J’ai survécu à mes blessures, une fois de plus. Dans les bouquins, on raconte souvent les histoires de héros se battant contre les forces du mal, des héros qui en prennent plein la tronche, laissés souvent à moitié mort et pourtant, qui font un retour triomphant et l’emportent. Je me sens un peu pareil, à peu de chose près que je ne tombe pas pour mieux me relever. Je me permets de m’effondrer une fois seulement que mon ennemi est mort et qu’il ne se relèvera plus jamais. Alors seulement, je peux me reposer.
Cette dernière sieste aura été foutrement longue. Heureusement que j’ai réussi à retrouver Kaen en quittant Luvneelroom, ou plutôt heureusement qu’il est revenu jusqu’à moi pour me sortir de ce merdier. Une fois Bambana tué, ses hommes ont rapidement lâché l’affaire. Qui irait encore risquer la mort pour un type qui vient de se faire arracher la tronche ? Seulement les plus loyaux. Et ceux-là, je me suis assuré de les liquider avant de faire sauter la cervelle du Padre. J’ai quand même pris le soin de récupérer la bague familiale des Bambana qui ornait le gros doigt de leur chef, histoire qu’ils voient comment a fini leur grand patron.
L’empire Bambana effondré, les hyènes se sont jetées sur les restes, comme prévu. Deux avantages à cette merde, que les efforts des autorités locales se focalisent sur eux et pas nous, que ça détourne temporairement l’attention pour qu’on puisse fuir l’île et surtout, de m’assurer qu’aucun héritage de cette famille pourrie jusqu’à la moelle ne subsiste. On a même foutu le camp avec leur navire, merci à mes gars pour ça, ils ont assuré.
On a même pas cherché à comprendre et l’ordre a été donné de foutre le camp de North Blue, direction Grand Line. Comme me l’a assuré Boule de Billard avant que je lui règle son compte, toute la mafia locale va chercher à me faire la peau, impossible de rester sur les mers bleues. Notre meilleure option est de rejoindre la Mer de Tous les Périls, ça nous fera gagner du temps et me laissera l’occasion de me requinquer avant qu’ils soient sur nos miches. J’avais laissé mes instructions à Kaen au cas où sur Luvneelroom ça se passait pas bien, j’ai eu raison.
Peu de temps après avoir pris la mer, je me suis écroulé. De mes blessures, de la fatigue, du soulagement d’avoir mené à bien ma vengeance, de chagrin parce que ça ne m’a pas ramené Talia.
Un long sommeil, certains pourront qualifier ça de coma, qui m’a fait louper tout le trajet vers le Royaume de Drum. Parce que c’est là-bas que j’avais posé à l’avance mon ticket de sortie. Ayant payé un navigateur expérimenté de Grand Line à l’avance, on est passé le récupérer sur une île avant de filer faire Reverse Mountain et lui laisser la barre et les instructions de navigation. Avec ce que je l’ai payé et mes gars traînant autour pour s’assurer qu’il nous la mettait pas à l’envers, le fait que je sois inconscient n’a pas changé la donne, il a fait le boulot.
Les gars ont fait ce qu’ils ont pu pour me stabiliser et me maintenir en vie jusqu’à ce que je passe entre les mains expertes d’un vrai docteur. Vous vous doutez bien que j’ai pas choisi Drum par hasard. J’ai le den den personnel d’un excellent doc’ là-bas, un qui regarde pas qui tu es ni d’où tu viens pour te soigner.
Un cadeau d’une vieille connaissance suite à un service rendu, je savais bien qu’il me servirait un jour. Débarqué au Royaume Enneigé par la petite porte, en se faisant petit et discret, on est allé se planquer dans une grotte bien à l’écart de la population et suffisamment profonde et large pour y tenir de longs jours. L’attente a été le plus long. Entre le moment où Numéro 4 a été prévenu qu’on était sur place, qu’il trouve le créneau pour se libérer et qu’il se pointe ici sans se faire griller, on a eu de quoi se faire peur un moment. Parce que mon état s’il a pas empiré, ne s’est pas amélioré non plus et qu’on savait pertinemment que les familles mafieuses nous avaient suivi jusqu’à Drum. Ces pourritures sont comme des vautours, ils peuvent sentir l’odeur d’un corps qui se décompose à des kilomètres. Et un Peeter qui est en train de crever, c’est une odeur qu’ils ont enregistré depuis North et qu’ils lâcheront pas avant d’avoir ramené ma dépouille à l’enfoiré qui a pris les commandes de ma traque.
Tempiesta je suppose, vu l’autorité qu’il a sur les autres et les liens étroits qu’il entretenait avec Bambana, c’est plausible.
Le toubib Numéro 4 a fait un gros boulot. Les conditions étaient pas optimales, il avait pas tout le confort de travailler dans son bâtiment, mais ça a pas eu l’air de le déranger plus que ça. Ce gars est un professionnel, que ce soit en hôpital ou sur le terrain. Une bonne semaine après son intervention, je me sentais comme neuf, totalement remis sur pieds. Prêt à en découdre aussi, histoire de pas passer ma vie à fuir comme un clébard qui veut échapper au coup de bâton.
Sauf que cette fois, c’est la mafia qui nous a pris de court. Il faut bien que les rôles s’inversent un peu, je suppose. On a pas trop compris comment, mais ils ont trouvé notre planque. Possible qu’ils soient remonté jusqu’à Numéro 4, qui pour éviter de crever pour un salopard, nous a balancé. Ce qui est normal, je lui en veux pas pour ça. Mais ça nous met dans une merde assez monumentale.
Ils se sont pointés à l’entrée de la grotte, ont rapidement flingué les deux types qui surveillaient à l’intérieur et c’est là qu’on a senti que ça puait. Plutôt, qu’on a entendu. Le son des mitraillettes qui crachent la mort, ça résonne vachement fort dans une grotte, un détail auquel ils ont pas dû prêter attention ou duquel il se tamponne totalement vu ce qu’ils comptent nous faire.
Y’a eu deux réactions face à l’assaut surprise, ceux qui voulaient se tirer dans l’autre sens pour espérer leur échapper et avoir le temps de préparer la riposte, et ceux comme moi et Kaen qui voulions tous les éclater ici et maintenant. Sauf qu’après une discussion assez intense avec le reste du groupe, les survivants de Luvneelroom, ça a été convenu que c’était pas le moment de se taper.
Voilà pourquoi on est actuellement en train de courir comme des blaireaux, dans des couloirs de grottes qu’on ne connaît pas, à la lueur de lampes torches, en espérant qu’on termine pas dans un cul de sac ou face à un foutu ours polaire géant.
Cette dernière sieste aura été foutrement longue. Heureusement que j’ai réussi à retrouver Kaen en quittant Luvneelroom, ou plutôt heureusement qu’il est revenu jusqu’à moi pour me sortir de ce merdier. Une fois Bambana tué, ses hommes ont rapidement lâché l’affaire. Qui irait encore risquer la mort pour un type qui vient de se faire arracher la tronche ? Seulement les plus loyaux. Et ceux-là, je me suis assuré de les liquider avant de faire sauter la cervelle du Padre. J’ai quand même pris le soin de récupérer la bague familiale des Bambana qui ornait le gros doigt de leur chef, histoire qu’ils voient comment a fini leur grand patron.
L’empire Bambana effondré, les hyènes se sont jetées sur les restes, comme prévu. Deux avantages à cette merde, que les efforts des autorités locales se focalisent sur eux et pas nous, que ça détourne temporairement l’attention pour qu’on puisse fuir l’île et surtout, de m’assurer qu’aucun héritage de cette famille pourrie jusqu’à la moelle ne subsiste. On a même foutu le camp avec leur navire, merci à mes gars pour ça, ils ont assuré.
On a même pas cherché à comprendre et l’ordre a été donné de foutre le camp de North Blue, direction Grand Line. Comme me l’a assuré Boule de Billard avant que je lui règle son compte, toute la mafia locale va chercher à me faire la peau, impossible de rester sur les mers bleues. Notre meilleure option est de rejoindre la Mer de Tous les Périls, ça nous fera gagner du temps et me laissera l’occasion de me requinquer avant qu’ils soient sur nos miches. J’avais laissé mes instructions à Kaen au cas où sur Luvneelroom ça se passait pas bien, j’ai eu raison.
Peu de temps après avoir pris la mer, je me suis écroulé. De mes blessures, de la fatigue, du soulagement d’avoir mené à bien ma vengeance, de chagrin parce que ça ne m’a pas ramené Talia.
Un long sommeil, certains pourront qualifier ça de coma, qui m’a fait louper tout le trajet vers le Royaume de Drum. Parce que c’est là-bas que j’avais posé à l’avance mon ticket de sortie. Ayant payé un navigateur expérimenté de Grand Line à l’avance, on est passé le récupérer sur une île avant de filer faire Reverse Mountain et lui laisser la barre et les instructions de navigation. Avec ce que je l’ai payé et mes gars traînant autour pour s’assurer qu’il nous la mettait pas à l’envers, le fait que je sois inconscient n’a pas changé la donne, il a fait le boulot.
Les gars ont fait ce qu’ils ont pu pour me stabiliser et me maintenir en vie jusqu’à ce que je passe entre les mains expertes d’un vrai docteur. Vous vous doutez bien que j’ai pas choisi Drum par hasard. J’ai le den den personnel d’un excellent doc’ là-bas, un qui regarde pas qui tu es ni d’où tu viens pour te soigner.
Un cadeau d’une vieille connaissance suite à un service rendu, je savais bien qu’il me servirait un jour. Débarqué au Royaume Enneigé par la petite porte, en se faisant petit et discret, on est allé se planquer dans une grotte bien à l’écart de la population et suffisamment profonde et large pour y tenir de longs jours. L’attente a été le plus long. Entre le moment où Numéro 4 a été prévenu qu’on était sur place, qu’il trouve le créneau pour se libérer et qu’il se pointe ici sans se faire griller, on a eu de quoi se faire peur un moment. Parce que mon état s’il a pas empiré, ne s’est pas amélioré non plus et qu’on savait pertinemment que les familles mafieuses nous avaient suivi jusqu’à Drum. Ces pourritures sont comme des vautours, ils peuvent sentir l’odeur d’un corps qui se décompose à des kilomètres. Et un Peeter qui est en train de crever, c’est une odeur qu’ils ont enregistré depuis North et qu’ils lâcheront pas avant d’avoir ramené ma dépouille à l’enfoiré qui a pris les commandes de ma traque.
Tempiesta je suppose, vu l’autorité qu’il a sur les autres et les liens étroits qu’il entretenait avec Bambana, c’est plausible.
Le toubib Numéro 4 a fait un gros boulot. Les conditions étaient pas optimales, il avait pas tout le confort de travailler dans son bâtiment, mais ça a pas eu l’air de le déranger plus que ça. Ce gars est un professionnel, que ce soit en hôpital ou sur le terrain. Une bonne semaine après son intervention, je me sentais comme neuf, totalement remis sur pieds. Prêt à en découdre aussi, histoire de pas passer ma vie à fuir comme un clébard qui veut échapper au coup de bâton.
Sauf que cette fois, c’est la mafia qui nous a pris de court. Il faut bien que les rôles s’inversent un peu, je suppose. On a pas trop compris comment, mais ils ont trouvé notre planque. Possible qu’ils soient remonté jusqu’à Numéro 4, qui pour éviter de crever pour un salopard, nous a balancé. Ce qui est normal, je lui en veux pas pour ça. Mais ça nous met dans une merde assez monumentale.
Ils se sont pointés à l’entrée de la grotte, ont rapidement flingué les deux types qui surveillaient à l’intérieur et c’est là qu’on a senti que ça puait. Plutôt, qu’on a entendu. Le son des mitraillettes qui crachent la mort, ça résonne vachement fort dans une grotte, un détail auquel ils ont pas dû prêter attention ou duquel il se tamponne totalement vu ce qu’ils comptent nous faire.
Y’a eu deux réactions face à l’assaut surprise, ceux qui voulaient se tirer dans l’autre sens pour espérer leur échapper et avoir le temps de préparer la riposte, et ceux comme moi et Kaen qui voulions tous les éclater ici et maintenant. Sauf qu’après une discussion assez intense avec le reste du groupe, les survivants de Luvneelroom, ça a été convenu que c’était pas le moment de se taper.
Voilà pourquoi on est actuellement en train de courir comme des blaireaux, dans des couloirs de grottes qu’on ne connaît pas, à la lueur de lampes torches, en espérant qu’on termine pas dans un cul de sac ou face à un foutu ours polaire géant.