Shoga regarde Shujin qui câline avec forces et tendresse son ami Anima, le colonel regarde Arsène qui se trouve à côté de lui, il fait une tête gênée. Le Minks roux se tourne vers le commandant, et lui ordonne de se ressaisir avec autorité.
— Commandant Shujin, vous êtes en charge du commandement de l’intrépide ainsi que celui des hommes ! Je réquisitionne le matelot Labrusca et le lieutenant Alighieri, j’attends de vous que vous montriez l’exemple ! Réquisitionnez la dizaine de nouvelles recrues sur le navire pour vous aider dans votre tâche de surveillance du navire !
En entendant ses mots, l’Okama lâche sa camarade, puis il s’approche lentement vers son supérieur. Son regard est sévère, ses sourcils sont froncés, sa musculature est saillante. Il fait un face à face avec le Minks, Shoga est légèrement plus grand que l’immense travelo, celui-ci fronce tous les muscles de son visage à tel point que plusieurs craquements se font entendre.
— Colonel....
Shoga reste droit, il regarde son soldat droit dans les yeux, tout en prenant un air aussi viril que Shujin.
— I love you .... !
Dit-il en retirant sa tenue de commandant, sur lui, il n’a plus qu’un slip au couleur de la marine. Ses yeux deviennent tout mouillés, il fait la moue, et il joint ses mains à celle de son supérieur.
— Colonel… colonel… colonel… Pourrais-je demander aux hommes de travailler ardemment sous cette chaleur intense ?
Shoga hausse un sourcil.
— Travaillé durement alors qu’il fait chaud ? Mais dans quel but ?
— Pour les renforcer physiquement ainsi que psychologiquement, la chaleur ne les rendra que plus fort !
Shoga comprend.
— C’est une très bonne idée, mon commandant. Vous avez quartier libre, mais ne les épuisez pas trop, nous ne comptons pas rester au Q.G. toute la journée.
Shujin lâche les pattes de Shoga pour se diriger en sautillant vers les hommes réquisitionnés, ces derniers craignent le pire en voyant la folle qui s’approche d’eux. Le « Récidiviste' est léger comme une plume, c’est son amour pour les uniformes de la justice qui lui donne des ailes. Un matelot se met à hurler.
— Arrrrgggg !!!!
Un autre lui demande ce qui lui arrive.
— Ça ne va pas de hurler ?!
Le hurleur pointe le slip du commandant avec son index droit, il désigne les espaces qu’il existe entre le slip et la chair… il désigne une partie intime de sortie.
— J’ai vu une de ces cou....
L’autre soldat remarque la même chose, il se met à hurler.
— Aie, mes yeux, mes yeux… je suis aveugle !!!
Mais étrangement, lorsque Shujin arrive sur le pont avec ses pectoraux bien huilés (il garde toujours une bouteille d’huile dans son slip, au cas où) les soldats se mettent en rang, et ils obéissent à leur supérieur qui profite à peine de la situation. Il leur demande de nettoyer le pont pendant qu’il les guidera. Shoga marche vers le Q.G. de la marine, il est interpellé par Soma le Ninja qui lui demande quelle est sa mission.
— Tu vas rester sur le navire, et surveiller les alentours (et surtout Shujin).
— Ok, patron poilu.
Le Ninja fait péter une grenade aveuglante, il disparait. Shoga tousse en agitant les pattes devant lui.
— Mais il n’est pas obligé de faire à chaque fois qu’il part !
Shoga demande à ses deux chouchous de venir avec lui, le Colonel marche jusqu’au Q.G. en compagnie de ses hommes. Shoga rentre facilement dans le quartier général (après avoir décliné son identité et en donnant son matricule de marine), le colonel et ses hommes marchent dans les couloirs de Marine Ford.
— Fiou… c’est beau. Mais je préfère le côté rustique d’Orange Town, je m’y sens plus à l’aise, pas vous ?
Pendant que l’homme bête discute avec ses amis, une femme se met à hurler dans les couloirs. Cette femme semble avoir un fort caractère, car elle est pourchassée par quatre types qui lui font des avances, mais rien n’y fait, elle marche rapidement devant eux en les envoyant paître.
— Je veux vous épouser.
— Je suis riche, savez-vous.
— Je suis votre plus grand admirateur, Leslie-Sama !
— J’ai de l’argent, je peux vous payer … Mais en échange, vous devrez m’être soumise comme épouse !
Bon, le dernier prétendant n’a pas tenu longtemps, car il s’est pris un coup de poing dans le visage par la jeune femme. Les trois prétendants restants sont soient effrayé par un tel manque de féminité, ou au contraire, ils sont encore plus attirés par ce côté bestial.
— Barrez-vous, vous êtes collant !
Leslie Sakamoto n’est pas le genre de femme à marier, non, c’est le genre de femme à mourir sur le champ de bataille. La bretteuse passe à côté du Minks et de ses compagnons, elle continue son chemin jusqu’à ce qu’un homme de la haute société arrête la Sakamoto.
— Leslie, commodore Leslie. Je vous supplie de réfléchir à mon offre, 100 millions de Berry pour le Yubashiri, c’est plus qu’honnête !
Entre les trois pots de colle et l’autre glue qui vient lui casser la tête une fois de plus avec ses Berrys, la commodore craque.
— Si vous arrivez à me débarrasser de ces trois-là, je veux bien réfléchir à votre offre.
L’homme d’affaires voit une opportunité unique, il s’exécute aussitôt. Il arrive à faire dégager les trois prétendants en leur promettant de toucher un mot à Leslie de leur part, et le blessé est évacué par l’un de ses rivaux. Shoga regarde Leslie, cette dernière fait de même, elle tourne légèrement son regard vers le Minks et ses amis.
— C’est notre chance, elle semble être disposée à nous parler. Restez ici. Pour le Yubahsiri, je vais lui en toucher deux mots.
Shoga s’avance vers Sakamoto qui arbore le célèbre Katana à sa ceinture, Shoga arrive devant la commodore, cette dernière fait face à l’imposante taille du Minks. La commodore ne baisse pas les yeux, elle soutient le regard du marine, Shoga se sent intimidé par elle, malgré sa petite taille (comparé au 2m90 de Shoga).
— Commodore, je vous salue.
— Moi de même, colonel.
Les deux se connaissent de réputation.
— Je n’irai pas par quatre chemins, j’ai entendu votre mésaventure sur l’archipel des Shabondy. Je dois vous dire que pour moi ce n’était pas un échec, vous avez épargné la vie de civils, et rien que cela est une victoire qui nous échappe bien trop souvent.
Sakamoto sourit.
— Vous êtes un original, colonel Shoga.
— Ma venue concerne votre Meitou, le Yubashiri.
— Encore un… Vous savez colonel, vous devez être la énième personne qui essaye de me racheter mon Katana, ou de me convaincre de l’échanger contre un autre sabre du même rang.
— Je vous arrête tout de suite, commodore. Si j’ai fait le déplacement d’Orange Town en East Blue jusqu’à Marine Ford sur Grand Line, ce n’est pas pour me faire balader comme vos précédents larbins. Je suis avant tout un épéiste, et de ce fait je ne supporterai pas de savoir que cet illustre katana pourrit dans un musée !
Shoga hausse le ton.
— Sa place est dans les mains d’un soldat, et non d’un collectionneur comme j’ai pu le voir et l’entendre tout à l’heure !
Sakamoto ne se laisse pas marcher sur les pieds.
— Je suis aussi une épéiste, et ce sabre est encore à moi, il m’appartient !
Shoga tente quelque chose.
— Puis-je voir la lame ?
Leslie dégaine d’un coup sec l’épée de son fourreau, Shoga examine la lame, elle reste dans la main droite de la gradée.
— Il s’agit d’une belle lame, je n’en ai rarement vu d’aussi bien conservée.
Leslie constate qu’elle a à faire à un vrai connaisseur, mais le regard de la Sakamoto se pose sur les deux Meitou du Minks, elle demande à voir la lame « Damoclès », Shoga dégaine lentement son sabre de son fourreau. La commodore touche la lame, elle palpe l’acier avec ses doigts en donnant des petits coups. Shoga range son Meitou, Leslie croise les bras.
— Je refuse de donner le Yubashiri contre de l’argent, ce serait un déshonneur pour un sabreur de faire ça. Le sabre se gagne sur un champ de bataille ou en héritage, en tout cas, il se mérite !
— Je suis tout à fait d’accord avec vous.
— Voyez-vous, je dois devenir plus forte, plus robuste, plus rapide pour vaincre mon adversaire avant même qu’il ne puisse être une quelconque menace pour mes citoyens. Je dois me séparer de mon sabre qui n’appartient qu’à la catégorie des « lames de qualité supérieure », je dois me procurer une « grande lame ». Le Q.G. me fournira une grande lame dans quelques jours, j’avais dans l’idée de donner le Yubashiri au quartier général et qu’il le donnerait à un brave soldat qui le mérite. Mais en arrivant ici, j’ai pu voir les candidats qui pourraient hériter du Yubashiri. Ce ne sont pas des soldats, mais des bureaucrates au mieux… au pire, ce sont des pistonnés qui n’ont jamais tenu une épée de leur vie. Je veux être certaine de ne pas faire d’erreur.
— Je peux vous assurer que je connais un brave soldat, un homme qui n’a pas hésité à mettre sa vie en danger, et il en porte encore les séquelles.
Leslie est étonnée.
— Ce n’est pas pour vous que vous voulez le Yubashiri ?
— Non, c’est pour le lieutenant Alighieri Arsène.
Dit-il en pointant de la griffe le lieutenant.
— Vous estimez qu’il mérite le sabre ?
— Je le pense.
Sakamoto observe Arsène, et Anima, puis se tourne vers Shoga.
— J’ai une idée, comme je vais hériter d’une grande lame, je veux pouvoir en combattre une avec le Yubashiri pour la dernière fois. Si vous m’affrontez dans un duel avec « Damoclès », j’accepterai de tester votre lieutenant pour voir s’il est digne de ma confiance.
Shoga regarde Arsène, puis il regarde Anima (et pense qu’elle fait un peu peur quand même avec son bandeau), puis il regarde de nouveau la propriétaire.
— C’est d’accord, faisons un duel.
Shoga et Leslie se dirigent dans un camp d’entraînement où les soldats du quartier général s’entraînent. L’arrivée des deux gradés fait forte impression aux soldats, ces derniers s’arrêtent de faire leur exercice du matin, même le lieutenant-colonel qui est chargé de superviser leur entraînement est sans voix. Sakamoto et Shoga se placent au milieu du terrain, celui-ci se vide rapidement. Les soldats assistent à l’affrontement qui va avoir lieu, le lieutenant-colonel n’a ni l’autorité ni l’envie d’arrêter ce duel. Shoga dégaine son Meitou des grandes lames, alors que Leslie dégaine son Meitou des lames de qualité supérieure.
— Vous êtes prête, commodore ?
— Bien sûr, et vous, colonel ?
— Le premier à verser du sang a perdu !
—Pas de soucie !
Sans prévenir, Shoga fonce sur Sakamoto avec toute sa vitesse, puis il assène un coup ascendant à l’ennemi. Cette dernière bloque le coup avec aisance, le Minks recule en sautant. Sakamoto en profite pour donner un coup à la verticale, la lame est bloquée par celle de Shoga. L’échauffement est terminé. Shoga repousse le corps frêle de Saka avec un coup de lame, Leslie se protège avec son épée. Shoga envoie une centaine de coups d’estoc sur son adversaire, celui-ci bloque chacun des coups avec le plat de la lame. L’enchaînement dure dix secondes, Shoga ne peut pas aller au-delà, il est encore blessé à l’épaule gauche. Leslie constate que le Minks est blessé, il se ménage. Sakamoto bloque la lame de son adversaire en la soulevant avec la pointe de la sienne, Shoga est sans défense. Le commodore tient provisoirement son katana de la main gauche, et avec le coude droit, elle frappe la zone où Shoga est couvert de bandage. Ce dernier ayant vu le coup venir se sert du Tekkai pour se protéger, mais étant déjà affaiblit de base, et Leslie possède une plus grande force que le Minks, ce qui fait exploser son « armure ». Le Minks se met à hurler, mais il ferme aussitôt la gueule pour éviter de cracher du sang. Leslie est fier d’elle, une expression jubilatoire s’affiche sur son visage.
— Vous allez me le payer…
Articule-t-il difficilement en fermant la bouche. Le Minks agrippe avec sa patte gauche le bras droit de la commodore qui commence à se mettre en retrait, puis il utilise toute la puissance de son électro. Le corps du colonel est étincelant comme la foudre, ainsi que le corps de Leslie. Les spectateurs sont étonnés, une telle puissance est-elle humaine ? La dextérité de Saka et la puissance électrique de Shoga dépassent de loin les normes « humaine », ce sont des surhumains. Shoga profite que la Sakamoto est paralysée temporairement pour reculer le plus haut possible dans les airs avec son Geppou accompagné de son Soru. Une fois assez loin, le colonel balance une lame d’air sur sa comparse. Cette dernière retrouve ses réflexes, elle balance une énorme lame de vent qui contre celle du Minks, la lame du colonel se fait trancher en deux, et la lame de la Sakamoto se dirige sur le Minks. Il esquive de peu en se déplaçant avec son Geppou et le Soru. Mais la jeune femme apparait derrière le colonel en utilisant à son tour le Soru, Shoga est surpris. Il se protège du coup d’épée de la Sakamoto avec la sienne en tournant sur lui-même pour se retrouver face à son ennemi grâce au Geppou. Mais l’impact est si violent qu’il projette le Minks au sol, ce dernier tente de se relever, mais il est vite plaqué au sol par une Leslie farouche. Elle plante la lame de son katana à côté des côtés gauches du Minks, ce qui calme tout le monde.
— J’ai gagné, vous avez une coupure à la joue droite.
— J’avoue ma défaite, vous êtes la plus forte.
Elle retire sa lame de la terre, les côtes de l’homme bête n’ont rien. Shoga est relevé par une main tendue, c'est celle du commodore, les deux s’admirent respectueusement. Les spectateurs applaudissent, ils sont contents d’avoir assisté à un combat aussi technique et d'une grande férocité. Leslie se tourne vers Arsène, Shoga titube vers la Labrusca, il aimerait bien qu’elle l’aide. La Sakamoto pointe son Yubashiri vers Arsène.
— Si tu le veux, viens le prendre !
Les soldats regardent le Alighieri.