Pédocratie utopiste — Todd Harrington

Son allure juvénile couplée à ses longs cheveux en font une personne assez difficile à cerner physiquement. Il est compliqué de dire si Todd est en réalité un jeune garçon, ou une demoiselle. Peu importe la perception que l’on porte sur l’enfant, il est difficile de passer à côté. Son côté extraverti en fait une personne généralement au centre de l’attention. Son physique est la première chose remarquable chez le jeune adolescent, qui arbore généralement des tenues dénuées de sens.

Les différents chapeaux qu’il décide parfois de porter reflète sa personnalité assez expressive. Les différentes casquettes à hélices ou chapeaux à oreilles de lapin couvrent sa longue chevelure blanchâtre, tombant jusqu’à hauteur de la nuque. Sa fine capillarité lui permet de se coiffer de diverses manières, optant alors parfois une dégaine décontractée avec des cheveux détachés, ou plus professionnelle avec des nattes ou des tresses. Enfin, quelque soit la coupe adoptée, Todd ne retire presque jamais les barrettes écarlates qui l’aident à maintenir l’une de ses mèches tombantes, dévoilant alors les sombres pupilles de ses grands yeux.

L’ensemble des vêtements dont il décide de se vêtir lui offre généralement des allures particulières. Souvent colorées, ses fringues couvrent son petit corps finement dessiné par les aléas de ses aventures, dissimulant ses formes sous des vêtements amples. Todd a l’habitude de souvent changer les affaires qu’il arbore, bien que son destin de vagabond destiné à sauver le monde des forces du mal le pousse parfois à s’habiller des mêmes tenues pendant de longues périodes.

Le plus impressionnant dans le physique de Todd est qu’il parvient à être modulé en fonction des circonstances. Ainsi, il est capable d’adopter une allure de gamin rongé par la pauvreté, tout comme il parvient à entretenir une chic posture. L’énergumène est un véritable fléau, pouvant donc se faufiler dans différents contextes, faisant un bon usage de l’innocence que reflète son profil. Lorsque ces indications sont acceptées par ses proches, il devient donc difficile de se fier à l’image qu’il renvoie.

Le jeu d’acteur de Todd lui permet de moduler la plupart de ses attitudes. Bien que son dos reste la plupart du temps très droit, il est capable de prendre une posture courbée. Ses mimiques sont quant à elles aussi variables, bien que ses références aux démoniaques Gorblokiens, ainsi que les différentes tentatives de blagues restent ancrées dans sa manière de s’exprimer. Ainsi, la démarche qu’il adopte, tout comme les différents détails de sa manière de se tenir, comme le fait de se gratter l’entrejambe, de se curer le nez, ou de cracher à voix haute font partis des différentes attitudes visibles qu’il décide ou non d’arborer.


[Comptez une quinzaine de lignes minimum.]

La personnalité de Todd est véritablement complexe. Si son apparence laisse penser qu’il n’est rien d’autre qu’un gamin, sa mentalité confirme en réalité cette hypothèse. Débordant d’imagination, l’enfant semble être plongé dans une espèce d’univers qu’il s’est construit, modifiant ainsi sa perception du monde extérieur. Fanatique des ambiances fantastiques qu’il avait autrefois l’habitude d’explorer au travers des bouquins de fiction, désormais il est convaincu d’être en pleine quête héroïque contre les forces du mal.

Alors, dans ses paroles, l’enfant semble être parfois à l’ouest, employant des termes que personne ne semble comprendre mis à part lui-même. Les multiples allusions à des choses insensées comme les démons de Gorblok, ou encore les soldats de la nuit le font apparaître comme une espèce de gamin atteint d’un syndrome l’empêchant d’être totalement lucide. Les menaces inter-dimensionnelles qu’il s’est mentalement créées sont alors la raison principale de son voyage aux travers des diverses mers.

Et s’il on peut croire que tout ce cirque ne fait partie que d’un jeu pour amuser le jeune garçon, le doute est rapidement dissipé. En effet, la rupture qu’il ne semble pas parvenir à faire entre l’imaginaire et la réalité est telle qu’il essaye d’embrigader les autres dans ses délires psychédéliques. Se faisant, il ne terre pas ses fantaisies dans son silence, mais se permet de les partager auprès de ses interlocuteurs, probablement dans le but de trouver des personnes adhérant à son univers. Car après tout, ce qu’il manque le plus au garçon, c’est véritablement des compagnons de jeu.

Les tentatives de raisonnement ne fonctionnent pas réellement sur le gamin, qui se contente généralement de faire mine d’accepter les leçons de morales, ou de simplement balayer d’un revers de la main les sermonades des adultes. En raison des multiples agissements des figures de maturité, essayant de ramener Todd dans la dure réalité, ce dernier a longuement développé un certain mépris envers ces individus.

En effet, les relations qu’il entretient avec les adultes sont assez complexes. Elles ne sont que très rarement agréables pour le jeunot qui subit très souvent les moqueries de ses aînés. Les complications et l’esprit non ouvert des principaux représentants de la notion de maturité ont naturellement rendu le lien difficile. Todd évite de devoir discuter avec ces derniers, afin de ne pas avoir à subir les rixes qui en découlent systématiquement.

Lorsque l’on se penche davantage sur le cas de Harrington, il est possible de déceler un mal plus profond que son simple infantilisme qui reste tout de même raisonnable pour un enfant de cet âge. Car secrètement, le petit bonhomme entretient un projet assez déraisonné. Bâtir un monde où les enfants seraient au cœur même des prises de décision importantes, un lieu où l’imagination débordante des enfants ne serait plus bridée, où la liberté serait totale.


[Comptez une quinzaine de lignes minimum.]

[Comptez une trentaine de lignes minimum.]