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Rude entraînement, perdue dans la forêt. (Shiro T. Shikkoku) [Quête]



    « Tout homme est un criminel qui s'ignore.
    Albert Camus. »

      La Lumière du jour arrive, elle m'aveugle puis finalement décide de me rendre la vue. Ma vision se modifie, elle redevient nette. Un plafond s'offre à moi. Je me relève brutalement. Hein ? Où suis-je ? Je regarde à droite, à gauche. Il n'y a personne. Je suis dans un lit. Euh, attendez … Oui, c'est bien un lit ou du moins ça y ressemble. La pièce est globalement vide, quelques meubles par ci par la, une immense bibliothèque. Je pousse la couverture qui me couvre les jambes, et pose les pieds par terre. Eh ? Où sont mes fringues ? Mes bagages? Mon fric? Je me lève en vitesse, examinant la pièce à fond. Rangée sur une petite table, ma valise m'attend paisiblement, mes vêtements sont là aussi, nettoyés, séchés, pliés. Je les enfile rapidement, mais remarque une tache de sang présente sur mon débardeur, je le replace dans mes affaires et en attrape un autre. Ma jupe aussi, étrange, bon tant pis je la troque – elle aussi- contre un short.
      Un bruit de porte parvient jusqu'à mes oreilles.

      Waf. Un jappement, que je connais bien maintenant. Le gros berger blanc, nommé Vagabond, entre dans la modeste chambre, il se jette sur moi – manquant de me renverser. Une femme assez imposante – est-ce vraiment une femme ? - le suit de près . Sur mes gardes, je recule un peu. Elle me sourit. Puis-je lui faire vraiment confiance ? Boaf, on verra bien, le chien semble bien l'aimer en tout cas. Pas de problèmes alors. Elle tient quelque chose entre ses paumes, mes armes ! Merde ! J'me suis faite avoir ! Comme une débutante, en plus. Voyant mon air effrayée, elle les pose – délicatement- sur la petite table, à coté de mes objets personnels. Je me ré-décontracte, après tout, pourquoi me ferait-elle du mal ? Elle m'a sûrement recueillis chez elle avec gentillesse et sans s'inquiéter. Après tout, j'étais couverte de sang et portais deux pistolets chargés. Après avoir posé mes armes, elle prononce enfin une phrase, me demandant de bien me reposer. C'est tout ?

      Je me retourne, et me laisse littéralement tomber sur le lit. Je lève les bras pour les étirer puis positionne mes mains derrière mes cheveux, replis mes jambes vers le haut. Où puis-je bien être ? Je ferme les yeux, me replonge dans un précieux sommeil. Ce jour la, je ne rêve de rien.
      Lorsque je me réveil, il fait presque nuit – on peut le remarquer car il fait plus sombre. Je sors du lit, m'étire un bout coup. Je fourre mes armes dans leur pochette, bien cachée sur moi et décide de montrer le bout de mon nez dehors.

      Le village est assez simpliste, chaque maison se trouve autour d'une grande place où les habitants on allumé un feu. Quelques rues sont crées, mais la civilisation semble peu présente. Génial, je suis tombée sur un peuple primitif. Mon regard sur pose sur une hutte assez étrange, elle ne comporte pas d'entrée et de plus elle semble bien haute. Mes yeux suivent le bois si lisse qui maintient la maison, qui n'en est finalement pas une. C'est un arbre, un arbre immense. Tellement plus grand que celui d'Ohara, celui ci peut toucher le ciel. J'en suis sûre. Un arbre comme ça n'existe que sur une seule île...

      Torino... Comment suis-je arrivée ici ? Je … Je ne peux pas le dire … J'ai dus m'infiltrer sur un bateau, ou alors j'ai retrouvé le vieil homme, en tout cas je ne pourrais dire ce que je fais ici. Un coup du destin ? En tout cas, j'aurais dus m'en douter. La femme qui ressemble à un monstre marin, les villageois qui semble tomber de l'époque préhistorique, les cris d'oiseaux qu'on entend au loin … Je m'approche lentement du grand feu, les gens d'ici ne me remarquent pas. Ils se contentent de s'empiffrer. Mon attention s'arrête sur les flammes. Ces flammes qui danse avec les étincelles des étoiles. Je secoue la tête et repart vers le géant des lieux. Arrivée en bas, je me sens si petite. Je suis petite, mais tout de même. Je pose mon index sur l'écorce. Elle est lisse, douce. Il paraît que les gens d'ici peuvent monter au sommet de l'arbre. Comment font-ils ? Ça doit être si cool.

      Je sens une main se poser dans mon dos. Je me retourne brutalement, heureusement je n'ai pas le reflex d'attraper un de mes pistolets, un enfant – une fillette je pense – me tend la main. Je lui donne et elle m'entraîne avec les siens. Comment peuvent-ils être si confiants ? Boaf, ce n'est pas la même culture … Je m'assois en tailleur près de la femme que j'ai rencontré plus tôt dans la journée. Elle m'explique rapidement, si rapidement que je lui fais répéter une autre fois, que les enfants du village m'ont trouvée, échouée, sur la place – le chien dormant contre moi. J'avais une barque, mais elle a été cassée avec la force du courant. Je ne dis rien sur l'état dans lequel j'étais, et elle non plus. Tant mieux.

      Quatre plus tard, après avoir correctement – même trop bien – mangé, je regarde chaque personne retourner chez eux. Je fais un petit signe de la tête lorsque la femme me demande si je veux dormir. J'ai bien trop dormi, je vais devoir rattraper ça. Lorsque je suis sûre qu'ils sont tous couchés, ou chez eux, je retourne aux racines. Je dois réussir à escalader ça. Je me rappelle avoir quitté Turtle Town car je me sentais trop faible, aussi bien physiquement que mentalement. Lorsque j'aurais réussis ce défi, je serais au top physiquement. J'en suis sûre … Mentalement, par contre … C'est une autre histoire, peut-être les gens d'ici m'aideront-ils ? On verra bien. Je regarde l'arbre, me frotte les mains et …

      J'attrape la première prise que je trouve. Pose mon pied et … glisse. Ce n'est pas grave ! Ce n'est que le premier essai, je ne peux pas y arriver du premier coup. Je réessaye, réessaye, réessaye, et réessaye. Encore, encore et toujours. Combien de temps je perds ? Je ne sais pas. Pourtant malgré le fait que je recommence à chaque fois, mon corps ne se hisse pas d'un poil. Je me laisse tomber contre le tronc. Je suis donc si faible que ça ? Je me tourne vaguement, repose juste mes paumes contre cette patinoire. Resserre les poings, et frappe l'arbre. Bordel ! C'est de sa faute si j'y arrive pas ! Pourquoi il a poussé comme ça, aussi ? Je me relève et, mettant mes mains dans mes poches, me dirige vers la forêt qui entoure l'île et l'arbre en même temps. Comment décrire une forêt ? Beh, y'a des arbres, c'est vert, comme c'est la nuit et beh c'est sombre. Y'a des bruits bizarres, des bruits qui font trembler. Y'a des animaux étranges, avec des plumes, des cornes, des yeux jaunes, ou même des sabots. C'est vraiment flippant. Mais j'ai rien d'autre à faire. Une nuit dans la forêt, rien de mieux. De toute façon je suis pas fatiguée. Cette forêt, elle m'irrite. Non, elle m'agace. Je marche sur une brindille et me voilà tremblante. J'entends un bruit suspect et je me retourne brusquement. Si je vois un truc je pointe une de mes armes dessus. Imaginez les trois en même temps ?

      Et me voilà entrain de pointer un pistolet sur un pauvre perroquet qui n'a rien demandé. Celui ci me regarde avec des yeux glauques, qui ont l'air de demandé ''-qu'est-ce-que j'ai fais, encore ?''. Je range mon moyen de survie et continu de m'enfoncer dans ce lieu farfelu. Une fois arrivée dans une petite clairière éclairée par les rayons de lune, je me poste en plein milieu. Je fais un tour sur moi même, même plusieurs à vrai dire. J'observe cet endroit si mystérieux, mais si fabuleux. Il ferait un bon lieu d'entraînement, enfin je veux dire … venir ici pour réfléchir me paraît plutôt pas mal, et puis les arbres peuvent aussi me servir de base pour ma future ascension du Géant .

      J'aperçois un petit arbre bien sympathique, surtout pour se positionner dessus. Je saute, tend le bras, attrape une branche. Me hisse, comme je peux – il faut vraiment que je muscle un peu- et pose mon dos contre le tronc, mettant une jambe pliée dessus et laissant pendre l'autre. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma nuit ? Je ne peux pas dire quelle heure il est, mais il me reste du temps. Beaucoup de temps. Tant mieux, je serais seule. Seule avec moi même. Et moi ! Oui, et la petite voix dans ma tête, bien évidement … Enfin, je crois.


    La nuit, un passage sombre et bruyant dans la nature. Le moment ou tous les voleurs sortent afin de piller les riches. La nuit, un moment frais et agréable. La nuit, un jour sombre ou presque personne ne se déplace. Je venais de me réveiller, et il faisait noir. En effet, c’était la nuit. Je me relevais lentement en m’étirant. J’avais bien dormi et je devais avouer que le tapis de mousse au pied de l’arbre était confortable. Dormir en plein jour était un vrai délice. Il y avait toujours la bonne température, pas besoin de couverture pour dormir et un réveil automatique quand la fraicheur nocturne apparaît. J’échauffais rapidement mes articulations afin de pouvoir me déplacer tranquillement. Si j’étais sur cette île réputé pour être tranquille, c’était bien pour prendre des vacances et surtout, surtout, m’amuser. Et rien de tel qu’un peu de sport pour s’amuser tout seul.

    Je récupérais mon boomerang posé sur le sol et l’attachais dans mon dos à sa fixation habituel. Réajustant mes lunettes afin qu’elle ne me gêne pas, je défroissais rapidement mes vêtements. Je me mis à marcher lentement à la recherche d’une clairière afin de lancer mon boomerang. Cela faisait longtemps que je n’avais pas joué avec et je devais dire que cela me dérangeait. Je marchais pendant plusieurs dizaines de minutes avant d’atteindre une clairière qui me paraissait assez grande. Saisissant d’une main mon boomerang, je le jeter de toutes mes forces en face de moi. Il vola loin passant au dessus des arbres. Fit demi-tour en tournoyant et, par malchance, s’écrasa contre un arbre. Il ne retomba pas sur le sol. J’éclatais de rire en remarquant que j’avais loupé mon coup. Heureusement pour moi, l’arbre était en bordure de la clairière et je pus facilement repérer mon joué. Il était tout en haut.

    Je soupirais, la branche la plus proche était trop haute pour moi. Je dégainais ma dague et dénouer mon écharpe. Celle-ci assez longue me permettre sans doute d’atteindre la branche. Après tout il me manquer à peine une cinquantaine de centimètres lorsque je tendais les bras. Et mon écharpe faisait plus de deux mètres de long. Je fis un nœud avec mon écharpe autour de la garde de la dague et lancer le tout par-dessus la branche. Tout en gardant en main l’autre bout de l’écharpe. La dague passa au-dessus de la branche et retomba. J’avais maintenant une sorte de corde pour me hisser. Je défis le nœud et rengainais ma dague avant de me hisser sur la branche en tirant sur mes bras. Un exercice indispensable lorsqu’il s’agit de voler quelqu’un. Heureusement pour moi, les autres branches étaient suffisamment rapprochées pour permettre une ascension facile et rapide. En quelque minutes, j’avais récupéré mon jouet, j’étais retourné sur le sol et avait renoué mon écharpe autour de mon coup. Après avoir vérifié qu’elle ne toucher pas le sol, je regardais autour de moi pour chercher quelque chose à faire. C’est alors que j’aperçus quelqu’un dans un arbre. Quelqu’un que je n’avais pas vu en arrivant et qui avait sans doute dû m’observer. Je m’approchais lentement et pus remarquer qu’il s’agissait d’une jeune femme. N’ayant sans aucun doute pas atteint la vingtaine. Je souris et dit.

    -Bonjours, ça, vous direz de vous amuser avec moi ?

    Oui, il est toujours plus amusant de s’amuser a deux que tout seul, même si le partenaire de jeux et bien plus vieux.


        « Flemme de citationner.»

          Assise ma branche, je joue tranquillement avec une feuille. Il en faut peu pour être heureux, n'est-ce pas ? En tout cas, arracher une feuille et la découper, en carré, en suivant ses nervures, ou bien la ratatiner. Que je peux être gamine parfois, c'est dingue. Le temps passe, les feuilles deviennent poussière. Combien de temps j'ai fais ça ? Boaf, ça n'a pas d'importance. Aujourd'hui je dois commencer à m'améliorer, et ce n'est pas en jouant avec une stupide feuille que j'y arriverais. M'enfin, j'ai tout mon temps, n'est-ce pas ? C'est pas comme si on était pressé, hein. Et puis, ça me permet de réfléchir, de comprendre, de me chercher. Mais pas de me trouver. Stupide conscience ! Il paraît qu'elle sert à quelque chose, mais je n'arrive pas à savoir à quoi. Je ferme les yeux et laisse mes pensés s'échapper quelques longues secondes. Puis je les ré-ouvre, comme prise d'une illumination, ce qui n'est pourtant absolument pas le cas.

          Alors que je m'apprête à descendre de mon perchoir, un bruit se fait entendre dans la clairière. Je m'accroupis sur ma branche, au lieu de la quitter. Une personne est la. Qui peut bien se balader à cette heure ci, dans cet endroit. Une personne, genre … moi ? Oui enfin, ce n'est pas pareil ! Enfin bon, quel hasard ! Je me demande à quoi il ressemble. Je suis bien trop curieuse parfois, mais c'est ce qui fait mon charme – on va dire. Je me met à quatre pattes et m'avance sur la -grosse- branche sur laquelle je suis, allongeant mon cou pour mieux voir. Manquant sérieusement d'équilibre, je manque de me casser la gueule, mais vu que je suis super douée, et bien je suis restée sur la branche. Soit on a la classe, soit on l'a pas.

          Eh mais ? Gné ? Qu'est-ce que ? Pourquoi ?
          Traduction, pourquoi y'a un môme de six ans ou moins – voir plus, mais bon – qui se balade dans la forêt. Non rectification pourquoi un gamin se trimbale dans la forêt à cette heure ci ? Il s'est perdu ? Ou alors il cherche sa maman, qui est morte il y a quelque temps. Kyaaaaah, c'est trop triste ! Le pauvre choupinet ! Je peux le ramener à la tribu s'il le veut. Sauf qu'il n'a pas l'air de vouloir. Qu'il envoie son boomerang, à cinquante centimètres de ma tête, ça passe. Mais sérieux, qu'il escalade mon arbre – oui, c'est ma propriété ! je marquerais mon nom s'il le faut – sans me voir en plus ! Non mais oh ! Il a été élevé où celui la ? Il s'approche de l'arbre, je me refourre contre le tronc en attendant. Je dois l'avouer, il se débrouille pas mal. Le voir monter aussi aisément, c'est un peu écœurant, mais lui il ne sait pas que j'en ai bavé. Je le suis du regard, discrètement. C'est drôle de voir, que je l'ai remarqué dés le premier coup mais que lui ne m'a pas vu. Ah la la, ces enfants de nos jours …
          Enfin, il semble remarquer ma présence.

          « -Bonjour, ça vous direz de vous amuser avec moi ? »

          Je lève la tête. Il descend du point où il a coincé son boomerang et tranquillement me rejoins. Je le regarde un peu mieux, bon ok finalement il a peut-être dix ans, mais pas plus. Onze ? Bof, peu importe, il devrait rentrer chez lui avant qu'il ne se perde totalement.

          « - Ce n'est pas une heure pour jouer, tu devrais être au lit à cette heure ci ! »


          J'avance mon torse, secouant mes cheveux, et le fixe. Il ne semble pas si fatigué, et pas non plus décidé à aller se coucher. Rah, j'étais pareil. Enfin non, mon frère était pareil. Il faisait un caca nerveux pour aller dormir, moi au contraire je partais tranquillement sans piper un mot. De toute façon j'aimais dormir, c'était cool. Non pas que ce ne l'est plus, mais c'est moins intéressant. Enfin bref... je me met de travers, laisse pendre mes deux jambes dans le vide et saute. Je retombe, sans trop de soucis, sur mes pieds. Je me retourne pour regarder le gosse. Je crois que je vais devoir ramener ce môme chez lui. Ça serait cool s'il rentrait de lui même, c'est pas comme si je n'avais que ça à faire …

          « - Bon, tu rentres tout seul ou j'dois racompagner ? »

          Déjà sur le chemin du départ, j'attends qu'il me rejoigne. Ce qui n'a pas l'air d'être le cas...


        Sa réponse me surprit. Il n’y a pas d’heure pour jouer et ayant dormi toute la journée, je n’avais absolument pas envie de dormir maintenant. Elle descendit de sa branche. Elle n’avait pas la grâce et l’agilité des voleuses que je connaissais. Elle parla à nouveau et à ce moment je compris. Elle pensait que j’habitais sur cette île alors que j’étais juste de passage. J’éclatais de rire en la regardant et je lançais mon boomerang en l’air le faisant tournoyer. Je le rattraper avant de dire calmement.

        -T’trompe. J’suis pas d’cette île. Et pis j’viens dormir pas envie d’continuer.

        Oui je m’étais forcé précédemment pour parler normalement, parfois j’y parvenais, mais je devais dire que cela m’agaçait. Pour le moment tout ce que j’avais envié c’était de m’amuser et potentiellement m’entraîner. Oui, un voleur doit s’entrainer pour survivre. D’un geste souple de la main je rattraper mon boomerang que j’accrochais dans mon dos comme si de rien était. Je regardais avec curiosité cette jeune femme qui n’avait vraiment pas l’air méchant. C’était rare que je me sente à l’aise avec quelqu’un. Les dernières personnes qui m’avais invité à me réchauffer avaient tenté de me manger et je devais dire qu’il n’y avait rien d’agréable à cela. On m’avait souvent traité de démon et bien que je sentais un certain agacement en elle puisque je ne voulais pas la suivre. Je n’avais pas peur.

        -Et s’non, t’fais quoi ici ?

        Oui, je n’avais encore croisé personne, je ne connaissais même pas le nom de l’île. Par contre elle saurait peut-être quelque chose. Apparemment elle connaissait déjà les habitants puisqu’elle voulait me ramener las bas. Je ‘m’approchais d’elle en la regardant en détail. Elle était armée et cela la différencier de toute l’autre femme. Du moins une grande partie de celle existant.



            « Les mensonges aboutissent toujours par une vérité. »

              Quel drôle de gamin. Quel genre de môme vient uniquement pour dormir sur une île, la journée en plus. Je me demande bien ce qui peut alimenter un enfant comme lui. Normalement à son âge, on dort la nuit et on joue le jour. Pas l'inverse, non ? Ou alors j'ai manqué quelque chose lors de ma jeunesse. C'est vrai que dans un sens, s'amuser pendant l'obscurité doit apporter un peu de piment au jeu auquel on joue. Chaque petit détail doit apparaître sous un autre angle. Les bruits naturellement inquiétants donnent un peu d'aventure. Le fait ne pas voir, ou de voir très mal doit être dérangeant mais au final, est-ce vraiment important ? Ce gamin recherche sûrement un peu de nouveauté, et il est vrai que de vivre la nuit consiste à vivre quelque chose de nouveau. Mais ça importe des inconvénients. On est toujours seul, on ne croise personne. On devient une sorte de bête asociale. Sympa, mais ce n'est pas trop mon style. Après, chacun son truc hein.

              Je me rapproche du gamin. Puisqu'il ne semble pas vouloir rentrer, autant que je reste là. Par contre, j'espère qu'il ne compte pas faire mumuse ici, parce que moi je compte bien m'entraîner. Dans quelques minutes. Raah, il faut que je me motive ! Ce n'est pas en disant ça que j'y commencerai. Mais si, bien sûr. Je suis pas si feignante, tout de même. Reportant mon attention sur le petit, je me rend compte qu'il est assez différent des autres enfants. Tout d'abord parce qu'il a une attitude bizarre. Cf : se reporter au paragraphe précédent. Deuxièmement, je ne serais l'expliquer, mais il dégage une impression de maturité. Enfin, je veux dire qu'à cette âge là, les gamins ça cours et cris dans tout les sens parce qu'ils n'ont pas ci ou pas ça. Lui, il reste tranquille. Il ne pète pas une crise parce que j'ai voulus le ramener chez lui, ou autre. C'est ça qui le différencie de pas mal de gens.

              « -Et s’non, t’fais quoi ici ? »


              Il devrait apprendre à parler meilleur celui la ! Euh, à apprendre à parler correctement. Hm,hm. Non mais franchement ! Il mâche chaque petite syllabe qui peut être mangée. Ça commence comme ça, puis ça devient insolent et puis violent. Les jeunes maintenant … Gné ? Qu'est-ce que je dis moi ! Je n'ai même pas dix huit ans, on ne peut pas dire que je sois vieille. Je suis encore jeune, pourtant je me sens plus vieille. Parfois. Sauf devant un petit sac de berrys, tout mignon tout doux. J'avoue être totalement immature pour récupérer un peu d'argent, mais qui ne l'est pas pour ça ? Beaucoup de gens ? Pfeuh, mais non.

              En tout cas, ce gamin me pose une question bien embarrassante. Je ne vais pas lui dire que je suis arrivée ici par erreur, par un naufrage navrant. Je ne vais pas lui dire non plus que je ne me sentais pas assez forte pour rejoindre l'équipage d'un équipage de pirate – un peu trop sanglant pour moi -. Je ne vais pas raconter non plus que je suis ici pour un entraînement, surtout qu'il m'a surprise en pleine effort … de repos. Tout ça ne fait pas très crédible. Quoi que … Ce n'est qu'un gamin, mes histoires de lâcheté ou non ne l'intéresse probablement pas. Quoi qu'il en soit, il est hors de question de lui avouer comment je suis arrivée ici. Ce ne sont pas ses affaires. Il est trop jeune pour comprendre. Et puis zut ! Je n'ai pas à me justifier ! C'est ma vie ! Raaah, et voilà je commence à péter un câble pour rien. Je porte deux doigts vers ma lèvre inférieur, que lui répondre ? Après tout c'est un gamin, il gobera n'importe quoi. Je pose mes mains sur mes genoux et avance ma tête.

              « - Je suis ici pour me cacher. Des supers-méchants, venus de l'espace, veulent me voler mon trésor. Mais c'est un secret. Si tu les croises, fais comme si tu ne m'avais jamais vu ! » dis-je en posant mon index sur mes lèvres.

              Bon ok, mon histoire aurait pus paraître crédible si je n'avais pas rajouter ''de l'espace'', mais je n'ai pas pus m'en empêcher ! N'empêche, que je lui ai cloué le bec ! Maintenant, il me prend pour une espèce de folle mythomane. C'est ça d'être trop forte parfois. Aller avouons le, c'était drôle. Aurait-t-il vraiment crus à mon histoire de supers vilains ? Impossible, je suis une bonne menteuse, mais la tout de même … A moins que ce soit un vrai gosse naïf, comme tout les autres. Sérieusement, il me regarde bizarrement. Il doit vraiment, vraiment, vraiment me prendre pour une tarée. Ce n'est pas grave, ce n'est qu'un môme après tout. Je laisse un blanc s’immiscer dans la forêt. J'ai hâte de voir sa réaction. Je m'éloigne de lui pour me rapprocher d'un arbre. Je me tourne vers lui.

              « - Bon, j'ai mentis. Je l'avoue. Mais mon histoire est en partie vraie. Pour l'instant je me cache. Je me cache du monde pour suivre une nouvelle voie. Et pour cela, j'ai besoin d'entraînement.
              Satisfait ? »


              Je me ré-concentre sur l'arbre, attrape une branche accessible et me hisse dessus. L'entraînement commencera plus tard. Pour l'instant j'ai la flemme. Et la flemme l'emporte toujours.



            Elle s’approcha de moi semblant réfléchir à quelque chose, j’attendis patiemment qu’elle me réponde. Elle se pencha légèrement vers moi posant une main sur ses genoux et me sortit une histoire des plus étrange. Je ne parlais pas, le mot trésor avait éveillé mon intérêt. Elle ne se doutait pas qu’elle venait de révéler quelque chose à l’une des personnes les plus susceptibles de lui voler. Néanmoins je me demandais ce qu’était l’espasse et/ou c’était. Je la regardais un peu comme si elle était folle, ne sachant plus comment réagir ni quoi faire. C’était bien la première fois que quelqu’un m’avouer quelque chose sur son propre trésor. Je salivais d’avance rien qu’à penser a l’argent que je pourrais me faire. Mes mains s’agitèrent d’envie de la voler, de lui piquer sa fortune. Elle s’éloigna de moi se dirigeant vers un arbre puis se retourna vers moi. Et la ma déception fût grande. Elle venait de me mentir, je ne savais pas pourquoi, mais elle se décida à révéler la vérité. Je souris en apprenant qu’elle se cacher, un peu comme les criminelles. Je souris encore plus lorsque j’appris qu’elle devait s’entraîner. Oui j’étais satisfait, je savais ce qu’elle faisait dans cet endroit. Elle commença à grimper à l’arbre et je la regardais attentivement. Oui elle avait besoin d’entraînement, brutal, elle ne chercher pas la simplicité. En effet elle misait tout sur les muscles. Je m’approchais lentement et dit.

            -S’t’veux grimp rapid. Faut q’t’soit plus souple. Compte pas q’sur ta force. T’vancera pas com’sa.


            D’un geste rapide, j’attrapais une branche basse, pile à ma hauteur, afin d’avoir le même genre de position qu’elle. D’un geste rapide de mes abdominaux, je remontais mes jambes et m’accrochais comme un cochon pendu. Me balançant de droite à gauche souplement, comme si de rien était. Je tourner et tirant d’un seul coup sur mes bras. Me propulser en un arc de cercle pour passer au-dessus de la branche. Rapidement, je détacher mes pieds et les poser sur le bois afin d’être en équilibre.

            -‘fin, la première chose, c’est d’la force.

            Je restais accroupi sur ma branche et la regardais tranquillement, le plus naturellement du monde. Ce que je venais de faire était accessible pour n’importe qu’elle voleur. Pour d'autres cela paraissait impossible, mais lorsque l’on a la volonté, tous se passe bien et on peut presque tout faire.