Première rencontre
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Alors que ses lèvres allaient rencontrer celles du célèbre acteur Zac Haie-Fronne, Hitoshi fut réveillé en sursaut par les tintements métalliques de son horloge. Ses paupières restaient closes tandis que sa main engourdie tâtonnait avec peine en direction de sa table de chevet. S’il voulait avoir une chance de conclure il devait absolument reporter son alarme de nouveau. De nouveau ?!
Ses yeux s’ouvrirent brusquement et essayèrent tant bien que mal de s’habituer à cette lumière crue.
10h16.
« - Et merde ! »
Hitoshi se précipita sous la douche, l’odeur âcre des champignons consommés la veille lui collait à la peau. Il embrassa sa mère et quitta la maison en courant, les cheveux bouclés encore humides et le t-shirt blanc à l’envers. Si habituellement le jeune homme avait l’habitude de vivre torse nu, il avait récemment trouvé un job d’été dans un restaurant ce qui l’avait forcé à s’habituer au contact rêche d’un vêtement. Le restaurant « Conache Princesse de Cœur » se trouvait dans la rue Artisanat et Terroir, en plein cœur de Maselfush Island. Il y travaillait depuis maintenant plusieurs semaines en tant que serveur à plein temps. Même si Vearth était interdite aux Merbleusiens, en période estivale la population de Skypiéa passait facilement du simple au double. Toute cette économie liée au tourisme créait sur Maselfush Island un business juteux qui attirait fatalement les convoitises. Hitoshi venait de dépasser une boutique de sculpture de nuage lorsqu’il percuta de plein fouet une jeune femme.
« - Excusez-moi ! Vous allez bien ? »
Il ramassa en vitesse les dials tombés au sol et les remis à cette belle merbleusienne qui était visiblement en plein négociation avec un marchand. Alors qu’il c’était éloigné de quelques pas, Hitoshi s’arrêta. Le bruit qu’avaient fait les dials en tombant n’était pas normal.
« - Madame ! »
Après des années d’utilisation et de collecte, Hitoshi connaissait les dials sur le bout des doigts. Il pouvait dire avec exactitude ce qui clochait d’un simple regard. Peu de gens sur Skypiéa pouvait s’enorgueillir d’avoir cette expertise et encore moins à son âge. Il croisa le regard cristallin de la jeune touriste. Si Hitoshi exécrait quelque chose, c’étaient les arnaqueurs. Voir des gens profiter de la faiblesse de quelqu’un, de sa crédulité ou de son manque de connaissance lui donnait la nausée. Qu’il s’agisse de son peuple ou d’un autre, il ne pouvait pas se taire. Cela lui était physiquement impossible.
« - N’achetez pas ces dials. Théoriquement ils n’ont pas de durée de vie et peuvent fonctionner indéfiniment. Cependant ceux que vous avez entre les mains sont abîmés. Ils fonctionneront encore quelques temps, peut-être un mois, puis plus rien. »
Hitoshi entendit le vendeur vociférer mais il était déjà loin.
Après une journée entière de service, l’air frais nocturne lui fit le plus grand bien. Les étoiles brillaient tandis que la lune semblait plus proche que jamais. L’absence de pollution nocturne sur l’île céleste rendait chaque nuit magique. Hitoshi avait l’impression de regarder un voile confectionné par une déesse aux doigts argentés. Lorsqu’il passait la nuit dehors, allongé sur le sable encore chaud, il lui arrivait fréquemment de se sentir happé par les astres, comme si la gravité ne le retenait plus. C’était une sensation aussi effrayante que grisante.
« - Eh ! Gamin ! »
Perdu dans ses pensées, Hitoshi n’avait pas remarqué le comité d’accueil qui l’attendait à la sortie du restaurant. Il reconnut plusieurs vendeurs croisé le matin même.
« - Tu crois que tu peux plomber le business sans conséquence ? »
Depuis la fin (encore récente) de la guerre civile de nombreuses anges peinaient à joindre les deux bouts. Si les tensions étaient rares, le peuple skypién étant incroyablement résiliant, elles n’étaient pas inexistantes pour autant comme purent en témoigner les barres métalliques tenues par certains vendeurs.
« - Je suis désolé, je voulais pas vous causer de problème. Je le referai plus je vous le jure. »
Le vendeur se rapprocha, un sourire mauvais accroché aux lèvres.
« - Je peux vous rembourser ce que vous… »
Une barre métallique s’écrasa contre le visage d’Hitoshi qui tomba mollement au sol. Sa tête frappa avec violence les pavés immaculés tandis qu’un sifflement perçant l’empêchait de comprendre ce que les hommes disaient. Des larmes ruisselaient sur son visage déformé par la peur. Si seulement il avait emmené ses jet-shoes ou ses impact-dials…
« - S’il vous plaît… »
Un deuxième coup lui brisa une côte et c’est avec le souffle coupé que le jeune homme sentit du sang remonter dans sa gorge. Alors qu’un troisième coup allait lui être porté, Hitoshi discerna une forme sombre s’interposer.
Du sang coula par terre mais cette fois ce n’était pas le sien.
Ses yeux s’ouvrirent brusquement et essayèrent tant bien que mal de s’habituer à cette lumière crue.
10h16.
« - Et merde ! »
Hitoshi se précipita sous la douche, l’odeur âcre des champignons consommés la veille lui collait à la peau. Il embrassa sa mère et quitta la maison en courant, les cheveux bouclés encore humides et le t-shirt blanc à l’envers. Si habituellement le jeune homme avait l’habitude de vivre torse nu, il avait récemment trouvé un job d’été dans un restaurant ce qui l’avait forcé à s’habituer au contact rêche d’un vêtement. Le restaurant « Conache Princesse de Cœur » se trouvait dans la rue Artisanat et Terroir, en plein cœur de Maselfush Island. Il y travaillait depuis maintenant plusieurs semaines en tant que serveur à plein temps. Même si Vearth était interdite aux Merbleusiens, en période estivale la population de Skypiéa passait facilement du simple au double. Toute cette économie liée au tourisme créait sur Maselfush Island un business juteux qui attirait fatalement les convoitises. Hitoshi venait de dépasser une boutique de sculpture de nuage lorsqu’il percuta de plein fouet une jeune femme.
« - Excusez-moi ! Vous allez bien ? »
Il ramassa en vitesse les dials tombés au sol et les remis à cette belle merbleusienne qui était visiblement en plein négociation avec un marchand. Alors qu’il c’était éloigné de quelques pas, Hitoshi s’arrêta. Le bruit qu’avaient fait les dials en tombant n’était pas normal.
« - Madame ! »
Après des années d’utilisation et de collecte, Hitoshi connaissait les dials sur le bout des doigts. Il pouvait dire avec exactitude ce qui clochait d’un simple regard. Peu de gens sur Skypiéa pouvait s’enorgueillir d’avoir cette expertise et encore moins à son âge. Il croisa le regard cristallin de la jeune touriste. Si Hitoshi exécrait quelque chose, c’étaient les arnaqueurs. Voir des gens profiter de la faiblesse de quelqu’un, de sa crédulité ou de son manque de connaissance lui donnait la nausée. Qu’il s’agisse de son peuple ou d’un autre, il ne pouvait pas se taire. Cela lui était physiquement impossible.
« - N’achetez pas ces dials. Théoriquement ils n’ont pas de durée de vie et peuvent fonctionner indéfiniment. Cependant ceux que vous avez entre les mains sont abîmés. Ils fonctionneront encore quelques temps, peut-être un mois, puis plus rien. »
Hitoshi entendit le vendeur vociférer mais il était déjà loin.
Après une journée entière de service, l’air frais nocturne lui fit le plus grand bien. Les étoiles brillaient tandis que la lune semblait plus proche que jamais. L’absence de pollution nocturne sur l’île céleste rendait chaque nuit magique. Hitoshi avait l’impression de regarder un voile confectionné par une déesse aux doigts argentés. Lorsqu’il passait la nuit dehors, allongé sur le sable encore chaud, il lui arrivait fréquemment de se sentir happé par les astres, comme si la gravité ne le retenait plus. C’était une sensation aussi effrayante que grisante.
« - Eh ! Gamin ! »
Perdu dans ses pensées, Hitoshi n’avait pas remarqué le comité d’accueil qui l’attendait à la sortie du restaurant. Il reconnut plusieurs vendeurs croisé le matin même.
« - Tu crois que tu peux plomber le business sans conséquence ? »
Depuis la fin (encore récente) de la guerre civile de nombreuses anges peinaient à joindre les deux bouts. Si les tensions étaient rares, le peuple skypién étant incroyablement résiliant, elles n’étaient pas inexistantes pour autant comme purent en témoigner les barres métalliques tenues par certains vendeurs.
« - Je suis désolé, je voulais pas vous causer de problème. Je le referai plus je vous le jure. »
Le vendeur se rapprocha, un sourire mauvais accroché aux lèvres.
« - Je peux vous rembourser ce que vous… »
Une barre métallique s’écrasa contre le visage d’Hitoshi qui tomba mollement au sol. Sa tête frappa avec violence les pavés immaculés tandis qu’un sifflement perçant l’empêchait de comprendre ce que les hommes disaient. Des larmes ruisselaient sur son visage déformé par la peur. Si seulement il avait emmené ses jet-shoes ou ses impact-dials…
« - S’il vous plaît… »
Un deuxième coup lui brisa une côte et c’est avec le souffle coupé que le jeune homme sentit du sang remonter dans sa gorge. Alors qu’un troisième coup allait lui être porté, Hitoshi discerna une forme sombre s’interposer.
Du sang coula par terre mais cette fois ce n’était pas le sien.
Dernière édition par Hitoshi le Jeu 06 Oct 2022, 20:32, édité 1 fois