve subjugué par la manne financière que dépense l'homme. Déjà, l'on se presse pour féliciter le garçon de ses acquisitions, les femmes en rajoutent tandis que les hommes tentent de négocier quelconque affaires avec les plantations Growpsou, si Archibald peut dépenser autant, c'est forcément qu'il a bien plus! Jackpot, Elizia se couche, se rasseyant et s'inclinant face à la petite fortune dépensée par Archibald. Il est temps de partir, son éventail tombe au sol. Quelle sotte, et voilà qu'Archibald la remarque du coin de l'œil, un sourire mauvais se dessinant sur le sinistre visage du benjamin. Les sbires sont de sortie, et visiblement sont sur ses talons, à chaque croisement, elle se débarrasse un peu plus de son déguisement. A commencer par cette robe immonde qu'elle porte, pas du tout pratique pour se mouvoir. Son prochain détour est une impasse, et sans se retourner elle sait que les larbins de l'esclavagiste sont juste derrière elle.
- Il ne faut jamais suivre une femme, ça fait vraiment stalker.
Un bond en arrière, une nuque qui craque, une lame séparant une tête d'un torse et déjà le sang tâche ses bottes. Une cigarette qu'elle allume, en tapotant du bout des pieds les corps inertes et encore chauds de ses poursuivants.
- Grand dadais, brun, bien habillé et connu des habitants, entouré de la majorité de ces charognes, sur la grande place. Une vingtaine de gardes en périmètre autour de lui, probablement autant dans les alentours.
Elizia se remet en marche, hors de question de stagner au même endroit. Il est plus que probable qu'Archibald envoie d'autre de ses sous-fifres à la poursuite de cette mystérieuse acheteuse, et cette curiosité déplacé causera sa perte, ça et la petite fortune dont il serait allégé.
- Quinze secondes.
Quinze secondes ou la vie bat son plein, ou tous vivent dans la paix et l'illusion d'une sécurité garantie. La protection des Saints, la présence de la marine. Qui oserait attaquer cet endroit? Deux ans après la dernière excursion de la Révolution, il semblait improbable que cela se reproduise.
- Cinq secondes.
Les feux de l'enfer, le rugissement de plus d'une centaine de canons, le bruit des explosions assourdissant. De nouveau, l'Armure fait signifier sa présence de la plus bruyante et destructrice des manières. De nouveau, l'Iron Fleet s'attaque au gouvernement.
- Lancement de l'opération : Le prix du fer.
Alors que la foule panique, alors que les gardiens abattent leurs matraques et bâtons sur les esclaves agités par l'attaque, alors que la marine engage les assaillants, l'espoir semble changer de camp. Et Izumi ajoute une nouvelle casquette à sa collection.
Ennemie des Saints.
Le marteau frappe l'estrade du maître du commissaire priseur, le jeune homme derrière lui tremble. Enchaînés, sous bonne garde comme ses autres congénères, son destin se décide sans son accord. Et l'audience d'être humains, comme lui, semble indifférente à son sort. Personne n'est ici pour l'aider, et aucun miracle ne lui rendra sa liberté, alors que s'assène comme une épée le dernier coup de marteau, son humanité quitte son corps. L'acheteur est salué par ses pairs, et fait déjà signe à ses sbires de récupérer sa dernière acquisition.
- Pas encore.
Parmi la foule de clients potentiels, assise sur un tabouret à côté de riches investisseurs et représentants de familles de grands propriétaires terriens, la femme se tient tranquille. Il faut laisser venir les gros poissons, une pêche parmi ces enchères. L'appât est cette vente d'esclaves, le saumon du jour? Le plus fortuné de ces esclavagistes, la liberté est sans doute l'essence même de l'humain, l'en priver c'est le séparer de l'humanité, le reléguant à un rôle de bête, d'automate déprivé d'émotions. Donnez la mort à ces gens la, sur une île appartenant à la pire engeance existant sur les mers, aucune mauvaise conscience. C'était presque un travail révolutionnaire, sauf qu'à la différence de ces ahuris, l'Armure comptait bien garder l'emprise sur ces femmes qu'elle libèrerait.
- Pour notre prochain lot, les enchères débuteront à un million cinq.
Des murmures parcourant l'assemblée, la curiosité malsaine gagnant les rangs des acheteurs. Le rideau se lève, dix hommes et trois femmes, en haillons. Il est évident au premier coup d'œil que ce sont les hommes les plus intéressant parmi ce lot, des muscles saillants, des dents parfaitement blanche. L'excellente condition physique de ces spécimens sont le fruit d'un travail sur plusieurs générations. Nés en captivité, et n'ayant jamais connu la liberté ces brutes sont parfait pour le travail dans les champs, pour servir de garde du corps ou pour porter de lourdes charges explique le commissaire priseur. Les trois femmes incluse dans le lot offrent la possibilité à l'acheteur de continuer cet eugénisme sur plusieurs générations.
La main droite de la femme à la chevelure immaculée se crispe, son masque s'effrite, et elle se pince pour reprendre son déguisement et son rôle. La haine qui parcourt son corps ne doit pas l'aveugler et précipiter la mission ou risquer de la faire échouer. Elles seront libre, ils seront tous libre, même les hommes répudiés par l'Iron Fleet, il n'est plus question de sexe ou même de race, si Izumi n'est pas particulièrement dévouée à la lutte contre l'esclavagisme, Elizia l'est beaucoup plus.
- Cinq millions.
Deux rangées devant elle, une voix suave et pourtant emplie d'un agacement semblant naturel, vient d'enchérir. Et de nouveau, l'assemblée est dissipée, les murmures et les chuchotements vont bon train. Un sourire narquois sur le visage de l'ancienne tueuse à gage, et d'une voix fluette en levant son numéro elle se joint aux festivités.
- Six millions.
Cette fois c'est sur elle que se posent les regards, derrière son éventail et ses lunettes de soleil, le sourire ne disparait pas. L'appât est à l'eau, il n'y plus qu'à attendre, et pas très longtemps. Déjà une autre main se lève, et puis une autre, l'enchère monte. Et Elizia n'est ici que pour bluffer et forcer le plus riche de ces misérables à débourser une somme considérable.
- Dix millions.
Bingo. Le pigeon en chef, le riche le plus frustré de l'assemblée semble bien décider à remporter cette enchère. Le sourire s'agrandit encore plus sur le visage de l'ancienne noble. Il faut savoir se coucher, elle tente de repérer avec précision, l'acheteur.
- Trois fois, adjugé vendu à Archibald Growpsou!
Elle dispose désormais de l'identité du client, le poisson mords à l'appât. Mais pour s'assurer que ce paon ne soit pas juste entrain de pavaner, en dilapidant sa fortune, mais qu'il possède des fonds plus conséquent, la seconde de l'Iron Fleet enchérit la première sur le prochain lot.
- Huit millions.
De nouveau les chuchotements, mais ce bruit de fond ne la dérange nullement. Concentrée sur sa cible, elle aperçoit un des malabars du dernier acheteur, regarder vers sa direction. Parfait, maintenant qu'elle a son attention, ne pas lâcher la ligne et épuiser le poisson.
- Quinze millions pour vos lots restants.
Sander pouffe de rire, et se lève. Découvrant ainsi le visage d'Archibald, puisque lui aussi se lève et vu le ton rouge sur son visage, il ne semble pas très content. Le sourire hypocrite qu'il affiche ne peut cacher la frustration et l'ire du Growpsou.
- Vingt-cinq millions.
Une fortune en vérité pour les produits du jour, mais la sensation est la, et tout ce petit monde se retrouve subjugué par la manne financière que dépense l'homme. Déjà, l'on se presse pour féliciter le garçon de ses acquisitions, les femmes en rajoutent tandis que les hommes tentent de négocier quelconque affaires avec les plantations Growpsou, si Archibald peut dépenser autant, c'est forcément qu'il a bien plus! Jackpot, Elizia se couche, se rasseyant et s'inclinant face à la petite fortune dépensée par Archibald. Il est temps de partir, son éventail tombe au sol. Quelle sotte, et voilà qu'Archibald la remarque du coin de l'œil, un sourire mauvais se dessinant sur le sinistre visage du benjamin. Les sbires sont de sortie, et visiblement sont sur ses talons, à chaque croisement, elle se débarrasse un peu plus de son déguisement. A commencer par cette robe immonde qu'elle porte, pas du tout pratique pour se mouvoir. Son prochain détour est une impasse, et sans se retourner elle sait que les larbins de l'esclavagiste sont juste derrière elle.
- Il ne faut jamais suivre une femme, ça fait vraiment stalker.
Un bond en arrière, une nuque qui craque, une lame séparant une tête d'un torse et déjà le sang tâche ses bottes. Une cigarette qu'elle allume, en tapotant du bout des pieds les corps inertes et encore chauds de ses poursuivants.
- Grand dadais, brun, bien habillé et connu des habitants, entouré de la majorité de ces charognes, sur la grande place. Une vingtaine de gardes en périmètre autour de lui, probablement autant dans les alentours.
Elizia se remet en marche, hors de question de stagner au même endroit. Il est plus que probable qu'Archibald envoie d'autre de ses sous-fifres à la poursuite de cette mystérieuse acheteuse, et cette curiosité déplacé causera sa perte, ça et la petite fortune dont il serait allégé.
- Quinze secondes.
Quinze secondes ou la vie bat son plein, ou tous vivent dans la paix et l'illusion d'une sécurité garantie. La protection des Saints, la présence de la marine. Qui oserait attaquer cet endroit? Deux ans après la dernière excursion de la Révolution, il semblait improbable que cela se reproduise.
- Cinq secondes.
Les feux de l'enfer, le rugissement de plus d'une centaine de canons, le bruit des explosions assourdissant. De nouveau, l'Armure fait signifier sa présence de la plus bruyante et destructrice des manières. De nouveau, l'Iron Fleet s'attaque au gouvernement.
- Lancement de l'opération : Le prix du fer.
Alors que la foule panique, alors que les gardiens abattent leurs matraques et bâtons sur les esclaves agités par l'attaque, alors que la marine engage les assaillants, l'espoir semble changer de camp. Et Izumi ajoute une nouvelle casquette à sa collection.
Ennemie des Saints.