Ronan, Quicknes Le Morveux
Sexe : Homme.
Race : Humain. Voir ici.Métier : Voleur.
Groupe : Civil.
But : Retrouver Izya Taghel et devenir aussi fort que la Dragonne.
Équipement :
- Une paire de gants ignifugés, un pendentif avec une écaille de dragon d'Izya Tahgel, un pull à capuche oversized.
- Capacité "Berserker".
- Capacité "Fire Heart"
Parrain : N/A
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Non.
Si oui, quel @ l'a autorisé ? N/A
Codes du règlement :
Description physique
Ronan est un jeune homme de taille moyenne, on ne peut pas vraiment dire que sa carrure physique impressionne qui que ce soit. Ses jambes suffisamment musclées lui permettent une agilité assez impressionnante et surtout de se déplacer avec une grande discrétion. Sa démarche ? Celle d’un voleur. Le genre de personne qu’on ne remarque qu’au dernier moment, quand il se trouve derrière vous et part en courant après vous avoir délesté de votre bourse (avec un rire démoniaque).
On ne dirait pas qu’il n’a que la peau sur les os, mais plutôt qu’il est maigrelet. La vie dans la rue ne l’a pas beaucoup aidé là-dessus. D’un teint assez livide, sa peau tout comme ses cheveux semble avoir été colorée par les cendres d’un volcan. Ces derniers toujours assez désordonnés et mi-longs lui donnent - en permanence - un air ahuri.
Ses yeux ambrés, hérités de sa folle de mère, aussi perçant que ceux d’un faucon vous donne l’impression d’être mis à nu. Ce regard peut parfois sembler assez vide ou refléter une sorte de folie qui l’habite. Mais son regard est aussi le vaisseau de son courage, facilement saisissable quand on se plonge dans les yeux du garçon. Pas vraiment souriant, sauf lorsqu'il devient complètement ivre de rage, son sourire est dans ces cas-là... Terrifiant, sadique, voire monstrueux. Il peut néanmoins esquisser parfois des sourires discrets le faisant passer pour un enfant totalement perdu. Enfin, sa voix est plutôt blanche au quotidien, n'exprimant que peu d'émotions. La colère la rend stridente et nasillarde, comme si une autre personne venait à s'exprimer à travers Ronan.
Un “détail” que peu de personnes ont pu voir chez lui sont ses mains. Brûlées dans l’incendie que ses parents ont volontairement provoqué dans leur maison. Elles lui font terriblement mal lorsqu’il les expose à l’air libre. Raison pour laquelle Ronan porte toujours une paire de gants gris anthracite. Ses gants sont le bien le plus précieux du jeune homme, lui ayant été donnés par sa mère adoptive l’ange Irysia Shining aka Lorédia Dermine sur Syrup. Ses mains, rougies par les brûlures, présentent des sortes de cercles concentriques du bout de ses doigts jusqu’à la limite de sa brûlure, située au-dessus de l’articulation du poignet. Ces cercles sont dus aux lambeaux de peau ayant été découpés et retirés par le médecin l’ayant soigné. Le jeune homme ayant grandi avec ses mains douloureuses en permanence, il a développé une forme de toucher différente, basée sur cette même souffrance. Avec ses mains, il est très adroit et est capable de par sa sensibilité extrême de crocheter de nombreuses serrures. Il lui manque néanmoins de nombreuses connaissances pour pouvoir être considéré comme un véritable cambrioleur de talent.
À son cou pend un collier, composé d’une corde de cuir et d’une écaille de dragon rouge qu’il a arraché de ses propres dents à Izya Tahgel, un souvenir de ce que signifie la véritable puissance. Ce collier est bien évidemment son deuxième bien le plus précieux ! Bien qu’on lui a fait de nombreuses propositions d’achat, Ronan a toujours refusé de s’en séparer.
Son apparence physique n’est pas vraiment quelque chose qui le préoccupe, portant presque tous les jours et peu importe la saison un pull à capuche bien trop grand pour lui. Ce pull blanc crème affiche un motif doré ressemblant à une auréole d’ange sur la capuche et des poches qui se ferment sur les côtés, bien pratique. Ce pull compte de nombreuses marques, d’usures et des différentes soirées de couture de Lorédia.
L'appétit de Ronan est assez important, ce qui semble un contresens par rapport à sa carrure chétive, on peut donc supposer que son métabolisme est très rapide. Cette supposition est aussi soutenue par la faible tolérance à l’alcool du garçon, loin de pouvoir se vanter d’avoir gagné un quelconque concours de boisson dans la taverne de Syrup, finissant bon dernier face à ses camarades des rues à chaque tentative. Ses quelques excès l’ont vacciné contre toute forme de spiritueux, il ne boit quasiment jamais d’alcool et n’apprécie pas beaucoup celui-ci. Mais revenons-en à son appétit. Ronan est un fan absolu de barbecue, peut-être un problème de pyromanie héréditaire cela va sans dire…
Pour ce qui est de la baston, on peut dire que Ronan a toujours eu un talent pour utiliser ses poings. Paradoxalement, la douleur dégagée par ses mains abîmées ne l’handicape pas, bien au contraire, celle-ci lui a permis de s’habituer à la souffrance et d’afficher une résistance physique bien supérieure à ce que sa stature laisse supposer. Les armes tranchantes ce n’est pas vraiment sa tasse de thé, aussi adroit qu'un manchot avec des lames. Les armes à feu, c’est une autre histoire, disons qu’il se débrouille avec, sans plus. Quand le danger survient, c’est de ses mains qu’il se défend… Ou attaque. Quand la folie le prend, il peut même user de ses dents tel un animal enragé pour s’en prendre à ses ennemis, Izya en a fait les frais. Sa force physique surprenante lui a déjà permis de mettre au tapis des adultes bien plus impressionnantes physiquement que lui. Plus que sa force, c'est sa vitesse et son agilité qui sont surprenantes, Ronan sachant user de son corps fluet pour éviter les coups de ses adversaires.
Enfin, Le Maurveux est capable d'enflammer certaines parties de son corps, particulièrement ses mains. Il ne maîtrise pas vraiment cette technique et elle est souvent liée à ses crises de folies. De la chaleur se dégage de ses mains et il peut alors brûler ses adversaires, je vous laisse la surprise des dégâts dans la biographie de ce cher Ronan.
Description psychologique
Qu’est qu’il préfère ? Sans doute la pyromanie et les dragons. Oui, Ronan est un fan inconditionnel de dragons. Surtout d’Izya en vérité. Portant souvent un petit carnet à dessin avec des portraits d’Izya en dragonne. En ce qui concerne la pyromanie, après avoir détesté le feu pendant des années, il a depuis développé une passion pour celui-ci. Étrange pour un garçon dont les parents étaient eux-mêmes pyromanes et pour qui cela a eu des conséquences désastreuses non ? En vérité, tout est une question de point de vue. Ronan a accepté que le feu fasse partie de sa vie, à travers l’histoire de ses parents, la Reine Céleste et ses propres envies destructrices. Le feu détruit, dévore tout. Le feu protège, réchauffe et illumine. Tout n’est pas binaire et le jeune homme l’a bien compris, le mal se cache parfois chez les gens à bonne réputation. Le bien lui, peut se cacher chez ceux à propos de qui de terribles rumeurs voyagent. Terrifié par le noir et les ténèbres, Ronan sait allumer un feu en quelques secondes à partir de pas-grand-chose, la peur est souvent la meilleure source de motivation.
En quête de reconnaissance, depuis que ses parents l’ont abandonné en essayant de se tuer et en se donnant eux-mêmes la mort, Ronan fait preuve d’une loyauté sans faille envers ceux qui le traitent avec respect et bienveillance. Loyal ? Borné carrément. Il est très difficile pour lui de réussir d’accepter qu’on puisse le trahir ou qu’on lui ait menti. Sans sa plus grande faiblesse, son cœur est sincère et dévoué lorsqu’il le met dans une relation. Sa quête de reconnaissance peut tout aussi bien se traduire par son ambition d’obtenir une puissance lui permettant de protéger ceux qui lui sont chers, qu’à travers son dévouement et son altruisme pour les gens qu’il apprécie. Il réalise lui-même qu’il cherche cette reconnaissance, mais ne voit pas en cela une faiblesse, plutôt une force motrice.
Courageux ? Ce courage qu’Izya su déceler dans ses yeux lors de leur première rencontre relève plutôt de la témérité. Ne sachant pas vraiment toujours réfléchir avant d’agir, le garçon est un spécialiste pour se mettre dans toutes sortes de pétrin, un abonné de la poisse quoi. On peut lui faire peur, mais au fond de lui survit toujours une petite flamme qui lui permet de savoir saisir les opportunités qui se présentent à lui, même lorsqu’il est terrifié. C’est aussi un spécialiste de la pleurnicherie. Les larmes lui montent très facilement et son nez se met à couler, ce qui lui vaut d’ailleurs le surnom de “Morveux” par Lorédia. Surnom qu’il porte aujourd’hui comme une bannière. Il sait que derrière ce surnom ridicule se cache l’amour et l'humour cinglant de sa protectrice angélique.
Enfin, Ronan est habité depuis son assassinat raté par une rage dévorante, parfois incontrôlable. Lorsque la douleur physique ou psychologique devient insupportable, il entre dans un état second, son regard devenant vide et son sourire carnassier. Dans cet état, Ronan n’a plus vraiment conscience du bien et du mal, il devient un pur sadique, voire même masochiste sur les bords. Il peut être calmé par une personne qui l’aime et le connaît, mais cette personne prend de grands risques d’être blessée dans la folie du Morveux. En pleine rage, il n’est pas rare que le garçon voie le visage de ses parents et les entende, telles des voies d’outre-tombe venues encore une fois pour lui pourrir la vie. Chaque fois que le gamin rentre dans cet état, il en ressort un peu plus fou qu’auparavant… Le destinant à une lente et longue descente aux enfers…
Biographie
On peut dire qu’à cette période j’étais encore innocent et fragile. Normal, j’étais à peine sorti du ventre de ma mère. Les deux tarés qui me servaient de parents étaient - d’après ce qu’on a pu me dire - plutôt sans histoire au début. Ma mère venait d’une famille de fermiers de Sirup, cultivateurs de blé. Mon géniteur en ce qui le concerne viendrait de Koneashima, archipel volcanique des maîtres artificiers. C’est là que tout le monde aurait déjà dû se méfier. Que venait foutre un apprenti maître artificier dans un trou perdu comme Sirup ? J’ai surpris une fois mes géniteurs parler du passé de mon père… Ça n’a rien de très glorieux… Issu lui-même de parents artificiers, l’autre taré a rejoint l’école permettant d’apprendre à manipuler la Grixendre. Vous ne connaissez pas ? Mais si, vous savez la fameuse poudre aux propriétés pyrotechniques qu’on récupère après les éruptions du volcan de l’île ! Le paternel en avait ramené avec lui en douce d’ailleurs. Ah oui pardon l’école d’artificiers ! Ce n’est pas compliqué, il a fait cramer un bon quart de l’école après avoir joué aux apprentis sorciers. La Marine l’a poursuivi mais il a réussi à se faire la malle incognito sur un bateau de pêche. Plutôt rusé le paternel.
Autant vous dire que mon début dans ce monde, n'a pas été de tout repos. Ma mère a bien souffert de ma mise au monde, j’ai toujours eu l’impression qu’elle ne me l’a jamais pardonné… Elle en a gardé des douleurs utérines insupportables qui pouvaient lui faire pousser des cris de bêtes. Ça l’a rendu complètement folle la pauvre. Mon père qui n’était déjà pas très net a continué à jouer avec ses pétards… Il a foutu plus d’une fois le feu à la baraque, z’imaginez même pas les gueulantes que ma mère pouvait lui pousser ! Enfin bon, elles étaient bien méritées. Oh ! D’ailleurs, les géniteurs s’appelaient Eros et Gary. Ma mère est très belle dans mes souvenirs, j’ai d’ailleurs hérité de ses yeux dorés. Pour mon père, ce sont ses cheveux d’un blond gris qu’il m’a cédé. Je ne me trouve ni beau ni laid, et je me fiche royalement de leur ressembler…
La maison dans laquelle on vivait était plutôt modeste, ma mère travaillait aux champs et mon père fabriquait des lampes à huile avec ses connaissances d’artificiers. On ne roulait pas sur l’or mais on ne manquait de rien. Sauf qu’en le père foutait le feu aux réserves de nourritures, là ça nous faisait parfois de rudes hivers. J’en ai peu de souvenirs, j’étais qu’un marmot baveux, mais je me souviens de la faim qui me tiraillait les entrailles. À part quelques incidents et bonnes raclées que me mettait l’autre taré il n’y a pas grand-chose à rajouter sur mes premières années… Peut-être que ça aurait pu être mieux, mais ça aurait aussi pu être pire. Quelques fois, mon père me montrait comment faire des feux d’artifice et d’autres petits gadgets inflammables, ça me faisait bien marrer et surtout ça me fascinait. Comment de si petits grains de poudre pouvaient dégager une énergie pareille ? C’est sans doute de là que vient ma préférence pour les armes à poudre sur les armes blanches.
Bref, jusque-là mes mains étaient encore intactes et je n’avais pas de mal à me faire des copains au village…
Vient l’année du changement. Oh oui, tout est parti en cacahuètes. D’abord, ma mère a commencé à complètement perdre la boule. La pauvre folle a essayé de me noyer alors que je prenais mon bain ! Son propre fils ! Vous savez ce que ça fait de sentir ses poumons se remplir d’eau tout en voyant le visage de sa mère avec un terrible sourire qui a l’air d’y prendre du plaisir ? Je ne vous le souhaite pas. Sérieusement, mais qu’est-ce qui lui a pris ce jour-là ? Aucune fichtre idée. Mais c’est de là que tout est parti. J’avais réussi, dans la panique et avec le peu de force dont je disposais, à lui enfoncer un doigt en plein dans l'œil à la vieille garce.
La poudre d’escampette je l’ai ensuite prise et plutôt deux fois qu’une. Le moineau à l’air, j’ai couru sur des centaines de mètres jusqu’au village. Moqué par tout le monde, j’avais essayé d’expliquer ce qui s’était passé, mais personne ne prenait un petit gars de 6 ans au sérieux… Il faut dire que la tenue n’a pas dû aider. Ni une, ni deux, le tavernier qui connaissait bien mon père m’a assommé parce qu’il me pensait en plein délire !
J’ai rouvert l'œil dans mon lit chez mes parents. Mon père était là sur une chaise dans ma chambre, complètement bourré. Je ne l'avais encore jamais vu boire. Il essayait de foutre le feu à un bout de papier. Visiblement la mèche de son briquet avait pris l’humidité et refusait de s’allumer. Il a chiffonné le papier et l'a jeté par terre et est parti en verrouillant la porte. Toujours curieux, je me suis immédiatement levé. Ola la que la terre tournait ! L’autre idiot de tavernier n’y avait pas été de main morte, je voyais de toutes nouvelles constellations. J’étais bien motivé par ma curiosité donc je me suis quand même traîné jusqu’au papier et comme la professeure du village m’avait appris, j’ai pu déchiffrer quelques mots :
... t’ont trouvé… Dépêche-toi de te barrer… Villageois t’a balancé… Marine…
Sur le coup, faut dire que je n’ai pas pigé grand-chose. Mais les morceaux de l’histoire se sont rapidement rassemblés avec le temps. Une troupe de Marine avait réussi à retrouver la trace de mon paternel grâce à un villageois qui l’avait toujours trouvé bizarre avec ses jolies fusées. Faut dire que la Grixendre est strictement surveillée par la Marine, ce n’est pas un truc à mettre dans les mains de n’importe qui. Certainement pas du paternel d’ailleurs… J’ai entendu ma mère et lui se crier dessus, elle gueulait comme un putois :
“Faut l’égorger ce parasite ! Putains ! Je t’ai toujours dit que je ne voulais pas de gosse, regarde ce qu’il m’a fait !! J’vois plus rien !
- Calme-toi, on va s’en débarrasser ma chérie, calme-toi… Faut qu’on fasse diversion.
- On a qu’à tout cramer ! Rien à foutre de tous ces salops, ils se sont bien foutus de ma gueule quand j’ai épousé un étranger, on va leur faire comprendre…
- T’es complètement tarée ! …
- …
- Bon, t’as raison c’est la meilleure idée qu’on ait. “
Oh oui, vous avez bien entendu “tout cramer”. De ma fenêtre de l’étage supérieur, j’ai tout vu ! Les fusées qui ont volé dans tous les sens, les champs et toits qui prenaient feu, j’ai même vu des vieilles sortir comme de vraies torches de chez elles en courant. Ça a complètement tout dévasté, personne n'a rien compris. J’ai vu au loin des Marines arriver, les pauvres ils ne venaient pas pour ça mais ils ont dû faire les pompiers pendant un bon moment pour éteindre le bordel que ces deux psychopathes avaient créé.
Quand j’ai entendu la porte de la maison s’ouvrir, je me suis littéralement pissé dessus. Mon père s’est allumé une cigarette, j’en ai senti l’odeur. Ma mère rigolait… On aurait dit un démon. À l’époque, je ne me doutais pas une seconde que je serais capable de faire encore pire qu’eux… J’ai entendu ma mère gueuler à tue-tête qu’il fallait me crever. Mon père n'était visiblement pas d’accord. C’est vrai, il n’a jamais été un très bon père, mais bon on a quand même du mal à tuer son propre fils quand vient l’heure de suivre sa folle de femme. Du verre et de la porcelaine se sont brisés, j’ai entendu le père grogner et ma mère rire. Puis plus un son. Ça a duré quelques minutes. Un pas, un deuxième… Ça se rapprochait de ma porte. La porte s’ouvre violemment. Devant moi, ma mère, couverte de sang. Derrière elle, mon père étendu face contre terre, un tesson de bouteille enfoncé dans la tête. Le pauvre homme, il n’aurait jamais pensé que sa femme avait perdu la tête au point de s’en prendre à lui. La mère se frottait la tête, agitant celle-ci de droite à gauche.
“Tut tut tut… Pourquoi il faut tous que vous m'emmerdez comme ça hein ?! D’abord toi qui ne veux pas crever gentiment, puis l’autre couille molle qui ne veut pas me filer un coup de main…
- Maman, s’il te plaît, s’il te plaît…
- S’il te plaît ? Le seul truc qui me plairait c’est que tu la fermes, à jamais si possible.”
Elle a fait demi-tour et alors qu’elle allait fermer la porte je me suis jeté en avant pour essayer de fuir. Je vous rappelle que j’avais 6 ans, elle, la trentaine et complètement sans pitié. Elle m’a attrapé au vol et m’a jeté face contre terre dans un retour à l’envoyeur aérien. Encore une fois dans ma chambre, je n’ai pu que regarder la porte se verrouiller définitivement sous mes yeux…
Elle s’en était tirée et allait maintenant foutre le feu à la baraque avant de partir. Enfin… C'était son plan. Parce que le résultat moi j’y ai assisté en première loge. Elle est partie chercher une des dernières énormes fusées pyrotechniques dans l’atelier de mon père, puis s’est plantée dans le champ face à ma fenêtre. La fusée bien plantée par sa tige dans le sol, pointée sur le toit de chaume de la maison, elle y a foutu le feu ! Mais pas par le bon bout, elle a allumé la mèche de détonation rapide et pas celle de détonation lente. Pour un feu d’artifice ça en a été un joli. La fusée n’a même pas décollé, elle a explosé sur place. Ma mère a été projetée en l’air, avant de s’écraser comme une poupée de chiffon sur le sol poussiéreux du champ, soulevant un joli nuage en atterrissant. Quand le nuage est retombé, j’ai vu qu’elle avait pris feu, ne bougeant plus, son sort était scellé… Pas vraiment soulagé par cette vision… J’ai eu pitié d’elle… Je me suis senti seul. C’était quand même ma génitrice et je n’avais à présent plus personne pour prendre un minimum soin de moi, ou au moins me nourrir.
Oh j’ai pleuré. Beaucoup même. À foutre plein de morve sur les vêtements… Jusqu’à cette odeur de soufre. Des petites flammes avaient pris sur le toit, atteignant le grenier. Lieu où mon père stockait quelques jolies matières… Inflammables voire explosives ! Ni une, ni deux, j’ai couru vers la fenêtre, mais avant même que je ne l'atteigne, une énorme boule de feu a déchiré le plafond. Plaqué au sol par le souffle, j’ai enlevé immédiatement mon tee-shirt qui prenait feu. Me relevant difficilement, j’ai pu constater que ma chambre avait totalement pris feu. Suffoquant à cause des fumées toxiques, j’ai fermé les yeux et de mémoire me suis dirigé jusqu’à ma fenêtre. Tendant les mains pour la sentir. Je l’ai sentie. Elle avait pris feu. Mes vêtements et avant bras eux aussi du coup. Quel idiot ? J’aurais bien aimé vous y voir ! Mes bras étaient complètement cramés mais j’ai réussi à ouvrir la fenêtre et à basculer. Puis pouf, le trou noir.
Tavernier m’a trouvé et m’a soigné. Il m’a fallu plusieurs jours pour reprendre connaissance après toutes les fumées que j’avais respiré. Tavernier n’a pas de prénom à ma connaissance, tout le monde l’a toujours appelé ainsi et il se nomme lui-même comme cela. Ce n’était pas un mauvais bougre le vieux malgré les corrections qu’il avait pu me mettre dans le passé. Il est allé chercher un médecin au manoir le plus proche afin de panser mes plaies. La peau décomposée de mes mains a dû être retirée lentement par lamelle. Le médecin incisait tout autour, puis il tirait lentement sur le bout et une lamelle se décrochait laissant derrière elle un sillon de chair rougie et purulente. C’était terriblement douloureux, j’en ai pleuré, crié, à vouloir en crever. Mais j’ai tenu bon… Depuis, je porte ces jolis bandages blancs que je change régulièrement. Par-dessus, j’ai toujours ma jolie paire de gants ignifugés, mais ça, c’est une histoire qui viendra en temps et en heure. Tavernier n’avait pas beaucoup d’argent et vous imaginez bien que le commerce ne tourne pas très bien dans une ville à moitié cramée. Alors, une fois rétablie, j’ai commencé à tout faire pour l’aider. Le serveur le plus maladroit et jeune de la région ? C’était moi. Le garçon qui a dégringolé d’un toit en voulant ramoner une cheminée ? Ouais, ça aussi c’était moi. Disons qu’à 6 ans, j’étais plus un nain bourré qu’un enfant. Tavernier était désespéré devant tant de maladresse, mais il en riait aussi beaucoup et appréciait mes efforts… Jusqu'au jour où il est tombé malade. En quelques semaines, sa petite toux s’est transformée en une véritable pneumonie et l’a emporté. Il était criblé de dettes, alors les usuriers sont immédiatement venus récupérer la taverne. Hop. De nouveau dans la rue et seul… Pendant un bon moment, j’ai fleuri la tombe de Tavernier. C’était la première personne qui avait vraiment cherché à m’aider, à rendre ma vie meilleure. Mais la faim se faisait sentir et les habitants du village ne m'appréciaient pas du tout à cause de mes parents. Avec la mort de Tavernier, ils ont commencé à faire circuler la rumeur selon laquelle je serais maudit. Chpouik, j’ai pris mon baluchon et je suis parti sur les chemins, la morve au nez et en guenille, j’étais terrifié.
Au détour d’un carrefour, j’ai rencontré une bande de vagabonds, on s’est tout de suite bien entendu, notamment avec Dan. Cet ado rouquin et moi nous sommes immédiatement liés d’amitié. Lui aussi était orphelin, ses parents ayant été emportés par une épidémie similaire à la maladie de Tavernier. Il ne lui restait que son petit frère Tom, le plus hargneux de la bande… La mort de ses parents l’avait transformée en une petite brute insupportable. Personne ne s’est montré curieux de mes bandages, sauf Dan. Il n’a pas osé me poser de questions pendant longtemps. Pendant deux ans, Dan a pris soin de moi, m’a nourri comme si j’étais moi aussi son petit frère. Il m’a appris à chasser, à détrousser les ivrognes et à demander l’aumône auprès des riches habitants des manoirs. Ça aurait dû rester ainsi… Qu’est-ce que j’étais heureux avec eux ! Mais il a fallu que cet abruti de rouquin en dise trop… Je lui ai tout raconté sur ma famille et la tragédie. Il n’a pas pu s’empêcher de tenir sa langue. Toute la bande a rapidement été mise au courant…
Un matin, je reviens au camp après avoir vérifié les quelques pièges que nous avions mis en place pour choper des lapins la veille. Tom se tient devant moi et me fixe d’un regard sombre. Nous avons tous les deux 8 ans et à peu près la même carrure. Il s’est approché et m’a tendu la main comme pour me saluer. Je ne lui tends pas la mienne. Il le sait pourtant, à cause de mes blessures, je ne serre la main de personne. Quel idiot s’infligerait de la souffrance inutilement ?
“T’es pas z’un homme si tu serres pas la main !”
Il ricane et je m'aperçois alors que toute la petite bande nous observe, Dan y compris, en train de se curer les ongles avec son couteau. Les regards braqués sur moi ne sont plus amicaux… Tom fait un pas de plus vers moi la main tendue. Il sourit… Mauvais…
Je tends la main fébrilement. Il la saisit et la broie sans aucune pitié. Jeté sur mes genoux par la vive douleur qui me traverse, je me mets à pleurer et immédiatement mon nez coule à profusion. Tout le monde rit, Dan ne bouge pas d’un pouce, il ne rit pas.
“Alors comme ça, c’est toi l’fils d’ces monstres ?! T’sais qu’la famille de Timmy elle a crevé dans les feux de tes parents ?! Hein ?! Toi aussi t’es un monstre comme eux, avec tes bandages dégueulasses. Tu vas essayer d’nous buter et d’prendre tout notre argent hein ?! Timmy il l’a dit et je le crois moi !”
Plus aucun, rire. Le silence et mes sanglots… Puis mon rire. Je ne peux pas m’arrêter de rire. Ils me regardent abasourdis. La douleur monte en moi et la rage aussi. Mon rire résonne, dément. Puis l’étincelle. Ma main dans la sienne. Sa main fume. Un cri résonne et couvre mon rire. Celui de Tom, maintenant à genoux face à moi. Je frappe de la main gauche. Sa gorge s’enfonce et son cri n’est plus qu’un gargouillement exquis.
“Oups.”
Je regarde Dan, je ne vois que le visage de ma mère. Cette sale garce. Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé ensuite. Tout ce dont je me souviens c'est de m'être réveillé dans une mare de sang, un couteau planté dans le bras et mes mains autour de la gorge de Dan. Une gorge cloquée, dont la peau a bouilli sous les mains enflammées de Ronan. Les bandages se sont évaporés autour de mes mains et celles-ci sont particulièrement douloureuses. Je sens mon énergie faiblir mais je parviens à faire plusieurs kilomètres avant de m’effondrer dans un buisson.
“Coucou toi !”
Cette voix enjouée et pleine de douceur… Je m’en souviendrai toute ma vie. C’était le début de la période la plus heureuse de toute ma vie. Recueilli par Lorédia Dermine, un ange m’ayant ramassé un buisson. Un ange, ce n’était pas qu’une image ! Lorédia Dermine ne me l’a pas avoué tout de suite, mais elle était en réalité Irysia Shining, gouvernante de feu la mère d’Izya Tahgel.
À ce stade, bien sûr, je n’en avais pas la moindre idée. Il m’a fallu des semaines, des mois pour lui accorder ma confiance et ne serait-ce que lui faire le moindre sourire. Elle fit preuve d’une patience infinie avec moi, de tendresse, dans ces mots et ses gestes. Jamais Lorédia ne me brusqua ou s’énerva sur moi. Rapidement, j’ai recouvré mes forces et j’ai pu retourner gambader à l’extérieur. Lorédia appréciait notamment que j’aille faire les courses pour elle. Je m’évertuais à être un bon garçon, serviable et poli… Je ne pouvais cependant oublier ce que j’avais fait et me le pardonner. Jamais je n’ai pu expliquer comment j’avais pu faire ça. Physiquement et moralement. Comment avais-je eu la force de tuer des enfants qui avaient pour certains 2 fois mon âge ?! Comment avais-je pu commettre un acte aussi immonde ?! Étais-je vraiment destiné à sombrer dans la même folie que ma mère ?!
Alors un jour, je lui ai tout avoué. Mes parents, l’incendie, Tavernier, la bande, la poignée de main, puis le massacre. Lorédia sembla défaillir en entendant mon crime. Je croyais qu’elle allait me jeter dehors ou partir en courant… Elle me prit dans ses bras et pleura un long moment. Les bras ballants, je me suis mis à pleurer toutes les larmes de mon corps. Ce moment me parut durer une éternité. Un moment salvateur qui me fit reprendre du courage et de l’espoir.
“Tu n’es pas responsable de tout ce qu’il t’est arrivé. N’en parle à personne, mais pardonne-toi, ne les oublie pas, mais pardonne-toi…”
Ce soir-là, elle me serra contre elle et nous dormîmes l’un contre l’autre telle une mère et son nouveau-né. Le lendemain matin, elle m’apporta une paire de gants gris anthracite en cuir et traité contre le feu, des gants de forgeron.
“Avec ça, tu ne craindras plus jamais de quitter l’enfer par la fenêtre en feu.”
Depuis, je ne quitte plus cette paire de gants, c’est mon bien le plus précieux.
Je pourrais m’étendre sur cette joie et cette tendresse que Lorédia a su m’apporter, mais on trouve guère de choses à raconter dans notre bonheur et beaucoup plus sur nos mésaventures.
Izya Tahgel. Un nom qui en fait trembler plus d'un, non ? Pas moi !
La Reine Céleste débarqua un beau jour sous sa forme de dragon dans mon village. Autant vous dire qu’elle a fait forte impression ! Maintenant, imaginez la réaction qu’a eue la population lorsqu’elle a pris forme humaine et qu’ils ont tous reconnu son visage. Une débandade désorganisée, les hommes abandonnant leurs frères à la dragonne pour rentrer plus vite chez eux. Oui, comme le racontent les rumeurs, elle m’a kidnappée et au final j’ai fini par lui filer un coup de main. Elle cherchait à retrouver Irysia Shining aka Lorédia ma mère adoptive.
Vous auriez dû voir son allure, ses cheveux rouges, sa puissance… Immédiatement, je suis tombé fou amoureux de la femme qu’elle était. Certes, j’avais 13 ans, mais j’étais persuadé que je pouvais l'impressionner si j’en avais l’occasion !
D’accord, je n’ai pas vraiment apprécié notre premier rendez-vous amoureux. Il faut dire que poussé par mes “copains” (plutôt une bande de sale gosse se servant de mon histoire pour me faire faire des choses stupides) je l’ai d’abord caillassé avant de lui dire bonjour… Peu courtois de ma part c’est vrai… Ensuite, alors qu’elle me kidnappait sous sa forme de dragon, je lui ai arraché une écaille en la mordant de toutes mes forces. À part l’énerver ça n’a eu que peu d’effet. Saviez-vous qu’elle est immunisée contre le feu ?! Je vous le jure ! Elle s’est endormie à côté du feu et a roulé dans celui-ci dans son sommeil ! J’me suis réveillé et j’l’ai vu les vêtements en feu ! Quelle jolie poi… Euh… C’était super impressionnant quoi !
Elle m’a posé une tonne de questions sur Irysia Shining, bien entendu je n’y ai pas répondu. Pour rien au monde je n’aurais trahi Lorédia ! Je suis toujours prêt à mourir pour la protéger ! Ce n’est pas que des paroles j’vous promets. Bref, elle la cherchait mais moi je connaissais Izya Tahgel comme la fille du sanguinaire Saigneur des Mers. Elle me fichait une sacrée frousse ! Oh mais vous ne pouvez pas comprendre… Un dragon rouge de 30 mètres avec des griffes aussi grandes que moi, ce n’est pas le truc le plus rassurant qu’il m’ait été donné de caillasser.
En la regardant, j’étais terrifié, mais je voyais aussi… La Liberté. Sa puissance la rendait terriblement libre, tout le monde la fuyait car tout le monde la respectait. Elle pouvait à première vue complètement ignorer l’avis des gens sur sa personne et leur faire faire tout ce qu’elle désire. Soit par la ruse, la séduction ou la menace.
Pour un orphelin, toujours rejeté à cause de ses parents, c’était une vision incroyable. Je l’adorais comme une déesse… Alors lorsqu’en me poursuivant, Izya a rencontré Irysia, qui se trouvait liée à la naissance de la Reine Céleste, j’ai compris que mon destin pouvait lui aussi être lié à la dragonne si je le souhaitais. C’est pourquoi, immédiatement j'ai confectionné mon collier avec la splendide écaille rouge que je lui avais arraché. En signe d’allégeance, de remerciement pour cette réalisation… Je peux être vraiment libre. La force me rendra plus libre et je pourrai protéger Lorédia.
Quand Izya s’en est allée, j’ai beaucoup pleuré. Une partie de moi, même me sachant bien trop faible, voulait partir à l’aventure avec elle. C’est alors que Lorédia m’a attrapé par l’épaule et m’a dit :
“T’en fais pas Le Morveux, un jour toi aussi tu vogueras où tu le désires !”
Elle me fit un clin d'œil et me laissa seul, cherchant du regard si un immense lézard allait fendre les cieux.
L’hiver 1626 a commencé par une “petite” rencontre. Lorédia s’était rendue au village afin de refaire nos réserves de bois et en était revenue avec un nabot velu et ronchon. Oh je le connaissais déjà bien ! Une petite légende dans le coin… Fink Berrick. Un ivrogne passant la plupart de son temps avachi dans une chaise de la taverne. On l’avait déjà vu deux ou trois fois essayer de travailler pour l’épicier en l’aidant à décharger des marchandises, ça ne s’était jamais bien fini… On le retrouvait la plupart du temps au gibet du village le lendemain, pour avoir essayé de chiper quelques douceurs en travaillant. Il racontait, à qui voulait bien l’entendre, qu’autrefois il avait mis les pieds sur Grand Line à l’époque où la Seconde Guerre prenait fin.
Une dizaine de bûches de bois dans son panier dorsal, il ne semblait même pas suer. Lorédia, avançant en tête, lui parlait doucement et il grommela quelques réponses. C’était une vision pittoresque. Un ange et un troll marchant côte à côte en conversant. Il était aussi laid qu’elle était resplendissante. Accompagné d’une odeur d’alcool pestilentielle, il pénétra dans la petite maison et installa les bûches dans la caisse de fer près du feu… Il n'eut même pas un regard pour moi et semblait se parler à lui-même tout en effectuant sa besogne.
“ Bonjour Fink… Vous allez bien ?
- J’ai faim ! Il est où ce repas qu’vous m’avez promis Lorédia ?
- Il arrive Fink, il arrive ! Asseyez-vous dans le fauteuil près du feu, vous devez être épuisé. Encore merci de votre aide, c’est très gentil de votre part.
- J’fais pas ça par charité. J’ai la dalle c’est tout.
- Dites Fink, c’est vrai que vous êtes un pirate ?
- Laisse-le un peu tranquille Ronan…
- Ahahaha ! Oh… Oui, je l’étais. Mais tout cela est bien derrière moi maintenant.. Une belle époque qu’c’était ! Maintenant plus personne n’est aussi libre. Le monde a bien changé. On ne voit que des ahuris comme la dragonne de l’autre fois. On avait un code d’honneur nous ! Jamais on aurait attaqué un village sans défense…
- T’aimes te faire casser la gueule ?? Crache encore une fois sur la Reine Céleste et je te ferai brûler vif sac à merde !”
Alors, j’ai fait jaillir des flammes de mes gants et elles enveloppèrent mes mains. Un petit tour que j'avais réussi à maîtriser en essayant de me rappeler mes crimes. Avançant vivement vers Fink, je me suis retrouvé face à Lorédia, un rouleau à pâtisserie dans la main. Je me suis figé et elle en a profité pour me mettre un petit coup désapprobateur sur la tête avec son rouleau
“Couché le Morveux ! Tu crois que c’est comme ça qu’on traite un invité ? Ce n’est pas ainsi que je t’ai éduqué…
- Ahahaha ! En voilà donc un qui n’a pas froid aux yeux ! J’aime bien ce p’tit, j’crois j’lui ressemblais un peu dans ma jeunesse. Une vraie terreur dit donc ! Mais c’est pas avec tes petits tours de magie que tu pourrais mettre une raclée à un bout de viande aussi rassis que moi.”
Soudainement, Fink réduisit de 30 cm, une queue, des écailles et une crête lui poussèrent. Il se déplaça à une vitesse telle que la seule personne aussi rapide qui me vint à l’esprit fut Izya. Fink passa habilement entre les jambes de Lorédia, me contourna un battement de cils et vint placer un pistolet à un coup sur ma tempe.
“ Tu vois Morveux. Ça c’est menaçant… Rien ne sert de menacer. Agis ou tais-toi.
- Ou.. Oui m’sieur Fink.”
La différence de niveau entre nous était flagrante. Même en perdant le contrôle, je n’aurais peut-être même pas pu l'égratigner. Il était bien trop rapide et expérimenté pour un gamin comme moi. L’impuissance, voilà ce que j’ai ressenti…
Mais Fink n'était pas un méchant gars, il s’est rassi calmement et nous avons mangé en silence tous ensemble. Le soir, avant qu’il parte, une conversation eut lieu en Lorédia et lui.
Il revint le lendemain, le surlendemain et le jour encore d’après. Fink continua à aider Lorédia à la maison, on finit même par lui faire un petit coin pour qu’il dorme au chaud. Petit à petit, il a gagné mon respect et moi le sien. Le vieux briscard m’a appris tout ce qu’il savait de la vie de pirate. La navigation et la géographie, le vol et le crochetage, mais surtout, la bonne vieille baston et le tir. Au fil des mois, mon endurance, ma vitesse et ma force devinrent bien meilleures. On comprit tous les deux que je n’étais pas fait pour le maniement des armes blanches mais que j’avais un sacré talent pour le pugilat, lui aussi d’ailleurs. Nous rentrions souvent bien amocher tous les deux, sales et épuisés, Lorédia nous faisait la morale mais nous savions qu’au fond elle appréciait de nous voir ensemble.
Nous entendîmes tous des rumeurs de pirates et de révolutionnaires. L’Armée Révolutionnaire ? Ici ? Nous défendant contre une bande de pirates sanguinaires ? C’était difficile à croire, pourtant toutes les sources sérieuses du village semblaient raconter la même chose. Alors Fink, Lorédia et moi nous sommes rendus au village pour voir ça de nos propres yeux. Je venais de fêter mon 16ème anniversaire et Fink m’avait offert un pull à capuche crème trop grand pour moi que je refusais de quitter. Alors, ma capuche sur la tête, je me suis fondu dans la masse des villageois et j'ai pu tout entendre lorsque le chef des révolutionnaires locaux nous fit son discours. Il parvint à convaincre la majorité des villageois et des gens du manoir local, qui décidèrent lors d’un vote de soutenir la cause des révolutionnaires. Je n’avais pas vraiment d’avis sur la question, rien contre les Marines et rien contre le Révolutionnaires. Sans doute trop jeune pour ce genre de problème. Mais des problèmes, j’allais en avoir…
Un matin, quelqu’un toqua chez Lorédia et demanda à me voir. Il était accompagné d’une dizaine d’hommes avec des fourches. Le gars devait avoir mon âge, mais il avait la moitié du crâne atrophié, un œil en moins et une bouche qui n’en portait plus que le nom. Il hocha la tête en me voyant… Aussitôt les hommes entrèrent dans la maison et me saisirent, Fink s’était absenté pour faire une course et Lorédia ne put que pousser des cris alors qu’on m’emmenait. On m’emmena au village ou des familles éplorées et en colère m’attendaient. Une corde avait été accrochée au chêne de la place centrale. Les trois doyens et le maire se tenaient derrière une table. Ils m’attendaient eux aussi. Les hommes m’assirent sur une chaise et le silence se fit. Le maire parla :
“Ronan Quicknes ? Fils de Gary Quicknes, artificier de son état et criminel notoire ?
- Oui, m’sieur le Maire.
- Tu es accusé d’avoir tué et brûlé les corps et 6 enfants il y a plusieurs années. Cet homme là-bas. Il pointa un doigt sur le jeune défiguré. Il t’accuse de t’en être pris sans raison à lui et ses camarades. Qu’as-tu à dire pour ta défense fils d'incendiaires … ?
Je.. Je..”
S’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’était qu’un jour on reviendrait me hanter et me rappeler mes crimes. Je m’étais persuadé qu’ils étaient tous morts et que personne ne serait jamais au courant de mes actes si je ne parlais pas. Une belle erreur… Ma première leçon de criminel : toujours nettoyer derrière soi.
“Je suis coupable m’sieur.”
Oh… Mon Dieu ! Quel monstre… C’est bien le fils de ses parents…
“Ne compliquons pas la situation dans ce cas. Tu vas être pendu sur-le-champ pour punir tes crimes.”
Mourir ?! Non, je ne voulais pas mourir comme ça, je devais encore devenir plus fort, retrouver Izya et la persuader de me laisser la rejoindre dans ses aventures ! Non pas…
“Un instant ! Fink approcha dans la foule accompagnée de Lorédia sanglotante. Lorédia nous apporte une nouvelle.”
S’approchant doucement, elle me lança un regard plein de tristesses mais aussi de sous-entendus *Ferme-la et laisse-moi faire*.
“Si vous le pendez, nous sommes tous condamnés. La fille du Saigneur des Mers reviendra et nous punira ! Elle s’approcha de moi et d’une main saisit mon collier et l’arracha. Levant le bras bien haut pour que tout le monde puisse contempler l’écaille. C’est peut-être un morveux, menteur et criminel, mais c’est aussi maintenant un protégé de la Reine Céleste. Si on le touche, elle réduira cette île en cendre.”
Le silence se fit. Lorédia venait d’énoncer une tonne de mensonges avec une confiance et une sincérité d’apparence à en faire s’incliner le meilleur des menteurs. Jamais Izya n’aurait entendu parler de ma mort, sans doute que ça ne lui aurait pas fait grand-chose d’ailleurs, ça, je le savais très bien. Mais les habitants eux n’en savaient rien. Depuis la venue d’Izya, des rumeurs circulaient sur mon compte. Je l’aurais aidé et rejoint, je serais un espion de la pirate sur l’île… Vrai et ridicule à la fois. Après avoir rejeté ces rumeurs, je les ai embrassées et j’ai fait peur à tous ceux qui me cherchaient des noises grâce au nom de la dragonne. Cela m’a permis d’éviter de me battre et de faire du village un foyer d’adolescents accidentés et brûlés. Tout semblait corroborer les dires de Lorédia et les villageois semblaient effrayés et désemparés.
“L’EXIL !”
Le Maire avait crié ça avec fierté et colère. Le silence se fit. La rumeur monta puis ils reprirent tous ensemble :
L’EXIL ! Qu’il parte ! On ne veut pas de criminels ici !
Lorédia marcha vers moi, m’attrapa le bras et me tira jusqu’à la maison, les habitants me regardèrent partir, certains me crachèrent au visage. Arrivée à l’intérieur, elle attrapa un sac à dos et mit un maximum d’affaires dedans, une petite bourse et un peu de nourriture. Elle me dit ensuite :
“Nous n’avons pas beaucoup de temps Morveux, ils risquent de changer d’avis d’une minute à l’autre. Fink et moi ne pouvons te protéger ici, tu dois partir où ils vont venir te pendre à cet arbre ! Rejoins Izya. Elle m’a écrit et elle se trouve sur Armada, une île pirate. Trouve-la sur Grand Line. Va à Logue Town, tu pourras sans doute trouver des infos dans les bas-fonds de la ville sur ta destination.
- Mais… Viens avec moi !
- Ma vie est ici maintenant jeune homme, je ne suis plus toute jeune malgré mon apparence. Tout comme Fink. Ne t’inquiète pas pour nous, nous saurons nous débrouiller sans toi.
- Et si je ne parviens pas à la trouver ?
- Ronan Quicknes, tu es bien plus malin et fort que tu ne le penses ! Tâches de ne pas faire trop de dégâts sur ta route. Prends soin de toi. Un navire part pour Logue Town dans une heure, dépêche-toi d’y aller !
- Nous reverrons-nous ?
- Évidemment idiot !”
Elle m’embrassa tendrement sur la joue. C’est ainsi, sur ce bateau de commerce, que j’ai commencé mon aventure sur les mers. Aujourd'hui je vogue sur les Blues, recherchant des indices sur Izya et une façon de rejoindre Grand Line.
Informations IRL
- Votre prénom / pseudo : Bastien
- Êtes-vous majeur ? Oui
- Vous aimez / n'aimez pas : Manger. Beaucoup. Souvent. Boire de l'eau gazeuze. Beaucoup. Souvent. J'avoue que je ne suis pas un grand fan des huîtres et de tout ce qui a un goût trop iodé en général. Sinon j'écoute beaucoup de musiques épiques, je lis de la fantasy et j'aime beaucoup gérer des projets IT.
- Votre personnage préféré (de One Piece) : Shanks Le Roux
- Vous vous définiriez comme : Entrepreneur historiophile et fantasyphile
- Vous faites du RP depuis : Depuis mes 10 ans, donc environ 15 ans, mais beaucoup moins si on compte les nombreuses années de pauses bien évidemment.
- Vos disponibilités (approximatives) : Plusieurs fois par semaines de manières brève et une ou deux fois de manière beaucoup plus longue.
- Comment avez-vous connu le forum ? Top Site.
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Dernière édition par Ronan Quicknes le Jeu 21 Juil 2022 - 8:59, édité 15 fois