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Tartuffe & Tartanfion

Tartuffe & Tartanfion


Cela faisait maintenant plusieurs mois que j’étais devenu Commandant, et je n’étais toujours pas reparti en mission. En tant que l’un des principaux défenseurs de la base G-6 de North Blue, je passai un temps certain à en gérer le bon fonctionnement. Recrutement de nouveaux marins, gestion administratives, rapports divers, rendez-vous en tout genre et discussions soporifiques avec mes supérieurs, je me trouvai plongé dans un perpétuel sentiment d’ennui. Et il me fallait en sortir.

L’été arrivait, et avec lui une nouvelle vague de recrutement. Le QG de North Blue, le plus peuplé des quatre mers bleues, recensait alors de nombreux mousses souhaitant se faire un nom, une renommée au sein de la Marine. J’y voyais donc une occasion de sortir de ma routine. Dans un élan de motivation, je me fixai l’objectif de former, durant cette période estivale, deux marins en devenir. Deux mousses aillaient abandonner les corvées patates et curage pour devenir des Matelots de Deuxième Classe.

***

Avant toute chose, il me fallait sélectionner les deux candidats. La monotonie de m’intéressant guère, je devais trouver deux jeunes marins qui sortaient du lot. Non pas par un physique avantageux ou des capacités et prédispositions supérieures à la moyenne, mais par leur faiblesse et leur manque de motivation. Les jeunes recrues ayant pour ambition de rejoindre les hautes sphères de l’amirauté, il y en avait des milliers. Mais peu étaient ceux prêts à abandonner dès le premier jour. Et c’est ce type de mousse que je recherchais. Une jeune âme à former, aussi bien sur le plan physique que psychologique. Je voulais trouver des perdants, des moins que rien, des parias, et en faire de fiers soldats aussi forts que dévoués.

Parcourant la liste des jeunes recrues, je savais qu’il allait m’être difficile de faire un choix sur les seuls documents dont je disposais. Les fiches se suivaient et se ressemblaient. Quelques perles rares se dégageaient du lot, mais, globalement, aucun d’entre eux n’avait ce que je cherchais désespérément.

Je posai alors le doigt sur deux évaluations particulièrement catastrophiques, à tel point que je n’étais pas même sûr de comprendre la raison de leur acceptation à entrer dans la base. C’était parfait. Tartuffe et Tartanfion, deux frères, allaient donc être ma distraction des deux prochains mois.


Tartuffe


Tartuffe est le frère jumeau de Tartanfion. Tous deux orphelins, ils ont été baladés de familles en familles avant de finalement atterrir au QG de la Marine de North Blue dans l'espoir d'y être recrutés. Après les premiers tests, dont les résultats furent catastrophiques, ils ont finalement été autorisés à rester en tant que mousses à éplucher les pommes de terres et à récurer les sols.


Niveau évalué :
Dorikis : 12
Localisation : North Blue
Créateur du PNJ : Gilgamesh



Tartanfion


Tartanfion est le frère jumeau de Tartuffe. Tous deux orphelins, ils ont été baladés de familles en familles avant de finalement atterrir au QG de la Marine de North Blue dans l'espoir d'y être recrutés. Après les premiers tests, dont les résultats furent catastrophiques, ils ont finalement été autorisés à rester en tant que mousses à éplucher les pommes de terres et à récurer les sols.


Niveau évalué :
Dorikis : 13
Localisation : North Blue
Créateur du PNJ : Gilgamesh


***

Une journée. Je leur laisserai une journée de plus à profiter des joies des corvées de bas étage. Après quoi, les festivités pourraient être lancées.


Dernière édition par Gilgamesh le Jeu 11 Aoû 2022 - 7:57, édité 3 fois
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Début du Premier Mois


Au petit matin, alors que les rayons du soleil commençaient tout juste à effleurer la surface de la mer encore endormie, j’entrai dans la chambre à coucher des deux frères jumeaux. Le sommeil aussi lourd que celui d’un animal mal lavé en pleine hibernation, ils ne m’entendirent pas franchir le pas de la porte. Avais-je déjà vu un soldat de la Marine avec si peu d’instinct de survie ? Non. Mais des soldats, ils ne l’étaient pas encore. La pièce de vie était dans un état particulièrement lamentable. Comment était-ce seulement possible de conserver un espace aussi petit de la sorte ? Alors qu’il y avait tout juste la place de se mouvoir, les vêtements, outils, couvre-chef, feuilles de papier et autres objets dont je ne pouvais dire l’utilité s’entremêlaient sur un sol que l’on pouvait tout juste distinguer.

Heureusement pour moi, je connaissais mes fondamentaux. Première règle, toujours se présenter aux jeunes recrues avec un bâton, qui se veut être utile en de nombreuses situations. D’un coup rapide et sec, je réveillai les deux enfants et les arrachai à leurs rêves. Il était temps de les troquer contre des cauchemars.

« Debout ! Je vous laisse deux minutes pour ranger votre chambre, vous vêtir et vous présenter devant moi. Pour chaque trente secondes de retard, une sanction sera appliquée. »

« Hmm gné ? Heu… oui, tout de suite ! »

Huit minutes et 30 secondes. C’est le temps qu’ils mirent, tous deux, pour se mettre et garde à vous et me saluer. Soit six minutes et trente secondes de retard. Soit treize sanctions. D’aussi loin que je pouvais m’en rappeler, je n’avais jamais eu affaire à un tel manque de discernement. Aucun doute possible, j’avais trouvé les pires mousses actuellement présents au sein du QG de North Blue. Les choses allaient être intéressantes.

Les deux rouquins me regardaient avec un air obtus, gaffeur à la limite de la sottise. Mal habillés, ils présentaient un air nonchalant que d’aucuns officier supérieur n’aurait pu accepter de la part d’un soldat de seconde classe. A nouveau, je levai le bras au-dessus de la tête et l’abattait sur chacune de leur deux tête avec une force non-dissimulée.

« Aïe ! »

Les larmes leur montaient immédiatement aux yeux et ils se frottaient le haut du crâne dans l’espoir d’atténuer la vive douleur qui leur caressait l’épiderme.

« Ceci était pour votre manque de respect. Lorsque vous êtes amenés à vous adresser à un supérieur, votre réponse doit toujours être « Oui chef » ou « Oui monsieur ». J’espère que cela vous fait mal, et que vous intégrerez vite. Je raviverai cette douleur à chaque manquement.

Passons maintenant à votre sanction. Vous avez très exactement 8min30 de retard et je dois donc, comme promis, appliquer 13 sanctions. Vous me ferez donc 13 fois le tour du QG, au trot et à allure régulière. Avant la fin de la matinée bien entendu. »


« T…treize fois ?... »

Tartuffe venait d’avoir droit à une troisième tape sur la tête.

« Ou… Oui chef ! »

« Oui chef ! »


« Je vous laisse une demi-heure pour aller manger. Hâtez-vous, l’heure tourne. »
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Cas désespérés


Comme je m’y attendais, la matinée était loin d’être suffisante pour que deux enfants dont les jambes ressemblaient plus à deux asticots tentant désespérément de lutter au gré du vent puissent boucler le tour du QG treize fois. Bien sûr, l’ensemble des sous-officiers présents à la base durant la période estivale passaient plus de temps à se moquer qu’à vaquer à leurs occupations respectives. Selon les dires, il me serait tout bonnement impossible de former ces deux énergumènes en seulement deux mois. Et je ne pouvais point leur en tenir rigueur, puisque je savais pertinemment, en mon fort intérieur, que former ces deux mousses ayant probablement peur de leur propre ombre allait être particulièrement difficile.

Tout restait à faire. Apprentissage des valeurs propres à la Marine, respect, bon sens, mais également développement physique et intellectuel. Un exploit, un miracle, c’est ce qu’il fallait, d’après la moitié des marins de la base, pour faire d’eux de véritables soldats. Car ils n’étaient pas seulement perçus comme étant les derniers de leur promotion, on parlait d’eux comme étant les deux cas les plus désespérés de toute la décennie.

***

Peu après la tombé de la nuit, alors que la chaleur du soleil avait laissé place à la fraicheur d’une brise nocturne, je retrouvai les deux frères sur l’un des flancs de la base, allongés à contempler la lueur des étoiles. Sans mot dire, je restai quelques instants à les écouter discuter.

« Dis Tartuffe, tu penses qu’on peut devenir des soldats de la Marine ? Quand je pense qu’on est même pas capable de faire le tour de la base plus de trois ou quatre fois, je me dis qu’on ferait mieux d’abandonner et de retourner à nos patates. »

« Bah, c’est sûr qu’on est trop faibles pour être des marins. Regarde le chef, le sous-amiral, regarde tous les soldats qui s’entraînent à longueur de journée, on est pas prêts de leur arriver à la cheville. Et même les autres jeunes recrues sont toutes les fortes que nous. On est des minables, ça changera jamais. »

« Tu as sans doute raison… j’espère que le chef ne va pas être sur notre dos toute la semaine, je ne sais pas si je survivrai à un deuxième jour comme celui-là. »


Ils avaient beau être convaincus de ce qu’ils disaient, je sentais tout de même une touche de tristesse dans leur voix. De l’inquiétude, peut-être ? L’inquiétude de ne pas être assez bien pour ce monde ? Celle qui donne envie de tout abandonner par peur ne de pas être à la hauteur. Et bien, j’avais deux mois complets pour donner tord à ces deux abrutis.

« Dis donc, tous les deux. Je ne crois pas avoir donné ma permission pour une pause ? Je suppose que cela suffit pour aujourd’hui. Rendez-vous demain matin, même heure, devant la porte de votre chambre. Et n’oubliez pas, chaque 30 secondes de retard donnera lieu à une sanction. »
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Les 13 tours


J’étais agréablement surpris lorsque, le lendemain matin, les deux frères jumeaux m’attendaient sur le pas de leur porte. Non-seulement ils étaient à l’heure, mais leur chambre semblait être dans un état proche de l’impeccable. Vêtus avec attention, ils avaient tous deux pris soin de ne laisser aucune opportunité de remarque négative. Un réel progrès, certes, mais ce progrès allait-il durer ou était-ce un simple brin éphémère de motivation ? Je comptais bien leur laisser l’occasion de me prouver leur sincérité. Mais, pour l’instant, l’heure était à la course.

« Bonjour à tous les deux. »

« Bonjour chef ! »

« Bonjour chef ! »

« Vous avez une demie heure pour le petit-déjeuner, vous me devez toujours treize tours de la base. Sachez que vous courrez chaque jour, du matin au soir s’il le faut, jusqu’à ce que vous puissiez me donner mes treize tours. En avant. »

Ils se hâtèrent. Cependant, à la fin de la journée, pas le moindre progrès. Malgré leur motivation du matin même, ils semblaient abattus, épuisés. Ils avaient abandonné, encore. Peut être était-il temps pour moi d’engager mon long discours de motivation ? Peut être était-il temps de leur expliquer, de leur montrer ce à quoi ils allaient devoir faire face durant leur carrière de marin ? Je m’approchai d’eux d’un pas léger et amical et je m’installai à leurs côtés.

« Encore un abandon, hein ? »

Sans mot dire, je les attrapai tous les deux par la gorge, tout en modérant ma force, les plaquai au sol et commençai doucement à serrer. Au moment ou je vis leur habituel regard nonchalant laisser place à la peur et au désespoir, je les senti se débattre, tenter de se dégager par tous les moyens possibles. Après quelques secondes, je leur redonnai leur liberté.

« Est-ce là tout ce dont vous êtes capables ? Est-ce avec une force aussi ridicule que vous comptez devenir des soldats de la marine ? Comment comptez-vous protéger la population, vos amis… votre famille ? Comment espérez-vous vous protéger qui que ce soit alors que vous n’êtes pas même capables de vous protéger vous-même ?

Certes vous ressentez une certaine forme de sécurité ici, entre ces murs. Mais un jour, vous serez amenés à prendre la mer, à venir en aide aux habitants des îles voisines. Et s’il y a bien une chose dont je suis certain, c’est que le monde par-delà ces murs et dangereux, impitoyable et inique.

Aujourd’hui, la motivation vous manque. Je peux concevoir que l’idée de travailler dur, de donner tout ce que vous avez, toute votre énergie, jour après jour, pour satisfaire les besoins de la Marine ne suffise pas à vouloir devenir plus forts. Dans ce cas, ne le faites pas pour nous. Faites-le pour protéger le monde, faites-le pour être capables de vous protéger l’un l’autre. »


***

Au matin du troisième jour, les deux frères n’étaient pas devant leur porte, pas plus qu’ils n’étaient dans leur chambre. Ils étaient sortis, dès les premières lueurs du soleil, pour courir autour de la base G-6 de North Blue. Et lorsque la lune se leva, ils avaient achevé les treize tours.
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Focus


Trois semaines s’étaient écoulées depuis le premier entraînement. Le temps passait inexorablement, une course contre la montre était engagée. Je n’avais que deux mois pour changer l’incarnation même de la médiocrité en véritable atout de la Marine. Si la charge m’incombait, l’effort, lui, en revanche, était de la responsabilité des deux frères. Jour après jour ils étudiaient, s’entraînaient, puisaient jusque dans leurs dernières ressources pour se surpasser et prouver aux suspicieux et aux injurieux qu’ils étaient capables de changer leur étoile et faire la différence. Individuellement, ils n’étaient que la moitié d’eux-mêmes, mais ensemble ils devenaient forts et concentrés.

Mêmes s’ils restaient faibles, ils étaient à présent capables de boucler vingt tours de QG avant le déjeuner. Là ou la majorité des marins s’arrêtaient à leur physique peu avantageux et à leurs capacités martiales inexistantes, j’y voyais simplement du progrès. Personne ne s’en était alors rendu compte, mais en tout juste trois semaines, leur endurance était devenue bien supérieure à la majorité des jeunes recrues et marins en devenir. Ils apprenaient, et ils évoluaient de façon rapide et efficace.

Bien sûr, leur entraînement au cours de ces 21 derniers levés de soleil ne s’était pas réduit à courir. M’occupant personnellement de leur formation académique et disciplinaire, leur évolution la plus flagrante était au niveau mental. Textes de lois, introduction à la stratégie défensive, intérêts publics, respect de la hiérarchie, obéissance et dévotion au drapeau, les heures en salle d’étude s’enchaînaient mais ne se ressemblaient pas. Nul temps n’était consacré à la révision des apprentissages passés. Ils devaient se plier au rythme imposé, et ils le faisaient sans sourciller.

L’entraînement physique, quant à lui, se résumait à 100 sit-up, 100 push-up et 100 squat, tous les jours. Avant de débuter l’instruction martiale, leurs corps devaient immanquablement se renforcer.

***

Le premier mois de formation allait toucher à sa fin. Jusqu’ici, il n’était question que des simples préparatifs, une mise en forme pour la suite. Ils ne le savaient pas encore, mais ils étaient sur le point de découvrir une toute autre notion de la difficulté et du danger. Pour arriver au bout des deux mois les plus intensifs de leur vie, ils allaient devoir mettre leur vie en jeu, et celle de leur binôme, pour revenir du test final en un seul morceau.

Il était à présent temps de faire d’eux des hommes, de fiers et inébranlables soldats de la Marine.
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Instruction martiale


Le second mois arrivait à grande vitesse. Les trois dernières semaines avaient été consacrées non-seulement à l’apprentissage intellectuel, mais également au renforcement musculaire et cardiaque. Aujourd’hui, je jugeai qu’ils étaient arrivés à un stade ou l’entraînement martial pouvait commencer. Ainsi, au matin du 23ème jour, à l’heure ou la clarté de la lune s’esquissait pour laisser place à la luminosité du soleil, je retrouvai mes deux élèves sur la zone d’entraînement au combat.

Au doux parfum de la mer calme et bleutée s’ajoutait le lointain chant des oiseaux. En effet, même si les animaux et autres visiteurs à quatre pattes ne se montraient guère de ce côté de la base, la forêt, quant à elle, abritait une faune et une flore en tout genre. Oiseaux, écureuils, insectes et tout ce que l’on pouvait trouver de plus gros, tous ouvraient les yeux en harmonie avec le lever du soleil.

***

« Bien. Nous allons dès à présent commencer votre premier cours d’instruction martiale. Tenez, prenez ceci. Avant tout chose, il me faut évaluer vos capacités personnelles. »

Il aurait été prématuré de confier deux sabres à de jeunes personnes aussi inexpérimentées et dénuée de toute logique combattive. Mais si l’arme de prédilection de la marine ne pouvait dès à présent leur convenir, il était aisé, en particulier au sein d’une base gouvernementale, de trouver un substitut adéquat. Je leur offrais ainsi deux sabres en bois dur en guise d’outils d’entraînement.

« Un premier exercice des plus simples. Vous n’avez qu’à vous affronter l’un l’autre. Le gagnant est celui qui termine le duel debout. C’est parti. »

Les deux frères, hésitants, n’avaient jusqu’alors jamais levé la main l’un sur l’autre. Tout d’abord pétrifiés à l’idée de se faire du mal, il restèrent quelques instants à se fixer avant de faire un premier pas en avant. Après quelques secondes de réflexions, leur regard se changea, passant de la peur à la concentration. Ils n’avaient nullement eu besoin de se parler pour se comprendre et se mettre tous deux d’accord pour s’affronter.

Les premiers coups de bâton démontraient un manque certain de technique et de puissance. Certes ils parvenaient à se toucher, mais la moitié de leurs attaques, aussi catastrophiques étaient-elles, ne faisaient rien de plus que de brasser l’air. Les trajectoires aléatoires de leurs armes trahissaient le manque total de discernement, de logique et de talent. Cependant, après quelques minutes d’échanges, les jumeaux se touchèrent mutuellement à la tête. Les deux frères posèrent alors genoux au sol.

« Egalité, hein ? Evidemment… »

***

Les six jours qui suivirent ce premier duel étaient consacrés d’une part à la pratique du sabre ainsi qu’aux arts martiaux enseignés par la Marine, et d’autre part à parfaire leur instruction académique. Je leur faisais ainsi reproduire les mêmes mouvements, encore et encore, jusqu’à épuisement. Ils attaquaient un ennemi fantôme des heures durant, répétant inlassablement les coups et combinaisons que je leur enseignais.

Une fois les trente premiers jours passés et le premier mois terminé, je leur imposai une nouvelle confrontation, un nouveau duel. Leur apprentissage martial s’étaient certes réduit à 6 jours de pratique intensive, mais j’étais intimement convaincu qu’ils étaient à présent d’un tout autre niveau.

Le duel commença. Les deux ennemis d’un jour se firent face, observant chacun les mouvements de l’autre avec une grande concentration. Soudain, Tartuffe prit l’initiative et attaqua son frère au niveau de son flanc gauche. D’un geste vif et précis, Tartanfion para cette première attaque et riposta aussi sec avec une attaque tranchante horizontale destinée au cou de son jumeau, qui se baissa pour laisser passer la lame en bois au-dessus de sa tête. S’en suivi une série d’échanges, certes irréguliers et hésitants, portant pour l’un et l’autre tout le poids de leur détermination. Le duel se termina en moins d’une minute. Tartanfion était au sol, et Tartuffe menait alors la danse avec une victoire à zéro.

Ils étaient prêts, tous les deux, à passer à l’acte final du premier chapitre de leur vie de marin. Il ne leur restait plus qu’à y survivre.
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